ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

Pourquoi est-ce que je suis venue ici? Pourquoi?
Pourquoi ? Sharon et moi sommes parties assez tard si bien
que nous sommes arrivées dix minutes avant le dîner. Rebecca ne
l'a pas très bien pris et nous a accueillies en piaillant : « Oh, nous
étions prêts à vous considérer comme perdues! » On aurait cru
entendre ma mère ou Una Alconbury.
On nous a installées dans le cottage des domestiques, ce que
j'ai trouvé bien parce qu'il n'y avait pas de danger de croiser Mark
dans les couloirs, jusqu'au moment où nous y sommes arrivées:
c'est peint tout en vert et il y a des lits à une place avec des matelas
en mousse et des têtes de lit en formica, un contraste frappant
avec ma dernière visite, où j'avais eu droit à une belle chambre
genre hôtel avec salle de bains privée.
- C'est du Rebecca tout craché, a râlé Sharon. Les célibataires
sont des citoyens de second ordre. Mettez-vous bien ça dans le
crâne.
Nous sommes arrivées en retard au dîner, j'avais l'impression
que nous étions deux vieilles divorcées genre épouvantails, tant
nous nous étions pressées pour nous maquiller. La salle à manger
avait toujours la même splendeur à couper le souffle, avec une
grande cheminée à un bout et vingt personnes assises autour
d'une antique table de chêne éclairée par des candélabres d'argent
et décorée de guirlandes de. fleurs.
Mark présidait, entre Rebecca et Louise Barton- Foster, en
grande conversation.
Rebecca a fait comme si elle ne nous avait pas vues entrer.
Nous sommes restées plantées devant la table jusqu'à ce que Giles
Benwick hurle:
- Bridget! Par ici !
J'étais placée entre Giles et le Jeremy de Magda, qui semblait
avoir totalement oublié que je sortais naguère avec Mark Darcy. Il
a démarré très fort en disant :
- Alors ! On dirait que Darcy a fixe son choix sur Rebecca.
C'est marrant, parce que je me rappelle cette petite poulette,
Heather quelque chose, la copine de Barky Thomson, qui avait
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