ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

évidemment, jusqu'à fondre). Il s'est retourné pour commander
son cappuccino. Je me suis dépêchée de paraître encore plus
calme et plus équilibrée. Puis il est venu vers moi, l'ai beaucoup
plus sérieux. J'avais envie de lui sauter au coup.
- Bonjour, a-t-il dit avec brusquerie. Qu'est-ce que tu as là?
En désignant le cadeau.
Totalement muette d'amour et de bonheur, je lui ai tendu la
boîte.
- Je ne sais pas ce que c'est. Peut-être un stylo.
Il a sorti le petit stylo du paquet, l'a tourné entre ses doigts et
l'a vite remis dans la boîte, comme si ça l'avait brûlé, puis il a dit:
- Bridget, ce n'est pas un stylo publicitaire. C'est une balle de
fusil.
Encore plus tard. Oh, là, là, mon Dieu! Pas le temps de
parler de la Thaïlande, ni de Rebecca, ni d'amour, ni de rien.
Mark a attrapé une serviette pour tenir le couvercle de la
boîte et l'a refermé.
- Si tu peux conserver ton courage et ta tête quand tous les
autres..., ai-je chuchoté toute seule.
- Quoi?
- Rien.
- Reste ici. N'y touche pas. C'est une balle explosive.
Il est sorti dans la rue et a jeté un coup d'œil à droite et à
gauche, à la manière d'un détective de feuilleton télévisé. C'est
marrant comme tout dans le comportement de la police réelle fait
penser à la télé, un peu comme quand on est en vacances, les
paysages pittoresques nous rappellent les cartes postales...
Il est revenu.
- Bridget? Tu as payé? Qu'est-ce que tu attends? Viens.
- Où ça?
- Au commissariat.
Dans la voiture, j'ai commencé à parler, à le remercier pour
tout ce qu'il avait fait et à lui dire que le poème m'avait beaucoup
aidé en prison.
- Le poème? Quel poème? A-t-il demandé en virant dans
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