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28.06.2013 Views

BACHAND Lemelin BOIVIN RÉORGANISATIONS ET PLANIFICATION FISCALE Édition 2012 - 2013

BACHAND<br />

Lemelin<br />

BOIVIN<br />

RÉORGANISATIONS ET<br />

PLANIFICATION FISCALE<br />

Édition 2012 - 2013


Fiscalité<br />

Expliquée<br />

Édition deux mille douze – deux mille treize<br />

Marc Bachand, CA, M.Fisc.<br />

Nicolas Lemelin, CA, M.Fisc.<br />

Nicolas Boivin, CA, M.Fisc.<br />

Professeurs<br />

<strong>Université</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> à Trois-Rivières


Tous nos volumes sont disponibles en ligne<br />

www.uqtr.ca/FISCALITE<br />

Le contenu de ce volume est disponible en vertu<br />

des termes de la licence<br />

Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation<br />

Commerciale - Partage des Conditions Initiales à<br />

l'Identique 2.5 Canada.<br />

Paternité — Vous devez citer le nom de l'auteur original.<br />

Pas d'Utilisation Commerciale — Vous n'avez pas le droit d'utiliser c<strong>et</strong>te<br />

création à des fins commerciales.<br />

Partage des Conditions Initiales à l'Identique — Si vous modifiez,<br />

transformez ou adaptez c<strong>et</strong>te création, vous n'avez le droit de distribuer la<br />

création qui en résulte que sous un contrat identique à celui-ci.<br />

Devez-vous vraiment imprimer ce document ?<br />

Pensez alors imprimer recto – verso.


Avant-propos<br />

Fiscalité Expliquée était à l’origine un complément pédagogique destiné aux étudiants<br />

inscrits aux trois cours de fiscalité dispensés dans le cadre <strong>du</strong> baccalauréat en Sciences<br />

comptables offert par l’<strong>Université</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> à Trois-Rivières. L’ouvrage a évolué de<br />

sorte qu’il constitue aujourd’hui le volume de base utilisé dans les trois cours de fiscalité.<br />

Ce complément est rédigé avec une approche explicative, ce qui amène une vision<br />

complètement différente aux étudiants de chacun des suj<strong>et</strong>s traités. L’ouvrage n’a pas la<br />

prétention de couvrir à fond tous les suj<strong>et</strong>s ni d’en couvrir l’exhaustivité. Au contraire,<br />

plusieurs suj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> règles techniques ont été volontairement vulgarisés <strong>et</strong> simplifiés pour<br />

des fins d’un meilleur apprentissage. La forme adoptée tente le plus possible d’expliquer<br />

la logique propre à chacun des suj<strong>et</strong>s traités, tente de rassembler chacun d’eux en une<br />

suite logique, en une séquence qui a un début <strong>et</strong> une fin clairement défini <strong>et</strong> atten<strong>du</strong>.<br />

L’approche utilisée à pour objectif final de démontrer à l’étudiant la nécessité de chacune<br />

des règles <strong>fiscale</strong>s traitées, de les rattacher continuellement à un fil con<strong>du</strong>cteur <strong>et</strong> de<br />

tenter, aux meilleures connaissances de l’auteur, d’en expliquer la provenance politique.<br />

Quoique initialement pensé pour les étudiants des cours Fiscalité I, Fiscalité II <strong>et</strong><br />

Fiscalité III, Fiscalité expliquée peut répondre à plusieurs interrogations d’étudiants en<br />

apprentissage de la fiscalité. Son contenu, séparé en trois compléments, rejoint<br />

directement tous les suj<strong>et</strong>s étudiés par l’ensemble des étudiants universitaires de premier<br />

cycle <strong>et</strong> collégiaux <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Finalement, les auteurs ont cru valable pédagogiquement d’incorporer à leurs<br />

enseignements plusieurs études de cas supportant l’apprentissage de différents suj<strong>et</strong>s.<br />

Ces études de cas sont supportées par la pro<strong>du</strong>ction de formulaires <strong>et</strong> déclarations<br />

prescrits par les gouvernements afin de créer une liaison pour l’étudiant entre sa<br />

compréhension théorique <strong>et</strong> l’obligation pratique des déclarations gouvernementales.<br />

Divers autres documents utiles <strong>et</strong> démonstrations théoriques sont présents en annexes.<br />

Marc Bachand<br />

Nicolas Lemelin<br />

Nicolas Boivin


Nous joignons ici un Aide-mémoire qui vous perm<strong>et</strong>tra de r<strong>et</strong>racer rapidement toutes les<br />

dates réelles auxquelles font référence les dates symboliques utilisées dans le volume.<br />

Veuillez prendre note que pour l’édition actuelle, l’année de référence 20XX représente<br />

l’année 2011.<br />

Aide-Mémoire<br />

Référence entre les années réelles <strong>et</strong> les années symboliques utilisées<br />

Années réelles Années symboliques<br />

utilisées dans le volume<br />

Fiscalité Expliquée<br />

2001 20NN<br />

2002 20OO<br />

2003 20PP<br />

2004 20QQ<br />

2005 20RR<br />

2006 20SS<br />

2007 20TT<br />

2008 20UU<br />

2009 20VV<br />

2010 20WW<br />

2011 20XX<br />

2012 20YY<br />

2013 20ZZ<br />

2014 20AA<br />

2015 20BB<br />

2016 20CC<br />

2017 20DD<br />

2018 20EE<br />

2019 20FF<br />

2020 20GG<br />

2021 20HH


DÉNI DE RESPONSABILITÉ<br />

Le présent matériel pédagogique traite de questions complexes <strong>et</strong> ne s’applique pas<br />

nécessairement à des faits <strong>et</strong> circonstances particuliers. La matière couverte <strong>et</strong> les documents de<br />

référence qui y sont inclus sont basés sur des lois <strong>et</strong> pratiques qui sont susceptibles de<br />

changement. Pour ces raisons, on ne doit pas utiliser le contenu <strong>du</strong> cours comme substitut à des<br />

conseils professionnels spécialisés en rapport avec une question particulière.<br />

Le matériel pédagogique a été préparé avec soin pour les fins d’un cours dans le cadre <strong>du</strong><br />

baccalauréat en sciences comptables, mais l’auteur n’accepte aucune responsabilité légale<br />

relativement à son contenu ou aux conséquences pouvant résulter de son usage.<br />

Note : Dans le présent document, la forme masculine n’est employée que par souci de concision.<br />

Marc Bachand<br />

Nicolas Lemelin<br />

Nicolas Boivin


TABLE DES MATIÈRES<br />

Page<br />

SUJET 1 : Transactions touchant le capital versé d'une société par<br />

actions. Notion de dividende réputé. Article 84 1<br />

1.1 Notions générales préalables 2<br />

1.2 Définition <strong>du</strong> capital versé 3<br />

1.3 Augmentation artificielle <strong>du</strong> capital versé. 84(1) 15<br />

1.4 Dividende réputé lors <strong>du</strong> rachat, de l’acquisition ou<br />

de l’annulation des actions. 84(3) 24<br />

1.5 Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé d’une société par actions.<br />

84(4) 29<br />

SUJET 2 : Transfert de biens par un actionnaire à une société par<br />

actions. Article 85 35<br />

2.1 Notions générales préalables. 37<br />

2.2 Conditions d’applications. 43<br />

2.3 PBR de la contrepartie pour l’auteur <strong>du</strong> transfert. 58<br />

2.4 Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé en vertu de 85(2.1). 62<br />

2.5 Exigences <strong>du</strong> choix de l’article 85. 70<br />

2.6 Avantages accordées à d’autres actionnaires. 75<br />

2.7 JVM <strong>et</strong> clause de rajustement <strong>du</strong> prix. 80<br />

2.8 Notion de double imposition. 81<br />

2.9 Formulaire T2057. 83<br />

2.10 La « cristallisation ». 85<br />

2.11 Limitation sur les pertes résultant <strong>du</strong> transfert d’un<br />

bien entre personnes affiliées. 96


SUJET 3 : Vente d'actions lors d'une transaction avec lien de<br />

dépendance. Article 84.1 107<br />

SUJET 4 : Réorganisations de sociétés 137<br />

4.1 Biens convertibles. Paragraphe 51 140<br />

4.2 Échange d'actions. Article 85.1 149<br />

4.3 Remaniement de capital. Article 86 164<br />

4.4 Fusion. Article 87 185<br />

4.5 Liquidation d'une filiale détenue à 90 % ou plus.<br />

Paragraphe 88(1) 210<br />

4.6 L’acquisition de contrôle d’une société 233<br />

SUJET 5 : Liquidation d'une société 88(2) <strong>et</strong> présomption de gain en<br />

capital 55(2) 245<br />

5.1 Liquidation d’une société. Paragraphe 88(2) 246<br />

5.2 Présomption de gain en capital. Paragraphe 55(2) 277<br />

SUJET 6 : Achat ou vente d'entreprises 285<br />

SUJET 7 : Le gel successoral 305<br />

SUJET 8 : L'impôt <strong>et</strong> le décès 335<br />

SUJET 9 : Fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> succession 355<br />

SUJET 10 : Société de personnes 383<br />

SUJET 11 : Imposition des non-résidents 453


SUJET 12 : La taxe sur les pro<strong>du</strong>its <strong>et</strong> services <strong>et</strong> la taxe de vente <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong> 487<br />

SUJET 13 : L’administration <strong>fiscale</strong> 521<br />

SUJET 14 : Lectures accessoires 541<br />

EXERCICES<br />

14.1 Notions générales sur la capitalisation d'une<br />

société par actions. 542<br />

14.1-1 Notions générales préalables 542<br />

14.1-2 Exemples de capitalisation 547<br />

14.2 Évaluation d'entreprise 566<br />

14.3 Convention d'actionnaires 571<br />

14.4 Contrat de vente 573<br />

14.5 Notions d’éthique 576


Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

TRANSACTIONS TOUCHANT LE CAPITAL<br />

VERSÉ D'UNE SOCIÉTÉ PAR ACTIONS<br />

ET NOTION DE DIVIDENDE RÉPUTÉ<br />

ARTICLE 84<br />

SUJET 1<br />

1.1 Notions générales préalables.<br />

1.2 Définition <strong>du</strong> capital versé.<br />

1.3 Augmentation <strong>du</strong> capital versé – 84(1).<br />

1.4 Dividende réputé lors <strong>du</strong> rachat, de l'acquisition ou de l'annulation<br />

des actions – 84(3).<br />

1.5 Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé d'une société par actions – 84(4).<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 1 :<br />

Le présent suj<strong>et</strong>, examinera le traitement fiscal réservé aux opérations touchant le capital<br />

versé des actions d'une société par actions. Bien que le concept fondamental <strong>du</strong> capital<br />

versé sera parcouru dans le présent suj<strong>et</strong>, l’étude de l’ensemble des règles <strong>fiscale</strong>s<br />

entourant ce concept sera complétée aux suj<strong>et</strong>s 2, 3 <strong>et</strong> 4.<br />

Nous observerons que l'article 84 régularise la situation <strong>fiscale</strong> lorsque les règles<br />

propres au capital versé sont bafouées. L’objectif de c<strong>et</strong> article est d’empêcher, dans<br />

certaines situations bien précises, qu'une personne r<strong>et</strong>ire des fonds d'une société par<br />

actions à titre de remboursement de capital qui ne serait pas imposable ou<br />

imposable à titre de gain en capital. Il y aura donc des situations où la Loi de l'impôt<br />

sur le revenu intro<strong>du</strong>ira la notion de dividende réputé pour imposer certaines sorties de<br />

fonds.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 1<br />

1


2<br />

1.1 Notions générales préalables.<br />

Les actionnaires de sociétés par actions vont chercher un jour ou l'autre à récupérer<br />

personnellement les profits générés par celles-ci.<br />

L'actionnaire ne peut récupérer libre d'impôt à même les fonds de la société, que sa<br />

mise de fonds, c'est-à-dire le coût de son placement. Toute somme excédentaire devient<br />

<strong>du</strong> revenu <strong>et</strong> la Loi cherche à identifier tous les autres modes de redistribution des<br />

profits de la société par actions afin de les imposer dans les mains <strong>du</strong> récipiendaire.<br />

Ces redistributions des profits en faveur de l’actionnaire/dirigeant s’effectuent<br />

principalement:<br />

a) sous la forme de dividendes imposables<br />

- Dividendes déterminés (majoration de 41 %)<br />

- Dividendes ordinaires (majoration de 25 %)<br />

Le taux d’imposition combiné marginal supérieur est<br />

- 36,4 % pour les dividendes ordinaires <strong>et</strong>;<br />

- 31,9 % pour les dividendes déterminés.<br />

b) sous la forme de rémunération salariale<br />

- L’actionnaire peut également être employé de la société.<br />

Le taux d’imposition combiné marginal supérieur est de 48,2 %.<br />

c) sous la forme de dividende en capital :<br />

- Les sociétés par actions privées peuvent verser un dividende libre<br />

d'impôt à partir <strong>du</strong> compte de dividende en capital (CDC). (Notion <strong>du</strong><br />

suj<strong>et</strong> 5)<br />

2 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


d) sous la forme de prêt à un actionnaire [15(2)] <strong>et</strong> de l'avantage conféré à un<br />

actionnaire [15(1)]. Ces distributions sont les moins intéressantes puisqu’elles<br />

peuvent con<strong>du</strong>ire à des situations de « double imposition ».<br />

1.2 Définition <strong>du</strong> capital versé.<br />

Le capital versé représente un concept fiscal <strong>et</strong> juridique très important. Ultimement, sous<br />

sa forme <strong>fiscale</strong>, il correspond au montant que l’actionnaire peut encaisser à même<br />

sa société sans débourser d’impôts.<br />

Point de vue fiscal :<br />

Définition <strong>du</strong> capital versé Par. 89(1):<br />

«capital versé» À un moment donné:<br />

à l'égard d'une action d'une catégorie quelconque <strong>du</strong> capital-actions d'une<br />

société, somme égale au capital versé à ce moment, relativement à la catégorie<br />

d'actions <strong>du</strong> capital-actions de la société à laquelle appartient c<strong>et</strong>te action <strong>et</strong> divisé<br />

par le nombre des actions émises de c<strong>et</strong>te catégorie qui sont en circulation à ce<br />

moment;<br />

Le capital versé se calcule à une date donnée.<br />

Le capital versé peut donc varier d'une date donnée à une autre. Essentiellement,<br />

deux événements peuvent amener une variation au calcul <strong>du</strong> capital versé :<br />

1. Une nouvelle émission d’actions;<br />

2. Un rachat d’actions.<br />

Le capital versé se calcule par catégorie d’actions.<br />

Nous devons d'abord calculer le capital versé de la catégorie d'actions à la date donnée <strong>et</strong><br />

par la suite en faire la division par le nombre d'actions en circulation pour obtenir le<br />

capital versé d'une action de c<strong>et</strong>te catégorie.<br />

Le capital versé appartient à la société pour chacune des catégories d’actions.<br />

Le PBR appartient à l’actionnaire selon le prix payé pour les actions.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 3<br />

3


4<br />

En règle générale, le capital versé est égal au montant crédité au poste capital-actions<br />

de la société par actions ém<strong>et</strong>trice :<br />

C’est donc dire que le point de départ pour calculer le capital versé fiscal est le capital<br />

versé légal. De plus, des ajustements (il s’agit toujours de ré<strong>du</strong>ction) au capital versé<br />

d'une catégorie d'actions doivent parfois être effectués selon des dispositions spéciales de<br />

la Loi de l'impôt sur le revenu. Ces ré<strong>du</strong>ctions essentielles au calcul <strong>du</strong> capital versé<br />

fiscal seront étudiées en détail aux suj<strong>et</strong>s 2, 3 <strong>et</strong> 4.<br />

Capital versé légal<br />

Moins :<br />

Ajustements fiscaux<br />

Capital versé fiscal<br />

La juste valeur marchande de<br />

la contrepartie reçue par la<br />

société en échange de<br />

l’émission des actions pour<br />

lesquelles on détermine le CV.<br />

4 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Exercice 1-1 : Calcul <strong>du</strong> CV <strong>et</strong> <strong>du</strong> PBR<br />

Monsieur X procède à la constitution de la société Gesco. Monsieur X souscrit à 1 000<br />

actions de catégorie "A" pour un montant de 1 000 $.<br />

L’année suivante, Madame Soleil achète les 1 000 actions détenues par Monsieur X pour<br />

un montant de 100 000 $. Déterminons le capital versé des actions de catégorie "A" de<br />

même que le prix de base rajusté de ces actions pour chacun des actionnaires.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 1-1<br />

Lors de la souscription des actions<br />

Capital versé des actions catégorie "A" lorsque la date donnée est n'importe<br />

quelle date avant la deuxième émission d'actions "A".<br />

1 000 A<br />

CV : 1 000<br />

PBR : 1 000<br />

JVM : 1 000<br />

Capital versé total des actions catégorie "A" 1 000 $<br />

Nombre d'actions catégorie "A" en circulation à c<strong>et</strong>te date 1 000<br />

Capital versé d'une action "A" 1 $<br />

Prix de base rajusté total des actions "A" pour Monsieur X 1 000 $<br />

Monsieur X<br />

Gesco<br />

Lors de la vente des actions à Madame Soleil pour 100 000 $<br />

Capital versé des actions catégorie "A" lorsque la date donnée est n'importe<br />

quelle date avant la deuxième émission d'actions "A".<br />

Capital versé total des actions catégorie "A" 1 000 $<br />

Nombre d'actions catégorie "A" en circulation à c<strong>et</strong>te date 1 000<br />

Capital versé d'une action "A" 1 $<br />

Prix de base rajusté total des actions "A" pour Madame Soleil 100 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 5<br />

5


6<br />

1 000 A<br />

CV : 1 000<br />

PBR : 1 000<br />

JVM : 1 000<br />

Monsieur X Madame Soleil<br />

Gesco<br />

Il est important de remarquer l’impact sur le CV <strong>et</strong> le PBR de c<strong>et</strong>te transaction.<br />

CV : Aucun changement puisque la transaction implique seulement un changement<br />

d’actionnaire. Aucune nouvelle émission d’actions.<br />

PBR : Le prix de base rajusté de Madame Soleil correspond au prix payé de 100 000 $.<br />

Impact pour Monsieur X?<br />

Gesco<br />

1 000 A<br />

CV : 1 000<br />

PBR : 100 000<br />

JVM : 100 000<br />

Pour Monsieur X.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition de 1 000 actions 100 000 $<br />

Moins : Prix de base rajusté 1 000 actions 1 000 $<br />

Gain en capital 99 000 $<br />

6 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Quels sont vos commentaires sur l’historique possible de ces trois situations?<br />

Situation 1<br />

X<br />

Gesco<br />

Situation 2<br />

X<br />

Gesco<br />

Situation 3<br />

X<br />

Gesco<br />

1 000 A<br />

CV : 1 000<br />

PBR : 1 000<br />

JVM : 1 000<br />

1 000 A<br />

CV : 1 000<br />

PBR : 5 000<br />

JVM : 5 000<br />

1 000 A<br />

CV : 5 000<br />

PBR : 1 000<br />

JVM : 1 000<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 7<br />

7


8<br />

Exercice 1-2 : Calcul technique standard sans artifice relié à la LIR. On m<strong>et</strong> en<br />

parallèle la notion de CV <strong>et</strong> de PBR.<br />

Monsieur Dubé acquiert 1 000 actions catégorie "A" <strong>du</strong> trésor de la société par actions<br />

AMCO inc. au prix de 1 000 $ lors de la formation de la société par actions. Deux ans<br />

plus tard, madame Larivière <strong>et</strong> monsieur Dubé acquièrent chacun 300 actions <strong>du</strong> trésor de<br />

la société par actions AMCO inc. pour 2 000 $ chacun. Déterminons le capital versé des<br />

actions de catégorie "A" de même que le prix de base rajusté de ces actions pour chacun<br />

des actionnaires.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 1-2<br />

1. Capital versé des actions catégorie "A" lorsque la date donnée est n'importe<br />

quelle date avant la deuxième émission d'actions "A".<br />

Capital versé total des actions catégorie "A" 1 000 $<br />

Nombre d'actions catégorie "A" en circulation à c<strong>et</strong>te date 1 000<br />

Capital versé d'une action "A" 1 $<br />

Prix de base rajusté total des actions "A" pour Monsieur Dubé 1 000 $<br />

2. Capital versé des actions catégorie "A" lorsque la date donnée est après la<br />

deuxième émission d'actions "A".<br />

Capital versé total des actions catégorie "A" à c<strong>et</strong>te date donnée<br />

(1 000$ + 2 000$ + 2 000$)<br />

Nombre d'actions catégorie "A" en circulation à c<strong>et</strong>te date<br />

5 000 $<br />

(1 000 + 300 +300) 1 600<br />

Capital versé d'une action "A" 3,13 $<br />

Capital versé des actions de Monsieur Dubé 1 300 x 3,13 $ 4 069 $<br />

Prix de base rajusté total des actions "A" pour Monsieur Dubé 3 000 $<br />

Capital versé des actions de Madame Larivière 300 x 3,13 $ 939<br />

Prix de base rajusté total des actions "A" pour Madame Larivière 2 000 $<br />

8 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin<br />

Dilution <strong>du</strong><br />

CV


Note importante. À la lecture de c<strong>et</strong> exemple, vous pouvez constater que la notion de<br />

capital versé <strong>et</strong> la notion de prix de base rajusté sont deux concepts différents.<br />

Le capital versé n'est pas une notion rattachée à l'actionnaire comme le PBR. Le capital<br />

versé est relié à la catégorie d'actions <strong>et</strong> se calcule à un moment donné. Ce calcul tient<br />

compte de la totalité <strong>du</strong> capital payé à la société par actions pour les actions émises de<br />

c<strong>et</strong>te catégorie sans égard aux personnes qui ont ach<strong>et</strong>é les dites actions. Donc le CV<br />

unitaire est le même pour tous les actionnaires d'une même catégorie d'actions. Ce qui<br />

n'est pas le cas <strong>du</strong> PBR.<br />

Ce montant de capital versé ainsi calculé détermine la somme que l'actionnaire peut<br />

recevoir sans imposition. Tout excédent versé par la société par actions en contrepartie<br />

de ces actions pourrait être imposé à titre de dividende réputé.<br />

Dans l'exemple précédent, si monsieur Dubé vend 500 actions "A" au prix de 1 500 $ à<br />

monsieur Y, quels sont les impacts fiscaux pour les trois actionnaires?<br />

Pour Monsieur Dubé.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition de 500 actions 1 500,00 $<br />

Moins : Prix de base rajusté 3 000 $ x 500/1 300 = 1 153,85 $<br />

Gain en capital 346,15 $<br />

Capital versé des actions de Monsieur Dubé (800 x 3,13 $) 2 504,00 $<br />

PBR des actions restantes (3 000 - 1 153,85)= 1 846,15 $<br />

Pour Madame Larivière.<br />

Pas de changement.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 9<br />

9


10<br />

Pour Monsieur Y.<br />

Prix de base rajusté des 500 actions "A" acquises de Monsieur Dubé 1 500,00 $<br />

Capital versé des actions de Monsieur Y (500 x 3,13 $) 1 565,00 $<br />

Le capital versé d'une catégorie d'actions n'est pas influencé par des transactions<br />

entre actionnaires. Il est donc très important de bien distinguer la notion de capital<br />

versé des actions de celle <strong>du</strong> prix de base rajusté des actions. Le capital versé sert à<br />

déterminer s'il y a dividende réputé lorsque l'article 84 s'applique, alors que le prix de<br />

base rajusté d'un bien fait partie <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> gain ou de la perte en capital lors de la<br />

disposition d'un bien en immobilisation.<br />

Point de vue légal :<br />

Selon que la société est constituée en vertu de la Loi canadienne sur les sociétés par<br />

actions, L.R.C. (1985), ch. C-44 ou la Loi sur les sociétés par actions <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, le<br />

concept de capital versé légal présentera des différences. En voici un bref résumé :<br />

Régime fédéral Régime provincial<br />

La société ne peut ém<strong>et</strong>tre que des actions La société peut ém<strong>et</strong>tre des actions avec ou<br />

sans valeur nominale;<br />

Une action n’est pas validement émise<br />

tant que la considération pour son<br />

émission n’a pas été totalement payée en<br />

argent, en bien ou en services passés. Un<br />

bill<strong>et</strong> à demande ne se qualifie pas comme<br />

paiement.<br />

Un compte de capital déclaré doit être<br />

maintenu pour chaque catégorie <strong>et</strong> série<br />

d’actions.<br />

sans valeur nominale;<br />

La société peut ém<strong>et</strong>tre des actions non<br />

entièrement payées.<br />

La société tient un compte de capitalactions<br />

émis <strong>et</strong> payé qu’elle subdivise par<br />

catégorie ou série d’actions.<br />

10 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le montant total de l’apport reçu en<br />

contrepartie des actions émises doit être<br />

versé au compte capital déclaré.<br />

Il y a toutefois des exceptions à c<strong>et</strong>te règle<br />

qui perm<strong>et</strong>tent l’émission d’actions ayant<br />

un capital versé inférieur à leur juste valeur<br />

marchande, principalement en cas<br />

d’échange de biens ou d’actions d’une<br />

personne avec laquelle la société a un lien<br />

de dépendance au sens de la LIR. Par.<br />

26(3) de la Loi canadienne sur les sociétés<br />

par actions.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 11<br />

11<br />

La société verse au compte capital-actions<br />

émis <strong>et</strong> payé les montants reçus en<br />

contrepartie des actions qu’elle ém<strong>et</strong>, sans<br />

toutefois dépasser la valeur nominale de<br />

l’action, lorsque des actions à valeur<br />

nominale sont émises. Possibilité de créer<br />

un surplus d’apport.<br />

Il y a toutefois des exceptions à c<strong>et</strong>te règle<br />

lors d’émissions d’actions sans valeur<br />

nominale, lesquelles perm<strong>et</strong>tent l’émission<br />

d’actions ayant un capital-actions émis <strong>et</strong><br />

payé inférieur à leur juste valeur marchande<br />

si les actions sont émises en échange de<br />

biens ou d’actions transférées à la société<br />

par une personne avec laquelle elle a un<br />

lien de dépendance au sens de la Loi sur les<br />

impôts.<br />

Le capital versé légal peut se définir de la façon suivante : La juste valeur<br />

marchande de la contrepartie reçue par la société en échange de l’émission des<br />

actions pour lesquelles on détermine le CV.<br />

Capital versé légal<br />

Moins :<br />

Ajustements fiscaux<br />

Capital versé fiscal<br />

Règle générale :<br />

JVM de la contrepartie……<br />

Exception :<br />

Actions à valeur nominale


12<br />

Reprenons l’exercice 1-1 en y ajoutant une étape.<br />

Exercice 1-3 : Calcul <strong>du</strong> CV <strong>et</strong> <strong>du</strong> PBR<br />

Monsieur X procède à la constitution de la société Gesco. Monsieur X souscrit à 1 000<br />

actions de catégorie "A" pour un montant de 1 000 $.<br />

L’année suivante, Madame Soleil achète les 1 000 actions détenues par Monsieur X pour<br />

un montant de 100 000 $. Déterminons le capital versé des actions de catégorie "A" de<br />

même que le prix de base rajusté de ces actions pour chacun des actionnaires.<br />

Deux ans après l’acquisition des actions de la société Gesco, alors que la JVM de la<br />

société s’établie à 250 000 $, Madame Soleil procède à un remaniement de capital <strong>et</strong> les<br />

1 000 actions de catégorie A sont remplacées par 1 000 actions de catégorie C ayant un<br />

capital versé légal de 250 000 $.<br />

Quel sera le capital versé fiscal après c<strong>et</strong>te transaction?<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 1-3<br />

(Avant le remaniement de capital)<br />

Madame Soleil<br />

1 000 A<br />

CV : 1 000<br />

PBR : 100 000<br />

JVM : 250 000<br />

Gesco<br />

(Suite au remaniement de capital)<br />

Madame Soleil<br />

1 000 C<br />

CV : ???<br />

PBR : 100 000<br />

JVM : 250 000<br />

Gesco<br />

Logiquement, le capital versé après<br />

la transaction devrait s’établir à<br />

combien?<br />

Indice : est-ce que la transaction a<br />

déclenché un impôt?<br />

12 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le point de départ lors de l’émission de nouvelles actions (lors <strong>du</strong> remaniement de<br />

capital) est d’établir le capital versé légal<br />

Capital versé légal : 250 000 $<br />

Moins :<br />

Ajustements fiscaux (249 000 $)<br />

Capital versé fiscal : 1 000 $<br />

Les ré<strong>du</strong>ctions <strong>du</strong> capital versé fiscal<br />

La juste valeur marchande de la<br />

contrepartie reçue par la société en<br />

échange de l’émission des actions<br />

pour lesquelles on détermine le CV.<br />

Les actions A valaient 250 000 $<br />

Il serait illogique d’augmenter le capital versé fiscal de 1 000 $ à<br />

250 000 $ par une simple transaction de remaniement de capital.<br />

À ne pas oublier : le capital versé fiscal correspond au montant<br />

qu’un actionnaire peut sortir libre d’impôt.<br />

Les ajustements (il s’agit toujours de ré<strong>du</strong>ction) au capital versé d'une catégorie d'actions<br />

doivent parfois être effectués selon des dispositions spéciales de la Loi de l'impôt sur le<br />

revenu. Ces ajustements n’ont pas d’équivalents comptables.<br />

Ces dispositions sont principalement :<br />

• Vente d'actions en cas de lien de dépendance, LIR 84.1. (Voir suj<strong>et</strong> 3)<br />

• Transfert de biens d'une personne ou d'une société à une société par actions, LIR<br />

85(2.1). (Voir suj<strong>et</strong> 2)<br />

• Les biens convertibles, LIR 51(3). (Voir suj<strong>et</strong> 4, item 4.1)<br />

• L'échange d'actions, LIR 85.1(2.1). (Voir suj<strong>et</strong> 4, item 4.2)<br />

• Échange d'actions par un actionnaire dans le cadre d'un remaniement de capital, LIR<br />

86(2.1). (Voir suj<strong>et</strong> 4, item 4.3)<br />

• Cas d'une fusion ou d'une unification, LIR 87(3) <strong>et</strong> 87(9). (Voir suj<strong>et</strong> 4, item 4.4)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 13<br />

13


14<br />

Les dividendes réputés<br />

La Loi prévoit des situations où une transaction sur le capital versé des actions pourrait<br />

entraîner la déclaration d'un dividende réputé <strong>du</strong> point de vue fiscal.<br />

Un dividende réputé déclenche les mêmes conséquences <strong>fiscale</strong>s que les dividendes<br />

imposables qui sont issus <strong>du</strong> processus juridique.<br />

Le calcul d'un dividende réputé peut se pro<strong>du</strong>ire dans les circonstances suivantes :<br />

• Augmentation artificielle <strong>du</strong> capital versé. 84(1) (suj<strong>et</strong> 1)<br />

• Distribution de biens de la société par actions lors d'une réorganisation. 84(2)<br />

• Distribution de biens de la société par actions lors d'une liquidation. 84(2)<br />

• Rachat d'actions par la société par actions. 84(3) (suj<strong>et</strong> 1)<br />

• Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé d'une catégorie d'actions. 84(4) (suj<strong>et</strong> 1)<br />

Suj<strong>et</strong> 5<br />

14 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


1.3 Augmentation <strong>du</strong> capital versé – 84(1).<br />

Une société par actions peut rembourser le capital versé d'une action à son actionnaire<br />

sans que ce dernier soit imposé sur ce montant. Il serait donc intéressant pour un<br />

contribuable de voir augmenter artificiellement le capital versé de ses actions <strong>et</strong> de ce<br />

fait, bénéficier de remboursements exempts d'impôts.<br />

Une augmentation non légitime <strong>du</strong> capital versé perm<strong>et</strong>trait de convertir <strong>du</strong> dividende en<br />

quelque chose d’autre, soit un r<strong>et</strong>our de capital libre d’impôt, soit un gain en capital. Le<br />

paragraphe 84(1) prévoit des règles à l'eff<strong>et</strong> que toute augmentation artificielle <strong>du</strong> capital<br />

versé se tra<strong>du</strong>ira par un dividende réputé entre les mains des détenteurs des actions pour<br />

lesquelles le capital versé aura augmenté artificiellement.<br />

Quand avons-nous une augmentation artificielle <strong>du</strong> capital versé ?<br />

Lorsque le capital versé (CV) légal des actions d’une société a été augmenté<br />

autrement que par :<br />

• Le paiement d’un dividende en actions. 84(1)a)<br />

(Puisque l’actionnaire s’impose sur le dividende reçu)<br />

• Une opération qui augmente la valeur de son actif diminué de son passif avec une<br />

variation correspondante <strong>du</strong> CV total des actions de la société. 84(1)b)(i)<br />

Exemple : Un particulier transfère à une société par actions un terrain ayant une<br />

juste valeur marchande de 500 000 $. Il reçoit en contrepartie des actions ayant<br />

un capital versé légal de 750 000 $.<br />

Augmentation de l’actif n<strong>et</strong> 500 000 $ / Augmentation <strong>du</strong> capital versé 750 000 $<br />

Augmentation artificielle de 250 000 $<br />

• Une opération qui a diminué son passif après soustraction de la valeur de l’actif<br />

avec une variation correspondante <strong>du</strong> CV total des actions de la société.<br />

84(1)b)(ii)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 15<br />

15


16<br />

• Un transfert <strong>du</strong> CV entre diverses catégories d’actions de sorte que le CV total<br />

demeure inchangé. 84(1)c)<br />

Exemple : Une société par actions a émis 1 000 actions A ayant un capital versé<br />

de 1 000 $ <strong>et</strong> une JVM de 100 000 $. Suite à une conversion d’actions, la société<br />

ém<strong>et</strong> à son actionnaire 1 000 actions C ayant un capital versé de 100 000 $ <strong>et</strong> une<br />

JVM de 100 000 $.<br />

Capital versé avant 1 000 $/ Capital versé après 100 000 $<br />

Augmentation artificielle de 99 000 $<br />

• La conversion de surplus d’apport en CV <strong>et</strong> cela selon certaines conditions.<br />

84(1)c.3)<br />

16 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Qu’arrive-t-il lorsque nous avons une augmentation artificielle <strong>du</strong> cv ?<br />

Cela entraîne un dividende réputé qui est égal à l’augmentation artificielle ainsi<br />

déterminé.<br />

Le dividende est réputé versé sur toutes les actions de la catégorie particulière<br />

concernée; chaque actionnaire sera réputé avoir reçu un tel dividende<br />

proportionnellement au nombre d’actions de c<strong>et</strong>te catégorie qu’il détient<br />

immédiatement après l’opération.<br />

Le dividende réputé selon 84(1) :<br />

- Calculer sur l’ensemble des actions d’une catégorie.<br />

- Tous les actionnaires qui détiennent ses actions auront un<br />

dividende réputé à inclure même s’ils ne participent pas à la<br />

transaction.<br />

- Le dividende réputé augmente le PBR des actions détenues afin<br />

d’éviter la double imposition.<br />

Comment se calcule le dividende réputé ?<br />

Montant de l'augmentation <strong>du</strong> capital versé<br />

Moins : l’augmentation de l’actif n<strong>et</strong> de la société;<br />

ou la diminution <strong>du</strong> passif n<strong>et</strong> de la société;<br />

ou la diminution <strong>du</strong> CV d’une autre catégorie.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 17<br />

17


18<br />

L’exemple qui suit est très théorique.<br />

Ex. : Si un indivi<strong>du</strong> transfère un terrain ayant une valeur de 50 000 $ à une société en<br />

échange d’actions de la société ayant un capital versé de 75 000 $, la société sera réputée<br />

avoir versé un dividende de 25 000 $ [84(1)b) <strong>et</strong> d)].<br />

Lors de c<strong>et</strong>te transaction, il y a eu une émission d’actions, donc une augmentation <strong>du</strong> CV.<br />

Il faut alors se demander si c<strong>et</strong>te augmentation est artificielle :<br />

Augmentation <strong>du</strong> CV > Augmentation de l’actif n<strong>et</strong><br />

75 000 $ 50 000 $<br />

L’excédent de 25 000 $ correspond à une augmentation artificielle <strong>du</strong> capital versé, donc<br />

un dividende réputé de 25 000 $.<br />

L’exemple demeure théorique puisque si nous respectons la définition <strong>du</strong> capital versé<br />

(c’est-à dire que le CV doit correspondre à la juste valeur marchande de la contrepartie<br />

reçue par la société en échange de l’émission des actions) il n’y aura pas d’écart entre<br />

l’augmentation <strong>du</strong> CV <strong>et</strong> l’augmentation n<strong>et</strong> de l’actif de la société. En pratique, on ne<br />

r<strong>et</strong>rouve ce problème que lorsqu’il y a une erreur sur l’évaluation de la contrepartie reçue<br />

par la société en échange de l’émission d’actions.<br />

Il est important de noter que l’alinéa 53(1)b) LIR prévoit un ajout au prix de base rajusté<br />

des actions d’un montant égal au dividende réputé, puisque ce montant représente<br />

désormais des dollars après impôt. Ceci évitera la double imposition.<br />

18 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Exercice 1-4 : Situation d’application de 84(1). Exercice très important à<br />

comprendre.<br />

Situation où le capital versé d'une catégorie d'actions d'une société par actions<br />

augmente sans augmentation correspondante de l'actif n<strong>et</strong> de la société par actions<br />

ém<strong>et</strong>trice.<br />

Mesdames Tremblay <strong>et</strong> Lefebvre détiennent chacune 100 actions catégorie "B" de la<br />

société par actions L<strong>et</strong>remb inc. Elles ont payé ces actions 5 000 $ chacune lors de la<br />

constitution en l'an 1.<br />

Huit ans plus tard, en l'an 9, Mme Lefebvre transfère un terrain ayant une valeur<br />

marchande de 40 000 $, selon une évaluation par un bureau d'évaluateur, à la société par<br />

actions L<strong>et</strong>remb inc. en échange d'une contrepartie constituée de 150 actions de catégorie<br />

"B" ayant un capital versé <strong>et</strong> une juste valeur marchande de 40 000 $. Le prix de base<br />

rajusté de ce terrain pour madame Lefebvre était de 20 000 $.<br />

Deux ans plus tard, en l'an 11, lors d'une vérification par l’ARC, les évaluateurs <strong>du</strong><br />

ministère ont établi la juste valeur marchande <strong>du</strong> terrain à 30 000 $. Mme Lefebvre a<br />

contesté c<strong>et</strong>te décision en cour <strong>et</strong> le juge a donné raison au Ministère <strong>et</strong> la valeur<br />

marchande <strong>du</strong> terrain a été établie à 30 000 $.<br />

Quelles sont les conséquences <strong>fiscale</strong>s de ce changement pour mesdames Tremblay<br />

<strong>et</strong> Lefebvre <strong>et</strong> pour la société par actions L<strong>et</strong>remb inc. ?<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 1-4<br />

En l'an 1 :<br />

Le capital versé des actions de catégorie « B » correspond à la juste valeur marchande de<br />

la contrepartie reçue par la société en échange de l’émission des actions, soit 10 000 $.<br />

En l'an 9 :<br />

On ajoute au capital versé des actions de catégorie « B » la juste valeur marchande de la<br />

contrepartie reçue par la société en échange de l’émission des actions, soit 40 000 $.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 19<br />

19


20<br />

En l'an 9, conséquences <strong>fiscale</strong>s pour madame Lefebvre.<br />

En l'an 11 :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition <strong>du</strong> terrain 40 000 $<br />

Moins : Prix de base rajusté <strong>du</strong> terrain -20 000<br />

Gain en capital 20 000 $<br />

Suite à la décision de la cour, la juste valeur marchande <strong>du</strong> terrain est établie à 30 000 $.<br />

On doit diminuer le coût <strong>du</strong> terrain de 10 000 $. Il n’y a pas d’ajustement à apporter au<br />

capital versé des actions de catégorie « B ». C’est pour c<strong>et</strong>te raison que le Ministère <strong>du</strong><br />

revenu va considérer qu'en l'an 9, la transaction a donné lieu à l'application <strong>du</strong> paragraphe<br />

84(1). La valeur marchande <strong>du</strong> terrain étant de 30 000 $ <strong>et</strong> le capital versé des actions<br />

"B" données en contrepartie étant de 40 000 $. Nous avons une situation où<br />

l'augmentation de l'actif n<strong>et</strong> est inférieure à l'augmentation <strong>du</strong> capital versé, donc<br />

dividende réputé.<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé au niveau de la société par actions<br />

Dividende réputé, 84(1) :<br />

Augmentation <strong>du</strong> capital versé des actions de catégorie "B" 40 000 $<br />

Augmentation de l'actif n<strong>et</strong>: JVM <strong>du</strong> terrain -30 000<br />

Dividende réputé pour toute la catégorie d'actions "B" 10 000 $<br />

Note : Le dividende réputé s’applique à toute la catégorie "B"<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Madame Lefebvre<br />

Dividende réputé :<br />

Part <strong>du</strong> dividende de Mme Lefebvre (250/350 x10 000) 7 143 $<br />

20 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


PBR des actions de catégorie "B"<br />

Coût d'acquisition des 150 nouvelles actions 30 000 $<br />

Plus : dividende réputé selon 84(1) [53(1)b)] 7 143<br />

37 143<br />

Plus : PBR des 100 actions détenues avant le transfert <strong>du</strong> terrain 5 000<br />

PBR des 250 actions détenues par Mme Lefebvre 42 143 $<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Madame Tremblay<br />

Dividende réputé :<br />

Part <strong>du</strong> dividende de Mme Tremblay (100/350 x10 000) 2 857 $<br />

PBR des actions de catégorie "B"<br />

PBR des 100 actions détenues avant le dividende réputé 5 000 $<br />

Plus : dividende réputé selon 84(1) [53(1)b)] 2 857<br />

PBR des 100 actions détenues 7 857 $<br />

Sommaire de la situation des actionnaires après les ajustements selon 84(1)<br />

Pour Madame Lefebvre<br />

PBR de ses 250 actions 42 143 $<br />

CV de ses 250 actions 50 000$ / 350 = 142,86$ x 250 = 35 714 $<br />

50 000 $<br />

Pour Madame Tremblay<br />

PBR de ses 100 actions 7 857 $<br />

CV de ses 100 actions 50 000$ / 350 = 142,86$ x 100 = 14 286 $<br />

REMARQUE :<br />

D'un point de vue pratique, Mme Lefebvre devrait refaire sa déclaration de revenus<br />

pour l'an 9 <strong>et</strong> considérer comme pro<strong>du</strong>it de disposition un montant de 30 000 $ au lieu de<br />

40 000 $. Le gain en capital sera ramené à 10 000 $. Comme la transaction originale<br />

était fondée sur une expertise indépendante, je crois que le ministère <strong>du</strong> revenu<br />

accepterait de modifier à la baisse le pro<strong>du</strong>it de disposition de Mme Lefebvre. Cela<br />

évitera une double imposition sur le 10 000 $ de valeur excédentaire.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 21<br />

21


22<br />

COMMENTAIRES À LA SOLUTION<br />

1.<br />

Comme nous l'avons vu dans un cours précédent, lorsqu'un actionnaire transfère un bien<br />

à la société <strong>et</strong> qu'il reçoit une contrepartie supérieure à la JVM <strong>du</strong> bien transféré, il<br />

bénéficie d'un avantage imposable qu'il doit normalement inclure dans son revenu selon<br />

le paragraphe 15(1). Toutefois, il est mentionné, au début <strong>du</strong> paragraphe 15(1), que seule<br />

la partie de l'avantage qui n'est pas considérée comme un dividende selon l'article 84 est<br />

incluse dans le revenu selon le paragraphe 15(1). Dans notre exemple, le montant de<br />

l'avantage de 10 000 $ étant égal au montant <strong>du</strong> dividende réputé selon le paragraphe<br />

84(1), il n'y a aucun avantage imposable selon le paragraphe 15(1). L’objectif <strong>du</strong><br />

législateur n’est pas d’imposer deux fois le même dollar.<br />

2.<br />

Nous pouvons aussi remarquer que le dividende réputé est distribué au prorata<br />

entre tous les actionnaires de la catégorie d'actions en cause. Madame Tremblay qui,<br />

dans les faits, n'a aucunement participé à c<strong>et</strong>te transaction, se voit imposer un dividende<br />

en proportion des actions catégorie "B" qu'elle détient dans la société par actions.<br />

3.<br />

Pour éviter ce genre d'iniquité entre les actionnaires, lors d'une transaction<br />

susceptible de générer un dividende réputé, il serait opportun d'ém<strong>et</strong>tre des actions<br />

d'une catégorie distincte. Dans ce cas, comme il n'y a pas d'autres actionnaires que<br />

celui en cause dans la transaction, tout l'impact se reflète sur ce dernier. L'auteur <strong>du</strong><br />

transfert est imposé sur la totalité <strong>du</strong> dividende réputé <strong>et</strong> le PBR de ses actions de c<strong>et</strong>te<br />

catégorie distincte est augmenté <strong>du</strong> montant de dividende réputé, ce qui évite une double<br />

imposition lors de la disposition des actions.<br />

*****************************<br />

22 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Pour résumer l’application <strong>du</strong> paragraphe 84(1) :<br />

1. Dès qu’il y a une augmentation <strong>du</strong> capital versé d’une catégorie :<br />

Est-ce qu’il y a une augmentation artificielle?<br />

2. Dividende réputé si :<br />

Augmentation <strong>du</strong> CV est supérieure à :<br />

-Augmentation de l’actif n<strong>et</strong>;<br />

-Diminution <strong>du</strong> passif n<strong>et</strong> de la société;<br />

-Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV d’une autre catégorie.<br />

Impacts ?<br />

1. Tous les actionnaires détenant des actions de c<strong>et</strong>te catégorie auront<br />

un dividende réputé selon le nombre d’actions détenues.<br />

2. Le dividende réputé augmente le PBR des actions détenues.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 23<br />

23


24<br />

1.4 Dividende réputé lors <strong>du</strong> rachat, de l'acquisition ou de<br />

l'annulation des actions - 84(3).<br />

Règle générale :<br />

Lorsqu'une société par actions rachète, acquiert ou annule des actions de son propre<br />

capital-actions, elle est réputée avoir payé un dividende égal à la différence entre le<br />

montant payé <strong>et</strong> le capital versé des actions en cause.<br />

Tous ces termes (rachète, acquiert, annule) implique un rachat d’actions selon 84(3).<br />

Le paragraphe 84(3) ne s’applique pas si :<br />

- le paragraphe 84(1) s’applique. C’est-à-dire s’il y a un rachat d’actions<br />

<strong>et</strong> que la contrepartie à ce rachat comprend en totalité ou en partie des<br />

nouvelles actions émises. En pratique, c<strong>et</strong> événement est très rare.<br />

- lorsque le rachat est fait par une société publique. Ceci donnera lieu à<br />

un gain ou une perte en capital.<br />

Lors d’un rachat d’actions, le paragraphe 84(9) prévoit qu'il y a aussi disposition<br />

d'actions.<br />

Donc, lors d’un rachat, il faut prévoir 2 étapes :<br />

- Étape 1 : Calcul <strong>du</strong> dividende réputé<br />

- Étape 2 : Calcul <strong>du</strong> gain ou de la perte en capital<br />

24 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Étape 1 : Calcul <strong>du</strong> dividende réputé lors d’un rachat<br />

Montant versé : (correspond à la somme versée + CV des actions reçues)<br />

Moins :<br />

CV : (correspond au CV fiscal des actions qui sont rach<strong>et</strong>ées)<br />

Dividende réputé (DR)<br />

Le montant versé est égal au total de l'argent payé plus le capital versé des actions<br />

émises, s'il y a lieu. Pour les fins <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> dividende réputé, les actions ainsi<br />

rach<strong>et</strong>ées sont considérées faire partie d'une catégorie distincte d'actions. C’est-à-dire<br />

que seul l’actionnaire faisant l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat de ses actions est réputé recevoir un<br />

dividende.<br />

Étape 2 : Calcul <strong>du</strong> gain en capital<br />

PD = (JVM de la contrepartie reçue moins DR selon 84(3))<br />

PBR = (prix de base rajusté des actions rach<strong>et</strong>ées)<br />

Gain ou perte en capital<br />

Le pro<strong>du</strong>it de disposition sera égal à la juste valeur marchande de la contrepartie<br />

reçue moins le dividende réputé déterminé par l'application de 84(3).<br />

Exercice 1-5 : Rachat de base<br />

1 000 A<br />

CV : 1 000<br />

PBR : 100 000<br />

JVM : 100 000<br />

Monsieur Pagé<br />

Gesco<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 25<br />

25


26<br />

Déterminer les conséquences <strong>fiscale</strong>s si la société Gesco rachète la totalité des actions<br />

pour 100 000 $ en argent.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 1-5<br />

Étape 1<br />

Dividende réputé, 84(3) :<br />

Montant reçu 100 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé -1 000<br />

Dividende réputé selon 84 (3) 99 000 $<br />

Étape 2<br />

Calcul <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition :<br />

Montant reçu 100 000 $<br />

Moins : Dividende réputé selon 84(3) -99 000<br />

1 000<br />

Moins : Prix de base rajusté -100 000<br />

Gain/Perte en capital (99 000) $<br />

Logiquement, Monsieur Pagé avait un CV de 1 000 $, il pouvait encaisser 1 000 $<br />

libre d’impôt. En encaissant 100 000 $, il est normal de conclure que Monsieur aura<br />

un dividende réputé de 99 000 $. Par ailleurs, puisque son PBR était de 100 000 $,<br />

cela déclenchera également une perte en capital de 99 000 $.<br />

Exercice 1-6 : Basé sur l’exercice 1-4.<br />

Madame Lefebvre détient 250 actions "B" qui ont un PBR de 42 143 $. Madame<br />

Tremblay détenait 100 actions "B" qui avaient un PBR de 7 857 $. Pour une raison<br />

qu'elle seule connaît, elle a ven<strong>du</strong> ses actions à monsieur Beaugris au prix de 5 000 $ au<br />

début de l'an 12. Aux livres de la société par actions L<strong>et</strong>remb inc. la catégorie "B"<br />

présente un capital versé de 50 000 $, soit 10 000 $ lors de la formation de la société <strong>et</strong><br />

40 000 $ lors de l'achat <strong>du</strong> terrain, pour 350 actions en circulation.<br />

26 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Nous avons donc maintenant deux actionnaires qui sont madame Lefebvre <strong>et</strong> monsieur<br />

Beaugris. Après discussion, les deux actionnaires s'entendent pour que chacun deux<br />

détienne 50% des actions de la société par actions pour qu'à l'avenir les deux participent à<br />

part égale dans la plus-value de la société par actions. Comme il est stipulé aux statuts de<br />

modifications de la société par actions, les actions catégorie "B" sont rach<strong>et</strong>ables par la<br />

société par actions. Il est donc enten<strong>du</strong> de rach<strong>et</strong>er à la juste valeur marchande 150<br />

actions "B" détenues par madame Lefebvre.<br />

La juste valeur marchande de la société par actions est établie par une firme d'évaluation<br />

au montant de 80 000 $. Les 150 actions "B" de madame Lefebvre sont donc rach<strong>et</strong>ées<br />

pour un prix de 34 286 $ soit (150/350 x 80 000 $).<br />

On demande :<br />

Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> rachat d’actions.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 1-6<br />

Quelles seraient les autres options à<br />

c<strong>et</strong>te transaction?<br />

1.Émission de 150 B à M. Beauvais<br />

2.Vente de 75 actions B à M. Beauvais<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé au niveau de la société par actions<br />

Dividende réputé, 84(3) :<br />

Montant reçu (150/350 x 80 000 $) 34 286 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé (150/350 x 50 000 $) -21 429<br />

Dividende réputé 12 857 $<br />

Comme il a été mentionné précédemment, les actions rach<strong>et</strong>ées sont considérées comme<br />

faisant partie d'une catégorie spécifique d'actions. Le dividende réputé est ensuite<br />

partagé entre les actionnaires qui ont été affectés par ce rachat d'actions. Contrairement<br />

au dividende réputé en vertu <strong>du</strong> paragraphe 84(1), le dividende provenant <strong>du</strong> rachat<br />

d’actions n'affecte donc pas tous les détenteurs d'actions catégorie "B" mais seulement<br />

ceux qui ont été parties à la transaction.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 27<br />

27


28<br />

Partage entre les actionnaires <strong>du</strong> dividende réputé<br />

Mme Lefebvre étant la seule actionnaire affectée par la transaction<br />

elle recevra la totalité <strong>du</strong> dividende réputé.<br />

Part de Mme Lefebvre (150/150 x 12 857 $) 12 857 $<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Madame Lefebvre<br />

Dividende à inclure dans sa déclaration d'impôt 12 857 $<br />

Majoration : 25 % x 12 857 = 3 214<br />

Dividende à inclure dans sa déclaration d'impôt 16 071 $<br />

Calcul <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition :<br />

Montant reçu (150/150 x 34 286 $) 34 286 $<br />

Moins : Dividende réputé selon 84(3) -12 857<br />

21 429<br />

Moins : Prix de base rajusté (150/250 x 42 143 $) -25 286<br />

Perte en capital (acceptée car 40(3.6) ne s'applique pas) 3 857 $<br />

Prix de base rajusté des actions restantes de madame Lefebvre 16 857 $<br />

******************************************<br />

Rachat d’actions contre une contrepartie en argent :<br />

- Application simple<br />

- Application dans la majorité des cas<br />

Rachat d’actions contre une contrepartie en argent <strong>et</strong> des actions :<br />

- Rare en pratique<br />

- Application complexe considérant l’application de 84(1).<br />

28 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


1.5 Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé d'une société par actions - 84(4).<br />

Le paragraphe 84(4) traite d'une transaction par laquelle une société par actions (autre<br />

qu’une société publique, situation prévue à 84(4.1)) diminue son capital versé relatif<br />

à une ou plusieurs catégories d'actions sans procéder à un rachat, une acquisition ou<br />

une annulation d'actions. C<strong>et</strong>te opération est avant tout de nature juridique <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> à<br />

la société de libérer des liquidités libres d’impôt en faveur de ses actionnaires.<br />

Par ailleurs, il faudra calculer un dividende réputé lorsque le montant versé aux<br />

actionnaires excède la diminution <strong>du</strong> capital versé. Cela sera possible lorsque le capital<br />

versé légal est différent <strong>du</strong> capital versé fiscal. Nous verrons plus loin que certaines<br />

dispositions de la LIR vont ré<strong>du</strong>ire le capital versé fiscal sans que cela n’affecte le capital<br />

versé légal. Donc, si nous avons un capital versé légal de 500 000 $ <strong>et</strong> que <strong>du</strong> point de<br />

vue fiscal, il est de 10 000 $, une diminution <strong>du</strong> capital versé de 499 000 $ donnerait lieu<br />

à un dividende réputé de 489 000 $.<br />

Le dividende serait calculé sur la catégorie d'actions <strong>et</strong> par la suite chaque actionnaire<br />

serait imposé au prorata des actions détenues sur le total des actions de c<strong>et</strong>te catégorie.<br />

Exemple avec la donnée précédente d'une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé de 499 000 $<br />

Capital versé légal 499 000<br />

Caisse 499 000<br />

D’un point de vue fiscal, le capital versé de c<strong>et</strong>te catégorie est de 10 000 $. Donc même<br />

si tout semble légalement correct, c’est à partir <strong>du</strong> capital versé fiscal que le dividende<br />

réputé sera déterminé.<br />

• L'avantage de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé prévu à 84(4) est de rem<strong>et</strong>tre à<br />

l'actionnaire une partie de son capital investi lors de l'émission d'actions sans impact<br />

fiscal <strong>et</strong> sans diminuer son nombre d'actions détenues.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 29<br />

29


30<br />

Impacts de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé<br />

- pas de disposition de biens pour l'actionnaire;<br />

- diminution le prix de base rajusté de ses actions de la catégorie visée.<br />

Exercice 1-7 : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé.<br />

C<strong>et</strong> exercice va démontrer l'avantage pour un actionnaire de société par actions privée à<br />

procéder à une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé par l'application <strong>du</strong> paragraphe 84(4) plutôt que<br />

de procéder à un rachat d'actions ou à la déclaration d'un dividende.<br />

Monsieur Lapointe possède 1 000 actions "A" de la société par actions K Ltée, une<br />

société par actions privée. Le capital versé des actions "A" est de 300 000$ <strong>et</strong> la juste<br />

valeur marchande des actions est de 800 000 $. Le prix de base rajusté des actions "A"<br />

de Monsieur Lapointe est égal au capital versé. Il a besoin de 260 000 $ de liquidité pour<br />

un autre proj<strong>et</strong> personnel.<br />

ON DEMANDE :<br />

1. Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s d'une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé.<br />

2. Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s d'un rachat d'actions.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 1-7<br />

1. Conséquences <strong>fiscale</strong>s d'une diminution <strong>du</strong> capital versé.<br />

Exemple d'une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé de 260 000 $ pour le porter à 40 000 $.<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé selon 84(4) :<br />

Montant reçu 260 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé (300 000 $ - 40 000 $) -260 000<br />

Dividende réputé Nil $<br />

Calcul <strong>du</strong> prix de base rajusté des actions :<br />

Prix de base rajusté avant la diminution 300 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé qui n'est pas un dividende réputé<br />

53(2)a)(ii) -260 000<br />

Prix de base rajusté après la diminution 40 000 $<br />

30 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2. Conséquences <strong>fiscale</strong>s d'un rachat de 325 actions à 800 $.<br />

Le rachat doit se faire à la JVM. 260 000 $ / 800 $ par action = 325 actions.<br />

L'écriture comptable normale serait :<br />

Capital versé catégorie "A" (325/1 000 x 300 000 $) 97 500<br />

Bénéfices non répartis 162 500<br />

Caisse 260 000<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé selon 84(3) :<br />

Montant reçu 260 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé (325/1 000 x 300 000 $) -97 500<br />

Dividende réputé 162 500 $<br />

Comme il a été mentionné précédemment, les actions rach<strong>et</strong>ées sont considérées comme<br />

faisant partie d'une catégorie spécifique d'actions. Le dividende réputé est ensuite<br />

partagé entre les actionnaires qui ont été affectés par ce rachat d'actions. Dans notre<br />

exemple un seul actionnaire.<br />

Calcul <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition :<br />

Montant reçu 260 000 $<br />

Moins : Dividende réputé selon 84(3) -162 500<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 97 500<br />

Moins : Prix de base rajusté (325/1 000 x 300 000 $) -97 500<br />

Gain ou perte en capital 0 $<br />

Prix de base rajusté des 675 actions restantes de monsieur Lapointe 202 500 $<br />

• Il est donc n<strong>et</strong>tement plus avantageux de procéder à une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital<br />

versé au lieu d'un rachat d'actions. Dans ce premier cas, il n'y a pas de<br />

dividende.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 31<br />

31


32<br />

Situation pour discussion.<br />

Monsieur Leblanc détient 100 % des actions ordinaires de la société M inc. Les actions<br />

se qualifient au titre d’actions admissibles de p<strong>et</strong>ites entreprises (AAPE). La juste valeur<br />

marchande des actions est de 2 000 000 $. Le capital versé légal <strong>et</strong> fiscal est de<br />

750 000 $. Le prix de base rajusté des actions de monsieur Leblanc est de zéro car il a<br />

déjà été ré<strong>du</strong>it par des éléments de 53(2). Monsieur Leblanc n’a jamais utilisé son<br />

exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital, son compte de PNCP est à zéro <strong>et</strong> il n’a jamais subit<br />

de perte au titre d’un placement d’entreprise.<br />

Suggérez une <strong>planification</strong> à monsieur Leblanc pour bénéficier de son exonération à vie<br />

sur le gain en capital.<br />

******************************************<br />

84(4.1) Cas d'une société par actions publique.<br />

• Règle : Toute somme versée à un actionnaire, après le 10 avril 1978 autrement que<br />

lors <strong>du</strong> rachat, de l'acquisition, de l'annulation [84(3)], de la liquidation [84(2], ou<br />

d'une réorganisation de capital [86] est un dividende.<br />

Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé par une société publique 84(4.1) LIR. Dans c<strong>et</strong>te situation, il<br />

y aurait un dividende réputé égal à la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé <strong>et</strong> l’actionnaire doit<br />

s’imposer sur la partie <strong>du</strong> dividende qui lui est attribué en proportion des actions<br />

détenues. Il s’agit ici d’une exception à la règle générale vu précédemment. 84(4.1) ne<br />

s’applique pas lorsque 84(3), rachat, 84(2), liquidation ou 86, réorganisation s’appliquent.<br />

32 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Sommaire de l’article 84 : Situations où 84 s’applique.<br />

84(1)<br />

84(2)<br />

Suj<strong>et</strong> 5<br />

84(3)<br />

84(4)<br />

84(4.1)<br />

Augmentation artificielle <strong>du</strong> capital versé.<br />

Distribution <strong>du</strong> capital versé, dans le cadre d’une liquidation selon 88(1),<br />

Distribution <strong>du</strong> capital versé, dans le cadre d’une réorganisation selon 86,<br />

Distribution <strong>du</strong> capital versé, dans le cadre d’une liquidation avec dissolution de<br />

la société par actions selon 88(2).<br />

Rachat, acquisition ou annulation d’actions autrement que selon 84(2). Ne<br />

s’applique pas si la société rachète ses actions sur le marché libre. Les actions<br />

rach<strong>et</strong>ées constituent une catégorie distincte.<br />

Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé de société.<br />

Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé de société publique. Le résultat est un dividende<br />

pour le plein montant <strong>du</strong> paiement (sauf exceptions).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 1 33<br />

33


34<br />

34 Suj<strong>et</strong> 1 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


TRANSFERT D’UN BIEN PAR UN ACTIONNAIRE<br />

À UNE SOCIÉTÉ CANADIENNE IMPOSABLE<br />

Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

ARTICLE 85<br />

SUJET 2<br />

2.1 Notions générales préalables.<br />

2.2 Conditions d'application.<br />

2.3 PBR de la contrepartie pour l'auteur <strong>du</strong> transfert (Le vendeur).<br />

2.4 Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé en vertu de 85(2.1).<br />

