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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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là des citadins. C’est dans les villes, en eff<strong>et</strong>, que dominaient l’influence <strong>et</strong> les<br />

mœurs de Rome, c’est là qu’étaient les citoyens romains. <strong>La</strong> distinction est<br />

importante, surtout dans les provinces impériales, dans les trois <strong>Gaule</strong>s où, en<br />

dehors de quelques centres urbains, <strong>la</strong> romanisation progressait lentement.<br />

<strong>La</strong> même distinction explique une particu<strong>la</strong>rité qui ne <strong>la</strong>isse pas de surprendre au<br />

premier abord. Comment se fait-il que les colonies <strong>romaine</strong>s, Lyon, Cologne,<br />

Trèves, Avenches, contribuent en même temps au recrutement des légions <strong>et</strong><br />

des troupes auxiliaires ? C’est qu’il n’y avait pas toujours égalité de droits entre<br />

les habitants du chef-lieu <strong>et</strong> ceux de <strong>la</strong> campagne. Les uns pouvaient être en<br />

possession du droit de cité alors que les autres ne jouissaient encore que du droit<br />

<strong>la</strong>tin1. Il est probable donc que les auxiliaires fournis par ces colonies<br />

appartenaient à <strong>la</strong> seconde catégorie. Les colonies de Trèves <strong>et</strong> d’Avenches<br />

avaient un territoire fort étendu. C’est pourquoi elles ont fourni plus d’auxiliaires<br />

que de légionnaires. Le territoire de Lyon, au contraire, était fort restreint, ce qui<br />

rend compte du nombre prépondérant de légionnaires sortis de c<strong>et</strong>te cité.<br />

[ORGANISATION DES CORPS AUXILIAIRES] Les troupes auxiliaires étaient<br />

organisées tout autrement que les légions. Elles formaient des corps de 500<br />

hommes ou de 1000, les uns de cavaliers appelés ailes, les autres de fantassins<br />

ou mixtes appelés cohortes. Leur manière de combattre, leur uniforme, leurs<br />

étendards variaient suivant le pays d’où ils étaient tirés. Très souvent, en <strong>Gaule</strong><br />

du moins, <strong>et</strong> aussi ailleurs, ils étaient commandés par des chefs de leur nation,<br />

tribuns ou préf<strong>et</strong>s. C’est à c<strong>et</strong>te nation que très souvent aussi ils empruntaient<br />

leur nom. Le fait est plus rare, quoique non sans exemple, pour les ailes, parce<br />

que, étant levées sur un district plus étendu, elles ne pouvaient pas toujours être<br />

considérées comme représentant un peuple déterminé. Il est fréquent pour les<br />

cohortes, bien qu’ici encore il ne soit pas général. On en voit dont le nom<br />

rappelle les particu<strong>la</strong>rités de leur armement, l’Empereur qui les a créées, le<br />

gouverneur qui les a recrutées, <strong>et</strong>c. Toutefois ces dénominations diverses se<br />

combinent assez volontiers avec l’<strong>et</strong>hnique. L’origine de beaucoup de ces corps,<br />

corps d’infanterie ou même de cavalerie, nous est donc connue.<br />

On est frappé du grand nombre d’auxiliaires mis sur pied par <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Nulle<br />

contrée n’en a fourni davantage ni peut-être autant. Par <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> il faut entendre<br />

ici les provinces impériales gauloises, car, de même que les provinces du Sénat<br />

étaient affectées de préférence au recrutement des légions, de même, <strong>et</strong> plus<br />

exclusivement, les auxiliaires étaient pris dans celles de l’Empereur. Il n’y a<br />

d’exception, en ce qui concerne <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, que pour les Voconces qui, bien que<br />

faisant partie de <strong>la</strong> Narbonnaise, ont fourni une aile. Mais on sait qu’ils avaient<br />

dans leur province une situation à part. Dans c<strong>et</strong> agrégat de colonies <strong>romaine</strong>s <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong>tines, ils étaient, abstraction faite de Marseille, le seul État fédéré offrant<br />

quelque image des anciennes institutions celtiques2.<br />

Il ne sera pas sans intérêt d’énumérer les corps auxiliaires que nous savons avoir<br />

été levés dans les trois Provinces.<br />

[CORPS AUXILIAIRES LEVÉS DANS LES TROIS PROVINCES] <strong>La</strong> distinction<br />

<strong>et</strong>hnographique négligée par Auguste quand il forma, par le rapprochement des<br />

Ibères <strong>et</strong> des Celtes, <strong>la</strong> province d’Aquitaine, reparaît dans les cadres de l’armée.<br />

<strong>La</strong> partie de l’Aquitaine comprise entre les Pyrénées <strong>et</strong> <strong>la</strong> Garonne était<br />

représentée par six cohortes, quatre cohortes d’Aquitains proprement dits<br />

1 Chap. II, § 3, fin.<br />

2 Chap. II, § 3.

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