ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

Soulagée que cet exemple frappant d'affection désintéressée
ne soit audible que de moi seule, j'ai chuchoté:
- Peut-être bien.
- Où est-il ?
- Dans mon sac.
- On va le chercher ?
- Oh, comme c'est mignon! ai-je entendu Rebecca roucouler.
En levant les yeux, j'ai vu que Mark et elle m'observaient au
moment où Constance me prenait par la main pour m'entraîner
dans la fraîcheur de la maison.
J'étais assez contente de mon cadeau pour Constance, en fait,
un paquet de Minstrels et un tutu de Barbie en tulle rose et or,
bouffant, que j'avais trouvé après avoir écumé deux succursales de
Woolworth. Ça lui a beaucoup plu et, naturellement, comme
n'importe quelle femme, elle a voulu le mettre immédiatement.
- Constance, ai-je dit, après l'avoir admirée sous tous les
angles, est-ce que tu étais contente de me voir pour moi ou pour le
cadeau ?
Elle m'a regardée, sourcils froncés.
- Pour le cadeau.
- Bon.
- Bridget?
- Oui?
-Tu sais, dans ta maison?
- Oui?
- Pourquoi tu n'as pas de jouets ?
- Eh bien, c'est que je ne joue pas vraiment avec ce genre de
jouets.
- Ah. Pourquoi tu n'as pas une salle de jeux?
- Parce que moi, je ne joue pas.
- Pourquoi est-ce que tu n'as pas de mari ?
Je n'en croyais pas mes oreilles. Je venais d'arriver à la fête et
une petite bonne femme de trois ans me donnait des leçons de
mariage.
Alors, nous avons eu une longue conversation sérieuse,
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