2.5 Exigences <strong>du</strong> choix de l'article 85.<br />

2.6 Avantages accordés à d'autres actionnaires.<br />

2.7 JVM <strong>et</strong> clause de rajustement <strong>du</strong> prix.<br />

2.8 Notion de double imposition.<br />

2.9 Formulaire T2057.<br />

2.10 La «cristallisation».<br />

2.11 Limitation sur les pertes résultant <strong>du</strong> transfert d’un bien entres personnes<br />

affiliées.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 35<br />

35


36<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 2 :<br />

Ce suj<strong>et</strong> traite <strong>du</strong> transfert de biens à une société par actions, sans incidence <strong>fiscale</strong><br />

immédiate. Dans le jargon fiscal c’est ce qu’on appelle un « Roulement ». L'article 85<br />

est une disposition très importante de la Loi de l'impôt sur le revenu. C’est un « Super<br />

roulement » dans le sens qu’il est très flexible <strong>et</strong> qu’il peut s’appliquer à plusieurs<br />

situations. Il est souvent utilisé lors de <strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong> ou dans le cadre de la<br />

réorganisation des sociétés. Nous réaliserons pleinement son importance lorsque nous<br />

progresserons dans le calendrier de ce cours.<br />

Lors de l’étude de ce suj<strong>et</strong> nous verrons quels sont les biens qui peuvent être transférés à<br />

une société par actions, sans incidence <strong>fiscale</strong> immédiate, par un particulier ou par une<br />

autre société par actions. Nous étudierons les techniques d'application de l'article 85, de<br />

même que les restrictions <strong>et</strong> les conséquences tant pour le cédant (vendeur) que pour le<br />

cessionnaire (l'acquéreur) des biens. Des dispositions semblables s'appliquent<br />

lorsqu'une société de personne transfère des biens à une société par actions, ces règles<br />

seront analysées au suj<strong>et</strong> 10.<br />

Certaines notions déjà étudiées dans les cours précédents nous serviront dans ce suj<strong>et</strong>. Ce<br />

sont les notions de gain <strong>et</strong> de perte en capital, le coût indiqué d'un bien, la perte finale<br />

<strong>et</strong> la récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement. À ce stade-ci, il est<br />

indispensable que vous révisiez ces notions si vous ne les maîtrisez pas.<br />

36 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2.1 Notions générales préalables.<br />

Il arrive dans bien des situations qu'un particulier qui débute en affaires, exploite son<br />

entreprise à titre de propriétaire unique. C<strong>et</strong>te approche est raisonnable lorsque l'on<br />

prévoit des pertes dans les premières années de l'exploitation ou lorsque que l'on r<strong>et</strong>ire<br />

tous les bénéfices de l'exploitation de son entreprise pour assurer le coût de vie <strong>du</strong><br />

propriétaire. Dans ce dernier cas, la constitution en société pas actions n’apporterait aucun<br />

report d’impôts <strong>et</strong> serait donc inutile, en terme fiscal. Par la suite, l'entreprise prend de<br />

l'expansion <strong>et</strong> les revenus deviennent de beaucoup supérieurs aux besoins <strong>du</strong> particulier.<br />

Dans ce cas, il est souvent conseillé par les fiscalistes que le particulier change sa forme<br />

juridique pour exploiter son entreprise. Il devra, à ce moment, constituer une société par<br />

actions <strong>et</strong> transférer à c<strong>et</strong>te société les actifs qui servent à l'exploitation de son entreprise.<br />

Selon la LIR, comme le particulier contrôlera la société par actions, il transigera avec elle<br />

comme une personne ayant un lien de dépendance <strong>et</strong> devra donc vendre ses actifs à la<br />

juste valeur marchande (article 69).<br />

C<strong>et</strong>te transaction (à la JVM) implique normalement, pour le vendeur, la réalisation de<br />

gain en capital, de récupération d’amortissement <strong>et</strong> de revenu lié à la disposition<br />

d’immobilisations admissibles (achalandage). L'article 85 perm<strong>et</strong> dans ce cas de faire le<br />

transfert sans impact fiscal immédiat. Cela ne signifie pas que l'impôt est évité mais cela<br />

perm<strong>et</strong> de différer l'impôt à une date ultérieure. Ce genre de transfert peut se faire d’un<br />

particulier à une société par actions, d'une société de personne à une société par actions <strong>et</strong><br />

d'une société par actions à une autre société par actions.<br />

ROULEMENT. Le mot roulement est le terme utilisé pour désigner ce genre de<br />

transaction. En pratique, on dit : "on va rouler les actifs dans une société par actions".<br />

Cela signifie que le praticien va utiliser les dispositions de l'article 85 pour transférer des<br />

actifs sans incidence <strong>fiscale</strong> immédiate ou avec des incidences ré<strong>du</strong>ites selon la situation<br />

<strong>du</strong> contribuable.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 37<br />

37


38<br />

Exemple<br />

Michel a ach<strong>et</strong>é un terrain il y a 5 ans au coût de 10 000 $. Aujourd’hui, la JVM de ce<br />

terrain est de 40 000 $. Michel aimerait transférer ce terrain dans une société par actions.<br />

Quelles sont les conséquences <strong>fiscale</strong>s reliées à c<strong>et</strong>te transaction?<br />

Terrain<br />

PBR : 10 000 $<br />

JVM : 40 000 $<br />

Michel<br />

Gesco inc.<br />

Le transfert <strong>du</strong> terrain à la société déclenche un gain en capital de 30 000 $.<br />

Toutefois, il est possible de rouler le terrain à la société (choisir volontairement un PD<br />

différent de la JVM).<br />

Logiquement<br />

Au niveau fiscal, quel serait le PD optimal <strong>du</strong> terrain lors de c<strong>et</strong>te transaction?<br />

Quelles seront les caractéristiques <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> bien reçu par Michel?<br />

Michel a transféré un bien valant<br />

40 000 $ à la société. Michel doit<br />

recevoir en r<strong>et</strong>our un bien valant<br />

40 000 $ de la société.<br />

38 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le roulement prévu à l'article 85 ne perm<strong>et</strong> pas au contribuable de vendre le ou les<br />

actifs à un prix inférieur à la juste valeur marchande.<br />

Ce qu'il perm<strong>et</strong> c'est de choisir un prix de vente différent à des fins <strong>fiscale</strong>s. Ce prix de<br />

vente devra se situer entre ce que nous appellerons le plafond qui est la JVM <strong>du</strong> bien<br />

transféré <strong>et</strong> le plancher qui est le coût indiqué <strong>du</strong> bien.<br />

La transaction s’articule donc autour de deux concepts :<br />

1. D’un point de vue économique la transaction s’effectue à la JVM.<br />

2. D’un point de vue fiscal il est possible de choisir un pro<strong>du</strong>it de disposition inférieur à<br />

c<strong>et</strong>te JVM. Ce qui perm<strong>et</strong> de reporter à plus tard l’impact fiscal de la transaction.<br />

Voici un exemple pour analyser de façon sommaire comment peut s'effectuer le<br />

roulement d'une entreprise exploitée par un propriétaire unique dans une société par<br />

actions selon que les dispositions prévues à l'article 85 sont utilisées ou non.<br />

Biens que le particulier vend à la société par actions<br />

Coût JVM<br />

Biens en inventaire 80 000 $ 100 000 $<br />

Terrain 10 000 54 000<br />

Bâtisse (1) 100 000 140 000<br />

Achalandage 40 000<br />

190 000 $ 334 000 $<br />

(1)<br />

Fraction non amortie <strong>du</strong> coût en capital (FNACC) de la bâtisse 85 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 39<br />

39


40<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s<br />

1. S'il y a transfert sans utilisation des dispositions prévues à l'article 85 (sans<br />

roulement) :<br />

Biens en inventaire (100 000 $ - 80 000 $) 20 000 $<br />

Gain en capital imposable. Terrain (54 000 $ - 10 000 $) x 1/2 22 000<br />

Gain en capital imposable. Bâtisse (140 000 $ - 100 000 $) x 1/2 20 000<br />

Gain sur achalandage (0 $ + (40 000 $ x 1/2) 20 000<br />

Récupération de DPA. Bâtisse (100 000 $ - 85 000 $) 15 000<br />

Revenu 97 000 $<br />

2. S'il y a transfert avec utilisation de l'article 85 (roulement) :<br />

PD ou<br />

Somme<br />

Contrepartie reçue<br />

JVM convenue Bill<strong>et</strong> à vue Actions Total<br />

Inventaire 100 000 80 000 80 000 20 000 100 000<br />

Terrain 54 000 10 000 10 000 44 000 54 000<br />

Immeuble 140 000 85 000 85 000 55 000 140 000<br />

Achalandage 40 000 1 1 39 999 40 000<br />

334 000 175 001 175 001 158 999 334 000<br />

La contrepartie totale reçue est quand même de 334 000 $, c'est-à-dire la JVM des biens<br />

dont le particulier a disposés. Elle est composée d'un bill<strong>et</strong> (JVM de 175 001 $) <strong>et</strong><br />

d'actions émises (JVM de 158 999 $) par la société (cessionnaire) qui a acquis l'actif de<br />

l'entreprise exercée par le particulier.<br />

Les sommes convenues en vertu de l'article 85 pour un total de 175 001 $ constituent les<br />

pro<strong>du</strong>its de disposition des divers biens. Il en résulte un gain total de 1 $ découlant de la<br />

disposition de l'achalandage (une règle administrative ne perm<strong>et</strong> pas de choisir une<br />

somme convenue inférieure à 1 $) <strong>et</strong> un montant imposable de 0,50 $. Il n'y a aucun gain<br />

relatif à la disposition de l'inventaire, <strong>du</strong> terrain <strong>et</strong> de la bâtisse. Ce qui est bien sûr le<br />

résultat souhaité (Report d’impôts).<br />

40 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


VOICI DES EXEMPLES DE SITUATIONS où il peut être intéressant d'utiliser les<br />

dispositions de roulement de l'article 85.<br />

• Passer d'une exploitation d'entreprise à titre de propriétaire unique ou comme membre<br />

d'une société de personne à une société par actions afin de profiter de certains<br />

avantages fiscaux <strong>et</strong> juridiques.<br />

• La possibilité de devenir admissible à l'exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital sur<br />

les actions de sociétés exploitant une p<strong>et</strong>ite entreprise. (Actions de SEPE)<br />

• La possibilité de transférer des biens dans une société par actions sans impact fiscal<br />

immédiat.<br />

• La possibilité de procéder à une cristallisation (Voir la section 2-10).<br />

• La possibilité de procéder à un gel successoral (Voir le suj<strong>et</strong> 7).<br />

• La possibilité de transférer des biens entre sociétés liées sans impact fiscal.<br />

• Transférer des biens qui génèrent <strong>du</strong> revenu dans une société par actions qui a des<br />

pertes autres qu'en capital à reporter.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 41<br />

41


42<br />

INCONVÉNIENTS à l'utilisation des dispositions de roulement de l'article 85. Dans<br />

certains cas, les inconvénients peuvent être plus théoriques que réels.<br />

• Possibilité d'une double imposition, soit l'imposition sur le gain lors de la vente des<br />

actifs dans la société par actions <strong>et</strong> sur les actions détenues par l'actionnaire. Dans<br />

presque tous les cas, des instruments propres au concept de l’intégration <strong>fiscale</strong>, tels le<br />

CDC <strong>et</strong> l’IMRTD, annuleront c<strong>et</strong>te double imposition (Voir la section 2.8).<br />

• Dans une société par actions, il y a des frais que l'on ne r<strong>et</strong>rouve pas chez le<br />

propriétaire unique, par exemple : les honoraires supplémentaires comptables, la<br />

préparation de la déclaration <strong>fiscale</strong> de la société, la mise à jour des procès-verbaux,<br />

le rapport annuel au Registraire des entreprises <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

• L'impossibilité pour l'actionnaire d'utiliser les pertes subies par la société par actions<br />

pour ré<strong>du</strong>ire son revenu imposable personnel.<br />

42 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2.2 Conditions d’application<br />

Qui peut utiliser les dispositions de roulement <strong>du</strong> paragraphe 85(1)?<br />

• Pour ce qui est <strong>du</strong> cédant (l'auteur <strong>du</strong> transfert) : Un contribuable, soit un<br />

particulier, une fi<strong>du</strong>cie, une société par actions <strong>et</strong> en vertu de 85(2), une société de<br />

personnes. N.B. : Que le cédant soit résident ou non <strong>du</strong> Canada n'est pas une<br />

condition pour l'application de l'article 85.<br />

• Pour ce qui est <strong>du</strong> cessionnaire (l'acquéreur) : Il doit être une société par actions<br />

canadienne imposable [89(1)a) <strong>et</strong> i)].<br />

• Les sociétés canadiennes exonérées d'impôts ne sont pas admissibles aux<br />

dispositions de roulement. Il serait trop simple de rouler des actifs dans ces sociétés<br />

<strong>et</strong> par la suite voir la société par actions vendre les actifs <strong>et</strong> ainsi réaliser un gain<br />

exempté d’impôts.<br />

Formulaire prescrit.<br />

La question de savoir qui peut se prévaloir <strong>du</strong> roulement est<br />

simple. Du côté <strong>du</strong> cédant, il n’y pas de contrainte, TOUT<br />

contribuable peut utiliser l’article 85. Du côté <strong>du</strong> cessionnaire la<br />

règle est stricte <strong>et</strong> SEULES les sociétés par actions ont accès au<br />

roulement.<br />

Le choix doit être pro<strong>du</strong>it sur un formulaire prescrit par les gouvernements. Au fédéral, il<br />

s'agit <strong>du</strong> formulaire T2057 <strong>et</strong> au provincial <strong>du</strong> formulaire TP-518.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 43<br />

43


44<br />

Biens qui sont admissibles au roulement de 85 [85(1.1)].<br />

• Une immobilisation, tel que définit à l'article 54, sauf un terrain ou un bâtiment, un<br />

droit sur un tel bien ou une option sur un tel bien dont une personne non résidante<br />

est propriétaire. [85(1.1)a)]<br />

• Une immobilisation admissible (IA). [85(1.1)e)]<br />

• Un bien à porter à l’inventaire sauf des biens immeubles. Les droits <strong>et</strong> les options<br />

sur ces biens sont aussi exclus lorsque biens en inventaire. [85(1.1)f)]<br />

Biens non admissibles au roulement de l'article 85.<br />

• Les comptes clients (débiteurs) lorsque le choix de l'article 22 a été utilisé. N.B. : Il<br />

est généralement plus avantageux de faire le choix de l'article 22 (formulaire T2022)<br />

pour les comptes à recevoir plutôt que d'utiliser le choix de l'article 85.<br />

• L’encaisse <strong>et</strong> les frais payés d'avance.<br />

• Les immeubles détenus par un non-résident.<br />

• Les immeubles détenus comme bien en inventaire.<br />

Essentiellement, le roulement prévu à l’article 85 remplit ses<br />

« promesses » (de reporter l’impôt) en perm<strong>et</strong>tant de transférer toute<br />

la gamme de biens possédant un potentiel de gain/revenu.<br />

L’exclusion des frais payés d’avance ou de l’encaisse est bien sûr<br />

sans conséquence puisque sans aucun potentiel de gain/revenu.<br />

44 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Conséquences <strong>fiscale</strong>s sur les débiteurs <strong>du</strong> choix de l’article 22 :<br />

• Le cédant doit ajouter, à son revenu de l’année <strong>du</strong> transfert, le montant de la provision<br />

pour créances douteuses de l’année précédente. Par contre, toute perte résultat de la<br />

disposition des débiteurs est dé<strong>du</strong>ctible dans le calcul de son revenu pour l’année.<br />

• Le cessionnaire doit ajouter, à son revenu de l’année <strong>du</strong> transfert, un montant égal à<br />

celui dé<strong>du</strong>it par le cédant. Les débiteurs acquis sont réputés avoir été inclus dans son<br />

revenu <strong>et</strong> le cessionnaire peut réclamer une provision pour créances douteuses à<br />

l’égard de ceux-ci.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s sur les débiteurs <strong>du</strong> choix selon l’article 85 :<br />

• Le cédant doit ajouter, à son revenu de l’année <strong>du</strong> transfert, le montant de la provision<br />

pour créances douteuses de l’année précédente. La perte est une perte en capital.<br />

• Pour le cessionnaire le gain ou la perte réalisée lors de l’encaissement des débiteurs<br />

sera un gain ou une perte en capital.<br />

L’objectif <strong>du</strong> choix prévu à l’article 22 est de se soustraire à la règle générale qui<br />

indique que la vente d’un débiteur (considéré comme une immobilisation aux fins de<br />

l’impôt) soit de nature capitale. L’article 22 perm<strong>et</strong> d’apposer une autre nature à la<br />

transaction <strong>et</strong> de la considérer comme étant d’entreprise.<br />

Normalement lorsque l’on donne le choix à un contribuable de choisir entre une<br />

transaction de nature capitale ou d’entreprise ce dernier préfère le traitement en capital. Le<br />

contribuable est habitué à penser en termes de plus-value. Il est donc, dans ce cas,<br />

préférable d’inclure 50 % de c<strong>et</strong>te plus-value. Bien sûr, dans le cas d’une moins-value<br />

(comme c’est toujours le cas lors de la vente d’un débiteur) le raisonnement contraire<br />

s’applique <strong>et</strong> il est préférable de dé<strong>du</strong>ire 100 % de la perte (comme c’est le cas lorsqu’il<br />

s’agit d’une perte d’entreprise). C’est ce constat qui amène le contribuable à faire le<br />

choix de l’article 22 lors de la vente de ses débiteurs.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 45<br />

45


46<br />

Contrepartie reçue lors <strong>du</strong> transfert de biens en vertu de 85(1)<br />

• La contrepartie reçue par le cédant doit être égale à la juste valeur marchande des<br />

biens transférés ET 85(1) exige que la contrepartie comprenne au moins une action<br />

<strong>du</strong> trésor <strong>du</strong> capital-actions de la société par actions qui acquiert le bien.<br />

• La contrepartie doit donc comprendre au moins une action <strong>du</strong> trésor <strong>et</strong> elle peut<br />

aussi comprendre, entre autres :<br />

• des paiements en argent;<br />

• des d<strong>et</strong>tes prises en charge, par exemple, l'hypothèque <strong>du</strong>e sur un immeuble<br />

transféré, les comptes à payer liés à l'inventaire transféré;<br />

• la création de bill<strong>et</strong>s à demande par la société par actions.<br />

Ces contreparties sont appelées<br />

Contreparties Autres que des<br />

Actions (CAA). Ce concept est<br />

d’une importance fondamentale<br />

<strong>et</strong> sera traité abondamment<br />

<strong>du</strong>rant le cours. .<br />

46 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Techniquement pour que le choix soit valide, il doit y avoir une action par bien<br />

transféré. Comme action comprend fraction d'action, il peut y avoir une seule action<br />

dans la contrepartie <strong>et</strong> le choix est acceptable. Dans ce cas, il serait préférable d'indiquer<br />

dans le contrat de vente que l'action est globale pour l'ensemble des biens transférés.<br />

D’un point de vue pratique, il est fréquent d’ém<strong>et</strong>tre au moins une action par groupe de<br />

biens transférés.<br />

SOMME CONVENUE<br />

Selon 85(1)a), lorsque les contribuables pro<strong>du</strong>isent le choix conjoint sur le formulaire<br />

prescrit, ils doivent déterminer pour chacun des actifs transférés une somme convenue.<br />

Le montant de c<strong>et</strong>te somme convenue devient, en terme fiscal, le prix de vente pour<br />

le cédant <strong>et</strong> le coût pour la société par actions.<br />

Supposons que Marie-Chantal est seule actionnaire de la société par actions La Grande<br />

Classe inc.. Elle désire transférer un terrain à la société par actions sans impact fiscal. Les<br />

composantes de la transaction sont :<br />

PBR <strong>du</strong> terrain transféré 100 000 $<br />

JVM <strong>du</strong> terrain transféré 180 000 $<br />

JVM des actions reçues en contrepartie 180 000 $<br />

Somme convenue 100 000 $<br />

Pour c<strong>et</strong>te situation <strong>et</strong> en vertu de 85(1)a) :<br />

Marie-Chantal est réputée avoir disposé <strong>du</strong> terrain à 100 000 $<br />

La Grande Classe inc. est réputée avoir acquis le terrain à 100 000 $<br />

Le gain en capital différé est de 80 00 $<br />

Son PBR des actions sera de 100 000 $<br />

La détermination de la somme convenue est soumise à plusieurs règles :<br />

• Nous avons les limites générales qui comprennent le plafond (limite supérieure) <strong>et</strong><br />

le plancher (limite inférieure).<br />

• Nous avons aussi les limites spécifiques.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 47<br />

47


48<br />

LIMITE GÉNÉRALE - PLANCHER : LIMITE INFÉRIEURE 85(1)b)<br />

La somme convenue ne peut être inférieure à la JVM de la contrepartie autre que<br />

des actions reçues par le cédant.<br />

En se référant à l'exemple de Marie-Chantal, si l'on modifie la contrepartie reçue :<br />

Paiement en argent 140 000 $<br />

Actions ayant une JVM de 40 000 $<br />

La somme convenue ne pourrait être de 100 000 $ car elle ne peut être inférieure à la<br />

contrepartie autre que des actions qui a une JVM de 140 000 $. En vertu de 85(1)b), la<br />

somme convenue doit être d'au moins 140 000 $ <strong>et</strong> Marie-Chantal devra réaliser un gain<br />

en capital de 40 000 $. Le coût <strong>du</strong> terrain pour la société par actions sera de 140 000 $.<br />

Pour utiliser au maximum les dispositions de roulement, Marie-Chantal doit recevoir<br />

100 000 $ en argent ou en bill<strong>et</strong> à demande <strong>et</strong> des actions ayant une JVM de 80 000 $.<br />

Dans ce cas, le coût pour la société par actions est de 100 000 $.<br />

LIMITE GÉNÉRALE - PLAFOND : LIMITE SUPÉRIEURE 85(1)c)<br />

La somme convenue ne peut excéder la JVM <strong>du</strong> bien transféré.<br />

C<strong>et</strong>te règle s'applique même si le coût indiqué <strong>du</strong> bien transféré excède sa JVM. C<strong>et</strong><br />

alinéa empêche le contribuable de créer artificiellement un gain en capital lors <strong>du</strong><br />

transfert d'un bien à une société.<br />

Supposons que Marie-Chantal reçoive un bill<strong>et</strong> de 190 000 $ <strong>et</strong> une action ordinaire ayant<br />

une JVM de 1 $. La somme convenue ne peut excéder la JVM <strong>du</strong> terrain transféré soit<br />

180 000 $, il sera donc ramené à 180 000 $. L'excédent de la contrepartie autre que des<br />

actions sur la JVM <strong>du</strong> terrain transféré sera imposé à titre d'avantage conféré à un<br />

actionnaire selon 15(1). Dans la situation que nous venons d'énoncer, le résultat de<br />

l'application de la LIR est :<br />

48 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


La somme convenue est ramenée à 180 000 $<br />

Pour Marie-Chantal :<br />

Somme convenue = Pro<strong>du</strong>it de disposition 180 000 $<br />

Moins : PBR 100 000<br />

Gain en capital 80 000 $<br />

Attribution de bien à un actionnaire 15(1), (190 000 $ - 180 000 $) 10 000 $<br />

PBR de l'action ordinaire (sera analysé plus loin) 0 $<br />

PBR <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> reçu par Marie-Chantal 180 000 $<br />

Plus : En vertu de 52(1), on ajoute l'avantage selon 15(1) 10 000<br />

PBR <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> 190 000 $<br />

Le PBR <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> est augmenté car 52(1) prévoit que lorsqu'un bien est transféré à un<br />

actionnaire <strong>et</strong> qu'un montant a été inclus, en vertu de 15(1), dans le calcul de son revenu,<br />

le coût <strong>du</strong> bien est augmenté de ce montant inclus à titre d'avantage.<br />

Pour la Grande Classe inc. :<br />

Coût <strong>du</strong> terrain 180 000 $<br />

Autre situation (plus rare) où la JVM <strong>du</strong> bien transféré est inférieure à la contrepartie<br />

autre que des actions <strong>et</strong> au coût indiqué <strong>du</strong> bien. Les composantes de la transaction sont :<br />

PBR <strong>du</strong> terrain transféré 100 000 $<br />

JVM <strong>du</strong> terrain transféré 70 000 $<br />

Argent ou bill<strong>et</strong> en contrepartie 100 000 $<br />

JVM de l'action reçue en contrepartie 1 $<br />

Somme convenue 90 000 $<br />

Selon 85(1)b), limite inférieure, la somme convenue ne peut être inférieure à la<br />

contrepartie autre que des actions, nous devrions avoir une somme convenue de<br />

100 000 $ <strong>et</strong> le cédant n'aurait aucun gain ni perte.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 49<br />

49


50<br />

Par contre, selon 85(1)c), limite supérieure, la somme convenue ne peut excéder la JVM<br />

<strong>du</strong> bien transféré. Comme 85(1)c), limite supérieure, a préséance sur 85(1)b), limite<br />

inférieure, la somme convenue sera 70 000 $ [à 85(1)b), il est mentionné "sous réserve<br />

de l'alinéa c)" c<strong>et</strong>te expression fait en sorte que 85(1)c) a préséance sur 85(1)b)].<br />

L'excédent entre la contrepartie autre que des actions <strong>et</strong> la somme convenue, 30 000 $<br />

doit être imposé à titre d'avantage conféré à un actionnaire selon 15(1).<br />

LES LIMITES SPÉCIFIQUES SELON LA NATURE DES BIENS TRANSFÉRÉS.<br />

En plus de la règle générale qui stipule que la somme convenue ne peut excéder la<br />

JVM <strong>du</strong> bien transféré (limite supérieure) ni être inférieure à la JVM de la contrepartie<br />

autre que des actions reçues par le cédant (limite inférieure). Il existe trois limites<br />

spécifiques. Ces limites empêchent le contribuable de créer artificiellement une perte<br />

lors <strong>du</strong> transfert d'un bien à une société.<br />

A) [85(1)c.1)] Lorsque le bien est :<br />

• un bien à porter à l’inventaire, (autre qu’un bien immeuble)<br />

• un bien en immobilisation (autre qu'un bien amortissable), ou<br />

• une valeur ou un titre de créance utilisé ou détenu dans le cadre de l'exploitation<br />

d'affaires d'assurance ou de prêt d’argent.<br />

Lorsque la somme convenue est inférieure au moindre de :<br />

i) la JVM <strong>du</strong> bien transféré<br />

ii) le coût indiqué <strong>du</strong> bien transféré.<br />

Elle sera réputée égale au moindre de i) ou ii).<br />

Exemple : Une immobilisation non amortissable<br />

JVM <strong>du</strong> bien 20 000 $<br />

Coût indiqué <strong>du</strong> bien (PBR) 10 000<br />

Montant convenu 6 000<br />

La contrepartie totale comprend un bill<strong>et</strong> de 6 000 $ <strong>et</strong> des actions ayant une JVM de<br />

14 000 $.<br />

50 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Si on applique seulement les limites générales, la somme convenue peut être de 6 000 $<br />

car il n'excède pas la JVM <strong>du</strong> bien (20 000 $) <strong>et</strong> n'est pas inférieure à la contrepartie autre<br />

que des actions (6 000 $). Par contre, la limite spécifique stipule que lorsque la somme<br />

convenue est inférieure au moindre : de la JVM <strong>du</strong> bien transféré (20 000 $) <strong>et</strong> <strong>du</strong> coût<br />

indiqué <strong>du</strong> bien (10 000 $). La somme convenue sera ramenée au moindre des deux<br />

montants soit 10 000 $ selon 85(1)c.1).<br />

C<strong>et</strong>te limite empêche le cédant de réaliser une perte en capital artificielle (car il se vend à<br />

lui-même) lors <strong>du</strong> transfert <strong>du</strong> bien.<br />

B) [85(1)d)] Lorsque le bien est une immobilisation admissible :<br />

Lorsque la somme convenue est inférieure au moindre de :<br />

i) 4/3 <strong>du</strong> (MCIA) montant cumulatif des immobilisations admissibles <strong>du</strong> contribuable<br />

au titre de l'entreprise immédiatement avant la disposition;<br />

ii) le coût de l’IA;<br />

iii) la JVM de l’IA.<br />

Elle sera réputée égale au moindre de i), ii) ou iii).<br />

Exemple : Une immobilisation admissible<br />

JVM de l’IA 7 000 $<br />

Coût de l’IA 10 000<br />

MCIA <strong>du</strong> contribuable pour l'entreprise 2 500<br />

Somme convenue 3 000<br />

La contrepartie totale comprend un bill<strong>et</strong> de 3 000 $ <strong>et</strong> des actions ayant une JVM de<br />

4 000 $.<br />

Si on applique seulement les limites générales, la somme convenue peut être de 3 000 $<br />

car il n'excède pas la JVM <strong>du</strong> bien (7 000 $) <strong>et</strong> n'est pas inférieure à la contrepartie autre<br />

que des actions (3 000 $). Par contre, la limite spécifique stipule que lorsque la somme<br />

convenue est inférieure au moindre de : 4/3 <strong>du</strong> MCIA (3 333 $); de la JVM de l’IA<br />

transféré (7 000 $) <strong>et</strong> <strong>du</strong> coût de l’IA (10 000 $). La somme convenue sera ramenée au<br />

moindre des trois montants soit 3 333 $ selon 85(1)d).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 51<br />

51


52<br />

C) [85(1)e)] Lorsque le bien est un bien amortissable :<br />

Lorsque la somme convenue est inférieure au moindre de :<br />

i) la FNACC pour tous les biens de c<strong>et</strong>te catégorie immédiatement avant la<br />

disposition;<br />

ii) le coût <strong>du</strong> bien transféré;<br />

iii) la JVM <strong>du</strong> bien transféré.<br />

Elle sera réputée égale au moindre de i), ii) ou iii).<br />

Exemple : Bien amortissable<br />

JVM <strong>du</strong> bien transféré 7 000 $<br />

Coût <strong>du</strong> bien transféré 10 000<br />

FNACC de la catégorie <strong>du</strong> bien transféré 4 000<br />

Somme convenue 3 500<br />

La contrepartie totale comprend un bill<strong>et</strong> de 3 500 $ <strong>et</strong> des actions ayant une JVM de<br />

3 500 $.<br />

Si on applique seulement les limites générales, la somme convenue peut être de 3 500 $<br />

car il n'excède pas la JVM <strong>du</strong> bien (7 000 $) <strong>et</strong> n'est pas inférieure à la contrepartie autre<br />

que des actions (3 500 $). Cela nous amènerait une perte finale de 500 $ si ce bien est le<br />

seul bien de la catégorie ou le dernier bien de c<strong>et</strong>te catégorie. Par contre, la limite<br />

spécifique stipule que lorsque la somme convenue est inférieure au moindre : de la<br />

FNACC de la catégorie (4 000 $); la JVM <strong>du</strong> bien transféré (7 000 $) <strong>et</strong> <strong>du</strong> coût <strong>du</strong> bien<br />

transféré (10 000 $). La somme convenue sera ramenée au moindre des trois montants<br />

soit 4 000 $ selon 85(1)e). Dans ce cas, aucune perte finale n'est réalisée.<br />

52 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Ordre de préséance des limites [85(1)e.3)]<br />

Lorsqu'il y a des limites générales <strong>et</strong> des limites spécifiques qui s'appliquent, on pourrait<br />

résumer le tout comme suit : Pour la somme convenue :<br />

• La limite supérieure est la JVM <strong>du</strong> bien transféré;<br />

• La limite inférieure est le plus élevé des montants suivants :<br />

• la JVM de la contrepartie autre que des actions,<br />

• la somme réputée convenue en vertu d'une limite spécifique.<br />

TABLEAU SYNTHÈSE POUR LES LIMITES SPÉCIFIQUES<br />

Bien à porter à l’inventaire<br />

autre qu'un immeuble;<br />

Immobilisation<br />

autre qu'amortissable.<br />

Bien amortissable Immobilisation admissible.<br />

85(1)c.1) 85(1)e) 85(1)d)<br />

Lorsque la somme convenue est inférieure au moindre des montants indiqués dans le<br />

tableau qui suit, la somme convenue sera réputée être :<br />

Le moindre de : Le moindre de : Le moindre de :<br />

1) JVM <strong>du</strong> bien transféré 1) JVM <strong>du</strong> bien transféré 1) JVM <strong>du</strong> bien transféré<br />

2) Coût indiqué (PBR) 2) Coût en capital 2) Coût<br />

3) FNACC de la catégorie 3) 4/3 MCIA<br />

ILLUSTRATION DE LA DÉTERMINATION DES LIMITES POUR UN BIEN<br />

AMORTISSABLE<br />

Limite supérieure JVM <strong>du</strong> bien<br />

transféré<br />

SC CAA<br />

Limite inférieure +élevé<br />

JVM<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 53<br />

53<br />

Limite spécifique -élevé<br />

Coût<br />

FNACC


54<br />

EFFETS POUR L'ACQUÉREUR D’UN BIEN AMORTISSABLE<br />

Normalement la somme convenue qui est le pro<strong>du</strong>it de disposition pour l'auteur <strong>du</strong><br />

transfert devient le coût pour l'acquéreur. En appliquant c<strong>et</strong>te règle, le Ministère <strong>du</strong><br />

revenu pourrait perdre l’imposition relative à la récupération d’amortissement potentielle<br />

reliée aux dispositions de biens amortissables.<br />

Dé<strong>du</strong>ction pour amortissement censée prise<br />

Pour contrer c<strong>et</strong>te situation, le paragraphe 85(5) prévoit que lors <strong>du</strong> transfert d'un bien<br />

amortissable à une société par actions, en utilisant les dispositions de roulement de<br />

l'article 85, la société par actions est réputée avoir acquis le bien amortissable à un coût en<br />

capital égal à celui de l'auteur <strong>du</strong> transfert lorsque la somme convenue est inférieure au<br />

coût en capital de l'auteur <strong>du</strong> transfert. C<strong>et</strong>te situation est omniprésente dans le cas de<br />

roulement d’un bien amortissable puisque la somme convenue sera déterminée en<br />

fonction de la FNACC (pour éviter l’imposition immédiate).<br />

La différence entre le coût en capital de l'auteur <strong>du</strong> transfert <strong>et</strong> la somme convenue<br />

constitue de la dé<strong>du</strong>ction pour amortissement censée prise pour la société par actions.<br />

C<strong>et</strong>te dé<strong>du</strong>ction pour amortissement censée prise sera assuj<strong>et</strong>tie à la récupération<br />

d'amortissement, s'il y a lieu, lors de la disposition par la société par actions <strong>du</strong> bien<br />

amortissable qui a été transféré lors <strong>du</strong> roulement.<br />

Bien amortissable Avant le roulement Bien amortissable Après le roulement<br />

Coût en capital Devient<br />

Coût en capital<br />

DPA Devient<br />

DPA Censée prise<br />

Devient via la SC<br />

FNACC FNACC<br />

54 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


ORDRE DE DISPOSITION :<br />

Lorsque plus d'un bien amortissable d'une même catégorie sont cédés lors de la même<br />

transaction, le contribuable doit désigner un ordre dans lequel les biens sont<br />

transférés.[85(1)e.1)]<br />

Comme les règles de l'article 85 s'appliquent item par item disposé, le choix de l'ordre<br />

de disposition est nécessaire afin d'éviter toute récupération de DPA lorsqu'une<br />

contrepartie autre que des actions est versée lors <strong>du</strong> transfert. Lorsque le contribuable ne<br />

désigne pas l'ordre de disposition, le ministère le fera à sa place. Généralement c<strong>et</strong>te règle<br />

n'aura pas d'eff<strong>et</strong> lorsque pour une même catégorie de biens amortissables la somme<br />

convenue ne dépasse pas la FNACC.<br />

Ce mécanisme peut être important dans certains cas car après la disposition de<br />

chaque bien, la FNACC de la catégorie diminue pour l'application de la limite<br />

spécifique <strong>du</strong> bien suivant.<br />

D'un point de vue pratique, il n'est pas nécessaire d'indiquer l'ordre de disposition des<br />

biens lors de la pro<strong>du</strong>ction des formulaires de choix. Pourtant c<strong>et</strong> ordre de disposition<br />

doit être disponible si le ministre en fait la demande. [IC 76-19R3]<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 55<br />

55


56<br />

TABLEAU SOMMAIRE DES CONDITIONS D’APPLICATION 85(1)<br />

Vendeur (cédant)<br />

• N’importe qui<br />

Biens transférés<br />

• Inventaire<br />

• Immobilisations<br />

• Biens en immobilisations<br />

admissibles<br />

Choisir<br />

la SC<br />

Établir la contrepartie à recevoir par<br />

le Vendeur (doit correspondre à la<br />

JVM <strong>du</strong> bien transféré)<br />

• Doit inclure au moins une<br />

action<br />

• Peut inclure une CAA<br />

La SC devient :<br />

• Le pro<strong>du</strong>it de disposition pour le vendeur<br />

• Le coût fiscal (PBR) pour l’acquéreur<br />

Acquéreur (cessionnaire)<br />

• Société<br />

canadienne imposable<br />

• Le coût fiscal (PBR) de la contrepartie payée au<br />

vendeur<br />

56 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


TABLEAU SOMMAIRE D’OPTIMISATION DU ROULEMENT EN VERTU DE<br />

85(1)<br />

Étape 1<br />

Report d’impôts<br />

Étape 2<br />

Maximisation<br />

de la CAA<br />

Étape 3<br />

Transaction<br />

économique à la<br />

JVM<br />

L’objectif est d’effectuer un roulement « parfait » en :<br />

1. Ne déclenchant pas de gain/revenu (report<br />

d’impôts)<br />

2. Encaissant en franchise d’impôt le montant le<br />

plus élevé possible pour le vendeur<br />

(maximisation de la CAA)<br />

3. En s’assurant que la transaction économique<br />

est effectuée à la JVM<br />

En utilisant le coût indiqué <strong>du</strong> bien<br />

transféré, établir la somme convenue.<br />

CI = SC<br />

En utilisant la somme convenue établit<br />

à l’étape 1, fixer la CAA.<br />

SC = CAA<br />

En utilisant la JVM <strong>du</strong> bien transféré <strong>et</strong><br />

en la ré<strong>du</strong>isant de la CAA établit à<br />

l’Étape 2 nous obtenons par différence<br />

la valeur des actions émis au vendeur.<br />

JVM - CAA = Valeur des actions<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 57<br />

57


58<br />

2.3 PBR de la contrepartie reçue par l’auteur <strong>du</strong> transfert (Le<br />

vendeur)<br />

Comme il a été mentionné précédemment, la somme convenue est réputée être le pro<strong>du</strong>it<br />

de disposition pour l'auteur <strong>du</strong> transfert <strong>et</strong> le coût pour l'acquéreur. L'auteur <strong>du</strong> transfert<br />

reçoit une contrepartie qui doit comprendre au moins une action <strong>du</strong> capital-actions de la<br />

société par actions acquéreur. La contrepartie en question doit avoir une JVM égale à la<br />

JVM des biens transférés par le cédant.<br />

Notre problème ici consiste à établir le coût fiscal de la contrepartie reçue par le cédant<br />

lorsqu’elle est multiple comme c’est souvent le cas (actions <strong>et</strong> CAA). C'est-à-dire<br />

ventiler la somme convenue entre les composantes de la contrepartie reçue par le<br />

cédant. Ces composantes comprennent généralement une contrepartie autre que des<br />

actions (argent, bill<strong>et</strong> à demande <strong>et</strong> prise en charge de d<strong>et</strong>te), des actions privilégiées<br />

rach<strong>et</strong>ables au gré de la société par actions <strong>et</strong> au gré <strong>du</strong> détenteur <strong>et</strong>/ou des actions<br />

ordinaires.<br />

Les alinéas 85(1)f), g) <strong>et</strong> h) de la LIR indiquent comment répartir la somme convenue<br />

entre les éléments de la contrepartie.<br />

58 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Ordre général : La somme convenue est répartie dans l'ordre suivant :<br />

1. à la contrepartie autre que des actions [85(1)f)]<br />

2. aux actions privilégiées [85(1)g)]<br />

3. aux actions ordinaires [85(1)h)]<br />

1. Pour la contrepartie autre que des actions<br />

Le montant attribué est égal au moindre de :<br />

i) la JVM de la contrepartie autre que des actions reçu par l'auteur <strong>du</strong> transfert (le<br />

cédant) soit : L'argent, le bill<strong>et</strong> <strong>et</strong>/ou la prise en charge de d<strong>et</strong>tes.<br />

ii) la somme convenue.<br />

2. Pour la contrepartie en actions privilégiées<br />

Le montant attribué est égal au moindre de :<br />

i) la JVM des actions privilégiées après la transaction.<br />

ii) la somme convenue moins ce qui a été attribué à la contrepartie autre que des<br />

actions.<br />

3. Pour la contrepartie en actions ordinaires<br />

Le montant attribué est égal à la somme convenue moins ce qui a été attribué aux deux<br />

premières catégories.<br />

Note importante dans le cas où il y a plus d'une catégorie d'actions privilégiées dans<br />

la contrepartie.<br />

Il faut, dans ce cas, faire une répartition <strong>du</strong> montant attribué aux actions privilégiées selon<br />

le rapport de la JVM de chacune des catégories de privilégiées sur la JVM de toutes les<br />

actions privilégiées qui sont émises en contrepartie.<br />

La même note s'applique s'il y a plus d'une catégorie d'actions ordinaires qui sont émises<br />

en contrepartie.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 59<br />

59


60<br />

EXERCICE 2-1 : Détermination <strong>du</strong> PBR de la contrepartie reçue par l’auteur <strong>du</strong><br />

transfert.<br />

Un bien en immobilisation non amortissable est transféré à une société par actions en<br />

vertu des dispositions de roulement de l'article 85 de la LIR. La somme convenue<br />

rencontre les limites générales. Les informations pertinentes à la transaction sont les<br />

suivantes :<br />

PBR <strong>du</strong> bien transféré 40 000 $<br />

JVM <strong>du</strong> bien transféré 80 000 $<br />

Somme convenue 40 000 $<br />

Contrepartie reçue :<br />

Bill<strong>et</strong> à demande émis par la société par actions 12 000 $<br />

Actions privilégiées "G", JVM 42 000<br />

Actions privilégiées "K", JVM 18 000<br />

Actions ordinaires "A", JVM 8 000<br />

80 000 $<br />

On demande :<br />

Déterminez le prix de base rajusté des biens qui composent la contrepartie reçue par<br />

l'auteur <strong>du</strong> transfert?<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 2-1<br />

Calcul <strong>du</strong> PBR des biens reçus par l'auteur <strong>du</strong> transfert.<br />

1. Le bill<strong>et</strong> à demande, 85(1)f)<br />

Le moindre de :<br />

• JVM <strong>du</strong> bien reçu (bill<strong>et</strong>) 12 000 $*<br />

• La somme convenue 40 000 $<br />

PBR <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> à demande 12 000 $<br />

60 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2. Les actions privilégiées, 85(1)g)<br />

Le moindre de :<br />

• JVM des actions privilégiées 60 000 $<br />

• Somme convenue non attribuée<br />

(40 000 $ - 12 000 $) 28 000 $*<br />

Montant à pro rater entre les privilégiées 28 000 $<br />

Actions "G" 42 000/60 000 X 28 000 = PBR des "G" 19 600 $<br />

Actions "K" 18 000/60 000 X 28 000 = PBR des "K" 8 400 $<br />

3. Les actions ordinaires, 85(1)h)<br />

• Somme convenue non attribuée<br />

{40 000 $ - (12 000 $ + 28 000 $)} 0 $<br />

PBR des actions ordinaires 0 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 61<br />

61


62<br />

2.4 Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé en vertu de 85(2.1)<br />

Le paragraphe 85(2.1) prévoit, dans certains cas, que le capital versé des actions<br />

émises lors d'un roulement sera modifié. 85(2.1) s'appliquera généralement lorsque<br />

l'augmentation <strong>du</strong> CV légal des actions de la société sera plus élevée que la<br />

différence entre la somme convenue <strong>et</strong> la contrepartie autre que des actions.<br />

CV>(SC-CAA)<br />

Par contre, il est très important de noter que 85(2.1) ne s'applique pas si 84.1<br />

s'applique <strong>et</strong> ce, même dans le cas où l'application de 84.1 donne un résultat nul en<br />

s'appliquant.<br />

Conditions pour que 85(2.1) s'applique : Toutes les conditions doivent être réunies.<br />

•<br />

CV>(SC-CAA)<br />

• un choix est pro<strong>du</strong>it en vertu <strong>du</strong> paragraphe 85(1) ou 85(2)<br />

• l'article 84.1 ne s'applique pas à la transaction. 84.1 s'applique lorsqu'il y a lien de<br />

dépendance <strong>et</strong> que le bien ven<strong>du</strong> est une action. (Sera vu au suj<strong>et</strong> 3).<br />

Terrain<br />

Vendeur Acquéreur<br />

C’est donc dire que c<strong>et</strong>te condition sera respectée à<br />

chaque fois que la CAA correspond à la SC.<br />

Nouvelles<br />

actions émises La ré<strong>du</strong>ction de 85(2.1) ne peut s’appliquer<br />

qu’au moment de l’émission de nouvelles<br />

actions.<br />

62 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Eff<strong>et</strong>s de l'application de 85(2.1)<br />

• Une ré<strong>du</strong>ction possible <strong>du</strong> capital versé de la catégorie des actions émises lors <strong>du</strong><br />

roulement selon 85(1) ou (2);<br />

Formule pour l'application de 85(2.1)a).<br />

La ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé d'une catégorie donnée d'actions est égale à :<br />

(A-B) x C/A<br />

où : A = augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les actions <strong>du</strong> capital-actions de la société par<br />

actions;<br />

B = la somme convenue<br />

moins :<br />

la JVM de la contrepartie autre que des actions reçues par le vendeur;<br />

C = augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie d'actions reçues en contrepartie par le<br />

vendeur lors <strong>du</strong> roulement.<br />

Dans le cas où une seule catégorie d’actions est émise dans une<br />

transaction de roulement en vertu de l’article 85, la formule de<br />

ré<strong>du</strong>ction de cv se résume à :<br />

CV – (SC – CAA)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 63<br />

63


64<br />

EXERCICE 2-2 : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV lors d’un roulement<br />

René transfère un terrain impro<strong>du</strong>ctif à la société par actions Amen ltée. Lors <strong>du</strong> transfert<br />

René a utilisé les dispositions de l'article 85(1) pour ne pas être imposé sur le gain en<br />

capital qu'il aurait pu réaliser lors de la transaction. Voici donc les données relatives à<br />

c<strong>et</strong>te transaction.<br />

Pour le terrain :<br />

La juste valeur marchande 1 000 000 $<br />

Le prix de base rajusté 200 000 $<br />

Contrepartie payée par la société par actions Amen ltée :<br />

Un bill<strong>et</strong> à demande 200 000 $<br />

Des actions privilégiées dont la juste valeur marchande est 800 000 $<br />

Et le capital versé légal est de 800 000 $<br />

Six mois après la transaction la société rachète 40 % des actions émises lors <strong>du</strong><br />

roulement.<br />

On demande :<br />

Indiquez, à l'intention de René <strong>et</strong> de la société, le traitement fiscal de c<strong>et</strong>te transaction.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 2-2<br />

Éléments pour déterminer la somme convenue<br />

Application des limites générales : la somme convenue ne peut excéder la JVM <strong>du</strong> bien<br />

transféré (1 000 000 $) ni être inférieure à la JVM de la contrepartie autre que des<br />

actions reçues par le cédant (200 000 $). Nous pouvons choisir la somme convenue à<br />

200 000 $ qui est le PBR <strong>du</strong> terrain.<br />

Implications <strong>fiscale</strong>s immédiates pour René<br />

La somme convenue est de 200 000$ <strong>et</strong> la transaction se fait sans impact fiscal<br />

immédiat.<br />

64 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Détermination <strong>du</strong> PBR des biens reçus par René<br />

La somme convenue est répartie dans l'ordre suivant :<br />

1. à la contrepartie autre que des actions [85(1)f)]<br />

Bill<strong>et</strong> 200 000 $<br />

2. aux actions privilégiées [85(1)g)]<br />

SC - PBR <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> = 200 000 $ - 200 000 $ = 0 $<br />

3. aux actions ordinaires [85(1)h)]<br />

Aucune action ordinaire n'a été émise.<br />

Le prix de base rajusté <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> détenu par René est de 200 000 $ <strong>et</strong> le prix de base<br />

rajusté des actions privilégiées détenu par René est de zéro.<br />

Disposition <strong>du</strong> terrain par René<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition = somme convenue 200 000 $<br />

Moins : PBR <strong>du</strong> terrain 200 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

Implications pour la société Amen ltée.<br />

La somme convenue de 200 000$ devient le PBR fiscal <strong>du</strong> terrain.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s de l'application de 85(2.1)a) :<br />

85(2.1) s'applique lorsque l'augmentation <strong>du</strong> CV est > (SC - CAA)<br />

Vérification de la formule : 800 000 est-il > (200 000 - 200 000) ? Réponse oui<br />

donc l'article s'applique <strong>et</strong> il doit y avoir une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV fiscal de la<br />

catégorie d'action.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 65<br />

65


66<br />

Calcul de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé (Méthode technique)<br />

La ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé d'une catégorie donnée d'actions est égale à : (A-<br />

B) x C/A<br />

où : A = augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les actions <strong>du</strong> capital-actions de la société par<br />

actions; (800 000 $)<br />

B = la somme convenue (200 000 $)<br />

moins :<br />

la JVM de la contrepartie autre que des actions reçues par le vendeur;<br />

(200 000 $)<br />

C =augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie d'actions reçues en contrepartie par le<br />

vendeur lors <strong>du</strong> roulement. (800 000 $)<br />

CV légal des actions privilégiées<br />

Moins : (A-B) x C/A<br />

800 000 $<br />

[800 000 $ - (200 000 $ - 200 000 $)] x 800 000 $ =<br />

800 000 $<br />

800 000 $<br />

Capital versé pour fins <strong>fiscale</strong>s 0 $<br />

Avec la méthode logique :<br />

CV > (SC - CAA)<br />

800 000$ > (200 000$ - 200 000$) ? Réponse oui. Donc ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV d'un<br />

montant égal à l'excédent soit 800 000$ <strong>et</strong> le CV fiscal devient 0 $.<br />

Impact <strong>du</strong> rachat par la société de 40 % des actions émises lors <strong>du</strong> roulement.<br />

René reçoit donc un chèque de 320 000 $ (800 000$ x 40%) qu'il s'empresse<br />

d'encaisser.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> rachat 84(3) :<br />

Dividende réputé<br />

Montant reçu par René 320 000 $<br />

Moins : Capital versé fiscal des actions rach<strong>et</strong>ées 40 % de zéro 0<br />

Dividende réputé selon 84(3) 320 000 $<br />

66 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


NOTE : S'il n'y avait pas eu de ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé selon 85(2.1), le dividende<br />

réputé aurait été de zéro <strong>et</strong>, comme nous le verrons plus loin, nous aurions transformé<br />

un dividende imposable en gain en capital admissible à l'exonération à vie <strong>du</strong> gain en<br />

capital.<br />

Gain en capital lors de la disposition des actions<br />

Montant reçu par René 320 000 $<br />

Moins : En vertu de l'article 54) Dividende réputé selon 84(3) 320 000<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition. Article 54 0<br />

Moins : PBR [85(1)g)] 0<br />

Gain en capital 0 $<br />

Calcul <strong>du</strong> CV fiscal après le rachat selon la méthode logique<br />

Capital versé déterminé après la ré<strong>du</strong>ction calculé précédemment 0 $<br />

Moins : Rachat = CV des actions rach<strong>et</strong>ées - 0<br />

Capital versé après le rachat 0 $<br />

*********************************************<br />

Dans une situation de roulement de type standard, la somme convenue (SC) est<br />

pratiquement toujours égale à la contrepartie autre que des actions (CAA). Dans ce cas, il<br />

y aura automatiquement application <strong>du</strong> paragraphe 85(2.1) car l’augmentation <strong>du</strong> capital<br />

versé sera toujours plus élevée que la différence entre la somme convenue <strong>et</strong> la<br />

contrepartie autre que des actions étant donné que ces deux derniers montants seront<br />

égaux <strong>et</strong> que le résultat de leur soustraction sera égal à zéro.<br />

CV>(SC-CAA)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 67<br />

67


68<br />

MÉTHODE SIMPLIFIÉE BASÉE SUR LA LOGIQUE<br />

1) Calcul de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé (CV)<br />

Question : L'augmentation <strong>du</strong> capital versé est-elle plus grande que l'excédent de<br />

la somme convenue sur la contrepartie autre que des actions?<br />

CV>(SC-CAA)<br />

Si oui : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé des actions reçues de l'excédent.<br />

Si plus d'une catégorie d'actions : Répartir la ré<strong>du</strong>ction en fonction <strong>du</strong><br />

prorata <strong>du</strong> capital versé de chacune des<br />

catégories.<br />

2) Calcul <strong>du</strong> capital versé (CV) des actions restantes après le rachat<br />

Capital versé déterminé après la ré<strong>du</strong>ction calculée en 1) xxxx $<br />

Moins : Rachat = CV des actions rach<strong>et</strong>ées sur la base <strong>du</strong> calcul 1) - xxxx<br />

Capital versé après le rachat xxxx $<br />

68 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Tableau comparatif pour l'application des dispositions de 84.1 <strong>et</strong> de 85(2.1)<br />

Noter que l'application de l'article 84.1 sera vue au suj<strong>et</strong> 3.<br />

84.1 85(2.1)<br />

Conditions d'application<br />

• Vendeur : un particulier • Vendeur : tout contribuable<br />

• Le bien cédé est une action. • Tout bien cédé.<br />

• Toute transaction de transfert. • 85(1) ou (2) doit s'appliquer.<br />

• Acquéreur : société par actions avec • Acquéreur : toute société par actions.<br />

lien de dépendance avec le vendeur.<br />

Conséquences<br />

• Ne s'applique pas si 84.1 s'applique.<br />

• Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé. • Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé.<br />

• Possibilité de dividende imposable<br />

immédiat.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 69<br />

69


70<br />

2.5 Exigences <strong>du</strong> choix de l’article 85<br />

Il y obligation de pro<strong>du</strong>ire le choix de l'article 85 sur un formulaire prescrit, soit le<br />

formulaire T2057 au fédéral (TP-518 au <strong>Québec</strong>).<br />

Délais de présentation <strong>du</strong> choix conjoint entre la société par actions <strong>et</strong> le<br />

contribuable. LIR 85(6)<br />

La T2057 doit être expédiée à l’ARC au plus tard à la date à laquelle le premier des deux<br />

contribuables doit pro<strong>du</strong>ire sa déclaration d'impôt pour l'année d'imposition au cours de<br />

laquelle le transfert a eu lieu. C<strong>et</strong>te date est selon que le cédant est :<br />

• un particulier : le 30 avril de l'année suivante (15 juin dans le cas d’un travailleur<br />

autonome),<br />

• une société par actions : 6 mois après la date de la fin de son exercice financier,<br />

• une fi<strong>du</strong>cie ou une succession : 90 jours après la fin de son année d'imposition,<br />

<strong>et</strong><br />

• pour la société par actions cessionnaire : 6 mois après la date de la fin de son exercice<br />

financier.<br />

EXEMPLE 1 :<br />

L'exercice financier de A Ltée prend fin le 30 octobre <strong>et</strong> celui de B Ltée le 30 septembre.<br />

A Ltée transfère un bien à B Ltée le 10 janvier 2011 en exerçant le choix de 85(1).<br />

Le formulaire T2057 doit être pro<strong>du</strong>it avant le 31 mars 2012, soit six mois après la fin de<br />

l'exercice financier de B Ltée qui se termine le 30 septembre 2011.<br />

EXEMPLE 2 :<br />

Jean transfère un bien à B Ltée le 31 mars 2011 en exerçant le choix de 85(1). Jean<br />

exploitait une entreprise à titre de propriétaire unique <strong>et</strong> sa fin d'exercice financier était le<br />

31 décembre de chaque année. L'exercice financier de B Ltée prend fin le 31 décembre.<br />

Le formulaire T2057 doit être pro<strong>du</strong>it avant le 15 juin 2012, soit la date à laquelle Jean,<br />

un particulier qui génère un revenu d’entreprise, doit pro<strong>du</strong>ire sa déclaration d'impôt pour<br />

l'année 2011.<br />

70 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CHOIX TARDIF 85(7) <strong>et</strong> (8)<br />

Un choix qui n'est pas exercé dans le délai prescrit peut quand même être accepté par<br />

l’ARC si les deux conditions suivantes sont rencontrées :<br />

• 1. Le choix est effectué sur la formule prescrite dans un délai maximum de trois<br />

ans après la date limite de pro<strong>du</strong>ction normale <strong>du</strong> choix,<br />

ET<br />

• 2. le contribuable (le vendeur) paie la pénalité pour pro<strong>du</strong>ction tardive prévue au<br />

paragraphe 85(8).<br />

La pénalité est égale au moindre de :<br />

• 1/4 de 1 % de l'excédent de la JVM <strong>du</strong> bien à la date de la disposition sur la somme<br />

convenue lors <strong>du</strong> choix, pour chaque mois ou partie de mois de r<strong>et</strong>ard;<br />

• 100 $ par mois ou partie de mois de r<strong>et</strong>ard sans dépasser 8 000 $.<br />

N.B. : Au provincial la pénalité est la même mais avec un maximum de 5 000 $<br />

EXERCICE 2-3 : Pénalité <strong>fiscale</strong> lors d’un choix tardif.<br />

Société A ltée <strong>et</strong> Société B ltée ont toutes deux un exercice financier qui se termine le 31<br />

mars. A ltée transfère à B ltée un terrain qui est un bien en immobilisation en se<br />

prévalant des dispositions de l'article 85.<br />

Date <strong>du</strong> transfert 1 mars 2011<br />

PBR <strong>du</strong> terrain 30 000 $<br />

JVM <strong>du</strong> terrain 80 000 $<br />

Somme convenue 30 000 $<br />

Le formulaire T2057 est pro<strong>du</strong>it le 10 août 2012.<br />

On demande :<br />

Déterminez la date de pro<strong>du</strong>ction selon la Loi <strong>et</strong> calculez la pénalité <strong>fiscale</strong>.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 71<br />

71


72<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 2-3<br />

Le formulaire aurait dû être pro<strong>du</strong>it au plus tard le 30 septembre 2011 soit 6 mois après la<br />

date de la fin de l’exercice financier <strong>du</strong> premier des deux contribuables qui doit pro<strong>du</strong>ire<br />

sa déclaration de revenu.<br />

La pénalité à payer pour que le choix soit valide est égale au moindre des montants<br />

suivants :<br />

• 1/4 de 1 % (JVM <strong>du</strong> terrain - somme convenue) x nombre de mois de r<strong>et</strong>ard :<br />

1/4 de 1 % (80 000 $ - 30 000 $) x 11 = 1 375 $<br />

• 100 $ x 11 mois = 1 100 $<br />

*********************************************<br />

De plus, le paragraphe 85(7.1) perm<strong>et</strong> à un contribuable de :<br />

• pro<strong>du</strong>ire un choix après l'expiration <strong>du</strong> délai de trois ans, ou<br />

• modifier un choix déjà effectué,<br />

si, de l'avis <strong>du</strong> ministre, les circonstances sont telles qu'il serait juste <strong>et</strong> équitable de le<br />

faire. Toutefois, la pénalité prévue au paragraphe 85(8) reste toujours applicable.<br />

72 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


RÉPARTITION DE LA CONTREPARTIE AUTRE QU'EN ACTIONS<br />

Lors <strong>du</strong> transfert de biens selon les dispositions de l'article 85, la contrepartie totale autre<br />

qu'en actions reçues par le cédant doit être répartie entre les divers biens transférés.<br />

Généralement, lorsqu'une créance est reliée à un bien, elle s'applique à la contrepartie de<br />

ce bien.<br />

Par exemple, les comptes fournisseurs serviront de contrepartie au transfert des stocks <strong>et</strong><br />

les d<strong>et</strong>tes à long terme suivront les biens qui les garantissent. C<strong>et</strong>te règle pourrait nous<br />

amener des situations où on devrait reconnaître un gain en capital ou une récupération<br />

parce que la CAA est plus élevé que le coût indiqué <strong>du</strong> bien transféré. Dans ce cas la<br />

somme convenue ne peut être inférieure à la CAA.<br />

EXERCICE 2-4 : Exemple de ventilation de la contrepartie autre que des actions.<br />

Michel transfère à A ltée les biens suivants en se prévalant des dispositions de l'article 85.<br />

Équipement Bâtiment Terrain<br />

Coût en capital 100 000 $ 200 000 $ 40 000 $<br />

JVM 60 000 $ 240 000 $ 60 000 $<br />

FNACC 36 000 $ 120 000 $<br />

Hypothèque 140 000 $<br />

C<strong>et</strong>te transaction doit se faire à la JVM soit 360 000 $. Le contribuable utilise le<br />

roulement prévu à l'article 85.<br />

On demande :<br />

Suggérez une ventilation de la contrepartie autre que des actions pour atteindre l'objectif<br />

d'effectuer un roulement parfait.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 73<br />

73


74<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 2-4<br />

Lors <strong>du</strong> transfert des biens, il est enten<strong>du</strong> que A ltée assume l'hypothèque sur le bâtiment<br />

comme partie de la contrepartie des biens transférés. Comme il s'agit d'une d<strong>et</strong>te reliée<br />

au bâtiment, il serait logique que l'hypothèque soit considérée comme une portion de la<br />

contrepartie pour le bâtiment. Si tel était le cas, la somme convenue serait inférieure à la<br />

contrepartie autre qu'en actions <strong>et</strong> l'alinéa 85(1)b) ne le perm<strong>et</strong> pas. La somme convenue<br />

serait alors égale à l'hypothèque, créant une récupération de dé<strong>du</strong>ction pour<br />

amortissement non souhaitée. Voilà pourquoi il est permis de ventiler une créance<br />

entre plusieurs biens lors d'un roulement.<br />

Cela veut donc dire qu’il existe plusieurs ventilations<br />

possibles (plusieurs bonnes réponses). Au niveau fiscal<br />

nous n’avons pas à tenir compte de la logique financière<br />

(CC avec CF, Bâtisse avec hypothèque) dans la ventilation<br />

de la d<strong>et</strong>te à assumer. Ce qui importe est de ne pas<br />

assumer une d<strong>et</strong>te relativement à un bien qui excède son<br />

coût indiqué. Dans l’exemple suivant, le fait d’assumer<br />

100 % de l’hypothèque lors <strong>du</strong> transfert <strong>du</strong> bâtiment aurait<br />

engendré une récupération d’amortissement de 20 000 $.<br />

Voici la ventilation suggérée :<br />

Somme Contrepartie reçue<br />

Bien transféré convenue Autre qu'en actions Actions<br />

Équipement 36 000 $ Bill<strong>et</strong> : 36 000 $ 24 000 $<br />

Bâtiment 120 000 $ Hyp. : 120 000 $ 120 000 $<br />

Terrain 40 000 $ Hyp. : 20 000 $ 20 000 $<br />

Bill<strong>et</strong> : 20 000 $<br />

Pour les biens amortissables, la somme convenue est égale à la FNACC <strong>et</strong> pour le<br />

terrain elle est égale à son PBR, ce qui perm<strong>et</strong> le roulement sans impact fiscal. La<br />

contrepartie totale est égale à la juste valeur marchande des biens transférés.<br />

74 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2.6 Avantages accordés à d’autres actionnaires<br />

Lors d'une disposition de bien en faveur d'une société par actions, il peut arriver, que par<br />

l'utilisation de l'article 85, l'auteur <strong>du</strong> transfert tout en différant l'imposition <strong>du</strong> gain<br />

accumulé ne reçoive pas une contrepartie suffisante pour le bien transféré. Dans ce<br />

cas, s'il y a d'autres actionnaires dans la société par actions, ceux-ci peuvent être<br />

avantagés car la différence entre la JVM <strong>du</strong> bien transféré <strong>et</strong> la valeur de la contrepartie<br />

totale reçue par l'auteur <strong>du</strong> transfert se trouve à avantager le ou les autres actionnaires de<br />

la société par actions.<br />

L'alinéa 85(1)e.2) vise à empêcher un contribuable (actionnaire) d'effectuer, avec une<br />

société par actions, une opération qui aurait pour eff<strong>et</strong> de transférer une valeur déjà<br />

accumulée sur un bien à un autre actionnaire.<br />

RÈGLE :<br />

Lorsque la JVM <strong>du</strong> bien transféré excède le plus élevé de :<br />

• la JVM de la contrepartie totale reçue (incluant les actions),<br />

• la somme convenue,<br />

<strong>et</strong> qu'il est raisonnable de considérer une partie ou la totalité de c<strong>et</strong> excédent comme un<br />

avantage conféré à une personne liée, le montant de l'avantage doit être ajouté à la<br />

somme convenue.<br />

Exception à la règle : Lorsque la personne liée est une filiale à cent pour cent de l'auteur<br />

<strong>du</strong> transfert immédiatement après le transfert, il n'y a pas d'avantages accordés.<br />

Définition de "filiale à cent pour cent" :<br />

C'est une société par actions dont toutes les actions en circulation (sauf celles donnant<br />

droit aux postes d'administrateurs) appartiennent à la société dont elle est la filiale.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 75<br />

75<br />

On comprendra ici que c<strong>et</strong> autre actionnaire est<br />

normalement une personne qui est liée (enfant,<br />

conjoint) au contribuable. Il ne s’agît pas d’un acte<br />

de générosité soudaine au profit d’un inconnu.


