ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

tous les sens qui ressemblait à une mauvaise imitation de sapin
achetée au rabais.
- Il était un peu ..., ai-je commencé à expliquer.
- Un peu quoi? a-t-il demandé, mi-amusé, mi- incrédule.
- Un peu gros, ai-je lâché bêtement.
- Gros? Ah bon? Je vois. Bon, ne nous occupons pas de ça
pour l'instant. Est-ce que je peux te lire quelque chose? a-t-il
ajouté en sortant une carte de sa poche.
- D'accord, ai-je dit, résignée, en m'effondrant sur le canapé.
Mark s'est éclairci la gorge.
- « Mon cher, cher Nigel... » Tu te souviens de mon collègue,
Nigel, hein, Bridget? L'associé principal du cabinet. Le gros, pas
Giles, l'autre? Il a toussoté à nouveau. «Mon cher, cher Nigel. Je
sais que nous ne nous sommes rencontrés qu'une seule fois chez
Rebecca quand vous l'avez repêchée dans le lac. Mais Noël
approche et je me dis que, étant le plus proche collaborateur de
Mark, vous avez de façon bizarre été très proche de moi toute
l'année. Je me sens ... (là, Mark s'est arrêté et m'a lancé un regard)
très proche de vous aujourd'hui. Vous êtes un homme merveilleux:
séduisant, en forme ... » - C'est de Nigel que nous parlons, je te le
rappelle -, « ... vigoureux» (il s'est interrompu en haussant les
sourcils), « d'une créativité brillante, car le métier d'avocat est en
fait un métier très créatif, je me souviendrai toujours de vous avec
émotion, scintillant» (il riait à présent) « scintillant... scintillant
courageusement dans le soleil et l'eau. Joyeux Noël à mon cher,
très cher Nigel. Bridget. »
Me suis écroulée sur le canapé.
- Allons, voyons, a dit Mark avec le sourire. Tout le monde
comprendra que tu étais bourrée. C'est marrant.
- Il va falloir que je déménage, ai-je déclaré d'une voix
sinistre. Il va falloir que je quitte le pays.
Il s'est agenouillé devant moi et m'a pris les mains.
- Tiens, au fait, c'est intéressant que tu dises ça. On m'a
demandé d'aller passer cinq mois à Los Angeles. Pour travailler
sur le dossier des Calabreras mexicains.
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