T4 - La Place de Vérité
T4 - La Place de Vérité T4 - La Place de Vérité
— Plusieurs médecins s’occupent de toi. Que s’est-il passé ? — Je me souviens ! Une quinte de toux, plus violente que les autres... Et puis du sang, un flot de sang, et je me suis évanoui... Mais j’y pense ! Le grand conseil, j’ai manqué le grand conseil ! Bay tenta de se lever. — Reste alité, chancelier, je te l’ordonne. — Bien, Majesté, bien... Mais les débats ont-ils abouti ? — De bonnes décisions ont été prises. — Tant mieux... Mais il y a encore tant à faire ! Rassurez-vous, je ne souffre que d’une fatigue passagère. Dès demain, je serai sur pied. — Tu as droit à un peu de repos. — Est-ce un autre ordre, Majesté ? — Bien sûr. — Je suis désolé, pour mon absence au grand conseil... Cela ne se reproduira plus. — Nous avons suivi tes directives, le Trésor est satisfait. — Majesté, je voulais vous dire... La voix du chancelier était à peine perceptible. La reine prit sa main. — Majesté... Prenez soin de l’Égypte. Pendant de longues minutes, Taousert demeura immobile. Un médecin s’approcha. — Majesté, le chancelier est mort. — Non, docteur, il se repose enfin. Marchant de plus en plus difficilement à cause de son pied bot, le roi Siptah sortit de la chambre austère qu’il occupait dans le temple d’Amon pour aller à la rencontre de la reine. Taousert fut frappée par le vieillissement du jeune monarque dont le visage, malgré la souffrance, exprimait pourtant une réelle sérénité. — Vous désiriez me voir, Majesté ? interrogea Siptah. — J’ai de mauvaises nouvelles. - 130 -
— J’aimerais faire quelques pas dans la grande cour à ciel ouvert... Voilà plusieurs jours que je n’ai pas vu le soleil. Grâce à ma canne, je peux encore me déplacer. Avec un courage digne d’admiration, le monarque réussit à oublier les douleurs qui le rongeaient depuis plusieurs mois pour sortir du temple couvert et respirer à l’air libre. — Comme ce ciel est splendide ! C’est là-haut que vivent les âmes des rois... Mais vous évoquiez de mauvaises nouvelles ? — Le chancelier Bay est décédé. Siptah se plia en deux comme s’il avait reçu un coup de poing dans l’estomac. — Bay, mon ami et mon bienfaiteur... il s’est épuisé à la tâche. — Sa momie reposera dans la Vallée des Rois, près de votre demeure d’éternité. — Quel magnifique voyage Bay va entreprendre ! Je suis certain qu’il m’accueillera dans la Vallée. Le roi s’assit sur un banc de pierre. — Quel piètre monarque je suis ! Vous me parlez de l’Égypte, et je ne songe qu’à moi-même. — Remplacer Bay sera impossible. Il occupait un poste à part qu’il avait façonné pour lui-même au prix d’efforts constants, et tous les membres du gouvernement le respectaient. À présent, nous voici seuls, vous et moi, face à eux et aux courtisans. — Je suis incapable de vous aider, Taousert ; vous êtes encore plus isolée que vous ne le pensez. Tout ce que je puis vous offrir, c’est mon appui inconditionnel face aux charognards qui ne manqueront pas de convoiter le trône. Je signerai les décrets que vous prendrez, car je sais que seule compte pour vous la sauvegarde de notre pays. La reine s’inclina devant Pharaon. Taousert pénétra dans une immense volière ou vivaient des oiseaux bariolés qu’avaient offerts au palais des explorateurs du grand Sud. La reine remplit elle-même de grains les coupelles et versa de l’eau fraîche dans les godets. Une huppe à la crête noire et jaune se posa sur son épaule et l’observa en penchant la tête. - 131 -
- Page 80 and 81: 15. Ce fut un miracle si le cheval
- Page 82 and 83: demeurer dans ce village auquel Né
- Page 84 and 85: — Je vous interdis de me parler s
- Page 86 and 87: — Qui était ton client ? — À
- Page 88 and 89: l’eau au village. Le chef Sobek e
- Page 90 and 91: 17. Les spécialistes à la solde d
- Page 92 and 93: goutte de bière, la première gout
- Page 94 and 95: Kenhir, radieux, je vais rédiger u
- Page 96 and 97: 18. Les échos du triomphe de la fe
- Page 98 and 99: doute plus grave encore : les princ
- Page 100 and 101: Dérobant une heure à un implacabl
- Page 102 and 103: 19. Comme si la victoire de la femm
- Page 104 and 105: semailles, sauf dans les champs qui
- Page 106 and 107: aux mêmes résultats. — Mes expe
- Page 108 and 109: 20. — Je suis atterré, déclara
- Page 110 and 111: Casa le Cordage façonnait un vase
- Page 112 and 113: — C’est ainsi que tu m’aimes,
- Page 114 and 115: — Ce qui impliquerait des complic
- Page 116 and 117: — C’est une excellente maîtres
- Page 118 and 119: sauvera pas Thouty puisque les fait
- Page 120 and 121: ien dit, mais il est forcément d
- Page 122 and 123: vie avait pris naissance. Il s’im
- Page 124 and 125: 23. Dès que son service au temple
- Page 126 and 127: aisin. Alors qu’il tournait la t
- Page 128 and 129: gagné, j’ai cru que la vision qu
- Page 132 and 133: — Désires-tu la liberté ? lui d
- Page 134 and 135: À la surprise générale, la sessi
- Page 136 and 137: Tombe lui barra le chemin avec sa c
- Page 138 and 139: — Je viens vers toi, souverain de
- Page 140 and 141: 26. L’annonce de la nomination de
- Page 142 and 143: — C’est ce que ton père spirit
- Page 144 and 145: « l’étoile » et qui correspond
- Page 146 and 147: appartements privés de sa femme.