76<br />

EFFET de l'application de 85(1)e.2) :<br />

La valeur de l'avantage conféré vient modifier la somme convenue. Le pro<strong>du</strong>it de<br />

disposition pour le cédant <strong>et</strong> le coût d'acquisition pour l'acquéreur sont donc majorés.<br />

Par contre, lors de la détermination <strong>du</strong> PBR des contreparties reçues, il ne faut pas<br />

tenir compte de c<strong>et</strong>te majoration de la somme convenue <strong>et</strong> utiliser la somme<br />

convenue avant ajustement<br />

Pour éviter l'application de c<strong>et</strong>te disposition, il faut s'assurer que la JVM de la<br />

contrepartie totale reçue par le cédant est égale à la JVM <strong>du</strong> bien cédé. Ce qui est<br />

généralement<br />

En n’ajustant pas le PBR de la contrepartie reçue par<br />

le cédant le législateur à voulu punir l’auteur d’un tel<br />

stratagème en prévoyant une mécanique qui génère une<br />

double imposition.<br />

EXERCICE 2-5 : Avantages conférés à d’autres actionnaires.<br />

Cas d'une société par actions familiale dont le père, la mère <strong>et</strong> un enfant sont actionnaires.<br />

Le partage des 100 actions ordinaires (catégorie "A") est le suivant, 10 au père, 40 à la<br />

mère <strong>et</strong> 50 à l'enfant. Chaque action ordinaire vaut 10 $ immédiatement avant le<br />

transfert. Le père transfère un terrain à la société par actions. Les informations relatives<br />

au terrain sont les suivantes :<br />

• Prix de base rajusté 100 000 $<br />

• JVM <strong>du</strong> terrain 1 000 000 $<br />

• Somme convenue 100 000 $<br />

Le père reçoit en contrepartie 100 actions catégorie "G" ayant un capital versé de<br />

100 000 $ (valeur attribuée <strong>et</strong> JVM) soit la valeur de la somme convenue. Les actions<br />

"G" sont non participantes.<br />

On demande :<br />

Présentez les implications <strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te transaction.<br />

76 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION À L'EXERCICE 2-5<br />

Vérification <strong>du</strong> respect des limites pour le roulement de 85(1).<br />

En plus de la règle générale qui stipule que la somme convenue ne peut excéder la<br />

JVM <strong>du</strong> bien transféré (1 000 000 $) ni être inférieure à la JVM de la contrepartie autre<br />

que des actions reçues par le cédant (0 $).<br />

La somme convenue ne peut être inférieure au moindre de :<br />

i) la JVM <strong>du</strong> bien transféré (1 000 000 $)<br />

ii) le coût indiqué <strong>du</strong> bien transféré (100 000 $).<br />

La somme convenue de 100 000 $ est acceptable à ce moment. Il faut aussi vérifier<br />

l'application de 85(1)e.2), avantage à d'autres actionnaires<br />

.<br />

Il est facile de comprendre par c<strong>et</strong> exemple, que le père désire que la plus-value de<br />

900 000 $ réalisable lors de la vente <strong>du</strong> terrain, bénéficie aux détenteurs d'actions<br />

ordinaires "A" dont il ne détient que 10%. Nous avons ici un exemple d'avantage accordé<br />

à d'autres actionnaires qui sont la mère <strong>et</strong> l'enfant qui se partageront un jour 90% de la<br />

plus-value de 900 000 $ sur le terrain. Cela est facilement démontrable car les actions<br />

"G" ne sont pas participantes <strong>et</strong> leur CV est de 100 000 $.<br />

Vérification de l'application de 85(1)e.2).<br />

RÈGLE :<br />

Lorsque la JVM <strong>du</strong> bien transféré (1 000 000 $) excède le plus élevé de :<br />

• la JVM de la contrepartie totale reçue (incluant les actions), (100 000 $)<br />

• la somme convenue, (100 000 $)<br />

<strong>et</strong> qu'il est raisonnable de considérer partie ou totalité de c<strong>et</strong> excédent comme un avantage<br />

conféré à une personne liée, le montant de l'avantage doit être ajouté à la somme<br />

convenue.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 77<br />

77


78<br />

L'application de l'alinéa 85(1)e.2) nous donnera l'eff<strong>et</strong> suivant.<br />

Calcul de l'excédent mentionné à l'alinéa 85(1)e.2)<br />

JVM <strong>du</strong> bien transféré<br />

Moins : Le plus élevé de :<br />

1 000 000 $<br />

• JVM des actions reçues 100 000 $<br />

• Montant convenu 100 000 100 000<br />

Excédent 900 000 $<br />

Avantage conféré (calcul selon la méthode technique) :<br />

Excédent<br />

Moins :<br />

Portion de l'excédent attribuable aux actions détenues par<br />

900 000 $<br />

l'auteur <strong>du</strong> transfert (10% X 900 000) 90 000<br />

Avantage conféré aux personnes liées 810 000 $<br />

Méthode logique pour déterminer l'avantage conféré aux personnes liées :<br />

On détermine le montant de l'excédent que l'on multiplie par le pourcentage d'actions<br />

participantes non détenues par l'auteur <strong>du</strong> transfert.<br />

900 000 $ x 90% = 810 000 $.<br />

Disposition <strong>du</strong> bien par le père.<br />

Son pro<strong>du</strong>it de disposition est majoré <strong>du</strong> montant de l'avantage [85(1)e.2)]<br />

PD = Somme convenue 100 000 $<br />

Plus : avantage calculé précédemment 810 000<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition modifié 910 000 $<br />

Moins : PBR 100 000<br />

Gain en capital 810 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 405 000 $<br />

PBR des actions "G" <strong>du</strong> père [85(1)g) <strong>et</strong> 85(1)e.2)] 100 000 $<br />

78 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


[85(1)e.2)] stipule que la somme convenue est modifié pour déterminer le pro<strong>du</strong>it de<br />

disposition <strong>du</strong> cédant mais qu'il ne l'est pas pour la détermination <strong>du</strong> PBR des<br />

actions faisant partie de la contrepartie donc pour l'application de 85(1)g) <strong>et</strong> h).<br />

Pour la société par actions<br />

Coût <strong>du</strong> bien 100 000 $<br />

Plus : Avantage conféré imposé dans les mains <strong>du</strong> père 810 000<br />

Coût <strong>du</strong> bien pour la société par actions 910 000 $<br />

Pour éviter l'application de 85(1)e.2), il faut s'assurer que la JVM de la contrepartie reçue<br />

par le cédant équivaut à la JVM <strong>du</strong> bien cédé. Dans notre exercice, la valeur de rachat<br />

des actions "G" aurait dû être 1 000 000 $ <strong>et</strong> les actions rach<strong>et</strong>ables au gré <strong>du</strong> détenteur.<br />

On doit aussi remarquer que l'avantage conféré est de 810 000 $ <strong>et</strong> non de 900 000 $, car<br />

il faut tenir compte que le père détient des actions participantes pour 10%.<br />

*****************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 79<br />

79


80<br />

2.7 JVM <strong>et</strong> clause de rajustement <strong>du</strong> prix<br />

Au suj<strong>et</strong> 14, dans le document sur l'évaluation d'entreprise "Aspect fiscal de la juste<br />

valeur marchande", nous verrons diverses méthodes pour établir la juste valeur<br />

marchande d’une entreprise. Aucune de ces méthodes n'est parfaite <strong>et</strong> le chiffre obtenu<br />

peut varier d'un évaluateur à l'autre. C'est pour c<strong>et</strong>te raison qu'en pratique, lors d'une<br />

transaction de vente, il est généralement recommandé d'utiliser une clause de rajustement<br />

de prix dans le contrat prévu lors <strong>du</strong> roulement d'un bien en faveur d'une société par<br />

actions. C<strong>et</strong>te clause est d'autant plus importante lorsque la transaction se fait entre<br />

personnes liées, car cela nous perm<strong>et</strong> de rajuster le prix de vente advenant une<br />

contestation de l’ARC.<br />

Dans le bull<strong>et</strong>in d'interprétation IT-169, l’ARC précise sa politique à l'égard de ce genre<br />

de clause. Le ministère tiendra compte d'une clause de rajustement <strong>du</strong> prix dans le calcul<br />

<strong>du</strong> revenu des parties concernées, si toutes les conditions suivantes sont respectées :<br />

• L'accord précise que les parties ont réellement l'intention de transférer le bien à sa<br />

JVM <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te dernière a été établie par une méthode juste <strong>et</strong> raisonnable;<br />

• chacune des parties avise l’ARC par une l<strong>et</strong>tre jointe à sa déclaration d'impôt sur le<br />

revenu pour l'année d'imposition <strong>du</strong> transfert <strong>du</strong> bien:<br />

• qu'elle est prête à ce que le prix indiqué dans le contrat soit révisé par l’ARC<br />

conformément à la clause de rajustement <strong>du</strong> prix<br />

• qu'elle prendra les mesures nécessaires pour régler tout excédent ou déficit <strong>du</strong> prix<br />

• qu'une copie <strong>du</strong> contrat sera fournie à l’ARC, si celui-ci l'exige<br />

• l'excédent ou le déficit <strong>du</strong> prix est réellement remboursé ou payé ou la responsabilité<br />

légale est rajustée.<br />

Lors de transactions de roulement en vertu de l’article 85 l’ajustement, s’il est nécessaire,<br />

s’effectue, ultérieurement, en mo<strong>du</strong>lant le nombre <strong>et</strong> la valeur des actions émises au vendeur<br />

80 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2.8 Notion de double imposition<br />

L'utilisation de l'article 85 lors d'un transfert d'un bien à une société par actions peut<br />

amener un problème de double imposition. C<strong>et</strong>te double imposition surviendra lors de la<br />

vente subséquente <strong>du</strong> bien qui a été transféré. Voyons par un exemple c<strong>et</strong>te situation de<br />

double imposition.<br />

Anne, actionnaire à 100 % de la société par actions M ltée, transfère un terrain à la société<br />

par actions en se prévalant des dispositions de l'article 85. Le terrain a un prix de base<br />

rajusté de 10 000 $ <strong>et</strong> une juste valeur marchande de 50 000 $. Lors de l'utilisation de<br />

l'article 85, la somme convenue sera de 10 000 $ <strong>et</strong> la contrepartie comprendra des actions<br />

ordinaires dont le capital versé légal <strong>et</strong> la juste valeur marchande seront de 50 000 $.<br />

Considérons l'impact fiscal pour Anne d'une vente directe sans roulement <strong>et</strong> contre une<br />

contrepartie de 50 000 $ en argent.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 50 000 $<br />

Moins : prix de base rajusté 10 000<br />

Gain en capital 40 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 20 000 $<br />

Avec l'utilisation <strong>du</strong> roulement de l'article 85.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition (somme convenue) 10 000 $<br />

Moins : prix de base rajusté 10 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

Contrepartie reçue : Des actions ordinaires dont le prix de base rajusté est de 10 000 $ <strong>et</strong><br />

le capital versé fiscal, en tenant compte de 85(2.1)a), est de 10 000 $. Le capital versé<br />

légal par contre est de 50 000 $.<br />

Supposons qu'immédiatement après la transaction de roulement, la société par actions<br />

vend le terrain à sa juste valeur marchande de 50 000 $ <strong>et</strong> Anne vend ses actions<br />

ordinaires à une tierce personne pour 50 000 $.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 81<br />

81


82<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s :<br />

1. pour Anne :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 50 000 $<br />

Moins : prix de base rajusté 10 000<br />

Gain en capital 40 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 20 000 $<br />

2. pour la société par actions :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 50 000 $<br />

Moins : prix de base rajusté (montant convenu) 10 000<br />

Gain en capital 40 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 20 000 $<br />

Le gain en capital imposable total est donc de 40 000 $, soit 20 000 $ dans les mains de<br />

Anne <strong>et</strong> 20 000 $ dans la société par actions.<br />

C<strong>et</strong>te double imposition latente ne doit pas nous empêcher d'utiliser les dispositions<br />

de l'article 85.<br />

Premièrement, il est très rare que la situation démontrée dans l'exemple qui précède se<br />

concrétise en pratique. Si cela devait être le cas, nous éviterions de faire le roulement <strong>et</strong><br />

nous suggérerions au contribuable de procéder à la vente directe.<br />

Deuxièmement, le but premier de l'article 85 est de différer l'imposition d'une plus-value<br />

<strong>et</strong> (ou) d'une récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement. Le bien ven<strong>du</strong> ne sera peutêtre<br />

jamais ven<strong>du</strong> par la société par actions <strong>et</strong> s'il l'est, cela devrait se faire seulement dans<br />

plusieurs années. Il en est de même pour les actions, ce qui diminue l'eff<strong>et</strong> de la double<br />

imposition.<br />

Il est aussi possible, suite à la vente par la société par actions <strong>du</strong> bien transféré <strong>et</strong> s'il s'agit<br />

de son seul actif, de procéder à la liquidation de la société par actions. Étant donné le<br />

compte de dividende en capital (CDC) créé sur la vente <strong>du</strong> bien, l'impôt en main<br />

remboursable au titre de dividende (IMRTD) acquis sur l'impôt payé par la société <strong>et</strong> le<br />

crédit d'impôt pour dividende que l'actionnaire a le droit de réclamer sur le dividende de<br />

liquidation, il sera possible de ré<strong>du</strong>ire sinon d'annuler la double imposition <strong>du</strong>e au<br />

roulement.<br />

82 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2.9 Formulaire T2057<br />

Les formulaires doivent être pro<strong>du</strong>its en respectant les règles administratives suivantes :<br />

• un exemplaire par le cédant;<br />

• au plus tard à la date limite prévue;<br />

• au bureau de district de l’ARC où la déclaration de revenus <strong>du</strong> cédant est pro<strong>du</strong>ite;<br />

• séparément de toute déclaration d'impôt.<br />

L'original <strong>du</strong> formulaire doit être envoyé par le contribuable qui est tenu le premier de<br />

pro<strong>du</strong>ire sa déclaration d'impôt sur le revenu.<br />

Si un bien transféré a été omis dans un roulement, un autre choix pour ce bien sera<br />

accepté,<br />

s'il est pro<strong>du</strong>it dans les délais permis <strong>et</strong> accompagné <strong>du</strong> paiement de la pénalité, s'il y a<br />

lieu.<br />

Commentaires sur certains éléments <strong>du</strong> formulaire<br />

Certains points se doivent d'être précisés quant à la façon de remplir le formulaire :<br />

• La date <strong>du</strong> transfert doit être choisie judicieusement afin de déterminer la date de<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> formulaire ainsi que l'année d'imposition dans laquelle un gain en<br />

capital est réalisé, s'il y a roulement partiel.<br />

• Chaque bien transféré doit être décrit de façon précise bien que sommaire. S'il s'agit<br />

de biens amortissables, des documents indiquant l'ordre désigné doivent être<br />

conservés.<br />

• L'achalandage ne doit pas être omis. S'il est impossible d'en déterminer la valeur, le<br />

transfert à 1 $ est recommandé car l’ARC pourrait présumer la transaction à une juste<br />

valeur marchande élevée.<br />

• Il ne faut pas om<strong>et</strong>tre d'indiquer le transfert de biens amortissables appartenant à une<br />

catégorie dont la FNACC est 0, comme ce peut être le cas pour les catégories à<br />

amortissement linéaire. Il faut utiliser une valeur de 1 $.<br />

• La description de la contrepartie doit démontrer que des actions ont été attribuées<br />

pour chaque bien <strong>et</strong> la contrepartie autre que des actions doit être précisément décrite.<br />

• Les caractéristiques de chacune des catégories d'actions doivent être décrites.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 83<br />

83


84<br />

• La somme convenue doit être exacte car elle représente le PD <strong>du</strong> vendeur <strong>et</strong> le coût<br />

d'acquisition de l'ach<strong>et</strong>eur. Il faut s'assurer que la somme convenue n'est pas<br />

inférieure à la contrepartie autre que des actions.<br />

84 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2.10 La « cristallisation »<br />

Parmi les nombreuses <strong>planification</strong>s <strong>fiscale</strong>s qui s’articulent autour de l’environnement de<br />

la PME <strong>et</strong> de ses actionnaires, la «cristallisation» est certainement l’une des plus<br />

répan<strong>du</strong>es. C<strong>et</strong>te popularité tient <strong>du</strong> fait que c<strong>et</strong>te <strong>planification</strong> vise à cristalliser la plus<br />

importante économie d’impôts disponible aux entrepreneurs canadiens; « l’exonération à<br />

vie <strong>du</strong> gain en capital 1 ».<br />

L’OBJECTIF<br />

Économie<br />

d’impôts d’environ<br />

180 000$<br />

(750 000 * 24 %)<br />

Le but recherché lorsqu’un contribuable amorce une transaction de cristallisation est<br />

d’utiliser immédiatement l’exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital sur les AAPE qu’il<br />

détient.<br />

C<strong>et</strong>te opération s’effectue sans que le contribuable cède le contrôle économique <strong>et</strong><br />

juridique de son entreprise. C’est-à-dire qu’il dispose de ses AAPE à une autre entité qu’il<br />

contrôle. Il ne s’agit donc pas <strong>du</strong> contexte où l’actionnaire déniche un ach<strong>et</strong>eur pour y<br />

vendre ses AAPE, utilise son exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital <strong>et</strong> se r<strong>et</strong>ire des activités<br />

de son ancienne entreprise.<br />

1 C<strong>et</strong>te expression fait référence à la portion <strong>du</strong> gain en capital (avant application <strong>du</strong> taux d’inclusion) sur<br />

des AAPE pouvant être complétement exonérée d’impôt. Ce montant est de 750 000 $. La terminologie<br />

propre à la LIR parle plutôt de la « dé<strong>du</strong>ction pour gains en capital ». C<strong>et</strong>te dé<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> revenu imposable<br />

est alors de 375 000 $ <strong>et</strong> ré<strong>du</strong>it ainsi un gain en capital imposable (après application <strong>du</strong> taux d’inclusion)<br />

sur des AAPE. Il s’agit donc d’un seul <strong>et</strong> même concept.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 85<br />

85


86<br />

Ultimement, l’eff<strong>et</strong> de la cristallisation sera de voir l’utilisation immédiate de<br />

l’exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital augmenter la valeur <strong>du</strong> PBR de nouvelles actions<br />

émises d’un montant correspondant. Donc, arriver à une augmentation <strong>du</strong> PBR, sans pour<br />

autant déclencher de l’impôt 2 .<br />

Par exemple :<br />

Exo prise 278 000<br />

$<br />

PBR 278 000 $<br />

LES PRÉPARATIFS<br />

Avant de procéder à une cristallisation, le contribuable doit s’assurer qu’il a réuni les<br />

conditions favorables à une telle transaction. Essentiellement, s’assurer que les actions sur<br />

lesquelles il compte réaliser la cristallisation sont bel <strong>et</strong> bien des AAPE. Le contribuable<br />

doit également être en mesure de bien identifier l’exonération qui lui est disponible au<br />

moment de réaliser la transaction. Ces éléments font référence à des concepts qui sont<br />

présentés en détail, au suj<strong>et</strong> 6, <strong>du</strong> premier volume de Fiscalité Expliquée.<br />

Tableau – considérations (AAPE) <strong>et</strong> (EXONÉRATION disponible)<br />

AAPE EXONÉRATION disponible<br />

• Société privée • Tenir compte de l’exo prise dans le<br />

passé<br />

• Société contrôlée par des Canadiens • Tenir compte <strong>du</strong> PNCP<br />

• Détention des actions supérieure à 2 • Tenir compte de la PDTPE prise<br />

ans<br />

dans le passé<br />

• Test <strong>du</strong> 50 % sur les actifs sur 2 ans<br />

• Test <strong>du</strong> 90 % sur les actifs au<br />

moment de la cristallisation<br />

2 Dans les faits, la cristallisation est l’exemple type d’une situation où l’impôt minimum de remplacement<br />

peut s’appliquer. Il faut se rappeler que c<strong>et</strong> impôt est essentiellement remboursable <strong>et</strong> qu’il serait possible<br />

d’en ré<strong>du</strong>ire la portée si la transaction était scindée en deux. Par exemple, la moitié de la transaction le 28<br />

décembre <strong>et</strong> l’autre moitié, le 3 janvier. Pour plus d’informations sur l’IMR, voir le suj<strong>et</strong> 7 <strong>du</strong> premier<br />

volume de la Fiscalité Expliquée.<br />

86 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Ces considérations sont essentielles à la transaction de cristallisation puisque la totalité de<br />

l’opération doit être exemptée d’impôts pour que c<strong>et</strong>te dernière ait un sens. Il serait<br />

illogique de déclencher immédiatement de l’impôt dans le but de bénéficier<br />

ultérieurement de la majoration <strong>du</strong> PBR des nouvelles actions.<br />

LA TRANSACTION<br />

Ren<strong>du</strong> à c<strong>et</strong>te étape de votre étude, vous êtes à même d’utiliser tous les outils nécessaires<br />

afin de réaliser les transactions qui mènent à une cristallisation. En fait, il suffit<br />

d’apporter tout simplement un angle différent à l’utilisation de l’article 85. Alors que<br />

jusqu’ici l’objectif a été de reporter l’impôt en fixant une somme convenue correspondant<br />

au coût indiqué <strong>du</strong> bien transféré, il faudra maintenant déterminer une somme convenue<br />

qui déclenchera un gain en capital sur des AAPE correspondant à l’exonération à vie <strong>du</strong><br />

gain en capital disponible. Malgré que nous constaterons qu’il existe plusieurs techniques<br />

pour arriver à cristalliser l’exonération, le fondement demeurera toujours de créer un gain<br />

en capital dont l’eff<strong>et</strong> fiscal sera annulé par l’exonération.<br />

Situation de départ<br />

Monsieur X<br />

2 500 000 $ JVM<br />

100 A 600 000 $ PBR<br />

600 000 $ CV<br />

OPCO<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 87<br />

87


88<br />

Considérations de départ<br />

• Société privée = Oui, OPCO n’est<br />

pas cotée à la bourse.<br />

• Société contrôlée par des<br />

Canadiens = Oui, OPCO est<br />

contrôlée par Monsieur X qui est<br />

un résident canadien.<br />

• Détention des actions supérieure à<br />

2 ans = Oui, Monsieur X a fait<br />

l’acquisition des actions d’OPCO<br />

en 1999.<br />

• Test <strong>du</strong> 50 % sur les actifs sur 2<br />

ans = respecté.<br />

• Test <strong>du</strong> 90 % sur les actifs au<br />

moment de la cristallisation =<br />

respecté, moins de 10 % de<br />

liquidités ou de placements.<br />

• Tenir compte de l’exo prise dans<br />

le passé = Monsieur X n’a jamais<br />

pris d’exonération.<br />

• Tenir compte <strong>du</strong> PNCP = Le<br />

PNCP de Monsieur X est égal à 0.<br />

• Tenir compte de la PDTPE prise<br />

dans le passé = Monsieur X n’a<br />

jamais fait usage de PDTPE.<br />

Technique 1 – Cristallisation à l’aide d’une Gesco (roulement à l’externe)<br />

La transaction proposée<br />

1. Monsieur X constitue une nouvelle société GESCO. Il investit 100 $ <strong>et</strong> reçoit en<br />

contrepartie 100 actions ordinaires « O ».<br />

2. Monsieur X dispose des 100 actions « A » qu’il détient dans OPCO à la société<br />

GESCO.<br />

3. GESCO ém<strong>et</strong> en contrepartie 10 actions « P » d’une valeur de 2 500 000 $ à<br />

Monsieur X.<br />

4. Monsieur X (vendeur) <strong>et</strong> la société GESCO (acquéreur) doivent compléter le<br />

formulaire de roulement requis par l’application de l’article 85 <strong>et</strong> fixer la somme<br />

convenue à 1 350 000 $.<br />

88 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Monsieur X<br />

100 « A » d’OPCO 2 500 000 $ JVM<br />

600 000 $ PBR<br />

600 000 $ CV<br />

SC = 1 350 000 $<br />

Actions « P » 2 500 000 $<br />

CV Légal 2 500 000 $<br />

GESCO<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 89<br />

89


90<br />

Le résultat après la transaction proposée<br />

Monsieur X<br />

100 $ 100 O 10 P<br />

2 500 000 $ JVM<br />

1 350 000 $ PBR<br />

600 000 $ CV 3<br />

2 500 000 $ JVM<br />

100 A 1 350 000 $ PBR<br />

600 000 $ CV<br />

Dans la déclaration <strong>fiscale</strong> personnelle de Monsieur X nous devons inclure la disposition<br />

des 100 actions « A » de OPCO :<br />

PD 1 350 000 $<br />

PBR 600 000 $<br />

GK 750 000 $<br />

GCI 375 000 $<br />

DGC 375 000 $<br />

RI - $<br />

GESCO<br />

OPCO<br />

3 L’article 84.1 va s’appliquer <strong>et</strong> empêcher la majoration <strong>du</strong> cv fiscal. C<strong>et</strong>te disposition <strong>fiscale</strong> constitue<br />

une limite importante aux bienfaits de la cristallisation <strong>et</strong> sera étudiée en détail au suj<strong>et</strong> 3.<br />

90 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Technique 2 – Cristallisation à même OPCO (roulement à l’interne)<br />

La transaction proposée<br />

1. Monsieur X dispose des 100 actions « A » qu’il détient dans OPCO à la société<br />

même OPCO.<br />

2. OPCO ém<strong>et</strong> en contrepartie 10 actions « P » d’une valeur de 2 500 000 $ à<br />

Monsieur X<br />

3. Monsieur X (vendeur) <strong>et</strong> la société OPCO (acquéreur) doivent compléter le<br />

formulaire de roulement requis par l’application de l’article 85 <strong>et</strong> fixer la somme<br />

convenue à 1 350 000 $.<br />

4. Émission d’une nouvelle action « O » de OPCO à monsieur X pour une<br />

contrepartie de 100 $ (maintient d’au moins une action votante <strong>et</strong> participante)<br />

Monsieur X<br />

2 500 000 $ JVM 2 500 000 $ JVM<br />

? PBR 10 « P » 100 « A » 600 000 $ PBR<br />

? CV 600 000 $ CV<br />

SC = 1 350 000 $<br />

OPCO<br />

JVM 2 500 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 91<br />

91


92<br />

Le résultat après la transaction proposée<br />

Monsieur X<br />

2 500 000 $ JVM 2 500 000 $ JVM<br />

1 350 000 $ PBR 10 « P » 100 « A » 600 000 $ PBR<br />

600 000 $ CV 4 600 000 $ CV<br />

100 $ 1 « O »<br />

Dans la déclaration <strong>fiscale</strong> personnelle de Monsieur X nous devons inclure la disposition<br />

des 100 actions « A » de OPCO :<br />

PD 1 350 000 $<br />

PBR 600 000 $<br />

GK 750 000 $<br />

GCI 375 000 $<br />

DGC 375 000 $<br />

RI - $<br />

OPCO<br />

JVM 2 500 000 $<br />

4 Il est important de noter que le CV devra être fixé juridiquement à 600 000 $ afin de ne pas déclencher un<br />

dividende réputé en vertu <strong>du</strong> paragraphe 84(1). C<strong>et</strong>te nuance est très importante puisqu’aucun mécanisme<br />

fiscal de ré<strong>du</strong>ction de CV ne perm<strong>et</strong> un tel ajustement. En eff<strong>et</strong>, l’article 84.1 ne s’applique pas à ce<br />

roulement interne <strong>et</strong> l’application <strong>du</strong> paragraphe 85(2.1) solderait le CV fiscal à 1 350 000 $, ce qui<br />

déclencherait un dividende réputé de 750 000 $, en vertu de 84(1) (ce dernier paragraphe ayant préséance<br />

sur 84(3)).<br />

92 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


L’AVANTAGE ET LA LIMITE DE LA CRISTALLISATION<br />

Il ne suffit pas d’être à même de réaliser techniquement une opération de cristallisation<br />

encore faut-il y comprendre les enjeux qu’elle comporte. En bref, nous devons être<br />

capable de répondre aux deux questions suivantes :<br />

• Pourquoi procéder à une cristallisation ?<br />

• Quelles sont les limites de la cristallisation?<br />

Comme point de départ à notre analyse nous devons comparer les attributs fiscaux <strong>du</strong><br />

contribuable avant <strong>et</strong> après la transaction de cristallisation.<br />

Transactions<br />

Technique 1<br />

Biens détenus JVM PBR CV EXO<br />

Disponible<br />

Situation, avant 100 A d’OPCO 2,5 M $ 600 000 $ 600 000 $ 750 000 $<br />

Situation, après 10 P de GESCO 2,5 M 1350 000 600 000 NIL<br />

Technique 2<br />

Situation, avant 100 A d’OPCO 2,5 M $ 600 000 $ 600 000 $ 750 000 $<br />

Situation, après 10 P d’OPCO 2,5 M 1350 000 600 000 NIL<br />

Tout d’abord, nous constatons que les résultats obtenus sont les mêmes peu importe la<br />

technique de cristallisation utilisée (sauf pour le type de bien détenu – 10 P de GESCO vs<br />

10 P d’OPCO).<br />

L’avantage<br />

Nous observons que le PBR des actions a été majoré de 750 000 $ <strong>et</strong> que l’exonération <strong>du</strong><br />

gain en capital disponible a été ré<strong>du</strong>ite de 750 000 $. Bien sûr, c’est le but visé par la<br />

cristallisation. Il est très légitime, ici, de se questionner sur l’intérêt d’augmenter<br />

immédiatement le PBR <strong>et</strong> ainsi perdre l’usage future de l’exonération. L’essentiel de la<br />

cristallisation réside dans c<strong>et</strong>te question. Il faut tout d’abord adm<strong>et</strong>tre que la prise de<br />

l’exonération n’est pas aisée puisqu’elle se limite à un contexte très pointu. C’est-à-dire le<br />

gain en capital sur des AAPE (aussi Bien agricole admissible <strong>et</strong> bien de pêche<br />

admissible). De toutes les conditions à respecter pour être considérée à titre d’ AAPE, la<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 93<br />

93


RIP<br />

94<br />

plus difficile à maintenir est celle <strong>du</strong> test de 90 %. Le test <strong>du</strong> 90 % fait référence au<br />

pourcentage de la valeur des actifs qui sont utilisés dans la société afin de gagner un<br />

revenu d’entreprise exploitée activement sur la totalité des actifs. Ce taux doit<br />

correspondre à un minimum de 90 % au moment de la vente des actions. Puisqu’il s’agit<br />

d’un moment précis, d’une photo, il est important de disposer des actions alors que ce test<br />

est respecté <strong>et</strong> ainsi pouvoir utiliser son exonération. Or, une société qui est rentable, qui<br />

génère une plus-value, arrivera à un moment de son historique où ses profits cumulés ne<br />

seront plus entièrement distribués à ses actionnaires ou réinvestis dans les actifs de la<br />

société. Dans ce contexte, ces profits seront investis dans des placements (actifs qui ne<br />

sont pas utilisés pour gagner <strong>du</strong> revenu activement), qui au fil des années, rendront le test<br />

<strong>du</strong> 90 % 5 impossible à respecter.<br />

Le but <strong>et</strong> l’avantage de la cristallisation se résument à utiliser au moment opportun<br />

(Statut d’AAPE) l’exonération <strong>du</strong> gain en capital <strong>et</strong> ainsi ne plus avoir à se<br />

préoccuper dans le futur <strong>du</strong> respect des conditions associées à ces dites AAPE.<br />

Voici quelques situations où le contribuable est fort heureux d’avoir rencontrer un<br />

fiscaliste qui lui a permis de cristalliser son exonération.<br />

• La société accumule ultérieurement les profits <strong>et</strong> les réinvestit dans un portefeuille<br />

de placements.<br />

• Le contribuable décide de vendre son entreprise. L’ach<strong>et</strong>eur souhaite acquérir les<br />

actifs par la société.<br />

• Le législateur décide d’abolir l’exonération pour gain en capital avec aucune<br />

mesure transitoire.<br />

• Au moment <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> contribuable, le test portant sur l’actif de la société<br />

indique que 86 % de ceux-ci sont utilisés pour gagner un revenu activement.<br />

5<br />

Il existe des techniques dites de « purification » qui perm<strong>et</strong>tent, dans certains cas, de favoriser l’atteinte<br />

<strong>du</strong> test <strong>du</strong> 90 % au moment de la vente des actions.<br />

94 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


La limite<br />

Ici, nous nous perm<strong>et</strong>tons d’afficher<br />

un rare moment d’état d’âme. 95<br />

Si nous examinons le tableau qui résume l’évolution des attributs fiscaux, suite aux<br />

opérations de cristallisation, nous constatons, avec regr<strong>et</strong>, que le CV des actions n’a pas<br />

subi la même majoration que le PBR. Le CV est donc demeuré inchangé à 600 000 $.<br />

C’est dans ce constat que réside toute la limite de l’opération de la cristallisation.<br />

Puisque le CV constitue le montant qu’un actionnaire peut libérer libre d’impôt de la<br />

société, nous aurions souhaité augmenter ce CV d’un montant de 750 000 $ <strong>et</strong> ainsi être<br />

en mesure d’encaisser ce même montant à même la société par une ré<strong>du</strong>ction de CV, telle<br />

que nous l’avons étudiée au suj<strong>et</strong> 1 avec le paragraphe 84(4).<br />

La conclusion<br />

C’est donc dire que la cristallisation ne perm<strong>et</strong> pas d’enrichir immédiatement<br />

l’actionnaire d’un montant libre d’impôt correspondant à l’exonération. Il<br />

s’agit plutôt d’une opération qui vise à s’assurer que le contribuable pourra<br />

bénéficier libre d’impôt <strong>du</strong> fruit de l’exonération lorsque ce dernier se départira<br />

de ses actions (qui auront un PBR majoré de l’exonération) en faveur d’un<br />

véritable ach<strong>et</strong>eur.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 95


96<br />

2.11 Limitation sur les pertes résultant <strong>du</strong> transfert d’un bien entre<br />

personnes affiliées<br />

La LIR contient plusieurs règles visant à restreindre la reconnaissance des pertes lors<br />

d’une transaction avec des personnes « affiliées ». Ces règles peuvent s’appliquer à<br />

d’autres transactions que celles dans un contexte de roulement selon l’article 85. Le<br />

traitement de la perte variera selon la nature <strong>du</strong> bien (bien amortissable, bien non<br />

amortissable ou IA) sur lequel la perte est subie <strong>et</strong> selon le genre de contribuable qu’est le<br />

cédant.<br />

La définition de personnes affiliées se r<strong>et</strong>rouve à l’article 251.1. En vertu <strong>du</strong> paragraphe<br />

251.1(4), une personne est réputée affiliée à elle-même <strong>et</strong> une société de personnes est<br />

réputée être une personne.<br />

Des «personnes affiliées» sont :<br />

• Un particulier <strong>et</strong> son conjoint;<br />

• Une société par actions <strong>et</strong><br />

i) une personne qui la contrôle,<br />

ii) chaque membre d'un groupe de personnes affiliées qui la contrôle,<br />

iii) le conjoint d'une personne visée en i) <strong>et</strong> ii);<br />

• deux sociétés par actions, si, à la fois :<br />

i) chacune est contrôlée par une personne <strong>et</strong> que les deux personnes sont<br />

affiliées entre elles,<br />

ii) l’une est contrôlée par un groupe de personnes dont chaque membre est<br />

affilié à la personne qui contrôle l’autre,<br />

iii) chaque société est contrôlée par un groupe de personnes <strong>et</strong> chaque membre<br />

de chaque groupe est affilié à au moins un membre de l'autre groupe.<br />

96 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


RESTRICTION D'ORDRE GÉNÉRAL<br />

Une autre notion importante est celle de "perte apparente" (sur une perte en capital)<br />

définie à l'article 54. Une perte apparente est réputée nulle en vertu de 40(2)g)(i) <strong>et</strong><br />

elle doit être ajoutée au PBR <strong>du</strong> bien de remplacement en vertu de 53(1)f). Dans les<br />

situations couvertes par l’article 85 de la LIR, on augmente le PBR <strong>du</strong> bien dans les<br />

mains de l’acquéreur, soit la société par actions qui a acquis le bien.<br />

Définition de perte apparente :<br />

Perte d'un contribuable résultant de la disposition d'un bien, dans le cas où, à la fois :<br />

a) 30 jours avant ou 30 jours après la date de disposition, le contribuable ou une<br />

«personne affiliée» à lui a acquis le même bien ou un bien identique (appelé bien de<br />

remplacement) ou avait le droit de l'acquérir;<br />

b) à la fin de la période de 30 jours, le contribuable ou une «personne affiliée» était<br />

propriétaire <strong>du</strong> bien de remplacement ou avait le droit de l'acquérir.<br />

Lorsqu'un particulier transfère un bien à une société contrôlée, il n'y a plus de<br />

règles régissant les pertes au niveau de l'article 85. Ce sont les règles générales de la<br />

perte apparente qui vont s'appliquer. Le premier élément à vérifier : la transaction a-telle<br />

généré une perte en capital. Si oui, vérifier l'application de la notion de perte<br />

apparente.<br />

N.B. : Le concept de perte apparente ne s'applique pas dans les situations suivantes<br />

comme [54 «perte apparente» c) à g)] :<br />

• le cas <strong>du</strong> changement dans l'usage [45(1)];<br />

• lors de la disposition réputée lors de la cessation de résidence au Canada [128.1];<br />

• lors de la disposition réputée au décès [70];<br />

• lorsqu'une créance est reconnue mauvaise [50];<br />

• lors d'une disposition effectuée par une société dont le contrôle a été acquis dans les<br />

30 jours suivant la disposition.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 97<br />

97


98<br />

PERTES SUR CERTAINS TRANSFERTS. Pour le particulier.<br />

Le cédant doit être : un particulier<br />

Il doit disposer d'une immobilisation (autre qu'un bien amortissable), le cédant ou une<br />

«personne affiliée» a, 30 jours avant ou 30 jours après, acquis le même bien ou un bien<br />

identique (appelé bien de remplacement) ou avait le droit de l'acquérir, <strong>et</strong> que, à la fin<br />

de c<strong>et</strong>te période, le contribuable ou une personne affiliée était propriétaire <strong>du</strong> bien de<br />

remplacement ou avait le droit de l'acquérir, les deux conséquences <strong>fiscale</strong>s suivantes<br />

s'appliquent :<br />

1) la perte <strong>du</strong> cédant est réputée nulle;<br />

2) la perte augmente le PBR <strong>du</strong> bien acquis par l’ach<strong>et</strong>eur.<br />

EXERCICE 2-6 : Perte pour un contribuable qui est un particulier.<br />

Un particulier transfère à la société par actions qu'il contrôle un bien non amortissable<br />

qui, pour une bonne raison, a per<strong>du</strong> de la valeur. Le PBR <strong>du</strong> bien transféré est de<br />

30 000 $ alors que la JVM <strong>et</strong> la somme convenue sont de 15 000 $. La contrepartie reçue<br />

comprend un bill<strong>et</strong> de 5 000 $ <strong>et</strong> des actions ordinaires dont la JVM est de 10 000 $.<br />

On demande :<br />

Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

98 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 2-6<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour le particulier<br />

PD réputé 15 000 $<br />

Moins : coût en capital = PBR 30 000<br />

Perte en capital 15 000 $<br />

Perte apparente réputée nulle [40(2)g)(i)] 0 $<br />

Le particulier <strong>et</strong> la société qu'il contrôle sont des personnes affiliées selon 251.1. Par la<br />

suite, la définition de perte apparente s'applique à c<strong>et</strong>te transaction <strong>et</strong> la perte en capital<br />

calculée devient une perte apparente. Selon 40(2)g)(i), elle est réputée nulle pour le<br />

contribuable.<br />

PBR de la contrepartie reçue par le particulier<br />

PBR <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> : JVM <strong>du</strong> bien reçu (bill<strong>et</strong>) 5 000 $<br />

PBR des actions ordinaires :<br />

• PBR non attribué<br />

(15 000 $ - 5 000 $) 10 000 $<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour la société par actions<br />

PBR <strong>du</strong> bien transféré<br />

Coût réputé <strong>du</strong> bien acquis 15 000 $<br />

Plus : Perte apparente en vertu de 53(1)f) 15 000<br />

PBR <strong>du</strong> bien 30 000 $<br />

On augmente le PBR <strong>du</strong> bien dans les mains de la personne affiliée.<br />

************************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 99<br />

99


100<br />

PERTES SUR CERTAINS TRANSFERTS. Ne s'applique pas au particulier. 40(3.3) <strong>et</strong><br />

(3.4)<br />

Le cédant doit être : une société par actions,<br />

une fi<strong>du</strong>cie, ou<br />

une société de personnes<br />

Il doit disposer d'une immobilisation (autre qu'un bien amortissable), le cédant ou une<br />

«personne affiliée» a, 30 jours avant ou 30 jours après, acquis le même bien ou un bien<br />

identique (appelé bien de remplacement) ou avait le droit de l'acquérir, <strong>et</strong> que, à la fin<br />

de c<strong>et</strong>te période, le contribuable ou une personne affiliée était propriétaire <strong>du</strong> bien de<br />

remplacement ou avait le droit de l'acquérir, les deux conséquences <strong>fiscale</strong>s suivantes<br />

s'appliquent : 40(3.4)<br />

3) la perte <strong>du</strong> cédant est réputée nulle;<br />

La société garde sa<br />

perte…..<br />

4) la perte sera reconnue seulement lorsque :<br />

une disposition ultérieure <strong>du</strong> bien en faveur d'une personne autre que le<br />

cédant ou d'une personne affiliée à lui, en autant que ni le cédant ni une<br />

personne affiliée n'acquiert le bien ou un bien identique dans les 30 jours de la<br />

disposition ultérieure;<br />

Règles de pertes apparentes ne s’appliquent pas dans les situations<br />

suivantes :<br />

- une disposition réputée en vertu de 128.1 (changement de résidence)<br />

- acquisition <strong>du</strong> contrôle de la société.<br />

- créance irrécouvrable ou actions de société en faillite) ;<br />

- si la société est liquidée selon 88(2)<br />

100 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 2-7 : Application de 40(3.3) <strong>et</strong> (3.4).<br />

La Société A ltée transfère un terrain à une autre société par actions qui lui est affiliée au<br />

sens de l'article 251.1. Le coût pour la Société A ltée de ce terrain était de 40 000 $. La<br />

JVM à la date de la transaction est de 22 000 $. La contrepartie reçue par la Société A<br />

ltée en échange <strong>du</strong> terrain comprend 5 000 $ <strong>et</strong> des actions "M" ayant un CV <strong>et</strong> une valeur<br />

de rachat de 17 000 $. Les actions "M" ne sont pas participantes.<br />

On demande :<br />

Présentez les implications <strong>fiscale</strong>s de ces transactions.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 2-7<br />

PD réputé 22 000 $<br />

Moins : coût en capital = PBR 40 000<br />

Perte en capital 18 000 $<br />

Perte apparente réputée nulle 0 $<br />

La société A ltée conserve la perte lors d'une disposition ultérieure <strong>du</strong> terrain par la<br />

société affiliée en faveur d'une personne autre que le cédant ou personne affiliée;<br />

Dans ce cas, le prix de vente pour la Société A ltée sera 22 000 $. Le PBR des actions<br />

privilégiées reçues en contrepartie sera de 17 000 $ soit le pro<strong>du</strong>it disposition moins le<br />

paiement en argent. La JVM des actions privilégiées est de 17 000 $ tout comme le CV.<br />

La Société A Ltée devrait normalement faire une perte en capital de 18 000 $ (40 000 $ -<br />

22 000 $). Par contre, l'application de l'article 40(3.3) <strong>et</strong> (3.4) [Pertes sur certains<br />

transferts] fait en sorte que la perte de 18 000 $ est réputée nulle à la date <strong>du</strong> transfert.<br />

Mais c<strong>et</strong>te perte sera reconnue ultérieurement à la première des dates suivantes :<br />

i) lors d'une disposition ultérieure <strong>du</strong> terrain par la société affiliée en faveur d'une<br />

personne autre que le cédant ou personne affiliée;<br />

ii) lors <strong>du</strong> changement de résidence ou de statut fiscal;<br />

iii) lors d'une acquisition de contrôle de la société.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 101<br />

101


102<br />

PERTES SUR VENTE D'ACTIONS À UNE SOCIÉTÉ AFFILIÉE 40(3.6)<br />

C<strong>et</strong>te situation se pro<strong>du</strong>it lors <strong>du</strong> rachat, de l'acquisition ou de l'annulation<br />

d'actions d'une société 84(3) <strong>et</strong> qu'après la transaction, le contribuable est affilié à la<br />

dite société.<br />

Lorsqu'un contribuable dispose, en faveur d'une société qui lui est affiliée<br />

immédiatement après la disposition, d'une action de c<strong>et</strong>te société, les deux<br />

conséquences <strong>fiscale</strong>s suivantes s'appliquent :<br />

1) la perte <strong>du</strong> contribuable est réputée nulle;<br />

2) la perte est ajoutée au PBR des actions de c<strong>et</strong>te société qu'il continue de<br />

détenir.<br />

S'il détient des actions de plusieurs catégories, la perte sera pro ratée entre les diverses<br />

catégories selon le rapport de la JVM des actions qu'il détient d'une catégorie sur la JVM<br />

de toutes les catégories d'actions qu'il détient.<br />

EXERCICE 2-8 : application de 40(3.6)<br />

M. X détient 60 % des actions de la société Gestion Inc. L’autre bloc d’actions (40%), est<br />

détenu par M. Y.<br />

Les caractéristiques des actions détenues par M.X sont:<br />

CV: 100 000 $,<br />

PBR: 500 000 $,<br />

JVM: 1 000 000 $<br />

Quelles sont les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour M. X si la société rachète la totalité des<br />

actions détenues par ce dernier?<br />

Si l’autre actionnaire est Madame X, est-ce que vos conclusions demeurent les mêmes ?<br />

102 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION À L'EXERCICE 2-8<br />

Rachat d’actions<br />

Étape 1<br />

Dividende réputé, 84(3) :<br />

Montant reçu 1 000 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé -100 000<br />

Dividende réputé selon 84 (3) 900 000 $<br />

Étape 2<br />

Calcul <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition :<br />

Montant reçu 1 000 000 $<br />

Moins : Dividende réputé selon 84(3) -900 000<br />

100 000<br />

Moins : Prix de base rajusté -500 000<br />

Perte en capital 400 000 $<br />

Puisque M. X n’est pas affilié à la société après le rachat, la perte en capital de 400 000 $<br />

est acceptée.<br />

Si l’autre actionnaire était la conjointe de M. X ?<br />

M. X est toujours affilié à la société après le rachat car sa conjointe détient le contrôle de<br />

la société suite au rachat.<br />

La perte en capital est réputé nulle <strong>et</strong> augmente le PBR des actions restantes.<br />

Problème!<br />

Car M. X n’a plus d’actions de la société<br />

X. La perte en capital est per<strong>du</strong>e.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 103<br />

103


104<br />

PERTES SUR CERTAINS TRANSFERTS. BIENS AMORTISSABLES. 13(21.2)<br />

Conditions d'application : les trois doivent être rencontrées<br />

a) Le cédant doit être : une personne,<br />

ou<br />

une société de personnes, qui dispose d'un bien amortissable,<br />

b) le moindre de :<br />

i) coût en capital <strong>du</strong> bien transféré<br />

ii) FNACC <strong>du</strong> bien immédiatement avant la disposition<br />

est supérieure à la JVM <strong>du</strong> bien transféré<br />

c) le cédant ou une personne affiliée, 30 jours après, est propriétaire <strong>du</strong> bien ou d'un droit<br />

d'acquérir le bien transféré ou avait un tel droit,<br />

Règles d'application lorsque les trois conditions qui précèdent sont rencontrées.<br />

1) La perte est réputée nulle pour le cédant.<br />

Considérer un seul bien dans<br />

la catégorie<br />

Donc, perte finale potentielle!<br />

2) Le cédant est réputé avoir acquis un bien amortissable avant le début de l'année de<br />

la disposition. Son coût en capital est égal à la perte qui est réputé nulle.<br />

Le bien (bien fictif) fait partie d'une catégorie distincte jusqu'à la date suivante :<br />

une disposition ultérieure <strong>du</strong> bien en faveur d'une personne autre que le<br />

cédant ou d'une personne affiliée à lui, en autant que ni le cédant ni une<br />

personne affiliée n'acquiert le bien ou un bien identique dans les 30 jours de<br />

la disposition ultérieure;<br />

Le solde non amorti sera<br />

dé<strong>du</strong>it comme perte finale<br />

Pour l'application de la récupération de DPA (13), de la perte finale [20(16)] <strong>et</strong> de la<br />

DPA [20(1)a)] au propriétaire successeur :<br />

i) Le coût en capital est égal à celui <strong>du</strong> cédant,<br />

ii) L'excédent <strong>du</strong> coût en capital <strong>du</strong> bien pour le cédant sur la JVM <strong>du</strong> bien est<br />

réputé être de l'amortissement censé pris.<br />

104 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 2-9 : Application de 13(21.2)<br />

La société par actions A ltée transfère un bien à la société par actions Plus inc. qu'elle<br />

vient de former, donc qui lui est affiliée. Le bien est un bien de la catégorie 8 <strong>et</strong> il est le<br />

seul bien de c<strong>et</strong>te catégorie pour la Société A ltée. La FNACC de c<strong>et</strong>te catégorie est de<br />

16 000 $. Le coût <strong>du</strong> bien était de 20 000 $ <strong>et</strong> la JVM à la date <strong>du</strong> transfert est de<br />

12 000 $<br />

La contrepartie reçue par la Société A ltée en échange <strong>du</strong> bien comprend un bill<strong>et</strong> de<br />

10 000 $ <strong>et</strong> des actions "B" ayant un CV de 2 000 $ <strong>et</strong> une valeur de rachat de 2 000 $.<br />

Les actions "B" ne sont pas participantes.<br />

On demande :<br />

Présentez les implications <strong>fiscale</strong>s de ces transactions.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 2-9<br />

Implications <strong>fiscale</strong>s pour le cédant :<br />

La transaction rencontre les conditions d'application <strong>du</strong> paragraphe 13(21.2) soit :<br />

a) Le cédant est une société par actions <strong>et</strong> il dispose d'un bien amortissable;<br />

b) le < <strong>du</strong> CC (20 000 $) ou de la FNACC (16 000 $) est supérieur à la JVM <strong>du</strong> bien<br />

transféré (12 000 $); (perte finale)<br />

c) une personne affiliée (Plus inc.) est propriétaire <strong>du</strong> bien 30 jours après la transaction.<br />

Calcul de la perte finale<br />

FNACC : 16 000 $<br />

Moins :<br />

Moindre<br />

- Coût 20 000 $<br />

- PD 12 000 $*<br />

Solde 4 000 $ (Perte finale)<br />

Le solde restant à la catégorie<br />

constitue une perte finale lorsque la<br />

catégorie est vide.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 2 105<br />

105


106<br />

Le bien fictif créé par l'excédent est considéré mis en service par le cédant à la<br />

date où il est mis en service par le propriétaire successeur; (Le cédant peut prendre<br />

une DPA à chaque année jusqu'à la disposition ultérieure).<br />

La société est réputée avoir acquis une immobilisation de 4 000 $ <strong>et</strong> prendra une<br />

dé<strong>du</strong>ction pour amortissement jusqu’à la disposition ultérieure.<br />

Pour l'application de la récupération de DPA (13), de la perte finale [20(16)] <strong>et</strong> de la<br />

DPA [20(1)a)] au propriétaire successeur :<br />

i) Le coût en capital est égal à celui <strong>du</strong> cédant, (20 000 $)<br />

ii) L'excédent <strong>du</strong> coût en capital <strong>du</strong> bien pour le cédant sur la JVM <strong>du</strong> bien est réputé<br />

être de l'amortissement censé pris. (8 000 $)<br />

Acquisition des biens par la société Plus inc. :<br />

Coût en capital 20 000 $<br />

DPA censée prise 8 000<br />

FNACC de la catégorie pour la société Plus inc. 12 000 $<br />

106 Suj<strong>et</strong> 2 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


VENTE D'ACTIONS LORS D'UNE TRANSACTION<br />

Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

AVEC LIEN DE DÉPENDANCE<br />

ARTICLE 84.1<br />

SUJET 3<br />

3.1 Le contexte de l’article 84.1.<br />

3.2 Généralités <strong>et</strong> conditions d’application.<br />

3.3 Les conséquences <strong>fiscale</strong>s – La ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV.<br />

3.4 Les conséquences <strong>fiscale</strong>s – Le dividende réputé.<br />

3.5 Le calcul <strong>du</strong> PBR à distance.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 107<br />

107


108<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 3 :<br />

Dans ce suj<strong>et</strong>, nous étudierons le traitement fiscal qui s’applique lorsqu’un particulier<br />

dispose d’actions d’une société résidant au Canada en faveur d’une autre société avec<br />

laquelle le particulier a un lien de dépendance. Ces dispositions visent à empêcher le<br />

contribuable d'effectuer ce que l'on appelle "un dépouillement de surplus". C'est-à-dire<br />

de convertir <strong>du</strong> surplus imposable en remboursement de capital non imposable. En<br />

d'autres termes, transformer des bénéfices non répartis, qui seraient normalement<br />

distribués en dividendes, en <strong>du</strong> gain en capital exempté par la dé<strong>du</strong>ction pour gains en<br />

capital ou en capital versé relatif à des actions de la société acquéreur <strong>et</strong> qui serait<br />

exempté lors d'un rachat d'actions. L’article empêche donc le particulier<br />

« d’encaisser » le fruit de sa dé<strong>du</strong>ction pour gains en capital lorsqu’il transige avec<br />

une société qui lui est liée.<br />

108 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


3.1 Le contexte de l’article 84.1<br />

Lors de l’étude <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 1 portant sur le capital versé nous avons conclu que ce concept<br />

constituait « l’assi<strong>et</strong>te fiscal » de l’actionnaire. C’est-à-dire que le capital versé attribuable<br />

à un actionnaire correspondait au montant que ce dernier pouvait r<strong>et</strong>irer directement de<br />

la société sans payer d’impôts (en effectuant par exemple une ré<strong>du</strong>ction de CV en vertu<br />

de 84(4)).<br />

Ce premier principe étant acquis, il subsiste, à première vue, un problème d’équité lorsqu’<br />

un actionnaire a fait l’acquisition d’actions d’un autre actionnaire (en opposition à<br />

l’acquisition d’actions nouvellement émises à même le trésor de la société). Dans ce cas,<br />

l’actionnaire se r<strong>et</strong>rouve normalement avec un PBR plus élevé que le CV. Ce cas est<br />

fréquent <strong>et</strong> constitue un problème pour l’actionnaire puisqu’il a déboursé un montant<br />

correspondant au PBR des actions alors qu’il ne peut qu’avoir accès à une somme libre<br />

d’impôts égale au CV. C<strong>et</strong>te situation ne peut se résoudre par une transaction dite à<br />

l’interne (par exemple, la ré<strong>du</strong>ction en vertu de 84(4) est d’aucun secours dans ce<br />

contexte).<br />

Voici un premier exemple illustrant c<strong>et</strong>te problématique<br />

Situation de départ<br />

Monsieur X<br />

500 000 $ JVM<br />

100 A 100 000 $ PBR<br />

20 000 $ CV<br />

OPCO<br />

Dans la présente situation Monsieur X aimerait avoir la possibilité d’encaisser sans payer<br />

d’impôts le montant (100 000 $) qu’il a investi personnellement. Pour y arriver Monsieur<br />

X doit absolument planifier une transaction à l’externe (en faisant intervenir une société<br />

de gestion).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 109<br />

109<br />

Jusqu’à maintenant quel<br />

montant pouvait-on sortir<br />

libre d’impôts?


