T4 - La Place de Vérité
T4 - La Place de Vérité T4 - La Place de Vérité
Tombe lui barra le chemin avec sa canne. — Désolé, tu ne rentres pas chez toi. — Pour quelle raison ? — Ton comportement nous a décidés. — Décidés... à quoi ? — Le tribunal de la Place de la Vérité t’a désigné comme maître d’œuvre de la confrérie, chargé de prolonger l’œuvre de Néfer le Silencieux. Frappé de stupeur, le colosse demeura muet. — Pour remplir cette fonction et avoir accès aux plus hauts mystères, reprit Kenhir, tu dois vivre une nouvelle initiation. Remets-t’en à la main qui te guide. Sans plus d’explications, le scribe de la Tombe tourna le dos à Paneb. — Suis-moi, lui ordonna Hay qui gagna le chemin de sortie longeant le Ramesseum. Paneb crut que la cérémonie se déroulerait à l’intérieur du temple des millions d’années de Ramsès le Grand, mais le chef de l’équipe de gauche poursuivit sa route jusqu’à l’embarcadère. — Nous passons sur la rive est ? — Oui, mais pas avec le bac habituel. Les deux hommes longèrent la rive jusqu’à un endroit isolé où les attendait un bateau. Au gouvernail, un curieux marin qui avait le crâne rasé et deux yeux peints sur la nuque, comme s’il était capable de voir derrière lui. — Avez-vous de quoi payer ? demanda-t-il. — Le prix du passage est l’Ennéade des dieux qui contient et révèle l’unité, répondit Hay en montrant ses dix doigts. La traversée s’effectua en silence jusqu’au débarcadère de Karnak, vide de toute présence humaine. La cité sainte était plongée dans le silence. — Ici s’ouvre l’œil du maître de l’univers, déclara Hay, et ce sanctuaire est le lieu où s’exprime son cœur. Ici est reconstitué ce qui était épars. Après avoir longé l’enceinte, Hay mena Paneb jusqu’au temple - 136 -
de l’Orient. Le colosse parut réticent. — Faut-il encore affronter la chambre des rêves ? — Reculerais-tu devant l’épreuve ? Paneb regarda droit devant lui. — Contemple la butte primordiale, recommanda Hay, l’île née de l’océan des origines lors de la première fois. Elle contient l’énergie lumineuse qui permet à la pierre de vivre et à la main des constructeurs de bâtir. Le soleil se lève sur elle chaque matin, il éclaire ceux qui erraient dans les ténèbres, et le chemin sous leurs pas se fait plus sûr. Paneb s’avança, et la porte du temple s’ouvrit. — Tes liens sont ôtés, annonça la voix grave d’un prêtre. Les portes du ciel s’ouvrent pour toi, tout t’est donné, tout t’appartient. Tu entres en faucon, tu sortiras en phénix. Que l’étoile du matin t’ouvre la voie et te permette de contempler le maître de la vie. Paneb suivit un ritualiste qui rythmait sa marche en frappant le sol d’une longue canne en bois doré et il passa devant les colosses de Ramsès avant de vénérer l’obélisque dont le pyramidion d’or reflétait la lumière du soleil. — Te voici parvenu au lieu d’origine du souffle de Râ, riche en miracles pour sauver celui qui affronte le vide. Nourris-toi de son rayonnement et pénètre dans l’atelier divin. Le peintre ne fut pas introduit dans la chambre des rêves mais dans une petite salle où deux prêtres, portant des masques d’ibis et de faucon, le purifièrent avant de le conduire au sanctuaire de Thoutmosis III, « Celui dont les monuments étincellent de lumière » 4. C’est là qu’étaient initiés les grands prêtres de Karnak, là aussi que les maîtres d’œuvre recevaient l’illumination nécessaire pour que l’esprit et la main soient indissolublement unis. — Pour orienter l’œuvre, dit le masque de faucon, il te faut entrer dans la lumière et voir comme elle voit. Que demandes-tu, en ce jour où le soleil brille au cœur de la nuit ? 4 L’Akh-menou de Karnak dont on peut admirer les vestiges. - 137 -
- Page 86 and 87: — Qui était ton client ? — À
- Page 88 and 89: l’eau au village. Le chef Sobek e
- Page 90 and 91: 17. Les spécialistes à la solde d
- Page 92 and 93: goutte de bière, la première gout
- Page 94 and 95: Kenhir, radieux, je vais rédiger u
- Page 96 and 97: 18. Les échos du triomphe de la fe
- Page 98 and 99: doute plus grave encore : les princ
- Page 100 and 101: Dérobant une heure à un implacabl
- Page 102 and 103: 19. Comme si la victoire de la femm
- Page 104 and 105: semailles, sauf dans les champs qui
- Page 106 and 107: aux mêmes résultats. — Mes expe
- Page 108 and 109: 20. — Je suis atterré, déclara
- Page 110 and 111: Casa le Cordage façonnait un vase
- Page 112 and 113: — C’est ainsi que tu m’aimes,
- Page 114 and 115: — Ce qui impliquerait des complic
- Page 116 and 117: — C’est une excellente maîtres
- Page 118 and 119: sauvera pas Thouty puisque les fait
- Page 120 and 121: ien dit, mais il est forcément d
- Page 122 and 123: vie avait pris naissance. Il s’im
- Page 124 and 125: 23. Dès que son service au temple
- Page 126 and 127: aisin. Alors qu’il tournait la t
- Page 128 and 129: gagné, j’ai cru que la vision qu
- Page 130 and 131: — Plusieurs médecins s’occupen
- Page 132 and 133: — Désires-tu la liberté ? lui d
- Page 134 and 135: À la surprise générale, la sessi
- Page 138 and 139: — Je viens vers toi, souverain de
- Page 140 and 141: 26. L’annonce de la nomination de
- Page 142 and 143: — C’est ce que ton père spirit
- Page 144 and 145: « l’étoile » et qui correspond
- Page 146 and 147: appartements privés de sa femme.