- Page 148 and 149: personne ne croyait que Paneb serai
- Page 150 and 151: — Ce n’est pas la mienne, Seth-
- Page 152 and 153: descriptions plus fantaisistes les
- Page 154 and 155: — Il manque un dixième de la qua
- Page 156 and 157: 29. — Ainsi, conclut Kenhir, atte
- Page 158 and 159: importants de la confrérie, le vie
- Page 160 and 161: coup d’une violente colère dont
- Page 162 and 163: où Féned découvrit quelques beau
- Page 164 and 165: espirait avec difficulté. — Cond
- Page 166 and 167: une grande salle décorée de bas-r
- Page 168 and 169: Complètement ivre, Karo le Bourru
- Page 170 and 171: omettre de consulter le rapport de
- Page 172 and 173: conviendrait-il pas d’aller plus
- Page 174 and 175: — C’est ton foie qui fonctionne
- Page 176 and 177: 32. Le chef Sobek contemplait d’u
- Page 178 and 179: confrérie et de prouver son savoir
— Plusieurs mé<strong>de</strong>cins s’occupent <strong>de</strong> toi. Que s’est-il passé ?<br />
— Je me souviens ! Une quinte <strong>de</strong> toux, plus violente que les<br />
autres... Et puis du sang, un flot <strong>de</strong> sang, et je me suis évanoui...<br />
Mais j’y pense ! Le grand conseil, j’ai manqué le grand conseil !<br />
Bay tenta <strong>de</strong> se lever.<br />
— Reste alité, chancelier, je te l’ordonne.<br />
— Bien, Majesté, bien... Mais les débats ont-ils abouti ?<br />
— De bonnes décisions ont été prises.<br />
— Tant mieux... Mais il y a encore tant à faire ! Rassurez-vous,<br />
je ne souffre que d’une fatigue passagère. Dès <strong>de</strong>main, je serai sur<br />
pied.<br />
— Tu as droit à un peu <strong>de</strong> repos.<br />
— Est-ce un autre ordre, Majesté ?<br />
— Bien sûr.<br />
— Je suis désolé, pour mon absence au grand conseil... Cela ne<br />
se reproduira plus.<br />
— Nous avons suivi tes directives, le Trésor est satisfait.<br />
— Majesté, je voulais vous dire...<br />
<strong>La</strong> voix du chancelier était à peine perceptible. <strong>La</strong> reine prit sa<br />
main.<br />
— Majesté... Prenez soin <strong>de</strong> l’Égypte.<br />
Pendant <strong>de</strong> longues minutes, Taousert <strong>de</strong>meura immobile.<br />
Un mé<strong>de</strong>cin s’approcha.<br />
— Majesté, le chancelier est mort.<br />
— Non, docteur, il se repose enfin.<br />
Marchant <strong>de</strong> plus en plus difficilement à cause <strong>de</strong> son pied bot,<br />
le roi Siptah sortit <strong>de</strong> la chambre austère qu’il occupait dans le<br />
temple d’Amon pour aller à la rencontre <strong>de</strong> la reine.<br />
Taousert fut frappée par le vieillissement du jeune monarque<br />
dont le visage, malgré la souffrance, exprimait pourtant une réelle<br />
sérénité.<br />
— Vous désiriez me voir, Majesté ? interrogea Siptah.<br />
— J’ai <strong>de</strong> mauvaises nouvelles.<br />
- 130 -