La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...
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assimilés, aux <strong>La</strong>tins, aux Ombriens, aux Étrusques. <strong>La</strong> légion reçut les autres.<br />
Quant aux citoyens originaires des provinces, on organisa à leur intention des<br />
corps spéciaux, les cohortes des volontaires citoyens romains.<br />
[LES PROVINCIAUX DANS LA LÉGION] <strong>La</strong> décadence de l’esprit militaire en Italie<br />
obligea les empereurs à recruter <strong>la</strong> légion au dehors dans des proportions de plus<br />
en plus fortes. <strong>La</strong> propagation du droit de cité à travers les provinces leur en<br />
facilita les moyens. Les provinciaux nés citoyens commencèrent à pénétrer dans<br />
les légions sous les règnes de C<strong>la</strong>ude <strong>et</strong> de Néron (37-68). Ils y devinrent plus<br />
nombreux sous <strong>la</strong> dynastie f<strong>la</strong>vienne (68-96), sans toutefois former encore <strong>la</strong><br />
majorité. Ils l’emportèrent décidément <strong>et</strong> finirent par expulser les Italiens à partir<br />
de Trajan (98-117). A c<strong>et</strong>te époque les citoyens de naissance étaient encore seuls<br />
aptes au service légionnaire, mais <strong>la</strong> règle ne tarda pas à fléchir, comme dans les<br />
derniers temps de <strong>la</strong> République, <strong>et</strong> bientôt, à partir d’Antonin le Pieux (138-161),<br />
peut-être avant, on se contenta du droit de cité conféré d’office, avant l’entrée<br />
dans <strong>la</strong> légion.<br />
[LES GAULOIS DANS LA LÉGION] <strong>La</strong> Narbonnaise, <strong>la</strong> plus <strong>romaine</strong> de toutes les<br />
provinces de l’Empire, est aussi celle qui, pendant longtemps, a apporté le plus<br />
fort contingent aux légions. Nous connaissons, par les inscriptions, <strong>la</strong> patrie de<br />
152 légionnaires, dans <strong>la</strong> période comprise entre <strong>la</strong> bataille d’Actium (31 av. J.-C.)<br />
<strong>et</strong> l’avènement de Vespasien (69 ap. J.-C.). Dans c<strong>et</strong>te liste nous relevons, contre<br />
99 individus originaires de l’Italie, 25 tirés de <strong>la</strong> Narbonnaise, 8 de <strong>la</strong> Macédoine,<br />
6 de <strong>la</strong> Bétique, 6 de <strong>la</strong> Ga<strong>la</strong>tie, 3 du Norique, <strong>et</strong>c. Pour <strong>la</strong> période suivante, sous<br />
les F<strong>la</strong>viens (69-96), sur 27 légionnaires dont <strong>la</strong> patrie peut être déterminée de <strong>la</strong><br />
même manière, les Italiens sont au nombre de 15 <strong>et</strong> les Gaulois de <strong>la</strong><br />
Narbonnaise au nombre de 6. Les 6 autres sont tirés de provinces diverses. <strong>La</strong><br />
Narbonnaise n’était pas <strong>la</strong> seule province gauloise représentée dans <strong>la</strong> légion.<br />
Sur les 152 légionnaires de <strong>la</strong> période antérieure aux F<strong>la</strong>viens, il y en a 2 de Lyon<br />
<strong>et</strong> 1 de Cologne. Sur les 27 de <strong>la</strong> période suivante, il y en a 3 de c<strong>et</strong>te dernière<br />
ville. Lyon <strong>et</strong> Cologne étaient des colonies <strong>romaine</strong>s, qualifiées par définition<br />
pour ce recrutement. D’autres villes, qui ne pouvaient se prévaloir du même<br />
titre, Augustonem<strong>et</strong>um (Clermont), Burdiga<strong>la</strong> (Bordeaux), Autricum (Chartres) ont<br />
aussi fourni des légionnaires, mais on sait que le droit de cité était répandu en<br />
dehors de <strong>la</strong> Narbonnaise, bien qu’avec moins de libéralité.<br />
[LES CORPS AUXILIAIRES] <strong>La</strong> condition des troupes auxiliaires était moins relevée<br />
que celle des légions. <strong>La</strong> solde y était moindre, le service plus long <strong>et</strong> le titre de<br />
citoyen, au lieu d’être exigé à l’entrée, s’obtenait à <strong>la</strong> sortie. Le soldat qui avait<br />
fait ses vingt-cinq ans pouvait recevoir, avec sa r<strong>et</strong>raite, le droit de cité <strong>et</strong>, en<br />
plus, le droit de contracter un légitime mariage avec une étrangère ou de<br />
légitimer toute union de ce genre contractée antérieurement. Ces privilèges<br />
étaient énoncés sur une sorte de livr<strong>et</strong> ou diplôme composé de deux tabl<strong>et</strong>tes de<br />
bronze reliées par des fils <strong>et</strong> pouvant se replier l’une sur l’autre. Le soldat<br />
congédié gardait c<strong>et</strong>te pièce avec soin. Il <strong>la</strong> faisait déposer dans son tombeau.<br />
Quelquefois, par une faveur spéciale, le droit de cité lui avait été reconnu<br />
pendant le service. Quelquefois même il était octroyé à tout le corps en masse,<br />
ce qui n’empêchait pas les conscrits d’y entrer de nouveau dans les conditions<br />
ordinaires.<br />
[RECRUTEMENT DES CORPS AUXILIAIRES] Les inscriptions mentionnant <strong>la</strong> patrie des<br />
soldats, légionnaires ou auxiliaires, suggèrent les observations suivantes. En<br />
général, pour les légionnaires, c’est <strong>la</strong> ville, le chef-lieu qui est indiqué. Pour les<br />
auxiliaires, c’est <strong>la</strong> cité, <strong>la</strong> nation, le pays. Ceux-ci sont des campagnards, ceux-