T4 - La Place de Vérité
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égence sera terminée. Et vous devrez annoncer au peuple le nom du nouveau pharaon. — J’en conviens, admit la reine qui brisa l’ultime défense du vieux dignitaire. — Renoncez-vous au pouvoir, Majesté ? — Serait-ce raisonnable ? Mon défunt mari avait conçu un ambitieux programme de construction et de rénovation des édifices sacrés, et j’entends le mener à bien pour honorer sa mémoire. Le visage figé, Seth-Nakht se leva. — Ainsi, vous avez décidé de déclencher une guerre civile ! — Qui vous a parlé d’une telle horreur ? Terminons cette partie. — Je l’avais perdue d’avance, puisque c’est vous qui avez disposé les pièces. Mais la conquête du trône est un jeu beaucoup plus cruel dont vous n’êtes pas la seule à fixer les règles. — C’est exact, et j’en ai pris conscience grâce aux conseils de mon vizir qui m’évite de commettre une erreur tragique. Seth-Nakht accepta de se rasseoir. — Alors... Vous renoncez ? — En raison des convictions qui nous animent, ni vous ni moi ne pouvons renoncer. — Vous choisissez donc l’affrontement ! — N’êtes-vous pas obsédé par le désir de combattre ? Il existe d’autres chemins pour éviter que des attitudes inconciliables n’aboutissent à un conflit dévastateur. — Je ne vous comprends pas... — Je pars demain pour Thèbes afin de présider aux funérailles de Siptah. Mon règne débutera à la fin de la cérémonie... Et le vôtre aussi. Seth-Nakht demeura bouche bée. — Il y aurait... deux monarques ? — L’être de Pharaon ne fut-il pas toujours formé par un couple royal ? En devenant roi tout en restant femme, je pourrais gouverner seule, comme Hatchepsout ; mais je ne dispose pas des forces nécessaires. C’est pourquoi je vous propose un règne commun. Si votre unique but est le bonheur de l’Égypte, vous ne - 286 -
efuserez pas. — Devrons-nous... tout décider ensemble ? — Je résiderai à Thèbes, vous à Pi-Ramsès. Je m’occuperai de bâtir, vous de garantir la sécurité du pays. Et si nous devions entrer en guerre, mon accord vous serait nécessaire. — Vous me le refuserez toujours ! — Pas si vos arguments sont décisifs, Seth-Nakht. Et je compte sur votre honnêteté pour ne pas travestir la réalité. — Quelle étrange solution... — Songeons à l’intérêt des Deux Terres et à lui seul. — Votre aveu de faiblesse ne devrait-il pas m’inciter à refuser votre proposition ? — Pas plus que moi, vous n’êtes capable de régner seul. J’incarne une forme de légitimité que vous ne pouvez piétiner. Seth-Nakht se leva et contempla la pièce d’eau où s’épanouissaient des lotus bleus. — J’aimerais croire à la paix comme vous, Majesté, mais les événements ne m’y autorisent pas. — Peut-être vous trompez-vous... Les pessimistes n’ont pas toujours raison. Quand me donnerez-vous votre réponse ? — Avant votre départ pour Thèbes. Lorsque le vieux dignitaire s’éloigna, Taousert joua un dernier coup victorieux qui mit un terme à la partie. La tête puissante, le pelage court et soyeux, l’œil noisette très vif, Noiraud jouait à la balle avec la petite Séléna. Intuitif, il devinait la direction dans laquelle la fillette allait la lancer et il déployait ses longues pattes avant même que l’enfant eût terminé son geste. Prudemment installé sur une terrasse, Charmeur, l’énorme chat de Paneb, assistait à la scène en compagnie du petit singe vert qui restait rarement en place plus de quelques secondes. Vilaine Bête, l’oie gardienne, dormait à l’ombre d’un auvent en attendant le mélange de grains d’orge et d’épeautre que lui servirait bientôt Ouâbet la Pure. En observant le chien, Séléna apprenait à découvrir le monde de - 287 -
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égence sera terminée. Et vous <strong>de</strong>vrez annoncer au peuple le nom<br />
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— J’en conviens, admit la reine qui brisa l’ultime défense du<br />
vieux dignitaire.<br />
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— Serait-ce raisonnable ? Mon défunt mari avait conçu un<br />
ambitieux programme <strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> rénovation <strong>de</strong>s édifices<br />
sacrés, et j’entends le mener à bien pour honorer sa mémoire.<br />
Le visage figé, Seth-Nakht se leva.<br />
— Ainsi, vous avez décidé <strong>de</strong> déclencher une guerre civile !<br />
— Qui vous a parlé d’une telle horreur ? Terminons cette partie.<br />
— Je l’avais perdue d’avance, puisque c’est vous qui avez<br />
disposé les pièces. Mais la conquête du trône est un jeu beaucoup<br />
plus cruel dont vous n’êtes pas la seule à fixer les règles.<br />
— C’est exact, et j’en ai pris conscience grâce aux conseils <strong>de</strong><br />
mon vizir qui m’évite <strong>de</strong> commettre une erreur tragique.<br />
Seth-Nakht accepta <strong>de</strong> se rasseoir.<br />
— Alors... Vous renoncez ?<br />
— En raison <strong>de</strong>s convictions qui nous animent, ni vous ni moi<br />
ne pouvons renoncer.<br />
— Vous choisissez donc l’affrontement !<br />
— N’êtes-vous pas obsédé par le désir <strong>de</strong> combattre ? Il existe<br />
d’autres chemins pour éviter que <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s inconciliables<br />
n’aboutissent à un conflit dévastateur.<br />
— Je ne vous comprends pas...<br />
— Je pars <strong>de</strong>main pour Thèbes afin <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r aux funérailles<br />
<strong>de</strong> Siptah. Mon règne débutera à la fin <strong>de</strong> la cérémonie... Et le vôtre<br />
aussi.<br />
Seth-Nakht <strong>de</strong>meura bouche bée.<br />
— Il y aurait... <strong>de</strong>ux monarques ?<br />
— L’être <strong>de</strong> Pharaon ne fut-il pas toujours formé par un couple<br />
royal ? En <strong>de</strong>venant roi tout en restant femme, je pourrais<br />
gouverner seule, comme Hatchepsout ; mais je ne dispose pas <strong>de</strong>s<br />
forces nécessaires. C’est pourquoi je vous propose un règne<br />
commun. Si votre unique but est le bonheur <strong>de</strong> l’Égypte, vous ne<br />
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