T4 - La Place de Vérité
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— Tu n’as pas envie de me le prouver ? Méhy lui malaxa les seins. — Tu n’auras jamais de meilleur mâle que moi, mais j’ai une urgence. Il me faut de l’or pour le commando libyen, et je le reçois aujourd’hui de Nubie. — Ne dois-tu pas le livrer au temple de Karnak ? — Bien sûr que si, et je ne manquerai pas à mes devoirs. — Mais alors... — Notre ami Daktair est un savant remarquable. Il m’aidera à résoudre ce petit problème. C’est sous le commandement du général Méhy en personne qu’un détachement militaire convoya jusqu’au Trésor de Karnak les lingots d’or et d’argent destinés à l’embellissement du sanctuaire. Le grand prêtre reçut le général quelques instants et le félicita pour les précautions prises ; depuis qu’il veillait sur le transport de ces matériaux précieux entre tous, ni vol ni incident ne s’étaient produits. L’or était destiné à orner des portes monumentales et des statues, l’argent à recouvrir le sol d’un sanctuaire qui deviendrait ainsi semblable au lac primordial d’où émanaient les forces essentielles de la vie. Comme de coutume, un orfèvre de Karnak vérifia la qualité des métaux. D’ordinaire, c’était un vieil artisan, proche de la retraite, qui s’acquittait rapidement de cette tâche ; jamais les contrôleurs égyptiens travaillant en Nubie n’auraient expédié à Thèbes de l’or et de l’argent de mauvaise qualité. Mais ce matin-là, le vérificateur était souffrant, et un jeune orfèvre, connu pour son caractère pointilleux, le remplaçait. Il s’acharnait donc à examiner chaque lingot avant d’imprimer la marque « bon ». — Viens déjeuner, lui dit un collègue ; voilà plus de cinq heures que tu travailles sans lever la tête ! — J’arrive... Ah, encore un instant ! — Dépêche-toi, j’ai faim. - 364 -
— Non, ce n’est pas possible... — Qu’y a-t-il ? — Il faut avertir l’orfèvre en chef. — On ne va pas le déranger maintenant ! — Oublions le déjeuner... C’est trop grave. Le scribe de la Tombe devisait avec le maître d’œuvre quand Niout la Vigoureuse les interrompit. — L’orfèvre en chef de Karnak vous demande à la grande porte. Kenhir et Paneb se regardèrent, étonnés ; l’important personnage ne sortait pas souvent de la cité sainte d’Amon et il ne passait pas pour un ardent défenseur de la Place de Vérité. Le maître d’œuvre aida le scribe de la Tombe à se lever et il lui donna sa canne. — Il faudrait faire renouveler votre traitement par la femme sage et prendre correctement vos remèdes, estima Niout ; sinon, vous finirez vraiment par vieillir. Préférant ne pas entamer une polémique dont il n’avait aucune chance de sortir vainqueur, Kenhir se hâta de sortir de chez lui. L’orfèvre en chef de Karnak semblait toujours aussi imbu de son titre, mais Paneb discerna néanmoins de l’inquiétude sous l’arrogance. Et il avait visiblement de la peine à aborder de manière directe le sujet de préoccupation qui l’avait conduit jusqu’à la zone des auxiliaires. — Personne ne doit entendre notre entretien, déclara-t-il, nerveux. — Asseyons-nous au pied de la colline, à une centaine de mètres d’ici, décida Paneb ; nous y serons tranquilles. Kenhir avait l’œil amusé. Sans nul doute, l’orgueilleux personnage avait besoin des services de la confrérie ; et c’était la raison pour laquelle les mots sortaient de sa bouche avec tant de difficulté. — Nous avons un ennui, avoua-t-il. — Un artisan indélicat ? suggéra Kenhir. - 365 -
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Le maître d’œuvre aida le scribe <strong>de</strong> la Tombe à se lever et il lui<br />
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vous finirez vraiment par vieillir.<br />
Préférant ne pas entamer une polémique dont il n’avait aucune<br />
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L’orfèvre en chef <strong>de</strong> Karnak semblait toujours aussi imbu <strong>de</strong> son<br />
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— Personne ne doit entendre notre entretien, déclara-t-il,<br />
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Kenhir avait l’œil amusé. Sans nul doute, l’orgueilleux<br />
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