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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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du légat, mais elle vit s’éloigner les deux légions primitivement concentrées dans<br />

son voisinage, peut-être parce qu’on vou<strong>la</strong>it éviter les conflits possibles entre les<br />

chefs militaires <strong>et</strong> les magistrats civils, peut-être aussi parce que le passage du<br />

fleuve sur ce point avait paru suffisamment gardé par ces anciens <strong>et</strong> fidèles<br />

alliés. De ces deux légions, l’une al<strong>la</strong> s’installer à Novaesium (Neuss), l’autre à<br />

Bonna (Bonn). Le camp de Castra V<strong>et</strong>era, oh étaient casernées les deux autres<br />

légions complétant l’armée attribuée d’abord à <strong>la</strong> Germanie inférieure, conserva<br />

c<strong>et</strong>te garnison plus longtemps, ce qui s’explique par l’importance de c<strong>et</strong>te<br />

position, en face de <strong>la</strong> Lippe. Ce fut seulement à partir de Domitien qu’il perdit <strong>la</strong><br />

moitié de son effectif, quand on eut décidé, pour prévenir le r<strong>et</strong>our de<br />

pronunciamientos semb<strong>la</strong>bles à celui d’Antonius Saturninus (88-89), que<br />

dorénavant deux légions ne camperaient plus ensemble. Noviomagus (Nimègue)<br />

profita de ce dédoublement. Castra V<strong>et</strong>era <strong>et</strong> Bonn restèrent les deux quartiers<br />

principaux pour les deux légions maintenues dans <strong>la</strong> Germanie inférieure, au IIe<br />

siècle ap. J.-C.<br />

<strong>La</strong> capitale de <strong>la</strong> Germanie supérieure <strong>et</strong> sa première p<strong>la</strong>ce de guerre était<br />

Mogontiacum (Mayence). Mayence garda son importance jusqu’à <strong>la</strong> fin, bien que<br />

sa garnison eût été, comme celle de Castra V<strong>et</strong>era, à <strong>la</strong> même date <strong>et</strong> pour <strong>la</strong><br />

même raison, réduite de deux légions à une. Nous trouvons les deux autres<br />

légions à Argentoratum (Strasbourg), dans le pays des Triboques, <strong>et</strong> à Vindonissa<br />

(Windisch), au confluent de l’Aar <strong>et</strong> de <strong>la</strong> Reuss, chez les Helvètes. Vindonissa fut<br />

évacué après <strong>la</strong> conquête définitive des Champs Décumates <strong>et</strong>, quand l’armée de<br />

<strong>la</strong> Germanie supérieure ne compta plus, comme sa voisine, que deux légions, ce<br />

fut à Mayence <strong>et</strong> à Strasbourg qu’elles demeurèrent cantonnées.<br />

[LES CORPS DÉTACHÉS] L’armée n’était pas confinée dans les p<strong>la</strong>ces que nous<br />

venons d’énumérer. Les troupes auxiliaires campaient au dehors, <strong>et</strong> les légions<br />

elles-mêmes envoyaient dans tous les sens des détachements (vexil<strong>la</strong>tiones) tirés<br />

de leur sein. Ces divers corps ont <strong>la</strong>issé des traces de leur séjour, non seulement<br />

par les monuments funéraires élevés aux soldats, mais aussi par des obj<strong>et</strong>s<br />

moins intéressants en apparence <strong>et</strong> pourtant précieux pour l’historien. Comme ils<br />

ne s’arrêtaient nulle part, fût-ce pour quelques jours, sans se r<strong>et</strong>rancher<br />

solidement, leurs travaux se révèlent par des briques estampillées que le hasard<br />

fait sortir du sol, <strong>et</strong> ces brèves inscriptions nous perm<strong>et</strong>tent de fixer<br />

l’emp<strong>la</strong>cement <strong>et</strong> quelquefois <strong>la</strong> date de ces campements durables ou<br />

provisoires. Il n’y a guère de localité un peu importante dans <strong>la</strong> région rhénane<br />

ou dans le bassin du Neckar dont ces menus débris ne nous fournissent, pour<br />

ainsi dire, l’acte de naissance.<br />

[LES DEUX GERMANIES ÉRIGÉES EN PROVINCES] Vers <strong>la</strong> fin du premier siècle il se<br />

fit, dans l’administration des deux Germanies, un changement qui d’ailleurs était<br />

dans <strong>la</strong> forme plus que dans le fond : c’est alors en eff<strong>et</strong> qu’elles furent érigées<br />

en provinces. C<strong>et</strong>te mesure fut une conséquence de l’extension territoriale<br />

réalisée au profit de <strong>la</strong> Germanie supérieure. Mais on doit l’attribuer encore à une<br />

autre cause. <strong>La</strong> soumission de <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> du Nord, rendue définitive depuis 70, ne<br />

<strong>la</strong>issait plus prévoir l’intervention des armées du Rhin en dehors de leur domaine<br />

propre. Il n’y avait donc nul inconvénient à enfermer leurs chefs dans les limites<br />

d’un ressort déterminé. Il y avait avantage d’autre part à supprimer ce que leur<br />

situation offrait d’anormal <strong>et</strong> d’équivoque. On évitait par là certains démêlés,<br />

comme il s’en était produit avec le légat de <strong>la</strong> Belgique. Pour les finances, les<br />

deux Germanies restèrent, comme auparavant, dépendantes du procurateur de<br />

c<strong>et</strong>te dernière province en résidence à Trèves.

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