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4 péchés givrés sarah truong-qui - Spirit Magazine

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en ville<br />

Saint-Sernin dans sa bulle<br />

Au centre la basilique, imposante, intimidante presque. Le repère. Autour, un drôle de vide,<br />

mélange de permanence et d’agitation lycéenne. Sur les traces de lieux chargés d’histoires,<br />

et sur la voie de jolies perles bien embusquées, <strong>Spirit</strong> a fait le tour du propriétaire.<br />

Textes hadrien Gonzales, Christian authier - Photos Matthieu Borrego, Stréphanie Pichon - Illustrations Julie Leblanc<br />

24 / <strong>Spirit</strong> # 46<br />

Tout un poème<br />

Paris a son Olympia, Toulouse sa Cave Poésie. Sur un air de plaisanterie,<br />

1 le fondateur René Gouzenne avait osé la comparaison il y a quelques<br />

années. Il n’avait pas tout à fait tort. Cette voûte en brique, <strong>qui</strong> fleure<br />

bon l’humidité, en a vu défiler des stars. Le guitariste Bernardo Sandoval (<strong>qui</strong><br />

sera de passage en mai), la chanteuse Juliette, la comédienne Marina Foïs et<br />

l’humoriste Vincent Roca y ont fait leurs premiers pas. Sans parler de Clémentine<br />

Célarié : une inconditionnelle. On s’y sent bien, et les artistes s’attardent toujours<br />

après le spectacle. Un credo : défendre de belles écritures, quelles que soient<br />

les formes artistiques. Et ça lui réussit. Ses deux salles accueillent 16 000 spectateurs<br />

chaque année. Les mardis, place aux « 40 Rugissants », soit autant de<br />

personnalités du monde culturel toulousain venant lire en voisin un auteur cher.<br />

À venir, Correspondances de Gaston Gallimard (le 10.01), ou Contes de la folie<br />

ordinaire de Charles Bukowski (le 17.01).<br />

La Cave Poésie, 71 rue du Taur, 05 61 23 62 00, www.cave-poesie.com<br />

Halte aux blockbusters<br />

2<br />

« Notre vocation n’est pas de passer de la soupe. Nous ne sommes pas<br />

un supermarché à blockbusters. » Ça a le mérite d’être clair. Pour Buny<br />

Gallorini, la directrice, l’ABC sera d’art et d’essai ou il ne sera pas. « C’est<br />

un lieu pionnier, il porte une tradition. » Il sera é<strong>qui</strong>pé numérique au cours du premier<br />

semestre 2012… mais surtout, ne parlez pas de 3D ! Dans les années 50 déjà,<br />

alors que la culture « art et essai » n’en était qu’à ses balbutiements, le Ciné-Club<br />

louait cette salle pour y projeter des films. Tout ce que le 7 e art français compte<br />

de grands noms est passé par ici. « À part Truffaut et Godard ». Les rencontres<br />

artiste-public se poursuivent encore au moins deux fois par mois. Depuis la rénovation<br />

achevée en 2009, l’espace d’exposition temporaire, en haut des escaliers<br />

derrière la caisse, se prête à merveille aux discussions entre cinéphiles. Prochain<br />

grand rendez-vous : Kino Polska avec entre autres Tu ne tueras point de Kieslowski,<br />

Les Innocents Charmeurs de Wajda et Le Locataire de Polanski.<br />

aBC, 13 rue Saint-Bernard, 05 61 21 20 46, www.abc-toulouse.fr<br />

mon caf’<br />

3<br />

Depuis la terrasse, l’abside romane de la<br />

basilique ressemble à un pâté de sable<br />

parfaitement réussi. Le Café St-Sernin<br />

est une institution pour des générations de mauvais<br />

élèves <strong>qui</strong> viennent ici passer le temps en<br />

séchant les cours. Les plus sérieux s’installent<br />

dans l’arrière-salle, seuls, pour réviser un devoir<br />

de maths, ou en groupe pour préparer un exposé.<br />

Daniel et sa bande squattent les banquettes<br />

depuis les années fac. Ils n’en ont pas bougé<br />

depuis 1978 ! « Il y avait un petit côté intellectuel,<br />

avec ses soirées d’animation littéraire et<br />

philosophique. » Le lieu fut engagé aussi : pendant<br />

la guerre, le café était une des bases de la<br />

Résistance, un repaire pour les pilotes anglais<br />

en transit vers l’Espagne. Aujourd’hui c’est Jean<br />

Daurau-Bedin, le patron (également propriétaire<br />

du Van Gogh, place St-Georges, et patron du<br />

Mon Caf’ avant sa fermeture place du Capitole),<br />

<strong>qui</strong> compte bien raviver la tradition en programmant<br />

des rendez-vous littéraires.<br />

Café St-Sernin, 2 rue Saint-Bernard,<br />

05 61 21 22 27

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