110<br />

La transaction proposée- CONSTITUTION DE GESCO<br />

Monsieur X<br />

Le résultat après la transaction proposée 1<br />

CV légal 500 000 $<br />

85(2.1) 400 000 $ (500 000 – (400 000 – 0))<br />

CV fiscal 100 000 $ (1)<br />

100 « A » d’OPCO 500 000 $ JVM<br />

100 000 $ PBR<br />

20 000 $ CV<br />

SC = 100 000 $<br />

Actions « P » 500 000 $<br />

CV Légal 500 000 $<br />

GESCO<br />

Monsieur X<br />

500 000 $ JVM<br />

100 P 100 000 $ PBR<br />

100 000 $ CV (1)<br />

GESCO<br />

500 000 $ JVM<br />

100 A 100 000 $ PBR<br />

20 000 $ CV<br />

OPCO<br />

1 Dans les faits c’est 84.1 qui va s’appliquer. L’idée ici est d’intro<strong>du</strong>ire pédagogiquement le concept.<br />

110 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Suite à c<strong>et</strong>te transaction, Monsieur X pourra libérer 100 000 $ sans payer d’impôts à<br />

même la ré<strong>du</strong>ction de son CV fiscal (en vertu de 84(4)) dans Gesco. Ce résultat est<br />

logique <strong>et</strong> équitable <strong>et</strong> les règles de 84.1 (même si elles s’appliqueront) ne viseront pas<br />

à empêcher une telle opération. L’équité envers l’actionnaire (la possibilité de sortir son<br />

100 000 $ d’investissement initial) est donc rétablie.<br />

Voici un deuxième exemple où Monsieur X pousse « l’audace <strong>fiscale</strong> » plus loin<br />

Situation de départ<br />

Monsieur X<br />

500 000 $ JVM<br />

100 A 100 000 $ PBR<br />

20 000 $ CV<br />

OPCO<br />

Monsieur X a pour l’instant utilisé 350 000 $ à titre d’exonération <strong>du</strong> gain en capital, son<br />

compte de PNCP est égal à zéro <strong>et</strong> il n’a pas dé<strong>du</strong>it dans le passé de PDTPE. Finalement les<br />

100 A de OPCO sont des AAPE.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 111<br />

111


112<br />

La transaction proposée<br />

Monsieur X<br />

100 « A » d’OPCO 500 000 $ JVM<br />

100 000 $ PBR<br />

20 000 $ CV<br />

SC = 500 000 $<br />

Actions « P » 500 000 $<br />

CV Légal 500 000 $<br />

GESCO<br />

Suite à c<strong>et</strong>te transaction, Monsieur X doit inclure les éléments suivants dans sa déclaration<br />

d’impôts.<br />

PD (100 A d’OPCO) 500 000 $<br />

PBR 100 000 $<br />

Gain en capital 400 000 $<br />

Prise de l’exonération 400 000 $<br />

Somme imposable Nul<br />

112 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le résultat après la transaction proposée 2<br />

CV légal 500 000 $<br />

85(2.1) 0 $ (500 000 – (500 000 – 0))<br />

CV fiscal 500 000 $ (1)<br />

Monsieur X<br />

500 000 $ JVM<br />

100 P 500 000 $ PBR<br />

500 000 $ CV (1)<br />

GESCO<br />

500 000 $ JVM<br />

100 A 500 000 $ PBR<br />

20 000 $ CV<br />

OPCO<br />

Suite à c<strong>et</strong>te transaction, Monsieur X pourrait libérer 500 000 $ sans payer d’impôts à<br />

même la ré<strong>du</strong>ction de son CV fiscal (en vertu de 84(4)) dans Gesco. Ce résultat serait<br />

obtenu suite à une cristallisation <strong>et</strong> viserait à convertir l’utilisation de l’exonération <strong>du</strong><br />

gain en capital en $ libres d’impôts. Ce résultat est inéquitable aux yeux <strong>du</strong> législateur.<br />

Ce dernier ne souhaite pas voir un contribuable encaisser son « exo » libre d’impôts lors<br />

d’une disposition à sa propre société. Pour arriver à contrer ce type de transaction le<br />

législateur a dû intro<strong>du</strong>ire une nouvelle règle plus musclée que celles déjà en vigueur<br />

puisque, par exemple, 85(2.1) perm<strong>et</strong>tait l’opération présentée plus haut. C’est donc<br />

dans ces circonstances que l’article 84.1 prend tout son sens, <strong>du</strong> moins aux yeux des<br />

autorités <strong>fiscale</strong>s.<br />

2 Dans les faits c’est 84.1 qui va s’appliquer. L’idée ici est d’intro<strong>du</strong>ire pédagogiquement le concept.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 113<br />

113


114<br />

3.2 Généralités <strong>et</strong> conditions d’application<br />

S'applique aux dispositions d'actions faites après le 22 mai 1985 dans le cadre d'une<br />

transaction avec lien de dépendance. Les actions détenues par un particulier sont<br />

ven<strong>du</strong>es à une société. Le vendeur <strong>et</strong> l'ach<strong>et</strong>eur ont un lien de dépendance. Après la<br />

transaction les deux sociétés sont rattachées.<br />

Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

Les dispositions de l'article 84.1 sont en fait une règle anti-évitement pour prévenir le<br />

r<strong>et</strong>rait des surplus imposables d'une société en le transférant en remboursement de capital<br />

exempt d'impôt lors d'un transfert d'actions avec lien de dépendance par un<br />

particulier résidant au Canada à une société qu'il contrôle.<br />

Dans ce suj<strong>et</strong>, nous utiliserons régulièrement les termes suivants :<br />

Société cessionnaire : Cela signifie la société qui a acquis les actions.<br />

Le cessionnaire : Celui qui acquiert un bien.<br />

Le vendeur ou le cédant : Celui qui dispose des actions<br />

Lorsque les dispositions de 84.1 s'appliquent, il pourrait en résulter l'un ou les deux<br />

eff<strong>et</strong>s suivants :<br />

• il y aurait ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé fiscal des actions de la société cessionnaire qui<br />

acquiert les actions <strong>du</strong> cédant. C'est-à-dire que le CV fiscal des actions émises par le<br />

cessionnaire sera ré<strong>du</strong>it. C<strong>et</strong>te situation ne peut s’appliquer que s’il y a une<br />

nouvelle émission d’actions à titre de contrepartie;<br />

114 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• la société cessionnaire (l'acquéreur) serait réputée avoir versé un dividende au<br />

contribuable cédant. C<strong>et</strong>te situation ne peut s’appliquer que s’il y a une<br />

contrepartie autre que des actions émise à titre de contrepartie.<br />

Les dispositions de 84.1 n'auront pas d'eff<strong>et</strong> immédiat sur un résident <strong>du</strong> Canada<br />

lorsque :<br />

la contrepartie autre que des actions reçues par le vendeur lors de la transaction ne<br />

dépasse pas le plus élevé des montants suivants :<br />

• le capital versé des actions cédées;<br />

• le prix de base rajusté à distance des actions cédées.<br />

C’est donc dire qu’à ce stade-ci de notre étude nous pouvons réévaluer<br />

à la lumière de nos nouvelles connaissances ce que constitue la « base<br />

<strong>fiscale</strong> » (quel est le montant qu’on peut libérer libre d’impôts sans<br />

vendre à un tiers) d’un contribuable qui est actionnaire d’une société.<br />

Nous avons donc initialement vu que c<strong>et</strong>te « base <strong>fiscale</strong> » était le CV.<br />

Maintenant, tout en tenant compte de l’application de 84.1, nous allons<br />

prendre connaissance qu’il est possible de r<strong>et</strong>irer libre d’impôts<br />

l’équivalent <strong>du</strong> PBR à distance.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 115<br />

115


116<br />

Voici les 6 conditions qui doivent être rencontrées pour que 84.1 s'applique :<br />

• (1) Le vendeur est un résident <strong>du</strong> Canada <strong>et</strong> est un particulier; ET<br />

• (2) les actions ven<strong>du</strong>es sont un bien en immobilisation pour le vendeur; ET<br />

• (3) l’ach<strong>et</strong>eur est une société; ET<br />

• (4) le vendeur <strong>et</strong> l'ach<strong>et</strong>eur ont un lien de dépendance; (notion générale art.251 +<br />

extension 84.1(2)b)); ET<br />

• (5) la société dont les actions sont ven<strong>du</strong>es réside au Canada; ET<br />

• (6) immédiatement après la disposition, la société dont les actions sont ven<strong>du</strong>es serait<br />

rattachée à l'ach<strong>et</strong>eur au sens de 186(4), c'est-à-dire si<br />

a) la société dont les actions sont cédées devient contrôlée par l'ach<strong>et</strong>eur au sens<br />

ou<br />

de 186(2) [50 % + 1 action]<br />

b) l'ach<strong>et</strong>eur détient plus de 10 % en vote <strong>et</strong> en JVM de toutes les actions de la<br />

société dont les actions ont été ven<strong>du</strong>es.<br />

Le vendeur<br />

est un<br />

Particulier<br />

(1)<br />

Société en cause<br />

OPCO (5)<br />

Vente d’actions d’OPCO (2)<br />

Lien de dépendance<br />

entre le vendeur <strong>et</strong><br />

l’acquéreur au<br />

moment de la<br />

transaction (4)<br />

L’acquéreur est une<br />

société<br />

GESCO (3)<br />

Après la transaction<br />

l’acquéreur <strong>et</strong> la société en cause<br />

son rattachés (6)<br />

Société en cause<br />

OPCO<br />

116 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


3.3 Les conséquences <strong>fiscale</strong>s – La ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV<br />

Comment se calcule la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé fiscal des actions reçues par le<br />

vendeur lorsque 84.1(1)a) s'applique?<br />

On applique c<strong>et</strong>te formule technique :<br />

(A-B) x C/A<br />

où : A = augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les catégories d'actions <strong>du</strong> capital-actions<br />

émises en contrepartie par la société qui achète les actions;<br />

B = l’excédent éventuel <strong>du</strong> plus élevé des montants suivants :<br />

i) Capital versé des actions ven<strong>du</strong>es, immédiatement avant la disposition;<br />

ii) PBR à distance¹<br />

moins :<br />

iii) la JVM, immédiatement après la disposition, de la contrepartie autre<br />

que des actions (CAA) reçues par le vendeur;<br />

C = augmentation <strong>du</strong> CV des actions de la catégorie d'actions reçues en<br />

contrepartie par le vendeur.<br />

¹ La notion de PBR à distance (PBR modifié) sera étudiée plus à fond dans<br />

quelques pages.<br />

Si le vendeur reçoit plus d'une catégorie d'actions en contrepartie, la ré<strong>du</strong>ction est<br />

appliquée aux différentes catégories d'actions reçues en proportion de leur capital versé<br />

avant la ré<strong>du</strong>ction.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 117<br />

117


118<br />

Méthode simplifiée (logique) pour l'application de 84.1<br />

À utiliser pour la compréhension <strong>et</strong> non pour l’application de la LIR.<br />

Point à vérifier : Est-ce que l'augmentation <strong>du</strong> CV des actions de la société ach<strong>et</strong>euse<br />

plus la CAA (Contrepartie Autre que des Actions) est plus élevée que le plus élevé de :<br />

1) le CV des anciennes actions<br />

2) le PBR à distance des actions cédées.<br />

Si oui :<br />

1) On aura une diminution <strong>du</strong> CV correspondant à l'excédent (jusqu'à zéro);<br />

2) Le solde sera un dividende réputé.<br />

Le pro<strong>du</strong>it de disposition sera alors égal à la somme convenue (ou la JVM) moins le<br />

dividende réputé.<br />

EXERCICE 3-1 : Application classique de 84.1<br />

Jean, résident <strong>du</strong> Canada, vend à M ltée, une société dont il est le seul actionnaire, des<br />

actions de A ltée, une société qui réside au Canada, qu'il a acquises lors de leur émission<br />

en 1976. Jean reçoit en contrepartie uniquement des actions émises par M ltée. Pour<br />

éviter la réalisation <strong>du</strong> gain en capital la transaction se fait en utilisant le choix de l'article<br />

85 de la LIR. La somme convenue est de 1 000 $.<br />

Actions de A ltée:<br />

Juste valeur marchande 100 000 $<br />

Prix de base rajusté 1 000 $<br />

Capital versé 1 000 $<br />

Actions de M ltée émises en contrepartie:<br />

Juste valeur marchande 100 000 $<br />

Capital versé légal 100 000 $<br />

On demande : Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te transaction.<br />

118 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 3-1<br />

Eff<strong>et</strong> pour Jean :<br />

PD = SC 1 000 $<br />

Moins : PBR 1 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

Les dispositions de 84.1 s'appliquent car nous avons un contribuable, autre qu'une société<br />

par actions. Le vendeur <strong>et</strong> l'ach<strong>et</strong>eur sont liés car Jean contrôle M ltée. Les actions<br />

ven<strong>du</strong>es sont un bien en immobilisation pour Jean <strong>et</strong> après la transaction, A ltée <strong>et</strong> M ltée<br />

sont rattachées car M ltée contrôle A ltée après la transaction. Lorsque 84.1 s'applique,<br />

85(2.1) ne s'applique pas.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV selon l'article 84.1. Calcul de la ré<strong>du</strong>ction<br />

selon la formule (A-B) x C/A. Méthode technique.<br />

Composante de la formule :<br />

A = 100 000 $ (Augmentation <strong>du</strong> CV de M ltée)<br />

B = le plus élevé des montants suivants:<br />

i) 1 000 $ (CV des actions ven<strong>du</strong>es)<br />

ii) 1 000 $ (PBR à distance des actions ven<strong>du</strong>es)<br />

moins :<br />

iii) Zéro $ (CAA)<br />

C = 100 000 $<br />

Solution de la formule :<br />

Capital versé avant ré<strong>du</strong>ction 100 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction selon 84.1(1)a)<br />

(A-B) x C/A<br />

(100 000 $ - 1 000 $) x100 000 $/ 100 000 $ = 99 000 $<br />

Capital versé pour fins <strong>fiscale</strong>s 1 000 $<br />

Capital versé légal 100 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 119<br />

119


120<br />

Solution avec la méthode simplifiée :<br />

Est-ce que ? : 100 000$ + 0$ > que le > de : 1) 1 000$<br />

Réponse OUI donc :<br />

2) 1 000$<br />

Le CV des actions <strong>du</strong> cessionnaire (celui qui acquiert) sera diminué de l'excédent (sans<br />

que le CV devienne négatif)<br />

<strong>et</strong><br />

le solde de l'excédent sera un dividende réputé.<br />

Donc diminution <strong>du</strong> CV de 99 000$ soit la différence entre 100 000$ <strong>et</strong> 1 000$.<br />

Ici, l'application de 84.1 n'a pas d'eff<strong>et</strong> immédiat pour le particulier qui a disposé de<br />

ses actions. Par contre, comme le capital versé fiscal des actions est de 1 000 $ au lieu de<br />

100 000 $, lors d'un rachat total ou partiel de ces actions, le particulier aura un dividende<br />

réputé égal à la différence entre le montant reçu <strong>et</strong> le capital versé des actions rach<strong>et</strong>ées.<br />

Par ce genre de transactions, le contribuable voulait convertir un dividende potentiel en<br />

gain en capital. Le gain en capital est réalisé lors de la vente des actions <strong>et</strong> il est exempté<br />

probablement par la dé<strong>du</strong>ction pour gains en capital. Mais le particulier n'en tire aucun<br />

avantage, car lors <strong>du</strong> rachat des actions qui lui perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre de l'argent liquide entre<br />

ses mains, il se voit imposer sur un dividende réputé.<br />

EXERCICE 3-2 : Application classique de 84.1<br />

Jean, résident <strong>du</strong> Canada, vend à M ltée, une société dont il est le seul actionnaire, des<br />

actions de A ltée, une société qui réside au Canada. Il a ach<strong>et</strong>é la totalité des actions de A<br />

ltée d'un particulier avec lequel il n'avait aucun lien de dépendance. Il reçoit en<br />

contrepartie uniquement des actions émises par M ltée. Pour éviter la réalisation <strong>du</strong> gain<br />

en capital la transaction se fait en utilisant le choix de l'article 85 de la LIR. La somme<br />

convenue est de 40 000 $ soit le PBR de ses actions de A ltée.<br />

120 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Actions de A ltée:<br />

Juste valeur marchande 100 000 $<br />

Prix de base rajusté 40 000 $<br />

Capital versé 1 000 $<br />

Actions de M ltée émises en contrepartie:<br />

Juste valeur marchande 100 000 $<br />

Capital versé légal 100 000 $<br />

On demande : Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te transaction.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 3-2<br />

Eff<strong>et</strong> pour Jean :<br />

PD = SC 40 000 $<br />

Moins : PBR 40 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

Les dispositions de 84.1 s'appliquent car nous avons un contribuable, autre qu'une société<br />

par actions. Le vendeur <strong>et</strong> l'ach<strong>et</strong>eur sont liés car Jean contrôle M ltée. Les actions<br />

ven<strong>du</strong>es sont un bien en immobilisation pour Jean <strong>et</strong> après la transaction, A ltée <strong>et</strong> M ltée<br />

sont rattachées car M ltée contrôle A ltée après la transaction. Lorsque 84.1 s'applique,<br />

85(2.1) ne s'applique pas.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV selon l'article 84.1. Calcul de la ré<strong>du</strong>ction<br />

selon la formule (A-B) x C/A<br />

Composante de la formule :<br />

A = 100 000 $ (Augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les catégories)<br />

B = le plus élevé des montants suivants:<br />

i) 1 000 $ (CV des anciennes actions)<br />

ii) 40 000 $ (PBR à distance des anciennes actions)<br />

moins :<br />

iii) Zéro $(CAA)<br />

C = 100 000 $ (Augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 121<br />

121


122<br />

Solution de la formule :<br />

Capital versé avant ré<strong>du</strong>ction 100 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction selon 84.1(1)a)<br />

(A-B) x C/A<br />

(100 000 $ - 40 000 $) x 100 000 $ / 100 000 $ = 60 000 $<br />

Capital versé pour fins <strong>fiscale</strong>s 40 000 $<br />

Capital versé légal 100 000 $<br />

Solution avec la méthode simplifiée :<br />

Est-ce que ? : 100 000$ + 0$ > que le > de : 1) 1 000$<br />

2) 40 000$<br />

Réponse OUI donc :<br />

Le CV des actions <strong>du</strong> cessionnaire (celui qui acquiert) sera diminué de l'excédent (sans<br />

que le CV devienne négatif)<br />

<strong>et</strong><br />

le solde de l'excédent sera un dividende réputé.<br />

Donc diminution <strong>du</strong> CV de 60 000$ soit la différence entre 100 000$ <strong>et</strong> 40 000$.<br />

Le CV des actions reçues en contrepartie ne peut donc être ré<strong>du</strong>it à un montant moindre<br />

que le PBR des actions cédées puisqu'il n'y a pas de contrepartie autre qu'en actions. S'il<br />

y avait eu une contrepartie autre qu'en actions de 40 000 $, le CV des actions reçues en<br />

contrepartie aurait été ré<strong>du</strong>it à zéro pour fins <strong>fiscale</strong>s.<br />

Il faut noter que c<strong>et</strong>te dernière transaction s’avère très utile pour les actionnaires de<br />

« deuxième génération » qui se r<strong>et</strong>rouve avec un PBR plus élevé que le CV. C<strong>et</strong>te<br />

situation empêche initialement la récupération sans impact fiscal de l’investissement de<br />

l’actionnaire puisque le CV n’est pas affecté par l’achat des actions par le nouvel<br />

actionnaire. Dans la présente transaction, Jean a vu les attributs fiscaux de ses actions se<br />

majorer. Le PBR est demeuré à 40 000 $ alors que le CV qui était de 1 000 $ est<br />

maintenant égal à 40 000 $. C<strong>et</strong>te majoration <strong>du</strong> CV perm<strong>et</strong> donc à Jean de « sortir » son<br />

investissement de 40 000 $ libre d’impôts.<br />

122 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


3.4 Les conséquences <strong>fiscale</strong>s – Le dividende réputé<br />

D'autre part, en vertu de l'alinéa 84.1(1)b), un dividende peut résulter d'une vente<br />

d'actions avec lien de dépendance, comme nous l'avons mentionné précédemment. Ce<br />

dividende réputé est imposable en vertu de l'alinéa 89(1) <strong>et</strong> <strong>du</strong> paragraphe 82(1).<br />

Le montant maximum que peut recevoir le particulier sans incidence <strong>fiscale</strong> en tant que<br />

contrepartie autre que des actions sera égal au plus élevé des montants suivants :<br />

• le capital versé des actions cédées;<br />

• le prix de base rajusté à distance.<br />

84.1(1)b), MÉTHODE TECHNIQUE.<br />

Lorsque la contrepartie autre qu'en actions excède ce maximum, l'excédent est<br />

imposé immédiatement à titre de dividende réputé.<br />

Formule pour calculer le dividende réputé :<br />

(A + D) - (E + F)<br />

où<br />

A = augmentation <strong>du</strong> capital versé de toutes les actions <strong>du</strong> capital-actions émises en<br />

contrepartie par la société ach<strong>et</strong>euse;<br />

D = JVM, immédiatement après la disposition, de la contrepartie autre que des actions<br />

reçue par le vendeur;<br />

E = le plus élevé des montants suivants:<br />

i) capital versé des actions cédées, immédiatement avant la disposition;<br />

ii) PBR à distance;<br />

F = ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé calculé à l'alinéa 84.1(1)a) pour c<strong>et</strong>te catégorie d'actions.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 123<br />

123


124<br />

NOTE IMPORTANTE<br />

Par contre, l'article 54, à la définition de "pro<strong>du</strong>it de disposition" prévoit que, si un<br />

dividende réputé est imposé en vertu de l'alinéa 84.1(1)b), le PD des actions cédées est<br />

alors ré<strong>du</strong>it afin d'empêcher la double imposition.<br />

EXERCICE 3-3 : Application de 84.1 <strong>et</strong> notion de dividende réputé.<br />

Robert vend à K ltée, une société dont il est le seul actionnaire, des actions de AB ltée<br />

qu'il a acquises au coût de 40 000 $ <strong>du</strong> fondateur en 1980 <strong>et</strong> reçoit en contrepartie des<br />

actions émises par K ltée <strong>et</strong> un bill<strong>et</strong> à demande. Lors de l'application <strong>du</strong> roulement en<br />

vertu de l'article 85, la somme convenu a été établie à 60 000 $ soit la contrepartie autre<br />

que des actions.<br />

Actions de AB ltée :<br />

Juste valeur marchande 100 000 $<br />

Prix de base rajusté 40 000 $<br />

Capital versé 1 000 $<br />

Actions de K ltée émises en contrepartie :<br />

Juste valeur marchande 40 000 $<br />

Capital versé légal 40 000 $<br />

Bill<strong>et</strong> à demande émis par K Ltée : 60 000 $<br />

On demande : Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te transaction.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 3-3<br />

Les dispositions de 84.1 s'appliquent car nous avons un contribuable, autre qu'une société<br />

par actions. Le vendeur <strong>et</strong> l'ach<strong>et</strong>eur sont liés car Robert contrôle K ltée. Les actions<br />

ven<strong>du</strong>es sont un bien en immobilisation pour Robert <strong>et</strong> après la transaction, AB ltée <strong>et</strong> K<br />

ltée sont rattachées car K ltée contrôle AB ltée après la transaction. Lorsque 84.1<br />

s'applique, 85(2.1) ne s'applique pas.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV selon l'article 84.1. Calcul de la ré<strong>du</strong>ction<br />

selon la formule (A-B) x C/A<br />

124 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Composante de la formule :<br />

A = 40 000 $ (Augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les catégories)<br />

B = le plus élevé des montants suivants:<br />

i) 1 000 $ (CV des actions ven<strong>du</strong>es)<br />

ii) 40 000 $ (PBR à distance des actions ven<strong>du</strong>es)<br />

moins :<br />

iii) 60 000 $ (CAA)<br />

C = 40 000 $ (Augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie)<br />

Solution de la formule :<br />

Capital versé avant ré<strong>du</strong>ction 40 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction selon 84.1(1)a)<br />

(A-B)x C/A<br />

(40 000 $ - zéro $ 1 ) x 40 000 $ / 40 000 $ = 40 000 $<br />

Capital versé pour fins <strong>fiscale</strong>s des actions de Robert Zéro $<br />

Capital versé au légal 40 000 $<br />

1<br />

Le zéro est le résultat de (40 000 $ - 60 000 $)<br />

L'eff<strong>et</strong> de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé se réalisera lors <strong>du</strong> rachat de ces actions car<br />

un dividende réputé de 40 000 $ sera calculé. Le prix payé sera de 40 000 $, soit le<br />

capital versé aux états financiers, alors que le capital versé fiscal est de zéro. La<br />

différence entre le prix payé lors <strong>du</strong> rachat <strong>et</strong> le capital versé fiscal est un dividende<br />

réputé selon 84(3).<br />

CALCUL DU DIVIDENDE IMMÉDIAT<br />

Méthode technique :<br />

Formule pour calculer le dividende réputé :<br />

(A + D) - (E + F)<br />

Application de la formule :<br />

A = 40 000 $ (Augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les catégories)<br />

D = 60 000 $ (CAA)<br />

E = Le plus élevé de :<br />

i) 1 000 $ (CV des actions ven<strong>du</strong>es)<br />

ii) 40 000 $ (PBR à distance des actions ven<strong>du</strong>es)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 125<br />

125


126<br />

F = 40 000 $ (Augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie)<br />

(40 000 $ + 60 000 $) - (40 000 $ + 40 000 $) = 20 000 $<br />

Robert devra donc ajouter à son revenu un montant de 25 000 $, soit le dividende<br />

majoré.<br />

Solution avec la méthode simplifiée :<br />

Est-ce que ? : 40 000$ + 60 000$ > que le > de : 1) 1 000$<br />

2) 40 000$<br />

Réponse OUI donc :<br />

Le CV des actions <strong>du</strong> cessionnaire sera diminué de l'excédent (sans que le CV devienne<br />

négatif)<br />

<strong>et</strong><br />

le solde de l'excédent sera un dividende réputé. On a un excédent de 60 000$.<br />

Donc diminution <strong>du</strong> CV de 40 000$ car on ne peut aller plus bas que zéro <strong>et</strong> la différence<br />

entre 60 000$ l'excédent <strong>et</strong> 40 000$ la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV soit 20 000$ est un dividende<br />

réputé immédiat.<br />

NOTE IMPORTANTE<br />

À l'article 54, il est prévu que si un dividende réputé est imposé en vertu de<br />

84.1(1)b), le pro<strong>du</strong>it de disposition des actions cédées est alors ré<strong>du</strong>it afin<br />

d'empêcher la double imposition.<br />

Eff<strong>et</strong> pour Robert :<br />

PD = SC 60 000 $<br />

Moins : ajustement par l'application de l'article 54. 20 000 40 000 $<br />

Moins : PBR 40 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

126 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


DISCUSSION SUR L'EXERCICE 3-3 ET SUR LES EFFETS DE 84.1<br />

Dans un premier temps, il est important de mentionner qu'il faut être très vigilant lors de<br />

ce genre de transaction. Lors de l'application <strong>du</strong> roulement de l'article 85 nous avions les<br />

éléments suivants :<br />

La JVM <strong>du</strong> bien transféré 100 000 $<br />

Le PBR des actions transférées 40 000 $<br />

Le capital versé des actions transférées 1 000 $<br />

La contrepartie reçue, des actions de la société ach<strong>et</strong>euse<br />

dont la JVM <strong>et</strong> le CV sont de 40 000 $<br />

Un bill<strong>et</strong> à demande de 60 000 $<br />

Le montant convenu des actions transférées 60 000 $<br />

RÉSULTAT SI L'ARTICLE 84.1 N'EXISTAIT PAS<br />

Lors <strong>du</strong> roulement, Robert réalise un gain en capital de 20 000 $ sur ses actions, ce gain<br />

est admissible à l'exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital. Le montant convenu devient son<br />

PD <strong>et</strong> comme son PBR est de 40 000$ nous avons le gain en capital de 20 000$.<br />

L'application de 85(2.1) nous donnerait une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé des actions de la<br />

société qui achète de 40 000$ <strong>et</strong> le capital versé de ces actions serait de 0.<br />

Par la suite, nous devons partager le montant convenu entre les éléments de la<br />

contrepartie pour en déterminer leur PBR. C<strong>et</strong>te répartition nous donne un PBR de<br />

60 000 $ pour le bill<strong>et</strong> <strong>et</strong> un PBR de 0 $ pour les actions. Normalement sans l'application<br />

de 84.1, Robert pourrait exiger le rachat <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> de 60 000 $ par la société sans<br />

incidence <strong>fiscale</strong>. Il pourrait de plus faire rach<strong>et</strong>er ses actions au capital versé légal de<br />

40 000 $, dans ce cas il y aurait un dividende réputé de 40 000 $. Robert aurait réussi ce<br />

que l'on appelle un dépouillement de surplus partiel sur le 20 000 $ <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> qui excède le<br />

PBR des actions ven<strong>du</strong>es. Par c<strong>et</strong>te transaction Robert a réussi à sortir le 60 000 $<br />

exempt d'impôts soit le remboursement de son capital de 40 000 $, ce qui est correct, <strong>et</strong><br />

20 000 $ qui constitue un dépouillement de surplus alors que ce montant aurait dû être<br />

sorti à titre de dividende.<br />

84.1 est là pour éviter ce genre de dépouillement non imposable de surplus d'une<br />

société.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 127<br />

127


128<br />

Regardons maintenant l'eff<strong>et</strong> sur Robert de l'application de 84.1.<br />

• Les nouvelles actions détenues par Robert auront un capital versé de zéro, donc lors<br />

<strong>du</strong> rachat il y aura un dividende réputé de 40 000 $ selon 84(3).<br />

• En vertu de l'alinéa 84.1(1)b), Robert sera imposé sur un dividende immédiat de<br />

20 000 $.<br />

• En vertu de 54, le pro<strong>du</strong>it de disposition qui est normalement égal au montant<br />

convenu doit être diminué <strong>du</strong> dividende immédiat. Le pro<strong>du</strong>it de disposition devient<br />

donc 40 000 $ <strong>et</strong> la transaction se solde par un résultat zéro. (PD - PBR) [(60 000 $ -<br />

20 000 $) = 40 000 $ - 40 000 $. On évite donc d'imposer deux fois le gain en capital<br />

lors de la transaction.<br />

• Lors <strong>du</strong> rachat <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> il n'y a pas de changement.<br />

• L'eff<strong>et</strong> n<strong>et</strong> sur Robert est une imposition de 60 000 $ à titre de dividende soit 20 000 $<br />

comme dividende immédiat lors de la transaction, <strong>et</strong> un 40 000 $ éventuel lors <strong>du</strong><br />

rachat des actions de M ltée.<br />

******************************************<br />

EXERCICE 3-4 : Application de 84.1 <strong>et</strong> notion de dividende réputé.<br />

Jean vend à M ltée, une société dont il est le seul actionnaire, des actions de A ltée qu'il a<br />

acquises au coût de 1 000 $ lors de la formation en 1976 <strong>et</strong> reçoit en contrepartie des<br />

actions émises par M ltée. Les actions émises par M ltée ont une valeur de 20 000 $. Lors<br />

de l'application <strong>du</strong> roulement en vertu de l'article 85, le montant convenu a été établi à<br />

80 000 $ soit la contrepartie autre que des actions.<br />

Actions de A ltée :<br />

Juste valeur marchande 100 000 $<br />

Prix de base rajusté 1 000 $<br />

Capital versé 1 000 $<br />

128 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Actions de M ltée émises en contrepartie :<br />

Juste valeur marchande 20 000 $<br />

Capital versé légal 20 000 $<br />

Bill<strong>et</strong> à demande émis par M Ltée : 80 000 $<br />

On demande : Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te transaction.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 3-4<br />

Les dispositions de 84.1 s'appliquent car nous avons un contribuable, autre qu'une société<br />

par actions. Le vendeur <strong>et</strong> l'ach<strong>et</strong>eur sont liés car Jean contrôle M ltée. Les actions<br />

ven<strong>du</strong>es sont un bien en immobilisation pour Jean <strong>et</strong> après la transaction, A ltée <strong>et</strong> M ltée<br />

sont rattachées car M ltée contrôle A ltée après la transaction. Lorsque 84.1 s'applique,<br />

85(2.1) ne s'applique pas.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV selon l'article 84.1. Calcul de la ré<strong>du</strong>ction<br />

selon la formule (A-B) x C/A<br />

Composante de la formule :<br />

A = 20 000 $<br />

B = le plus élevé des montants suivants :<br />

i) 1 000 $<br />

ii) 1 000 $<br />

moins :<br />

iii) 80 000 $<br />

C = 20 000 $<br />

Solution de la formule :<br />

Capital versé avant ré<strong>du</strong>ction 20 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction selon 84.1(1)a)<br />

(A-B) x C/A<br />

(20 000 $ - zéro $) x 20 000 $/ 20 000 $ = 20 000 $<br />

Capital versé pour fins <strong>fiscale</strong>s des actions de Jean Zéro $<br />

Capital versé légal 20 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 129<br />

129


130<br />

CALCUL DU DIVIDENDE IMMÉDIAT<br />

Formule pour calculer le dividende réputé :<br />

(A + D) - (E + F)<br />

Application de la formule :<br />

A = 20 000 $<br />

D = 80 000 $<br />

E = Le plus élevé de :<br />

i) 1 000 $<br />

ii) 1 000 $<br />

F = 20 000 $<br />

(20 000 $ + 80 000 $) - (1 000 $ + 20 000 $) = 79 000 $<br />

Jean devra donc ajouter à son revenu un montant de 98 750 $, soit le dividende majoré.<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital lors de la disposition pour Jean<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition = la somme convenue 80 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction selon 54 soit le dividende réputé 79 000<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition modifié 1 000<br />

Moins : PBR des actions cédées 1 000<br />

Gain en capital Zéro $<br />

Le pro<strong>du</strong>it de disposition de 80 000 $ est ré<strong>du</strong>it <strong>du</strong> montant <strong>du</strong> dividende réputé de<br />

79 000 $ <strong>et</strong> il devient 1 000 $.<br />

Solution avec la méthode simplifiée :<br />

Est-ce que ? : 20 000$ + 80 000$ > que le > de : 1) 1 000$<br />

2) 1 000$<br />

Réponse OUI donc :<br />

Le CV des actions <strong>du</strong> cessionnaire (celui qui acquiert) sera diminué de l'excédent (sans<br />

que le CV devienne négatif)<br />

<strong>et</strong><br />

le solde de l'excédent sera un dividende réputé. On a un excédent de 79 000$.<br />

Donc diminution <strong>du</strong> CV de 20 000$ car on ne peut aller plus bas que zéro <strong>et</strong> la différence<br />

entre 99 000$ l'excédent <strong>et</strong> 20 000$ la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV soit 79 000$ est un dividende<br />

réputé immédiat.<br />

******************************************<br />

130 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CONCLUSION : Pour éviter toute conséquence à l’application de l'article 84.1, il faut<br />

planifier la transaction de façon à ce que le montant total <strong>du</strong> capital versé des actions <strong>et</strong> de<br />

la juste valeur marchande de la contrepartie autre que des actions reçues par le vendeur ne<br />

dépasse pas le plus élevé <strong>du</strong> :<br />

• capital versé des actions cédées<br />

• prix de base rajusté à distance des actions cédées.<br />

Planification idéale : La CAA peut être égal au plus élevé <strong>du</strong> CV ou <strong>du</strong> PBR à distance<br />

sans avoir d'eff<strong>et</strong> immédiat selon 84.1. Il y aura par contre une possibilité de ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong><br />

CV des actions données en contrepartie par le cessionnaire pour atteindre généralement<br />

un CV égal à zéro.<br />

84.1 85(2.1)<br />

Conditions d'application<br />

• Vendeur : tout contribuable résidant au • Vendeur : tout contribuable ou une<br />

Canada, sauf une société par actions. société par actions.<br />

• Le bien cédé est une action. • Tout bien cédé.<br />

• Toute transaction de transfert. • 85(1) ou (2) doit s'appliquer.<br />

• Acquéreur : société par actions avec • Acquéreur : toute société par actions.<br />

lien de dépendance avec le vendeur <strong>et</strong><br />

rattachée après.<br />

• Ne s'applique pas si 84.1 s'applique.<br />

Conséquences<br />

• Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé. • Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé.<br />

• Possibilité de dividende imposable<br />

immédiat.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 131<br />

131


132<br />

3.5 Le calcul <strong>du</strong> PBR à distance<br />

En vertu des alinéas 84.1(2)a) <strong>et</strong> a.1), le PBR des actions ven<strong>du</strong>es peut être différent<br />

aux fins <strong>du</strong> calcul prévu aux alinéas 84.1(1)a) <strong>et</strong> b). Ce PBR est appelé « PBR à<br />

distance » ou « PBR modifié ».<br />

Il est très important de noter que c<strong>et</strong>te modification qui est apportée au calcul <strong>du</strong> PBR<br />

ne s’applique que dans le cadre de l’article 84.1 seulement. Plus précisément lors <strong>du</strong><br />

calcul de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV 84.1(1)a) <strong>et</strong> dans celui <strong>du</strong> dividende réputé 84.1(1)b).<br />

Ce calcul ne s’applique que lorsque les actions sont acquises d’une personne avec qui<br />

le contribuable a un lien de dépendance.<br />

MÉTHODE SIMPLIFIÉE DU CALCUL DU PBR À DISTANCE<br />

L’approche simplifiée au calcul <strong>du</strong> PBR à distance consiste à partir <strong>du</strong> PBR<br />

« normal » des actions. Voici ce nouveau calcul <strong>du</strong> PBR à distance :<br />

PBR « normal », tel qu’établi sans tenir compte de 84.1<br />

Moins :<br />

Compte tenu que l’essence de l’article 84.1 est d’empêcher l’encaissement libre<br />

d’impôts de l’exonération il est tout à fait logique de r<strong>et</strong>rouver ce concept dans<br />

le cœur même <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> PBR à distance.<br />

La somme de l’exonération prise dans le passé sur les présentes actions par une ou<br />

plusieurs personnes liées;<br />

La notion de « PBR à distance » empêche que deux personnes liées planifient une<br />

transaction qui perm<strong>et</strong>te de bénéficier de la DGC en r<strong>et</strong>irant des fonds d'une société<br />

détenue par celles-ci. Par exemple, un particulier pourrait vendre ses actions à son<br />

conjoint à leur JVM <strong>et</strong> bénéficier de la DGC. Son conjoint vendrait ensuite les actions à<br />

une société liée <strong>et</strong> recevrait alors l'argent en franchise d'impôt puisque son PBR des<br />

actions serait égal à la JVM.<br />

L'alinéa 84.1(2)a.1) empêche c<strong>et</strong>te <strong>planification</strong> car, aux fins de l'article 84.1, le PBR des<br />

actions <strong>du</strong> conjoint est ré<strong>du</strong>it de l’exonération prise par le particulier sur les actions en<br />

cause.<br />

132 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 3-5 : Exemple de calcul <strong>du</strong> « PBR à distance »<br />

Les seules actions en circulation d’Exploitante Ltée qui est une SEPE, sont des actions<br />

ordinaires. Elles appartiennent aux personnes suivantes :<br />

M. A 40<br />

Mme A 20<br />

M. X 40<br />

M. <strong>et</strong> Mme A sont mari <strong>et</strong> femme. En 1975, M. A a ach<strong>et</strong>é 40 actions ordinaires pour<br />

60 000 $, dans une opération sans lien de dépendance. En 1988, Mme A a ach<strong>et</strong>é 20<br />

actions ordinaires de son beau-père à leur juste valeur marchande (JVM) de 500 000 $.<br />

(Conformément à l’article 110.6, le beau-père de Mme A a dé<strong>du</strong>it 66 667 $ relativement à<br />

100 000 $ de gain provenant de c<strong>et</strong>te vente).<br />

ON DEMANDE :<br />

Pour l’application de 84.1, déterminer le prix de base rajusté (PBR à distance) des actions<br />

de M. A <strong>et</strong> Mme A?<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 3-5<br />

PBR À DISTANCE<br />

M.A<br />

PBR « normal »<br />

Moins :<br />

60 000 $<br />

La somme de l’exonération prise dans le passé sur les présentes actions<br />

par une ou plusieurs personnes liées NIL<br />

PBR à distance conforme à l’alinéa 84.1(2)a) 60 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 133<br />

133


134<br />

Mme A<br />

PBR « normal »<br />

Moins :<br />

500 000 $<br />

La somme de l’exonération prise dans le passé sur les présentes actions<br />

par une ou plusieurs personnes liées 100 000<br />

PBR à distance conforme à l’alinéa 84.1(2)a) 400 000 $<br />

****************************************<br />

EXERCICE 3-6 : Acquisition après le 31 décembre 1971 d’une personne liée.<br />

Pierre transfère toutes ses actions "A" de la société K ltée, à la société G ltée dont Pierre<br />

possède aussi 100 % des actions. Pierre utilise les dispositions de l'article 85 pour faire le<br />

transfert de ses actions <strong>et</strong> la somme convenue est fixée à 50 000 $. Pierre avait acquis les<br />

actions de K ltée en 1989 de sa soeur Sophie pour un prix de 50 000 $ soit la juste valeur<br />

marchande des actions à ce moment. Sophie avait formé c<strong>et</strong>te société en 1986 en y<br />

investissant toute ses économies en capital-actions. Lors de c<strong>et</strong>te transaction, Sophie a<br />

réalisé un gain en capital de 15 000 $ pour lequel elle a bénéficié d'une dé<strong>du</strong>ction pour<br />

gain en capital sur la totalité <strong>du</strong> gain. La JVM aujourd’hui est de 150 000 $<br />

On demande : Présentez les incidences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 3-6<br />

Actions "A" de K ltée :<br />

Juste valeur marchande 150 000 $<br />

Prix de base rajusté 50 000 $<br />

Capital versé 35 000 $<br />

Contrepartie versée par G ltée :<br />

Argent 50 000 $<br />

Actions : Juste valeur marchande 100 000 $<br />

Capital versé 100 000 $<br />

134 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Pierre<br />

PBR selon 84.1(2)a.1):<br />

PBR à distance pour Pierre<br />

PBR « normal » 50 000 $<br />

Moins :<br />

La somme de l’exonération prise dans le passé sur les présentes actions<br />

par une ou plusieurs personnes liées 15 000<br />

PBR à distance aux fins de 84.1(1)a) 35 000 $<br />

Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV selon 84.1(1)a)<br />

CV sans égard à 84.1(1)a) 100 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction de CV<br />

(A- B) x A/C<br />

(100 000 $ - 0 $) x 100 000 $ / 100 000 $ 100 000<br />

CV pour fins <strong>fiscale</strong>s 0 $<br />

Dividende réputé selon 84.1(1)b):<br />

Dividende réputé :<br />

(A+ D) - (E +F)<br />

(100 000 $ + 50 000 $) - (35 000 $ + 100 000 $) 15 000 $<br />

Gain en capital selon 39(1)a): Sur les actions « A » de la société K<br />

PD réputé selon 85(1)a) 50 000 $<br />

Moins :<br />

Dividende réputé en vertu de 84.1(1)b)<br />

<strong>et</strong> dé<strong>du</strong>ctible en vertu de 54 - 15 000<br />

PD modifié 35 000<br />

PBR des actions cédées 50 000<br />

Perte en capital 15 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 3 135<br />

135


136<br />

136 Suj<strong>et</strong> 3 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


RÉORGANISATIONS DE SOCIÉTÉS<br />

ARTICLES 51, 85.1, 86, 87, 88(1) ET L’ACQUISITION DE CONTRÔLE D’UNE<br />

Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

SOCIÉTÉ<br />

SUJET 4<br />

4.1 Biens convertibles. 51(1)<br />

4.2 Échange d'actions. 85.1<br />

4.3 Remaniement de capital. 86<br />

4.4 Fusion. 87<br />

4.5 Liquidation d'une filiale détenue à 90% ou plus. 88(1)<br />

4.6 L’acquisition de contrôle d’une société<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 137<br />

137


138<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 4 :<br />

Ce suj<strong>et</strong> nous présente les dispositions de la Loi de l'impôt sur le revenu qui s'appliquent<br />

lors de <strong>réorganisations</strong> de sociétés canadiennes sauf les dispositions de roulement qui ont<br />

déjà été étudiées. Les <strong>réorganisations</strong> de sociétés peuvent viser des buts très différents<br />

comme :<br />

• le regroupement de sociétés,<br />

• l'acquisition d'une société,<br />

• la liquidation d'une société,<br />

• le gel successoral,<br />

• l'ajout d'un ou de plusieurs nouveaux actionnaires.<br />

Nous allons étudier dans ce suj<strong>et</strong> les diverses méthodes pour atteindre les objectifs<br />

mentionnés précédemment. Il est souvent possible d'atteindre notre objectif en utilisant<br />

une ou l'autre des méthodes mentionnées <strong>et</strong> on peut aussi atteindre les mêmes objectifs<br />

en utilisant les dispositions de roulement étudiées à l'article 85.<br />

138 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Dans ce suj<strong>et</strong>, nous utiliserons souvent les expressions "société canadienne" <strong>et</strong> "société<br />

canadienne imposable". Voici un rappel de ces deux définitions importantes :<br />

Société canadienne, 89(1) : à une date quelconque, désigne une société qui, à c<strong>et</strong>te date,<br />

résidait au Canada <strong>et</strong> qui<br />

(i) avait été constituée au Canada, ou<br />

(ii) avait résidé au Canada pendant une période commençant le 18 juin 1971 <strong>et</strong> se<br />

terminant à c<strong>et</strong>te date.<br />

Société canadienne imposable, 89(1) : désigne une société qui, au moment où<br />

l'expression est pertinente,<br />

(i) était une société canadienne, <strong>et</strong><br />

(ii) n'était pas, en vertu d'une disposition statutaire, exonérée d'impôt sous le régime de<br />

la présente Partie (soit la Partie I).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 139<br />

139


140<br />

4.1 Biens convertibles. 51(1)<br />

Généralement, lors de l'échange d'un bien contre un autre bien, il y a une disposition de<br />

biens pour les deux parties <strong>et</strong> la réalisation immédiate d'un gain ou d'une perte en capital<br />

pour chacun des intervenants à la transaction d'échange. La règle générale d’application<br />

<strong>fiscale</strong> serait de prévoir une transaction à la JVM.<br />

L'avantage de l'article 51 est de prévoir une disposition de roulement automatique qui<br />

fait en sorte qu'il n'y a pas de disposition de biens pour les parties impliquées dans<br />

l'échange lorsque c<strong>et</strong>te dernière constitue une conversion de biens <strong>et</strong> que certaines<br />

conditions prévues dans la Loi sont rencontrées.<br />

Alors que le « cœur » <strong>du</strong> roulement avec le paragraphe de 85(1) se situait<br />

dans l’opportunité que le contribuable avait de déterminer une SC<br />

correspondant au coût indiqué <strong>du</strong> bien transféré, la mécanique prévue à<br />

l’article 51 est beaucoup plus simple. En eff<strong>et</strong>, en présumant qu’il n’y a tout<br />

simplement pas de dispositions il ne peut y avoir bien sûr de gain.<br />

Conditions d'application : LIR 51(1)<br />

• Le bien échangé est une immobilisation <strong>du</strong> contribuable. Il ne doit pas s'agir d'un<br />

bien en inventaire.<br />

• Le bien échangé est une action, une obligation ou un bill<strong>et</strong> d'une société.<br />

• Le ou les biens reçus en échange sont des actions (<strong>et</strong> exclusivement des actions) <strong>du</strong><br />

capital-actions de la même société. Ces actions peuvent être des actions d'une ou de<br />

plusieurs catégories. Une fraction d'action suffit pour satisfaire c<strong>et</strong>te condition<br />

puisque la définition <strong>du</strong> mot «action» que l'on r<strong>et</strong>rouve au paragraphe 248(1)<br />

mentionne qu'une fraction d'action est considérée comme une action aux fins de la<br />

LIR.<br />

• Les conditions <strong>du</strong> titre (sauf pour les actions) conféraient au détenteur le droit<br />

d'effectuer l'échange ou la conversion.<br />

140 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Si TOUTES ces conditions sont respectées, les règles suivantes s'appliquent<br />

51(1)a) <strong>et</strong> b) :<br />

• l'échange est réputé ne pas être une disposition de biens, <strong>et</strong><br />

• le coût des actions reçues est réputé être égal au PBR <strong>du</strong> bien convertible<br />

immédiatement avant l'échange. Lorsque des actions de plus d'une catégorie ont été<br />

reçues, le coût des actions de chaque catégorie sera calculé en ventilant le PBR <strong>du</strong><br />

bien convertible au prorata de la JVM des actions acquises suite à la conversion :<br />

PBR <strong>du</strong> bien convertible X<br />

JVM, immédiatement après l'échange, des actions<br />

de la catégorie acquises lors de l'échange<br />

JVM, immédiatement après l'échange, de toutes<br />

les actions acquises lors de l'échange<br />

• l'échange est réputé être un transfert de biens à la société pour l'application des règles<br />

d'attribution prévues aux articles 74.4 <strong>et</strong> 74.5.<br />

Il est mentionné à 51(4) que l'article 51 ne s'applique pas lorsque les dispositions des<br />

articles 85(1) (roulement) <strong>et</strong> 86 (réorganisation) s'appliquent.<br />

Comme il a été mentionné précédemment dans les conditions d'application de 51(1), la<br />

conversion doit se faire exclusivement avec des actions de la même société. Cependant,<br />

Le Ministère pourra accepter, par une mesure administrative de souplesse, que lors de la<br />

conversion, une somme minime (200 $ ou moins) soit versée sans comprom<strong>et</strong>tre<br />

l’application <strong>du</strong> paragraphe 51(1). C<strong>et</strong>te règle administrative s'applique lorsque la somme<br />

a pour objectif d'éviter l'émission de fractions d'actions. IT-115R2.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 141<br />

141


142<br />

La transaction type de l’article 51<br />

Monsieur X<br />

950 000 $ JVM 950 000 $ JVM<br />

100 000 $ PBR 100 « P » 100 « A » 100 000 $ PBR<br />

10 000 $ CV 10 000 $ CV<br />

OPCO<br />

Il s’agit s’un roulement dit à « l’interne » puisque les 100 actions « A » d’OPCO<br />

sont convertis en 100 actions « P » de c<strong>et</strong>te même société OPCO.<br />

C<strong>et</strong>te opération se veut très simple puisque les attributs fiscaux de départ<br />

contenus dans les actions convertis se r<strong>et</strong>rouvent intégralement dans ceux de la<br />

fin contenus dans les nouvelles actions.<br />

Il faut noter que c<strong>et</strong>te opération ne nécessite aucun effort administratif<br />

puisqu’aucun formulaire ne doit être complété <strong>et</strong> qu’aucune transaction ne doit<br />

apparaître dans la déclaration <strong>fiscale</strong> de Monsieur X compte tenu qu’aux fins<br />

<strong>fiscale</strong>s il n’y a pas de dispositions d’actions.<br />

Le roulement en vertu de 51 est très souvent utilisé lorsque le contribuable<br />

actionnaire désire « geler » la valeur de ses actions. Il arrive à c<strong>et</strong>te fin en<br />

convertissant des actions ordinaires « participantes » en actions privilégiées<br />

« non participantes ». Par ailleurs, le gel successoral sera vu en détail au suj<strong>et</strong> 7.<br />

142 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 4.1-1 : Conversion d’actions normale<br />

Monsieur Janel détient 600 actions privilégiées de catégorie "B" de la société X ltée,<br />

société publique. Il a acquis ces actions en 1992 <strong>et</strong> les a payées 12 $ chacune. Les<br />

privilèges rattachés à ces actions "B" sont qu'elles sont rach<strong>et</strong>ables au gré <strong>du</strong> détenteur à<br />

15 $ chacune après une détention de deux ans, qu'elles donnent droit à un dividende fixe<br />

de 7% par année <strong>et</strong> qu'elles sont échangeables contre des actions ordinaires dans un ratio<br />

de deux actions privilégiées pour une action ordinaire. En janvier courant, les actions<br />

ordinaires de X ltée sont cotées à la Bourse de Montréal à 32 $ l'action. Monsieur Janel<br />

choisit donc de convertir ses 600 actions "B" en 300 actions ordinaires de X ltée.<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de l'opération.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.1-1<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s : Pour monsieur Janel.<br />

Pas de disposition de biens en vertu de 51(1) pour ses actions "B".<br />

Détermination <strong>du</strong> coût des ses nouvelles actions ordinaires pour fins <strong>fiscale</strong>s :<br />

PBR des actions "B" (600 X 12 $)= 7 200 $<br />

Nombre d'actions ordinaires reçues lors de la conversion 300<br />

PBR des actions ordinaires (7 200 $ / 300)= 24 $<br />

******************************************<br />

NOTION DE DON OU AVANTAGE CONFÉRÉ 51(2)<br />

Les contribuables pourraient se servir de c<strong>et</strong>te disposition de conversion pour transférer la<br />

plus-value d'une société à d'autres actionnaires, sans que l'auteur <strong>du</strong> transfert ne s'impose<br />

lors de la transaction. Le paragraphe 51(2)d), e) <strong>et</strong> f) de la Loi prévoit des règles pour<br />

empêcher ce genre de transfert à une personne liée à l'auteur <strong>du</strong> transfert.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 143<br />

143


144<br />

LIR 51(2)a), b) <strong>et</strong> c)<br />

Lorsque la JVM <strong>du</strong> bien convertible est plus élevée que la JVM des actions reçues en<br />

échange ET que l'on peut raisonnablement considérer une partie de c<strong>et</strong> excédent comme<br />

un avantage que le contribuable a voulu accorder à une personne liée, les règles<br />

suivantes vont s'appliquer :<br />

• 51(1) ne s'applique pas (il y a disposition de bien) [51(2)d)] <strong>et</strong> la disposition <strong>du</strong><br />

bien convertible se fait à un pro<strong>du</strong>it de disposition égal au moindre de :<br />

i) le PBR <strong>du</strong> bien convertible PLUS la partie de l'excédent considérée comme un<br />

avantage;<br />

ii) la JVM <strong>du</strong> bien convertible immédiatement avant l'échange.<br />

• La perte en capital, si perte il y a, lors de la disposition <strong>du</strong> bien convertible au pro<strong>du</strong>it<br />

de disposition calculé précédemment sera réputée nulle. [51(2)e)]<br />

• Le coût des actions reçues en échange [51(2)f)] sera réputé être le moindre de :<br />

i) le PBR <strong>du</strong> bien convertible échangé;<br />

ii) le total de la JVM des actions reçues <strong>et</strong> de la perte en capital refusée.<br />

Lorsque des actions de plusieurs catégories sont données par la société lors de l'échange,<br />

le coût sera réparti entre les actions des différentes catégories en fonction de leur JVM.<br />

Ce genre de transactions est susceptible de se r<strong>et</strong>rouver presque exclusivement dans les<br />

sociétés familiales car ils sous-entendent un avantage conféré à une personne liée.<br />

Comme c’était le cas des avantages conférés à d’autres actionnaires dans le<br />

contexte d’application de l’article 85 le législateur souhaite dissuader les<br />

contribuables de tenter de telles opérations en leur infligeant l’eff<strong>et</strong> d’une<br />

double imposition (85(1)e.2). On r<strong>et</strong>rouve ici la même mécanique puisque<br />

le PD est augmenté de l’avantage sans qu’il en soit de même pour le PBR<br />

de la contrepartie que le contribuable reçoit. Encore une fois, c’est l’esprit<br />

de l’article 69 qui oblige les gens ayant un lien dépendance de transiger à<br />

la JVM sous peine de se voir « coller » une double imposition. Ces règles<br />

sont excessivement coûteuses pour le contribuable <strong>et</strong> doivent être connues<br />

par ce denier.<br />

144 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 4.1-2 : Situation avec un avantage conféré<br />

Madame Lafortune est actionnaire unique de la société Lafortune inc. Elle détient les 30<br />

actions "A" en circulation. Le PBR <strong>et</strong> le CV des actions "A" de madame Lafortune sont<br />

de 3 000 $. Ces actions sont votantes, pleinement participantes <strong>et</strong> de plus, elles sont<br />

convertibles en actions privilégiées "D" dans un ratio de une pour une. Les actions "D"<br />

(non participantes) ont un CV de 100$ chacune <strong>et</strong> sont rach<strong>et</strong>ables au gré <strong>du</strong> détenteur<br />

pour une valeur de rachat de 2 000 $ l'action. La juste valeur marchande de la société<br />

immédiatement avant la conversion est de 90 000$, selon un évaluateur agréé.<br />

Le premier mars courant, Madame Lafortune exerce son droit de conversion <strong>et</strong> échange<br />

ses 30 actions "A" contre 30 actions "D". À la même date, ses deux filles achètent de<br />

nouvelles actions "A" de Lafortune inc.<br />

Supposons que la société rachète les 30 actions "D" un an plus tard.<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s des transactions.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.1-2<br />

Nous décelons dans c<strong>et</strong> exercice que Madame Lafortune vient d'avantager ses deux<br />

filles pour un montant de 30 000$ soit la JVM de la société moins la valeur de rachat<br />

de ses actions "D". (90 000 $ - 60 000 $)<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Madame Lafortune :<br />

Article 51 (1) ne s’applique pas<br />

Gain en capital: [51(2)d)]<br />

Calcul <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition : le moindre de :<br />

i) le PBR <strong>du</strong> bien convertible PLUS la partie de l'excédent<br />

considérée comme un avantage; (3 000 $ + 30 000 $) 33 000 $<br />

ii) la JVM <strong>du</strong> bien convertible immédiatement avant l'échange. 90 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 145<br />

145


146<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 33 000 $<br />

Moins : PBR 3 000<br />

Gain en capital 30 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 15 000 $<br />

Coût des actions privilégiées de catégorie "D": [51(2)f)]<br />

Le moindre des montants suivants :<br />

i) le PBR <strong>du</strong> bien convertible échangé; 3 000 $<br />

ii) le total de la JVM des actions reçues <strong>et</strong><br />

de la PC refusée. (60 000 $ + 0 $) 60 000 $<br />

L'eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> paragraphe 51(2) est d'imposer immédiatement le montant correspondant à<br />

l'avantage conféré, soit 30 000 $ <strong>et</strong> de différer l'imposition <strong>du</strong> gain correspondant à la<br />

valeur convertie en actions.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> rachat des 30 actions "D" un an plus tard.<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé 84(3)<br />

Montant reçu 60 000 $<br />

Moins : Capital versé des actions "D" (100$ x 30) 3 000<br />

Dividende réputé 57 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition (LIR 54)<br />

Montant reçu 60 000 $<br />

Moins : Dividende réputé selon 84(3) 57 000 3 000 $<br />

Moins : PBR des actions "D" 3 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

Remarque :<br />

Si madame Lafortune avait disposé de ses actions à une tierce personne pour un pro<strong>du</strong>it<br />

de disposition de 90 000 $, soit la JVM, son gain en capital aurait été de 87 000 $<br />

(90 000 $ - 3 000 $). La conversion lui donne le même gain total de 87 000 $ mais réparti<br />

entre un gain en capital de 30 000 $ lors de la conversion <strong>et</strong> un dividende reporté de<br />

57 000 $ au moment <strong>du</strong> rachat. On constate qu’il y a tout de même une double imposition<br />

146 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


sur l’avantage de 30 000 $ puisque madame Lafortune s’impose sur gain de 87 000 $<br />

alors qu’elle n’encaisse que 60 000 $ (plutôt que 90 000 $).<br />

********************************************<br />

Autres observations :<br />

Théoriquement, un dividende réputé, selon le paragraphe 84(1), pourrait survenir lors<br />

d'une conversion à laquelle s'applique l'article 51, lorsque le capital versé des actions<br />

émises excède :<br />

• le capital versé des actions échangées, si les titres convertis sont des actions, ou<br />

• la diminution <strong>du</strong> passif résultant de la conversion, si les titres convertis sont des<br />

bill<strong>et</strong>s ou des obligations.<br />

Cependant, 51(3)a) propose une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé des nouvelles actions<br />

lorsque leur capital versé est plus élevé que celui des actions échangées.<br />

Ceci aura pour eff<strong>et</strong> d'éviter que les échanges d'actions entraînent un dividende<br />

réputé selon le paragraphe 84(1). C<strong>et</strong>te modification s'applique aux échanges d'actions<br />

effectués après août 1992. Le calcul de la ré<strong>du</strong>ction se fait comme suit :<br />

Formule pour l'application de 51(3)a).<br />

La ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé d'une catégorie donnée d'actions est égale à :<br />

(A-B) x C/A<br />

où : A = augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les nouvelles actions émises lors de l’échange<br />

B = le CV des actions échangées<br />

C = augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie d'actions reçues en contrepartie<br />

Encore une fois, le C/A de la formule sera égal à 1 lorsqu’il n’y a qu’une seule catégorie<br />

d’actions d’émises lors de l’échange. Dans ce cas la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV devient A – B.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 147<br />

147


148<br />

UTILISATION DES BIENS CONVERTIBLES<br />

Les dispositions prévues à l'article 51 peuvent être utilisées lors d'un financement public<br />

afin d'attirer un certain type d'investisseurs. Ainsi, en proposant des actions à rendement<br />

sûr convertibles en actions ordinaires, une société peut attirer les investisseurs plus<br />

prudents qu'elle n'aurait pu attirer autrement.<br />

L'article 51 peut également être utile lorsqu'on veut convertir la participation d'un<br />

actionnaire en actions d'une autre catégorie sans que les autres actionnaires soient<br />

impliqués. Par exemple, M. A <strong>et</strong> M. B détiennent chacun 100 actions ordinaires d'XYZ<br />

ltée. M. A désire se r<strong>et</strong>irer d'XYZ ltée, mais il n'a pas immédiatement besoin des fonds<br />

correspondant à la JVM de ses actions ordinaires. Il est donc convenu que M. A<br />

convertira ses actions ordinaires d'XYZ ltée en actions privilégiées à dividende fixe,<br />

rach<strong>et</strong>ables au gré de M. A pour une valeur égale à la valeur actuelle des actions<br />

ordinaires.<br />

Les dispositions de l’article 51 peuvent également servir à réaliser un gel successoral.<br />

Notion qui sera étudié au suj<strong>et</strong> 7 <strong>du</strong> volume.<br />

148 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


4.2 Échange d’actions. 85.1<br />

L'échange d'actions d'une société pour des actions d'une autre société canadienne<br />

est un des moyens qui est utilisé pour faire une prise de contrôle d'une société par<br />

une autre, sans avoir à débourser de grosses sommes d'argent. Dans ce genre de<br />

transaction, la société X, par exemple, qui désire acquérir le contrôle de la société Y va<br />

offrir aux actionnaires de Y de leur ach<strong>et</strong>er les actions qu'ils détiennent dans Y en<br />

échangeant les actions de Y pour des actions de X.<br />

En règle générale, ce genre d'échange de biens implique une transaction de nature<br />

« capital » pour celui qui va échanger ses actions. Il serait réputé vendre ses actions à<br />

la juste valeur marchande des actions reçues, en conséquence un gain ou une perte<br />

en capital. Pour la société qui ém<strong>et</strong> les actions, elle ferait une acquisition de biens pour<br />

un coût égal à c<strong>et</strong>te juste valeur marchande des actions émises.<br />

Les dispositions de l'article 85.1 perm<strong>et</strong>tent aux contribuables de se prévaloir d’un<br />

roulement automatique (sans pro<strong>du</strong>ction de formulaire). Cela perm<strong>et</strong> au<br />

contribuable de différer l'imposition <strong>du</strong> gain en capital.<br />

Dans c<strong>et</strong>te section lorsque l'on parle de "société cible", on parle de la société que l'on<br />

désire ach<strong>et</strong>er. Lorsque l'on parle de "société ach<strong>et</strong>euse", on parle de la société qui est<br />

l'ach<strong>et</strong>eur.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 149<br />

149


150<br />

CONDITIONS D'APPLICATION<br />

Toutes ces conditions d'application doivent être réunies :<br />

• Il doit y avoir une disposition, par un contribuable (vendeur), d'actions (actions<br />

échangées) d'une société (société cible) en échange d'actions <strong>du</strong> trésor de l'acquéreur<br />

(société ach<strong>et</strong>euse).<br />

• L'acquéreur doit être une société canadienne.<br />

• Les actions échangées doivent être des biens en immobilisation pour le vendeur <strong>et</strong><br />

elles doivent être des actions d'une société canadienne imposable.<br />

• Le vendeur <strong>et</strong> l'acquéreur ne doivent pas avoir un lien de dépendance,<br />

immédiatement avant l'échange.<br />

• Après l'échange, le vendeur <strong>et</strong> les personnes avec lesquelles il a un lien de dépendance<br />

ne doivent pas contrôler l'ach<strong>et</strong>eur ni avoir un droit de jouissance sur plus de 50 %<br />

de la JVM des actions en circulation de l'acquéreur.<br />

• Un choix en vertu des paragraphes 85(1) ou (2) ne doit pas avoir été fait à l'égard des<br />

actions échangées.<br />

• Le vendeur ne doit pas avoir déclaré de gain ou perte en capital en relation avec c<strong>et</strong>te<br />

transaction pour l’année.<br />

• Aucune contrepartie autre que des actions ne doit être payée.<br />

À l'égard de la dernière condition, l’ARC prévoit un assouplissement similaire à celui<br />

mentionné à l'égard des biens convertibles, lorsqu'une contrepartie autre qu'une action est<br />

donnée pour éviter d'ém<strong>et</strong>tre des fractions d'actions. La valeur de la contrepartie ne<br />

peut excéder 200 $.<br />

Lors d'une transaction de ce genre, il se peut que l'actionnaire ou les actionnaires qui<br />

disposent de leurs actions souhaitent recevoir une partie <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition en<br />

argent <strong>et</strong> une partie en actions de la société ach<strong>et</strong>euse. Dans ce cas, 85.1(2)d) perm<strong>et</strong> de<br />

structurer la transaction de façon à ce que le vendeur échange une partie de ses actions<br />

contre des actions de l'acquéreur <strong>et</strong> une autre partie en échange d'une contrepartie autre<br />

que des actions. Le roulement s'applique alors uniquement aux actions échangées<br />

contre des actions d'une même catégorie de l'acquéreur. La transaction est alors scindée<br />

en deux opérations distinctes.<br />

150 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Si tel est le cas, la convention d'échange doit établir clairement la distinction entre les<br />

actions données en échange d'argent ou d'autres biens <strong>et</strong> celles échangées contre des<br />

actions de l'acquéreur. Tout est dans la manière de structurer la transaction.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 151<br />

