ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

papillonner sur les bordures herbacées et d'effleurer l'allée de Bill.
Il était quatre heures moins le quart. Fin du cauchemar.
En partant, Elaine m'a mis discrètement dans la main deux
Sobranies en disant:
- Je crois que vous en aurez besoin pour le trajet du retour.
J'espère de tout cœur que nous nous reverrons.
C'était encourageant, mais insuffisant pour bâtir mon avenir.
C'est avec Mark que je veux sortir, malheureusement, pas avec ses
parents.
- Bien, ma chérie, a dit maman en sortant en trombe de la
cuisine avec un Tupperware. Où as-tu mis ton sac?
- Maman, ai-je fait, les dents serrées, je ne veux pas de
provisions.
- Tout va bien, ma chérie?
- Aussi bien que possible, compte tenu des circonstances, aije
grogné.
Elle m'a embrassée. Ce qui était sympa, mais surprenant.
- Je sais que c'est dur, m'a-t-elle dit. Mais ne laisse pas Mark
faire de bêtises. Tout va s'arranger, tu verras. J'en suis sûre.
Juste au moment où je me laissais aller au plaisir inhabituel
du réconfort maternel, elle a ajouté :
- Tu vois bien! Hakuna Matata ! Ne t'inquiète pas. Sois
heureuse! Bon. Tu veux emporter un ou deux
sachets de minestrone ? Ou un peu de Primula et des biscuits
Tuc? Laisse-moi passer, il faut que je prenne quelque chose dans
ce tiroir. Oh, j'ai une idée. J'ai deux tranches de filet de bœuf.
Pourquoi s'imagine-t-elle que la nourriture fait plus de bien
que l'affection? Si j'étais restée une minute de plus dans cette
cuisine, je suis sûre que j'aurais vomi.
- Où est papa?
- Oh, sûrement dans sa cabane.
- Quoi?
- Sa cabane, dans le jardin. Il y passe des heures, quand il
revient, il empeste ...
- Il empeste quoi?
124