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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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ou six seulement nous sont donnés comme remontant à l’époque de<br />

l’indépendance. <strong>La</strong> permanence des pagi sous <strong>la</strong> domination <strong>romaine</strong> ne nous est<br />

donc pas attestée directement comme celle des cités. Pourtant, sur les cinq ou<br />

six qui nous sont connus avant <strong>la</strong> conquête, il en est deux tout au moins que le<br />

hasard des découvertes épigraphiques nous montre subsistant au Ier ou au IIe<br />

siècle de <strong>notre</strong> ère, le pagus Tigorinus chez les Helvètes, le pagus Vennectes<br />

chez les Rèmes. Nous savons, d’autre part, par l’historien juif Josèphe, que le<br />

nombre des peuples compris dans les trois <strong>Gaule</strong>s s’élevait, d’après le tableau<br />

officiel présenté au Sénat le lendemain de <strong>la</strong> mort d’Auguste, au chiffre de trois<br />

cent cinq. Ces peuples ne sont pas les États, les cités, qui étaient une<br />

soixantaine. Ce sont très évidemment les subdivisions des cités, les pagi qui<br />

représentaient eux-mêmes des groupes <strong>et</strong>hniques plus restreints. Nous avons<br />

donc, grâce à ce texte, le total des pagi des trois Provinces, tel qu’il a été fixé par<br />

Auguste. Or, il se trouve conforme à celui qu’on peut établir pour l’époque<br />

antérieure, d’après une indication de Plutarque. C<strong>et</strong> historien nous dit en eff<strong>et</strong><br />

que César soumit trois cents peuples1. Ainsi l’on peut affirmer que, même pour<br />

les divisions secondaires, <strong>la</strong> distribution du sol n’a guère varié, du moins en ce<br />

qui concerne l’Aquitaine, <strong>la</strong> Lyonnaise <strong>et</strong> <strong>la</strong> Belgique. Sans doute il n’est pas<br />

impossible que certains peuples clients, au lieu d’être rendus à eux-mêmes,<br />

soient tombés dans <strong>la</strong> condition des pagi, <strong>la</strong> clientèle de peuple à peuple n’étant<br />

pas admise par les Romains, mais c’est tout au plus si, de ce fait, le nombre des<br />

pagi a pu s’augmenter de quelques unités2.<br />

1 Guerre des Juifs, II, 16, 4. Plutarque, Vie de César, 15. Jullian, Le Brevarium totius imperii, Mé<strong>la</strong>nges de<br />

l’Ecole française de Rome, 1883.<br />

2 Nous donnons ici <strong>la</strong> liste des pagi connus, en m<strong>et</strong>tant en italiques ceux qui le sont pour l’époque de<br />

l’indépendance. Pour les références, voir, en ce qui concerne <strong>la</strong> Narbonnaise, le tome XII du Corpus, Index, <strong>et</strong>,<br />

en ce qui concerne les trois Provinces, le tome XIII <strong>et</strong> Kornemann, ouvr. cité, § 3, p. 30-33. — Narbonnaise.<br />

Cité des Voconces, pagus Al<strong>et</strong>anus, Epotius, Junius, Deobensis, Bag...., Bo.... Le pagus des Vertamacori est<br />

signalé par Pline, Histoire naturelle, III, 124. — Cité des Viennois, pagus Valer(ius ou anus ?), Oct(avius ou<br />

anus ?), Dia[nensis ?]. — Cité d’Aiz, pagus Juenalis. — Cité d’Arles, pagus Lucr<strong>et</strong>ius. — Cité d’Orange, pagus<br />

Minervius. — Cité de Vence, pagus Beritinus. — Cité d’Apt, pagus des Vordenses. — Trois Provinces. Cité des<br />

Helvètes, pagus Tigorinus, Verbigenus, Tougenus. — Cité des Lingons, pagus Andamus, Dibionensis. — Cité des<br />

Rèmes, pagus Vennectes. (Voir Deloche, ouvr. cité, § 3.) — Cité des Morins, pagus Chersiacus. — Cité des<br />

Redones, pagus Matantes, Sextanmandulus, Carnutenus. — Cité des Senones, pagus Toutactus. — Cité des<br />

Lemovices, pagus des Andecamulenses ? — Cité des Eduens, pagus Arebrignus. Pagus des Insubres ? Tite Live,<br />

V, 84. — Cité des Ségusiaves, pagus Condate. — Cité des Bituriges Vivisques, pagus des Medulli. — C’est sans<br />

doute par erreur que Pline mentionne les Gabales comme formant un pagus des Arvernes (XI, 240). Les<br />

Gabales, qui du reste forment dés le début de <strong>notre</strong> ère une des cités de l’Aquitaine, nous apparaissent, dans<br />

les récits de César, comme un État suj<strong>et</strong>, client des Arvernes, mais comme un État distinct. Les pagi, malgré<br />

l’autonomie dont ils jouissent, <strong>et</strong> encore que <strong>la</strong> distinction ne soit pas très n<strong>et</strong>te, ne doivent pas se confondre<br />

avec les Etats clients. Pline, dans le même passage, signale, à côté du pagus des Gabales, le pagus Lesure<br />

(Lozère). On remarquera, dans <strong>la</strong> Narbonnaise, <strong>la</strong> proportion très forte des pagi portant un nom notoirement<br />

<strong>la</strong>tin, nom de famille ou de divinité. Ce<strong>la</strong> ne veut pas dire que ces pagi aient été créés par les Romains. Mais <strong>la</strong><br />

plupart des pagi dans c<strong>et</strong>te province ont dû perdre leur nom celtique, ce qui s’explique fort bien si l’on<br />

considère combien <strong>la</strong> romanisation y a été rapide <strong>et</strong> profonde. Voir sur ces pagi à nom romain, Jullian, Bull<strong>et</strong>in<br />

épigraphique, 1885, p. 180-182. Les noms originels des pagi se sont conservés dans les trois Provinces. Ce<br />

sont presque tous des <strong>et</strong>hniques.

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