La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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magistrat appelé magister, titre qu’on voit souvent porté par les chefs des pagi1.<br />
<strong>La</strong> partie méridionale extrême formait comme une ville sainte réservée au culte2.<br />
[L’ASSEMBLÉE DES TROIS PROVINCES] Là se réunissaient tous les ans, le 1er août,<br />
jour initial du mois consacré à Auguste <strong>et</strong> jour anniversaire de <strong>la</strong> première<br />
réunion convoquée par Drusus, les députés des cités de <strong>la</strong> Lyonnaise, de<br />
l’Aquitaine <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Belgique3. Ils étaient nommés par le conseil de <strong>la</strong> cité ou<br />
conseil des décurions <strong>et</strong> pris dans c<strong>et</strong> ordre. On a extrait des ruines de<br />
l’amphithéâtre, où se donnaient les jeux, des pierres portant des noms de<br />
peuples <strong>et</strong> qui évidemment appartenaient aux gradins où siégeaient les délégués<br />
des cités. Il résulte de là que les cités pouvaient envoyer plusieurs députés. En<br />
quel nombre ? Nous l’ignorons. Notas ignorons de même si ce nombre variait au<br />
gré de chacune ou s’il était calculé suivant leur importance respective. Et enfin<br />
nous ne savons pas davantage si les députations disposaient ou non d’un<br />
suffrage équivalent. Les usages sur tous ces points semblent avoir différé d’un<br />
pays à l’autre, <strong>et</strong> les documents ne nous perm<strong>et</strong>tent pas d’établir quels sont ceux<br />
qui ont été en vigueur dans <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il entrait<br />
dans <strong>la</strong> politique des Romains de maintenir l’égalité entre les cités gauloises.<br />
[LE PRÊTRE DES TROIS PROVINCES] L’assemblée, ou concilium, tirait de son sein un<br />
président investi pour l’année de <strong>la</strong> prêtrise. C’était un personnage considérable<br />
qui devait avoir passé par toute <strong>la</strong> filière des magistratures municipales. Le<br />
premier promu à c<strong>et</strong>te dignité fut un Éduen, C. Julius Vercondaridubnus. Faveur<br />
bien due au peuple qui avait été, dés le principe, le plus solide appui de <strong>la</strong><br />
domination <strong>romaine</strong>. Mais le sacerdoce ne fut pas le privilège d’un seul peuple.<br />
Nous savons actuellement <strong>la</strong> nationalité de trente de ces prêtres, grâce aux<br />
inscriptions gravées sur le socle de leurs statues <strong>et</strong> qui nous ont été conservées.<br />
Sur ce nombre les Éduens en ont fourni quatre, en. comptant le plus ancien de<br />
tous, Vercondaridubnus, les Ségusiaves, les Arvernes, les Santons trois, les<br />
Pétrucoriens, les Lémovices, les Carnutes, les Sénons deux, les Cadurques, les<br />
Bituriges Cubes, les Turons, les Parisiens, les Coriosolites, les Viducasses, les<br />
Véliocasses, les Nerviens, les Séquanes un. Rien ne perm<strong>et</strong> de conclure à un<br />
1 § 6.<br />
2 Voir <strong>la</strong> description, liv. III, chap. I, § 2.<br />
3 Elles étaient au nombre de soixante d’après Strabon, IV, 3, 2 en 18 ap. J.-C. Nous savons d’autre part que le<br />
total des cités, dans les trois Provinces, était, en 91, de 64 (Tacite, Annales, III, 44). Il suit de là que les cités<br />
des trois Provinces n’étaient pas toutes participantes au culte de Lyon. Le difficile est de dire celles qui en<br />
étaient exclues. On a pensé (Mommsen, Hist. rom., V, trad. Cagnat <strong>et</strong> Toutain, I, p. 191, <strong>et</strong> Hirschfeld,<br />
Aquitanien in der Römerzeit, p. 13) aux cités ibériques situées entre <strong>la</strong> Garonne <strong>et</strong> les Pyrénées <strong>et</strong> si différentes<br />
à tant d’égards des cités gauloises. Ces cités, en eff<strong>et</strong>, ne sont point représentées, jusqu’à présent du moins,<br />
parmi les nombreuses inscriptions qui nous font connaître les délégués à l’assemblée lyonnaise.<br />
Malheureusement elles sont au nombre de cinq sur les 64 (Convense, Tarbelli, Ausci, Elusates, Vasates, voir §<br />
2), de sorte que, <strong>la</strong> déduction étant faite, il ne resterait que 59 cités. Il faudrait donc adm<strong>et</strong>tre, ce qui n’a rien<br />
d’impossible, que le chiffre donné par Strabon est un chiffre rond, exact à une unité près. On peut penser aussi,<br />
<strong>et</strong> dans ce cas le chiffre de Strabon serait rigoureusement exact, aux quatre cités rhénanes des Bataves, des<br />
Vangions, des Némètes <strong>et</strong> des Triboques, lesquelles, pas plus que les cités ibériques, ne sont mentionnées,<br />
jusqu’à nouvel ordre, comme desservant l’autel des trois Provinces. Ces peuples, considérés comme<br />
appartenant à <strong>la</strong> famille germanique, avaient été, suivant toute apparence, groupés avec leurs congénères,<br />
autour de l’autel des Ubiens. Rien n’empêche que plus tard, <strong>et</strong> mémo d’assez bonne heure, après l’abandon de<br />
<strong>la</strong> Germanie par Tibère <strong>et</strong> <strong>la</strong> déchéance de l’autel des Ubiens, ils aient pu être rattachés au culte dont le centre<br />
était à Lyon (voir chap. I, § 3). Le nombre des 60 cités participantes à ce culte au début de <strong>notre</strong> ère n’était<br />
pas immuable. Il a dû s’accroître par <strong>la</strong> suite avec le nombre même des cités dans les trois Provinces. On<br />
remarque que les colonies <strong>romaine</strong>s, Lyon, Nyon, Augst (§ 2 <strong>et</strong> 4) ne sont point comprises parmi les 6o cités de<br />
Strabon. On verra plus loin (§ 2) qu’elles n’étaient pas comptées davantage parmi les 64 cités de Tacite. Ce<br />
n’étaient pas en eff<strong>et</strong> des cités gauloises.