28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Comme tant d’autres parmi ses compatriotes, il gardait au cœur <strong>la</strong> haine des<br />

Romains tout en servant dans leurs rangs. Admis dans l’intimité du général, il<br />

put tout à son aise préparer sa trahison. L’armée active, forte de trois légions <strong>et</strong><br />

de neuf corps auxiliaires, revenait sur Aliso. Il <strong>la</strong> détourna de son chemin sous<br />

prétexte de réprimer un soulèvement local, l’attira dans <strong>la</strong> forêt de Teutberg <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

livra à l’ennemi qui l’attendait <strong>et</strong> l’anéantit (fin de l’été de l’an 9 ap. J.-C.).<br />

[CAMPAGNES DE GERMANICUS] <strong>La</strong> défaite de Varus n’eut pas les conséquences<br />

qu’on lui a souvent attribuées. L’échec était grave, humiliant, mais non point<br />

irréparable <strong>et</strong> l’on ne voit pas qu’il ait en rien modifié les p<strong>la</strong>ns d’Auguste. Tibère<br />

fut rappelé une fois encore sur le théâtre de ses anciens exploits. A deux<br />

reprises, en l’an li <strong>et</strong> en l’an 12, à <strong>la</strong> tête de l’armée reconstituée, il reprit les<br />

marches victorieuses au delà du Rhin. Germanicus, qui le remp<strong>la</strong>ça en 13,<br />

acheva de rétablir, par son offensive hardie, le prestige des armes <strong>romaine</strong>s. I1<br />

était fils de Drusus <strong>et</strong> héritier de ses talents. Son ambition était de continuer<br />

l’œuvre paternelle <strong>et</strong> de <strong>la</strong> mener à terme. Une première campagne, en 15, resta<br />

limitée au bassin de l’Ems ; une autre, en 16, le conduisit jusqu’à l’Elbe. Ce fut le<br />

moment choisi par Tibère, qui depuis l’an 14 avait succédé à Auguste, pour lui<br />

r<strong>et</strong>irer son commandement <strong>et</strong> lui confier une autre mission à l’autre bout de<br />

l’Empire.<br />

[RAPPEL DE GERMANICUS ET RECUL DE ROME] Du rappel de Germanicus date une<br />

ère nouvelle dans les rapports de Rome avec les Germains. Tacite, toujours<br />

défavorable à Tibère, ne trouve à ce revirement d’autre raison que l’humeur<br />

soupçonneuse de l’Empereur, <strong>et</strong> sans doute il n’a pas tout à fait tort. <strong>La</strong><br />

popu<strong>la</strong>rité de Germanicus était inquiétante. Les forces concentrées sous sa main<br />

pouvaient devenir un danger. Il avait repoussé <strong>la</strong> pourpre offerte par les légions,<br />

mais il n’avait tenu qu’à lui de s’en emparer. <strong>La</strong> prudence conseil<strong>la</strong>it, non<br />

seulement de le dép<strong>la</strong>cer, mais aussi de supprimer le commandement dont un<br />

autre, moins scrupuleux, pouvait abuser. Pour ce<strong>la</strong> il fal<strong>la</strong>it renoncer aux vastes<br />

entreprises. On se tromperait pourtant si l’on expliquait par ce seul motif c<strong>et</strong>te<br />

abdication subite. Les faits avaient démontré que, pour régner jusqu’à l’Elbe, ce<br />

n’était pas assez d’une armée sur le Rhin. L’occupation permanente s’imposait.<br />

Mais alors, c’était le Rhin dégarni <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong> livrée à elle-même. Car l’armée<br />

rhénane n’avait pas pour fonction unique de contenir <strong>la</strong> Germanie. Elle devait en<br />

même temps observer <strong>la</strong> <strong>Gaule</strong>. Ainsi c’étaient deux armées qu’il eût fallu, l’une<br />

sur le Rhin <strong>et</strong> l’autre sur l’Elbe. Tibère ne jugea pas que <strong>la</strong> Germanie valût ce<br />

qu’elle eût coûté. On peut l’en blâmer quand on pense à l’avenir, aux invasions,<br />

à leurs suites. Mais il agit, il faut le reconnaître, en souverain économe du sang<br />

<strong>et</strong> de l’argent de ses suj<strong>et</strong>s. Ses successeurs pensèrent de même. Trente ans<br />

plus tard, sous C<strong>la</strong>ude, en 47, Corbulon vint camper au milieu du pays des<br />

Chauques. Il s’apprêtait à franchir l’Ems sur les traces de Germanicus. Son<br />

initiative fut formellement désapprouvée <strong>et</strong> ordre lui fut donné de ramener ses<br />

troupes dans les limites assignées à l’Empire.<br />

[LA NOUVELLE FRONTIÈRE ET LES CHAMPS DÉCUMATES] On évacua les territoires les<br />

plus distants du Rhin <strong>et</strong> l’on maintint une sorte de protectorat sur les peuples<br />

voisins, le long de <strong>la</strong> rive droite. Les Canninéfates, les Frisons, les Usipiens, les<br />

Sicambres continuèrent de figurer, à titre d’alliés, dans l’armée <strong>romaine</strong>. Ils<br />

formèrent en avant du fleuve comme un cordon de grand’gardes destiné à<br />

couvrir les têtes de pont. C<strong>et</strong>te bande assez étroite s’é<strong>la</strong>rgissait du côté de<br />

Mayence. Là s’ouvrait, par <strong>la</strong> vallée du Main, <strong>la</strong> voie d’invasion <strong>la</strong> plus directe<br />

vers l’intérieur de <strong>la</strong> Germanie. Les Mattiaques, sur le penchant méridional du<br />

Taunus, surveillèrent ce débouché. Plus au Sud, dans <strong>la</strong> Forêt-Noire, s’étendait le

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!