28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

appels se faisant de plus en plus nombreux, on sentit le besoin de créer des<br />

intermédiaires. L’appel fut autorisé du magistrat municipal au gouverneur, du<br />

juge au magistrat, du légat au proconsul. Une affaire pouvait ainsi, en suivant <strong>la</strong><br />

filière, arriver jusqu’au tribunal impérial. Plus tard elle dût s’arrêter à celui du<br />

préf<strong>et</strong> du prétoire statuant en dernier ressort, l’Empereur n’intervenant plus que<br />

facultativement. Les formalités pour l’appel étaient simples <strong>et</strong> ne suscitaient<br />

point de difficultés aux justiciables. <strong>La</strong> procédure aussi était simplifiée, <strong>la</strong><br />

procédure formu<strong>la</strong>ire étant remp<strong>la</strong>cée, en deuxième instance, par <strong>la</strong> cognitio<br />

directe.<br />

[PRIVILÈGES DES CITOYENS ROMAINS. HONESTIORES ET HUMILIORES] Les peines<br />

capitales comprenant <strong>la</strong> mort, <strong>la</strong> déportation, les travaux forcés à perpétuité ou à<br />

temps avec <strong>la</strong> confiscation totale pour conséquence, ne pouvaient être infligées<br />

par le gouverneur aux citoyens romains sauf, bien entendu, à ceux qui se<br />

trouvaient sous les drapeaux. Comme ils étaient toujours couverts par l’ancienne<br />

loi de l’appel au peuple, ils devaient être déférés aux tribunaux popu<strong>la</strong>ires<br />

siégeant dans <strong>la</strong> capitale ou aux commissions (quaestiones perp<strong>et</strong>uae) qui avaient<br />

été installées à leur p<strong>la</strong>ce. C<strong>et</strong>te règle était observée encore au Ier siècle de<br />

<strong>notre</strong> ère, bien que l’on puisse constater déjà, à c<strong>et</strong>te époque, quelques<br />

infractions motivées par <strong>la</strong> nécessité d’une rapide répression. Elle ne put<br />

subsister à mesure que le droit de cité <strong>romaine</strong> se répandit dans les provinces.<br />

Les citoyens ne conservèrent alors, en fait de privilège, que celui d’être<br />

soustraits aux formes les plus infamantes du supplice. Ce privilège lui-même dut<br />

disparaître quand <strong>la</strong> qualité de citoyen cessa d’être une distinction<br />

exceptionnelle. L’égalité devant <strong>la</strong> loi ne fut pas établie pour ce<strong>la</strong>. A l’aristocratie<br />

des citoyens romains se substitua celle des honestiores, composée de tous ceux<br />

qui avaient exercé quelque dignité <strong>et</strong> jouissaient de quelque aisance, par<br />

opposition aux gens de rien, aux humbles, humiliores. Ils n’échappaient pas<br />

seulement à <strong>la</strong> peine de mort qui, en fait, fut remp<strong>la</strong>cée pour eux par <strong>la</strong><br />

déportation. <strong>La</strong>’ pénalité en général était fort adoucie à leur égard. Il va de soi<br />

qu’ils n’étaient pas, en matière criminelle, soumis à une juridiction spéciale <strong>et</strong><br />

supérieure, comme autrefois les citoyens. Les décurions eux-mêmes ou<br />

sénateurs municipaux, qui étaient restés en possession de c<strong>et</strong> avantage, avaient<br />

fini par le perdre. Il fut réservé à <strong>la</strong> haute noblesse, <strong>et</strong> il ne put que se confirmer,<br />

en ce qui <strong>la</strong> concernait, avec <strong>la</strong> hiérarchie nouvelle du IVe siècle.<br />

[JURIDICTIONS ADMINISTRATIVES] Outre <strong>la</strong> juridiction du gouverneur, il faut<br />

mentionner, dans les provinces sénatoriales, celle du questeur. Les Romains<br />

estimaient qu’à chaque compétence administrative revenait sa part de<br />

compétence judiciaire. Les fonctions des questeurs provinciaux, en dehors <strong>et</strong> en<br />

sus de leur gestion financière, étaient analogues à celles qu’exerçaient à Rome<br />

les édiles curules. Elles se résumaient dans <strong>la</strong> police des jeux, de <strong>la</strong> rue, du<br />

marché. Elles impliquaient, comme pour les édiles, une juridiction qui ne se<br />

limitait pas d’ailleurs aux simples contraventions, mais s’étendait à tous les<br />

procès en matière de commerce. C<strong>et</strong>te juridiction spéciale était assez importante<br />

pour motiver, de <strong>la</strong> part des questeurs, comme des édiles de <strong>la</strong> capitale, <strong>la</strong><br />

promulgation d’édits qui prirent p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> collection formée par les ordres de<br />

l’empereur Hadrien.<br />

Une autre juridiction, ayant un caractère plus particulièrement administratif, fut<br />

concédée par l’empereur C<strong>la</strong>ude aux procurateurs financiers, dans les<br />

contestations re<strong>la</strong>tives au fisc. Le gouverneur avait rigoureusement le droit

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!