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Les yeux jaunes des crocodiles

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— Il fout rien. Il fout qu’il voulait nous mettre tous les deux<br />

face à face et qu’il a gagné ! C’est du pipeau son histoire de<br />

commande foirée.<br />

— Tu crois ça ?<br />

— T’as qu’à essayer de sortir… M’est avis qu’on est enfermés.<br />

On est faits comme les Pieds Nickelés !<br />

Marcel posa la main sur la porte du bureau, fit jouer la<br />

poignée dans tous les sens, la secoua, la porte resta fermée. Il<br />

tempêta et balança un coup de pied.<br />

Josiane sourit.<br />

— C’est que j’ai pas que ça à foutre, moi ! éclata Marcel.<br />

— Moi non plus. Qu’est-ce que tu crois, que c’est le Club Med<br />

ici ?<br />

L’air dans le bureau était chaud et fétide. Ça sentait la<br />

cigarette refroidie, le chauffage électrique poussé à fond et le<br />

pull en laine qui sèche sur une chaise. Josiane plissa le nez et<br />

émit un petit reniflement. Elle se pencha sur le bureau et vit<br />

collé contre le bas du radiateur un vieux pull jacquard étendu<br />

sur le dossier de la chaise. Il a oublié de l’emporter avec lui, il va<br />

attraper froid ! Elle se tourna vers la glycine et c’est à ce<br />

moment qu’elle aperçut le Cure-dents qui arrivait de son pas<br />

militaire.<br />

— Merde, Marcel ! Le Cure-dents ! chuchota-t-elle.<br />

— Planque-toi, fit Marcel, s’il lui vient l’idée de venir par là.<br />

— Et pourquoi je me planquerais ? On ne fait rien de mal.<br />

— Planque-toi, je te dis ! Elle va nous apercevoir en passant.<br />

Il l’attira vers lui et ils tombèrent accroupis tous les deux<br />

contre le muret.<br />

— Pourquoi tu trembles devant elle ? demanda Josiane.<br />

Marcel lui mit la main sur la bouche et la coinça contre lui<br />

avec son bras.<br />

— T’oublies toujours que c’est elle qui a la signature.<br />

— Parce que tu as été assez con pour la lui filer.<br />

— Arrête de vouloir faire la révolution tout le temps.<br />

— Et toi, arrête de te faire couillonner !<br />

— Oh ! ça va, la donneuse de leçons… Tu faisais moins la<br />

maligne l’autre jour près de la machine à café, hein ? Toute<br />

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