T4 - La Place de Vérité
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Paneb demeura longtemps immobile. — Puisqu’il n’est plus membre de la confrérie, nous n’avons aucun moyen de le défendre. — Vous le saviez, Kenhir, comme tous ceux qui ont approuvé le châtiment que j’ai proposé. — Je ne te reproche rien, mais c’était un jeune homme, il aurait pu changer, il... — Vous savez bien que non. Kenhir baissa les yeux. — Nous interviendrons quand même en implorant la clémence de la justice. Et nous finirons bien par l’obtenir. — Après le déjeuner, je réunirai les deux équipes au temple pour préciser leurs tâches futures. La solidité du colosse fascinait le vieux scribe ; Paneb l’Ardent avait maîtrisé de nombreux feux afin de les mettre au service de l’œuvre. Quand Kenhir avait pressenti chez le jeune animal fougueux un être d’exception, il ne s’était pas trompé ; et Néfer le Silencieux, malgré les apparences et tout ce qui opposait et différenciait les deux hommes, ne s’était pas trompé non plus en le choisissant comme successeur. Sur le sol de la première pièce, quelques grains de sable. Ils étaient à peine visibles, mais la maison, d’ordinaire, était si bien tenue par Ouâbet la Pure qu’ils sautèrent aux yeux de Paneb. Depuis leur mariage, elle n’avait jamais commis une telle négligence. — Tu es là ? Elle sortit de sa chambre, vêtue en prêtresse d’Hathor, mince et fragile. — Tu te rends à une cérémonie ? — Non, Paneb. J’ai demandé à la femme sage de me nommer gardienne des oratoires. — N’est-ce pas une trop lourde tâche pour une mère de famille ? — Mon fils a disparu, ma fille vit chez Claire où elle s’initie à l’art de guérir... Je quitte cette maison, et je te quitte, Paneb. — Tu veux... divorcer ? — Je t’ai aimé, à ma manière, autant que je pouvais aimer. Mais - 260 -
tu as condamné Aperti et je ne peux ni te le pardonner ni rester ton épouse. Si je restais auprès de toi, je finirais par te haïr. — As-tu mûrement réfléchi ? — Mes paroles ne te le prouvent-elles pas ? Le colosse connaissait assez sa femme pour savoir qu’elle ne reviendrait pas en arrière. — Accorde-moi une faveur, Ouâbet : que le divorce soit prononcé à mes torts. — Il vaut mieux que la justice soit appliquée. Puisque c’est moi qui pars, garde cette maison qui est digne du maître d’œuvre de la confrérie. Moi, j’habiterai dans celle qu’occupait Aperti. Son épouse est retournée à Thèbes, l’État lui versera une rente. Dorénavant, j’assurerai l’entretien des oratoires du village et je préparerai les offrandes. Est-il existence plus enviable ? — Ouâbet... — Ne me touche pas, Paneb. Ma robe de cérémonie est neuve, et je ne supporterais pas qu’elle fût froissée. Après une vaine tentative de conciliation, le divorce fut prononcé par Kenhir dans un climat serein et digne. Une femme de ménage, également apte à faire la cuisine, fut attribuée au maître d’œuvre ; Ouâbet la Pure choisit de se débrouiller seule. Son ex-mari s’engagea à lui verser la moitié de son salaire et des revenus de ses champs. Comme la divorcée restait au village, chacun constaterait aisément qu’elle ne manquait de rien. Restait à déterminer le sort de Séléna qui fut appelée devant le jury. — Chez qui préfères-tu résider, lui demanda Kenhir de sa voix la plus chaleureuse, chez ton père ou chez ta mère ? Recueillie, la fillette prit un long temps de réflexion. — Maintenant, j’ai trois maisons : celle de papa, celle de maman et celle de Claire. J’ai de la chance, non ? Je préfère garder les trois. Ni Paneb ni Ouâbet ne formulèrent d’objection. — Essayons comme ça, accepta Kenhir. Si des difficultés se présentent, le tribunal se réunira de nouveau. - 261 -
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tu as condamné Aperti et je ne peux ni te le pardonner ni rester ton<br />
épouse. Si je restais auprès <strong>de</strong> toi, je finirais par te haïr.<br />
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Le colosse connaissait assez sa femme pour savoir qu’elle ne<br />
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Après une vaine tentative <strong>de</strong> conciliation, le divorce fut<br />
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ménage, également apte à faire la cuisine, fut attribuée au maître<br />
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s’engagea à lui verser la moitié <strong>de</strong> son salaire et <strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> ses<br />
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aisément qu’elle ne manquait <strong>de</strong> rien.<br />
Restait à déterminer le sort <strong>de</strong> Séléna qui fut appelée <strong>de</strong>vant le<br />
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— Chez qui préfères-tu rési<strong>de</strong>r, lui <strong>de</strong>manda Kenhir <strong>de</strong> sa voix la<br />
plus chaleureuse, chez ton père ou chez ta mère ?<br />
Recueillie, la fillette prit un long temps <strong>de</strong> réflexion.<br />
— Maintenant, j’ai trois maisons : celle <strong>de</strong> papa, celle <strong>de</strong> maman<br />
et celle <strong>de</strong> Claire. J’ai <strong>de</strong> la chance, non ? Je préfère gar<strong>de</strong>r les trois.<br />
Ni Paneb ni Ouâbet ne formulèrent d’objection.<br />
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