151


152<br />

LA TRANSACTION TYPE DE L’ARTICLE 85.1<br />

Au moment de la transaction<br />

Vente des 100 « A » de<br />

CIBLECO<br />

Monsieur X<br />

1 M $ JVM<br />

100 « A » 200 000 $ PBR<br />

200 000 $ CV<br />

CIBLECO<br />

Contrepartie de 100 « B »<br />

émises par la SOCIÉTÉ<br />

ACHETEUSE en faveur de<br />

Monsieur X<br />

Après la transaction<br />

Autres actionnaires Monsieur X<br />

1 M $ JVM<br />

100 « B » 200 000 $ PBR<br />

200 000 $ CV<br />

SOCIÉTÉ<br />

ACHETEUSE<br />

100 « A »<br />

1 M $ JVM<br />

200 000 $ PBR<br />

CIBLECO<br />

200 000 $ CV<br />

SOCIÉTÉ<br />

ACHETEUSE<br />

La transaction type se veut donc un roulement à « l’externe ». C’est-à-dire que Monsieur X<br />

dispose de ses actions dans CIBLECO contre des actions d’une autre société – SOCIÉTÉ<br />

ACHETEUSE. Ce qui constitue une opération fort différente de celle que nous venons<br />

d’étudier avec l’article 51. Ce dernier roulement s’effectuait plutôt à « l’interne ».<br />

152 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CONSÉQUENCES FISCALES POUR LE VENDEUR 85.1(1)a)<br />

Lorsque toutes les conditions d'application sont remplies :<br />

• (i) Le vendeur est réputé avoir disposé des actions échangées pour un pro<strong>du</strong>it de<br />

<strong>et</strong><br />

disposition (PD) égal au prix de base rajusté (PBR) des actions échangées (actions de<br />

la société cible) immédiatement avant l'échange, [85.1(1)a)(i)]<br />

• (ii) il est réputé avoir acquis les actions de l'acquéreur (société ach<strong>et</strong>euse) à un coût<br />

égal au prix de base rajusté (PBR) des actions échangées immédiatement avant<br />

l'échange. [85.1(1)a)(ii)]<br />

Le vendeur a toutefois le choix de refuser le roulement en incluant dans sa déclaration<br />

d'impôt pour l'année de l'échange, le gain ou la perte résultant de la disposition.<br />

[85.1(1)a)] Dans ce genre d’achat, il peut y avoir plusieurs actionnaires de la société cible<br />

<strong>et</strong> selon le statut fiscal de chacun, il peut être plus ou moins intéressant de faire le<br />

roulement pour le vendeur.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 153<br />

153


154<br />

CONSÉQUENCES FISCALES POUR LA SOCIÉTÉ ACHETEUSE 85.1(1)b)<br />

La société ach<strong>et</strong>euse est réputée avoir acquis chacune des actions de la société cible<br />

pour un coût égal au moindre de :<br />

• La JVM de l'action acquise immédiatement avant l'échange.<br />

• Le capital versé de l'action acquise immédiatement avant l'échange;<br />

Selon la situation, il pourrait être plus avantageux pour la société ach<strong>et</strong>euse<br />

d’utiliser le roulement de l’article 85 au lieu de l’article 85.1. Ce sera le cas lorsque<br />

le PBR <strong>et</strong> la JVM pour le vendeur, des actions de la société cible, sont plus élevés<br />

que le CV des actions. Dans c<strong>et</strong>te situation, l’article 85 perm<strong>et</strong> à l’ach<strong>et</strong>eur de<br />

bénéficier d’un coût plus élevé pour les actions acquises par le biais de la somme<br />

convenue sans qu’il y ait d’impact fiscal négatif pour le vendeur. Il peut aussi y<br />

avoir une moins grande ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV sur les actions émises par l’ach<strong>et</strong>eur.<br />

Ce « piège » à<br />

éviter est illustré à<br />

la page suivante.<br />

154 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LE « PIÈGE » DE L’ARTICLE 85.1<br />

Au moment de la transaction<br />

Monsieur X<br />

1 M $ JVM<br />

100 « A » 200 000 $ PBR<br />

10 000 $ CV<br />

CIBLECO<br />

Vente des 100 « A » de<br />

CIBLECO<br />

Voici le piège<br />

PBR > CV<br />

Contrepartie de 100 « B »<br />

émises par la SOCIÉTÉ<br />

ACHETEUSE en faveur de<br />

Monsieur X<br />

Après la transaction<br />

Autres actionnaires Monsieur X<br />

1 M $ JVM<br />

100 « B » 200 000 $ PBR<br />

10 000 $ CV<br />

SOCIÉTÉ<br />

ACHETEUSE<br />

100 « A »<br />

1 M $ JVM<br />

10 000 $ PBR<br />

CIBLECO<br />

10 000 $ CV<br />

SOCIÉTÉ<br />

ACHETEUSE<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 155<br />

155<br />

Avec 85(1) CV =<br />

200 000 $<br />

Avec 85(1) PBR =<br />

200 000 $


156<br />

CAPITAL VERSÉ DES ACTIONS ÉMISES PAR LA SOCIÉTÉ ACHETEUSE<br />

85.1(2.1)<br />

L'alinéa 85.1(2.1)a) prévoit une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV des actions d'une catégorie donnée<br />

émises par la société ach<strong>et</strong>euse.<br />

C<strong>et</strong>te ré<strong>du</strong>ction correspond au résultat de l'opération suivante : (A - B) X C/A où<br />

• A = l'augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les actions <strong>du</strong> capital-actions de l'acquéreur à la<br />

suite de l'émission;<br />

• B = le CV de toutes les actions de la société acquise reçues par l'acquéreur lors de<br />

l'échange;<br />

• C = l'augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie donnée d'actions.<br />

L'alinéa 85.1(2.1)a) a pour eff<strong>et</strong> de ré<strong>du</strong>ire le CV des actions émises par la société<br />

ach<strong>et</strong>euse à un montant égal au CV des actions de la société acquise, ceci afin<br />

d'empêcher :<br />

• Le vendeur d'augmenter le CV de ses actions lors de l'échange <strong>et</strong> de convertir ainsi un<br />

dividende réputé, au rachat des actions par exemple, en gain en capital admissible à la<br />

dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital,<br />

<strong>et</strong><br />

• la société ach<strong>et</strong>euse d'augmenter le coût fiscal des actions acquises en effectuant une<br />

série d'échanges d'actions.<br />

Il n'y a aucun autre impact fiscal car, pour la société ach<strong>et</strong>euse, il s'agit d'un achat d'un<br />

placement. De plus, l'émission d'actions <strong>du</strong> trésor par une société ne constitue pas<br />

une disposition de biens.<br />

156 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 4.2-3 : Échange d’action avec ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV.<br />

La société Publique désire acquérir le contrôle de la société Cible ltée. Pour ce faire,<br />

Publique ltée fait une offre d’achat à tous les actionnaires de Cible ltée. Publique ltée<br />

offre d’acquérir chacune des actions de Cible ltée, en échange d’une action catégorie "B"<br />

de son capital-actions. Les actions "B" de Publique ltée ont un capital versé (CV) <strong>et</strong> une<br />

juste valeur marchande (JVM) de 25$ chacune. Publique ltée ne fera aucune émission<br />

d’actions avant la date de la fin de l’offre. Publique ltée ne fera pas de choix conjoint<br />

avec les actionnaires en vertu de l’article 85.<br />

Monsieur Lefebvre, un de vos clients détient 20 000 actions de Cible ltée <strong>et</strong> il souhaite<br />

accepter l’offre de Publique ltée. Il vous consulte pour connaître les conséquences<br />

<strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te offre qu’il souhaite accepter.<br />

En vérifiant le dossier de votre client, vous r<strong>et</strong>rouvez les informations suivantes relatives<br />

aux actions de Cible ltée. Les actions ordinaires de Monsieur Lefebvre ont été acquises<br />

en 1982 au coût de 10$ l’action <strong>et</strong> l’acquisition a été faite lors de la première émission<br />

d’actions. Le CV de chacune des actions est donc égal au prix payé car elles ont été<br />

ach<strong>et</strong>ées <strong>du</strong> trésor de la société.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.2-3<br />

CONSÉQUENCES FISCALES POUR MONSIEUR LEFEBVRE<br />

Gain en capital<br />

PD = PBR des actions de Cible ltée 200 000 $<br />

Moins : PBR des actions de Cible ltée 200 000 $<br />

0 $<br />

COÛT DES NOUVELLES ACTIONS DE PUBLIQUE LTÉE REÇUES EN<br />

ÉCHANGE :<br />

Coût : = PBR des actions échangées de Cible ltée 200 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 157<br />

157


158<br />

Remarque : Si monsieur Lefebvre ne roule pas, comme il peut choisir en vertu de<br />

85.1(1)a).<br />

Comme il a été mentionné précédemment, Monsieur Lefebvre peut choisir de ne pas<br />

profiter <strong>du</strong> roulement <strong>et</strong> de réaliser un gain en capital de 300 000 $ soit :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition (20 000 X 25$) 500 000 $<br />

Moins: PBR 200 000 $<br />

Gain en capital 300 000 $<br />

Dans ce cas, le coût des actions de Publique ltée sera de 500 000 $. La décision dépendra<br />

de la situation <strong>fiscale</strong> de Monsieur Lefebvre, à savoir :<br />

• a-t-il droit à l’exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital?<br />

• les actions de Cible ltée se qualifient-elles à l’exemption de 750 000 $ pour les<br />

actions admissibles de p<strong>et</strong>ite entreprise?<br />

• Monsieur Lefebvre a-t-il des pertes en capital reportables ou des pertes de l’année<br />

susceptibles d’absorber ce gain?<br />

CONSÉQUENCES FISCALES POUR PUBLIQUE LTÉE<br />

(Monsieur Lefebvre accepte l’offre)<br />

Coût des actions de Cible ltée pour Publique ltée<br />

Le moindre de:<br />

i) CV des actions de Cible ltée 200 000 $<br />

ii) JVM des actions de Cible ltée 500 000 $<br />

Le coût fiscal <strong>du</strong> placement sera de : 200 000 $<br />

CONSÉQUENCES FISCALES POUR PUBLIQUE LTÉE<br />

(Monsieur Lefebvre accepte l’offre)<br />

Calcul de la ré<strong>du</strong>ction <strong>fiscale</strong> <strong>du</strong> CV des actions de Publique ltée selon 85.1(2.1)a)<br />

On doit se poser la question suivante : Le CV de l'ach<strong>et</strong>eur est-il > que le CV des actions<br />

ach<strong>et</strong>ées ? Si oui : On doit diminuer le CV de l'ach<strong>et</strong>eur de l'excédent.<br />

Le calcul selon la méthode technique est le suivant :<br />

(A - B) X C/A où :<br />

• A = l'augmentation <strong>du</strong> CV de toutes les actions <strong>du</strong> capital-actions de l'acquéreur à la<br />

suite de l'émission; (500 000 $)<br />

• B = le CV de toutes les actions de la société acquise reçues par l'acquéreur lors de<br />

l'échange; (200 000 $)<br />

• C = l'augmentation <strong>du</strong> CV de la catégorie donnée d'actions. (500 000 $)<br />

158 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


(500 000 $ - 200 000 $) X 500 000 $/500 000 $ 300 000 $<br />

Détermination <strong>du</strong> capital versé fiscal des actions émises par Publique ltée :<br />

CV légal des actions "B" 500 000 $<br />

Moins : ré<strong>du</strong>ction selon 85.1 (2.1)a) 300 000 $<br />

CV fiscal des 20 000 actions "B" 200 000 $<br />

CV fiscal unitaire 200 000 $/20 000 10 $<br />

Puisque qu’une transaction à laquelle l’article 85.1 s’applique ne comporte pas de CAA,<br />

on peut résumer ainsi le calcul <strong>du</strong> CV fiscal :<br />

Le CV fiscal des nouvelles actions = le CV fiscal des anciennes.<br />

Il ne faut, par contre, pas oublier le CV légal des nouvelles actions sera différent.<br />

NB : il est très important de noter que le CV légal <strong>et</strong> le CV fiscal sont différents.<br />

Nous allons voir dans l’exercice 4.2-4 l’impact de c<strong>et</strong>te différence lors d’un rachat<br />

par Publique ltée des actions "B".<br />

***************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 159<br />

159


160<br />

EXERCICE 4.2-4 : Rachat d’actions suite à un échange d’action.<br />

En utilisant l’exercice 4.2-3, supposons que deux ans plus tard, Publique ltée rachète 50%<br />

des actions "B" détenues par Monsieur Lefebvre à 30$. Pour c<strong>et</strong>te solution, nous prenons<br />

pour acquis que lors de la transaction initiale, Monsieur Lefebvre a bénéficié <strong>du</strong><br />

roulement.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.2-4<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Monsieur Lefebvre:<br />

Dividende réputé 84(3)<br />

Montant payé 10 000 x 30$ 300 000 $<br />

Moins : CV fiscal des actions "B" 10 000 x 10$ 100 000 $<br />

Dividende réputé 200 000 $<br />

Gain en capital:<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition :<br />

Montant payé : 300 000 $<br />

Moins : dividende réputé 54 200 000 100 000 $<br />

Moins : PBR de 10 000 actions "B" (10 000 x 10$) 100 000 $<br />

Gain en capital 0 $<br />

CONSÉQUENCES FISCALES POUR PUBLIQUE LTÉE<br />

Ajustement <strong>du</strong> CV fiscal des actions "B" restantes.<br />

Le CV fiscal des actions restantes sera égal à :<br />

CV fiscal des nouvelles actions 200 000 $<br />

Moins : CV fiscal des nouvelles actions rach<strong>et</strong>ées 100 000<br />

CV fiscal des nouvelles actions restantes 100 000 $<br />

******************************************<br />

160 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


COMMENTAIRES SUR L’UTILISATION DE L’ÉCHANGE D’ACTIONS<br />

85.1 est généralement utilisé lors d’une prise de contrôle par une société canadienne.<br />

C<strong>et</strong>te disposition simple de la Loi peut être utilisée aussi bien par une société privée<br />

que publique pour faire l’acquisition d’une société cible. Il faut, bien enten<strong>du</strong>, que<br />

le ou les actionnaires de la société acquise soient d’accord pour recevoir des actions<br />

de la société ach<strong>et</strong>euse en paiement.<br />

Il est très important de se rappeler que l’échange d’actions 85.1 ne peut s’appliquer<br />

entre personnes ayant un lien de dépendance ou lorsque le vendeur seul ou avec des<br />

personnes liées contrôle l’ach<strong>et</strong>eur après la transaction.<br />

EXERCICE 4.2-5 : Article 85 au lieu de l’article 85.1.<br />

Tourenne inc., une société canadienne désire faire l’acquisition de Berer inc. Jean est le<br />

seul actionnaire de Berer inc. Tourenne offre à Jean de lui échanger ses actions de Berer<br />

inc contre 8 000 actions de catégorie M <strong>du</strong> trésor de la société. La JVM <strong>et</strong> le CV légal<br />

des actions M seront de 400 000 $.<br />

Jean avait ach<strong>et</strong>é ses 2 000 actions de Berer inc. il y a dix ans au coût de 90 000 $ d’une<br />

personne avec laquelle il n’avait pas de lien de dépendance. Le CV fiscal <strong>et</strong> légal des<br />

actions de Berer inc. est de 2 000 $.<br />

Jean n’a aucun lien de dépendance avec Tourenne inc. ni avant ni après l’échange. Les<br />

actions qu’il reçoit de Tourenne inc. représentent 6 % de la JVM de la société.<br />

On demande :<br />

Quelles sont les répercussions <strong>fiscale</strong>s pour Jean <strong>et</strong> Tourenne inc. selon que la transaction<br />

se fait selon 85.1 ou 85 de la LIR ?<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.2-5<br />

Pour Jean :<br />

Selon 85.1 : disposition des actions au PBR donc pas de gain en capital.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 161<br />

161


162<br />

Selon 85 : disposition des actions au PBR, la somme convenue sera établie à 90 000 $<br />

donc pas de gain en capital.<br />

Coût des actions de Tourenne inc. pour Jean : Dans les deux cas 90 000 $. Selon<br />

85.1, il est réputé les acquérir au PBR des actions données en échange <strong>et</strong> selon 85, il<br />

les acquiert à un PBR égal à la somme convenue soit 90 000 $.<br />

Pour Tourenne inc. :<br />

Coût des actions de Berer inc.<br />

Selon 85.1 :<br />

Le moindre de :<br />

i) JVM des actions de Berer inc. 400 000 $<br />

ii) CV des actions de Berer inc. 2 000 $<br />

Selon 85 :<br />

Égal à la somme convenue soit 90 000 $<br />

Pour Tourenne inc. :<br />

Capital versé fiscal des actions M de Tourenne inc.<br />

Selon 85.1 :<br />

CV légal 400 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction selon 85.1(2.1)a)<br />

(400 000 $ - 2 000 $) x 400 000 $/400 000 $ = 398 000<br />

CV fiscal des 8 000 actions M 2 000 $<br />

Selon 85 :<br />

CV légal 400 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction selon 85(2.1)a)<br />

(400 000 $ - 90 000 $) x 400 000 $/400 000 $ = 310 000<br />

CV fiscal des 8 000 actions M 90 000 $<br />

162 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Conclusion de c<strong>et</strong> exercice :<br />

Pour Jean, dans les deux cas le gain en capital est nul.<br />

Pour Jean, l’utilisation <strong>du</strong> roulement de 85 lui perm<strong>et</strong> d’avoir un CV fiscal plus élevé soit<br />

90 000 $ au lieu de 2 000 $. En supposant un rachat éventuel des actions M, le dividende<br />

réputé selon 84(3) serait moins élevé avec 85.<br />

Pour Tourenne inc., l’application de l’article 85 est plus avantageuse car cela lui donne un<br />

PBR des actions de 90 000 $ au lieu de 2 000 $ selon 85.1. En supposant une vente future<br />

des actions de Berer inc le gain en capital serait de 88 000 $ inférieur.<br />

• Avec l’application de 85.1 il existe un piège lorsque le PBR<br />

des actions échangées > CV. Ce piège peut être évité en<br />

utilisant 85(1).<br />

• Avec 85.1 il est impossible d’inclure une CAA alors que<br />

85(1) nous le perm<strong>et</strong>.<br />

• Avec 85.1 il faut scinder la transaction en deux pour<br />

déclencher un gain en capital sur des AAPE afin d’utiliser<br />

« l’exonération ». Avec 85(1) il suffit d’établir<br />

correctement la SC.<br />

Alors pourquoi 85.1 ?<br />

ICI DOIT APPARAÎTRE VOTRE<br />

PROPRE RÉFLEXION…UN<br />

INDICE…Imaginez une offre d’achat des<br />

actions de TELUS par ROGERS…<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 163<br />

163


164<br />

4.3 Remaniement <strong>du</strong> capital. 86<br />

Les règles <strong>du</strong> remaniement <strong>du</strong> capital sont importantes car elles sont souvent utilisées en<br />

<strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong>. L’article 86 est fréquemment utilisé dans le cadre de réorganisation<br />

dont le but principal est d’effectuer le gel total ou partiel de la participation d’un<br />

actionnaire dirigeant en faveur d’un ou de plusieurs membres de sa famille ou d’un<br />

groupe d’employés-clé.<br />

Les modifications apportées à l’article 51, à l’eff<strong>et</strong> de ne plus exiger que le privilège de<br />

conversion rattaché à une action soit prévu dans les statuts de la société, a fait en sorte de<br />

privilégier son utilisation plutôt que les règles de l’article 86 qui exigent une procé<strong>du</strong>re<br />

plus fastidieuse.<br />

Qu’est-ce qu’un remaniement de capital ? C<strong>et</strong>te expression n’est pas définie dans la<br />

Loi de l’impôt sur le revenu ni en droit des sociétés par actions. Il s’agit d’une<br />

modification, approuvée par les actionnaires, au capital-actions de la société. Des actions<br />

d’un actionnaire ou de plusieurs actionnaires sont rappelées pour être annulées <strong>et</strong><br />

remplacées par des actions d’une autre catégorie. C’est une technique notamment utilisée<br />

pour réaliser un gel successoral.<br />

Les règles <strong>du</strong> remaniement de capital s’appliqueront lorsqu’un contribuable dispose de<br />

toutes les actions d’une catégorie qu’il détient (les anciennes actions) en échange<br />

d’autres actions <strong>du</strong> capital-actions de la même société (les nouvelles actions).<br />

164 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CONDITIONS À RESPECTER pour l’application <strong>du</strong> roulement de l’article 86 (TOUTES<br />

LES CONDITIONS) :<br />

• le contribuable doit disposer de toutes les actions d’une catégorie qu’il possède;<br />

• les actions doivent être un bien en immobilisation pour le contribuable;<br />

• le contribuable doit recevoir, en contrepartie des anciennes actions, des actions de la<br />

même société;<br />

• l’article 85 (roulement) ne doit pas s’appliquer à la transaction [86(3)].<br />

L’article 86 s’applique à tout contribuable, qu’il soit résident ou non <strong>du</strong> Canada. Son<br />

application est automatique, aucun choix ou formulaire ne doit être pro<strong>du</strong>it.<br />

Il n’est pas essentiel que la contrepartie soit exclusivement des actions. Par contre, si<br />

c<strong>et</strong>te dernière comprend des actions <strong>et</strong> une contrepartie autre que des actions, le<br />

roulement parfait de l’article 86 ne sera possible que si c<strong>et</strong>te contrepartie autre que des<br />

actions n’est pas supérieure au CV des anciennes actions.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 165<br />

165


166<br />

La transaction type de l’article 86<br />

Monsieur X<br />

850 000 $ JVM 950 000 $ JVM<br />

0 $ PBR 100 « P » 100 « A » 100 000 $ PBR<br />

0 $ CV 100 000 $ CV<br />

100 000 $ Bill<strong>et</strong><br />

OPCO<br />

Il s’agit s’un roulement dit à « l’interne » puisque les 100 actions « A »<br />

d’OPCO sont convertis en 100 actions « P » <strong>et</strong> un bill<strong>et</strong> à recevoir de c<strong>et</strong>te<br />

même société OPCO.<br />

C<strong>et</strong>te opération perm<strong>et</strong> à l’actionnaire d’encaisser libre d’impôts à même un<br />

bill<strong>et</strong> à recevoir l’équivalent de son assi<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> (Le CV des actions).<br />

Il faut noter que c<strong>et</strong>te opération ne nécessite aucun effort administratif<br />

puisqu’aucun formulaire ne doit être complété. C<strong>et</strong>te transaction doit<br />

apparaître dans la déclaration <strong>fiscale</strong> de Monsieur X compte tenu qu’aux fins<br />

<strong>fiscale</strong>s il y a eu disposition de ses actions « A ».<br />

Le roulement en vertu de 86 est très souvent utilisé lorsque le contribuable<br />

actionnaire désire « geler » la valeur de ses actions tout en désirant obtenir<br />

une CAA.<br />

166 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Règles d’application lorsque toutes les conditions sont respectées:<br />

• le coût de tout bien autre que des actions reçues en échange est égal à la JVM de ce<br />

bien au moment de l’échange; [86(1)a)]<br />

• le coût des nouvelles actions reçues en échange est égal au : [86(1)b)]<br />

PBR des anciennes actions XX $<br />

Moins : la JVM de la contrepartie autre que des actions - XX $<br />

Coût des nouvelles actions (résultat + ou 0) XX $<br />

Lorsque des actions de plus d’une catégorie sont reçues en échange, le coût sera réparti au<br />

prorata de la JVM, immédiatement après l’échange des actions de chaque catégorie.<br />

• le pro<strong>du</strong>it de disposition des anciennes actions est égal au coût des nouvelles actions<br />

<strong>et</strong> des autres biens reçus en échange. [86(1)c)]<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 167<br />

167


168<br />

Il y aura un gain en capital seulement si la JVM de la contrepartie autre que des<br />

actions dépasse le PBR des anciennes actions.<br />

Aucune perte en capital ne peut être réalisée puisque le pro<strong>du</strong>it de disposition ne<br />

peut être inférieur au PBR des anciennes actions.<br />

RÉDUCTION DU CAPITAL VERSÉ 86(2.1)<br />

Le calcul de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV des nouvelles actions émises se fait selon la formule<br />

suivante :<br />

(A-B) X C/A : où<br />

A = L'augmentation <strong>du</strong> CV des nouvelles actions. (CVNAs)<br />

B = L'excédent <strong>du</strong> capital versé des anciennes actions sur la JVM de la contrepartie autre<br />

que des actions. (CVAA - JVMCAA)<br />

C = Le capital versé d'une catégorie d'actions. (CVNA)<br />

EXERCICE 4.3-6 : Remaniement de capital standard.<br />

Monsieur L<strong>et</strong>endre a débuté en affaires à l’âge de 45 ans en constituant une p<strong>et</strong>ite société.<br />

À ce moment il avait investi 5 000 $ pour les 500 actions ordinaires en circulation de la<br />

société. Aujourd’hui la juste valeur marchande de la société est de 2 000 000 $.<br />

Monsieur L<strong>et</strong>endre pense à se r<strong>et</strong>irer des affaires. Depuis 5 ans, il constate que la<br />

croissance de la société est fortement reliée à la performance de trois de ses employés. Il<br />

souhaite intéresser ses employés à devenir actionnaires de la société. Malheureusement<br />

ceux-ci ne disposent pas de l’argent nécessaire pour se porter acquéreurs des actions de<br />

monsieur L<strong>et</strong>endre.<br />

Monsieur L<strong>et</strong>endre a donc donné mandat à son comptable de lui trouver le moyen de<br />

perm<strong>et</strong>tre à ses employés de devenir actionnaires de la société au moindre coût possible.<br />

Pour atteindre c<strong>et</strong> objectif, le comptable a donc fait la proposition suivante :<br />

168 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Remanier le capital en rappelant les actions ordinaires détenues par monsieur<br />

L<strong>et</strong>endre <strong>et</strong> en ém<strong>et</strong>tant des actions privilégiées "B", votantes, non participantes, à<br />

dividende fixe, rach<strong>et</strong>ables au gré de la société ou <strong>du</strong> détenteur pour 2 000 000 $ <strong>et</strong><br />

ayant un capital versé de 5 000 $. Chacune des 500 actions est rach<strong>et</strong>able à 4 000 $ <strong>et</strong><br />

a un capital versé de 10 $.<br />

• Émission de nouvelles actions ordinaires à monsieur L<strong>et</strong>endre <strong>et</strong> aux trois employés<br />

selon le ratio établi entre eux. Chacune des actions ordinaires aura un capital versé de<br />

10 $.<br />

Monsieur L<strong>et</strong>endre trouve l’idée acceptable mais désire savoir s’il y aura des<br />

conséquences <strong>fiscale</strong>s immédiates pour lui ou pour la société à ce remaniement de capital.<br />

Il désire aussi savoir s’il y aura des conséquences <strong>fiscale</strong>s lors <strong>du</strong> rachat des actions "B".<br />

Il vous demande donc de lui indiquer les conséquences d'un rachat de 5 actions "B" deux<br />

ans plus tard.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.3-6<br />

CONSÉQUENCES FISCALES<br />

Pour monsieur L<strong>et</strong>endre : lors <strong>du</strong> remaniement, eff<strong>et</strong> de l’application de l’article 86.<br />

Coût des nouvelles actions privilégiées "B" 86(1)b)<br />

PBR des anciennes actions ordinaires 5 000 $<br />

Moins : JVM de toute contrepartie autre que des actions - 0<br />

5 000 $<br />

Le PBR de monsieur L<strong>et</strong>endre reste inchangé malgré le changement d'actions.<br />

PD des anciennes actions ordinaires 86 (1) c)<br />

Coût de toute contrepartie autre que des actions 0 $<br />

Plus : coût des nouvelles actions + 5 000<br />

5 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 169<br />

169


170<br />

Gains en capital à la disposition des anciennes actions ordinaires:<br />

PD des anciennes actions ordinaires 5 000 $<br />

Moins : PBR des anciennes actions ordinaires - 5 000<br />

0 $<br />

Pas de gain en capital lors <strong>du</strong> remaniement de capital.<br />

Conséquences <strong>du</strong> rachat de 5 actions "B", 2 ans plus tard.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour monsieur L<strong>et</strong>endre<br />

Calcul des dividendes réputés<br />

Prix payé 5 x 4 000 $ 20 000 $<br />

Moins : capital versé 5 x 10 $ - 50<br />

Dividende réputé 19 950 $<br />

Dividende à inclure dans le revenu (19 950 x 1,25) 24 938 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

Montant reçu 20 000<br />

Moins : dividende réputé 54 - 19 950 50 $<br />

Moins : prix de base rajusté 5 x 10 - 50<br />

Gain en capital 0 $<br />

Remarque : Pour monsieur L<strong>et</strong>endre, le rachat d'actions se tra<strong>du</strong>it par un dividende.<br />

Puisque s'il avait voulu sortir les profits de la société, il aurait procédé par la déclaration<br />

de dividende.<br />

*********************************************<br />

170 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 4.3-7 : R<strong>et</strong>rait d’un actionnaire par remaniement de capital.<br />

Mesdames Larose <strong>et</strong> Dubé possèdent chacune 50% des actions ordinaires de la société<br />

Dular inc. La société a été constituée en vertu de la Loi sur les sociétés par actions <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>.<br />

Madame Larose a ach<strong>et</strong>é ses 1 000 actions lors de la formation de la société <strong>et</strong> les a<br />

payées 50 000 $. Après quelques années difficiles, madame Juneau, qui avait aussi<br />

ach<strong>et</strong>é ses 1 000 actions lors de la formation de la société, a ven<strong>du</strong> ses actions ordinaires à<br />

madame Dubé pour 10 000 $. Le contexte économique ayant changé depuis, la juste<br />

valeur marchande de la société est maintenant de 400 000 $.<br />

Madame Dubé souhaite se r<strong>et</strong>irer <strong>et</strong> madame Larose voudrait profiter de l’occasion pour<br />

participer à 100% dans les profits futurs de la société. Madame Dubé n’est pas pressée de<br />

toucher la totalité de sa valeur marchande soit 200 000 $, mais elle a besoin de 30 000 $ à<br />

court terme.<br />

Le plan suivant est suggéré : il est convenu de procéder à un remaniement de capital. Les<br />

1 000 actions ordinaires de madame Dubé seront échangées contre un bill<strong>et</strong> à demande de<br />

30 000 $ portant intérêt à 8 % <strong>et</strong> 1 000 actions privilégiées "C" rach<strong>et</strong>ables à 170 000 $,<br />

soit 170 $ l'action. Les actions privilégiées "C" sont non participantes, donnent droit à un<br />

dividende préférentiel de 6% <strong>et</strong> sont rach<strong>et</strong>ables au gré de la société <strong>et</strong> <strong>du</strong> détenteur par<br />

tranche minimale de 17 000 $ par an. Ce qui représente un rachat minimum de 100<br />

actions "C" par année.<br />

ON DEMANDE :<br />

1) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> plan proposé <strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat de 100 actions "C".<br />

2) Déterminez l'impact de l'application de 86(2.1) sur le calcul <strong>du</strong> capital versé des<br />

actions "C".<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 171<br />

171


172<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.3-7<br />

1) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> plan proposé <strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat de 100 actions "C".<br />

CONSÉQUENCES FISCALES<br />

Pour madame Dubé lors <strong>du</strong> remaniement<br />

Coût <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> à demande 86(1)a) 30 000 $<br />

Coût des actions "C" pour madame Dubé 86(1)b)<br />

PBR des actions ordinaires de madame Dubé 10 000 $<br />

Moins : JVM de toute contrepartie autre que des actions - 30 000<br />

0 $<br />

PD des actions ordinaires rappelées 86(1)c)<br />

Coût de toute contrepartie autre que des actions 30 000 $<br />

Plus : Coût des actions "C" pour madame Dubé + 0 $<br />

30 000 $<br />

Gain en capital lors de la disposition des anciennes actions<br />

PD des anciennes actions 86(1)c) 30 000 $<br />

Moins : PBR des anciennes actions - 10 000<br />

Gain en capital 20 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 10 000 $<br />

RACHAT DE 100 ACTIONS "C" L’ANNÉE SUIVANTE POUR 17 000 $.<br />

CONSÉQUENCES FISCALES pour madame Dubé<br />

Madame Dubé possède 1 000 actions "C" ayant un CV de 20 $ chacune <strong>et</strong> rach<strong>et</strong>ables à<br />

170 $ chacune.<br />

La société rachète 100 actions "C"<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé<br />

Montant payé 100 X 170 $ 17 000 $<br />

Moins : CV 100 x 20 $ - 2 000<br />

Dividende réputé 15 000 $<br />

172 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Disposition des actions "C"<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

Montant reçu 17 000 $<br />

Moins : dividende réputé - 15 000 2 000 $<br />

Moins : PBR 0<br />

Gain en capital 2 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 1 000 $<br />

Note : Le 2 000 $ de gain en capital représente la réalisation <strong>du</strong> gain relié à l’achat à<br />

10 000 $ de madame Juneau. À ce moment, madame Dubé a payé 10 000 $ des actions<br />

qui avaient un capital versé de 50 000 $, d’où un gain potentiel de 40 000 $. Elle a réalisé<br />

20 000 $ de ce 40 000 $ lors <strong>du</strong> remaniement en recevant un bill<strong>et</strong> de 30 000 $ <strong>et</strong> l’autre<br />

20 000 $ sera réalisé au fur <strong>et</strong> à mesure <strong>du</strong> rachat des actions "C".<br />

2) Déterminez l'impact de l'application de 86(2.1) sur le calcul <strong>du</strong> capital versé des<br />

actions "C".<br />

Calcul de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV des actions "C" : Méthode technique.<br />

(A-B) X C/A : où<br />

A = L'augmentation <strong>du</strong> CV des nouvelles actions. (170 000 $)<br />

B = L'excédent <strong>du</strong> capital versé des anciennes actions sur la JVM de la contrepartie autre<br />

que des actions. (50 000 $ - 30 000 $) = 20 000 $<br />

C = Le capital versé d'une catégorie d'actions. (170 000 $)<br />

(170 000 $ - 20 000 $) x 170 000 $/170 000 $ = 150 000 $<br />

Capital versé légal 170 000 $<br />

Moins : Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV selon 86(2.1) 150 000<br />

Capital versé fiscal 20 000 $<br />

Sans l'application de 86(2.1), le rachat des actions "C" aurait pu se faire sans impact pour<br />

madame Dubé. Elle aurait donc converti un dividende potentiel ou <strong>du</strong> gain en capital<br />

potentiel en encaissement de capital versé non imposable.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 173<br />

173


174<br />

Suite à l'application de 86(2.1), lors <strong>du</strong> rachat des actions "C", madame Dubé devra<br />

inclure dans son revenu un montant de 18 750 $, soit un dividende de 15 000 $ selon<br />

84(3) qui majoré lui fera un revenu de 18 750 $.<br />

********************************************<br />

EXERCICE 4.3-8 : Suite de 4.3-7 avec rachat d’actions.<br />

À partir de l’exercice 4.3-7 précédent, supposons que madame Dubé a payé 250 000 $ au<br />

lieu de 10 000 $ pour les actions de madame Juneau. C'est-à-dire qu'au moment de<br />

l'achat, la société avait une JVM de 500 000 $. Il ne faut pas oublier que présentement la<br />

juste valeur marchande de la société est de 400 000 $.<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> plan proposé <strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat total des actions "C"<br />

l'année suivante.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.3-8<br />

CONSÉQUENCES FISCALES<br />

Pour madame Dubé lors <strong>du</strong> remaniement<br />

Coût <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> à demande 86(1)a)<br />

Coût des actions privilégiées 86 (1) b)<br />

30 000 $<br />

PBR des anciennes actions ordinaires 250 000 $<br />

Moins : JVM de toute contrepartie autre que des actions - 30 000<br />

Coût des actions "C" 220 000 $<br />

PD des anciennes actions ordinaires 86(1)c)<br />

Coût de toute contrepartie autre que des actions 30 000 $<br />

Plus : coût des actions privilégiées + 220 000<br />

250 000 $<br />

174 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Gain en capital à la disposition des anciennes actions ordinaires :<br />

PD des anciennes actions ordinaires 86(1)c) 250 000 $<br />

Moins : PBR des anciennes actions ordinaires 250 000<br />

Il est à remarquer ici que la perte en capital de 50 000 $ (200 000 $ (1) - 250 000 $) sur les<br />

anciennes actions n’est pas reconnue lors <strong>du</strong> remaniement de capital parce que le PD des<br />

anciennes actions ne peut être inférieur au PBR des anciennes actions. (1) Notez ici que le<br />

200 000 $ représente 50% de 400 000 $.<br />

CONSÉQUENCES DU RACHAT COMPLET DES ACTIONS "C" L’ANNÉE<br />

SUIVANTE.<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé 84(3)<br />

Montant payé 1 000 X 170 $ 170 000 $<br />

Moins : capital versé des actions "C" - 20 000<br />

Dividende réputé 150 000 $<br />

Calcul de la perte en capital<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

Montant reçu 170 000 $<br />

Moins : dividende réputé 54 - 150 000 20 000 $<br />

Moins: PBR des actions "C" 220 000<br />

Perte en capital 200 000 $<br />

Perte en capital dé<strong>du</strong>ctible 2 (50 %) 100 000 $<br />

2 La perte en capital est dé<strong>du</strong>ctible car la notion de perte apparente ne s'applique pas.<br />

L'actionnaire ne contrôle pas la société qui a rach<strong>et</strong>é les actions immédiatement après la<br />

transaction donc 40(3.6) ne s’applique pas.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 175<br />

0 $<br />

175


176<br />

Le 200 000 $ de perte en capital se justifie comme suit: le coût des actions était de<br />

250 000 $. Le contribuable a réalisé 30 000 $ <strong>et</strong> 170 000 $ en argent, soit 200 000 $.<br />

La perte semble être de 50 000 $ en argent. Mais comme le 170 000 $ est considéré<br />

comme un dividende pour 150 000 $ <strong>et</strong> est imposé comme tel, il n’est pas un<br />

remboursement de capital sauf pour 20 000 $ qui remboursait le CV. On a donc un coût<br />

de 250 000 $ <strong>et</strong> un remboursement de capital de 50 000 $ (30 000 $ + 20 000 $) d’où la<br />

perte en capital de 200 000 $.<br />

***************************************************<br />

NOTION DE DON OU AVANTAGE CONFÉRÉ 86(2)<br />

Le Ministère accepte <strong>et</strong> favorise, par son article 86, le remaniement de capital pour<br />

perm<strong>et</strong>tre au contribuable de réorganiser ses affaires. Il voit, par contre, d’un très<br />

mauvais oeil que le contribuable se serve des dispositions de l’article 86 pour avantager<br />

une autre personne généralement liée. C’est pour cela que nous r<strong>et</strong>rouvons les<br />

dispositions <strong>du</strong> paragraphe 86(2).<br />

CONDITIONS D’APPLICATION DE 86 (2) :<br />

• il y a échange d’actions <strong>et</strong> 86(1) s’applique<br />

• la JVM des anciennes actions immédiatement avant l’échange était plus élevée que<br />

la JVM de la contrepartie autre que des actions plus la JVM, immédiatement après<br />

l’échange, des actions reçues.<br />

ET<br />

• il est raisonnable de considérer l’excédent calculé comme un avantage que le<br />

contribuable désire voir attribuer à une personne avec laquelle il est lié.<br />

176 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


RÈGLES D’APPLICATION de 86(2) lorsque toutes les conditions sont satisfaites :<br />

• le PD des anciennes actions est réputé être égal au moindre de : [86(2)c)]<br />

i) la JVM de la contrepartie autre que des actions plus le montant de l’avantage.<br />

L'avantage se calcule comme suit [la JVM des anciennes actions<br />

immédiatement avant l’échange moins (la JVM de la contrepartie autre que<br />

des actions plus la JVM, immédiatement après l’échange, des actions reçues)].<br />

ii) la JVM des anciennes actions immédiatement avant l’échange.<br />

• la perte en capital subie par le contribuable lors de la disposition des anciennes<br />

actions est réputée nulle.<br />

• le coût des nouvelles actions reçues en échange sera égal à : [86(2)e)]<br />

l’excédent <strong>du</strong> PBR des anciennes actions<br />

sur le total de la JVM de la contrepartie autre que des actions <strong>et</strong> le montant de<br />

l’avantage accordé à une personne liée.<br />

Le résultat de l’application de 86(2) peut entraîner un gain en capital immédiat <strong>et</strong><br />

(ou) une diminution <strong>du</strong> PBR des nouvelles actions reçues.<br />

EXERCICE 4.3-9 : Remaniement de capital avec avantage conféré.<br />

Monsieur Sanschagrin a constitué sa propre société en 1982. À c<strong>et</strong>te époque, il avait<br />

investi 2 000 $ pour acquérir les 2 000 actions ordinaires de la société. Il n’y a jamais eu<br />

d’autres émissions d’actions de c<strong>et</strong>te société. Il est présentement âgé de 60 ans <strong>et</strong> désire<br />

se r<strong>et</strong>irer. Il a une fille qui travaille à ses côtés <strong>et</strong> depuis 4 ans c’est elle qui administre <strong>et</strong><br />

voit au bon fonctionnement de la société. La valeur marchande de la société est de<br />

400 000 $, soit le montant des bénéfices non répartis.<br />

Monsieur Sanschagrin désire se r<strong>et</strong>irer <strong>et</strong> pense à tenir compte de l’implication de sa fille<br />

dans la société. Il choisit donc de procéder à un remaniement de capital dans le but<br />

d’intro<strong>du</strong>ire sa fille à titre d’actionnaire ordinaire de la société.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 177<br />

177


178<br />

Il échange donc ses 2 000 actions ordinaires de la société contre 2 000 actions privilégiées<br />

"D" ayant un capital versé total de 2 000 $ <strong>et</strong> une valeur de rachat de 300 000 $. Sa fille<br />

acquiert, par la suite, 100 actions ordinaires pour la somme de 100 $.<br />

ON DEMANDE :<br />

1) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

2) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> rachat de 1 000 actions "D" deux ans plus tard.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.3-9<br />

N.B. Nous voyons donc, dans c<strong>et</strong> exemple, que Monsieur Sanschagrin laisse à sa fille<br />

un droit de r<strong>et</strong>irer un jour une plus-value de 100 000$. C’est ce genre de don ou avantage<br />

que le Ministère n’accepte pas.<br />

1) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

CONSÉQUENCES FISCALES pour Monsieur Sanschagrin, application de 86(2).<br />

Détermination <strong>du</strong> PD des anciennes actions<br />

PD = le moindre de :<br />

i) montant de l’avantage + JVM de<br />

la contrepartie autre que des actions<br />

(400 000 $ - 300 000 $) + 0 = 100 000 $<br />

ii) JVM des anciennes actions 400 000 $<br />

Gain en capital à la disposition des anciennes actions<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 100 000 $<br />

Moins : PBR des anciennes actions 2 000<br />

Gain en capital 98 000 $<br />

Gain en capital (50 %) 49 000 $<br />

178 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Coût des actions privilégiées "D"<br />

PBR des anciennes actions ordinaires 2 000 $<br />

Moins le total de :<br />

JVM de toute contrepartie autre que des actions 0 $<br />

Plus: montant de l’avantage 100 000 - 100 000<br />

Coût des actions privilégiées "D" 0 $<br />

2) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> rachat de 1 000 actions "D" deux ans plus<br />

tard.<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé 84(3)<br />

Montant reçu 150 000 $<br />

Moins : capital versé 1 000<br />

Dividende réputé 149 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital ou de la perte en capital<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

Montant reçu 150 000 $<br />

Moins : dividende réputé 54 149 000 1 000 $<br />

Moins: PBR des actions 0<br />

Gain en capital 1 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 500 $<br />

**********************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 179<br />

179


180<br />

POSSIBILITÉ DE DIVIDENDE RÉPUTÉ SELON 84(3) LORS DU<br />

REMANIEMENT<br />

Cela pourrait survenir lorsque le total de la JVM de la contrepartie autre que des actions<br />

reçues en échange <strong>et</strong> <strong>du</strong> CV des nouvelles actions excéderaient le CV des anciennes<br />

actions.<br />

[JVM CAA + CVF NA > CV AA]<br />

(CVF = Capital versé fiscal)<br />

ATTENTION…ATTENTION…PIÈGE À ÉVITER.<br />

Ce résultat est cohérent avec les deux grandes conclusions <strong>fiscale</strong>s portant sur la<br />

« base <strong>fiscale</strong> » d’un contribuable qui est actionnaire d’une société.<br />

1. Lors d’une opération à « l’interne » comme c’est le cas dans le contexte de<br />

l’article 86, l’actionnaire peut r<strong>et</strong>irer libre d’impôt via une CAA un montant<br />

correspondant au CV de ses actions. Tout excédent déclenchera un<br />

dividende réputé.<br />

2. Lors d’une transaction à « l’externe » (vente des actions de OPCO à une<br />

société de gestion), ce qui n’est pas le contexte de l’article 86, il est possible<br />

de r<strong>et</strong>irer libre d’impôts via une CAA l’équivalent <strong>du</strong> PBR à distance.<br />

180 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 4.3-10 : Exemple de dividende réputé.<br />

Monsieur Sanschagrin a constitué sa propre société en 1982. À c<strong>et</strong>te époque, il avait<br />

investi 2 000 $ pour acquérir les 2 000 actions ordinaires de la société. Il n’y a jamais eu<br />

d’autres émissions d’actions de c<strong>et</strong>te société. Il est présentement âgé de 60 ans <strong>et</strong> désire<br />

se r<strong>et</strong>irer. Il a une fille qui travaille à ses côtés <strong>et</strong> depuis 4 ans c’est elle qui administre <strong>et</strong><br />

voit au bon fonctionnement de la société. La valeur marchande de la société est de<br />

400 000 $, soit le montant des bénéfices non répartis.<br />

Monsieur Sanschagrin désire se r<strong>et</strong>irer <strong>et</strong> pense à tenir compte de l’implication de sa fille<br />

dans la société. Il choisit donc de procéder à un remaniement de capital dans le but<br />

d’intro<strong>du</strong>ire sa fille à titre d’actionnaire ordinaire de la société. Il échange donc ses 2 000<br />

actions ordinaires de la société contre un bill<strong>et</strong> de 100 000 $ <strong>et</strong> 2 000 actions privilégiées<br />

"D" ayant une valeur de rachat de 300 000 $. Sa fille acquiert, par la suite, 100 actions<br />

ordinaires pour la somme de 100 $.<br />

ON DEMANDE :<br />

1) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

2) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> rachat de 1 000 actions "D" deux ans plus tard.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.3-10<br />

N.B. Nous remarquons ici qu’il n’y a pas d’avantage conféré car Monsieur Sanschagrin<br />

reçoit une JVM de 400 000 $<br />

CONSÉQUENCES FISCALES pour Monsieur Sanschagrin<br />

Eff<strong>et</strong> de l’application de l’article 86.<br />

Coût <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> 86(1)a) 100 000 $<br />

Coût des nouvelles actions privilégiées "D" 86(1)b)<br />

PBR des anciennes actions 2 000 $<br />

Moins : JVM <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> 100 000<br />

0 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 181<br />

181


182<br />

PD des anciennes actions 86(1)c)<br />

Coût <strong>du</strong> bill<strong>et</strong> 100 000 $<br />

Plus : coût des actions privilégiées "D" 0<br />

Calcul de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV des actions "C" : Méthode technique. 86(2.1)<br />

(A-B) X C/A : où<br />

A = L'augmentation <strong>du</strong> CV des nouvelles actions. (300 000 $)<br />

100 000 $<br />

B = L'excédent <strong>du</strong> capital versé des anciennes actions sur la JVM de la contrepartie autre<br />

que des actions. (2 000 $ - 100 000 $) = 0 $<br />

C = Le capital versé d'une catégorie d'actions. (300 000 $)<br />

(300 000 $ - 0 $) x 300 000 $/300 000 $ = 300 000 $<br />

LE CV FISCAL DES ACTIONS « D » EST DONC DE 0 $.<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé 84(3) avec eff<strong>et</strong> de 84(5)b<br />

Montant reçu<br />

Bill<strong>et</strong> 100 000 $<br />

Plus : CV FISCAL des actions « D » après application de 86(2.1) 0<br />

100 000 $<br />

Moins: CV des actions ordinaires 2 000<br />

Dividende réputé selon 84(3)a) 98 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital imposable à la disposition des actions ordinaires :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition modifié après l'application de 84(3)<br />

Montant reçu selon 86(1)c 100 000 $<br />

Moins : dividende réputé 54 98 000 2 000 $<br />

Moins : PBR des actions ordinaires 2 000<br />

Perte en capital 0 $<br />

2) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> rachat de 1 000 actions "D" deux ans plus<br />

tard.<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé 84(3)<br />

Montant reçu 150 000 $<br />

Moins : capital versé 0<br />

Dividende réputé 150 000 $<br />

182 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Calcul <strong>du</strong> gain en capital ou de la perte en capital<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

Montant reçu 150 000 $<br />

Moins : dividende réputé 54 150 000 0 $<br />

Moins: PBR des actions 0<br />

Gain en capital 0 $<br />

*****************************************<br />

C<strong>et</strong> exercice perm<strong>et</strong> de constater qu’il est impossible de structurer une transaction de<br />

manière à créer un gain en capital admissible à l’exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital lors<br />

d’un remaniement de capital selon l’article 86.<br />

L’interrelation entre 84(5)b), 84(3), les articles 54 <strong>et</strong> 86 entraîne un dividende réputé <strong>et</strong> de<br />

ce fait une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition. Cela empêche le dépouillement de<br />

surplus.<br />

UTILISATION DU REMANIEMENT DE CAPITAL<br />

Le remaniement de capital est utilisé à des fins d'acquisition d'entreprise lorsque les<br />

acquéreurs sont des employés qui ne disposent pas des sommes nécessaires pour ach<strong>et</strong>er<br />

directement les actions des premiers propriétaires. Il y a, à ce niveau, un désavantage<br />

pour les anciens propriétaires qui consiste à réaliser un dividende lors <strong>du</strong> rachat des<br />

nouvelles actions par la société, au lieu d'avoir réalisé un gain en capital admissible à<br />

l'exonération lors d'une vente.<br />

Le remaniement est aussi utilisé dans le cadre d'un gel successoral (sera vu au suj<strong>et</strong> 7). Il<br />

s'agit d'un contribuable qui désire transférer la plus-value future de sa société à ses<br />

enfants. Il peut, par un remaniement de capital, geler sa valeur <strong>et</strong> faire en sorte que la<br />

plus-value future s'accumule au bénéfice de ses enfants.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 183<br />

183


184<br />

Résumé des dispositions de roulement (85, 86, 51 <strong>et</strong> 85.1)<br />

184 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


4.4 Fusion. 87<br />

Notions de base<br />

La fusion est avant tout un processus juridique qui perm<strong>et</strong> de regrouper deux ou plusieurs<br />

sociétés canadiennes. Au sens fiscal, l’article 87 traite des fusions <strong>et</strong> son application est<br />

automatique.<br />

Avant de considérer l’aspect fiscal d’une fusion, nous devons tenir compte de l’aspect<br />

légal. La règle de base est qu’une fusion est possible que si toutes les sociétés que l’on<br />

désire fusionner sont régies par la même loi. Une société incorporée en vertu de la loi<br />

fédérale ne peut être fusionnée avec une société constituée en vertu d’une loi provinciale.<br />

Dans certains cas, il peut être possible de contourner c<strong>et</strong>te restriction en « continuant »<br />

une société constituée sous une juridiction en une société d’une autre juridiction <strong>et</strong> par la<br />

suite, procéder à la fusion.<br />

La loi de l’impôt sur le revenu ne traite pas de la continuation des sociétés. Cependant,<br />

L’ARC est d’opinion qu’il n’y a aucune incidence <strong>fiscale</strong> lors de la continuation d’une<br />

société.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 185<br />

185


186<br />

Le texte qui suit se veut une étude sommaire des principes de droit corporatif <strong>et</strong><br />

fiscal qui régissent la fusion.<br />

Aspects corporatifs <strong>et</strong> fiscaux de la fusion<br />

PAR CLAUDINE PUGLIÈSE LIA, M. FISC<br />

Référence Revue Stratège de L’APFF, Juin 2004, volume 9 numéro 2<br />

Fusion ordinaire ou simplifiée ?<br />

La partie 1A de la Loi sur les compagnies <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> 1 <strong>et</strong> la Loi canadienne sur les<br />

sociétés par actions prévoient deux types de fusions : la fusion ordinaire <strong>et</strong> la fusion<br />

simplifiée. Dans la Loi sur les compagnies <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, la fusion ordinaire nécessite<br />

l'adoption d'un règlement par les administrateurs de chacune des sociétés fusionnées pour<br />

approuver la convention de fusion. Le règlement doit être ratifié par la suite par une<br />

assemblée extraordinaire des actionnaires aux deux tiers des voix de chacune des<br />

sociétés. Au fédéral, les administrateurs des sociétés fusionnantes doivent conclure une<br />

convention de fusion <strong>et</strong> la soum<strong>et</strong>tre aux actionnaires de chaque catégorie d'actions. Aux<br />

fins d'adoption de la convention de fusion, chaque action possède un droit de vote. C<strong>et</strong>te<br />

convention est adoptée par résolution spéciale des actionnaires, c'est-à-dire aux deux tiers<br />

des voix exprimées.<br />

La procé<strong>du</strong>re de la fusion simplifiée tant dans la législation fédérale que dans celle <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong> s'adresse à la fusion entre une société mère <strong>et</strong> une filiale dont elle détient la<br />

totalité des actions (fusion verticale) <strong>et</strong> à la fusion de filiales d'une même société mère<br />

(fusion horizontale) Elle s'effectue par voie de résolution adoptée par les administrateurs.<br />

La résolution de la fusion verticale prévoit que les actions des filiales seront annulées<br />

sans remboursement de capital, les statuts de fusion seront les mêmes que ceux de la<br />

société mère <strong>et</strong> le capital déclaré sera celui de la société mère.<br />

La résolution de la fusion horizontale implique que les actions de toutes les filiales sauf<br />

l'une d'entre elles seront annulées, les statuts de fusion seront les mêmes que ceux de la<br />

société dont les actions n'ont pas été annulées <strong>et</strong> le capital déclaré de toutes les filiales<br />

sera ajouté à celui de la filiale dont les actions n'ont pas été annulées.<br />

Des sociétés peuvent fusionner si elles ont été constituées en vertu de la même<br />

législation. Si ce n'est pas le cas, il est possible de remédier à la situation en demandant<br />

une prorogation en vertu de l'autre législation.<br />

La Loi canadienne sur les sociétés par actions perm<strong>et</strong> à une société d'être prorogée en<br />

vertu de c<strong>et</strong>te loi ou, à l'inverse, une société constituée en vertu de c<strong>et</strong>te loi d'être<br />

1 À compter de février 2011 toutes les sociétés constituées en vertu de la partie 1A de la Loi sur les<br />

compagnies <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> seront automatiquement réputées constituées en vertu de la nouvelle Loi sur les<br />

sociétés par actions <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

186 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


prorogée conformément à une autre juridiction dans la mesure où c<strong>et</strong>te autre juridiction le<br />

perm<strong>et</strong>.<br />

La nouvelle Loi sur les sociétés par actions <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> offre également les possibilités de<br />

la prorogation. C<strong>et</strong>te flexibilité constitue un important gain sur l’ancienne version<br />

juridique de la Loi sur les compagnies <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Traitement fiscal<br />

La Loi de l'impôt sur le revenu ainsi que la Loi sur les impôts prévoient un traitement<br />

particulier aux fusions de sociétés dans la mesure où les conditions suivantes sont<br />

remplies : tous les biens appartenant immédiatement avant la fusion aux sociétés<br />

remplacées deviennent les biens de la société issue de la fusion, tous les engagements des<br />

sociétés remplacées immédiatement avant la fusion deviennent les engagements de la<br />

nouvelle société <strong>et</strong> tous les actionnaires des sociétés remplacées immédiatement avant la<br />

fusion reçoivent des actions de la nouvelle société.<br />

La législation perm<strong>et</strong> l'application de ces règles à la fusion simplifiée bien que ces<br />

conditions ne soient pas toutes remplies.<br />

1. Année d'imposition<br />

La société issue de la fusion est une nouvelle société <strong>et</strong> sa première année d'imposition<br />

débute au moment de la fusion, soit la date apparaissant sur les statuts de fusion.<br />

L'exercice des sociétés remplacées se termine immédiatement avant la fusion. La fusion<br />

contrairement à la liquidation entraîne donc une fin d'exercice financier.<br />

2. Statut de la société<br />

La nouvelle société aura le statut des sociétés remplacées immédiatement avant la fusion.<br />

La législation prévoit que, si l'une des sociétés remplacées est une société publique, la<br />

nouvelle société sera une société publique. Dans ce cas, le solde <strong>du</strong> compte de dividendes<br />

en capital <strong>et</strong> de l'impôt en main remboursable au titre de dividendes des sociétés<br />

remplacées ne pourra être utilisé par la société issue de la fusion.<br />

3. Continuité <strong>fiscale</strong><br />

La particularité <strong>fiscale</strong> de la société issue de la fusion est que, bien que celle-ci soit une<br />

nouvelle société avec un nouvel exercice financier, elle est pour tous les autres aspects<br />

fiscaux la continuation des sociétés remplacées. La fusion des sociétés remplacées<br />

n'entraîne donc pas d'incidences <strong>fiscale</strong>s pour ces dernières au moment de la fusion. Ce<br />

texte n'énoncera pas chacun des comptes dont la législation prévoit la continuité. Nous<br />

nous attarderons aux règles plus particulières.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 187<br />

187


188<br />

4. Calcul <strong>du</strong> revenu<br />

Aux fins <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> revenu de la nouvelle société, il faut inclure toutes les sommes<br />

reçues ou à recevoir qui auraient été incluses dans le revenu de la société remplacée pour<br />

sa dernière année d'imposition selon la méthode adoptée par celle-ci pour calculer son<br />

revenu. La même règle s'applique relativement aux dé<strong>du</strong>ctions.<br />

5. Bien en immobilisation <strong>et</strong> bien en immobilisation amortissable<br />

Le coût en capital des biens en immobilisation amortissables <strong>et</strong> non amortissables des<br />

sociétés remplacées devient le coût en capital des biens de la société issue de la fusion.<br />

L'allocation <strong>du</strong> coût en capital des différentes catégories de biens en immobilisation<br />

dé<strong>du</strong>it antérieurement par les sociétés remplacées devient l'allocation <strong>du</strong> coût en capital<br />

pris par la nouvelle société relativement à ces catégories de biens. La règle <strong>du</strong> demi-taux<br />

ne s'applique pas aux biens amortissables acquis des sociétés remplacées.<br />

6. Report des pertes autres qu'en capital, pertes en capital<br />

Les pertes autres qu'en capital ainsi que les pertes en capital subies par les sociétés<br />

remplacées peuvent être reportées aux années d'imposition de la nouvelle société comme<br />

si elles avaient été subies par celle-ci. Toutefois, les pertes subies par la nouvelle société<br />

ne peuvent être reportées aux années d'imposition des sociétés remplacées antérieures à<br />

la fusion. C<strong>et</strong>te dernière règle ne s'applique pas dans le cas d'une fusion verticale, c'est-àdire<br />

la fusion entre une société mère <strong>et</strong> sa filiale à part entière.<br />

Dans 1e cas où la fusion entraînerait un changement de contrôle pour une société<br />

remplacée, les pertes en capital subies avant le changement de contrôle ne pourront être<br />

dé<strong>du</strong>ctibles par la nouvelle société. De même, les pertes en capital de la nouvelle société<br />

ne pourront être dé<strong>du</strong>ctibles par les sociétés remplacées pour les années d'imposition<br />

antérieures à la fusion.<br />

En ce qui a trait aux pertes autres qu'en capital des sociétés remplacées dans le cas où la<br />

fusion entraînerait un changement de contrôle, ces pertes pourront être dé<strong>du</strong>ctibles par la<br />

nouvelle société, dans la mesure où celle-ci exploite profit ou avec une expectative<br />

raisonnable de profit l'entreprise <strong>et</strong> jusqu concurrence des revenus générés par<br />

l'entreprise dont proviennent les pertes.<br />

7. Acquisition de contrôle<br />

Des règles spécifiques sont prévues quant au changement de contrôle dans le cas de la<br />

fusion de sociétés.<br />

Une personne ou un groupe de personnes qui contrôlait la société issue de la fusion, mais<br />

qui ne contrôlait pas une société remplacée immédiatement avant la fusion est réputée<br />

avoir acquis le contrôle de la société remplacée immédiatement avant la fusion.<br />

188 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le contrôle d'une société remplacée <strong>et</strong> de chaque société qu'elle contrôle immédiatement<br />

avant la fusion est présumé avoir été acquis immédiatement avant la fusion sauf si les<br />

situations suivantes interviennent :<br />

• immédiatement avant la fusion, la société remplacée est liée à chaque autre société<br />

remplacée;<br />

• si une seule personne avait acquis les actions de la nouvelle société que les<br />

actionnaires d'une société remplacée ont acquises à la suite de la fusion <strong>et</strong> que, de<br />

ce fait, elle ait acquise le contrôle de la nouvelle société;<br />

• la fusion de deux sociétés mères avec une ou plusieurs autres filiales dans la<br />

mesure où, si les actions des filiales détenues par la société mère avaient été<br />

détenues par une seule personne celle-ci aurait contrôlé la filiale.<br />

8. Capital versé<br />

Le capital versé de la société issue de la fusion est l'addition <strong>du</strong> capital versé de sociétés<br />

remplacées. Le capital versé des actions de la nouvelle société ne peut toutefois excéder<br />

l'addition <strong>du</strong> capital versé fiscal (capital versé corporatif ajusté par la Loi de l'impôt sur le<br />

revenu) des actions des sociétés remplacées. Advenant le cas où le capital versé légal<br />

excède le capital versé fiscal, l'excédent sera réparti entre les catégories d'actions en<br />

fonction <strong>du</strong> capital versé légal <strong>et</strong> ré<strong>du</strong>ira le capital versé légal de chaque catégorie.<br />

