ob_f1cbbf_helen-fielding-2-l-age-de-raison.pdf

de fond.
- Magda! ai-je hurlé. Reviens!
- Désolée, ma chérie, a-t-elle dit au bout d'un instant. Je
téléphonais juste pour te dire ... mets bien ton zizi dans le pot! Si
tu le laisses sortir, tu vas tout arroser!
- Je suis en plein travail, ai-je tenté d'argumenter. Il faut que
je parte dans le Leicestershire dans deux minutes ...
- C'est ça, vas-y, remets-en une couche, tu es séduisante,
super-importante et moi je suis coincée chez moi avec deux gosses
qui n'ont pas encore appris à maîtriser la langue anglaise. Je
téléphonais juste pour te dire que je t'ai pris rendez-vous avec mon
menuisier pour tes étagères demain. Désolée de t'avoir dérangée
avec mes problèmes domestiques rasoir. Il s'appelle Gary
Wilshaw. Salut.
Nouvelle sonnerie du téléphone avant que j'aie eu le temps de
rappeler. C'était Jude, en larmes.
- Ça va aller, Jude, ça va aller, ai-je dit en calant le téléphone
entre épaule et menton pour pouvoir fourrer les articles de presse
dans mon sac.
- C'est Richard le Cruel. Hic !...
Aïe aïe aïe. Après Noël, nous avions réussi, Shaz et moi, à
convaincre Jude que si elle avait encore une seule de ces
conversations débiles avec Richard le Cruel sur les sables
mouvants ou son problème d'engagement, il faudrait la faire
interner dans un asile psychiatrique. Et alors il ne serait plus
question d'escapades, de thérapie de couple ou d'avenir commun
entre eux pendant des années et des années jusqu'à ce qu'elle sorte
sous protection sociale rapprochée.
Dans un magnifique effort de dignité, elle l'a largué, s'est
coupé les cheveux et a repris son ancien boulot à la City, en
blouson de cuir et jean moulant. Et tous les Hugo, Johnny ou
Jerrers en chemise à rayures qui s'étaient un jour vaguement
demandé ce qu'il y avait sous le tailleur de Jude se sont soudain
retrouvés dans un état de frénésie priapique et elle en a un
nouveau pendu au téléphone chaque soir, on dirait. Mais elle n'en
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