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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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strictement légal elles ne différaient pas de ces associations d’ordre privé, de ces<br />

confréries pieuses si nombreuses dans le monde romain, <strong>et</strong> dont l’État se<br />

réservait d’approuver, de modifier ou de rej<strong>et</strong>er les statuts. Sans doute, en fait,<br />

elles avaient une tout autre importance. Les empereurs leur écrivaient<br />

quelquefois pour leur faire part des mesures qui pouvaient intéresser <strong>la</strong> Province.<br />

Mais ces communications n’avaient rien de régulier. On peut remarquer leur<br />

abstention au milieu des événements qui, à diverses reprises, troublèrent <strong>la</strong> paix<br />

de l’Empire. Le conseil des <strong>Gaule</strong>s n’est pas mentionné une seule fois lors des<br />

insurrections du premier siècle. Il est vrai qu’aucune de ces révoltes ne coïncida<br />

avec <strong>la</strong> date habituelle de ses réunions. On notera seulement qu’elles ne<br />

motivèrent point de session extraordinaire. Ce n’est pas à Lyon, mais à Reims, <strong>et</strong><br />

sur <strong>la</strong> convocation des Rèmes, que se réunirent les députés des cités gauloises,<br />

<strong>et</strong> ce congrès n’eut rien de commun avec l’assemblée qui se tenait autour de<br />

l’autel de Rome <strong>et</strong> d’Auguste. Le conseil des <strong>Gaule</strong>s n’apparaîtra pas davantage<br />

dans les crises du troisième siècle. Ni Septime Sévère, ni Albinus, ni Postume <strong>et</strong><br />

ses successeurs ne paraissent avoir sollicité son concours1.<br />

Fidèles à leur origine, les assemblées provinciales n’ont rien fait pour s’élever audessus2.<br />

C<strong>et</strong>te ambition aurait pu leur venir dans une société désabusée du<br />

despotisme <strong>et</strong> redevenue avide de liberté. Mais l’idée même de liberté était<br />

depuis longtemps <strong>et</strong> pour longtemps effacée des esprits. Elles établirent un utile<br />

contact entre le souverain <strong>et</strong> les suj<strong>et</strong>s. Elles réalisèrent le maximum de<br />

franchises compatible avec l’autocratie impériale. Ces franchises étaient quelque<br />

chose <strong>et</strong> l’on doit savoir gré aux empereurs qui, spontanément, les ont octroyées<br />

<strong>et</strong> maintenues.<br />

II. — LES ÉTATS OU CITÉS. LES CANTONS OU PAGI3<br />

[LES ÉTATS DANS LES TROIS PROVINCES GAULOIS] LES Romains avaient trouvé <strong>la</strong><br />

<strong>Gaule</strong> partagée en un grand nombre d’États qu’ils appelèrent des cités. Ils ne<br />

changèrent rien, ou peu de chose, à c<strong>et</strong>te distribution territoriale. Les États<br />

gaulois conservèrent dans leur sujétion leurs limites, leur individualité, leur<br />

existence propre. Il en fut ainsi du moins dans les trois Provinces, car il y a, sur<br />

ce point, une distinction à faire entre <strong>la</strong> partie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> conquise par César <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> Narbonnaise.<br />

Un passage de Tacite, se rapportant à <strong>la</strong> révolte de Florus <strong>et</strong> de Sacrovir, c’est-àdire<br />

à l’an 21 ap. J.-C.4, nous apprend que les cités des trois Provinces étaient au<br />

nombre de soixante-quatre. Nous avons <strong>la</strong> liste de ces cités dans les tables du<br />

géographe grec Ptolémée, <strong>et</strong> nous <strong>la</strong> reproduisons ci-dessous, telle qu’on peut <strong>la</strong><br />

dresser d’après les données fournies par c<strong>et</strong> auteur.<br />

Aquitaine, 17 cités : 1° Convenae, 2° Tarbelli, 3° Ausci, 4° Elusates, 5° Vasates,<br />

6° Bituriges Vivisci, 7° Nitiobriges, 8° P<strong>et</strong>rueorii, 9° Santories, 10° Pictones ou<br />

1 Livre II, chap. I, § 1 <strong>et</strong> 2.<br />

2 On constate pourtant à <strong>la</strong> fin de l’Empire, au milieu du Ve siècle, dans l’absence ou l’impuissance des pouvoirs<br />

réguliers, quelques tentatives des assemblées provinciales pour empiéter sur le domaine politique. Voir livre II,<br />

chap. III, § 1.<br />

3 SOURCES. Indépendamment des sources épigraphiques, Pline, Histoire naturelle, III, 31-38, IV, 106-110.<br />

Ptolémée, II, 7-9. Cf. <strong>la</strong> Notitia Galliarum, dans l’édition de <strong>la</strong> Notitia dignitatum par Seeck, 1878. Les Notes<br />

tironiennes re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> géographie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> ont été publiées <strong>et</strong> commentées par Zangenmeister dans les<br />

Neue Heidelberger Jahrbücher, 1892.<br />

OUVRAGES À CONSULTER, voir § 3.<br />

4 Annales, III, 44.

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