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T4 - La Place de Vérité

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— C’est ce que ton père spirituel avait compris, en effet. Mais<br />

chacun n’est-il pas libre <strong>de</strong> choisir son <strong>de</strong>stin ?<br />

— Un seul désir m’a toujours animé : appartenir à cette<br />

confrérie, peindre le feu <strong>de</strong> la vie, atteindre la lumière immuable...<br />

Mais je ne songeais pas à la diriger !<br />

— Néfer non plus... Sur notre chemin, c’est lorsqu’on se détache<br />

du pouvoir qu’il nous est donné. Et c’est alors qu’on mesure son<br />

poids.<br />

Rarement fête fut aussi joyeuse. Puisque le village avait <strong>de</strong><br />

nouveau un maître d’œuvre, les inquiétu<strong>de</strong>s se dissipaient.<br />

<strong>La</strong> <strong>de</strong>rnière amphore vidée, <strong>de</strong>s torches furent distribuées aux<br />

convives. Elles illuminèrent la <strong>Place</strong> <strong>de</strong> <strong>Vérité</strong> qui étincela<br />

longtemps dans la nuit étoilée.<br />

Ouâbet la Pure avait utilisé sa coquille à fard, parfaite imitation<br />

d’un coquillage du Nil taillée dans l’albâtre, pour se composer un<br />

maquillage raffiné. Vêtue <strong>de</strong> sa plus belle robe, d’un vert tendre, elle<br />

était enfin prête. Séléna, elle, s’impatientait.<br />

— Tu viens, maman ?<br />

Ouâbet jeta un <strong>de</strong>rnier coup d’œil à la maison afin <strong>de</strong> s’assurer<br />

qu’il n’y subsistait plus le moindre objet.<br />

Déjà, les artisans transportaient le mobilier jusqu’à la nouvelle<br />

<strong>de</strong>meure du maître d’œuvre, presque aussi gran<strong>de</strong> que celle du<br />

scribe <strong>de</strong> la Tombe. Ouâbet <strong>de</strong>vait leur indiquer l’emplacement <strong>de</strong><br />

chaque meuble et donner aux domestiques les directives<br />

indispensables. Jeunes gens et jeunes filles du village s’étaient<br />

bousculés avec l’espoir d’entrer au service <strong>de</strong> l’épouse <strong>de</strong> Paneb, qui<br />

en avait retenu cinq en insistant sur ses exigences, à commencer par<br />

une stricte hygiène.<br />

— Où est Paneb ? <strong>de</strong>manda-t-elle à Nakht le Puissant, porteur<br />

d’un coffre en bois rempli <strong>de</strong> linge.<br />

— Au temple, pour la remise <strong>de</strong>s outils.<br />

— Fais bien attention, surtout ! C’est mon plus beau coffre.<br />

Ouâbet était à la fois énervée et ravie. Dès leur première<br />

rencontre, elle avait senti que Paneb possédait l’étoffe d’un chef et<br />

elle se félicitait <strong>de</strong> sa réussite due à son courage et à son talent. À<br />

l’amour qu’elle éprouvait pour le colosse se mêlait une profon<strong>de</strong><br />

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