ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

a) ne semblait pas saisir la gravité de la situation, b) n'avait
pas l'air - sans vouloir être snob - d'être le ressortissant le plus futé
de Grande-Bretagne, c) ne paraissait pas aussi convaincu que je
l'aurais souhaité qu'il s'agissait d'une erreur et que je devais être
libérée dans les secondes qui suivaient.
- Mais pourquoi? ai-je demandé, après avoir raconté une fois
de plus toute l'histoire.
J'ai expliqué comment Jed avait dû cambriolé nôtre paillote
et manigancé tout le truc.
- Vous comprenez, l'ennui, c'est que (Charlie s'est penché
vers moi d'un air confidentiel) tous ceux qui viennent ici ont une
histoire de ce genre, généralement assez proche de la vôtre. Alors,
à moins que ce fameux Jed ne fasse des aveux complets, c'est un
peu délicat.
- Est-ce que je suis passible de la peine capitale?
- Grands dieux, non! Foutre, je ne crois pas. Le pire que vous
puissiez écoper, c'est dix ans de détention.
- DIX ANS? Mais je n'ai rien fait !
- Ouais, ouais, c'est un salaud, je sais, a-t-il dit en hochant
gravement la tête.
- Mais je ne savais pas ce qu'il y avait dans le sac!
- Bien sûr, bien sûr, a-t-il acquiescé avec l'air de quelqu'un
qui s'est mis lui-même dans une situation un peu délicate au cours
d'un cocktail mondain.
- Vous ferez tout ce que vous pouvez?
- Absolument, a-t-il affirmé en se levant. Ouais.
Il m'a dit qu'il m'apporterait une liste d'avocats pour que je
fasse un choix et qu'il pouvait donner deux coups de téléphone de
ma part, juste pour donner des détails sur ce qui m'était arrivé.
J'étais bien embêtée. La personne la mieux placée, sur le plan
pratique, serait Mark Darcy, mais je n'avais pas du tout envie
d'admettre que je m'étais encore fourrée dans le pétrin, surtout
qu'il avait déjà arrangé le coup pour maman et Julio l'année
dernière. Finalement, j'ai opté pour Shazzer et Jude.
J'ai l'impression que mon sort est entre les mains d'un zozo
254