RENCONTRE Ci-<strong>de</strong>ssus, Lucien Saurier en 1958. Il faisait partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> territoria<strong>le</strong>, un cliché <strong>de</strong> ses nombreuses archives personnel<strong>le</strong>s. S acré périp<strong>le</strong> que celui <strong>de</strong> Lucien Saurier! Il faut dire qu’il a vécu sa jeunesse dans un climat particulier: à 18 ans, ce garçon tion <strong>de</strong> l’Italie. Batail<strong>le</strong> au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>quel<strong>le</strong>, d’ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> père du maire Gaby Charroux <strong>la</strong>issera <strong>la</strong> vie. Toujours sous <strong>le</strong>s ordres <strong>de</strong> Juin, vil<strong>le</strong>. Nommé ingénieur subdivisionnaire au service urbanisme, Lucien va participer à une autre batail<strong>le</strong> : cel<strong>le</strong> du tout-à-l’égout. Gagnée, qui a grandi dans <strong>le</strong> quartier du Champ <strong>de</strong> Lucien Saurier participe au débarquement sur cel<strong>le</strong>-là aussi. « É<strong>la</strong>borer et réaliser un p<strong>la</strong>n manœuvre, à Alger, débarque en Sardaigne <strong>le</strong>s côtes françaises <strong>de</strong> Méditerranée, rejoint <strong>la</strong> d’urbanisme, <strong>de</strong> a à z, c’était enthousiasmant. On avec <strong>la</strong> 11e Briga<strong>de</strong> aérienne <strong>de</strong> bombar<strong>de</strong>ment. base d’Istres, pour faire partie <strong>de</strong>s forces travail<strong>la</strong>it beaucoup, mais ça ne me changeait Nous sommes en 1943. En 1944, Lucien va d’occupation en Al<strong>le</strong>magne, jusqu’en 1946. guère. » Ses compétences l’amènent à <strong>la</strong> fonc- assister au débarquement en Italie, puis il partition <strong>de</strong> directeur <strong>de</strong>s services techniques, en cipe au débarquement dans <strong>le</strong> Midi <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, et va suivre <strong>le</strong>s Alliés jusqu’en Al<strong>le</strong>magne! D’Alger à Martigues 1972. Il <strong>le</strong> restera jusqu’à <strong>la</strong> retraite, en 1987. Il ne se <strong>de</strong>stinait pourtant pas à <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong>s armes. « Quand j’ai passé mon concours pour La paix revenue, il retourne à l’Institut indus- Monte-Cassino entrer au lycée, je me suis tout <strong>de</strong> suite orienté vers triel, travail<strong>le</strong> aux chemins <strong>de</strong> fer pour ai<strong>de</strong>r sa <strong>la</strong> section Arts et métiers du collège <strong>de</strong> mon quar- famil<strong>le</strong>, et postu<strong>le</strong> pour entrer à <strong>la</strong> mairie Aujourd’hui, Lucien et Jeanine cou<strong>le</strong>nt <strong>de</strong>s tier. » Les techniques l’intéressent. Issu d’une d’Alger. Embauché comme commis à <strong>la</strong> voirie, jours tranquil<strong>le</strong>s, mais l’ancien du Corps expé- famil<strong>le</strong> mo<strong>de</strong>ste, Lucien est un bosseur et vise il va travail<strong>le</strong>r dur, faisant <strong>de</strong>s journées doub<strong>le</strong>s ditionnaire a un projet : « J’ai en tête l’idée <strong>de</strong> ren- <strong>le</strong> métier d’ingénieur. Il réussit un autre pour atteindre <strong>le</strong> niveau d’ingénieur. Objectif dre hommage à cel<strong>le</strong>s et ceux qui sont morts pour concours pour entrer à l’Institut industriel rempli en 1952. Entretemps, Lucien a rencontré <strong>la</strong> liberté. Je voudrais réunir <strong>de</strong>s lycéens, <strong>de</strong>s collé- d’Alger. Mais il est mobilisé. Commence alors, Jeanine. Mariés en 1949, ils auront <strong>de</strong>ux gargiens et <strong>le</strong>urs professeurs au théâtre <strong>de</strong>s Salins afin pour lui, une aventure qui va durer trois ans. La çons. Pour <strong>le</strong>s Français d’Algérie, <strong>le</strong> tournant <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur présenter un travail sur <strong>la</strong> batail<strong>le</strong> <strong>de</strong> 11e Briga<strong>de</strong> aérienne <strong>de</strong> bombar<strong>de</strong>ment fait arrive en 1962. La famil<strong>le</strong> Saurier quitte Monte-Cassino. ». Lucien a rassemblé <strong>de</strong>s docu- partie du Corps expéditionnaire français dont l’Algérie, mais avec <strong>la</strong> formation soli<strong>de</strong> qu’il a, ments sur ce sujet qu’il connaît bien ! Il prépare <strong>le</strong> chef est <strong>le</strong> général Juin. L’état major utilise Lucien trouve assez rapi<strong>de</strong>ment du travail, à <strong>la</strong> un montage audiovisuel. Il compte travail<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s compétences <strong>de</strong> Lucien en <strong>le</strong> faisant travail- mairie <strong>de</strong> Vénissieux. Il y reste <strong>de</strong>ux ans, mais aussi sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> du débarquement en <strong>le</strong>r à <strong>la</strong> cartographie et aux traductions. Juin est l’un <strong>de</strong> ses fils est ma<strong>la</strong><strong>de</strong>. Le mé<strong>de</strong>cin conseil<strong>le</strong> Provence et <strong>la</strong> libération <strong>de</strong> Martigues. Bosser, p<strong>la</strong>cé sous l’autorité <strong>de</strong> l’US Air Force et son <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il. Nous sommes en 1964 et c’est à Lucien sait <strong>le</strong> faire, et il continue, se disant que génie militaire va permettre <strong>de</strong> remporter une Martigues que Lucien trouve un poste. La mai- ceux qui ont 18 ans aujourd’hui seront peut- victoire à Monte-Cassino, <strong>la</strong> fameuse batail<strong>le</strong> rie est alors dirigée par Francis Turcan, on est être curieux <strong>de</strong> savoir ce qui se passait pour qui est <strong>le</strong> premier pas du succès dans <strong>la</strong> libéra- en p<strong>le</strong>ine batail<strong>le</strong> pour rattraper <strong>le</strong> retard <strong>de</strong> <strong>la</strong> ceux du même âge en temps <strong>de</strong> guerre. ■ REFLETS I SEPTEMBRE 2009 43
FESTIVAL DE FOLKLORE UNE COMMUNION DES PEUPLES Plus <strong>de</strong> 400 artistes en provenance <strong>de</strong>s cinq continents ont fait vibrer Martigues pendant dix jours. Retour sur une édition 2009 qui a une nouvel<strong>le</strong> fois enchanté tous <strong>le</strong>s publics, venus y assister par centaines <strong>de</strong> milliers RÉMI CHAPE // FRÉDÉRIC MUNOS 44 REFLETS I SEPTEMBRE 2009