La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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Caccabaria, a de plus un nom qui fut donné à Carthage (Caccabe). Monaco vient<br />
de Menouha, qui veut dire halte, repos1.<br />
[LÉGENDE DE MELQART] <strong>La</strong> légende de Melqart Héraclès tient une grande p<strong>la</strong>ce<br />
dans les traditions concernant <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Le dieu voyageur a conquis <strong>la</strong> Libye. Il<br />
franchit le détroit qui s’est appelé de son nom les Portes d’Hercule (Gibraltar). Il<br />
traverse l’Espagne, gravit les Pyrénées, s’enfonce dans le Nord, revient vers le<br />
Midi, combat les Ligures <strong>et</strong> fait tomber sur eux <strong>la</strong> pluie de pierres qui depuis<br />
recouvre <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine de <strong>la</strong> Crau. Puis il esca<strong>la</strong>de les Alpes <strong>et</strong> va poursuivre en Italie<br />
le cours de ses exploits. Un fond de vérité se cache sous ces fables. Le commerce<br />
des Phéniciens se prolongeait par les caravanes dans l’intérieur des terres. De<br />
tous les articles qu’ils al<strong>la</strong>ient chercher au loin, le plus demandé était les métaux.<br />
Or les Pyrénées, les Cévennes, les Alpes recé<strong>la</strong>ient à c<strong>et</strong>te époque des mines d’or<br />
<strong>et</strong> d’argent. L’étain des Cassitérides abordait aux côtes de <strong>la</strong> Manche, remontait<br />
<strong>la</strong> Seine, descendait jusqu’à <strong>la</strong> Méditerranée par <strong>la</strong> vallée du Rhône. <strong>La</strong> même<br />
vallée était devenue une des routes de l’ambre.<br />
[FONDATION DE MARSEILLE] <strong>La</strong> décadence de Tyr, à partir du VIIIe siècle avant<br />
<strong>notre</strong> ère, favorisa l’expansion des Grecs en dehors de l’Archipel. En 578 av. J.-<br />
C., les Rhodiens fondèrent Rhoda, aujourd’hui Rosas, au sud du cap Creus. Vingt<br />
ans plus tôt environ les Phocéens avaient fondé Massalia, Marseille.<br />
L’histoire de Marseille est très mal connue <strong>et</strong> ne peut qu’être esquissée dans ses<br />
grandes lignes. C’est vers 600 av. J.-C. qu’une troupe d’aventuriers, sortie du<br />
port de Phocée, en Asie Mineure, vint j<strong>et</strong>er l’ancre sur les rivages de <strong>la</strong> Ligurie,<br />
devant un promontoire rocheux dont l’aspect évoquait aux yeux des émigrants<br />
l’image de leur patrie. <strong>La</strong> colonie fondée à c<strong>et</strong>te date reçut un renfort notable<br />
trois quarts de siècle après. En 542, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion de Phocée tout entière<br />
s’embarqua pour se soustraire à <strong>la</strong> domination des Perses. Malheureusement<br />
pour les fugitifs, l’équilibre des forces s’était dép<strong>la</strong>cé encore une fois dans <strong>la</strong><br />
Méditerranée occidentale. Tyr avait succombé en 574, mais une héritière lui était<br />
née sur les côtes de l’Afrique. Pour restaurer à son profit l’empire échappé à <strong>la</strong><br />
métropole, Carthage déploya une énergie <strong>et</strong> des ressources imprévues. Les<br />
Étrusques, menacés comme elle par les progrès de <strong>la</strong> marine grecque, lui<br />
prêtèrent le concours de leur flotte. Battus dans les eaux de <strong>la</strong> Corse, en 537, les<br />
Phocéens se dispersèrent. Les uns se réfugièrent en Italie, les autres gagnèrent<br />
Marseille. Plus tard on oublia les premiers émigrants pour attribuer aux seconds<br />
l’acte de <strong>la</strong> fondation. <strong>La</strong> version était plus dramatique, mais contraire à <strong>la</strong> vérité.<br />
[GUERRES CONTRE CARTHAGE ET ALLIANCE AVEC ROME] Cinquante ans s’écoulèrent<br />
qui furent pour <strong>la</strong> cité naissante une période de <strong>la</strong>beur silencieux. Lorsque, au<br />
commencement du Ve siècle, les Grecs prirent l’offensive sur toute <strong>la</strong> ligne,<br />
depuis Sa<strong>la</strong>mine jusqu’à Himère (480), elle se trouva prête. Les hostilités avec<br />
Carthage se rallumèrent. <strong>La</strong> cause ou le prétexte de <strong>la</strong> guerre fut un conflit entre<br />
bateaux de pêche. Nous ne savons au juste ni quand elle éc<strong>la</strong>ta ni combien elle<br />
1 On a découvert, en 1845, à Marseille, une longue inscription phénicienne donnant le tarif des redevances<br />
dues aux prêtres de Baal pour les sacrifices offerts à ce dieu (Corpus inscriptionum semiticarum, I, n° 165). On<br />
s’est appuyé là-dessus pour imaginer une fondation phénicienne antérieure à <strong>la</strong> fondation phocéenne. Le nom<br />
de Massalia, qui ne s’explique point par le grec, se prêterait à c<strong>et</strong>te hypothèse. Mais l’analyse géologique a<br />
démontré que <strong>la</strong> pierre avait été extraite des carrières tunisiennes. D’autre part, il semble résulter de l’examen<br />
des caractères que l’inscription n’est pas antérieure au Ve ou même au IVe siècle av. J.-C. Renan suppose que<br />
le monument a été apporté à Marseille par une circonstance fortuite. Il se pourrait aussi qu’il attestât<br />
l’existence d’une colonie carthaginoise dans <strong>la</strong> ville hellénique. Tout récemment, en I897, on a découvert à<br />
Avignon une deuxième inscription phénicienne, beaucoup plus courte. <strong>La</strong> provenance locale de ce monument<br />
n’est pas mieux assurée. (Clerc, Note sur l’inscription phénicienne d’Avignon. Comptes rendus de l’Acad. des<br />
Inscriptions, 10 juin 1898.)