ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

important de toute ma vie avec Mark Darcy? Pourquoi?
Enfin, au moins, ça me change de regarder mes cuisses dans le
miroir pour voir si elles ont fondu.
Minuit. Quand Mark Darcy est apparu sur le seuil, mes
poumons sont remontés dans ma gorge.
Il est entré avec détermination sans dire bonsoir, a sorti une
enveloppe de sa poche et me l'a tendue. Elle portait mon nom,
mais l'adresse de Mark. Elle était déjà ouverte.
- Elle était dans mon courrier depuis mon retour, a-t-il dit en
s'affalant sur le canapé. Je l'ai ouverte ce matin par erreur. Mais ça
vaut sans doute mieux.
En tremblant, j'ai sorti la carte de l'enveloppe.
Elle représentait deux hérissons regardant un soutien-gorge
entortillé avec un caleçon dans une machine à laver.
- De qui est-ce? a-t-il demandé gentiment.
- Je n'en sais rien.
- Mais si, a-t-il dit avec le calme souriant de quel- qu'un qui
va sortir d'une seconde à l'autre un hachoir à viande pour vous
couper le nez. De qui est-ce ?
- Je viens de te le dire, ai-je balbutié. Je n'en sais rien.
- Lis ce qui est écrit.
Je l'ai dépliée. À l'intérieur, en pattes de mouches, à l'encre
rouge, était écrit: « Sois ma Valentine. À bientôt, quand tu
viendras chercher ta chemise de nuit. Tendrement. Sxxxxx. »
Je l'ai fixée, les yeux écarquillés de stupeur. Juste à ce
moment-là, le téléphone a sonné.
Flûte! me suis-je dit, ce doit être Jude ou Shazzer, avec
quelque horrible conseil à propos de Mark. J'ai bondi pour
décrocher, mais Mark a posé la main sur mon bras.
- Salut, poupée, c'est Gary. (Oh non! Comment ose-t-il être
aussi familier?) Bon, c'est à propos de notre discussion dans la
chambre. J'ai des idées, alors téléphonez-moi et je passerai.
Mark a baissé la tête en clignant des yeux à toute vitesse. Puis
il a reniflé et s'est passé le dos de la main sur le visage comme
pour se ressaisir.
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