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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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CHAPITRE II. — LES PEUPLES HISTORIQUES<br />

I. - LES IBÈRES ET LES LIGURES1<br />

[LES IBÈRES] A l’arrière-p<strong>la</strong>n de <strong>notre</strong> histoire figure le peuple des Ibères. Il était<br />

répandu dans <strong>la</strong> Sicile, dans <strong>la</strong> Corse, dans <strong>la</strong> Péninsule Hispanique, dans l’Italie<br />

<strong>et</strong> dans le midi de <strong>la</strong> France. Le géographe Strabon, qui vivait au commencement<br />

de <strong>notre</strong> ère, nous apprend que le mot Ibérie s’était appliqué autrefois à tout le<br />

pays compris entre les golfes de Gascogne <strong>et</strong> du Lion, <strong>et</strong> en eff<strong>et</strong> ce sont des<br />

Ibères que les Phocéens rencontrèrent sur <strong>la</strong> côte du <strong>La</strong>nguedoc vers 600 av. J.-<br />

C.2<br />

[LES AQUITAINS ET LES BASQUES] Lorsque les Romains conquirent <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, au<br />

premier siècle avant <strong>notre</strong> ère, ils trouvèrent, entre les Pyrénées <strong>et</strong> <strong>la</strong> Garonne,<br />

les Aquitains. Ils n’eurent pas de peine à reconnaître dans ce peuple un proche<br />

parent des Ibères de l’Espagne. Les Aquitains, après l’invasion des Vascones<br />

espagnols, à <strong>la</strong> fin du vie siècle ap. J.-C., prirent le nom de Gascons, dont le mot<br />

Basques est une altération. Entre les Gascons <strong>et</strong> les Basques, nous avons<br />

distingué. Nous appelons Gascons les Aquitains <strong>la</strong>tinisés qui ont tiré du <strong>la</strong>tin un<br />

dialecte roman, <strong>et</strong> Basques ceux qui, résistant à <strong>la</strong> pression de Rome, ont<br />

conservé jusqu’à nos jours leur <strong>la</strong>ngue indigène. Les Basques sont aujourd’hui,<br />

sur <strong>notre</strong> territoire, environ 140.000 individus cantonnés dans le département<br />

des Basses-Pyrénées. Ils s’appellent eux-mêmes Euskaldunac, hommes qui<br />

parlent l’euskara. L’euskara ou basque appartient à <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse des <strong>la</strong>ngues dites<br />

agglutinatives, représentée en Europe par le hongrois, le finnois <strong>et</strong> le <strong>la</strong>pon. Riais<br />

c’est en vain qu’on a essayé des rapprochements, soit avec ces idiomes, soit<br />

avec les autres de <strong>la</strong> même espèce, en Afrique <strong>et</strong> sur le reste du globe. Le<br />

basque s’est montré rebelle à toute assimi<strong>la</strong>tion de ce genre. En revanche on a<br />

pu démontrer ses rapports avec l’ancien aquitain. De l’aquitain nous connaissons<br />

quelques noms géographiques. Le nom des Euskaldunac se r<strong>et</strong>rouve dans celui<br />

d’un des principaux peuples de l’Aquitaine, les Ausci. <strong>La</strong> capitale des Ausci, Auch,<br />

s’appe<strong>la</strong>it primitivement Elimberrum. Ce même nom, sous <strong>la</strong> forme Illiberis, était<br />

celui d’Elne dans le Roussillon. Or, le radical ili, iri, uri, hiri a en basque le sens<br />

de lieu habité <strong>et</strong> a formé dans c<strong>et</strong>te <strong>la</strong>ngue le nom d’un grand nombre de villes<br />

<strong>et</strong> de vil<strong>la</strong>ges : Iriun, Irizar, Iriberri, Irigogen ou Urigogen, Uliberri, <strong>et</strong>c. <strong>La</strong><br />

filiation du basque <strong>et</strong> de l’aquitain paratt donc établie, <strong>et</strong> comme l’identité des<br />

Aquitains <strong>et</strong> des Ibères l’est également, il en résulte que les Basques doivent être<br />

considérés comme les descendants de ces derniers.<br />

Quelle est <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce des Ibères parmi les peuples sans nom décrits plus haut ?<br />

Nous l’ignorons. On remarque que dans l’euskara les mots désignant <strong>la</strong> hache <strong>et</strong><br />

tous les instruments tranchants sont tirés d’un même radical qui signifie rocher.<br />

1 SOURCES. Les textes sont très dispersés. On les trouvera cités en même temps que discutés par d’Arbois de<br />

Jubainville, Les premiers habitants de l’Europe, 2e édit., 1889-1894. Ils sont pour <strong>la</strong> plupart empruntés aux<br />

historiens <strong>et</strong> aux géographes grecs.<br />

OUVRAGES À CONSULTER. Desjardins, Géographie de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>, II. D’Arbois de Jubainville, Ouvr. cité.<br />

Müllenhoff, Deutsche Alterthumskunde, III, 1892. Hirschfeld, Aquitanien in der Römerzeit, Sitzungsberichte de<br />

l’Académie de Berlin, 1896. Rice Holmes, Caesar’s Conquest of Gaul, 1899. Mehlis, Die Ligurerfrage, Archiv für<br />

Anthropologie, 1899. <strong>La</strong> parenté des Basques <strong>et</strong> des Ibères a été affirmée par G. de Humboldt, Präfung der<br />

Untersachungen über die Urbewohner Hispaniens vermittelst der baskischen Sprache, 1821. Sa théorie a été<br />

reprise par Luchaire, Les origines linguistiques de l’Aquitaine, 1897.<br />

2 Voir § 2.

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