l'injonction de soins - ARTAAS
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CHAPITRE III<br />
Le mé<strong>de</strong>cin coordonnateur est situé à l’interface <strong>de</strong> la santé (mé<strong>de</strong>cin ou psychologue traitant) et <strong>de</strong> la justice<br />
(juge <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s peines ou référent du SPIP). Il garantit le cadre thérapeutique et le respect du secret<br />
professionnel par le mé<strong>de</strong>cin traitant et le psychologue traitant, il évalue l’évolution du sujet tout au long <strong>de</strong><br />
la prise en charge médico-psychologique et psychiatrique et il conseille le mé<strong>de</strong>cin traitant ou le psychologue<br />
traitant si ceux-ci lui en font la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
• La nomination du mé<strong>de</strong>cin coordonnateur<br />
Le mé<strong>de</strong>cin coordonnateur est choisi par le juge <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s peines sur une liste prévue à l’article L.<br />
3711-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la santé publique. Cette liste est établie tous les trois ans par le procureur <strong>de</strong> la République<br />
après avis du conseil départemental <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et du préfet.<br />
L’article R. 3711-3 prévoit que peuvent être inscrit sur la liste <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins coordonnateurs, sur leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
les mé<strong>de</strong>cins suivant, s’ils n’ont aucune condamnation justifiant une inscription au bulletin numéro 2 du casier<br />
judiciaire et sont inscrits à un tableau <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins :<br />
- les psychiatres, qui exercent en qualité <strong>de</strong> spécialiste <strong>de</strong>puis au moins trois ans ;<br />
- les psychiatres qui ont exercé en qualité <strong>de</strong> spécialiste pendant au moins cinq ans ;<br />
- les mé<strong>de</strong>cins autres que les psychiatres, spécialistes ou non, ayant suivi une formation délivrée par une<br />
université ou par un organisme agréé <strong>de</strong> formation médicale continue répondant aux mêmes conditions ;<br />
- à titre transitoire et jusqu’au 4 novembre 2013, peuvent être aussi inscrits sur cette liste <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins<br />
coordonnateurs les mé<strong>de</strong>cins autres que les psychiatres et n’ayant pas suivi la formation mentionnée à<br />
l’alinéa précé<strong>de</strong>nt sous réserve qu’ils puissent justifier avoir exercé la fonction <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin coordonnateur<br />
pendant au moins <strong>de</strong>ux ans.<br />
Le mé<strong>de</strong>cin coordonnateur ne peut présenter <strong>de</strong> lien familial, d’alliance ou d’intérêts professionnels avec la<br />
personne condamnée ; il ne peut être mé<strong>de</strong>cin traitant pour une même personne ou avoir été désigné comme<br />
expert dans le cadre <strong>de</strong> la procédure impliquant cette même personne.<br />
Lorsque la liste <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins coordonnateurs n’a pu être établie ou qu’aucun <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins figurant sur cette<br />
liste ne peut est désigné, le juge <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s peines désigne comme mé<strong>de</strong>cin coordonnateur à titre<br />
provisoire et pour une durée qui ne peut excé<strong>de</strong>r un an, un mé<strong>de</strong>cin remplissant les conditions définies ci<strong>de</strong>ssus<br />
après avoir préalablement recueilli son consentement et celui du procureur <strong>de</strong> la République.<br />
Une fois désigné par ordonnance du juge <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s peines, le mé<strong>de</strong>cin coordonnateur convoque la<br />
personne faisant l’objet <strong>de</strong> l’injonction <strong>de</strong> <strong>soins</strong> après avoir pris connaissance <strong>de</strong>s pièces du dossier <strong>de</strong> la<br />
procédure judiciaire prévues par l’article L. 355-42 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la santé qui lui sont communiquées par le juge<br />
<strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s peines, à savoir :<br />
- expertises psychiatriques pénales et examens médico-psychologiques réalisés pendant l’enquête<br />
d’instruction ;<br />
- réquisitoire définitif, ordonnance <strong>de</strong> renvoi <strong>de</strong>vant le tribunal correctionnel ou décision renvoyant l’accusé<br />
<strong>de</strong>vant la cour d’assises ;<br />
- jugement du tribunal ou <strong>de</strong> la cour d’assises.<br />
• La formation requise pour les mé<strong>de</strong>cins autres que les psychiatres souhaitant exercer la<br />
fonction <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin coordonnateur<br />
L’article L. 3711-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la santé publique ouvre sans condition <strong>de</strong> formation aux mé<strong>de</strong>cins psychiatres<br />
la possibilité d’exercer la fonction <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin coordonnateur, mais il prévoit également que <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins<br />
autres que les psychiatres peuvent exercer cette fonction sous réserve <strong>de</strong> satisfaire à <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />
formation, délivrée par une université ou par un organisme agréé <strong>de</strong> formation médicale continue, répondant<br />
aux conditions fixées par arrêté du ministre chargé <strong>de</strong> la santé.<br />
Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’injonction <strong>de</strong> <strong>soins</strong>