Au rachat des actions ou au moment de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé légal des actions de<br />

la nouvelle société, la différence entre le dividende réputé calculé avec le capital versé<br />

fiscal <strong>et</strong> le capital versé légal viendra augmenter le capital versé légal des actions de la<br />

nouvelle société. C<strong>et</strong>te augmentation ne doit pas excéder la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé<br />

légal de chaque catégorie.<br />

9. Actions des sociétés remplacées<br />

Les actionnaires qui détenaient des actions <strong>du</strong> capital-actions des sociétés remplacées,<br />

qui après la fusion n'ont reçu en contrepartie que des actions de la nouvelle société, sont<br />

réputés avoir disposé des anciennes actions pour un pro<strong>du</strong>it de disposition égal à leur prix<br />

de base rajusté immédiatement avant la fusion <strong>et</strong> avoir acquis les nouvelles actions à un<br />

coût égal à ce pro<strong>du</strong>it réparti entre les catégories d'actions au prorata de leur juste valeur<br />

marchande après la fusion.<br />

CONCLUSION<br />

La fusion est un mécanisme qui perm<strong>et</strong> de transférer des biens à une autre société<br />

sans entraîner les procé<strong>du</strong>res légales inhérentes à un tel transfert. Dans le cadre<br />

d'une réorganisation corporative, elle a donc l'avantage de perm<strong>et</strong>tre la cession des<br />

biens plus rapidement.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 189<br />

189


190<br />

Motifs de nature légale<br />

Motifs pour procéder à une fusion<br />

<strong>et</strong>/ou commerciale Motifs de nature <strong>fiscale</strong><br />

La détention commune par un ou plusieurs<br />

actionnaires.<br />

Le coût de préparation d’états financiers<br />

distincts pour chaque société.<br />

Le coût de préparation de déclarations de<br />

revenus distincts pour chaque société.<br />

Les coûts liés au maintien de l’existence<br />

corporative de chacune des sociétés (frais<br />

juridiques, pro<strong>du</strong>ction de déclarations de<br />

renseignements).<br />

Méthode pour effectuer une acquisition ou<br />

une prise de contrôle d’une ou plusieurs<br />

sociétés.<br />

Utiliser les pertes <strong>fiscale</strong>s accumulées au<br />

sein de sociétés faisant partie d’un même<br />

groupe à l’encontre des revenus réalisés par<br />

celles qui sont profitables.<br />

Contrairement aux lois américaines, les lois<br />

<strong>fiscale</strong>s canadiennes ne perm<strong>et</strong>tent pas la<br />

consolidation des déclarations de revenus<br />

des sociétés faisant partie d’un même<br />

groupe.<br />

Perm<strong>et</strong>tre à une société ach<strong>et</strong>euse de<br />

dé<strong>du</strong>ire les intérêts à l’égard de toute d<strong>et</strong>te<br />

encourue lors de l’achat d’une société cible.<br />

C<strong>et</strong>te dé<strong>du</strong>ction se fait à l’encontre des<br />

bénéfices d’opération réalisés par la société<br />

acquise.<br />

190 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


La fusion de sociétés consiste essentiellement à regrouper deux ou plusieurs sociétés<br />

en une seule.<br />

avant la fusion après la fusion<br />

M. X M. Y M. X M. Y<br />

Société X Société Y Société XY<br />

Nous avons ici une fusion légale ou statutaire (horizontale). Les sociétés X <strong>et</strong> Y sont<br />

regroupées pour former la nouvelle société XY. Les actionnaires X <strong>et</strong> Y recevront des<br />

actions de la nouvelle société.<br />

avant la fusion après la fusion<br />

M. X M. X<br />

Société K<br />

Société L<br />

Société KL<br />

Nous avons ici une fusion verticale qui se fait normalement entre une société mère (Cie<br />

K) <strong>et</strong> sa ou ses filiales (Cie L). Ici, contrairement à la fusion légale ou statutaire<br />

(horizontale) où les actionnaires recevaient des actions de la nouvelle société, ce sont les<br />

actions de la filiale qui sont annulées sans qu’il y ait de nouvelles émissions d’actions,<br />

sauf si des tiers minoritaires détenaient des actions de la société L ltée.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 191<br />

191


192<br />

CONDITIONS D’APPLICATION, 87(1)<br />

1- Les sociétés remplacées qui seront unifiées doivent être des sociétés canadiennes<br />

imposables.<br />

2- L’unification doit faire en sorte de créer une nouvelle entité constituée (nouvelle<br />

société)<br />

3- Tous les biens des sociétés remplacées deviennent les biens de la nouvelle société.<br />

Sauf les comptes intersociétés (soldes réciproques) <strong>et</strong> le capital-actions qui sont éliminés.<br />

4- Toutes les d<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> engagements des sociétés remplacées deviennent des d<strong>et</strong>tes <strong>et</strong><br />

engagements de la nouvelle société. Sauf les d<strong>et</strong>tes intersociétés (soldes réciproques).<br />

5- Tous les actionnaires des sociétés remplacées deviennent des actionnaires de la<br />

nouvelle société. Sauf lorsqu’une société remplacée est actionnaire.<br />

6- L’unification ne doit pas comprendre l’acquisition de biens, l’achat de biens ou<br />

l’attribution de biens d’une société par une autre.<br />

N.B.: Lorsque les conditions sont respectées, l’article 87 fera en sorte qu’il n’y aura<br />

que peu ou pas d’incidences <strong>fiscale</strong>s, suite à la fusion. En résumé, on peut dire qu’il<br />

s’agit de l’addition des bilans en éliminant les éléments intersociétés (soldes<br />

réciproques) <strong>et</strong> en général, le capital-actions.<br />

192 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Fusion simplifiée 87(1.1)<br />

Définition : Il s’agit de<br />

• la fusion d’une société <strong>et</strong> d’une ou plusieurs de ses filiales à cent pour cent<br />

ou<br />

• la fusion de deux ou plusieurs sociétés dont chacune est une filiale de la même<br />

société, possédée à cent pour cent (fusion horizontale).<br />

Ce genre de fusion est accepté pour l’application de l’article 87, en autant que les<br />

conditions d’application sont respectées, sauf pour la condition 5.<br />

“Filiale à cent pour cent” est définie au paragraphe 87(1.4). Il s’agit d’une société dont<br />

toutes les actions en circulation appartiennent<br />

• à la société mère<br />

• à une société qui est une filiale en propriété exclusive de la société mère ou à une<br />

combinaison des sociétés énumérées précédemment.<br />

TRAITEMENT FISCAL LORS D’UNE FUSION : IMPACT POUR LES<br />

SOCIÉTÉS<br />

N.B. Du point de vue fiscal, la nouvelle société est considérée comme une nouvelle<br />

société. Par contre, en ce qui regarde certains éléments, elle sera réputée être la<br />

continuation des sociétés remplacées.<br />

Les comptes fiscaux des sociétés remplacées de même que les actifs <strong>et</strong> les passifs<br />

passent à la nouvelle société généralement sans impact fiscal.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 193<br />

193


194<br />

L’année d’imposition 87(2)a)<br />

Pour chacune des sociétés remplacées, il y a fin d’exercice financier immédiatement<br />

avant la fusion.<br />

La nouvelle société est réputée avoir commencé son exercice financier à la date de la<br />

fusion. Elle pourra choisir la fin de son exercice financier comme toute nouvelle société<br />

sans excéder 53 semaines.<br />

Points à surveiller :<br />

• exercice financier de moins de 12 mois. Cela implique un prorata au niveau de la<br />

dé<strong>du</strong>ction pour amortissement. Si la société est admissible à la dé<strong>du</strong>ction accordée<br />

aux p<strong>et</strong>ites entreprises, elle devra aussi faire le prorata selon le nombre de jours de<br />

l’exercice.<br />

• lors <strong>du</strong> calcul des versements anticipés (acomptes provisionnels) d’impôts de la<br />

nouvelle société, on devra se baser sur les revenus des sociétés fusionnées.<br />

Les inventaires 87(2)b)<br />

Les inventaires de la fin de chacune des sociétés fusionnées s’additionnent pour devenir<br />

l’inventaire <strong>du</strong> début de la nouvelle société.<br />

Si une des sociétés remplacées exploitait une entreprise agricole <strong>et</strong> qu’elle calculait son<br />

revenu sur une base de caisse comme prévu à l’article 28, le coût de c<strong>et</strong> inventaire pour la<br />

nouvelle société est réputé zéro sauf si la société remplacée a exercé le choix de 28(1)(b)<br />

<strong>et</strong> a déterminé une valeur à son inventaire de la fin.<br />

194 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Les biens amortissables 87(2)d)<br />

Règles relatives aux biens transférés à la nouvelle société:<br />

• Le coût en capital est réputé être celui des sociétés remplacées.<br />

• Les FNACC des sociétés remplacées s'additionnent pour donner la FNACC de la<br />

nouvelle société. Nuance à c<strong>et</strong>te règle : Si la nouvelle société acquiert les biens<br />

d'une société remplacée qui lui est liée au moment de la fusion, les biens restent dans<br />

la même catégorie (cat. 3, 5 % demeure cat. 3, 5 %). Lorsque les sociétés ne sont pas<br />

liées, on doit inclure dans les catégories en vigueur à la date de la fusion (cat. 3, 5 %<br />

devient cat. 1, 4 %).<br />

• La règle de la demi-année ne s'appliquera pas, si :<br />

i) la société remplacée <strong>et</strong> la nouvelle société sont liées au moment de la fusion<br />

<strong>et</strong><br />

ii) le bien a été détenu de façon continue par la société remplacée pendant au<br />

moins 364 jours avant la date à laquelle le bien est acquis par la nouvelle société.<br />

• Lorsque la première année d'imposition de la nouvelle société est de moins de 12<br />

mois, la DPA doit être calculée au prorata <strong>du</strong> nombre de jours de l'année d'imposition<br />

sur 365.<br />

• Les sociétés remplacées ne sont pas réputées avoir disposé des biens<br />

immédiatement avant la fusion. Elles ont donc droit à la DPA pour leur dernier<br />

exercice financier. Par contre, si c<strong>et</strong> exercice est de moins de 12 mois, il faut en faire<br />

le prorata.<br />

Lors d'une disposition ultérieure d'un bien amortissable, les règles ordinaires vont<br />

s'appliquer à la nouvelle société comme si elle avait possédé les biens depuis leur achat<br />

initial.<br />

Les immobilisations non amortissables 87(2)e)<br />

Le PBR de chacun des biens des sociétés remplacées devient le PBR des biens de la<br />

nouvelle société.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 195<br />

195


196<br />

Les immobilisations admissibles 87(2)f)<br />

Une condition à respecter : La nouvelle société doit continuer à exploiter l'entreprise<br />

exploitée par la société remplacée.<br />

La règle : Le montant cumulatif des immobilisations admissibles de chacune des sociétés<br />

remplacées s'additionne <strong>et</strong> forme le MCIA de la nouvelle société. C<strong>et</strong>te dernière pourra<br />

prendre une dé<strong>du</strong>ction de 7% par an sur le solde <strong>du</strong> MCIA.<br />

Lorsque l'entreprise, qui est en relation avec le bien en immobilisation admissible d'une<br />

société remplacée, n'est pas continuée par la nouvelle société, la société remplacée peut<br />

alors prendre une dé<strong>du</strong>ction [24(1)] égale au solde de son MCIA pour l'exercice financier<br />

se terminant immédiatement avant la fusion.<br />

Lorsque l’immobilisation admissible acquise lors de la fusion est un droit gouvernemental<br />

(un quota, un permis) détenu le 31 décembre 1971 par une société remplacée, la nouvelle<br />

société sera réputée l'avoir détenu le 31 décembre 1971 <strong>et</strong> pourra bénéficier de<br />

l'allégement en vertu de la RAIR 21(2.1).<br />

Les réserves 87(2)g) à j), 87(2)m), 87(2)ll)<br />

Les réserves dé<strong>du</strong>ites par les sociétés remplacées sont réputées avoir été dé<strong>du</strong>ites par la<br />

nouvelle société. Elle devra donc inclure dans son revenu de la première année, les<br />

réserves des sociétés remplacées <strong>et</strong> par la suite, elle aura droit de prendre des réserves.<br />

Pour ce qui est de la réserve sur le gain en capital [40(1)a)iii)], de la réserve sur les ventes<br />

à tempérament <strong>et</strong> de la réserve pour vente de terrain en inventaire [20(1)n)], la nouvelle<br />

société pourra utiliser ces réserves comme si elle avait elle-même ven<strong>du</strong> les biens.<br />

196 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Pertes sur certains transferts de biens lors d'une fusion 87(2)g.3<br />

Pour l'application des paragraphes 13(21.2) "Pertes sur certains transferts" (biens en<br />

immobilisation amortissables) <strong>et</strong> 40(3.4) "Pertes sur certains transferts" (biens autres<br />

qu'amortissables), la nouvelle société est réputée être la même société que chaque société<br />

remplacée <strong>et</strong> en être la continuation.<br />

Ces deux paragraphes s'appliquent lors de transfert de biens entre des sociétés affiliées au<br />

sens de 251.1 (personnes affiliées) <strong>et</strong> que le coût fiscal pour le cédant est plus élevé que la<br />

JVM lors <strong>du</strong> transfert. La règle prévoit que toute perte est refusée pour le cédant mais<br />

elle peut être constatée ultérieurement selon sa nature. (Vous référer au suj<strong>et</strong> 2)<br />

Le compte de dividende en capital (CDC) 87(2)z.1)<br />

Les CDC des sociétés remplacées s'additionnent <strong>et</strong> forment le CDC de la nouvelle<br />

société.<br />

L'impôt en main remboursable au titre de dividendes (IMRTD) 87(2)aa)<br />

Lorsque la nouvelle société est une société privée immédiatement après la fusion. Au<br />

calcul de son IMRTD à la fin de sa première année d'imposition s'ajoute l'excédent des<br />

soldes de l'IMRTD sur le RTD des sociétés remplacées à la fin de leur dernière année<br />

d'imposition. Chaque société remplacée doit être une société privée à la fin de sa dernière<br />

année d'imposition.<br />

Les crédits d'impôt à l'investissement 87(2)qq)<br />

Les crédits d'impôt à l'investissement non utilisés par les sociétés remplacées sont<br />

transférés à la nouvelle société. Il faut toutefois tenir compte des règles, lors d'une<br />

acquisition de contrôle d'une société, qui ont pour eff<strong>et</strong> de limiter l'utilisation des crédits.<br />

[127(9.1) <strong>et</strong> (9.2)]<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 197<br />

197


198<br />

Les acomptes provisionnels Règl 5301(4)<br />

Les acomptes provisionnels de la nouvelle société doivent être basés sur ceux des sociétés<br />

remplacées.<br />

Comme nous venons de le démontrer, la nouvelle société issue de la fusion est<br />

pratiquement la continuation des sociétés remplacées <strong>et</strong> les conséquences <strong>fiscale</strong>s qui<br />

auraient été applicables aux sociétés remplacées seront applicables à la nouvelle société.<br />

Les d<strong>et</strong>tes intersociétés 80.01 (3)<br />

Comme il a été mentionné précédemment, les d<strong>et</strong>tes entre les sociétés s'annulent avec les<br />

sommes à recevoir.<br />

Lors d'une fusion, il peut arriver qu'une d<strong>et</strong>te d'une société remplacée à l'égard d'une<br />

autre société remplacée s'éteigne sans qu'il y ait eu paiement. Le paragraphe 80.01(3)<br />

stipule qu'une telle d<strong>et</strong>te qui s'éteint lors d'une fusion est réputée avoir été réglée<br />

immédiatement avant la fusion pour un montant correspondant au coût indiqué (PBR)<br />

pour le créancier de la d<strong>et</strong>te. Aux fins <strong>du</strong> paragraphe 80(2), le coût indiqué de la d<strong>et</strong>te<br />

correspond au PBR, s'il s'agit d'un bien en immobilisation ou au coût pour le créancier,<br />

s'il s'agit de tout autre bien.<br />

198 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Les pertes reportables 87(2.1)<br />

Comme il a déjà été mentionné, la nouvelle société est une continuation des sociétés<br />

remplacées donc :<br />

• les pertes autres qu'en capital,<br />

• les pertes en capital n<strong>et</strong>tes,<br />

• les pertes agricoles,<br />

• les pertes agricoles restreintes,<br />

• les pertes comme commanditaire,<br />

des sociétés remplacées deviennent des pertes de la nouvelle société qui sera réputée être<br />

la même société que les sociétés remplacées. Les pertes conservent leur nature <strong>et</strong> leur<br />

période de report.<br />

Il ne faut pas oublier que lors d'une fusion, il y a fin d'exercice financier. La période de<br />

report de pertes peut être diminuée d'une année lorsque la date de fusion ne coïncide pas<br />

avec la fin d'exercice financier d'une société remplacée qui a des pertes à reporter.<br />

Selon 87(2.11), il est possible de faire un report de perte rétrospectif lors d'une<br />

fusion d'une société mère <strong>et</strong> d'une ou plusieurs de ses filiales à 100 %. Selon ce<br />

paragraphe la nouvelle société est réputée être la même société que la société mère <strong>et</strong> en<br />

être la continuation.<br />

Situation où il y a acquisition de contrôle lors de la fusion.<br />

Nous verrons à la section 4.6 les règles régissant les acquisitions de contrôle <strong>et</strong> leurs<br />

impacts sur les reports de pertes. Ces règles s'appliqueront également lors d'une fusion,<br />

s'il y a acquisition de contrôle.<br />

L'alinéa 256(7)b) prévoit qu'il n'y a pas automatiquement acquisition de contrôle <strong>du</strong> seul<br />

fait qu'il y ait fusion entre plusieurs sociétés.<br />

Il y aura acquisition de contrôle lors d'une fusion sauf si :<br />

(A) immédiatement avant l'unification, la société remplacée était liée à chaque autre<br />

société remplacée,<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 199<br />

199


200<br />

(B) si l'ensemble des actions <strong>du</strong> capital-actions de la nouvelle société que les actionnaires<br />

de la société remplacée ont acquis lors de l'unification en contrepartie de leurs actions de<br />

la société remplacée étaient acquises immédiatement après l'unification par une seule<br />

personne, celle-ci aurait acquis le contrôle de la nouvelle société par suite de l'acquisition<br />

de ces actions<br />

Exemples de situations où il n'y a pas d'acquisition de contrôle.<br />

Avant la fusion Après la fusion<br />

Société A Société A<br />

90% 70%<br />

Société B Société C<br />

100%<br />

Société D<br />

80%<br />

Société BC<br />

Société D<br />

100%<br />

Dans c<strong>et</strong> exemple, la Société A ltée, qui acquiert les actions de la société BC ltée qui est<br />

la nouvelle société suite à la fusion de B ltée <strong>et</strong> C ltée, était liée à chacune des sociétés<br />

remplacées immédiatement avant la fusion. Il n'y a donc pas d'acquisition de contrôle.<br />

Avec le même tableau qui précède, si la société D ltée a des pertes reportables, elles ne<br />

seront pas soumises aux règles de l'acquisition de contrôle car les actions de D ltée sont<br />

acquises par la nouvelle société BC ltée qui est issue de deux sociétés avec qui D ltée était<br />

liée avant la fusion.<br />

200 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


100%<br />

Avant la fusion Après la fusion<br />

Société A Société A<br />

70%<br />

70%<br />

Société B Société B<br />

100% 100%<br />

Société C Société D<br />

Société CD<br />

Nous avons ici un autre exemple où les sociétés ne sont pas régies par les règles de<br />

l'acquisition de contrôle. La société A ltée contrôlait les sociétés C <strong>et</strong> D <strong>et</strong> continue de les<br />

contrôler par l'intermédiaire de la société CD ltée issue de la fusion.<br />

EXERCICE 4.4-11 : Importance <strong>du</strong> choix de la date de fusion (report de pertes)<br />

Monsieur Profitable détient 100% des actions des sociétés M ltée <strong>et</strong> K ltée. Les deux<br />

sociétés ont été constituées sous la même loi.<br />

L'exercice financier de M ltée se termine le 31 janvier. Depuis quelques années, M ltée a<br />

accumulé les pertes autres qu'en capital suivantes qui n'ont pas encore été utilisées :<br />

2004 120 000 $<br />

2005 18 000 $<br />

2006 10 000 $<br />

2007 12 000 $<br />

Monsieur Profitable croit que la société M ltée commencera à générer des profits vers les<br />

années 2013 <strong>et</strong> peut-être seulement en 2014. Après analyse de ses pertes reportables, il<br />

prévoit perdre les pertes reportables de 2004 dont la période de report se termine en 2011.<br />

Pour pallier à cela, il a pensé fusionner la société M ltée avec son autre société K ltée qui<br />

est très rentable <strong>et</strong> de ce fait, faire absorber le report de pertes par la nouvelle société<br />

fusionnée MK ltée. La fin d'exercice financier de K ltée est le 31 mai de chaque année.<br />

Comme monsieur Profitable ne veut pas perdre de temps, il fusionne les deux sociétés le<br />

premier juill<strong>et</strong> 2010.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 201<br />

201


202<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te décision <strong>et</strong> s'il y a lieu une suggestion de<br />

<strong>planification</strong>.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.4-11<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour M ltée :<br />

La fusion au premier juill<strong>et</strong> 2010 nous amène une fin d'exercice financier pour M ltée à<br />

c<strong>et</strong>te date. Ce qui nous fait une année d'imposition de 5 mois, soit <strong>du</strong> 1er février 2010 au<br />

30 juin 2010. C<strong>et</strong> exercice financier compte pour une année complète pour le report de<br />

pertes. Les pertes de 2004 se trouvent donc per<strong>du</strong>es car la septième année 2 de report<br />

correspond à c<strong>et</strong>te année de deux mois.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour MK ltée :<br />

Comme il n'y a pas eu d'acquisition de contrôle, la nouvelle société pourra utiliser les<br />

pertes reportables de la société remplacée M ltée tout en tenant compte des années pour le<br />

calcul <strong>du</strong> report sur les 7 années suivantes.<br />

Planification<br />

Si la fusion avait eu lieu le 1er février 2010, la perte de 2004 aurait pu être utilisée contre<br />

les revenus <strong>du</strong> premier exercice financier de la nouvelle société MK ltée. Il est donc très<br />

important de bien analyser nos transactions pour planifier correctement une date de<br />

fusion.<br />

**********************************************<br />

CONSÉQUENCES D'UNE FUSION SUR LE CAPITAL VERSÉ<br />

Règle générale :<br />

C'est au paragraphe 3 de l'article 87 que nous r<strong>et</strong>rouvons les règles pour calculer le capital<br />

versé des actions de la nouvelle société.<br />

2 Les pertes autres qu’en capital ont des périodes de report qui varient selon la date où ces pertes ont été<br />

réalisées; avant le 22 mars 2004 (7 ans), après le 22 mars 2004 <strong>et</strong> avant 2006 (10 ans) <strong>et</strong> après 2005 (20<br />

ans).<br />

202 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


L'objectif de 87(3) est de limiter le CV de la nouvelle société issue de la fusion, au<br />

total <strong>du</strong> CV des sociétés remplacées immédiatement avant la fusion, sans tenir<br />

compte des actions d'une société remplacée détenues par toute autre société<br />

remplacée qui sont annulées lors de la fusion.<br />

Sous forme de formule : CV nouveau = (CVs anciens - CV annulé)<br />

Généralement le CV d'une action <strong>du</strong> point de vue fiscal est égal à son capital légal. Par<br />

contre, comme nous l'avons déjà vu, il peut arriver que le CV soit ré<strong>du</strong>it suite à<br />

l'application des articles comme 84.1 (vente d'actions par un particulier à une société<br />

contrôlée), 85(2.1) (ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV dans le cas d'un roulement selon l'article 85) <strong>et</strong><br />

85.1(2.1) (ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV dans le cas d'un échange d'actions selon l'article 85.1).<br />

Du point de vue légal, le capital versé de la nouvelle société doit normalement être<br />

égal au total <strong>du</strong> capital versé des sociétés remplacées après élimination des actions<br />

intersociétés détenues par les sociétés fusionnées.<br />

Il se peut que le capital versé d'une des sociétés remplacées a été ré<strong>du</strong>it par l'application<br />

d'une des dispositions <strong>fiscale</strong>s mentionnées précédemment <strong>et</strong> qu'il ne correspond pas au<br />

capital légal. Dans ce cas, la CV légal des actions de la nouvelle société sera plus élevé<br />

que le total <strong>du</strong> CV fiscal des sociétés remplacées, ce que le ministère <strong>du</strong> revenu ne peut<br />

accepter puisque le CV est généralement versé aux actionnaires sans incidence <strong>fiscale</strong> car<br />

il représente un remboursement de capital.<br />

Ainsi, lorsque le CV légal des actions émises lors de la fusion par la nouvelle société<br />

excède le CV fiscal des sociétés remplacées, l'excédent viendra ré<strong>du</strong>ire le CV des actions<br />

des différentes catégories <strong>du</strong> capital-actions de la nouvelle société. La ré<strong>du</strong>ction sera<br />

répartie entre les différentes catégories d'actions de la nouvelle société en fonction<br />

de leur CV respectif. C<strong>et</strong>te répartition se fait au niveau de la société <strong>et</strong> se répercute<br />

par la suite sur les actionnaires.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 203<br />

203


204<br />

Lors <strong>du</strong> rachat ou de l'annulation d'une action d'une catégorie donnée ayant subi une<br />

ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV, il faudra ajouter une somme au CV de c<strong>et</strong>te catégorie afin d'éviter une<br />

double imposition <strong>du</strong> même montant à titre de dividende. L'augmentation <strong>du</strong> CV est égale<br />

au montant <strong>du</strong> dividende réputé au rachat qui est attribuable à la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV. C<strong>et</strong>te<br />

opération se fait généralement de façon logique.<br />

EXERCICE 4.4-12 : Fusion avec ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé. IMPORTANT<br />

Leblanc ltée <strong>et</strong> Beaudry ltée fusionnent pour former la nouvelle société Lebeau ltée. Nous<br />

obtenons les renseignements suivants à l'égard des actions émises <strong>et</strong> <strong>du</strong> capital versé des<br />

sociétés remplacées:<br />

Actions ordinaires : CV fiscal Capital légal<br />

Leblanc ltée 100 000 $ 120 000 $<br />

Beaudry ltée 40 000 50 000<br />

140 000 $ 170 000 $<br />

La différence entre le CV fiscal <strong>et</strong> le CV légal des actions de Leblanc ltée est <strong>du</strong>e à une<br />

ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé selon le paragraphe 85(2.1) (situation ou l'augmentation <strong>du</strong> CV<br />

est > la somme convenue moins la contrepartie autre que des actions) suite à un<br />

roulement <strong>et</strong> celle de Beaudry ltée est <strong>du</strong>e à l'application de l'article 84.1 lors d'une vente<br />

d'actions avec lien de dépendance (situation ou l'augmentation <strong>du</strong> CV est > que le > de i)<br />

le CV AA; ii) le PBR AA.).<br />

Lors de la fusion, Lebeau ltée a émis 1 000 actions de catégorie A dont le capital versé<br />

légal est de 50 000 $ <strong>et</strong> 1 000 actions de catégorie B rach<strong>et</strong>ables à 120 $ chacune. Le<br />

capital a été attribué aux deux catégories d'actions comme suit :<br />

Actions de catégorie A 50 000 $<br />

Actions de catégorie B 120 000<br />

170 000 $<br />

Deux années plus tard, Lebeau ltée a rach<strong>et</strong>é 400 actions de catégorie B.<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

204 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION À L'EXERCICE 4.4-12<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s sur le capital versé immédiatement après la fusion<br />

Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV des actions de Lebeau ltée :<br />

Capital versé légal de Lebeau ltée 170 000 $<br />

Moins : CV fiscal de Leblanc ltée <strong>et</strong> de Beaudry ltée - 140 000<br />

Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV à attribuer aux actions A <strong>et</strong> B selon 87(3)a) 30 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> CV fiscal des actions de Lebeau ltée<br />

Capital versé légal des actions de catégorie A 50 000 $<br />

Ré<strong>du</strong>ction : 50 000$ / 170 000$ x 30 000$ - 8 824<br />

Capital versé fiscal des 1 000 actions de catégorie A 41 176 $<br />

Capital versé fiscal pour 1 action de catégorie A 41,18 $<br />

Capital versé légal des actions de catégorie B 120 000 $<br />

Ré<strong>du</strong>ction : 120 000$ / 170 000$ x 30 000$ - 21 176<br />

Capital versé fiscal des 1 000 actions de catégorie B 98 824 $<br />

Capital versé fiscal pour 1 action de catégorie B<br />

Rachat de 400 actions de catégorie B deux ans plus tard :<br />

Calcul <strong>du</strong> dividende réputé<br />

98,82 $<br />

Montant <strong>du</strong> rachat (400 x 120 $) 48 000 $<br />

CV des 400 actions rach<strong>et</strong>ables (400 x 98,82 $) 39 528<br />

Dividende réputé selon 84(3) 8 472 $<br />

Capital versé fiscal de 1 action de catégorie B 98,82 $<br />

Le rajustement a permis de ramener le CV des actions B à 98,82$, soit le montant <strong>du</strong><br />

capital versé fiscal pour chacune des actions avant le rachat.<br />

Nous pouvons faire le calcul <strong>du</strong> CV des actions restantes par logique. Ce qui est<br />

beaucoup plus efficace.<br />

CV des actions "B" 98 824 $<br />

Moins : CV des actions rach<strong>et</strong>ées (400 x 98,82$) 39 528<br />

CV des actions non rach<strong>et</strong>ées 59 296 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 205<br />

205


206<br />

Comme nous venons de le voir, la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé s'applique<br />

uniformément à toutes les actions d'une même catégorie quelque soit l'actionnaire.<br />

Ce résultat peut être pénalisant lorsqu'un actionnaire d'une société remplacée dans<br />

laquelle il n'y avait pas d'insuffisance de capital se voit rem<strong>et</strong>tre des actions avec un<br />

capital versé fiscal inférieur à son capital légal. Il recevra donc un dividende réputé qu'il<br />

n'aurait pas reçu lors <strong>du</strong> rachat des actions de la société remplacée.<br />

********************************************<br />

La situation présentée dans l'exercice 4.4-12 peut être évitée si lors de la fusion :<br />

i) chaque catégorie d'actions, sauf les catégories dont toutes les actions sont annulées lors<br />

de la fusion de chaque société remplacée, est échangée contre une catégorie distincte<br />

d'actions de la nouvelle société (catégorie remplaçante);<br />

ii) immédiatement après la fusion,<br />

• le nombre d'actionnaires de chaque catégorie remplaçante,<br />

• le nombre d'actions de chaque catégorie remplaçante appartenant à chaque<br />

actionnaire,<br />

• le nombre d'actions émises de chaque catégorie remplaçante,<br />

• les modalités de chaque action d'une catégorie remplaçante; <strong>et</strong><br />

• le CV au titre de chaque catégorie remplaçante est identique à ce qu'il était<br />

immédiatement avant la fusion à l'égard de la catégorie échangée; <strong>et</strong><br />

la nouvelle société fait le choix prévu au paragraphe 87(3.1) dans sa première déclaration<br />

<strong>du</strong> revenu.<br />

Si toutes les conditions sont réunies <strong>et</strong> le choix <strong>du</strong> paragraphe 87(3.1) est fait, chaque<br />

catégorie d'actions de la nouvelle société est réputée être la même catégorie que chaque<br />

catégorie d'actions de chaque société remplacée <strong>et</strong> en être la continuation.<br />

En d'autres mots, chaque catégorie conserve ses caractéristiques <strong>fiscale</strong>s propres de<br />

sorte que la catégorie, qui a une insuffisance de capital, supporte seule c<strong>et</strong>te<br />

insuffisance.<br />

206 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


En pratique, le choix <strong>du</strong> paragraphe 87(3.1) est assez limité. En eff<strong>et</strong>, il est rare lors de<br />

la fusion de deux sociétés non liées que l'on puisse faire un échange d'actions qui<br />

répondra aux conditions énumérées au paragraphe 87(3.1), à cause de la différence dans<br />

la valeur <strong>et</strong> de la structure <strong>du</strong> capital-actions des sociétés remplacées.<br />

CONSÉQUENCES<br />

CRÉANCIERS<br />

FISCALES POUR LES ACTIONNAIRES ET LES<br />

Généralement, en vertu de 54 (disposition de biens), une conversion d'actions lors d'une<br />

fusion est une disposition de biens. On devrait donc avoir gain ou perte en capital lors de<br />

la fusion. Le gain ou la perte serait égal à la différence entre le PBR des actions<br />

échangées (les actions des sociétés remplacées) <strong>et</strong> la JVM des actions reçues de la<br />

nouvelle société.<br />

Pour éviter tous ces problèmes, la Loi prévoit des dispositions de roulement au<br />

paragraphe 87(4) en autant que les deux conditions suivantes sont respectées :<br />

• les anciennes actions constituaient un bien en immobilisation pour l'actionnaire,<br />

<strong>et</strong><br />

• l'actionnaire ne reçoit en contrepartie que des actions de la nouvelle société.<br />

Eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> roulement : L'actionnaire est réputé avoir<br />

• disposé des anciennes actions pour un PD égal au total de leur PBR immédiatement<br />

avant la fusion;<br />

<strong>et</strong><br />

• il acquiert les nouvelles actions à un coût égal au total des PBR des anciennes. Si<br />

l'actionnaire reçoit des actions de plus d'une catégorie, son PBR sera réparti au<br />

prorata de la JVM des actions d'une catégorie donnée qu'il a reçues sur la JVM<br />

de toutes les actions qu'il a reçues.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 207<br />

207


208<br />

Le Ministère <strong>du</strong> revenu précise que le roulement prévu au paragraphe 87(4) ne sera pas<br />

refusé si un paiement en argent inférieur à 200 $ est fait à un actionnaire, en règlement<br />

des fractions d'actions qu'il aurait pu recevoir à la suite de la fusion.<br />

POSSIBILITÉ DE DON OU D'AVANTAGE CONFÉRÉ<br />

Lorsqu'un avantage est conféré à une personne liée lors de la fusion, les règles de<br />

roulement prévues au paragraphe 87(4) ne s'appliqueront pas. De plus, la marge libre<br />

d'impôt ne sera pas transférée en vertu de la RAIR 26(21). Cela annule complètement le<br />

roulement prévu lors d'une fusion. Il est donc important de bien analyser la transaction<br />

proj<strong>et</strong>ée.<br />

Ainsi, si un actionnaire échange ses anciennes actions contre des actions de la nouvelle<br />

société ayant une JVM inférieure à la JVM des anciennes actions <strong>et</strong> qu'il est<br />

raisonnable de considérer toute fraction de l'excédent à titre d'avantage que l'actionnaire<br />

désirait conférer à une personne liée, les règles suivantes s'appliquent [87(4)c), d) <strong>et</strong> e)]:<br />

• L'actionnaire sera réputé avoir disposé des anciennes actions pour un PD égal au<br />

moindre des montants suivants :<br />

i) le total des PBR des anciennes actions plus la partie don,<br />

ii) la JVM de ses anciennes actions, immédiatement avant la fusion.<br />

• Aucune perte en capital ne pourra être reconnue lors de la disposition de ces actions.<br />

• Le PBR des nouvelles actions sera égal au moindre des montants suivants :<br />

i) le total des PBR des anciennes actions,<br />

ii) le total de la JVM, immédiatement après la fusion, de toutes les nouvelles<br />

actions reçues plus toute perte en capital subie lors de la disposition des<br />

anciennes actions.<br />

L'objectif de c<strong>et</strong>te règle est d'imposer immédiatement la partie don à titre de gain en<br />

capital.<br />

Ces règles sont identiques à celles <strong>du</strong> paragraphe 51(2), à l'item 4.1 de ce suj<strong>et</strong>, que nous<br />

avons vues dans le cadre de l'étude des biens convertibles.<br />

208 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Options d'achat d'actions<br />

Si un contribuable avait des options d'achat d'actions dans une société remplacée <strong>et</strong> s'il<br />

reçoit en échange des options d'achat d'actions de la nouvelle société, il y a roulement au<br />

PBR des options échangées [paragraphe 87(5)].<br />

Obligations <strong>et</strong> autres créances<br />

Si un contribuable détenait des obligations, débentures, bill<strong>et</strong>s, hypothèques ou autres<br />

titres semblables d'une société remplacée <strong>et</strong> qu'il ne reçoit en échange, lors de la fusion,<br />

que des obligations, débentures, bill<strong>et</strong>s, hypothèques ou autres titres semblables<br />

respectivement de la nouvelle société, il aura droit au roulement au PBR si le montant<br />

payable à l'échéance est le même que celui qui aurait été payé par la société<br />

remplacée à l'échéance [paragraphe 87(6)].<br />

Utilisation de la fusion<br />

Très souvent, la fusion sera considérée dans le cadre d'une <strong>planification</strong> pour<br />

l'utilisation des pertes dans un groupe de sociétés puisque le paragraphe 87(2.1)<br />

perm<strong>et</strong> à la nouvelle société d'utiliser les pertes d'une société remplacée (sous<br />

réserve des règles concernant les acquisitions de contrôle).<br />

La <strong>planification</strong> consiste à fusionner une société à perte avec une autre société <strong>du</strong><br />

groupe qui a des profits importants, de façon à utiliser les pertes de la première<br />

société contre les revenus futurs de la société fusionnée qui devrait fonctionner à<br />

profit. Il faut se rappeler qu'une fusion ne peut généralement être envisagée que<br />

lorsque les sociétés sont régies par une même loi corporative.<br />

Un autre point important touche le statut des sociétés fusionnées. Lorsqu'une société<br />

publique se fusionne avec une société privée, c<strong>et</strong>te dernière disparaît <strong>et</strong> elle devient<br />

publique. Il est donc très important de bénéficier de tous les avantages reliés au statut de<br />

privée avant de fusionner. Par exemple, si la société privée a un IMRTD ou <strong>du</strong> CDC,<br />

voir à verser les dividendes qui s'imposent pour bénéficier de ces montants.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 209<br />

209


210<br />

4.5 Liquidation d’une filiale détenue à 90% ou plus. 88(1)<br />

La liquidation d'une société consiste en la dissolution de celle-ci <strong>et</strong> la distribution de son<br />

actif n<strong>et</strong> aux actionnaires. Selon "Le Dictionnaire de la comptabilité", il s'agit de la<br />

procé<strong>du</strong>re reliée à la dissolution d'une entreprise consistant en l'ensemble des opérations<br />

qui sont nécessaires pour m<strong>et</strong>tre un terme à son activité, réaliser son actif, éteindre son<br />

passif <strong>et</strong> dégager la somme que le liquidateur pourra répartir entre les associés ou<br />

actionnaires. Cela implique <strong>du</strong> point de vue légal, l'accord des 2/3 des actionnaires<br />

ayant plein droit de vote <strong>et</strong> la demande d'un certificat de dissolution. Dans c<strong>et</strong>te<br />

section, nous traitons de liquidation d'une filiale qui est détenue à 90% ou plus par une<br />

société mère. Lors de ce genre de liquidation, la filiale disparaît. Les actifs <strong>et</strong> passifs de<br />

la filiale sont acquis par la société mère. Dans les livres de la société mère, le placement<br />

est annulé.<br />

Le paragraphe 88(1) de la Loi de l'impôt sur le revenu prévoit des dispositions de<br />

roulement lorsqu'une société canadienne, qui est une filiale à 90 % ou plus d'une<br />

autre société canadienne (la société mère), est liquidée. L'objectif de 88(1) est de<br />

faciliter les <strong>réorganisations</strong> de sociétés en limitant les incidences <strong>fiscale</strong>s.<br />

210 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Selon le bull<strong>et</strong>in d'interprétation IT-126R2, une société est réputée avoir été liquidée au<br />

sens <strong>du</strong> paragraphe 88(1) :<br />

• i) lorsqu'elle a suivi les procé<strong>du</strong>res de liquidation <strong>et</strong> de dissolution prescrites par les<br />

lois fédérales <strong>et</strong> provinciales appropriées sur les sociétés ou les liquidations;<br />

ou<br />

• ii) lorsqu'elle a procédé à une liquidation, par des moyens autres que les procé<strong>du</strong>res<br />

mentionnées en i), <strong>et</strong> a été dissoute en vertu des dispositions de son acte constitutif.<br />

Ce bull<strong>et</strong>in indique également que, lorsque la dissolution officielle d'une société n'est pas<br />

complète mais que tout indique que la société sera bientôt dissoute, elle est réputée avoir<br />

été liquidée aux fins de l'article 88. La confirmation de la dissolution envisagée comporte<br />

généralement une demande en vue d'une dissolution ou de l'abandon de la charte de la<br />

société établie en vertu de l'acte constitutif <strong>et</strong> la preuve qu'on a satisfait aux exigences<br />

relatives à la dissolution, soit démontrer :<br />

• que les d<strong>et</strong>tes, les obligations ou le passif de la société ont été réglés ou éteints ou<br />

que les créanciers ont consenti à la dissolution;<br />

• qu'après avoir réglé les intérêts de tous les créanciers, tout le rési<strong>du</strong> des biens de<br />

la société a été distribué entre ses actionnaires; <strong>et</strong><br />

• qu'aucune poursuite judiciaire n'est en instance contre elle.<br />

CONDITIONS D'APPLICATION<br />

Il y aura application automatique de 88(1), lorsque :<br />

• La filiale <strong>et</strong> la société mère sont toutes deux des sociétés canadiennes imposables;<br />

• la société mère détient 90% ou plus des actions de chaque catégorie <strong>du</strong> capitalactions<br />

de la filiale immédiatement avant la liquidation;<br />

• les actions non détenues par la société mère appartiennent à des personnes avec<br />

lesquelles la société mère n'avait pas de lien de dépendance immédiatement avant la<br />

liquidation.<br />

Sens de "immédiatement avant la liquidation" : C'est le moment précis qui précède<br />

directement l'application de la procé<strong>du</strong>re de liquidation. Généralement, la résolution des<br />

actionnaires autorisant ou demandant la liquidation de la société témoigne <strong>du</strong> début de<br />

c<strong>et</strong>te procé<strong>du</strong>re.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 211<br />

211


212<br />

L'expression "lors de la liquidation", utilisée à 88(1) relativement à une société ou à<br />

84(2) relativement à l'entreprise de la société, signifie la période au cours de laquelle a<br />

lieu la liquidation. Dans le cas de la liquidation d'une société, c<strong>et</strong>te période se termine au<br />

moment de la dissolution. L'expression "au cours de la liquidation" à 88(2), désigne la<br />

même période de temps.<br />

CONSÉQUENCES FISCALES POUR LA FILIALE 88(1)a)<br />

La filiale est réputée avoir disposé des biens qu'elle transfère à la société mère pour les<br />

valeurs suivantes :<br />

Bien PD réputé<br />

Avoirs miniers canadiens ou étrangers Nul<br />

Autres biens : Coût indiqué défini au par. 248(1)<br />

biens en inventaire valeur aux fins de l'impôt<br />

biens amortissables FNACC<br />

biens en immobilisation non amortissables PBR<br />

immobilisations admissibles (IA) 4/3 X MCIA<br />

Comme nous pouvons le remarquer avec les pro<strong>du</strong>its de disposition réputés, il n'y a<br />

pas de conséquences <strong>fiscale</strong>s suite au transfert des biens à la société mère.<br />

Il y a une exception pour un bien qui est "une participation dans une société de<br />

personnes". La filiale est réputée ne pas avoir disposé de ce bien. Donc, si le PBR de la<br />

participation était négatif, la filiale n'aura pas à réaliser de gain en capital au moment de<br />

la liquidation. Pour ce bien, la société mère est réputée être la continuation de la<br />

filiale <strong>et</strong> la participation dans une société lui est transférée avec les éléments fiscaux<br />

s'y rattachant. C'est la société mère qui réalisera ultérieurement le gain en capital<br />

[88(1)a.2)]. Il existe, par contre, une exception à c<strong>et</strong>te règle lorsque les seuls associés sont<br />

la société mère <strong>et</strong> la filiale avant la liquidation. Dans ce cas, la société cesse d'exister.<br />

Nous verrons c<strong>et</strong> aspect lors de l'étude des sociétés de personnes <strong>et</strong> <strong>du</strong> paragraphe 98(5).<br />

212 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Comme la filiale dispose de ses biens en faveur de la société mère, il ne peut y avoir<br />

de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement car la filiale ne possède plus de biens à la fin de<br />

son exercice financier.<br />

Lorsque des biens de la filiale sont remis à des actionnaires minoritaires, en règlement de<br />

la liquidation, la filiale est réputée avoir disposé de ces biens à la juste valeur marchande<br />

tel que prévu à 69(5). Généralement, ces actionnaires seront payés en argent.<br />

Les d<strong>et</strong>tes de la filiale qui sont transférées à la société mère, le seront sans aucune<br />

incidence <strong>fiscale</strong> en autant que le principal de la d<strong>et</strong>te demeure le même.<br />

Il est important de noter que le début d'une liquidation <strong>et</strong> l'attribution de biens lors<br />

de la liquidation n'entraînent pas automatiquement la fin de l'exercice financier de<br />

la filiale. Ses années d'imposition continuent à se terminer à leur date habituelle<br />

jusqu'au moment où la société cesse d'exister (par l’obtention <strong>du</strong> certificat de<br />

dissolution ou de liquidation), c'est à c<strong>et</strong>te date que se termine le dernier exercice<br />

financier.<br />

CONSÉQUENCES FISCALES POUR LA SOCIÉTÉ MÈRE<br />

Disposition des actions de la filiale par la société mère 88(1)b)<br />

La société mère est réputée avoir disposé les actions de la filiale pour un montant égal au<br />

plus élevé de :<br />

i) le moindre de :<br />

a) le capital versé des actions qu'elle détient;<br />

b) la valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> des biens de la filiale qu'elle a reçus; (c'est-à-dire, le<br />

coût indiqué des biens distribués à la société mère moins les d<strong>et</strong>tes prises en<br />

charge par elle <strong>et</strong> certaines réserves dé<strong>du</strong>ites par la filiale dans l'année de la<br />

distribution).<br />

ii) Le PBR des actions possédées par la société mère immédiatement avant la<br />

liquidation.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 213<br />

213


214<br />

Selon ce calcul, la société mère peut réaliser un gain en capital si elle a acquis les<br />

actions de la filiale pour un montant inférieur à leur CV mais elle ne pourra<br />

déclarer de perte en capital.<br />

EXERCICE 4.5-13 : Liquidation d’une filiale avec gain en capital pour la société<br />

mère.<br />

La société Mèreco inc. possède une filiale à 100 %, la société Filleco inc. Au cours de<br />

l'année, Mèreco inc. décide de liquider sa filiale à cent pour cent. Il y a plusieurs années,<br />

Mèreco inc. a acquis les actions de Filleco inc. pour un montant de 1 200 000$. La valeur<br />

<strong>fiscale</strong> n<strong>et</strong>te de la société Filleco inc. (le coût indiqué des biens distribués à la société<br />

mère moins les d<strong>et</strong>tes prises en charge par elle <strong>et</strong> certaines réserves dé<strong>du</strong>ites par la filiale<br />

dans l'année de la distribution) est de 1 800 000$. Le capital versé fiscal <strong>et</strong> légal des<br />

actions de Filleco inc est de 1 500 000$.<br />

ON DEMANDE :<br />

1) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

2) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction en supposant un PBR des actions<br />

de 1 600 000$, soit un montant plus élevé que le CV des actions.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 4.5-13<br />

1) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

Il faut ici remarquer que la société mère a acquis le placement pour un coût inférieur au<br />

capital versé des actions en circulation. Lors de la liquidation, la valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> de<br />

Filleco inc. est supérieure à son capital versé fiscal. Dans ce cas, il y aura toujours un<br />

gain en capital pour la société mère lors de la liquidation. La filiale a été acquise alors<br />

que celle-ci avait une valeur marchande inférieure au capital versé des actions.<br />

Calcul <strong>du</strong> gain sur disposition des actions par la société mère.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition des actions de Filleco inc.<br />

Le plus élevé de :<br />

i) le moindre de :<br />

a) CV des actions de Filleco inc. 1 500 000 $<br />

214 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


) Valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> 1 800 000 $<br />

ii) PBR des actions de Filleco inc. 1 200 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital de Mèreco inc.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition calculé ci-dessus 1 500 000 $<br />

Moins : PBR des actions 1 200 000<br />

Gain en capital 300 000 $<br />

2) Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction en supposant un PBR des actions<br />

de 1 600 000$, soit un montant plus élevé que le CV des actions.<br />

Calcul <strong>du</strong> gain sur disposition des actions par la société mère.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition des actions de Filleco inc.<br />

Le plus élevé de :<br />

i) le moindre de :<br />

a) CV des actions de Filleco inc. 1 500 000 $<br />

b) Valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> 1 800 000 $<br />

ii) PBR des actions de Filleco inc. 1 600 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital de Mèreco inc.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition calculé ci-dessus 1 600 000 $<br />

Moins : PBR des actions 1 600 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

L'application de la formule pour déterminer le pro<strong>du</strong>it de disposition fait en sorte qu'il n'y<br />

a pas de gain en capital même si la valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> des actifs de la filiale est plus<br />

élevée que le PBR des actions. Le gain potentiel est reporté à une date ultérieure alors<br />

que la société mère vendra ses actifs ou lorsque les actionnaires de la société mère<br />

disposeront de leurs actions.<br />

********************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 215<br />

215


216<br />

Acquisition des biens de la filiale 88(1)c) <strong>et</strong> f)<br />

En vertu de l'alinéa 88(1)c), la société mère acquiert les biens de la filiale pour un<br />

montant égal à leur PD pour la filiale, c'est-à-dire leur coût indiqué. Dans le cas des biens<br />

amortissables, l'alinéa 88(1)f) prévoit que, lorsque le PD d'un bien appartenant à la filiale<br />

est inférieur à son coût en capital, la société mère est réputée avoir acquis le bien au coût<br />

en capital de la filiale <strong>et</strong> la différence entre le coût en capital <strong>et</strong> la FNACC est de<br />

l'amortissement censé pris. (Pas de ½ taux pour la mère si le bien a été détenu dans la<br />

filiale pour une période excédent 364 jours)) Ainsi, lors d'une vente ultérieure, la<br />

société mère devra s'imposer sur toute récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement<br />

dé<strong>du</strong>ite par la filiale.<br />

Autre règle à vérifier : Calcul de l'excédent 88(1)c), d) <strong>et</strong> d.2)<br />

Si le PBR des actions de la filiale détenues par la société mère excède le total de :<br />

• la valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> des biens de la filiale qu'elle a reçus<br />

<strong>et</strong><br />

• la totalité des dividendes imposables, des dividendes en capital <strong>et</strong> des dividendes en<br />

capital d'assurance-vie reçus par la société mère ou une société liée à celle-ci depuis<br />

l'acquisition de contrôle.<br />

Le résultat représente l’excédent qui est en réalité la plus-value non réalisée par la société<br />

mère entre la date de l’acquisition de contrôle <strong>et</strong> la date de liquidation.<br />

Exemple : Coût <strong>du</strong> placement 250 000 $, VNF des biens reçus 180 000 $. La différence<br />

représente de la plus-value non réalisée depuis l’achat par la société mère.<br />

C<strong>et</strong> excédent calculé pourra être utilisé pour rajuster le PBR de certains biens en<br />

immobilisation (autres que des biens amortissables) reçus par la société mère lors de la<br />

liquidation. Nous appellerons ces biens "biens admissibles".<br />

216 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Un bien admissible est un bien en immobilisation (autre qu'un bien amortissable) qui<br />

appartenait à la filiale au moment où la société mère en a acquis le contrôle pour la<br />

dernière fois <strong>et</strong> que la filiale a détenu sans interruption depuis c<strong>et</strong>te date.<br />

Le PBR d'un bien admissible peut être augmenté jusqu'à concurrence de la JVM <strong>du</strong> bien à<br />

la date où la société mère a acquis le contrôle pour la dernière fois. L'augmentation pour<br />

tous les biens admissibles ne doit pas dépasser le montant de l'excédent calculé ci-dessus.<br />

La désignation des biens <strong>et</strong> des montants visés par un rajustement doit être faite par la<br />

société mère dans sa déclaration de revenu pour son année d'imposition dans laquelle la<br />

filiale a été liquidée. Il s'agit en fait d'une réévaluation des biens admissibles qui étaient<br />

détenus lors de l'acquisition de contrôle par la société mère.<br />

EXERCICE 4.5-14 : Calcul d’un excédent lors d’une liquidation d’une filiale à<br />

100%.<br />

La société mère A inc. détient la totalité des actions de sa filiale B inc. Le PBR des<br />

actions de la filiale pour la société A inc. est de 650 000$. Le bilan sommaire de la filiale<br />

se présente comme suit :<br />

ACTIF<br />

Encaisse 80 000 $<br />

Comptes clients 200 000 $<br />

Moins : Provision pour créances douteuses 50 000 150 000<br />

Inventaire 250 000<br />

Terrain 100 000<br />

Total de l'actif<br />

PASSIF<br />

580 000 $<br />

Comptes fournisseurs 75 000 $<br />

Hypothèque sur terrain 5 000<br />

80 000<br />

AVOIR DES ACTIONNAIRES<br />

Capital-actions 400 000<br />

Bénéfices non répartis 100 000<br />

Total <strong>du</strong> passif <strong>et</strong> de l'avoir des actionnaires 580 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 217<br />

217


218<br />

Informations supplémentaires :<br />

• Les comptes fournisseurs sont payés à même l'encaisse de la filiale avant distribution<br />

des actifs n<strong>et</strong>s à la société mère.<br />

• Le terrain appartenait à la filiale lors de l'acquisition des actions par la société mère <strong>et</strong><br />

la juste valeur marchande <strong>du</strong> terrain à c<strong>et</strong>te date était de 120 000$.<br />

• Le capital-actions de la filiale a un capital versé fiscal <strong>et</strong> légal de 400 000$.<br />

• Depuis la prise de contrôle, la filiale a versé des dividendes de 60 000$.<br />

Avant de procéder à la liquidation, les comptes fournisseurs sont payés par la filiale. Les<br />

comptes encaisse <strong>et</strong> comptes fournisseurs auront maintenant des soldes respectifs de<br />

5 000$ pour l'encaisse <strong>et</strong> zéro pour les comptes fournisseurs.<br />

ON DEMANDE : Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la liquidation.<br />

SOLUTION À L'EXERCICE 4.5-14<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s de la liquidation :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition des actions de la filiale B inc.<br />

Le plus élevé de :<br />

i) le moindre de :<br />

a) CV des actions de filiale B inc. 400 000 $<br />

b) Valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> : Encaisse 5 000 $<br />

Comptes clients 200 000<br />

Inventaire 250 000<br />

Terrain 100 000<br />

555 000<br />

Hypothèque - 5 000<br />

Provision créances - 50 000<br />

500 000 $<br />

ii) PBR des actions de Filiale B inc. 650 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital de A inc.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition calculé ci-dessus 650 000 $<br />

Moins : PBR des actions 650 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

218 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Calcul de l'excédent :<br />

PBR des actions 650 000 $<br />

Moins :le total de<br />

la valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> des biens de la filiale 500 000 $<br />

<strong>et</strong><br />

la totalité des dividendes imposables, des dividendes<br />

en capital <strong>et</strong> des dividendes en capital d'assurance-vie<br />

reçus par la société mère ou une société liée à celle-ci 60 000 560 000<br />

Excédent pouvant être ajouté au PBR d'un bien admissible 90 000 $<br />

De tous les biens transférés à la filiale, nous r<strong>et</strong>rouvons un seul bien en immobilisation<br />

non amortissable, il s'agit <strong>du</strong> terrain. Nous pouvons donc augmenter son PBR. C<strong>et</strong>te<br />

augmentation ne doit pas, par contre, dépasser la JVM <strong>du</strong> terrain à la date où la société<br />

mère a acquis le contrôle pour la dernière fois. La JVM à ce moment était de 120 000$.<br />

Nous pouvons donc augmenter le PBR <strong>du</strong> terrain de 20 000$. Le solde de l'excédent de<br />

70 000$ est per<strong>du</strong>.<br />

Dans le calcul de l'excédent, le versement de dividendes par la filiale a pour eff<strong>et</strong> de<br />

diminuer l'excédent calculé. Les dividendes agissent comme une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> montant<br />

investi par la société mère dans les actions acquises.<br />

*****************************************<br />

EXERCICE 4.5-15 : Liquidation d’une filiale à 100%.<br />

Le 31 mai 1983, Mèreco ltée a acquis toutes les actions de Filleco ltée pour 1 000 000$.<br />

Le CV des actions de Filleco ltée est de 30 000$. Mèreco ltée <strong>et</strong> Filleco ltée sont toutes<br />

deux des sociétés canadiennes imposables dont l'année d'imposition se termine le 31<br />

décembre de chaque année.<br />

Le 15 octobre 1989, Filleco ltée a versé un dividende de 500 000$ à Mèreco ltée.<br />

Filleco ltée est liquidée à la fin de l'exercice financier courant.<br />

Dans son année d'imposition courante, Filleco ltée a dé<strong>du</strong>it une provision pour mauvaises<br />

créances de 10 000$ selon l'alinéa 20(1)l).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 219<br />

219


220<br />

Au moment de la liquidation, le bilan de Filleco ltée est le suivant :<br />

ACTIF<br />

Encaisse 30 000 $<br />

Comptes clients 23 000 $<br />

Moins : Provision pour créances douteuses 10 000 13 000<br />

Placements 10 000<br />

Terrain A 60 000<br />

Terrain B 40 000<br />

Bâtisse 150 000<br />

Total de l'actif<br />

PASSIF<br />

303 000 $<br />

Comptes fournisseurs 5 000 $<br />

Hypothèque sur terrain 15 000<br />

20 000<br />

AVOIR DES ACTIONNAIRES<br />

Capital-actions 30 000<br />

Bénéfices non répartis 253 000<br />

Total <strong>du</strong> passif <strong>et</strong> de l'avoir des actionnaires 303 000 $<br />

Informations complémentaires :<br />

• Les placements ont été acquis par Filleco ltée en 1977 pour 10 000$. Ils avaient une<br />

JVM de 100 000$ au 31 mai 1983 <strong>et</strong> de 200 000 $ à la date de liquidation.<br />

• Le terrain A a été acquis en 1978 pour 60 000$. Il avait une JVM de 200 000$ au 31<br />

mai 1983 <strong>et</strong> de 250 000$ à la date de liquidation.<br />

• Le terrain B a été acquis le 22 juill<strong>et</strong> 1987 au prix de 40 000$. Il avait une JVM de<br />

75 000$ à la date de liquidation.<br />

• Le bâtiment a été acquis en 1980 au coût de 200 000$. Jusqu'à la date de liquidation,<br />

50 000$ de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement ont été dé<strong>du</strong>its. La JVM <strong>du</strong> bâtiment était<br />

de 220 000 $ au 31 mai 1983 <strong>et</strong> de 300 000$ à la date de liquidation.<br />

ON DEMANDE : Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la liquidation.<br />

220 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 4.5-15<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s<br />

Pour Filleco ltée :<br />

Aucune conséquence <strong>fiscale</strong> puisque, selon l'alinéa 88(1)a), Filleco ltée sera réputée avoir<br />

disposé de chacun de ses biens à son coût indiqué.<br />

Pour Mèreco ltée :<br />

Disposition des actions de Filleco ltée 88(1)b)<br />

Le plus élevé de :<br />

i) le moindre de :<br />

a) CV des actions de Filleco ltée 30 000 $<br />

b) Valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> : Encaisse 30 000 $<br />

Comptes clients 23 000<br />

Placements 10 000<br />

Terrain A 60 000<br />

Terrain B 40 000<br />

Bâtisse 150 000<br />

313 000<br />

A/P - 5 000<br />

Hypothèque - 15 000<br />

Provision créances - 10 000<br />

283 000 $<br />

ii) PBR des actions de Filleco ltée 1 000 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital de Mèreco ltée.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition calculé ci-dessus 1 000 000 $<br />

Moins : PBR des actions 1 000 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 221<br />

221


222<br />

Coût d'acquisition des biens reçus de la filiale<br />

Le coût d'acquisition pour Mèreco ltée est déterminé en vertu de l'alinéa 88(1)c) <strong>et</strong> est<br />

égal au coût indiqué des biens pour Filleco ltée, sauf pour le terrain A <strong>et</strong> les placements<br />

qui peuvent faire l'obj<strong>et</strong> d'une majoration en vertu de l'alinéa 88(1)d), puisqu'il s'agit de<br />

biens en immobilisation non amortissables (biens admissibles) détenus par Filleco ltée<br />

lors de l'acquisition <strong>du</strong> contrôle par Mèreco ltée, le 31 mai 1983, <strong>et</strong> sans interruption<br />

depuis c<strong>et</strong>te date.<br />

Calcul de l'excédent pour un rajustement possible selon 88(1)d):<br />

PBR des actions de Filleco ltée<br />

Moins : le total de<br />

1 000 000 $<br />

la valeur n<strong>et</strong>te <strong>fiscale</strong> des biens de la filiale<br />

<strong>et</strong><br />

la totalité des dividendes imposables, des dividendes<br />

en capital <strong>et</strong> des dividendes en capital d'assurance-vie<br />

283 000 $<br />

reçus par la société mère ou une société liée à celle-ci 500 000 783 000<br />

Excédent pouvant être ajouté au PBR d'un bien admissible 217 000 $<br />

Placements<br />

JVM au 31 mai 1983 100 000 $<br />

Moins : coût indiqué (PBR) - 10 000<br />

Augmentation maximale selon 88(1)d)(ii) 90 000 $<br />

Terrain<br />

JVM au 31 mai 1983 200 000 $<br />

Moins : coût indiqué (PBR) - 60 000<br />

Augmentation maximale selon 88(1)d)(ii) 140 000 $<br />

222 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Toutefois, comme le total des augmentations possibles à l'égard des placements <strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

terrain A, soit (90 000$ + 140 000$ = 230 000$), excède le montant de 217 000$, le sousalinéa<br />

