ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

l’air d’en pincer pour lui, le bougre!
Le fait que Mark et Rebecca étaient à portée de voix avait
visiblement échappé à Jeremy, mais pas a moi. J'essayais de me
concentrer sur sa conversation et pas sur la leur, qui s'était
orientée sur des vacances qu’organisait Rebecca dans une villa
toscane en août, avec Mark, apparemment, et où tout le monde
devait absolument les rejoindre, sauf moi et Shaz, probablement.
- Qu'est,-ce que c'est, Rebecca ? a beugle une espèce de
gandin que je me rappelais vaguement avoir vu au ski.
Tout le monde a regardé la cheminée ou était gravée une
couronne flambant neuve aux armes de la famille portant la devise
: Per Determinam ad Victoriam. Curieux d'avoir une couronne
nobiliaire étant donné que la famille de Rebecca ne fait pas partie
de l'aristocratie, mais elle doit avoir de grosses parts dans l'agence
immobilière Knight, Frank et Rutley.
- Per Determinam ad Victoriam ? a rugi le gandin. La
victoire à tout prix. C'est ça, notre Rebecca, méfiez-vous!
Énorme éclat de rire général. Shazzer et moi avons échangé
un petit regard joyeux.
- En fait, ça signifie : La détermination au service du succès, a
rectifié Rebecca, glaciale.
J'ai jeté un coup d'œil à Mark, qui cachait· un reste de sourire
derrière sa main.
Ai réussi à finir le repas tant bien que mal, à écouter Giles,
qui parlait de sa femme avec une lenteur incroyable et s'analysait
en détail. Me suis efforcée de ne pas penser à ce qui se passait du
côté de Mark en partageant mes connaissances en matière de
guides pratiques.
Je n'avais qu'une envie: aller me coucher et échapper à ce
douloureux cauchemar, mais il a fallu passer dans la grande salle
pour danser.
Ai commencé à regarder la collection de CD pour me distraire
du spectacle de Rebecca qui tournait lentement avec Mark, les
bras autour de son cou en jetant des coups d'œil satisfaits autour
d'elle. J'avais envie de vomir, mais pas question de le montrer.
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