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La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

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que le pire des calculs eût été d’attendre <strong>la</strong> bataille, l’arme au pied, derrière un<br />

r<strong>et</strong>ranchement, sur un front de deux cents lieues. Mais on ne prévoyait ni ne<br />

souhaitait une guerre. Le limes était conçu en vue de <strong>la</strong> paix, d’une paix inquiète<br />

<strong>et</strong> troublée, comme celle qui régnait sur ces frontières, car, alors même qu’il n’y<br />

avait pas à redouter une attaque d’ensemble, il restait à prévenir les incursions<br />

partielles, à repousser les bandes de pil<strong>la</strong>rds. Ce qu’il fal<strong>la</strong>it c’était qu’ils ne<br />

pussent se glisser inaperçus. Pour ce<strong>la</strong> un faible obstacle suffisait à condition qu’il<br />

se rencontrât partout. Les sentinelles, les patrouilles donnaient l’a<strong>la</strong>rme. Les<br />

détachements casernés dans les forts accouraient <strong>et</strong> avaient facilement raison de<br />

l’envahisseur. <strong>La</strong> flottille commise à <strong>la</strong> garde du Rhin remplissait le même office<br />

le long du fleuve.<br />

Le limes avait encore son utilité comme ligne de douane. Le gouvernement<br />

réduisait au minimum les re<strong>la</strong>tions avec les Barbares. Il voyait dans <strong>la</strong> rar<strong>et</strong>é des<br />

communications une garantie de sécurité, en présence d’états mal ordonnés, où<br />

l’autorité publique avait peu de prise sur les individus. Les importations étaient<br />

peu considérables. L’Empire était assez vaste <strong>et</strong> assez riche pour se passer de<br />

ses voisins. Les produits de <strong>la</strong> Germanie notamment ne lui étaient nullement<br />

nécessaires. Quant aux exportations, elles étaient sévèrement limitées, pour ne<br />

pas fournir de ressources à l’ennemi. On prohibait <strong>la</strong> sortie des denrées<br />

alimentaires, des armes <strong>et</strong> des matières premières avec lesquelles on aurait pu<br />

en fabriquer. Le passage des personnes n’était pas suj<strong>et</strong> à de moindres<br />

restrictions. Nul ne pouvait entrer sur le territoire romain que de jour. Encore<br />

fal<strong>la</strong>it-il ach<strong>et</strong>er un permis, se présenter désarmé <strong>et</strong> se faire accompagner en<br />

tout lieu par un employé de police. Ces précautions n’étaient possibles qu’avec<br />

un système de clôture absolu.<br />

[L’ARMÉE] Le gros de l’armée était massé en arrière, le long du Rhin. Nulle part<br />

Rome n’avait concentré des forces aussi imposantes. Elles ne comprirent pas,<br />

pendant presque tout le premier siècle, moins de huit légions, soit quarante mille<br />

légionnaires, en prenant pour chaque légion le chiffre moyen de cinq mille<br />

soldats. Si l’on compte en plus les corps auxiliaires, dont il est difficile de fixer<br />

exactement le nombre <strong>et</strong> l’effectif, mais qui, pour les quatre légions de <strong>la</strong><br />

Germanie inférieure, paraissent avoir été d’environ dix mille hommes ; si l’on<br />

ajoute les équipages de <strong>la</strong> flottille qui croisait sur le Rhin, on arrive à un total qui<br />

ne doit pas avoir été inférieur à soixante mille combattants. C’était le quart à peu<br />

prés ou le cinquième de toute l’armée impériale. Plus tard, <strong>la</strong> conquête du bassin<br />

du Neckar, en raccourcissant <strong>la</strong> frontière, permit de réduire sensiblement les<br />

troupes employées à <strong>la</strong> défendre. Les huit légions que l’on rencontre encore sous<br />

Nerva se ramènent à cinq sous Trajan, <strong>et</strong> à quatre sous Hadrien. Le repos dont<br />

on jouissait alors sur le Rhin rendait ce demi-désarmement sans danger, du<br />

moins pour le moment.<br />

[LES GARNISONS] L’armée était répartie dans des garnisons fixes, dans des<br />

camps permanents qui formaient des p<strong>la</strong>ces fortes de premier ordre <strong>et</strong> sont<br />

devenus par <strong>la</strong> suite, pour le rester jusqu’à nos jours, des villes florissantes1. Sur<br />

les quatre légions dont se composait l’armée de <strong>la</strong> Germanie inférieure, deux<br />

furent établies sur le territoire des Ubiens, non loin de l’autel élevé par Auguste.<br />

<strong>La</strong> ville des Ubiens, devenue, dès l’an 50, en l’honneur d’Agrippine, <strong>la</strong> femme de<br />

C<strong>la</strong>ude <strong>et</strong> <strong>la</strong> fille de Germanicus, née dans ses murs lors des campagnes<br />

paternelles, <strong>la</strong> colonie Agrippinensis (Cologne), ne cessa pas d’être <strong>la</strong> résidence<br />

1 Livre III, chap. I, § 5.

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