88(1)d)(ii) limite l'augmentation <strong>du</strong> coût des biens à 217 000$. Mèreco ltée peut<br />

choisir de répartir ce montant entre les placements <strong>et</strong> le terrain A, sans toutefois excéder<br />

la JVM des biens au 31 mai 1983, soit la date de l'acquisition <strong>du</strong> contrôle de Filleco ltée<br />

par Mèreco ltée.<br />

En supposant que Mèreco ltée a choisi d'attribuer le montant maximal aux placements car<br />

ceux-ci seront vraisemblablement réalisés en premier <strong>et</strong> la différence au terrain, le coût<br />

indiqué des biens reçus de Filleco ltée serait, pour Mèreco ltée :<br />

Comptes clients 23 000 $<br />

Placements (10 000$ + 90 000$) 100 000 $<br />

Terrain A (60 000$ + 127 000$) 187 000 $<br />

Terrain B 40 000 $<br />

Bâtiment 150 000 $<br />

En vertu de l'alinéa 88(1)f), le coût en capital de la bâtisse pour Mèreco ltée est de<br />

200 000$ <strong>et</strong> Mèreco ltée est réputée avoir dé<strong>du</strong>it 50 000$ au titre de dé<strong>du</strong>ction pour<br />

amortissement.<br />

********************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 223<br />

223


224<br />

Autres règles applicables à la liquidation d'une filiale à cent pour cent 88(1)e.2 à e.8)<br />

Les alinéas mentionnés en titre édictent des règles semblables à celles des fusions quant<br />

au transfert des réserves <strong>et</strong> des différents comptes fiscaux comme le CDC, l'IMRTD, le<br />

CII, <strong>et</strong>c.<br />

En fait, la société mère est généralement traitée comme la continuation de la filiale qui a<br />

été liquidée.<br />

TRANSFERT DES PERTES DE LA FILIALE LIQUIDÉE 88(1.1) <strong>et</strong> (1.2)<br />

En fait, les pertes autres qu'en capital, les pertes en capital n<strong>et</strong>tes, les pertes agricoles, les<br />

pertes agricoles restreintes, les pertes comme commanditaires ou assimilés sont<br />

transférées à la société mère : si<br />

• elles n'ont pas été dé<strong>du</strong>ites dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable de la filiale,<br />

<strong>et</strong><br />

• elles auraient été dé<strong>du</strong>ctibles pour la filiale dans une année d'imposition qui<br />

commence après le début de la liquidation, en supposant qu'une telle année existe <strong>et</strong><br />

qu'il y ait suffisamment de revenus <strong>et</strong> de gains en capital pour c<strong>et</strong>te année.<br />

Les pertes de la filiale, si elles satisfont aux conditions qui précèdent, sont réputées être<br />

des pertes de la société mère pour l'année d'imposition de la société mère dans laquelle<br />

s'est terminée l'année de la perte subie par la filiale. Donc les pertes reportables<br />

conservent leur ancienn<strong>et</strong>é.<br />

224 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


De plus, les pertes de la filiale ne pourront venir ré<strong>du</strong>ire le revenu de la société mère<br />

que pour les années d'imposition commençant après le début de la liquidation de la<br />

filiale.<br />

Les règles régissant les reports de pertes lors d'acquisitions de contrôle continuent<br />

de s'appliquer même après une liquidation d'une filiale à cent pour cent. C'est-à-dire<br />

que si il y avait des pertes autres qu'en capital ou agricoles reportables provenant d’un<br />

exercice préalable à l’acquisition de contrôle, ces pertes ne seront reportables qu’à<br />

l’encontre des revenus de la même entreprise. S'il y a liquidation de la filiale, l'entreprise<br />

qui a généré les pertes avant l'acquisition de contrôle devra être exploitée tout au long de<br />

l'année <strong>et</strong> à profit par la société mère pour que les pertes reportables soient dé<strong>du</strong>ctibles.<br />

Les pertes reportables de la filiale, qui sont accumulées après l'acquisition de contrôle, ne<br />

sont pas suj<strong>et</strong>tes à c<strong>et</strong>te règle de l'acquisition de contrôle <strong>et</strong> sont transférées à la société<br />

mère.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 225<br />

225


226<br />

UTILISATION DE LA LIQUIDATION D'UNE FILIALE À CENT POUR CENT<br />

Généralement, la liquidation d'une filiale à cent pour cent est envisagée pour faire un<br />

regroupement de sociétés à l'intérieur d'un groupe lié <strong>et</strong> ce, dans le but d'utiliser les pertes<br />

reportables d'une société <strong>du</strong> groupe.<br />

Situation 1 :<br />

La Société A désire ach<strong>et</strong>er les actifs de la Société B car elle ne souhaite pas exploiter<br />

deux sociétés. Monsieur B, seul actionnaire de la Société B, ne veut vendre que les<br />

actions de la Société B. Dans ce cas, la Société A achète les actions de Monsieur B <strong>et</strong><br />

devient actionnaire à 100% de Société B. Dans un premier temps, il y a acquisition de<br />

contrôle avec la possibilité de réévaluation des actifs. Par la suite, Société A peut liquider<br />

sa filiale à cent pour cent <strong>et</strong> de ce fait, l'objectif final est atteint, les actifs de la Société B<br />

sont maintenant dans la Société A <strong>et</strong> il n'y a qu'une seule société.<br />

Situation de départ<br />

Actionnaire<br />

de Société A<br />

M. B<br />

Société A Société B Société A Société A<br />

Société A veut acquérir<br />

les actifs de société B<br />

1ère étape<br />

Actionnaire<br />

de Société A<br />

Société B<br />

100%<br />

2ième étape<br />

liquidation<br />

Actionnaire<br />

de Société A<br />

226 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Situation 2 :<br />

La Société A détient 100% des actions de la Société B qui a des pertes reportables. Le<br />

conseil d'administration de Société A juge opportun de fusionner les sociétés pour<br />

bénéficier des pertes de Société B.<br />

Société A<br />

Société B<br />

100%<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 227<br />

227


228<br />

Situation 3 :<br />

Supposons que la Société A détient 100% de la Société B <strong>et</strong> 100% de la Société C. La<br />

Société C a des pertes reportables <strong>et</strong> la Société A désire que ces pertes soient transférées<br />

dans la Société B. Comme Société C n'est pas une filiale de Société B, cela n'est pas<br />

possible. Il faut d'abord faire en sorte que Société C devienne une filiale à cent pour cent<br />

de Société B pour pouvoir liquider Société C dans Société B. Pour ce faire, la Société A<br />

doit vendre les actions de Société C qu'elle détient à la Société B en utilisant les<br />

dispositions de roulement de l'article 85(1), <strong>et</strong> par la suite, comme Société C est une<br />

filiale de la Société B, on peut liquider Société C dans Société B.<br />

Les règles de l'acquisition de contrôle ne s'appliquent pas car nous avons des sociétés<br />

liées <strong>et</strong> dans les faits, il n'y a pas d'acquisition de contrôle.<br />

Situation d'origine<br />

Société B<br />

100%<br />

Après le roulement<br />

Société A Société A<br />

Société C<br />

Après la liquidation<br />

Société A<br />

100%<br />

Société B<br />

Société B<br />

Société C<br />

100%<br />

100%<br />

228 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Comparaison entre une fusion <strong>et</strong> une liquidation<br />

FUSION ART. 87 LIQUIDATION ART. 88(1)<br />

Loi régissant les sociétés<br />

Les sociétés que l’on désire fusionner<br />

doivent être régies par la même loi.<br />

Année d’imposition<br />

Pour les sociétés remplacées, elle se termine<br />

immédiatement avant la fusion.<br />

Pour la nouvelle société, une nouvelle<br />

année d’imposition débute <strong>et</strong> on choisit une<br />

fin d’année.<br />

Dé<strong>du</strong>ction de l’ACC pour l’année<br />

Pour les sociétés remplacées, elles peuvent<br />

dé<strong>du</strong>ire la DPA pour la partie de l’année<br />

précédent la fusion.<br />

Pour la nouvelle société, Elle peut dé<strong>du</strong>ire<br />

la DPA sur les biens acquis dans sa<br />

première année d’imposition.<br />

Réévaluation de l’actif<br />

Dans certains cas, il est possible<br />

d’augmenter le coût des immobilisations<br />

non amortissables lors de la fusion d’une<br />

société mère <strong>et</strong> de sa filiale à 100 %, selon<br />

87(11).<br />

Règlements des d<strong>et</strong>tes intersociétés<br />

Pour les sociétés remplacées, les d<strong>et</strong>tes se<br />

règlent au coût indiqué selon 80.01(3) sans<br />

qu’aucun choix ne soit pro<strong>du</strong>it.<br />

Pertes reportées<br />

Pour la nouvelle société, sous réserve des<br />

règles de l’acquisition de contrôle, elle<br />

pourra dé<strong>du</strong>ire les pertes des sociétés<br />

remplacées, <strong>et</strong> ce dès la première année<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 229<br />

229<br />

Les sociétés peuvent être régies par des lois<br />

différentes.<br />

La filiale continue ses années d’imposition<br />

normalement jusqu’à sa dissolution.<br />

Pour la société mère, aucun eff<strong>et</strong>.<br />

La filiale dispose de ses biens <strong>et</strong> ne peut<br />

donc pas prendre la DPA.<br />

La société mère peut dé<strong>du</strong>ire la DPA sur les<br />

biens reçus dans l’année.<br />

Dans certains cas, il est possible<br />

d’augmenter le coût des immobilisations<br />

autres que les biens amortissables.[Voir<br />

88(1)c) <strong>et</strong> d)]<br />

Pour la filiale, les d<strong>et</strong>tes se règlent au coût<br />

indiqué si un choix est pro<strong>du</strong>it. [voir<br />

80.01(4)]<br />

Pour la société mère, sous réserve des<br />

règles de l’acquisition de contrôle, elle<br />

pourra utiliser les pertes de la filiale à<br />

compter de la première année d’imposition


230<br />

d’imposition. Les pertes des sociétés<br />

remplacées conservent leur ancienn<strong>et</strong>é,<br />

puisque la nouvelle société est réputée être<br />

la continuation de chacune d’elles. [Voir<br />

87(2.1)]<br />

qui suit celle où commence la liquidation de<br />

la filiale.<br />

Les pertes de la filiale ne seront dé<strong>du</strong>ctibles<br />

par la société mère que si la filiale avait pu<br />

les dé<strong>du</strong>ire dans la première année<br />

d’imposition suivant le début de la<br />

liquidation, c’est-à-dire si elle avait eu des<br />

revenus suffisants à ce moment.<br />

Enfin, les pertes de la filiale pour une année<br />

d’imposition donnée deviennent les pertes<br />

de la société mère pour l’année<br />

d’imposition de la société mère qui<br />

comprend la fin de l’année d’imposition de<br />

la filiale dans laquelle la perte a été subie.<br />

230 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


TPS <strong>et</strong> TVQ<br />

Aux fins de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ, la liquidation d'une société sera réputée ne pas être une<br />

fourniture, <strong>et</strong> ne sera donc pas assuj<strong>et</strong>tie à la TPS ni à la TVQ, à la condition toutefois que<br />

90 % des actions émises de chaque catégorie d'actions de la société soient détenues par<br />

une autre société. Contrairement aux conditions applicables en matière d'impôt, en vertu<br />

des lois concernant la TPS <strong>et</strong> la TVQ, il n'est pas nécessaire que les sociétés visées dans<br />

la liquidation soient canadiennes ni que les actions non détenues par la société actionnaire<br />

appartiennent à des personnes n'ayant pas de lien de dépendance avec c<strong>et</strong>te dernière. De<br />

plus, ces dispositions ne requièrent pas que l'une ou l'autre des sociétés visées soit inscrite<br />

aux fins de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ ou qu'elle soit engagée dans une activité commerciale.<br />

Pour l'application de certaines des règles se rapportant à la TPS <strong>et</strong> la TVQ, la société<br />

actionnaire sera réputée être la même personne que la société liquidée <strong>et</strong> en être la<br />

continuation, notamment en ce qui concerne la fréquence des déclarations <strong>et</strong> les créances<br />

irrécouvrables.<br />

Si la société actionnaire ne détient pas au moins 90 % des actions de la société liquidée,<br />

ou si le seul actionnaire de la société liquidée est un particulier, la liquidation pourra être<br />

considérée comme ayant été faite en relation avec une activité commerciale <strong>et</strong>, le cas<br />

échéant, sera assuj<strong>et</strong>tie aux règles générales concernant la TPS <strong>et</strong> la TVQ. Dans un tel<br />

cas, les parties en cause pourraient tenter de se prévaloir des dispositions relatives aux<br />

ventes d'entreprises, si elles se qualifient pour bénéficier de ces dispositions, afin de ne<br />

pas être tenues de verser la TPS <strong>et</strong> la TVQ.<br />

Autres considérations<br />

Selon les autorités <strong>fiscale</strong>s, le concept de « liquidation » comprend la dissolution d'une<br />

société. En d'autres mots, les autorités sont d'avis qu'une société doit être dissoute ou en<br />

voie de l'être après avoir cédé tous ses biens afin que la société puisse être considérée<br />

comme ayant été liquidée. Quant au moment où la liquidation débute, il s'agit<br />

généralement <strong>du</strong> moment où une résolution de liquidation a été adoptée par les<br />

actionnaires de la société.<br />

Un liquidateur doit obtenir des autorités <strong>fiscale</strong>s un certificat de décharge avant de<br />

transférer les biens d'une société en liquidation; faute de quoi, il peut être tenu<br />

personnellement responsable des impôts, intérêts <strong>et</strong> pénalités impayés de la société<br />

liquidée, de même que de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ qui doivent être versées par celle-ci, <strong>et</strong> ce,<br />

jusqu'à concurrence de la valeur des biens distribués. Les formulaires de demande de<br />

certificats prescrits sont les suivants : TX-19 pour l'impôt fédéral, GST-352 pour la TPS<br />

<strong>et</strong> MR-14.B pour la TVQ <strong>et</strong> pour l'impôt provincial.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 231<br />

231


232<br />

CONCLUSION<br />

En pratique, la liquidation peut s’avérer un processus plus complexe à exécuter que<br />

d’autres formes de réorganisation, telles que la fusion, si elle requiert le transfert de<br />

contrats de crédits-bails, de permis d’exploitation, de comptes bancaires, <strong>et</strong>c.<br />

Cependant, il peut s’agir d’une solution utile notamment dans le cas où l’actionnaire<br />

de la société liquidée est une société qui veut éviter que la liquidation entraîne une<br />

fin d’année d’imposition, ou encore nécessaire lorsqu’un particulier désire<br />

dissoudre la société dont il est actionnaire ou que l’une des sociétés visées est<br />

incorporée au <strong>Québec</strong> <strong>et</strong> l’autre est incorporée dans une autre juridiction.<br />

232 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


4.6 L’acquisition de contrôle d’une société<br />

LE CONTEXTE<br />

Voici une mise en situation qui illustre bien les objectifs visés par les autorités <strong>fiscale</strong>s<br />

lors de l’intro<strong>du</strong>ction des diverses règles régissant les acquisitions de contrôle de sociétés.<br />

Actionnaires<br />

Prospère Inc.<br />

Réparation d’autobus<br />

Revenu imposable / an = 100 000 $<br />

Acquiert les actions<br />

le 1/7/20XX pour<br />

17 000 $ (note 1).<br />

Actionnaires<br />

Déficit Inc.<br />

note 1 : si ce n’était des règles d’acquisition de contrôle, approximativement :<br />

PAC = 50 000 + 15 000<br />

PCN = 60 000<br />

PCD latente = 25 000<br />

Perte finale latente = 4 000<br />

Perte latente sur MCIA = 350<br />

154 350 x 11 % = 16 979 $.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 233<br />

233<br />

Vente de remorques<br />

Fin d’exercice : 31/12<br />

Au 30-6-20XX, perte d’entreprise de<br />

15 000 $ (après 6 mois)<br />

PAC de 50 000 $ (pertes d’entreprise de<br />

40 000 $, pertes de biens 5 000 $ <strong>et</strong><br />

PDTPE de 5 000 $)<br />

PCN (2004) de 60 000 $<br />

JVM société = 0 $<br />

Actifs :<br />

-Terrain : JVM=10 000 $, PBR=60 000 $<br />

-Bâtisse : JVM=20 000 $, PBR=12 000 $,<br />

FNACC=10 000 $ au 31-12-20WW<br />

-Équipements : JVM=5 000 $,<br />

PBR=10 000 $, FNACC=9 000 $<br />

au 31-12-20WW<br />

-MCIA : solde = 500 $, JVM = 200$ au<br />

31-12-20WW.<br />

D<strong>et</strong>tes :<br />

36 000 $


234<br />

• Suite à c<strong>et</strong>te acquisition des actions de Déficit Inc. par Prospère Inc., ces 2 sociétés<br />

pourraient procéder à un regroupement (soit par fusion, soit par liquidation de<br />

Déficit Inc.) de sorte qu’il en résulte une seule société. C<strong>et</strong>te société résultante <strong>du</strong><br />

regroupement pourrait alors utiliser les attributs fiscaux négatifs de l’ancienne<br />

Déficit Inc. à l’encontre de ses importants revenus annuels (provenant de l’activité de<br />

l’ancienne Prospère Inc.).<br />

• La Loi veut empêcher que des sociétés soient acquises avec comme seul objectif<br />

l’utilisation de leurs attributs fiscaux négatifs (leurs pertes en banque <strong>et</strong> leurs pertes<br />

latentes sur actifs).<br />

• Donc, lorsqu’il y a acquisition de contrôle d’une société, la Loi prévoit une série de<br />

règles applicables à la société acquise lors de sa dernière année d’imposition<br />

occasionnée par l’acquisition de contrôle. Ces règles ont pour objectif que toutes les<br />

pertes latentes <strong>et</strong> toutes les pertes accumulées soient difficilement utilisables par la<br />

société qui a procédé à l’acquisition de contrôle.<br />

• Ces règles touchent plusieurs attributs fiscaux d’une société dont le contrôle fût<br />

acquis. Elles s’appliquent toutes intégralement lorsqu’il y a acquisition de contrôle<br />

d’une société, que l’objectif visé soit les attributs fiscaux négatifs de la société<br />

acquise ou non. Remarquez que ces règles, même si elles s’appliquent dans un<br />

contexte d’acquisition de contrôle d’une société en pleine santé financière, ne sont<br />

aucunement nuisibles à l’acquisition en question.<br />

• Ces règles ne sont pas regroupées, elles sont éparpillées dans la Loi.<br />

234 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LES RÈGLES TECHNIQUES<br />

La notion d’acquisition de contrôle<br />

• À quel moment peut-on conclure qu’il y a acquisition de contrôle ?<br />

Pas légiféré, concepts jurisprudentiels :<br />

o Contrôle = contrôle de droit, donc 50 % des actions votantes + 1<br />

o Le contrôle peut être direct comme indirect (par le biais d’une filiale ou<br />

d’une société sœur par exemple).<br />

o Celui qui détient le contrôle après la transaction ne devait pas posséder le<br />

contrôle avant la transaction (notion d’acquisition de contrôle)<br />

• La Loi nous dicte des moments où il n’y a pas acquisition de contrôle – 256(7) :<br />

o lorsque le contrôle d’une société est acquis par une personne liée à la<br />

personne qui vend les actions.<br />

o lorsque le contrôle d’une société est acquis par une personne liée à la<br />

société acquise.<br />

• En résumé, il y aura acquisition de contrôle lorsque les 2 critères suivants sont<br />

rencontrés :<br />

1) Avant la transaction, l’acquéreur ne détenait pas le contrôle de la société <strong>et</strong><br />

après la transaction, l’acquéreur détient le contrôle de la société (notion<br />

d’« acquisition »);<br />

2) L’acquéreur <strong>et</strong> le vendeur n’ont pas de lien de dépendance avant la<br />

transaction;<br />

ET<br />

L’acquéreur <strong>et</strong> la société acquise n’ont pas de lien de dépendance avant la<br />

transaction.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 235<br />

235


236<br />

• Exemple :<br />

49%<br />

M.A.<br />

A<br />

B<br />

C<br />

M.B.<br />

51%<br />

51%<br />

M.A.<br />

AB AB<br />

A<br />

B C<br />

M.B.<br />

49%<br />

Il y a<br />

acquisition<br />

de contrôle<br />

Pas<br />

d’acquisition<br />

de<br />

contrôle<br />

MB A-02 Acquisition de contrôle 3<br />

236 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Les conséquences <strong>fiscale</strong>s d’une acquisition de contrôle<br />

• Je vous propose la méthode suivante en 8 étapes afin de traiter chacune des<br />

conséquences <strong>fiscale</strong>s découlant d’une acquisition de contrôle. À c<strong>et</strong>te fin,<br />

j’utiliserai l’exemple présenté au point 1 « Le contexte » (en italique).<br />

Étape 1 - Conclure sur l’acquisition de contrôle<br />

• Tout d’abord, il faut tirer une conclusion à savoir s’il y a acquisition de contrôle ou<br />

non. Si oui, il faudra appliquer les autres conséquences <strong>fiscale</strong>s à la société acquise.<br />

Sinon, l’analyse cesse ici.<br />

• Déficit Inc. a subie une acquisition de contrôle le 1-7-20XX car :<br />

o Avant la transaction, Prospère Inc. ne détenait pas le contrôle de Déficit Inc.<br />

<strong>et</strong> après la transaction, Prospère Inc. détient le contrôle de Déficit Inc.<br />

(notion d’« acquisition »);<br />

o Prospère Inc. <strong>et</strong> les actionnaires vendeurs n’ont pas de lien de dépendance<br />

avant la transaction;<br />

ET<br />

o Prospère Inc. <strong>et</strong> Déficit Inc. n’ont pas de lien de dépendance avant la<br />

transaction.<br />

Étape 2 - Fin d’année réputée – 249(4)<br />

• La société dont le contrôle est acquis est réputée avoir eu une fin d’année<br />

d’imposition immédiatement avant le moment de l’acquisition de contrôle <strong>et</strong> elle est<br />

réputée recommencer une nouvelle année d’imposition à ce moment.<br />

• Conséquences pratiques :<br />

o états financiers à pro<strong>du</strong>ire<br />

o déclarations de revenus à pro<strong>du</strong>ire<br />

o choix d’une nouvelle fin d’année d’imposition (si désiré)<br />

o DPA proratée<br />

o accélération de l’application de certaines règles (Prêt à l’actionnaire,<br />

acquisition de biens de remplacement, réserve pour gain en capital, <strong>et</strong>c.)<br />

o perte d’une année pour les reports de pertes<br />

• Allègement accordé par la Loi – 249(4)c) :<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 237<br />

237


238<br />

si une acquisition de contrôle survient dans la période de 7 jours suivant la fin de<br />

l’exercice habituelle de la société, il est possible d’éviter un exercice court de 7<br />

jours ou moins.<br />

en eff<strong>et</strong>, si le choix est effectué, il n’y aura pas de fin d’exercice à la date habituelle<br />

<strong>et</strong> la seule fin d’exercice aura lieu immédiatement avant l’acquisition de contrôle.<br />

Donc pas d’exercice court.<br />

• Fin d’année présumée au 30-6-20XX pour Déficit Inc.<br />

Étape 3 - Les pertes en capital n<strong>et</strong>tes – 111(4)<br />

• Les pertes en capital n<strong>et</strong>tes sont un attrait fiscal pour celui qui acquiert le contrôle.<br />

• Les pertes en capital n<strong>et</strong>tes (PCN) devront absolument être utilisées lors de la<br />

dernière fin d’année occasionnée par l’acquisition de contrôle, car, par la suite, elle<br />

seront per<strong>du</strong>es :<br />

o Les PCN réalisées avant l’acquisition de contrôle ne peuvent pas être<br />

utilisées dans des années d’imposition après l’acquisition de contrôle.<br />

o Les PCN réalisées après l’acquisition de contrôle ne peuvent pas être<br />

utilisées dans des années d’imposition avant l’acquisition de contrôle.<br />

• Au 30-6-20XX, les PCN de Déficit Inc. de 81 000 $ (voir conclusion plus bas)<br />

seront per<strong>du</strong>es.<br />

Étape 4 - Réalisation automatique des pertes en capital latentes sur les<br />

immobilisations non amortissables – 111(4)c), d)<br />

• Les pertes en capital latentes (non encore réalisées) sur les biens non amortissables<br />

détenus par la société acquise sont aussi un attrait fiscal pour celui qui acquiert le<br />

contrôle.<br />

• La société acquise est réputée avoir réalisé ses pertes en capital latentes sur ses biens<br />

non amortissables dont la JVM est inférieure au PBR (pertes latentes). Les pertes en<br />

capital réalisées diminuent le PBR des biens non amortissables en question. De c<strong>et</strong>te<br />

façon, toutes les pertes en capital latentes sont réalisées avant l’acquisition de<br />

contrôle.<br />

• Ces pertes en capital réalisées seront utilisables pour c<strong>et</strong>te dernière année<br />

d’imposition de la façon habituelle (contre <strong>du</strong> GCI à 3b)). Le solde non utilisé sera<br />

intégré au solde des PCN <strong>et</strong> suj<strong>et</strong> aux limites vues préalablement.<br />

238 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Au 30-6-20XX pour Déficit Inc., réalisation de la perte en capital latente sur le<br />

terrain :<br />

PBR 60 000 $<br />

JVM 10 000 $<br />

PC latente 50 000 $<br />

La perte en capital de 50 000 $ est réputée réalisée au 30-6-20XX. Le nouveau<br />

PBR <strong>du</strong> terrain est de 60 000 $ - 50 000 $ = 10 000 $.<br />

Étape 5 - Réalisation automatique des pertes finales latentes sur les biens<br />

amortissables – 111(5.1)<br />

• Les pertes finales latentes (non encore réalisées) sur les biens amortissables détenus<br />

par la société acquise sont aussi un attrait fiscal pour celui qui acquiert le contrôle.<br />

• Lorsque la FNACC d’un bien amortissable (après la DPA discrétionnaire de l’année<br />

de l’acquisition de contrôle) est supérieure à sa JVM (perte finale latente), la société<br />

acquise est réputée, lors de sa dernière année, avoir pris la DPA totale qui fait en<br />

sorte d’amener la FNACC égale à la JVM (matérialisation de la perte finale).<br />

• Au 30-6-20XX pour Déficit Inc., réalisation de la perte finale latente sur<br />

l’équipement:<br />

FNACC 9 000 $<br />

DPA 30-6-20XX 0 (20 %, 6 mois, choix de 0 $)<br />

JVM 5 000 $<br />

PF latente 4 000 $<br />

Déficit Inc. est réputée avoir pris 4 000 $ de DPA au 30-6-20XX.<br />

Étape 6 - Choix de réaliser des gains en capital latents <strong>et</strong> / ou des récupérations<br />

d’amortissement sur des immobilisations (biens amortissables ou biens non<br />

amortissables) – 111(4)e)<br />

• Étant donné les règles de réalisation automatique des pertes en capital <strong>et</strong> le non<br />

report des PCN accumulées, il devient important pour la société acquise de faire <strong>du</strong><br />

gain en capital dans sa dernière année d’imposition avant l’acquisition de contrôle.<br />

• De plus, nous verrons que les PAC sont, quant à elles, difficiles à conserver en cas<br />

d’acquisition de contrôle, il devient donc intéressant de les utiliser lors de la<br />

dernière année d’imposition de la société acquise contre de la récupération<br />

d’amortissement provoquée volontairement.<br />

• La Loi accorde la possibilité de faire un choix afin de matérialiser les gains en<br />

capital latents <strong>et</strong> / ou récupération d’amortissement latente sur les immobilisations<br />

détenues par la société acquise. En voici les modalités :<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 239<br />

239


240<br />

o choix d’être réputé disposer à un PD au choix, se situant entre la JVM <strong>du</strong><br />

bien <strong>et</strong> son PBR.<br />

o est réputée avoir réacquis le bien pour un PBR égal au montant choisi.<br />

Attention à la règle de transferts de biens amortissables entre<br />

personnes liées (de moi à moi) lorsque le pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

reçu <strong>du</strong> vendeur (moi) excède le coût <strong>du</strong> bien pour le vendeur<br />

(moi) – 13(7)f).<br />

Pas de règle de ½ taux lors de l’acquisition réputée, car entre<br />

personnes liées (de moi à moi)<br />

• Au 30-6-20XX pour Déficit Inc., choix de matérialiser la récupération<br />

d’amortissement latente <strong>et</strong> le gain en capital latent sur la bâtisse :<br />

sous-section c<br />

PD choisi 20 000 $ (choix entre 20 000 $ <strong>et</strong> 12 000 $)<br />

PBR 12 000 $<br />

GC réalisé 8 000 $<br />

Nouveau PBR 20 000 $<br />

sous-section b<br />

FNACC 10 000 $<br />

< PD ou CC 12 000 $<br />

Récupération (2 000 $)<br />

Nouveau CC = 12 000 $ + 50 % x 8 000 $ = 16 000 $<br />

Étape 7 - Réalisation automatique des pertes latentes sur les immobilisations<br />

admissibles – 111(5.2)<br />

• Les pertes latentes (non encore réalisées) sur le MCIA de la société acquise sont<br />

aussi un attrait fiscal pour celui qui acquiert le contrôle.<br />

• Lorsque le solde <strong>du</strong> MCIA de l’année (après la dépense d’amortissement<br />

discrétionnaire de l’année de l’acquisition de contrôle) est supérieur à 75 % de sa<br />

JVM (perte latente), la société acquise est réputée, lors de sa dernière année, avoir<br />

pris la dépense d’amortissement totale qui fait en sorte d’amener le MCIA égal à<br />

75 % de sa JVM (matérialisation de la perte).<br />

240 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Au 30-6-20XX pour Déficit Inc., réalisation de la perte latente sur son MCIA:<br />

MCIA 500 $<br />

DPA 30-6-20WW 0 (7 %, 6 mois, choix de 0 $)<br />

75 % JVM 150 $ (75 % x 200$)<br />

Perte latente 350 $<br />

Déficit Inc. est réputée avoir pris 350 $ d’amortissement au 30-6-20XX.<br />

Étape 8 - Les pertes autres que les pertes en capital – 111(5)<br />

• Les pertes autres que les pertes en capital (PAC) sont le principal attrait fiscal pour<br />

celui qui acquiert le contrôle.<br />

• Les PAC (provenant de pertes d’entreprise exclusivement) survivront à<br />

l’acquisition de contrôle si une condition est remplie <strong>et</strong> sous une limite (maximum).<br />

C’est donc dire que les pertes de biens incluses dans les PAC <strong>et</strong> les PDTPE incluses<br />

dans les PAC, elles, ne survivent pas à l’acquisition de contrôle. Elles sont traitées<br />

comme des PCN à c<strong>et</strong>te fin.<br />

• Les PAC (provenant de pertes d’entreprise exclusivement) réalisées avant<br />

l’acquisition de contrôle pourront être utilisées <strong>du</strong>rant les années d’imposition après<br />

l’acquisition de contrôle<br />

ET<br />

les PAC (provenant de pertes d’entreprise exclusivement) réalisées après<br />

l’acquisition de contrôle pourront être utilisées à l’encontre de revenus provenant<br />

des années d’imposition avant l’acquisition de contrôle<br />

1 condition :<br />

o Suite à l’acquisition de contrôle, l’entreprise (activité) de la société acquise est<br />

exploitée dans une attente raisonnable de profit tout au long de l'année.<br />

1 limite (maximum) :<br />

o jusqu'à concurrence <strong>du</strong> revenu de l'entreprise (activité) qui a généré les pertes<br />

ou d’une entreprise dont la presque totalité des revenus proviennent de biens<br />

ou services semblables.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 241<br />

241


242<br />

• Au 30-6-20XX, les PAC (provenant de pertes d’entreprise) de Déficit Inc. de<br />

57 350 $ (voir conclusion plus bas) seront utilisables après l’acquisition de<br />

contrôle si :<br />

1 condition :<br />

l’entreprise de Déficit Inc (vente de remorques) est exploitée dans une attente<br />

raisonnable de profit tout au long de l'année.<br />

1 limite :<br />

jusqu'à concurrence <strong>du</strong> revenu de l'entreprise (vente de remorques) ou d’une<br />

entreprise dont la presque totalité des revenus proviennent de biens ou services<br />

semblables.<br />

C’est donc dire que les PAC ne pourront pas servir à annuler des revenus futurs<br />

réalisés par l’entreprise de réparation d’autobus.<br />

Les PAC de 10 000 $ (provenant de biens <strong>et</strong> PDTPE) seront, quant à elles, per<strong>du</strong>es.<br />

242 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CONCLUSION SUR L’EXEMPLE DE DÉFICIT INC. ET PROSPÈRE<br />

INC.<br />

Étape 1:<br />

Déficit Inc. a subie une acquisition de contrôle le 1-7-20XX.<br />

Étape 2:<br />

Déficit Inc. est réputée avoir eu une fin d'année le 30-6-20XX.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s des étapes 4 à 7 pour Déficit Inc. au 30-6-20XX:<br />

3a) 0 $<br />

3b) (i) - (ii) (i) 4 000 $ (étape 6 - Choix GCI sur bâtisse)<br />

(GCI-PCD) (ii) (25 000 $) 0 $ (étape 4 - PCD sur terrain)<br />

3c) 0 $<br />

3d) (15 000 $) (perte d'entreprise au 30-6-20XX)<br />

(4 000 $) (étape 5 - PF sur équipement)<br />

2 000 $ (étape 6 - Choix récupération sur bâtisse)<br />

(350 $) (17 350 $) (étape 7 - Perte sur MCIA)<br />

Revenu 0 $<br />

Étape 3:<br />

PCN 2000 60 000 $<br />

PCN au 30-6-20XX (3b) négatif) 21 000 $<br />

81 000 $ per<strong>du</strong>es<br />

Étape 8:<br />

d'entreprise<br />

de biens <strong>et</strong><br />

PDTPE Total<br />

PAC avant 30-6-20XX 40 000 $ 10 000 $ 50 000 $<br />

PAC au 30-6-20XX (3d) négatif) 17 350 $ 17 350 $<br />

57 350 $ 10 000 $ 67 350 $<br />

Survivent:<br />

1 condition<br />

1 limite<br />

per<strong>du</strong>es<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 4 243<br />

243


244<br />

244 Suj<strong>et</strong> 4 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LIQUIDATION D'UNE SOCIÉTÉ 88(2) ET PRÉSOMPTION DE GAIN EN<br />

Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

CAPITAL 55(2)<br />

SUJET 5<br />

5.1 Liquidation d’une société. 88(2)<br />

5.2 Présomption de gain en capital. 55(2)<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 5.1 :<br />

Dans ce suj<strong>et</strong>, nous étudierons les modalités <strong>fiscale</strong>s lors de la liquidation d'une société<br />

autre qu'une filiale à 90% <strong>et</strong> plus d’une société mère. Il s'agit ici de la dissolution<br />

d'une société qui liquide ses actifs pour en distribuer le rési<strong>du</strong>el à ses actionnaires<br />

(presque toujours des particuliers). La distribution aux actionnaires peut se faire en<br />

argent ou en biens de la société. Dans ce suj<strong>et</strong>, nous allons nous préoccuper seulement<br />

des sociétés canadiennes qui n'ont pas de statut spécial <strong>et</strong> nous ne nous occuperons pas<br />

des sociétés de placements appartenant à des non-résidents.<br />

Ce suj<strong>et</strong> comprend aussi l'étude des comptes de surplus d'une société. Le CDC [83(2)] "le<br />

compte de dividende en capital", le CRTG [89(1)] "le compte de revenu à taux général" <strong>et</strong><br />

le CRTR [89(1)] "le compte de revenu à taux ré<strong>du</strong>it".<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 245<br />

245


246<br />

5.1 Liquidation d’une société selon 88(2)<br />

EXPLICATION DE LA NOTION DE LIQUIDATION D'UNE SOCIÉTÉ<br />

Nous sommes généralement en présence d'une des situations suivantes :<br />

• Une société qui a exploité une entreprise depuis bon nombre d'années <strong>et</strong> qui désire<br />

cesser ses opérations. Dans un premier temps, elle cherchera à disposer de ses actifs<br />

pour rendre la société la plus liquide possible. C<strong>et</strong>te disposition d'actifs amènera des<br />

incidences <strong>fiscale</strong>s comme le gain en capital, la récupération de dé<strong>du</strong>ction pour<br />

amortissement <strong>et</strong> le revenu d'entreprise. Une fois les impôts relatifs à ces opérations<br />

<strong>et</strong> les d<strong>et</strong>tes payés, il y aura liquidation des actifs n<strong>et</strong>s de la société aux actionnaires.<br />

C<strong>et</strong>te distribution d'actifs sera normalement en argent mais pourra être dans certains<br />

cas en actifs.<br />

• Des actionnaires d'une société désirent vendre leurs actions mais ne trouvent pas<br />

preneurs, mais un ach<strong>et</strong>eur désire ach<strong>et</strong>er les actifs de la société. Elle dispose donc de<br />

la totalité ou de la presque totalité de ses actifs à une autre personne <strong>et</strong> les actionnaires<br />

décident par la suite de la liquider.<br />

246 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LA PETITE HISTOIRE D’UNE SOCIÉTÉ<br />

Madame Beausourire termine<br />

son université <strong>et</strong> constitue une<br />

société afin d’exercer sa<br />

profession de dentiste.<br />

Après 30 ans d’une fructueuse<br />

carrière, Madame Beausourire<br />

prend sa r<strong>et</strong>raite. Sa société<br />

dispose des actifs pour un<br />

montant de 3 M $.<br />

La société dispose, après avoir<br />

payé son impôt, de 2,5 M $<br />

pour établir un portefeuille de<br />

placements diversifiés.<br />

RÉFLEXION TRÈS<br />

IMPORTANTE - La société<br />

devrait-elle être liquidée<br />

puisqu’elle n’exploite plus<br />

activement d’entreprise?<br />

DentisCo Ltée<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 247<br />

247<br />

Il y a un avantage à se constituer en société par<br />

actions puisque Madame Beausourire a un train<br />

de vie de 100 000 $ alors que sa profession lui<br />

perm<strong>et</strong> de générer 350 000 $ par année (Donc<br />

report d’impôts)<br />

DentisCo Ltée<br />

La société a maintenant 2,5 M $ dans son<br />

compte de banque. Elle va maintenant « placer »<br />

ce montant dans divers véhicules de placements<br />

(CPG, obligations, actions cotées à la bourse). Si<br />

Madame n’a pas « cristallisé » ses actions dans<br />

le passé il est trop tard. Elle a été mal conseillée.<br />

DentisCo Ltée<br />

Le fait de liquider immédiatement la société<br />

déclencherait un montant d’impôt (36 %) très<br />

important sur les montants remis à l’actionnaire.<br />

Tant que les sommes ne sont pas r<strong>et</strong>irées de la<br />

société c<strong>et</strong> impôt ne s’applique pas. C<strong>et</strong>te<br />

décision revient à demander si nous préférons<br />

« placer » 2,5 M $ ou 1,6 M $ (2.5 * 64 %).<br />

Dans les faits, il faut donc attendre avant de<br />

liquider définitivement la société.


248<br />

IMPACT POUR LA SOCIÉTÉ<br />

• Lorsque la société dispose de biens qu'elle possède avant la liquidation, les règles<br />

normales de reconnaissance <strong>du</strong> revenu s'appliquent (revenu d'entreprise, gain en<br />

capital, récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement).<br />

• Lorsqu'elle distribue des biens de la société (dividendes en « nature ») lors de la<br />

liquidation, le paragraphe 69(5)a) stipule que la société est réputée avoir disposée de<br />

ces biens à la juste valeur marchande <strong>et</strong> il y a reconnaissance <strong>du</strong> revenu.<br />

• Lors d'une distribution de biens à un actionnaire qui la contrôle lors d'une liquidation,<br />

Toutes les pertes, quelque soit leur nature, subies par la société seront admissibles<br />

même si les biens sont transférés à une société mère. Donc les alinéas 13(21.2),<br />

40(3.3), 40(3.4) <strong>et</strong> 40(3.6), qui traitent ce genre de pertes, ne s'appliquent pas selon<br />

69(5)d) lors de la liquidation.<br />

DISTRIBUTION DES BIENS AUX ACTIONNAIRES<br />

Lors de la liquidation, les actions sont rappelées <strong>et</strong> annulées <strong>et</strong> l'actif n<strong>et</strong> est distribué aux<br />

actionnaires. La société commence par rembourser les détenteurs d’actions privilégiées <strong>et</strong><br />

par la suite, elle verse le rési<strong>du</strong>el aux détenteurs d’actions ordinaires.<br />

Du point de vue fiscal, l'avoir des actionnaires comprend :<br />

• Le capital versé fiscal des actions; (distribuable sans impôt à l'actionnaire)<br />

• Le CDC; (distribuable sans impôt à l'actionnaire lorsque applicable)<br />

• Le solde est un dividende imposable 1 dans les mains de l'actionnaire.<br />

1 Les taux de majorations <strong>et</strong> de crédits seront différents selon qu’il s’agisse de dividendes « déterminés » ou<br />

non. C<strong>et</strong>te nouvelle notion sera vue un tard dans ce suj<strong>et</strong>, au point 4.<br />

248 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXPLICATION DES ÉLÉMENTS<br />

1. CAPITAL VERSÉ FISCAL<br />

• C<strong>et</strong> élément a été étudié à l'article 84, au suj<strong>et</strong> 1.<br />

• Le capital versé fiscal peut toujours être payé à l'actionnaire sans impôt.<br />

• Ne pas confondre capital versé avec prix de base rajusté. Il se peut que les deux soient<br />

le même montant mais ce n'est pas toujours le cas.<br />

2. CDC Le compte de dividende en capital<br />

• S'applique aux sociétés privées seulement (pas nécessaire d'être contrôlées par des<br />

Canadiens).<br />

• Pour payer un tel dividende, il faut en faire le choix en la manière prescrite [83(2)].<br />

Formulaire T2054. Le choix doit viser le plein montant <strong>du</strong> dividende.<br />

• Pénalité pour choix tardif, 1% par année pour chaque mois ou partie de mois <strong>du</strong><br />

montant <strong>du</strong> dividende [(1/12 x 1% x div.) x nbre mois] maximum 41,67$ par mois de<br />

r<strong>et</strong>ard.<br />

• L'actionnaire résident <strong>du</strong> Canada n'inclut aucun montant de ce dividende à même le<br />

CDC dans son revenu.<br />

• Ce dividende à même le CDC perm<strong>et</strong> de ré<strong>du</strong>ire le pro<strong>du</strong>it de disposition des actions<br />

lors de l’annulation des actions à la toute fin <strong>du</strong> processus de la liquidation.<br />

• Le non-résident sera tenu quand même à l'impôt de la Partie XIII sur ce dividende à<br />

même le CDC. [212(2)]<br />

Pourquoi le CDC ?<br />

Le CDC existe pour perm<strong>et</strong>tre l'intégration des revenus gagnés par un indivi<strong>du</strong> <strong>et</strong> les<br />

revenus gagnés par l'intermédiaire d'une société privée. L'indivi<strong>du</strong> qui réalise un gain en<br />

capital est imposé sur 50 % <strong>du</strong> gain <strong>et</strong> le 50 % n'est pas imposable. Lorsque c'est une<br />

société privée qui réalise le même gain en capital, la société paie de l'impôt sur 50 % <strong>du</strong><br />

gain en capital. Si ce n'était de l'existence <strong>du</strong> CDC, le 50 % exempté dans les mains de<br />

l'indivi<strong>du</strong> serait imposé lorsque distribué en dividende. C'est pour c<strong>et</strong>te raison qu'une<br />

société privée peut choisir en vertu de 83(2) de payer un dividende à même le CDC<br />

lorsque ce compte a un solde positif. Le CDC est un compte fiscal. On ne r<strong>et</strong>rouve pas<br />

son équivalent en comptabilité.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 249<br />

249


250<br />

Date de pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> choix.<br />

Le choix pro<strong>du</strong>it sur le formulaire T2054 doit être fait au plus tard le premier des jours<br />

suivants :<br />

• le jour où le dividende devient payable<br />

ou<br />

• le premier jour où une quelconque partie <strong>du</strong> dividende est payée.<br />

À c<strong>et</strong>te fin, un dividende devient payable le jour désigné dans la résolution des<br />

administrateurs déclarant le dividende. L’obligation de pro<strong>du</strong>ire un formulaire<br />

empêche toute possibilité d’effectuer rétroactivement une désignation de dividendes à<br />

même le CDC sans le paiement d’une pénalité.<br />

Pro<strong>du</strong>ction tardive d'un choix<br />

Un choix pro<strong>du</strong>it en r<strong>et</strong>ard est acceptable pourvu<br />

• qu'il soit exercé de la manière <strong>et</strong> selon la formule prescrite, <strong>et</strong><br />

• que la pénalité pour choix tardif soit payée.<br />

Une société privée ne pourra pro<strong>du</strong>ire de choix tardif si elle om<strong>et</strong> de répondre à une<br />

demande écrite <strong>du</strong> Ministère d'exercer un choix tardif dans les 90 jours de la signification<br />

de la demande.<br />

Composante <strong>du</strong> compte de dividende en capital 89(1)<br />

Le calcul <strong>du</strong> CDC se fait toujours pour une période donnée.<br />

C<strong>et</strong>te période débute le premier jour de la première année d'imposition se terminant<br />

après 1971 <strong>et</strong> après que la société est devenue une société privée pour la dernière<br />

fois.<br />

Elle se termine immédiatement avant que le solde <strong>du</strong> CDC ne soit déterminé.<br />

Par exemple, une société qui a été une société privée depuis sa fondation en 1960 <strong>et</strong> dont<br />

la fin d'exercice financier est le 31 mars, verse un dividende en capital le premier avril<br />

1990, la "période" pour le calcul <strong>du</strong> CDC commence le premier avril 1971 <strong>et</strong> se termine<br />

le premier avril 1990.<br />

250 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le CDC pour une période se compose de l’excédent <strong>du</strong> total des montants suivants :<br />

a) l'excédent de la partie non imposable des gains en capital sur la partie non<br />

dé<strong>du</strong>ctible des pertes en capital (y compris les pertes au titre d'un placement<br />

d'entreprise);<br />

b) le total de tous les dividendes en capital reçus par la société;<br />

c) pour les années avant le 28 février 2000 :<br />

l'excédent de la partie non imposable des gains réalisés lors de la disposition de<br />

biens en immobilisation admissibles par la société sur la partie non dé<strong>du</strong>ctible<br />

des dépenses en immobilisation admissibles;<br />

c.1) pour les années après le 27 février 2000 <strong>et</strong> avant le 18 octobre 2000<br />

l’excédent éventuel de : ½ <strong>du</strong> total des montants à inclure en vertu de<br />

14(1)b)(c’est à dire ½ de 50% de la plus-value) sur le total des pertes sur créances<br />

relatives à une disposition d’immobilisation admissible tel que calculé selon<br />

20(4.2) <strong>et</strong> 20(4.3).<br />

c.2) pour les années après le 17octobre 2000<br />

l’excédent éventuel de : <strong>du</strong> total des montants à inclure en vertu de<br />

14(1)b)(c’est à dire 50% de la plus-value) sur le total des pertes sur créances<br />

relatives à une disposition d’immobilisation admissible tel que calculé selon<br />

20(4.2) <strong>et</strong> 20(4.3).<br />

d) le pro<strong>du</strong>it n<strong>et</strong> d'assurance-vie (montant reçu moins PBR de la police) reçu<br />

sur<br />

après le 23 mai 1985 <strong>et</strong> tout pro<strong>du</strong>it reçu après 1971 <strong>et</strong> avant le 24 mai 1985 si<br />

la société était bénéficiaire avant le 29 juin 1982;<br />

e) le total de tous les dividendes en capital qui sont devenus payables par la<br />

société pour la période.<br />

Note : Lorsque le CDC, dans une année donnée, est influencé par une transaction portant<br />

sur la disposition d’une immobilisation admissible, aucun dividende à même le CDC ne<br />

peut être déclaré avant le début de l’exercice financier suivant. Cela est dû au fait que le<br />

calcul de la partie <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition relatif à une immobilisation admissible qui se<br />

r<strong>et</strong>rouve dans le CDC est calculé en tenant compte de 14(1)b). Ce calcul de 14(1)b),<br />

montant à inclure dans le calcul <strong>du</strong> revenu, ne peut se faire qu’à la fin de l’exercice<br />

financier en cours.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 251<br />

251


252<br />

EXERCICE 5.1-1 : Calcul <strong>du</strong> CDC<br />

La société AB inc, une SPCC a été incorporée en 1973. Elle a disposé d'un bien en<br />

immobilisation en 1989 <strong>et</strong> a réalisé un gain en capital de 60 000$ sur un bien qui avait été<br />

ach<strong>et</strong>é en 1974. En 1989, le vérificateur qui n'était pas très au fait des règles de l'impôt<br />

sur le revenu n'a pas vu la possibilité de déclarer un dividende à même le CDC. C<strong>et</strong>te<br />

année, la société a disposé des biens en immobilisation dans l'ordre suivant :<br />

Terrain<br />

Acquisition en 1973 55 000 $<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 100 000 $<br />

Bâtisse (aucune prise d’amortissement fiscal)<br />

Acquisition en 1973 40 000 $<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 90 000 $<br />

Franchise d'une <strong>du</strong>rée illimitée<br />

Coût en 1988 32 000 $<br />

Prix de vente 60 000 $<br />

Solde <strong>du</strong> MCIA avant la disposition 14 440 $<br />

Actions d'une société publique<br />

Coût en 1975 40 000 $<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 30 000 $<br />

252 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


TRAVAIL À EFFECTUER :<br />

Vous êtes au fait de la fiscalité <strong>et</strong> vous désirez informer l'actionnaire de la possibilité qu'il<br />

a de se verser un dividende exempt d'impôt. Préparez les informations pertinentes pour<br />

votre client.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 5.1-1<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital<br />

Terrain : Pro<strong>du</strong>it de disposition 100 000 $<br />

Moins : PBR 55 000<br />

Gain en capital 45 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 22 500 $<br />

Bâtisse : Pro<strong>du</strong>it de disposition 90 000 $<br />

Moins : PBR (coût) 40 000<br />

Gain en capital 50 000 $<br />

Gain en capital imposable 25 000 $<br />

Actions : Pro<strong>du</strong>it de disposition 30 000 $<br />

Moins : PBR 40 000<br />

Perte en capital 10 000 $<br />

Perte en capital dé<strong>du</strong>ctible (50 %) 5 000 $<br />

Revenu de la disposition de la franchise (IA) (Calcul simplifié)<br />

Récupération de dé<strong>du</strong>ction depuis 1988 9 560 $<br />

Plus : 50% de la plus-value [50% x (60 000 $ - 32 000 $)] 14 000<br />

Revenu 23 560 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 253<br />

253


254<br />

Calcul <strong>du</strong> CDC à date<br />

a) l'excédent des<br />

gains en capital non imposable de la période<br />

1989, (60 000 x 1/3) 20 000 $<br />

Terrain, (45 000 – 22 500) 22 500<br />

Bâtisse (50 000 – 25 000)<br />

sur les<br />

pertes en capital non dé<strong>du</strong>ctibles de la période<br />

25 000<br />

67 500<br />

Actions, (10 000 – 5 000) 5 000 62 500 $<br />

b) dividendes de capital reçus par la société 0<br />

c.2) IA,<br />

50%( 60 000$ - 32 000$) 14 000<br />

d) pro<strong>du</strong>it n<strong>et</strong> d'assurance-vie<br />

qui est en sus<br />

0<br />

76 500<br />

e) dividendes de CDC de la période 0<br />

CDC à date 76 500 $<br />

La société peut donc déclarer un dividende à même le compte de dividende en capital<br />

d'un montant de 76 500 $. Ce dividende ne sera pas imposable entre les mains des<br />

actionnaires <strong>et</strong> n'affectera pas le PBR des actions des actionnaires.<br />

Planification<br />

Comme les transactions affectant le CDC comprennent la vente d’une immobilisation<br />

admissible, le calcul final <strong>du</strong> CDC, pour les fins de détermination <strong>du</strong> montant sur lequel<br />

portera le choix, doit être r<strong>et</strong>ardé au premier jour de l’exercice financier suivant. La<br />

partie <strong>du</strong> montant à être ajouté au CDC en relation avec l’immobilisation admissible doit<br />

être calculée à la fin de l’exercice courant.<br />

**********************************************<br />

254 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CDC : Impôt de la Partie III sur les excédents résultant d'un choix [art. 184]<br />

Mise en situation :<br />

Nous avons vu précédemment qu'avant de déclarer un dividende à même le CDC, la<br />

société doit établir le solde de son CDC à une date donnée. Une fois ce solde déterminé<br />

la société déclare un dividende <strong>et</strong> exerce le choix de 83(2) de le désigner comme un<br />

dividende à même le CDC.<br />

Il se peut que L’ARC, après analyse des transactions, modifie le montant de gain ou de<br />

perte en capital sur des transactions données. Dans ce cas, le calcul <strong>du</strong> CDC de la société<br />

peut être erroné <strong>et</strong> la société peut avoir payé un dividende plus élevé que son compte de<br />

dividende en capital. C'est à ce moment que s'applique l'impôt de la Partie III.<br />

Il s'agit d'un impôt de 75% de l'excédent <strong>du</strong> choix sur le solde <strong>du</strong> CDC. L'impôt est<br />

exigible au moment de l'exercice <strong>du</strong> choix <strong>et</strong> un intérêt au taux prescrit est calculé à partir<br />

de c<strong>et</strong>te date jusqu'à la date <strong>du</strong> paiement. Tout actionnaire qui a reçu un dividende à<br />

même le CDC est solidairement responsable <strong>du</strong> paiement de c<strong>et</strong> impôt de la Partie III<br />

[185(4) à (6)].<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 255<br />

255


256<br />

Moyen d'éviter c<strong>et</strong> impôt de la Partie III [184(3)] :<br />

Un autre choix est permis pour éviter de payer c<strong>et</strong> impôt exorbitant. La société peut<br />

choisir que l'excédent non admissible au CDC devienne un dividende distinct qui est<br />

imposable comme tout dividende ordinaire. Ce choix doit être exercé de la manière<br />

prescrite dans les 90 jours de la date de la mise à la poste d'un avis de cotisation<br />

concernant l'impôt de la Partie III. Ce choix doit être accepté par tous les actionnaires<br />

qui ont reçu partie de ce dividende.<br />

Point de vue pratique, conseil pour diminuer les risques de problème avec un choix<br />

excessif.<br />

Lorsque la société réalise un gain en capital, le conseil d'administration exerce le choix de<br />

83(2), de déclarer un dividende à même le compte de dividende en capital. Lorsqu'il y a<br />

un doute quelconque lors de l'établissement <strong>du</strong> CDC, on fait le choix sur une partie<br />

seulement <strong>du</strong> compte de CDC. Dans ce cas l’ARC doit se prononcer sur l'exactitude de<br />

nos calculs. Lorsque l’ARC a accepté notre détermination <strong>du</strong> CDC suite à notre<br />

dividende à même le CDC, on déclare un deuxième dividende distinct pour le solde. Par<br />

exemple, la société détermine son CDC à 40 000$ suite à une transaction de nature<br />

capital. Elle peut déclarer un dividende à même le CDC de 10 000$ <strong>et</strong> de ce fait est<br />

obligée de présenter son calcul <strong>du</strong> CDC. Lorsque l’ARC accepte le calcul <strong>du</strong> CDC, elle<br />

déclare un autre dividende à même le CDC de 30 000$. De c<strong>et</strong>te manière elle diminue le<br />

risque de choix excessif. Si l’ARC modifie son calcul de CDC, disons à 35 000$, son<br />

premier dividende n'est pas excessif <strong>et</strong> elle peut déclarer un deuxième dividende à même<br />

le CDC de 25 000$.<br />

Autre aspect de <strong>planification</strong><br />

Comme nous avons vu le calcul <strong>du</strong> CDC comprend le résultat n<strong>et</strong> des gains moins les<br />

pertes en capital non imposés. Il peut être intéressant de déclarer un dividende à<br />

même le CDC peu de temps après une transaction qui a créé <strong>du</strong> gain en capital car<br />

une perte en capital subséquente ré<strong>du</strong>irait le montant disponible. Il ne faut pas<br />

oublier par contre que la perte en capital réalisée après la distribution <strong>du</strong> CDC existe<br />

toujours <strong>et</strong> que la société devra annuler l'eff<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te perte avant de r<strong>et</strong>rouver un CDC<br />

positif. Toujours se rappeler que l’augmentation <strong>du</strong> CDC relatif à l’immobilisation<br />

admissible ne se calcule qu’à la fin de l’exercice financier.<br />

256 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


3. Le solde rési<strong>du</strong>el qui est un dividende imposable.<br />

Pour en arriver à ce solde, il s'agit de distribuer le montant total dont dispose la société<br />

immédiatement avant la distribution des biens. Par exemple, nous pouvons établir le<br />

schéma suivant :<br />

Résultat<br />

Moins<br />

Actif n<strong>et</strong> disponible<br />

avant distribution<br />

Capital versé<br />

non taxable<br />

Dividende de<br />

liquidation<br />

84(2)<br />

qui devient selon le cas<br />

<strong>et</strong> dans l'ordre suivant<br />

1 2<br />

Dividende à<br />

même le CDC<br />

Choix 83(2)<br />

Dividende***<br />

rési<strong>du</strong>el<br />

Imposable<br />

*** Nous verrons au point 4 qu’il est très important de distinguer les dividendes<br />

« ordinaires » <strong>et</strong> les dividendes « déterminés » puisqu’ils sont assuj<strong>et</strong>tis à des taux<br />

d’imposition différents.<br />

IMPACT POUR LES ACTIONNAIRES<br />

Généralement l'actionnaire reçoit de l'argent lors d'une liquidation. Il peut arriver que<br />

l'actionnaire reçoive des biens, dans ce cas, les alinéas 69(5)b) <strong>et</strong> c) stipulent que<br />

l'actionnaire est réputé avoir acquis les biens à un coût égal à leur JVM immédiatement<br />

avant la liquidation.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 257<br />

257


258<br />

Comme il est démontré dans le tableau qui précède, selon 84(2), l'actionnaire est réputé<br />

recevoir un dividende équivalent à l'excédent des fonds <strong>et</strong>/ou biens distribués sur la<br />

ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé. Le calcul doit être fait pour chaque catégorie d'actions <strong>et</strong> le<br />

résultat réparti au prorata des actions détenues par chaque actionnaire.<br />

Les règles suivantes de 88(2)a) perm<strong>et</strong>tent d'inclure dans le CDC, tous les gains en capital<br />

existant avant la distribution :<br />

• l'année d'imposition de la société est réputée s'être terminée immédiatement avant la<br />

distribution <strong>et</strong> une nouvelle année d'imposition est réputée avoir commencée à<br />

c<strong>et</strong>te date,<br />

<strong>et</strong><br />

• chacun des biens attribués lors de la distribution définitive est réputé avoir fait l'obj<strong>et</strong><br />

d'une disposition à la JVM immédiatement avant la fin d'année réputée.<br />

258 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


4. Les dividendes déterminés.<br />

Le nouveau concept de « dividende déterminé » 89(1) est fondamental dans la tentative<br />

des autorités <strong>fiscale</strong>s de respecter le principe « d’intégration » fiscal au Canada. C<strong>et</strong>te<br />

réforme vise à créer deux types de dividendes qui seront imposés à des taux différents.<br />

Essentiellement, le taux d’imposition pour le contribuable qui reçoit le dividende<br />

dépendra <strong>du</strong> taux d’imposition assumé par la société sur le bénéfice qui perm<strong>et</strong> de verser<br />

ce dividende. D’une manière très abrégée, nous pourrions dire que le bénéfice fiscal<br />

d’une société qui sera imposé au taux d’impôt général (qui n’aura pas bénéficié de la<br />

dé<strong>du</strong>ction pour p<strong>et</strong>ite entreprise <strong>et</strong> qui ne sera pas imposé tel un revenu de placement)<br />

perm<strong>et</strong>tra à l’actionnaire de la société de recevoir un « dividende déterminé » imposable à<br />

un taux ré<strong>du</strong>it (comparativement à un « dividende ordinaire »).<br />

C<strong>et</strong>te notion n’est pas restreinte au contexte de la liquidation d’une société <strong>et</strong> est<br />

susceptible de s’appliquer à tout dividende versé à compter de l’année 2006. Son<br />

application est donc très large <strong>et</strong> risque fort bien d’occuper les fiscalistes pour les années<br />

à venir. Le principal intérêt pour le contribuable à distinguer les dividendes<br />

« déterminés » des dividendes « ordinaires » provient de l’écart qui existe entre les taux<br />

d’imposition de ceux-ci.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 259<br />

259


260<br />

A. Les majorations, les crédits <strong>et</strong> les taux réels d’impôt sur les dividendes.<br />

L’imposition des dividendes versés par une société canadienne à un particulier résident<br />

<strong>du</strong> Canada comporte une mécanique particulière. Le dividende reçu est majoré dans le<br />

calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> <strong>et</strong> fait l’obj<strong>et</strong> d’un crédit dans le calcul de l’impôt. Ultimement c<strong>et</strong>te<br />

mécanique ré<strong>du</strong>it l’imposition réelle d’un dividende par rapport aux autres types de<br />

revenu (sauf pour le gain en capital qui demeure la source la moins imposée). Voici pour<br />

l’année 2011, un résumé des différents taux applicables compte tenu de la nouvelle notion<br />

de dividende déterminé :<br />

Type de dividende Taux/majoration Taux/crédit* Taux réel d’impôt*<br />

Déterminé 141 % 28,3 % 31,9 %<br />

Ordinaire 125 % 21,33 % 36,4 %<br />

* Compte tenu de l’eff<strong>et</strong> combiné <strong>du</strong> fédéral <strong>et</strong> <strong>du</strong> provincial.<br />

B. Concept.<br />

L’obj<strong>et</strong> principal de c<strong>et</strong>te réforme est de tenir compte <strong>du</strong> fardeau fiscal assumé par la<br />

société sur ses bénéfices lorsque vient le temps d’identifier un taux d’imposition sur les<br />

dividendes versés. D’une manière générale, une SPCC <strong>et</strong> une société qui n’est pas une<br />

SPCC n’acquittent pas le même fardeau fiscal sur leurs bénéfices :<br />

• Sur le premier 500 000 $ de revenu admissible à la DPE, la SPCC est imposée à<br />

un taux de 19 %*<br />

• La société qui n’est pas une SPCC est imposée au taux général de 28,4 % *<br />

