T4 - La Place de Vérité

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28.06.2013 Views

d’aise. Non seulement l’idée était excellente, mais encore elle leur procurerait un avantage décisif sur la confrérie. Paneb n’aurait pas cru que le chantier avancerait si vite. Mais l’enthousiasme des artisans et la précision de leurs mains avaient permis d’ouvrir largement la roche et de faire progresser la descenderie à une vitesse inhabituelle. Son affection rénale enrayée, Casa le Cordage avait rejoint ses camarades et démontré que sa vigueur restait intacte. Dans l’atelier de dessin, le programme iconographique prenait forme ; et les sculpteurs n’étaient pas en reste, sans que le maître d’œuvre eût besoin d’intervenir pour stimuler leur inspiration. Kenhir connaissait une joie immense, d’une profondeur insoupçonnée : grâce à son rayonnement et à la puissance de sa magie personnelle, Paneb l’Ardent avait réussi à donner un nouvel élan à l’équipage dont les qualités semblaient inépuisables. Chaque soir, à la station du col, c’était le bonheur. On se réjouissait du travail accompli, on prévoyait celui du lendemain et l’on discutait ferme le moindre détail technique jusqu’à ce que le maître d’œuvre tranchât. La demeure d’éternité de Taousert semblait s’être emparée de l’équipe de droite au grand complet, et même Ched le Sauveur, d’ordinaire si distant, se passionnait pour l’élaboration de ce nouveau Grand Œuvre. Nourri par cette soif de création, Paneb ignorait la fatigue et ne dormait que deux heures par nuit. Dans la contemplation des étoiles, il puisait ses forces du lendemain. Premier levé, le maître d’œuvre s’agenouillait devant une stèle gravée par l’un de ses prédécesseurs et prononçait les formules rituelles de salutation au soleil ressuscité avant de réveiller ceux qui avaient le sommeil plus lourd. Kenhir s’étirait avec peine. — Ces folies ne sont plus de mon âge... Mais quels moments merveilleux nous vivons ! — Ils paraissent l’être, en effet. — Tu penses au traître, n’est-ce pas ? — Et à l’assassinat de Néfer, comme chaque matin. - 316 -

— Je crains que tout n’ait été dit... Le regard du maître d’œuvre devint fixe. — Quelqu’un grimpe le sentier qui mène au col. — Tu en es certain ? — Je crois qu’il s’agit d’une femme. - 317 -

— Je crains que tout n’ait été dit...<br />

Le regard du maître d’œuvre <strong>de</strong>vint fixe.<br />

— Quelqu’un grimpe le sentier qui mène au col.<br />

— Tu en es certain ?<br />

— Je crois qu’il s’agit d’une femme.<br />

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