T4 - La Place de Vérité

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28.06.2013 Views

— Vos guetteurs sont nos prisonniers. N’essayez ni de résister ni de vous enfuir, sinon vous serez abattus. Torture, puis exécution sommaire : voilà ce qui les attendait. Six Doigts se serait volontiers lancé dans la bagarre mais les policiers étaient trop proches. Au moindre geste menaçant, le Libyen serait transpercé de flèches. — Ligotez-les, ordonna Daktair. Les cordes s’enfoncèrent dans les chairs, l’adjoint de Six Doigts grimaça de douleur. — Ton nom et l’objet de ta mission, demanda Daktair à ce dernier dont la morgue révélait sa position de chef. Le Libyen cracha, souillant la barbe du savant qui s’essuya d’un revers de main. — Laissez-moi m’occuper de cet insolent ! exigea le commandant. — Pas de violence ! — Mais vous ignorez à qui vous vous heurtez ! — Ce bandit s’appelle Six Doigts, indiqua un policier qui regardait les pieds du Libyen. C’est l’un de leurs meilleurs éclaireurs, paraît-il... Une sacrée belle prise ! — Je veux être seul avec lui, exigea Daktair. — Méfiez-vous, recommanda l’officier en s’écartant. Étonné, Six Doigts dévisageait Daktair. — Tu n’es pas un soldat... — Non, un négociateur. — Si tu as inventé une nouvelle forme de torture, vas-y ! De toute façon, je ne te donnerai aucune information. — Moi, j’en ai une, et de taille : le général Méhy veut s’entretenir avec l’un de tes chefs, dans le plus grand secret. — Tu te moques de moi ! — Le rendez-vous est fixé au cœur de la nuit, dans trois nouvelles lunes, près du puits abandonné au sortir de l’oued des gazelles. — Et tu crois que des Libyens tomberont dans un piège aussi grossier ! - 324 -

— Le général ne viendra qu’avec quelques policiers du désert, pas avec son armée. Tu le vérifieras aisément. Que ton chef se comporte de même, sinon l’entrevue n’aura pas lieu. Et crois-moi, vous auriez beaucoup à y perdre, car le général a l’intention de se montrer particulièrement généreux avec ses futurs alliés. — Ses futurs alliés... répéta Six Doigts, interloqué. — Méhy désire vous confier une mission, et il paiera très cher. Une fraction de seconde, l’appât du gain surpassa l’incrédulité. — Tu ne fais que mentir ! — Toi et tes hommes, je vais vous relâcher pour que le message soit transmis. — Nous relâcher... impossible ! Daktair revint vers les policiers. — Libérez les Libyens et laissez-les partir. Comme piqué par un taon du désert, le commandant se dressa face au petit homme barbu. — Hors de question ! Tous ces criminels sont passibles de la peine de mort. — Vous ne comprenez pas, commandant ? — Comprendre quoi ? — Ces quelques éclaireurs n’intéressent pas le général Méhy, dit Daktair à voix basse. Il désire mettre la main sur leurs chefs, et seul un traquenard bien organisé permettra d’y parvenir. Vous en serez d’ailleurs les acteurs principaux. — Ça me plaît et ça ne me plaît pas, conclut Féned le Nez. Nakht le Puissant posa son pic et s’épongea le front. — Si tu étais plus clair ? — La roche est accueillante, le calcaire de qualité, mais l’emplacement ressemble à une femme qui n’a envie de rien. — C’est ton divorce qui continue à te ronger la cervelle ! estima Ipouy. Oublie ton épouse une bonne fois pour toutes, et tu verras que la vie vaut la peine d’être vécue. Féned bomba le torse. — Je n’ai jamais confondu mes problèmes personnels et mes - 325 -

— Le général ne viendra qu’avec quelques policiers du désert,<br />

pas avec son armée. Tu le vérifieras aisément. Que ton chef se<br />

comporte <strong>de</strong> même, sinon l’entrevue n’aura pas lieu. Et crois-moi,<br />

vous auriez beaucoup à y perdre, car le général a l’intention <strong>de</strong> se<br />

montrer particulièrement généreux avec ses futurs alliés.<br />

— Ses futurs alliés... répéta Six Doigts, interloqué.<br />

— Méhy désire vous confier une mission, et il paiera très cher.<br />

Une fraction <strong>de</strong> secon<strong>de</strong>, l’appât du gain surpassa l’incrédulité.<br />

— Tu ne fais que mentir !<br />

— Toi et tes hommes, je vais vous relâcher pour que le message<br />

soit transmis.<br />

— Nous relâcher... impossible !<br />

Daktair revint vers les policiers.<br />

— Libérez les Libyens et laissez-les partir.<br />

Comme piqué par un taon du désert, le commandant se dressa<br />

face au petit homme barbu.<br />

— Hors <strong>de</strong> question ! Tous ces criminels sont passibles <strong>de</strong> la<br />

peine <strong>de</strong> mort.<br />

— Vous ne comprenez pas, commandant ?<br />

— Comprendre quoi ?<br />

— Ces quelques éclaireurs n’intéressent pas le général Méhy, dit<br />

Daktair à voix basse. Il désire mettre la main sur leurs chefs, et seul<br />

un traquenard bien organisé permettra d’y parvenir. Vous en serez<br />

d’ailleurs les acteurs principaux.<br />

— Ça me plaît et ça ne me plaît pas, conclut Féned le Nez.<br />

Nakht le Puissant posa son pic et s’épongea le front.<br />

— Si tu étais plus clair ?<br />

— <strong>La</strong> roche est accueillante, le calcaire <strong>de</strong> qualité, mais<br />

l’emplacement ressemble à une femme qui n’a envie <strong>de</strong> rien.<br />

— C’est ton divorce qui continue à te ronger la cervelle ! estima<br />

Ipouy. Oublie ton épouse une bonne fois pour toutes, et tu verras<br />

que la vie vaut la peine d’être vécue.<br />

Féned bomba le torse.<br />

— Je n’ai jamais confondu mes problèmes personnels et mes<br />

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