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Les yeux jaunes des crocodiles

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— Elle s’est rasé la tête, bougonna Joséphine qui aurait bien<br />

rasé celle de sa sœur.<br />

— Je veux lire ! Je veux lire !<br />

— Écoute, Iris, je ne sais pas si… Je suis en plein travail.<br />

— Je ne reste pas, je te le promets. Je ne fais que passer.<br />

Elles pénétrèrent dans la cuisine et Iris se pencha sur<br />

l’ordinateur. Elle commença à lire. Son portable sonna et elle<br />

répondit. « Non, non, tu me déranges pas, je suis chez ma sœur.<br />

Oui ! À Courbevoie ! T’imagines ! J’ai pris une boussole. Et mon<br />

passeport ! Ah ! ah ! ah ! Non ! C’est vrai ? Raconte… Il a dit ça !<br />

Et elle, qu’est-ce qu’elle a dit ? »<br />

Joséphine sentit son sang bouillir. Non seulement elle me<br />

dérange mais, en plus, elle s’arrête en pleine lecture pour<br />

babiller au téléphone. Elle arracha l’ordinateur <strong>des</strong> mains de sa<br />

sœur en la foudroyant du regard.<br />

— Oh ! oh ! Je vais être obligée de te quitter, Joséphine me<br />

mitraille <strong>des</strong> <strong>yeux</strong> ! Je te rappelle.<br />

Iris fit claquer le clapet de son portable.<br />

— Tu es fâchée ?<br />

— Oui. Je suis fâchée. D’abord tu te pointes sans prévenir, tu<br />

me déranges en plein boulot, et ensuite tu t’interromps alors<br />

que tu lis ma prose, pour parler à une crétine et te moquer de<br />

moi ! Si ça ne t’intéresse pas ce que j’écris, ne viens pas me<br />

déranger, d’accord ?<br />

La colère de Florine bouillait en elle.<br />

— Je croyais t’aider en venant te donner mon avis.<br />

— Je n’ai pas besoin de ton avis, Iris. Laisse-moi écrire en<br />

paix et quand moi, je l’aurai décidé, tu liras.<br />

— D’accord, d’accord. Calme-toi ! Je peux lire un peu tout de<br />

même ?<br />

— À condition que tu ne répon<strong>des</strong> plus au téléphone.<br />

Iris opina et Joséphine lui rendit l’ordinateur. Iris lut en<br />

silence. Son téléphone sonna. Elle ne répondit pas. Quand elle<br />

releva la tête, elle fixa sa sœur et dit « c’est bien. C’est très<br />

bien ».<br />

Joséphine sentit le calme revenir en elle.<br />

Jusqu’à ce qu’Iris sourie et dise :<br />

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