ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

16:30. Vous voyez. Même quand tout semble foutu, il ya
encore des lueurs d'espoir. Le papier froissé, c'était le poème de
papa au club de lecture, que Mark m'a donné. De la littérature. Je
vais le lire et penser à des choses plus belles.
Si ...’ de Rudyard Kipling
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront...
Oh, mon Dieu. Oh, mon DIEU! Est-ce qu'on décapite encore
les gens en Thaïlande?
Jeudi 21 août
32 kg (t.b. mais imaginaires), unités d'alcool: 14 (mais
également imaginaires), cigarettes: 0, calories: 12 (riz), nombre
de fois où j'ai regretté de n'être pas allée plutôt à Cleethorpes : 55.
5:00. Nuit affreuse, blottie sur un vieux sac infesté de puces
et bourré de chaussettes en guise de matelas. C'est drôle comme
on s'habitue vite à la saleté et à l'inconfort. Le pire, c'est l'odeur. Ai
réussi à dormir deux heures, ce qui était super sauf au moment où
je me suis réveillée, quand je me suis rappelé ce qui s'était passé.
Toujours aucune nouvelle de l'ambassadeur de Grande-Bretagne.
Je suis sûre que c'est une erreur et que tout va s'arranger. Il faut
garder le moral.
10:00. Un garde vient d'apparaître sur le seuil, accompagné
d'un type en chemise rose qui ressemble à Sloaney.
- Vous êtes l'ambassadeur de Grande-Bretagne? ai-je hurlé en
me jetant pratiquement sur lui.
- Ah. Non. L'assistant du consul. Charlie Palmerston. Très
heureux de faire votre connaissance.
Il m'a serré la main d'une manière qui aurait pu être
réconfortante s'il ne s'était pas essuyé ensuite sur son pantalon.
Il m'a demandé ce qui s'était passé et a noté les détails dans
un calepin Mulberry à reliure en cuir en disant des trucs du genre :
«Ouais. Ouais. Oh, mon Dieu, quelle horreur! », comme si je lui
racontais une anecdote de polo. J'ai commencé à paniquer car il
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