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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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elevait guère que du Sénat, c’est-à-dire de collègues parmi lesquels il trouvait<br />

moins des juges que des complices. Vers <strong>la</strong> fin, il n’eut plus à compter qu’avec<br />

son armée. Le second dépendait d’un homme plus intéressé, somme toute, à<br />

réprimer ses méfaits qu’à les encourager. <strong>La</strong> surveil<strong>la</strong>nce de l’Empereur fut<br />

rendue plus efficace par l’organisation des bureaux de <strong>la</strong> chancellerie sous C<strong>la</strong>ude<br />

(41-54). Ils formaient de vrais ministères auxquels aboutissaient toutes les<br />

branches de l’administration.<br />

[POUVOIRS DU GOUVERNEUR] Le gouverneur était lié par <strong>la</strong> loi qui avait organisé <strong>la</strong><br />

province (lex provinciae). Elle rég<strong>la</strong>it avec précision <strong>la</strong> condition <strong>et</strong> les droits des<br />

cités. II emportait en outre des instructions détaillées délivrées par l’Empereur<br />

(mandata principes) <strong>et</strong> il était tenu de recourir à lui pour les cas importants non<br />

prévus. Des précautions étaient prises pour protéger les provinciaux contre les<br />

abus de pouvoir, <strong>et</strong> aussi pour empêcher le gouverneur lui-même de prendre<br />

racine dans le pays <strong>et</strong> de s’y créer une situation personnelle menaçante pour<br />

l’État. Il ne fixait ni le chiffre du contingent ni le taux de l’impôt, <strong>et</strong> il ne pouvait<br />

élever l’un ni l’autre sans une autorisation expresse. Nommé, comme on l’a vu,<br />

pour un an au moins <strong>et</strong> cinq au plus, il ne devait ni se marier dans sa province,<br />

ni y faire le commerce, ni y prêter à intérêt, ni y acquérir des biens-fonds1. Il lui<br />

était interdit de donner des jeux, de recevoir des présents de ses administrés ou<br />

des distinctions honorifiques avant l’expiration de ses fonctions. Enfin on verra<br />

plus loin2 que les moyens ne manquaient pas à ces derniers pour faire parvenir<br />

leurs p<strong>la</strong>intes au souverain. Tout ce<strong>la</strong> ne coupa court — on ne le sait que trop —<br />

ni aux malversations ni aux usurpations. On peut croire seulement qu’elles<br />

eussent été plus fréquentes autrement. <strong>La</strong> <strong>Gaule</strong> a eu de mauvais gouverneurs.<br />

Mais elle en a eu aussi d’excellents. II suffit de citer des hommes comme Galba,<br />

Agrico<strong>la</strong> <strong>et</strong> Septime Sévère3.<br />

Le légat <strong>et</strong> le proconsul étaient investis de l’imperium, le premier par délégation<br />

de l’Empereur, le second comme l’Empereur lui-même, mais en sous-ordre, par<br />

un acte du Sénat. C’est dire qu’ils concentraient en leurs mains tous les pouvoirs.<br />

Les Romains exigeaient de leurs hommes d’État les aptitudes les plus variées.<br />

Leurs gouverneurs étaient à <strong>la</strong> fois des chefs d’armée, des administrateurs <strong>et</strong> des<br />

juges. Il est vrai que le commandement militaire était devenu purement<br />

théorique pour les gouverneurs des provinces sénatoriales, <strong>et</strong> l’on a rappelé tout<br />

à l’heure que les légats des trois provinces de l’Aquitaine, de <strong>la</strong> Lyonnaise <strong>et</strong> de<br />

<strong>la</strong> Belgique étaient, à ce point de vue, sur le même pied que le proconsul de <strong>la</strong><br />

Narbonnaise. Quant aux procurateurs des provinces équestres, ils étaient, de par<br />

l’Empereur, en possession de droits équivalents à ceux des proconsuls <strong>et</strong> des<br />

légats.<br />

Les pouvoirs du gouverneur étaient limités, en principe, par <strong>la</strong> notion même de <strong>la</strong><br />

Province. <strong>La</strong> Province ne comprenait pas, à strictement parler, les villes libres <strong>et</strong><br />

alliées qui étaient considérées comme devant rester autonomes, c’est-à-dire<br />

<strong>indépendante</strong>s en ce qui concernait leur administration intérieure. Elles n’en<br />

étaient pas moins, comme les villes suj<strong>et</strong>tes, soumises à <strong>la</strong> haute autorité de<br />

Rome, à sa majesté. Il n’y avait donc pas en réalité de ville soustraite à l’action<br />

du gouverneur.<br />

1 On a vu pourtant que Vindex, légat de <strong>la</strong> Lyonnaise, était Gaulois. Il est vrai qu’il était originaire de<br />

l’Aquitaine.<br />

2 Chap. II, § I.<br />

3 Galba <strong>et</strong> Agrico<strong>la</strong> turent légats de l’Aquitaine en 31-32 <strong>et</strong> 74-76. Septime Sévère fut légat de <strong>la</strong> Lyonnaise en<br />

185-187.

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