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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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asse comp<strong>la</strong>isance. Les sceptiques, également dédaigneux pour toutes les<br />

religions, s’accommodaient de celle-ci comme d’une institution essentiellement<br />

politique. Les autres y trouvaient une nouvelle issue pour les instincts<br />

superstitieux dont l’humanité était alors plus que jamais travaillée.<br />

[LES DIVI ET L’EMPEREUR VIVANT] Il faut distinguer entre le culte rendu aux<br />

empereurs morts <strong>et</strong> celui qu’on vouait à l’Empereur vivant. C<strong>et</strong>te deuxième<br />

forme de <strong>la</strong> religion impériale n’a jamais eu droit de cité à Rome, au moins<br />

officiellement. Il y avait là pour <strong>la</strong> ville conquérante comme un privilège où se<br />

r<strong>et</strong>rouve un reste de son antique fierté. L’Empereur, tant qu’il vivait, n’y était, si<br />

l’on peut ainsi parler, que candidat à <strong>la</strong> divinité. C’est après sa mort seulement<br />

qu’il était c<strong>la</strong>ssé au rang des Divi, c’est-à-dire non pas précisément des dieux,<br />

mais des hommes qui leur étaient assimilés par <strong>la</strong> cérémonie de l’apothéose, de<br />

<strong>la</strong> consécration. Il dépendait du Sénat de lui accorder ou non c<strong>et</strong>te sorte de<br />

canonisation. Proc<strong>la</strong>mé Divus, il avait dans <strong>la</strong> capitale ses prêtres <strong>et</strong> ses autels.<br />

Privé de ce suprême honneur, il était, par ce fait, rayé de <strong>la</strong> liste des bons<br />

souverains. Ainsi, sous couleur religieuse, l’apothéose était pour le Sénat un<br />

moyen de juger le règne écoulé, de le flétrir ou de le louer.<br />

Nous r<strong>et</strong>rouverons le culte des Divi dans les municipes. Mais c’est à l’Empereur<br />

régnant qu’al<strong>la</strong>ient les hommages des provinces. Rome adorait les empereurs qui<br />

avaient mérité d’être divinisés. Les provinces adoraient l’Empire, c’est-à-dire<br />

l’homme en qui il s’incarnait actuellement. Auguste avait tenu à bien marquer le<br />

caractère de ce culte en y associant celui de <strong>la</strong> déesse Rome. Rome ne pouvait<br />

s’adorer elle-même, mais elle était pour les peuples vaincus un obj<strong>et</strong> d’adoration.<br />

Sa divinité <strong>et</strong> celle de l’Auguste régnant ne faisaient qu’un à leurs yeux.<br />

[LA RELIGION IMPÉRIALE DANS L’OCCIDENT] L’organisation du culte provincial varia<br />

suivant les pays <strong>et</strong> en raison de l’initiative <strong>la</strong>issée aux popu<strong>la</strong>tions. Elle varia<br />

surtout de l’Orient à l’Occident.<br />

En Orient elle put s’adapter à des institutions préexistantes. Dans l’Occident elle<br />

fut créée de toutes pièces. Les Romains, quand ils s’étaient rendus maîtres des<br />

pays grecs, y avaient rencontré une multitude de confédérations, mi-politiques,<br />

mi-religieuses, qu’ils n’eurent pas de peine à rendre inoffensives <strong>et</strong> qui devinrent<br />

autant de centres pour <strong>la</strong> religion nouvelle. Il suffit pour ce<strong>la</strong> d’ajouter les<br />

cérémonies qu’elle comportait à celles qui étaient pratiquées antérieurement. Il<br />

en fut autrement dans l’Occident où les organismes politiques étaient plus<br />

rudimentaires. Ce n’est pas que ces peuples n’eussent de leur côté quelques<br />

germes d’institutions fédératives. Les États gaulois, du moins, on l’a vu, savaient<br />

se concerter à l’occasion, mais leurs congrès n’avaient rien de périodique, <strong>et</strong><br />

quant aux assises des Druides chez les Carnutes, on avait toute raison de s’en<br />

méfier. On opéra donc sur table rase. Tandis qu’en Orient <strong>la</strong> religion impériale<br />

s’était introduite, pour ainsi dire, par voie de juxtaposition, en Occident elle eut<br />

son domaine propre, en dehors des vieilles dévotions nationales.<br />

Une autre différence, c’est qu’en Orient <strong>la</strong> tradition avait fait maintenir les<br />

anciens groupements, lesquels ne correspondaient pas pour <strong>la</strong> plupart à <strong>la</strong><br />

division par provinces. En Occident rien n’empêcha d’établir l’harmonie entre les<br />

circonscriptions administratives <strong>et</strong> religieuses. En général ce fut <strong>la</strong> Province qui<br />

servit de cadre à ces dernières <strong>et</strong> le chef-lieu qui devint le siège du culte. Sur un<br />

terrain aussi neuf, l’action du gouvernement central devait se faire sentir d’une<br />

manière plus décisive. On <strong>la</strong> voit à l’œuvre sur un fragment d’inscription

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