28.06.2013 Views

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

La Gaule indépendante et la Gaule romaine - Hautefort, notre ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

jusqu’à <strong>la</strong> Méditerranée. C’est vers l’an 12 av. J.-C. seulement que Drusus <strong>et</strong><br />

Tibère, libres de ce côté, osèrent transporter leurs armes en dehors du voisinage<br />

immédiat de l’Italie. Pendant que Tibère était occupé en Pannonie, Drusus<br />

entamait le monde germanique par le bout opposé. L’attaque commença par<br />

mer. Les tempêtes de l’Océan paraissaient moins redoutables que les forêts du<br />

continent. Une flotte s’avança jusqu’à l’embouchure du Weser. L’armée marchait<br />

du même pas en longeant <strong>la</strong> côte. Les peuples, pris à revers par ce mouvement,<br />

furent, l’année suivante (11), abordés de front. Une troisième campagne, en 10,<br />

fut employée à réprimer les révoltes inévitables, après <strong>la</strong> surprise de <strong>la</strong> défaite.<br />

Une quatrième, en 9, conduisit les légions jusqu’aux bords de l’Elbe. En c<strong>et</strong>te<br />

année mourut Drusus. Il succombait à une chute de cheval, en pleine jeunesse,<br />

en plein triomphe.. Sa mort fut un deuil public, mais elle ne compromit pas le<br />

fruit de ses victoires. Tibère, appelé en toute hâte, prit le commandement. Il le<br />

garda de 9 à 6 av. J.-C., pour l’exercer de nouveau, de 4 ap. J.-C. à 6, après un<br />

intervalle de près de dix ans qui fut comme un temps d’arrêt dans l’activité<br />

conquérante de Rome. Ses services ne furent pas moins éc<strong>la</strong>tants que ceux de<br />

son cad<strong>et</strong>. Il consolida par une double action, politique <strong>et</strong> militaire, les résultats<br />

obtenus <strong>et</strong> imposa à tous les peuples vaincus <strong>la</strong> reconnaissance formelle de leur<br />

sujétion.<br />

[SOUMISSION DE LA GERMANIE. L’AUTEL DES UBIENS] <strong>La</strong> Germanie était soumise,<br />

ou le paraissait. Elle s’ouvrait aux mœurs <strong>romaine</strong>s, bâtissait des villes, instal<strong>la</strong>it<br />

des marchés, se courbait devant <strong>la</strong> toge <strong>et</strong> les verges. Il ne semble pas qu’elle<br />

ait formé une province distincte. On se contenta de <strong>la</strong> rattacher à <strong>la</strong> Belgique,<br />

c’est-à-dire aux trois <strong>Gaule</strong>s réunies alors sous un gouvernement commun. Mais<br />

<strong>la</strong> même pensée qui, en 12 av. J.-C., avait groupé à Lyon, autour de l’autel de<br />

Rome <strong>et</strong> d’Auguste, les représentants des cités gauloises, inspira, à une date qui<br />

ne doit pas être de beaucoup postérieure, <strong>la</strong> fondation de l’autel des Ubiens.<br />

Les Ubiens s’étaient signalés déjà par leur dévouement à César. Par ces<br />

sentiments, comme par leur culture re<strong>la</strong>tivement avancée, ils tranchaient sur<br />

leurs compatriotes. Agrippa les avait transportés, en 38, sur <strong>la</strong> rive gauche du<br />

Rhin, sur l’emp<strong>la</strong>cement où s’élève aujourd’hui <strong>la</strong> ville de Cologne, alors simple<br />

oppidum, mais destiné à une croissance rapide. Là ils montaient <strong>la</strong> garde au nom<br />

des Romains. Nul peuple ne semb<strong>la</strong>it mieux qualifié pour devenir à <strong>la</strong> Germanie<br />

ce qu’était Lyon par rapport aux trois <strong>Gaule</strong>s. Leur position géographique<br />

complétait l’analogie. Pas plus que Lyon, <strong>la</strong> ville des Ubiens n’était située au<br />

milieu des pays soumis à son influence. Appuyée à <strong>la</strong> Belgique, comme Lyon à <strong>la</strong><br />

Narbonnaise, elle restait en contact direct avec <strong>la</strong> civilisation dont elle recevait <strong>et</strong><br />

propageait les rayons. Le culte dont elle était le centre nous apparaît en 9 av. J.-<br />

C. desservi par un Chérusque, Sigmund, fils de Ségeste. Un autre autel,<br />

également consacré à Auguste, s’éleva plus loin, sur les bords de l’Elbe, vers 9<br />

av. J.-C., par les soins du légat d’Illyrie, L. Domitius Ahenobarbus. Il devait servir<br />

de ralliement aux nations soumises dans le voisinage de ce fleuve.<br />

[PEUPLES SUJETS] Les principaux peuples entrés dans l’Empire étaient, en<br />

première ligne, les Bataves dans le delta du Rhin, les Canninéfates, entre <strong>la</strong> mer<br />

du Nord <strong>et</strong> le Zuyderzée, les Usipiens sur <strong>la</strong> Lippe, les Sicambres sur <strong>la</strong> Sieg, les<br />

Teuctêres sur <strong>la</strong> <strong>La</strong>hn, les Mattiaques dans <strong>la</strong> région du Taunus, sur le Main. En<br />

arrière, dans le bassin de l’Ems, se succédaient les Frisons, dans le pays qui<br />

s’appelle encore <strong>la</strong> Frise, puis, en remontant le fleuve, les Ampsivares, les<br />

Tubantes, les Bructères. Au troisième p<strong>la</strong>n, sur le Weser <strong>et</strong> sur l’Elbe, venaient<br />

les Chauques, les Longobards ou Lombards. Enfin au centre de l’Allemagne, dans<br />

<strong>la</strong> Hesse <strong>et</strong> <strong>la</strong> Saxe, se trouvaient les Cattes <strong>et</strong> les Chérusques.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!