T4 - La Place de Vérité
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20. — Je suis atterré, déclara le général Méhy. Comment pouvais-je imaginer, mon cher Kenhir, que ce nouveau supérieur du cadastre perdrait la tête dès son entrée en fonction ? Ses états de service étaient impeccables, sa carrière sans tache. Je peux vous montrer son dossier qui fut, pour moi, l’élément déterminant après le départ à la retraite de son prédécesseur. — Inutile, répondit le scribe de la Tombe. Le plus important est d’éviter, à l’avenir, ce genre d’incident. — Voici le double du plan cadastral muni du sceau royal. Vous le conserverez au village, et toute contestation sera désormais impossible. Êtes-vous satisfait des paysans qui travaillent sur vos terres ? — Rien à redire. — J’en suis heureux ! Le forban qui a tenté de vous nuire a été muté en Palestine où il passera de longues années à expier sa faute, sans espoir de retrouver un poste important. L’Égypte n’est pas tendre avec ses fonctionnaires incompétents, et c’est bien ainsi. Et je peux vous confier que le pharaon Siptah tient la Place de Vérité en si haute estime qu’il ne tolérera aucune atteinte à son intégrité. — Les rumeurs alarmantes sur son état de santé ne cessent de s’amplifier. — Je crains qu’elles ne soient exactes. Mais la reine Taousert est une excellente gestionnaire qui tient le gouvernail d’une main ferme. Et je crois qu’elle aussi attache le plus grand prix à votre travail. Puis-je vous demander une faveur, Kenhir ? Le scribe de la Tombe se tint sur ses gardes. — Dites toujours. — Le mobilier de ma villa de la rive ouest ne me plaît plus. J’aimerais commander à la confrérie plusieurs chaises de grande - 108 -
qualité, des lits et des coffres à bijoux. Peu importe le prix. — Vous tombez bien, général ; nous sommes dans une période calme où les artisans ont le temps de s’occuper de ce genre de tâche. — Vous m’en voyez ravi, Kenhir ! En raccompagnant le scribe de la Tombe jusqu’au seuil des bâtiments administratifs, Méhy parvint à jouer l’homme détendu et satisfait. Pourtant, le courrier reçu le matin même le faisait enrager : le roi venait de nommer Seth-Nakht général en chef de toutes les armées d’Égypte, et Méhy devait lui faire parvenir au plus tôt un rapport complet sur les troupes thébaines et leur armement. Cette précipitation laissait présager une attaque du pays, soit par les Libyens, soit par les Syriens ou d’autres peuplades venues du Nord, et elle réjouissait Méhy qui saurait tirer profit d’un chaos en Basse-Égypte ; en revanche, la personnalité de Seth-Nakht l’inquiétait. Riche, incorruptible, têtu et travailleur, il avait été suffisamment influent pour faire nommer son fils aîné ministre des Affaires étrangères. Après avoir rencontré Seth-Nakht à Pi-Ramsès, Méhy savait qu’il serait difficile, voire impossible, de le manipuler. Restait à souhaiter que la reine Taousert, soutenue par le chancelier Bay, lui mène un rude combat et crée ainsi des troubles majeurs au sommet de l’État dont Méhy saurait profiter. Plus que jamais, il lui fallait la pierre de lumière. Et ce maudit traître qui, en dépit de ses investigations, n’avait toujours pas repéré son emplacement ! Méhy et Serkéta s’étaient attaqués à la femme sage et à Paneb, mais ces deux-là avaient remporté la passe d’armes. Cependant, tous les membres de l’équipage ne pouvaient pas disposer de la même force de caractère. Il y avait forcément un maillon faible dans la chaîne, maillon qu’il fallait briser pour discréditer la confrérie. C’est donc un Méhy guilleret qui rentra chez lui afin d’y rencontrer un prêtre de Karnak qui, à certaines périodes de l’année, s’occupait d’intendance. D’après le rapport établi sur son compte, l’homme était divorcé et versait une lourde pension alimentaire à sa femme, ce qui l’avait obligé à s’endetter. En échange du petit service qu’il rendrait au malheureux, le général deviendrait son bienfaiteur. - 109 -
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