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Vive Noël !
(Mais point trop n’en faut)
Lundi 15 décembre
57,5 kg (il semble exact, que le poids finit toujours par
retrouver son niveau de stabilité), cartes envoyées:0, cadeaux
achetés:0, progrès dans le trou du mur depuis son origine: une
branche de houx.
18:30. Tout va bien. Généralement, une semaine avant Noël,
me sens délaissée et hystérique, furieuse contre moi-même parce
que je n'ai pas le courage de m'enfouir dans une cabane de
bûcheron au cœur de la forêt pour m'asseoir tranquillement
devant la cheminée, au lieu de me réveillé tous les jours dans cette
ville immense, vrombissante, où les gens de plus en plus
surexcités se rongent les ongles jusqu'au sang à l'idée de ne pas
finir à temps leurs diverses tâches, leurs achats de cadeaux et leur
carte de vœux, se harnachent comme des poulets prêts à rôtir pour
s'empiler dans des taxis dans des rues bloquées par la circulation
en hurlant comme des ânes après des chauffeurs qui viennent
d'être recrutés, et essayent de repérer Soho Square en se servant
d'une carte d'Addis-Abeba, se pointent à des soirées où les
accueillent les mêmes personnes que les trois derniers soirs, à
cette différence près qu'elles sont trois fois plus bourrées, avec une
seule envie, leur hurler ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE! et rentrer
à la maison.
Cette attitude est à la fois négative et mauvaise. J'ai enfin
trouvé une nouvelle façon de vivre, paisible, pure et harmonieuse.
Je ne fume presque plus et c'est à peine si je me suis un peu pintée
au mariage de Jude. Même le type bourré qui, à une soirée,
vendredi nous a traitées, Shaz et moi, de « putes à la solde de la
presse pourrie », n'a pas réussi à perturber mon équilibre.
Ai également reçu par courrier ce matin, dont une carte
postale de papa et maman, du Kenya, disant que papa s'amusait
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