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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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siècle de l’Empire seulement qu’il s’attribua une part dans les octrois<br />

municipaux1.<br />

[RÉPARTITION ENTRE LE TRÉSOR DE L’EMPEREUR ET CELUI DU SÉNAT] Les textes ne<br />

nous apprennent rien ou presque rien sur <strong>la</strong> manière dont le produit des impôts,<br />

dans les provinces, était réparti entre les deux caisses publiques, celle du Sénat<br />

(aerarium) <strong>et</strong> celle de l’Empereur (fiscus). Il est c<strong>la</strong>ir que les revenus des<br />

provinces impériales al<strong>la</strong>ient au fisc. Dans les provinces sénatoriales ellesmêmes,<br />

les ressources de l’aerarium furent de bonne heure soutirées au nom de<br />

l’Empereur. <strong>La</strong> caisse du Sénat était si appauvrie, dès le premier siècle, qu’elle<br />

ne vivait plus guère que d’emprunts faits à sa voisine. Les deux impôts du<br />

vingtième des héritages <strong>et</strong> du centième des ventes alimentaient une caisse<br />

spéciale, l’aerarium militare, fondée par Auguste pour subvenir aux r<strong>et</strong>raites<br />

militaires <strong>et</strong> dépendant, ce<strong>la</strong> va sans dire, de l’Empereur, chef suprême de<br />

l’armée.<br />

[MODE DE PERCEPTION. FERMIERS ET PROCURATEURS] Ce qui nous importe<br />

davantage, c’est de connaître le mode de perception. <strong>La</strong> République avait<br />

affermé tous les impôts à de puissantes compagnies composées des principaux<br />

personnages de l’ordre équestre, <strong>et</strong> ce système avait produit de fort mauvais<br />

eff<strong>et</strong>s, pour les contribuables <strong>et</strong> pour l’État. L’Empire, sans y renoncer<br />

absolument, le restreignit peu à peu <strong>et</strong>, dans <strong>la</strong> mesure où il crut devoir le<br />

conserver, le mitigea <strong>et</strong> le corrigea.<br />

Il y renonça tout à fait <strong>et</strong> tout de suite pour les impôts directs dont il confia le<br />

recouvrement aux gouverneurs des provinces, assistés de leurs agents<br />

financiers, le procurateur dans les provinces impériales <strong>et</strong>, dans les autres, un<br />

procurateur agissant de concert avec le questeur. Ce fut, même dans ces<br />

dernières, le procurateur plus exclusivement, à mesure que les attributions<br />

financières du questeur allèrent se réduisant avec les revenus de l’aerarium.<br />

<strong>La</strong> ferme fut maintenue pour les impôts indirects, mais dans des conditions<br />

nouvelles. L’ordre équestre, devenu une c<strong>la</strong>sse de fonctionnaires, cessa d’être<br />

une corporation de traitants. Les publicains furent désormais de simples<br />

affranchis, non pas moins riches assurément, mais moins considérés <strong>et</strong> moins<br />

influents. Il semble aussi que les entreprises, au lieu d’être adjugées par masse,<br />

dans <strong>la</strong> capitale, le furent par plus p<strong>et</strong>its lots, dans les provinces, ce qui diminua<br />

encore <strong>la</strong> puissance des compagnies. Les adjudications étaient faites par des<br />

1 Les inscriptions nous font connaître quelques-uns des bureaux (stationes) de <strong>la</strong> quadragesima Galliarum. Au<br />

pied des Pyrénées, nous trouvons ceux de Lugdunum Convenarum (Saint-Bertrand-de-Comminges), à <strong>la</strong><br />

jonction des routes de Bordeaux, de Toulouse, d’Agen, <strong>et</strong> l’Illliberis (Elne), au débouché de <strong>la</strong> route de<br />

Narbonne <strong>et</strong> de Lyon. Le seul bureau dont nous ayons connaissance sur <strong>la</strong> Méditerranée est celui d’Arles, mais il<br />

n’est pas douteux que chaque port eût le sien, sur celle mer <strong>et</strong> sur l’Océan. Sur les Alpes, on peut signaler les<br />

postes de Pedo (Borgo San Dalmazo), au sud-ouest de Cuneo, dans <strong>la</strong> vallée supérieure de <strong>la</strong> Sturs, de Piasco<br />

(nom ancien inconnu), au bas du col d’Agnello, dans <strong>la</strong> vallée supérieure de <strong>la</strong> Veroita, de Fines Cottii<br />

(Avigliana), entre Suse <strong>et</strong> Turin, de ad Publicanos (Tournon), près d’Albertville en Savoie, de Tarnadae (Saint-<br />

Maurice), dans le Va<strong>la</strong>is, de Magia ( Mayenfeld), entre Coire <strong>et</strong> Bregenz, de Turicum (Zurich). Nous sommes<br />

mal renseignés sur les postes qui garnissaient le Rhin. Nous voyons pourtant que des droits étaient perçus à<br />

Cologne. Nous saisissons aussi <strong>la</strong> trace d’un bureau à Coblenz. Sur l’utilité du limes comme ligne de douane,<br />

voir § 3. Les bureaux de Divoduram (M<strong>et</strong>z), de Vienne, de Cu<strong>la</strong>ro (Grenoble), de Nîmes, de Lyon,<br />

représentaient des péages intérieurs ou des octrois. Entre <strong>la</strong> douane <strong>et</strong> les péages, les Romains ne distinguaient<br />

pas verbalement, mais il y avait c<strong>et</strong>te différence que les péages frappaient également les obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> les<br />

personnes. On a supposé pue, pour assurer aux soldats <strong>la</strong> franchise qui leur était reconnue par <strong>la</strong> loi, <strong>la</strong> ligne<br />

douanière avait été reculée en deçà de <strong>la</strong> zone occupée par les armées. Dans ce cas, le bureau de M<strong>et</strong>z eût été<br />

un bureau-frontière <strong>et</strong> ceux de Cologne <strong>et</strong> de Coblenz eussent été des bureaux d’octroi. Mais il était facile de<br />

<strong>la</strong>isser passer, sans les faire payer, les obj<strong>et</strong>s destinés aux troupes. On a trouvé à Lyon des plombs portant<br />

empreint le mot legio <strong>et</strong> qui étaient apposés pour les faire reconnaître à des obj<strong>et</strong>s ayant c<strong>et</strong>te destination.<br />

(Cagnat, ouvr. cité, p. 67.)

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