- Page 148 and 149: personne ne croyait que Paneb serai
- Page 150 and 151: — Ce n’est pas la mienne, Seth-
- Page 152 and 153: descriptions plus fantaisistes les
- Page 154 and 155: — Il manque un dixième de la qua
- Page 156 and 157: 29. — Ainsi, conclut Kenhir, atte
- Page 158 and 159: importants de la confrérie, le vie
- Page 160 and 161: coup d’une violente colère dont
- Page 162 and 163: où Féned découvrit quelques beau
- Page 164 and 165: espirait avec difficulté. — Cond
- Page 166 and 167: une grande salle décorée de bas-r
- Page 168 and 169: Complètement ivre, Karo le Bourru
- Page 170 and 171: omettre de consulter le rapport de
- Page 172 and 173: conviendrait-il pas d’aller plus
- Page 174 and 175: — C’est ton foie qui fonctionne
- Page 176 and 177: 32. Le chef Sobek contemplait d’u
- Page 178 and 179: confrérie et de prouver son savoir
- Page 180 and 181: consulter les archives de nos maît
- Page 182 and 183: — N’importe quel céramiste ser
- Page 184 and 185: Paneb franchit le pylône, traversa
Tombe lui barra le chemin avec sa canne.<br />
— Désolé, tu ne rentres pas chez toi.<br />
— Pour quelle raison ?<br />
— Ton comportement nous a décidés.<br />
— Décidés... à quoi ?<br />
— Le tribunal <strong>de</strong> la <strong>Place</strong> <strong>de</strong> la <strong>Vérité</strong> t’a désigné comme maître<br />
d’œuvre <strong>de</strong> la confrérie, chargé <strong>de</strong> prolonger l’œuvre <strong>de</strong> Néfer le<br />
Silencieux.<br />
Frappé <strong>de</strong> stupeur, le colosse <strong>de</strong>meura muet.<br />
— Pour remplir cette fonction et avoir accès aux plus hauts<br />
mystères, reprit Kenhir, tu dois vivre une nouvelle initiation.<br />
Remets-t’en à la main qui te gui<strong>de</strong>.<br />
Sans plus d’explications, le scribe <strong>de</strong> la Tombe tourna le dos à<br />
Paneb.<br />
— Suis-moi, lui ordonna Hay qui gagna le chemin <strong>de</strong> sortie<br />
longeant le Ramesseum.<br />
Paneb crut que la cérémonie se déroulerait à l’intérieur du<br />
temple <strong>de</strong>s millions d’années <strong>de</strong> Ramsès le Grand, mais le chef <strong>de</strong><br />
l’équipe <strong>de</strong> gauche poursuivit sa route jusqu’à l’embarcadère.<br />
— Nous passons sur la rive est ?<br />
— Oui, mais pas avec le bac habituel.<br />
Les <strong>de</strong>ux hommes longèrent la rive jusqu’à un endroit isolé où<br />
les attendait un bateau. Au gouvernail, un curieux marin qui avait le<br />
crâne rasé et <strong>de</strong>ux yeux peints sur la nuque, comme s’il était capable<br />
<strong>de</strong> voir <strong>de</strong>rrière lui.<br />
— Avez-vous <strong>de</strong> quoi payer ? <strong>de</strong>manda-t-il.<br />
— Le prix du passage est l’Ennéa<strong>de</strong> <strong>de</strong>s dieux qui contient et<br />
révèle l’unité, répondit Hay en montrant ses dix doigts.<br />
<strong>La</strong> traversée s’effectua en silence jusqu’au débarcadère <strong>de</strong><br />
Karnak, vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> toute présence humaine. <strong>La</strong> cité sainte était plongée<br />
dans le silence.<br />
— Ici s’ouvre l’œil du maître <strong>de</strong> l’univers, déclara Hay, et ce<br />
sanctuaire est le lieu où s’exprime son cœur. Ici est reconstitué ce<br />
qui était épars.<br />
Après avoir longé l’enceinte, Hay mena Paneb jusqu’au temple<br />
- 136 -