T4 - La Place de Vérité
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19. Comme si la victoire de la femme sage avait libéré des forces bénéfiques, la Place de Vérité avait pu goûter en toute quiétude aux joies de l’inondation. Les grands travaux étant très avancés, Kenhir s’était montré généreux en accordant des congés supplémentaires à l’équipage. Certains artisans étaient restés chez eux, d’autres en avaient profité pour rendre visite à des membres éloignés de leur famille, d’autres encore avaient fabriqué des lits, des sarcophages ou des statues destinés à être vendus à l’extérieur. Assis sur un muret de pierres sèches, Kenhir contemplait sa tombe, inondée de soleil. — Le jardin a bien poussé, observa Paneb. — Pas autant que le perséa de Néfer le Silencieux... Ce n’est vraiment pas un arbre ordinaire. — Chaque jour, je pense au maître d’œuvre. — Il est toujours présent parmi nous, affirma le vieux scribe, et il nous protège. Quand nous célébrons le culte des ancêtres, son esprit nous inonde de sa lumière. — Mais son assassin demeure tapi dans les ténèbres, rappela Paneb ; à celui-là aussi, je pense chaque jour. Et je ne connaîtrai pas la paix tant qu’il sera impuni. — Je partage ton épreuve et j’attends un rêve qui nous mettrait sur sa piste... Mais il ne vient pas ! Parfois, je me demande si le coupable n’était pas l’auxiliaire retrouvé mort. Depuis ce drame, tout est calme. — Sobek est plus que sceptique. — Un policier est méfiant par nature. Mais les faits sont les faits : ou bien le traître est mort, ou bien il a renoncé à nous nuire. Dubitatif, Paneb aurait aimé croire que Kenhir avait raison. — Le facteur vous demande, avertit l’épouse de Paï le Bon Pain, - 102 -
occupé à repeindre l’intérieur de sa maison. Le chef de l’équipe de droite aida le scribe de la Tombe à se lever ; en cette belle journée d’octobre, où les rayons du soleil devenaient caressants, Kenhir accusait son âge. — Espérons qu’il ne s’agit pas d’une mauvaise nouvelle... La rumeur prétend que le roi Siptah s’éteint lentement et que sa succession donnera lieu à une lutte acharnée entre les partisans de la reine Taousert et ceux de Seth-Nakht. Mauvais, tout ça, très mauvais... Ah, qu’elles sont loin les années bénies du règne de Ramsès le Grand ! Avec lui, nulle inquiétude pour le lendemain. Profitons de cette douce fin d’été, Paneb... L’avenir risque d’être moins tendre. Possesseur du bâton de Thot, le facteur Oupouty avait toujours le mollet aussi solide. Jamais il n’avait ouvert une lettre, conformément aux obligations de son métier, et sa réputation lui valait d’être chargé de missions confidentielles. Oupouty sortit de son sac un énorme papyrus. — Il pèse son poids, celui-là ! — D’où provient-il ? demanda Kenhir. — Du cadastre de Thèbes. — Es-tu certain qu’il nous est destiné ? — Aucun doute. Signez sur cette tablette pour en accuser bonne réception. Kenhir apposa son sceau, Paneb porta le papyrus jusqu’au bureau du scribe de la Tombe que Niout la Vigoureuse achevait d’épousseter. — Tu crois qu’il n’y a pas assez d’archives dans cet endroit ! s’exclama-t-elle. Bientôt, Kenhir va envahir une autre pièce. Le colosse se garda de répondre. Il brisa le sceau et déroula le document. Une lecture rapide stupéfia les deux hommes. — Le cadastre ose contester l’étendue de nos terres ! constata Kenhir, indigné. L’eau s’était retirée, on cueillait les dattes et l’on commençait les - 103 -
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Comme si la victoire <strong>de</strong> la femme sage avait libéré <strong>de</strong>s forces<br />
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s’était montré généreux en accordant <strong>de</strong>s congés supplémentaires à<br />
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famille, d’autres encore avaient fabriqué <strong>de</strong>s lits, <strong>de</strong>s sarcophages ou<br />
<strong>de</strong>s statues <strong>de</strong>stinés à être vendus à l’extérieur.<br />
Assis sur un muret <strong>de</strong> pierres sèches, Kenhir contemplait sa<br />
tombe, inondée <strong>de</strong> soleil.<br />
— Le jardin a bien poussé, observa Paneb.<br />
— Pas autant que le perséa <strong>de</strong> Néfer le Silencieux... Ce n’est<br />
vraiment pas un arbre ordinaire.<br />
— Chaque jour, je pense au maître d’œuvre.<br />
— Il est toujours présent parmi nous, affirma le vieux scribe, et<br />
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la paix tant qu’il sera impuni.<br />
— Je partage ton épreuve et j’attends un rêve qui nous mettrait<br />
sur sa piste... Mais il ne vient pas ! Parfois, je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si le<br />
coupable n’était pas l’auxiliaire retrouvé mort. Depuis ce drame,<br />
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— Sobek est plus que sceptique.<br />
— Un policier est méfiant par nature. Mais les faits sont les<br />
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