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Les yeux jaunes des crocodiles

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ternes, toutes les trois, dans notre petit appartement de<br />

Courbevoie.<br />

Ce matin encore, madame Barthillet, la maman de Max, lui<br />

avait demandé : « Alors, madame Cortès, <strong>des</strong> nouvelles de votre<br />

mari ? » Elle avait répondu n’importe quoi. Madame Barthillet<br />

avait beaucoup maigri et Joséphine lui avait demandé si elle<br />

suivait un régime. « Vous allez rire, madame Cortès, je fais le<br />

régime de la pomme de terre ! » Joséphine avait éclaté de rire et<br />

madame Barthillet l’avait reprise : « Je suis sérieuse : une<br />

pomme de terre chaque soir, trois heures après le dîner, et<br />

toutes vos envies de sucré disparaissent ! Il paraît que la pomme<br />

de terre, prise avant de s’endormir, libère deux hormones qui<br />

neutralisent l’envie de sucres et de gluci<strong>des</strong> dans le cerveau.<br />

Vous n’avez plus envie de manger entre les repas. Donc vous<br />

maigrissez, c’est scientifique. C’est Max qui m’a trouvé ça sur<br />

Internet… Vous avez Internet, non ? Parce que sinon je vous<br />

aurais donné le nom du site. C’est étonnant ce régime, mais ça<br />

marche, je vous assure. »<br />

— Maman, ce n’est pas un luxe, c’est un outil de travail… Tu<br />

pourrais t’en servir pour ton boulot et nous pour nos étu<strong>des</strong>.<br />

— Je sais, chérie, je sais.<br />

— Tu dis ça, mais ça t’intéresse pas. Et pourtant, il s’agit de<br />

mon avenir…<br />

— Écoute, Hortense, je ferai tout pour vous. Tout ! Quand je<br />

te dis que je vais y penser, c’est pour ne pas te faire de<br />

promesses impossibles mais il se peut bien que j’y arrive.<br />

— Oh merci, maman, merci ! Je savais que je pouvais<br />

compter sur toi.<br />

Hortense se jeta au cou de sa mère et insista pour s’asseoir<br />

sur ses genoux comme Zoé.<br />

— Je peux encore, dis, maman, je ne suis pas trop vieille ?<br />

Joséphine éclata de rire et la serra contre elle. Elle se sentit<br />

plus émue qu’elle n’aurait dû l’être. La tenir contre elle, sentir sa<br />

chaleur, l’odeur sucrée de sa peau, le léger parfum qui montait<br />

de ses vêtements lui mettait <strong>des</strong> larmes aux <strong>yeux</strong>.<br />

— Oh, ma chérie, je t’aime tellement, si tu savais ! Je suis si<br />

malheureuse quand on se dispute toutes les deux.<br />

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