ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

Spencer à six heures et demie.
21:00. De retour chez moi. L'expérience que je viens de
vivre peut être décrite au mieux comme éducative. Magda me
brandissait sous le nez avec insistance des culottes gigantesques et
effrayantes :
- Allez, Bridget, c'est la Nouvelle Lingerie! Pense années
soixante-dix, pense Cœur-Croisé, pense gaine, disait-elle en
empoignant une espèce de combinaison de cycliste serial killer en
Lycra noir avec short, baleines et soutien-gorge carcan.
- Pas question que je porte un truc comme ça, ai-je sifflé.
Rapporte-le!
- Pourquoi?
- Et si quelqu'un me touchait ?
- Franchement, Bridget, ces sous-vêtements ont un rôle
précis. Si tu portes une petite robe fluide ou lin pantalon, pour
aller travailler, par exemple, tu as besoin d'effacer les bourrelets.
Personne ne va te toucher quand tu vas travailler, quand même?
- Ben ... ça pourrait arriver, ai-je dit sur la défensive, me
rappelant ce qui se passait dans l'ascenseur quand je « sortais» - si
on peut appeler comme ça la phobie d'engagement
cauchemardesque que j'ai vécue - avec Daniel Cleaver. Qu'est-ce
que tu dis de ça? ai-je demandé pleine d'espoir en prenant un
ensemble ravissant de la même matière que les collants noirs
brillants, mais en forme de slip et soutien-gorge.
- Non, non! C'est complètement années quatre-vingt, ça !
Voilà ce qu'il te faut, a-t-elle déclaré, brandissant un truc qui
ressemblait à un croisement de caleçon long et de gaine de ma
mère.
- Mais imagine que quelqu'un passe la main sous ma jupe?
- Bridget, tu es incroyable! Est-ce que tu te lèves tous les
matins avec l'idée qu'un homme pourrait par hasard passer la
main sous ta jupe au cours de la journée? Tu n'as donc aucun
contrôle sur ton destin sexuel?
- Bien sûr que si! ai-je rétorqué d'un air de défi en me
dirigeant au pas de charge vers la cabine d'essayage, les bras
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