28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

On peut conclure de là que <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue ibère remontait à une époque où l’usage<br />

des métaux n’était pas connu.<br />

[LES LIGURES] Les Ligures ou Ligures succédèrent aux Ibères dans l’empire de<br />

l’Occident. Ils s’étendaient des côtes de <strong>la</strong> mer du Nord au fond de l’Espagne <strong>et</strong><br />

de l’Italie. Ils avaient pénétré dans c<strong>et</strong>te dernière péninsule dès le XIIe ou le<br />

XIIIe siècle av. J.-C., <strong>et</strong> plus anciennement déjà, ils s’étaient installés dans <strong>la</strong><br />

région du Pô. En France, un vieux périple, dont <strong>la</strong> rédaction primitive ne peut pas<br />

malheureusement être datée avec certitude1, les montre le long de l’Océan. Et,<br />

en eff<strong>et</strong>, de nombreux indices semblent dénoncer dans l’Aquitaine <strong>la</strong> présence<br />

d’un fort élément ligure superposé à <strong>la</strong> couche ibérique. <strong>La</strong> ville de Marseille fut<br />

fondée en Ligurie vers 600 av. J.-C. A c<strong>et</strong>te époque <strong>la</strong> rive droite du Rhône<br />

appartenait encore aux Ibères, mais cent ans plus tard l’historien Hécatée de<br />

Mil<strong>et</strong> compte parmi les Ligures les Elisyces, dont <strong>la</strong> capitale était Narbonne. <strong>La</strong><br />

partie orientale du bassin rhodanien est, dans <strong>notre</strong> pays, <strong>la</strong> contrée où <strong>la</strong><br />

domination de ce peuple a duré le plus longtemps. Elle s’y est maintenue<br />

jusqu’au IVe siècle av. J.-C., où elle fut renversée par l’invasion des Celtes. Ce<br />

sont des Celto-Ligures que Strabon signale dans <strong>notre</strong> Provence au premier<br />

siècle de <strong>notre</strong> ère.<br />

[TOPONYMIE LIGURE] Les Ligures ont <strong>la</strong>issé dans <strong>notre</strong> toponymie des traces plus<br />

profondes que les Ibères. Le suffixe asco, asca, osco, usco, qui est propre à leurs<br />

noms de lieu, ne se rencontre pas en France moins de soixante-dix fois dans<br />

vingt-cinq départements, dont dix-neuf appartenant au bassin du Rhône <strong>et</strong> aux<br />

bassins secondaires qui s’y rattachent. Les six autres font partie des bassins de<br />

<strong>la</strong> Seine (Yonne, Aube, Marne), de <strong>la</strong> Garonne (Ariège, Aveyron), de <strong>la</strong> Loire (Haute-<br />

Loire). Il suffira de citer quelques exemples : Manosque (Manuasca, Manoasca),<br />

dans les Basses-Alpes ; Nevache (Annevasca), dans les Hautes-Alpes ; Gréasque<br />

(Gratiasca), Tarascon (Tarusco), dans les Bouches-du-Rhône ; Branoux<br />

(Branoscus), dans le Gard ; Santoche (Centusca), dans le Doubs, <strong>et</strong>c. Il y a en<br />

France des noms de lieu terminés par ce suffixe <strong>et</strong> dont le radical ne s’explique ni<br />

par le <strong>la</strong>tin ni par le celtique. Ils doivent remonter à une époque où le celtique<br />

n’était pas encore parlé. Il y en a où le radical est celtique, d’autres où il est<br />

<strong>la</strong>tin, ce qui nous perm<strong>et</strong> de supposer que, même après <strong>la</strong> conquête <strong>romaine</strong>, le<br />

ligure n’était pas tout à fait oublié.<br />

[LANGUE DES LIGURES] Il n’a survécu de <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue des Ligures que quelques<br />

racines <strong>et</strong> quelques suffixes. On a cru récemment <strong>la</strong> reconnaître dans certaines<br />

inscriptions du midi de <strong>la</strong> France, considérées longtemps comme celtiques2. Tout<br />

faibles que sont ces indices, on s’en est autorisé pour ranger le ligure dans <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse des <strong>la</strong>ngues dites indo-européennes ou aryennes. Ce peuple serait donc le<br />

plus anciennement connu sur <strong>notre</strong> continent parmi ceux qui appartiennent à<br />

c<strong>et</strong>te grande famille linguistique. Les documents archéologiques viennent à<br />

l’appui de c<strong>et</strong>te théorie. Les Ligures sont vraisemb<strong>la</strong>blement les mêmes hommes<br />

qui ont construit les vil<strong>la</strong>ges <strong>la</strong>custres sur les deux versants des Alpes. Or le<br />

mobilier des plus vieilles parmi ces stations correspond assez exactement à l’état<br />

1 Il nous est parvenu par <strong>la</strong> compi<strong>la</strong>tion poétique de l’Ora maritima, rédigée au IVe siècle ap. J.-C. par Festus<br />

Avienus. Le périple grec dont s’inspire c<strong>et</strong>te description doit remonter au Ve siècle av. J.-C. On a des raisons de<br />

croire qu’il a été rédigé par un Marseil<strong>la</strong>is <strong>et</strong> qu’il procède lui-même d’un périple carthaginois.<br />

2 D’Arbois de Jubainville, Comptes rendus de l’Acad. des Inscriptions, 18 juin 1897. Si ce<strong>la</strong> est vrai, le ligure<br />

serait étroitement apparenté aux longues italiotes. Bréal, L<strong>et</strong>tre à M. Alexandre Bertrand sur le mot gaulois<br />

bratoude, Revue archéologique, 1897.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!