T4 - La Place de Vérité

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28.06.2013 Views

— Holà, holà ! intervint Karo ; ça vous sert à quoi de vous exciter ainsi ? Ched sifflota un air langoureux, Ouserhat haussa les épaules et servit à boire. Les calmes comme les sanguins étaient au bord de la crise de nerfs. Une nouvelle nuit commençait, et la porte du temple couvert demeurait fermée. L’épouse du traître le réveilla. — Ils sont sortis, va vite voir ! Émergeant d’un rêve où il s’était vu couronné d’or et maniant les sceptres de Pharaon, le traître se redressa avec peine. — De qui parles-tu ? — De la femme sage et du maître d’œuvre ! Tout à fait réveillé, il se vêtit à la hâte et bondit hors de chez lui. D’autres artisans et plusieurs prêtresses d’Hathor étaient déjà rassemblés devant le pylône que surveillait Turquoise, assistée de Noiraud et de Vilaine Bête. — Ont-ils vraiment terminé ? questionna une voix de femme. — L’œuvre a été accomplie à l’aube. — Ça veut dire... que l’or a été produit ? — Ils vous le diront eux-mêmes. La porte du pylône s’ouvrit, apparurent Claire et Paneb. La femme sage était visiblement épuisée, et le visage du colosse portait quelques traces de fatigue. — Avez-vous réussi ? demanda Féned le Nez. — Les ancêtres nous ont été favorables, répondit Claire. Lors de grandes manœuvres placées sous le commandement de Méhy, les charriers s’étaient élancés à vive allure, sans chercher à éviter les fantassins. Il y avait eu plusieurs blessés, et même un mort, mais il fallait bien aguerrir les troupes en vue d’un éventuel conflit. Satisfait d’avoir vérifié sur le terrain la compétence de ses corps d’élite et la qualité de leur matériel, Méhy rentra chez lui au triple galop. Il - 280 -

aimait épuiser ses chevaux jusqu’à leur faire éclater le cœur ; ce n’étaient que des bêtes, et seuls les vieux sages d’Égypte croyaient qu’un animal incarnait une force divine. Dès que le général mit pied à terre, son intendant se précipita vers lui. — Seigneur, votre épouse... Le domestique tremblait. — Quoi, mon épouse ? — Elle est entrée dans une violente colère et a cassé de nombreux objets précieux... Personne n’a osé l’en empêcher, et je... — Où est-elle ? — Dans ses appartements. Méhy marcha sur des débris de vases et de poteries qui devenaient de plus en plus nombreux au fur et à mesure qu’il s’approchait de la chambre de Serkéta. Les hurlements qui en provenaient étaient ceux d’une hystérique en pleine crise. Avec des onguents de grand prix, l’épouse du général souillait les murs décorés de délicates peintures. Elle bondissait comme une sauterelle et ne remarqua même pas la présence de son mari. Méhy l’agrippa par les cheveux et la gifla avec une telle violence que sa pommette gauche éclata. Le sang qui maculait sa robe épouvanta Serkéta. — Qu’est-ce que... Qui a osé... Toi, Méhy, c’est toi ? Le général la saisit par les épaules et il la secoua jusqu’à ce que son regard redevînt normal. — Ta crise est terminée, Serkéta ! — Terminée... constata-t-elle d’une voix de petite fille prise en faute, avant de s’affaler sur des coussins. — Pourquoi t’être mise dans cet état ? — Je ne sais plus... Ah si, je me souviens ! Une lettre... une lettre de notre allié de la Place de Vérité. Il m’a appris que le maître d’œuvre et la femme sage avaient réussi à fabriquer de l’or. Ils sont tout-puissants maintenant, nous ne pouvons rien contre eux, rien... — Ce sont d’excellentes nouvelles, au contraire ! À présent, nous savons de source sûre de quoi est capable cette confrérie. Plus que - 281 -

— Holà, holà ! intervint Karo ; ça vous sert à quoi <strong>de</strong> vous<br />

exciter ainsi ?<br />

Ched sifflota un air langoureux, Ouserhat haussa les épaules et<br />

servit à boire.<br />

Les calmes comme les sanguins étaient au bord <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong><br />

nerfs. Une nouvelle nuit commençait, et la porte du temple couvert<br />

<strong>de</strong>meurait fermée.<br />

L’épouse du traître le réveilla.<br />

— Ils sont sortis, va vite voir !<br />

Émergeant d’un rêve où il s’était vu couronné d’or et maniant<br />

les sceptres <strong>de</strong> Pharaon, le traître se redressa avec peine.<br />

— De qui parles-tu ?<br />

— De la femme sage et du maître d’œuvre !<br />

Tout à fait réveillé, il se vêtit à la hâte et bondit hors <strong>de</strong> chez lui.<br />

D’autres artisans et plusieurs prêtresses d’Hathor étaient déjà<br />

rassemblés <strong>de</strong>vant le pylône que surveillait Turquoise, assistée <strong>de</strong><br />

Noiraud et <strong>de</strong> Vilaine Bête.<br />

— Ont-ils vraiment terminé ? questionna une voix <strong>de</strong> femme.<br />

— L’œuvre a été accomplie à l’aube.<br />

— Ça veut dire... que l’or a été produit ?<br />

— Ils vous le diront eux-mêmes.<br />

<strong>La</strong> porte du pylône s’ouvrit, apparurent Claire et Paneb. <strong>La</strong><br />

femme sage était visiblement épuisée, et le visage du colosse portait<br />

quelques traces <strong>de</strong> fatigue.<br />

— Avez-vous réussi ? <strong>de</strong>manda Féned le Nez.<br />

— Les ancêtres nous ont été favorables, répondit Claire.<br />

Lors <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s manœuvres placées sous le comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />

Méhy, les charriers s’étaient élancés à vive allure, sans chercher à<br />

éviter les fantassins.<br />

Il y avait eu plusieurs blessés, et même un mort, mais il fallait<br />

bien aguerrir les troupes en vue d’un éventuel conflit. Satisfait<br />

d’avoir vérifié sur le terrain la compétence <strong>de</strong> ses corps d’élite et la<br />

qualité <strong>de</strong> leur matériel, Méhy rentra chez lui au triple galop. Il<br />

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