ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

ureau? A-t-il suggéré en regardant sa montre.
J'ai étouffé un cri. J'ai essayé de me dire que ça n'était pas
important de garder son boulot si j'étais morte, mais il était dix
heures vingt!
- Ne prends pas cet air là, a dit Mark en riant. On croirait que
tu viens de manger un bébé sans le faire exprès. Pour une fois, tu
as une excuse raisonnable pour ton retard pathologique!
J'ai pris le téléphone et composé le numéro direct de Richard
Finch. Il a répondu immédiatement:
- Oooh, c’est Bridget, pas possible ? Notre petite demoiselle
célibataire ? Rentrée depuis deux jours et elle fait déjà l’école
buissonnière. Alors, où es-tu ? On fait du lèche-vitrine, c’est ça ?
Si tu peux être dur sans jamais être en rage, ai-je pensé. Si
tu peux…
- On s’amuse avec une bougie, hein ? Fini, les bougies, les
filles !
Il a émis un bruit grossier de bouchon.
J’ai fixé le téléphone, horrifiée. Je n’arrivais pas à savoir si
Richard Finch avait toujours été comme ça et si c’était moi qui
avait changé, ou bien s’il dégringolait dans une effroyable spirale
due à la drogue.
- Passe-le-moi, a dit Mark.
- Non ! ai-je répondu en agrippant le téléphone et en
chuchotant : Je suis une personne à part entière.
- Bien sûr, chérie, sauf que tu n’as pas toute ta tête, a
murmuré Mark.
Chérie ! Il m’a appelée chérie !
- Bridget ? Tu t’es rendormie, c’est ça ? Où es-tu ? a croassé
Richard Finch.
- Je suis au commissariat.
- Ooh, on a replongé? Mais c'est très bien. Tu me gardes un
peu de schnouf, d'accord? a-t-il rigolé.
- J'ai reçu des menaces de mort.
- Oooh! Elle est bien bonne, celle-là. Tu ne vas pas tarder à
recevoir des menaces de mort de ma part. Hahaha. Le
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