Bien que les règles portant sur les dividendes déterminés soient complexes <strong>et</strong> comportent<br />

des exceptions, nous pouvons identifier un premier constat, à savoir que, habituellement,<br />

les dividendes versés par les sociétés canadiennes qui ne sont pas une SPCC (une société<br />

cotée à la bourse par exemple) seront des dividendes déterminés. Selon c<strong>et</strong>te même<br />

logique, les SPCC qui auront bénéficiées de la DPE sur la totalité de ses bénéfices<br />

verseront des dividendes ordinaires.<br />

260 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


C. Définition.<br />

L’expression dividende déterminé 89(1) signifie :<br />

• Qu’il s’agit d’un dividende imposable (autre que ceux provenant <strong>du</strong> CDC)<br />

• Dividende reçu par un résident canadien<br />

• Dividende payé après 2005 (après le 23 mars 2006 – <strong>Québec</strong>)<br />

• Dividende payé par une société résidant au Canada<br />

• Dividende désigné comme dividende déterminé selon 89(14)<br />

D. Choix en vertu de 89(14) de désigner un dividende comme dividende déterminé.<br />

La responsabilité quant à la classification d’un dividende incombe à la société qui verse le<br />

dividende. Contrairement à la préparation des formulaires T-5 qui doivent être pro<strong>du</strong>its<br />

au plus tard le 28 février suivant l’année civile où le dividende a été versé, c<strong>et</strong>te<br />

désignation s’effectue au moment <strong>du</strong> versement des dividendes <strong>et</strong> s’accompagne d’un<br />

avis écrit expédié aux actionnaires.<br />

Afin de désigner un dividende à titre de dividende déterminé sans occasionner de<br />

pénalité, la société doit s’assurer que le solde des nouveaux comptes applicables aux<br />

dividendes le perm<strong>et</strong>. Ces nouveaux comptes sont :<br />

• Pour les SPCC – Le Compte de Revenu à Taux Général (CRTG)<br />

• Pour les autres sociétés – Le Compte de Revenu à Taux Ré<strong>du</strong>it (CRTR)<br />

E. Les nouveaux comptes applicables aux dividendes.<br />

C’est le suivi <strong>et</strong> le solde de deux nouveaux comptes fiscaux qui rendra compte de la<br />

possibilité pour une société de verser un dividende déterminé. Ces deux comptes fiscaux<br />

sont le CRTG <strong>et</strong> le CRTR. Une société ne peut être assuj<strong>et</strong>tie qu’aux règles d’un seul<br />

compte à la fois puisque c<strong>et</strong> assuj<strong>et</strong>tissement dépendra <strong>du</strong> statut de la société. Les SPCC<br />

sont régies par les règles <strong>du</strong> CRTG <strong>et</strong> les autres sociétés par celles <strong>du</strong> CRTR. Le premier<br />

point d’analyse <strong>fiscale</strong> est donc la détermination <strong>du</strong> statut de la société qui verse le<br />

dividende.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 261<br />

261


262<br />

Le Compte de Revenu à Taux Général (CRTG)<br />

Le CRTG est applicable aux SPCC seulement <strong>et</strong> est calculé à la fin de l’année<br />

d’imposition de la société. Ce compte cumulatif vise à déterminer les revenus de la<br />

société qui ont été assuj<strong>et</strong>tis au taux général d’impôt corporatif (30,9 % en 2010). Tout<br />

solde positif à ce compte perm<strong>et</strong>tra à la société de verser un dividende déterminé<br />

égal à ce solde. Si le solde est nul ou négatif, tout dividende versé par la société sera<br />

considéré comme un dividende ordinaire.<br />

Voici le mode de calcul <strong>du</strong> CRTG selon le paragraphe 89(1) :<br />

A - B<br />

Où :<br />

A : correspond à l’établissement <strong>du</strong> compte pour l’année en cours sans tenir compte des<br />

reports de pertes possibles. Le détail de ce calcul est représenté par la formule<br />

suivante :<br />

C + ,70 * (D – E – F) + G + H – I<br />

Où :<br />

C représente le solde <strong>du</strong> CRTG à la fin de l’année précédente;<br />

D le revenu imposable de l’année (un revenu imposable ne peut jamais être négatif);<br />

E le revenu admissible à la DPE;<br />

F le revenu de placement;<br />

G les dividendes déterminés reçus de d’autres sociétés au cours de l’année;<br />

H l’ajout au CRTG suite à des <strong>réorganisations</strong> selon 89(4) à 89(7);<br />

I les dividendes déterminés versés par la société au cours de l’année précédente.<br />

Il est à noter que le facteur de ,70 qui est utilisé dans la formule vise à soustraire l’impôt<br />

corporatif (1-,30) <strong>du</strong> bénéfice afin d’établir un montant n<strong>et</strong> d’impôt distribuable sous<br />

forme de dividendes.<br />

B : correspond essentiellement à des pertes subies dans l’année par la société <strong>et</strong> reportées<br />

rétroactivement (jusqu’à 3 années) à l’encontre de revenus imposés au taux général.<br />

Il faut appliquer le facteur de ,70 aux pertes qui seront reportées.<br />

262 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le Compte de Revenu à Taux Ré<strong>du</strong>it (CRTR)<br />

Le CRTR est applicable aux sociétés canadiennes qui ne sont pas des SPCC, notamment<br />

les sociétés publiques. Contrairement au calcul <strong>du</strong> CRTG qui s’effectue à la fin de<br />

l’année d’imposition de la société, la détermination <strong>du</strong> CRTR doit se faire à un<br />

« moment donné ». Donc, à chaque fois que la société désire verser un dividende. Ce<br />

compte cumulatif vise à identifier les revenus de la société qui ont été assuj<strong>et</strong>tis à un taux<br />

ré<strong>du</strong>it d’impôt corporatif (inférieur à 28,4 % en 2011). Tant que le solde <strong>du</strong> compte<br />

sera nul, la société versera des dividendes déterminés. Si le solde est positif, tout<br />

dividende versé par la société sera considéré comme un dividende ordinaire.<br />

Voici le mode de calcul <strong>du</strong> CRTR selon le paragraphe 89(1) :<br />

(A + B + C + D + E +F) – (G + H)<br />

Où :<br />

A représente le CRTR de l’année précédente;<br />

B représente un dividende imposable dé<strong>du</strong>ctible reçu par la société <strong>et</strong> qui n’est pas un<br />

dividende déterminé;<br />

C l’ajout au CRTR suite à des <strong>réorganisations</strong> selon 89(8) à 89(10);<br />

D ajustement égal à 80 % <strong>du</strong> revenu de placement de l’année précédente. S’applique<br />

seulement aux sociétés qui étaient des SPCC l’année précédente <strong>et</strong> qui ont fait le<br />

choix de ne plus l’être c<strong>et</strong>te année;<br />

E ne s’applique qu’à une société qui était une caisse de crédit l’année précédente;<br />

F ne s’applique qu’à une société qui était une société de placement l’année précédente;<br />

G représente le dividende versé qui n’a pas été considéré comme un dividende déterminé;<br />

H représente le dividende versé qui a été considéré comme un dividende excessif soumis<br />

à un impôt spécial.<br />

En terme simplifié, une société qui n’est pas une SPCC, qui n’a jamais été une<br />

SPCC <strong>et</strong> qui ne reçoit pas de dividende d’une SPCC maintiendra un CRTR nul <strong>et</strong><br />

pourra ainsi verser des dividendes déterminés.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 263<br />

263


264<br />

F. Situations particulières.<br />

L’objectif visé par c<strong>et</strong>te section sur les dividendes déterminés étant une bonne<br />

compréhension de la vue d’ensemble de ce nouveau régime fiscal, nous n’aborderons pas<br />

certains des éléments plus complexes qui sous-tendent ce régime. Néanmoins, voici<br />

sommairement quelques uns de ces éléments :<br />

• Dividendes excessifs<br />

Lorsque la société désigne des dividendes déterminés qui excèdent le montant<br />

permis selon les comptes fiscaux de CRTG (pour les SPCC) ou de CRTR (pour<br />

les autres sociétés canadiennes), ces dividendes excessifs seront assuj<strong>et</strong>tis à un<br />

impôt spécial de 20 % au niveau de la société.<br />

• Solde initial des comptes fiscaux pour 2006<br />

Malgré le fait que ce nouveau régime d’imposition des dividendes s’applique à<br />

compter <strong>du</strong> 1 er janvier 2006, un solde initial de CRTG pourra être constitué à<br />

même les résultats fiscaux obtenus depuis 2001. Il n’y a pas de solde initial à<br />

établir pour le compte de CRTR.<br />

• Fusion ou liquidation<br />

Généralement lorsqu’il y a fusion ou liquidation de sociétés il y aura addition des<br />

comptes de CRTG ou CRTR.<br />

• Choix de ne plus être une SPCC<br />

Une société qui a le statut de SPCC peut, aux fins uniques des règles de la DPE <strong>et</strong><br />

des dividendes déterminés, abandonner ce statut en effectuant un choix prévu au<br />

paragraphe 89(11). La société aura alors un compte de CRTR plutôt qu’un CRTG.<br />

Il faut mentionner qu’il existe des règles transitoires complexes lorsqu’une société<br />

se transforme de SPCC à une société canadienne qui n’est pas une SPCC.<br />

SHÉMA D’ANALYSE D’UN DIVIDENDE<br />

L’idée qui sous-tend la catégorisation <strong>du</strong> dividende est de prévoir un dividende<br />

plus faiblement imposé (déterminé) lorsqu’il provient d’un revenu qui a été plus<br />

264 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


fortement imposé dans la société (taux général sans DPE). Bien sûr le contraire<br />

est tout aussi véridique.<br />

CRTG > 0<br />

lorsque<br />

REEA<br />

imposé au<br />

gros taux,<br />

sans DPE.<br />

Identifier le statut de la société qui verse le<br />

dividende<br />

Société privée Société<br />

publique<br />

Dividende<br />

ordinaire.<br />

Sauf si CRTG<br />

> 0 alors<br />

dividende<br />

déterminé.<br />

Essentiellement c<strong>et</strong>te situation<br />

se pro<strong>du</strong>it lorsque la société ou<br />

les sociétés associées totalisent<br />

un REEA excédant le plafond<br />

des affaires (500 000 $).<br />

Dividende<br />

déterminé.<br />

Sauf si CRTR<br />

> 0 alors<br />

dividende<br />

ordinaire.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 265<br />

265<br />

CRTR > 0<br />

Lorsque<br />

REEA<br />

imposé au<br />

p<strong>et</strong>it taux,<br />

avec DPE.<br />

Essentiellement c<strong>et</strong>te situation<br />

très très exceptionnelle se<br />

pro<strong>du</strong>it lorsque la société reçoit<br />

elle-même un dividende<br />

ordinaire d’une société privée.


266<br />

EXERCICE 5.1-2 : Conséquences <strong>fiscale</strong>s d’une liquidation d’une société. Méthode<br />

de travail, tableau synoptique.<br />

Madame Lemieux est la seule actionnaire des Entreprises Lemieux ltée, une SPCC. Elle<br />

détient 1 000 actions de catégorie A dont le coût est de 12 000$. Elle a acquis ses actions<br />

lors de l'incorporation en 1974. Comme les Entreprises Lemieux ltée ne possèdent plus<br />

que de l'encaisse, des actions d’une société publique <strong>et</strong> un immeuble locatif, madame<br />

Lemieux décide de liquider la société.<br />

À la date de distribution des biens, le bilan des Entreprises Lemieux ltée est le suivant :<br />

Actif<br />

Encaisse<br />

Immobilisations<br />

100 000 $<br />

Terrain (coût) 18 000<br />

Bâtisse (coût) 62 000 $<br />

Moins : Amortissement cumulé 37 000 25 000<br />

Actions de société publique (coût) 40 000<br />

Total de l'actif 183 000 $<br />

Passif<br />

Comptes fournisseurs 10 000 $<br />

Avoir des actionnaires<br />

Capital-actions<br />

1 000 actions de catégorie A 12 000<br />

Bénéfices non répartis 161 000<br />

Total <strong>du</strong> passif <strong>et</strong> de l'avoir des actionnaires 183 000 $<br />

Renseignements supplémentaires:<br />

L'immeuble a été acquis par A ltée en 1974 au coût de 80 000$ réparti comme suit :<br />

Terrain 18 000 $<br />

Bâtisse 62 000 $<br />

La JVM actuelle de l'immeuble est de 200 000$ répartie comme suit :<br />

Terrain 50 000 $<br />

Bâtisse 150 000 $<br />

La fraction non amortie <strong>du</strong> coût en capital de la bâtisse est 10 000 $<br />

266 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Acquises en 1989, la JVM des actions de la société publique est actuellement 30 000 $<br />

L'analyse des surplus fiscaux des Entreprises Lemieux ltée avant la liquidation indique ce<br />

qui suit :<br />

CDC 18 000 $<br />

CRTG 50 000 $<br />

La société les Entreprises Lemieux ltée a un IMRTD de 4 000 $<br />

L'exercice financier des Entreprises Lemieux ltée correspond à l'année civile.<br />

La liquidation se fait le 31 décembre de l'année courante.<br />

Les Entreprises Lemieux ltée paient des impôts au taux de 46,6 % sur ses revenus de<br />

placement. Ce taux tient compte de l’impôt spécial de 6 2/3 % sur le revenu de<br />

placement selon 123.3 LIR.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 267<br />

267


268<br />

ON DEMANDE :<br />

a) Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour le Entreprises Lemieux ltée.<br />

b) Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour madame Lemieux ltée.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 5.1-2<br />

a) Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour les Entreprises Lemieux ltée :<br />

Disposition des biens à la JVM selon 69(5)<br />

Terrain<br />

PD 50 000 $<br />

Moins : PBR 18 000<br />

Gain en capital 32 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 16 000 $<br />

Bâtisse<br />

PD 150 000 $<br />

Moins : Coût en capital 62 000<br />

Gain en capital 88 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 44 000 $<br />

Récupération d'ACC sur la bâtisse<br />

Le moindre <strong>du</strong> coût en capital ou <strong>du</strong> PD 62 000 $<br />

Moins : FNACC 10 000<br />

Récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement 52 000 $<br />

Actions de société publique<br />

PD 30 000 $<br />

Moins : PBR 40 000<br />

Perte en capital 10 000 $<br />

Perte en capital dé<strong>du</strong>ctible (50 %) 5 000 $<br />

Le gain en capital n<strong>et</strong> <strong>et</strong> la récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement constituent un<br />

revenu de placement pour les Entreprises Lemieux ltée.<br />

268 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Détermination des impôts à payer suite à la disposition présumée des biens<br />

Gains en capital imposables n<strong>et</strong>s<br />

Terrain 16 000 $<br />

Bâtisse 44 000<br />

60 000 $<br />

Moins : Actions 5 000 55 000 $<br />

Récupération de DPA 52 000<br />

Revenu imposable 107 000 $<br />

Impôts 46,6 % 49 862 $<br />

IMRTD à la fin de l'exercice<br />

IMRTD au début de l'année 4 000 $<br />

Plus : 26 2/3 % <strong>du</strong> revenu de placement de l'année 28 533<br />

32 533 $<br />

Valeur des biens disponibles à la liquidation<br />

Encaisse 100 000 $<br />

JVM de 1'immeuble (terrain <strong>et</strong> bâtisse) 200 000<br />

Actions de société publique 30 000<br />

330 000 $<br />

Moins : D<strong>et</strong>tes à payer 10 000 $<br />

Impôts à payer 49 862 59 862<br />

270 138<br />

Plus : Remboursement au titre de dividendes 32 533<br />

Montant disponible pour être distribué 302 671 $<br />

Une société n'a droit au remboursement au titre de dividendes de la totalité de l'impôt en<br />

main remboursable que dans la mesure où il y a un dividende imposable suffisant lors de<br />

la liquidation, ce qui est le cas. Cela prend un dividende imposable de 97 599 $ soit<br />

3 x 32 533 $.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 269<br />

269


270<br />

Eff<strong>et</strong> sur le CDC de la société<br />

Solde au début<br />

Disposition réputée<br />

Terrain<br />

CDC<br />

18 000 $<br />

½ x 32 000$ =<br />

Bâtisse<br />

16 000<br />

½ x 88 000$ =<br />

Actions<br />

44 000<br />

½ x 10 000$ = - 5 000<br />

Solde à la liquidation 73 000 $<br />

b) Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour madame Lemieux :<br />

Dividende réputé selon 84(2)<br />

Valeur des biens reçus 302 671 $<br />

CV des 1 000 actions de catégorie A - 12 000<br />

Dividende réputé 290 671 $<br />

Répartition <strong>du</strong> dividende selon 88(2)<br />

Dividende réputé selon calcul de 84(2) 290 671 $<br />

Dividende sur le CDC, choix en vertu de 83(2) effectué 73 000<br />

Dividende imposable 217 671 $<br />

Ventilation <strong>du</strong> dividende imposable<br />

Dividende déterminé 50 000 $<br />

Dividende ordinaire 167 671 $<br />

270 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Gain en capital à la disposition des actions<br />

Calcul <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

Valeur des biens reçus 302 671 $<br />

Moins : Dividende sur le CDC 73 000 $<br />

Dividende imposable 217 671 290 671<br />

PD selon 54 12 000 $<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition déterminé selon 54 12 000 $<br />

Moins : PBR 12 000<br />

Gain en capital NIL $<br />

AUTRE MANIÈRE DE PRÉSENTER LA SOLUTION D'UN PROBLÈME DE<br />

LIQUIDATION<br />

Actif Somme Revenu CDC IMRTD<br />

(Description) disponible Entreprise Placement<br />

Solde <strong>du</strong> début 18 000 4 000<br />

Encaisse 100 000<br />

Terrain 50 000 16 000 16 000<br />

Immeuble 150 000 96 000 44 000<br />

Actions 30 000 - 5 000 - 5 000<br />

330 000 0 107 000 73 000 4 000<br />

D<strong>et</strong>tes - 10 000<br />

Impôts - 49 862 (1) 28 533 (2)<br />

270 138 32 533<br />

RTD + 32 533<br />

Disponible<br />

Distribution<br />

302 671<br />

CV - 12 000<br />

CDC - 73 000<br />

Div. imposable 217 671<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 271<br />

271


272<br />

(1) 46,6 % x 107 000$ = 49 862 $<br />

(2) FRIP I = 26 2/3 % x 107 000$ = 28 533 $.<br />

****************************************<br />

272 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 5.1-3 : Conséquences <strong>fiscale</strong>s d’une liquidation d’une société. Méthode<br />

de travail, tableau synoptique.<br />

Même donnée de base que l'exercice 5.1-2 avec les changements suivants :<br />

(Les changements sont en caractères gras)<br />

Madame Lemieux détient 1 000 actions de catégorie A dont le PBR est de 12 000$. Elle<br />

a acquis ses actions lors de l'incorporation en 1974. Comme les Entreprises Lemieux ltée<br />

ne possèdent plus que de l'encaisse, des actions d’une société publique <strong>et</strong> un immeuble<br />

locatif, madame Lemieux décide de liquider la société. La société a des pertes autres<br />

qu'en capital à reporter de 137 000$. Le CRTG est égal a zéro.<br />

À la date de distribution des biens, le bilan des Entreprises Lemieux ltée est le suivant :<br />

Actif<br />

Encaisse<br />

Immobilisations<br />

100 000 $<br />

Terrain (coût) 18 000<br />

Bâtisse (coût) 62 000 $<br />

Moins : Amortissement cumulé 37 000 25 000<br />

Actions de société publique (coût) 40 000<br />

Total de l'actif 183 000 $<br />

Passif<br />

Comptes fournisseurs 10 000 $<br />

Autres d<strong>et</strong>tes 260 000<br />

Avoir des actionnaires<br />

Capital-actions<br />

1 000 actions de catégorie A 12 000<br />

Déficit cumulé - 99 000<br />

Total <strong>du</strong> passif <strong>et</strong> de l'avoir des actionnaires 183 000 $<br />

ON DEMANDE :<br />

a) Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour le Entreprises Lemieux ltée.<br />

b) Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour madame Lemieux ltée.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 273<br />

273


274<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 5.1-3<br />

a) Conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Les Entreprises Lemieux ltée.<br />

• Pas de différence au niveau des dispositions de biens par la société selon 69(5).<br />

• Au niveau de l'impôt à payer, le revenu imposable devient zéro après le report des<br />

pertes autres qu'en capital.<br />

• L'IMRTD à la fin de l'année sera de 4 000$, car s'il n'y a pas d'impôt à payer pour la<br />

période, il ne peut y avoir de fraction remboursable de l'impôt de la Partie I pour la<br />

période.<br />

• Le CDC est le même.<br />

Calcul de la valeur des biens disponibles à la liquidation<br />

Encaisse 100 000 $<br />

JVM de 1'immeuble (terrain <strong>et</strong> bâtisse) 200 000<br />

Actions de société publique 30 000<br />

330 000 $<br />

Moins : D<strong>et</strong>tes à payer - 270 000<br />

60 000<br />

Plus : Remboursement au titre de dividendes 0<br />

Montant disponible pour être distribué 60 000 $<br />

Dividende réputé selon 84(2)<br />

Valeur des biens reçus 60 000 $<br />

CV des 1 000 actions de catégorie A - 12 000<br />

Dividende réputé 48 000 $<br />

Répartition <strong>du</strong> dividende selon 88(2)<br />

Dividende réputé selon calcul de 84(2) 48 000 $<br />

Dividende sur le CDC, choix de 83(2) effectué 48 000<br />

Dividende imposable 0 $<br />

274 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


) Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour madame Lemieux ltée.<br />

Gain en capital à la disposition des actions<br />

Calcul <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition<br />

Valeur des biens reçus 60 000 $<br />

Moins : Dividende sur le CDC 48 000 $<br />

Dividende imposable 0 48 000<br />

PD selon 54 12 000 $<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition déterminé selon 54 12 000 $<br />

Moins : PBR 12 000<br />

Gain ou perte en capital 0 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 275<br />

275


276<br />

AUTRE MANIÈRE DE PRÉSENTER LA SOLUTION D'UN PROBLÈME DE<br />

LIQUIDATION<br />

Actif Somme Revenu CDC IMRTD<br />

(Description) disponible Entreprise Placement<br />

Solde <strong>du</strong> début 18 000 4 000<br />

Encaisse 100 000<br />

Terrain 50 000 16 000 16 000<br />

Immeuble 150 000 96 000 44 000<br />

Actions 30 000 - 5 000 - 5 000<br />

330 000 0 107 000 73 000 4 000<br />

D<strong>et</strong>tes - 270 000<br />

Impôts - 0 (1) 0 (2)<br />

RTD + 0<br />

Disponible 60 000<br />

Distribution<br />

CV - 12 000<br />

CDC - 48 000<br />

60 000 4 000<br />

Div. imposable 0<br />

(1) 46,6 % x (107 000 $ - report de perte de 107 000 $) = 0$.<br />

(2) FRIP I = 26 2/3 % x 0$ = 0$<br />

*****************************************<br />

276 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


5.2 Présomption de gain en capital selon 55(2)<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 5.2 :<br />

Le paragraphe 55(2) est une mesure anti-évitement dont l'application doit être envisagée<br />

chaque fois que l'on tente de transformer un gain en capital en dividende inter sociétés<br />

dé<strong>du</strong>ctible dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable selon 112(1). Voici une illustration de ce<br />

genre de situation.<br />

Monsieur B Mme M<br />

100%<br />

Gesco B<br />

100%<br />

Opérante B<br />

Gesco M<br />

100%<br />

Gesco M désire acquérir les actions de Opérante B pour 1 000 000 $. Mme M <strong>et</strong> Gesco<br />

M n'ont aucun lien de dépendance avec monsieur B, Gesco B <strong>et</strong> Opérante B. Le<br />

bilan de Opérante B est le suivant :<br />

Actif<br />

Encaisse 400 000 $<br />

Immobilisations 100 000<br />

500 000 $<br />

Passif<br />

Comptes fournisseurs 75 000 $<br />

Avoir des actionnaires<br />

Capital-actions 500<br />

Bénéfices non répartis 424 500<br />

500 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 277<br />

277


278<br />

La différence entre la valeur marchande <strong>et</strong> la valeur comptable est attribuable à<br />

l'achalandage. C<strong>et</strong>te différence est de 575 000 $ (1 000 000 $ - 425 000 $). Le prix de<br />

base rajusté des actions de Opérante B est de 500 $ pour Gesco B.<br />

La vente des actions d'opérante B à Gesco M au prix de 1 000 000 $ entraînerait un gain<br />

en capital de 999 500 $ pour Gesco B. En supposant un taux d'imposition de 46,6 % sur<br />

le revenu de placement incluant l’impôt spécial remboursable de 123.3 LIR 6 2/3 % <strong>et</strong> un<br />

taux d'inclusion <strong>du</strong> gain en capital de 50 %, Gesco B devra payer 232 883 $ en impôts. Si<br />

Gesco B est une SPCC, elle aura droit à la FRIP I de 133 267 $ (26 2/3 % x ½ x<br />

999 500 $).<br />

Pour éviter le paiement de l'impôt de 233 883 $, la vente des actions pourrait être<br />

structurée comme suit :<br />

a) Gesco M achète pour 599 500 $ d'actions privilégiées de Opérante B, c'est-à-dire<br />

1 000 000 $ moins l'encaisse de 400 000 $ de Opérante B <strong>et</strong> moins le PBR des actions<br />

pour Gesco B soit 500 $.<br />

b) Opérante B verse un dividende de 999 500 $ à Gesco B. Ce dividende n'est pas<br />

imposable entre les mains de Gesco B car il est dé<strong>du</strong>ctible en vertu de 112(1) <strong>et</strong> sera<br />

exempt de l'impôt de la Partie IV si Opérante B n'a pas d'IMRTD car les sociétés sont<br />

rattachées.<br />

c) Gesco B vend les actions d'Opérante B à Gesco M pour un montant de 500 $ de sorte<br />

qu'il n'y a aucune incidence <strong>fiscale</strong> pour Gesco B.<br />

d) Gesco M détient maintenant 100 % des actions d'Opérante B <strong>et</strong> Gesco B n'a aucun<br />

impôt à payer.<br />

55(2) a été intro<strong>du</strong>it pour restreindre ce genre de <strong>planification</strong> qui a pour but<br />

d'éviter la réalisation d'un gain en capital en le transformant en dividende<br />

dé<strong>du</strong>ctible.<br />

278 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CONDITIONS D'APPLICATION DU PARAGRAPHE 55(2)<br />

• Un dividende imposable doit avoir été reçu par une société résidant au Canada;<br />

• le dividende doit être dé<strong>du</strong>ctible dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable [112(1)];<br />

• le dividende doit avoir été reçu dans le cadre d'une opération ou d'une série<br />

d'opérations dont l'un des obj<strong>et</strong>s a été de diminuer sensiblement la partie <strong>du</strong> gain<br />

en capital qui, sans le dividende, aurait été réalisée lors de la disposition d'une<br />

action à la JVM immédiatement avant le dividende;<br />

• le gain en capital pourrait raisonnablement être attribuable à quoi que ce soit qui n'est<br />

pas un revenu gagné ou réalisé par la société après 1971.<br />

RÈGLES D'APPLICATION<br />

• Le dividende imposable est réputé ne pas être un dividende reçu par la société;<br />

• lorsqu'une société a disposé de l'action, le montant <strong>du</strong> dividende est réputé être un<br />

pro<strong>du</strong>it de disposition de l'action; <strong>et</strong><br />

• lorsqu'une société n'a pas disposé de l'action, le montant <strong>du</strong> dividende est réputé être<br />

un gain de la société pour l'année au cours de laquelle le dividende a été reçu à la suite<br />

de la disposition d'une immobilisation.<br />

N.B. :<br />

55(2) prévoit que, lorsque l'impôt de la Partie IV est payable sur une partie <strong>du</strong> dividende,<br />

c<strong>et</strong>te partie <strong>du</strong> dividende n'est pas considérée comme un pro<strong>du</strong>it de disposition ou gain en<br />

capital, selon le cas. Sauf si l'impôt de la Partie IV est remboursé en raison <strong>du</strong> paiement<br />

d'un dividende à une société dans le cadre d'une série d'opérations.<br />

55(2) ne s'applique pas à la société qui verse le dividende mais à celle qui le reçoit.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 279<br />

279


280<br />

En se rapportant à l'illustration qui précède <strong>et</strong> en supposant que le revenu gagné ou<br />

réalisé après 1971 à l'égard des actions d'Opérante B soit égal aux bénéfices non répartis<br />

de 424 500 $, voyons l'eff<strong>et</strong> de l'application de 55(2) sur la transaction planifiée.<br />

La règle à vérifier : Si la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> GC est > que le revenu gagné après 1971, la<br />

totalité <strong>du</strong> dividende sera un PD.<br />

Comme la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> GC de 999 500 $ est supérieure au revenu gagné après 1971 de<br />

424 500 $, le plein montant <strong>du</strong> dividende de 999 500 $ serait considéré à titre de PD des<br />

actions.<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital sur la disposition des actions d'Opérante B.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition réel 500 $<br />

Plus : PD selon application de 55(2) 999 500<br />

PD rajusté 1 000 000<br />

Moins : PBR 500<br />

Gain en capital 999 500 $<br />

N.B. : 55(2) ne s'applique pas à Opérante B. Le dividende de 999 500 $ payé par<br />

Opérante B demeure un dividende payé pour elle.<br />

L’ARC considère que la portion <strong>du</strong> gain en capital attribuable au revenu gagné ou réalisé<br />

après 1971 peut être ré<strong>du</strong>ite par un dividende inter sociétés qui ne doit pas être supérieur<br />

au revenu gagné après 1971. Il s'agit, dans ce cas, de planifier la transaction <strong>et</strong> de verser<br />

deux dividendes. Le premier égal au revenu gagné après 1971 qui ne sera pas touché par<br />

55(2) <strong>et</strong> un second qui correspondrait à la différence de la plus-value qui lui serait touché<br />

par 55(2).<br />

Lorsque c<strong>et</strong>te <strong>planification</strong> n'est pas exécutée, l'alinéa 55(5)f) perm<strong>et</strong> de choisir que le<br />

dividende est composé de deux dividendes distincts :<br />

• Un premier qui est égal au revenu gagné après 1971;<br />

• le second, qui est le solde, reste un dividende sur lequel 55(2) va s'appliquer <strong>et</strong> faire<br />

en sorte que le montant <strong>du</strong> dividende devient un pro<strong>du</strong>it de disposition.<br />

280 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


DÉFINITION DE REVENU GAGNÉ APRÈS 1971 (revenu protégé)<br />

En résumé, le revenu gagné après 1971 comprend [55(5)b) <strong>et</strong> c)] :<br />

Total de : Revenu de la société après 1971<br />

Dividendes imposables reçus <strong>et</strong> provenant <strong>du</strong> revenu gagné après 1971 <strong>du</strong><br />

payeur<br />

Moins :<br />

Total de : Pertes de la société après 1971<br />

Dividendes payés par la société après 1971<br />

Les impôts de la société après 1971<br />

Les dépenses non dé<strong>du</strong>ctibles de la société après 1971<br />

Pour les sociétés autres qu'une société privée, on doit ajouter au calcul précédent les<br />

éléments suivants :<br />

l'excédent de la partie non imposable sur la partie non dé<strong>du</strong>ctible des transactions de<br />

gain ou perte en capital;<br />

la partie non imposable <strong>du</strong> gain résultant de la disposition d'un IA.<br />

Le revenu gagné après 1971, tel que calculé ci-dessus, est ensuite réparti entre les<br />

différentes actions émises.<br />

Lorsqu’une société acquiert une action dans le cadre d’un roulement selon l’article 85,<br />

l’action conserve sa part de revenu gagné après 1971. Ce transfert de revenu gagné après<br />

1971 est permis parce que le gain potentiel <strong>du</strong> cédant devient celui <strong>du</strong> cessionnaire.<br />

EXCEPTIONS AU PARAGRAPHE 55(2)<br />

Transaction avec lien de dépendance<br />

55(3)a) mentionne que 55(2) ne s'applique pas lorsque la disposition de bien se fait en<br />

faveur d'une personne avec qui la société a un lien de dépendance. Par contre, 55(5)e)<br />

prévoit que les frères <strong>et</strong> soeurs n'ont aucun lien de dépendance aux fins de l'application de<br />

55(2). Donc, 55(2) s'applique aux transactions entre frères <strong>et</strong> soeurs.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 281<br />

281


282<br />

EXERCICE 5.2-4 : Transaction entre frère <strong>et</strong> sœur.<br />

A est l'unique actionnaire de A ltée <strong>et</strong> son frère B, l'unique actionnaire de B ltée. B ltée a<br />

subi d'importantes pertes au cours de ses deux premières années d'exploitation. Malgré le<br />

fait que l'entreprise ait été rentable depuis lors, elle a encore des pertes autres qu'en<br />

capital s'élevant à 24 000 $ qui n'ont pas été utilisées <strong>et</strong> qui doivent expirer c<strong>et</strong>te année. B<br />

ltée ne croit pas pouvoir utiliser les pertes dans son année d'imposition courante.<br />

A ltée possède un bien en immobilisation dont le prix de base rajusté s'élève à 10 000 $.<br />

A ltée est d'accord pour vendre son bien à un ach<strong>et</strong>eur sans lien de dépendance au prix de<br />

50 000 $ dans l'année courante. En vue de minimiser les incidences <strong>fiscale</strong>s de la<br />

disposition, A <strong>et</strong> B ont convenu de procéder comme suit :<br />

Première étape :<br />

A ltée transfère le bien à B ltée moyennant des actions de type privilégiées dont le CV <strong>et</strong><br />

la valeur de rachat sont de 50 000 $. Ce transfert se fera selon les dispositions <strong>du</strong><br />

paragraphe 85(1) de la LIR. La somme convenue sera de 18 000 $.<br />

Deuxième étape :<br />

B ltée vend le bien à un ach<strong>et</strong>eur sans lien de dépendance au prix de 50 000 $.<br />

Troisième étape :<br />

B ltée rachète les actions privilégiées détenues par A ltée.<br />

ON DEMANDE :<br />

Quelles sont les incidences <strong>fiscale</strong>s de chacune des étapes décrites ci-dessus ? Présentez<br />

tous vos calculs.<br />

282 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 5.2-4<br />

a) Quelles sont les incidences <strong>fiscale</strong>s de chacune des étapes décrites ci-dessus ?<br />

Présentez tous vos calculs.<br />

Première étape<br />

A ltée<br />

Gain réalisé sur le transfert <strong>du</strong> bien.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition = SC 18 000 $<br />

Moins : PBR 10 000<br />

Gain en capital 8 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 4 000 $<br />

PBR des actions privilégiées reçues en contrepartie.<br />

Selon 85(1)g), le PBR des actions privilégiées sera de 18 000 $<br />

Capital versé fiscal des actions privilégiées.<br />

CV légal<br />

Ré<strong>du</strong>ction selon 85(2.1)<br />

(A-B) x C/A<br />

50 000 $<br />

(50 000 - 18 000 $) x 50 000 $ / 50 000 $ 32 000<br />

CV fiscal des actions privilégiées 18 000 $<br />

B ltée<br />

Coût <strong>du</strong> bien ach<strong>et</strong>é = SC 18 000 $<br />

Deuxième étape<br />

B ltée<br />

Disposition <strong>du</strong> bien : Gain sur la vente<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 50 000 $<br />

Moins : PBR 18 000<br />

Gain en capital 32 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 16 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 5 283<br />

283


284<br />

Troisième étape<br />

A ltée<br />

Rachat des actions privilégiées 84(3)<br />

Montant reçu 50 000 $<br />

Moins : CV 18 000<br />

Dividende réputé 32 000 $<br />

Puisque, aux fins <strong>du</strong> paragraphe 55(2), les frères sont réputés ne pas être liés en vertu de<br />

l'alinéa 55(5)e), A ltée <strong>et</strong> B ltée sont réputées ne pas être liées. Puisque le rachat des<br />

actions privilégiées est une disposition par A ltée en faveur d'une personne sans lien de<br />

dépendance, le paragraphe 55(2) s'applique afin de convertir le dividende réputé en<br />

pro<strong>du</strong>it de disposition des actions.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 50 000 $<br />

Moins : PBR 18 000<br />

Gain en capital 32 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 16 000 $<br />

En vertu <strong>du</strong> paragraphe 186(2), A ltée <strong>et</strong> B ltée seront réputées être rattachées <strong>et</strong> par<br />

conséquent, il n'y aura pas d'impôt de la Partie IV à payer.<br />

**************************************<br />

284 Suj<strong>et</strong> 5 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

6.1 Achat ou vente d’actions<br />

6.2 Achat ou vente d’actifs<br />

ACHAT OU VENTE D'ENTREPRISES<br />

SUJET 6<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 285<br />

285


286<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 6 :<br />

Lors de l'achat ou de la vente d'une entreprise, généralement une société privée,<br />

plusieurs éléments doivent être considérés. Notamment, la rentabilité, les responsabilités<br />

légales <strong>et</strong> les incidences <strong>fiscale</strong>s. Pour réaliser c<strong>et</strong>te transaction commerciale, il existe<br />

deux approches possibles :<br />

1) la société peut vendre elle-même les éléments d'actifs de l'entreprise (le fonds de<br />

commerce)<br />

2) l'actionnaire peut vendre les actions de la société.<br />

Lorsque l'actionnaire est un particulier, il souhaite généralement vendre ses actions<br />

surtout lorsque celles-ci se qualifient à titre «d’actions admissibles de société exploitant<br />

une p<strong>et</strong>ite entreprise». De c<strong>et</strong>te façon, il pourra réclamer son exonération pour gain en<br />

capital jusqu'à un montant maximum de 750 000 $. Quant à l’ach<strong>et</strong>eur, il préférera<br />

souvent acquérir les éléments d'actifs de l'entreprise, parce que cela lui perm<strong>et</strong>tra de<br />

réclamer une dé<strong>du</strong>ction pour amortissement plus élevée. De plus, l'ach<strong>et</strong>eur se libère ainsi<br />

<strong>du</strong> passé fiscal <strong>et</strong> des responsabilités légales de la société.<br />

Dans ce genre de transaction, il n'y a pas de règles strictes. Tout devient prétexte à<br />

analyse <strong>et</strong> négociation entre les deux parties. Nous allons voir les points importants à<br />

analyser qui nous perm<strong>et</strong>tront de prendre une décision éclairée. Parfois nous pouvons être<br />

en présence d'un vendeur qui veut absolument vendre les actions alors qu'il serait<br />

préférable pour l'ach<strong>et</strong>eur d'acquérir les actifs.<br />

Lors de l'analyse de ces transactions, il est important de bien séparer les personnes en<br />

cause. La société <strong>et</strong> l'actionnaire sont deux personnes distinctes. Lorsqu'une société<br />

vend ses actifs, l'impact fiscal se r<strong>et</strong>rouve au niveau de la société. S'il s'agit d'une<br />

vente d'actions, ce sera l'actionnaire qui devra évaluer l'impact fiscal de la vente.<br />

Normalement dans ce cas, il n'y a pas d'impact pour la société sauf, bien enten<strong>du</strong>, s'il y a<br />

acquisition de contrôle (suj<strong>et</strong> 4).<br />

286 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Matrice décisionnelle en matière d’achat/vente d’entreprises<br />

VENDEUR<br />

ACHETEUR<br />

Point de vue<br />

JURIDIQUE<br />

LES ACTIONS<br />

LES ACTIFS<br />

La table est ainsi mise pour amener les<br />

deux parties à d’intenses séances de<br />

négociation puisque le point départ<br />

habituel se situe à des souhaits<br />

opposés. Le vendeur désirant se<br />

départir des actions alors que l’ach<strong>et</strong>eur<br />

aura un parti pris pour l’acquisition des<br />

actifs.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 287<br />

287<br />

Point de vue<br />

FISCAL<br />

LES ACTIONS<br />

LES ACTIFS


288<br />

6.1 Achat ou vente d’actions<br />

C<strong>et</strong>te transaction est en fait la plus simple. Le vendeur dispose d'un bien en<br />

immobilisation (les actions) en faveur d'un ach<strong>et</strong>eur. Pour le vendeur, il y aura la<br />

reconnaissance <strong>du</strong> gain en capital. S'il est admissible à la dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital,<br />

il l'utilise <strong>et</strong> par la suite il paie ses impôts sur la partie imposable.<br />

PROBLÈMES POTENTIELS<br />

L'ach<strong>et</strong>eur qui acquiert les actions n'a pas le choix d’obtenir indirectement que certains<br />

actifs sélectionnés de la société. Il en fait ainsi la pleine acquisition. Il se peut alors que le<br />

prix demandé pour les actions soit trop élevé pour la capacité de payer ou d'emprunter de<br />

l'ach<strong>et</strong>eur. Il peut être important, pour favoriser la vente, de voir à ré<strong>du</strong>ire si possible<br />

le prix de vente des actions en diminuant la valeur de la société.<br />

Pour atteindre c<strong>et</strong> objectif nous pouvons penser aux éléments suivants (À effectuer avant<br />

la vente des actions) :<br />

1. Dividende sur le compte de dividende en capital<br />

Normalement un vendeur averti prendra soin de vérifier le compte de dividende en capital<br />

de la société pour le vider, s'il y a lieu, avant la date de la vente des actions. Cela lui<br />

perm<strong>et</strong> de diminuer le prix de vente <strong>et</strong> la totalité <strong>du</strong> montant reçu par lui est exemptée<br />

d'impôt. Il faut, bien enten<strong>du</strong>, s'assurer de bien faire le choix <strong>du</strong> paragraphe 83(2) sur le<br />

formulaire T2054 <strong>et</strong> ce, dans les délais prescrits.<br />

2. Paiement des avances consentis par l'actionnaire à la société<br />

Dans les sociétés privées, il arrive souvent que les actionnaires avancent des fonds à la<br />

société. Si la société dispose des liquidités suffisantes, il serait important de le<br />

rembourser <strong>et</strong> ce, sans incidence <strong>fiscale</strong> pour l'actionnaire.<br />

Il pourrait arriver que la société ne dispose pas de la liquidité nécessaire pour payer les<br />

avances parce que celle-ci a accumulé des déficits au cours des ans. Il serait possible que<br />

l'acquéreur des actions achète en même temps la d<strong>et</strong>te à un prix inférieur à sa valeur<br />

nominale (sa JVM). Dans ce cas, le vendeur réaliserait une perte en capital qui se<br />

288 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


qualifie comme perte au titre d'un placement d'entreprise. Pour l'ach<strong>et</strong>eur, lorsque la<br />

société aura les fonds nécessaires pour rembourser le prêt, il pourra réaliser un gain en<br />

capital <strong>et</strong> peut-être même un revenu d'entreprise selon l'interprétation de la cause Stephen<br />

S. Steeves c. R (77 DTC 5230).<br />

Lorsqu'il y a des sommes <strong>du</strong>es par la société, il faut éviter la radiation des d<strong>et</strong>tes dans<br />

la société pour éviter l'application de l'article 80 qui vise à ré<strong>du</strong>ire dans l'ordre les pertes<br />

<strong>et</strong> par la suite le coût en capital des biens amortissables <strong>et</strong>c.<br />

3. Utilisation d'une société de gestion par le vendeur<br />

Si le vendeur est un particulier, il peut avoir droit à l’exonération pour gain en capital de<br />

750 000 $ (375 000 $ de gain en capital imposable) s'il s'agit d'actions de SEPE. Lorsqu'<br />

aucune dé<strong>du</strong>ction n'est disponible pour le vendeur ou si le gain en capital excède le<br />

maximum de dé<strong>du</strong>ction disponible, le particulier peut souhaiter utiliser une société<br />

intermédiaire pour différer, en totalité ou en partie, ses impôts sur le gain en capital. La<br />

question fondamentale est de savoir s’il est préférable de payer immédiatement un impôt<br />

sur un gain en capital (environ 24 % compte tenu des mécanismes d’intégration) ou payer<br />

plus tard un impôt sur un dividende (36,4 %).<br />

Le particulier peut, au moyen des dispositions prévues au paragraphe 85(1), transférer à<br />

une société de gestion, sans incidence <strong>fiscale</strong>, une partie ou la totalité des actions à être<br />

ven<strong>du</strong>es <strong>et</strong> recevoir en contrepartie des actions de la société de gestion.<br />

Si la société dont les actions seront ven<strong>du</strong>es a des surplus accumulés élevés <strong>et</strong> que toutes<br />

ses actions ont été transférées à la société de gestion, un dividende pourra être versé à la<br />

société de gestion sans qu'il y ait d'impôt de la Partie I à payer par c<strong>et</strong>te dernière, car le<br />

dividende est dé<strong>du</strong>ctible en vertu <strong>du</strong> paragraphe 112(1). De même, aucun impôt de la<br />

Partie IV ne sera exigible, sauf si la société payante a droit à un RTD à ce moment. Cela<br />

aura pour eff<strong>et</strong> de ré<strong>du</strong>ire la valeur des actions à être ven<strong>du</strong>es. Pour éviter la règle antiévitement<br />

prévue à l'article 55, il serait important que le dividende versé ne dépasse<br />

pas les revenus accumulés après 1971. Il ne faut tout de même pas perdre de vue que les<br />

dividendes que l'on désire verser le seront en argent <strong>et</strong> ce, dans le but de diminuer la<br />

valeur marchande de la société à être ven<strong>du</strong>e. Le montant est donc suj<strong>et</strong> à la liquidité<br />

disponible dans la société. Par ailleurs, dans le cas où il y a un manque de liquidité ou<br />

simplement pour évacuer de la transaction un actif qui n’est pas désiré par l’ach<strong>et</strong>eur, il<br />

est possible de verser un dividende en nature. Dans ce cas, il ne faut pas oublier qu’il y<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 289<br />

289


290<br />

aura dans un premier temps une disposition <strong>du</strong> bien à la JVM dans la société qui verse ce<br />

dividende. Il serait donc intéressant, si cela est possible, de verser le dividende en nature à<br />

même un actif qui a peu de plus-value accumulée.<br />

*****************************************<br />

FINANCEMENT POUR L'ACHETEUR DES ACTIONS<br />

Par emprunt personnel de l'ach<strong>et</strong>eur<br />

Selon 20(1)c), les intérêts payés sur un emprunt dans le but de gagner un revenu sont<br />

dé<strong>du</strong>ctibles. Il peut donc dé<strong>du</strong>ire les intérêts payés contre ses autres sources de revenus.<br />

Si les intérêts sont très élevés, le particulier sera obligé de compenser par des revenus<br />

provenant entre autre de la société qu'il vient d'ach<strong>et</strong>er. Les frais d'intérêts auront aussi<br />

un impact sur son (PNCP) compte des pertes n<strong>et</strong>tes cumulatives sur placement, ce qui<br />

n'est pas toujours souhaitable.<br />

Il se peut que l'ach<strong>et</strong>eur doive se verser un salaire ou un dividende pour payer son<br />

emprunt. Dans ce cas, il peut être avantageux de faire les calculs pour déterminer<br />

laquelle des deux sources de revenus est la plus avantageuse pour l'indivi<strong>du</strong>. Plusieurs<br />

composantes doivent être analysées comme :<br />

Le taux marginal d'imposition d'un salaire pour l'ach<strong>et</strong>eur.<br />

Le taux marginal d'imposition d'un dividende pour l'ach<strong>et</strong>eur.<br />

Le taux d'imposition combiné de la société.<br />

EXEMPLE : Calcul pour déterminer le mode de rémunération le plus avantageux pour<br />

rembourser un emprunt.<br />

Hypothèse pour fins de calculs pour un résident <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

Le taux marginal d'imposition d'un salaire pour l'ach<strong>et</strong>eur 48,2 %<br />

Le taux marginal d'imposition d'un dividende « ordinaire » pour l'ach<strong>et</strong>eur 36,4 %<br />

Le taux d'imposition combiné de la société (REEA < 500 000 $) 19 %<br />

L'achat des actions 800 000 $<br />

290 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Financement par un salaire (S)<br />

Le montant de l'achat représente un salaire <strong>du</strong>quel on a dé<strong>du</strong>it l'impôt de 48,2 % pour que<br />

le salaire n<strong>et</strong> après impôts nous laisse le montant de 800 000 $.<br />

Calcul:<br />

800 000 = S - (0,482 x S)<br />

800 000 = S (1 - 0,482)<br />

800 000 = 0,518S<br />

S = 800 000 / 0,518<br />

S = 1 544 401,50 $<br />

La société doit générer un revenu n<strong>et</strong> d'opération de 1 544 400 $ pour financer le salaire.<br />

Il ne faut pas oublier que la dépense d'intérêt dé<strong>du</strong>ctible dans les mains <strong>du</strong> particulier<br />

vient augmenter son compte de perte n<strong>et</strong>te cumulative sur placement (PNCP).<br />

Financement par un dividende (D)<br />

Le montant de l'achat représente un dividende <strong>du</strong>quel on a dé<strong>du</strong>it l'impôt de 36,4% pour<br />

que le dividende n<strong>et</strong> après impôts nous laisse le montant de 800 000 $<br />

Calcul :<br />

800 000 = D - (0,364 x D)<br />

800 000 = D (1 - 0,364)<br />

800 000 = 0,636D<br />

D = 800 000 / 0,636<br />

D = 1 257 861 $<br />

La société doit générer un revenu n<strong>et</strong> d'opération après impôts de 1 257 861 $ pour<br />

financer le dividende. Il nous faut donc établir quel montant de revenu d'opération avant<br />

impôts (R) la société doit générer pour pouvoir distribuer le dividende requis.<br />

1 257 861 = R (1 - 0,19)<br />

1 257 861 = 0,81R<br />

R = 1 257 861/ 0,81<br />

R = 1 552 915 $<br />

La société doit générer un revenu n<strong>et</strong> d'opération avant impôts de 1 552 915 $ pour<br />

financer le dividende.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 291<br />

291


292<br />

Le salaire est donc plus avantageux compte tenu des hypothèses énoncées. Comme nous<br />

le verrons immédiatement, la méthode la moins dispendieuse est n<strong>et</strong>tement la société de<br />

gestion.<br />

Utiliser une société déjà existante pour acquérir les actions<br />

Possibilité de dé<strong>du</strong>ire les intérêts contre le revenu de c<strong>et</strong>te société <strong>et</strong>, dans certains cas,<br />

ré<strong>du</strong>ire le revenu imposable à 500 000 $ ou moins. Par contre, c<strong>et</strong>te possibilité nous<br />

amène, dans la majorité des cas, des sociétés associées qui devront partager le plafond des<br />

affaires de 500 000 $.<br />

Avec l'exemple <strong>du</strong> prix d'achat de 800 000 $ utilisé précédemment, refaisons les calculs si<br />

une société achète les actions. Le revenu requis dans la société ach<strong>et</strong>ée sera de :<br />

800 000 = R (1 - 0,19)<br />

800 000 = 0,81R<br />

R = 800 000 / 0,81<br />

R = 987 654 $<br />

La société doit générer un revenu n<strong>et</strong> d'opération après impôts de 987 654 $ pour financer<br />

l'achat. C'est définitivement la méthode la plus avantageuse.<br />

Créer une nouvelle société pour faire l'acquisition<br />

L'ach<strong>et</strong>eur pourrait créer une nouvelle société qui emprunterait les fonds nécessaires à<br />

l'acquisition des actions. Comme c<strong>et</strong>te nouvelle société n'a aucun revenu <strong>et</strong> que les seuls<br />

revenus qu'elle est susceptible de recevoir sont des dividendes sur les actions qu'elle vient<br />

d'acquérir, lesquels sont dé<strong>du</strong>ctibles dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable en vertu <strong>du</strong><br />

paragraphe 112(1), les frais d'intérêts n'amèneraient aucune économie d'impôt. Alors<br />

immédiatement après l'acquisition des actions, la filiale pourrait être soit liquidée en vertu<br />

des dispositions <strong>du</strong> paragraphe 88(1), soit fusionnée en vertu des dispositions de l'article<br />

87, avec la société mère. Les frais d'intérêts seraient alors dé<strong>du</strong>ctibles à l'encontre des<br />

revenus découlant de l'exploitation de la société nouvellement acquise tel qu'illustré dans<br />

l'exemple qui suit.<br />

292 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXEMPLE : Une <strong>planification</strong> de la transaction<br />

Monsieur Jean désire acquérir les actions de Société A <strong>et</strong> voudrait que les intérêts à payer<br />

sur l'emprunt servant à l'achat soient dé<strong>du</strong>ctibles dans le calcul <strong>du</strong> revenu de Société A.<br />

Monsieur Jean constitue la Société B, sous la même loi que la société A qu'il désire<br />

acquérir.<br />

La Société B nouvellement constituée emprunte l'argent nécessaire à l'achat <strong>et</strong> procède à<br />

l'acquisition des actions de Société A. La d<strong>et</strong>te est dans la société B <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te dernière<br />

détient un placement de 100% des actions de la société A<br />

Avant fusion Après fusion<br />

M Jean<br />

Société B<br />

Société A<br />

M Jean<br />

Société B<br />

Société A est liquidée dans Société B en vertu <strong>du</strong> paragraphe 88(1) ou Société A <strong>et</strong><br />

Société B sont fusionnées, en vertu de l'article 87, pour former Société B. Dans les deux<br />

cas, le placement disparaît <strong>et</strong> les actifs de la Société A se r<strong>et</strong>rouvent dans la même société<br />

que la d<strong>et</strong>te. En langage courant, nous appelons ce genre de transaction «un achat par en<br />

dedans». Le paiement de l'achat se fait avec de l'argent avant impôts <strong>du</strong> particulier, alors<br />

qu'avec un achat direct de monsieur Jean, l'achat se fait avec de l'argent après impôts <strong>du</strong><br />

particulier.<br />

Les intérêts sont dé<strong>du</strong>ctibles par Société B nouvelle, car c<strong>et</strong>te dernière a des revenus qui<br />

découlent de l'exploitation de la société remplacée, Société A.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 293<br />

293


294<br />

Une autre méthode de financement utilisée par un ach<strong>et</strong>eur qui est une société<br />

Elle constitue à faire en sorte qu'une de ses filiales effectue un emprunt qu'elle lui verse<br />

ensuite sous forme de dividende. L'emprunt par une filiale réalisant des profits est<br />

important, puisque c<strong>et</strong>te dernière pourra ainsi utiliser les intérêts pour ré<strong>du</strong>ire son revenu<br />

EXEMPLE :<br />

Gesco est une société qui détient des actions de plusieurs filiales dont Profitable ltée, une<br />

société opérante qui réalise des profits substantiels chaque année.<br />

Gesco a peu de revenus imposables annuellement, car ils sont principalement constitués<br />

de dividendes versés par les filiales.<br />

Gesco doit faire l'acquisition des actions d'une société opérante Lucrative ltée <strong>et</strong> elle<br />

désire que les intérêts à payer sur l'emprunt pour l'achat des actions soient dé<strong>du</strong>ctibles<br />

dans le calcul <strong>du</strong> revenu de Profitable ltée car la majorité de ses revenus étant des revenus<br />

de dividendes dé<strong>du</strong>ctibles elle ne pourra les dé<strong>du</strong>ire contre ses propres revenus. Elle ne<br />

pourra que créer des pertes autres qu'en capital dans la société.<br />

Planification<br />

Profitable ltée emprunte l'argent nécessaire à l'achat des actions de Lucrative ltée.<br />

Profitable ltée verse à Gesco un dividende équivalent au montant <strong>du</strong> prêt. Si Profitable<br />

ltée a des bénéfices non répartis supérieurs au montant <strong>du</strong> dividende, les intérêts sur<br />

l'emprunt contracté par Profitable ltée, ayant servi à verser le dividende à Gesco, seront<br />

dé<strong>du</strong>ctibles par Profitable ltée.<br />

Gesco achète les actions de Lucrative ltée avec l'argent reçu de Profitable ltée.<br />

Il faudra aussi se rappeler que certains autres frais encourus dans le cadre de la<br />

transaction, tels que les frais d'analyse <strong>du</strong> dossier de financement sont dé<strong>du</strong>ctibles à<br />

raison de 20% par année en vertu de l'alinéa 20(1)e) «Frais d'émission ou de vente<br />

d'actions, d'unités ou de participations <strong>et</strong> frais d'emprunt».<br />

294 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Financement par le vendeur<br />

L'ach<strong>et</strong>eur, dans certains cas, pourra demander au vendeur de financer un solde <strong>du</strong> prix de<br />

vente.<br />

Dans ce cas le vendeur doit s'assurer de la solvabilité de l'ach<strong>et</strong>eur, voir à se faire donner<br />

des garantis <strong>et</strong> faire en sorte de financer le montant le moins élevé possible. Le vendeur<br />

pourra dans c<strong>et</strong>te situation utiliser la réserve pour somme <strong>du</strong>e dans une année ultérieure<br />

[40(1)a)(iii)] <strong>et</strong> aussi ne pas oublier que le maximum de réserve est égal à 20% <strong>du</strong> gain en<br />

capital. Les encaissements doivent couvrir au minimum, à chaque année, les impôts<br />

payables par le vendeur.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 295<br />

295


296<br />

6.2 Achat ou vente d’actifs<br />

Dans c<strong>et</strong>te partie, nous analyserons la vente d'un fonds de commerce. Il s'agit donc de<br />

la vente en bloc de la presque totalité des actifs de la société convoitée. L'impact fiscal<br />

premier se fait au niveau de la société qui vend.<br />

Financement de l'ach<strong>et</strong>eur<br />

Ce qui a été mentionné pour la vente d'actions est aussi pertinent pour la vente <strong>du</strong> fonds<br />

de commerce. Par contre, c<strong>et</strong>te fois c'est la société disposant de ses actifs qui pourra offrir<br />

un solde de prix de vente <strong>et</strong> c'est c<strong>et</strong>te même société qui aura des impôts à payer. Dans les<br />

sources de revenus lors de la vente, nous r<strong>et</strong>rouverons des revenus provenant de la<br />

récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement <strong>et</strong> de la vente d'achalandage pour lesquels<br />

aucune réserve n'est admise <strong>et</strong> des gains en capital.<br />

Répartition <strong>du</strong> prix de vente<br />

Même si lors de la vente, l'ach<strong>et</strong>eur <strong>et</strong> le vendeur s'entendent sur un prix global, ce<br />

montant doit être attribué actif par actif sur le contrat de vente. L’ARC conteste rarement<br />

la distribution <strong>du</strong> prix de vente car les intérêts <strong>du</strong> vendeur <strong>et</strong> de l'ach<strong>et</strong>eur sont contraires.<br />

Par exemple :<br />

• Pour les biens amortissables l'ach<strong>et</strong>eur désire m<strong>et</strong>tre le plus possible sur les biens de<br />

catégorie à taux de DPA élevée. Le vendeur cherche à ré<strong>du</strong>ire la récupération de<br />

DPA en m<strong>et</strong>tant le moins possible sur les biens amortissables.<br />

• Le vendeur voudra augmenter le prix de vente des biens comme les terrains <strong>et</strong><br />

l'achalandage. L'ach<strong>et</strong>eur voudra m<strong>et</strong>tre le moins possible sur ces éléments car les<br />

terrains ne sont pas admissibles à la DPA <strong>et</strong> le taux de dé<strong>du</strong>ction des BIA est<br />

seulement de 7% sur 75% de la dépense.<br />

296 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Il peut arriver dans certains cas que la répartition <strong>du</strong> prix de vente laisse l'une des parties<br />

indifférentes. Dans ce cas, la répartition doit être raisonnable dans les circonstances.<br />

L’ARC pourrait considérer la répartition comme déraisonnable <strong>et</strong> en vertu de l'article 68,<br />

établir une nouvelle répartition. C<strong>et</strong>te répartition s'appliquera au vendeur <strong>et</strong> à l'ach<strong>et</strong>eur.<br />

Du point de vue de l'ach<strong>et</strong>eur, la répartition idéale des valeurs attribuées aux biens<br />

devrait s'effectuer en m<strong>et</strong>tant la priorité dans l'ordre suivant :<br />

• L'inventaire,<br />

• les biens amortissables ayant un taux élevé de DPA,<br />

• les autres biens amortissables,<br />

• les biens en immobilisation admissibles,<br />

• les biens non amortissables,<br />

• effectuer le choix de l'article 22 pour les comptes clients.<br />

VENDRE LE FONDS DE COMMERCE (LES BIENS) OU LES ACTIONS<br />

En règle générale, lorsqu'une personne désire ach<strong>et</strong>er une entreprise, elle préfère<br />

acquérir les biens de l'entreprise plutôt que les actions, car :<br />

• les problèmes fiscaux de la société sont laissés au vendeur,<br />

• l'achalandage inclus dans le prix d'achat peut être amorti pour fins <strong>fiscale</strong>s,<br />

• l'ach<strong>et</strong>eur n'achète que les biens qu'il considère importants à l'exploitation,<br />

• la DPA est calculée sur le prix d'achat payé plutôt que sur la FNACC restante,<br />

• les d<strong>et</strong>tes cachées ou passifs éventuels sont évités,<br />

• la responsabilité des d<strong>et</strong>tes n'est valable que pour le passif mentionné au contrat,<br />

• il est plus facile de financer l'achat à même les actifs acquis car ils peuvent constituer<br />

une garantie pour un prêt. Les actifs ont généralement été réévalués.<br />

I1 existe toutefois des situations où l'ach<strong>et</strong>eur n'a pas le choix entre l'achat d'actions ou<br />

de biens. C'est le cas, par exemple, lorsqu'une société détient des permis (par exemple<br />

ceux <strong>du</strong> CRTC ou des quotas de pêche) non transférables nécessaires à l'exploitation de<br />

l'entreprise. Dans un pareil cas, seul l'achat des actions de la société doit être envisagé.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 297<br />

297


298<br />

Lorsqu'un choix est possible, étant donné les avantages que peut obtenir un ach<strong>et</strong>eur qui<br />

acquiert les biens plutôt que les actions, <strong>et</strong> les conséquences pour le vendeur, notamment<br />

l’impôt sur le revenu de la société <strong>et</strong> la liquidation de la société, ce dernier demandera<br />

habituellement un prix plus élevé pour la vente des biens que pour la vente des<br />

actions.<br />

Dans le but de choisir la situation la plus avantageuse pour un vendeur, divers éléments<br />

doivent être analysés. Par la suite, i1 faut comparer les deux situations, vente des actions<br />

<strong>et</strong> ventes des biens, pour tenter d'évaluer le rendement n<strong>et</strong> après impôt pour le vendeur.<br />

Cela constitue un travail très intéressant.<br />

Pour effectuer la comparaison entre l'achat de biens ou d'actions, on doit obtenir <strong>du</strong><br />

vendeur des renseignements sur les points suivants :<br />

• conciliation, pour les cinq dernières années, <strong>du</strong> revenu comptable <strong>et</strong> <strong>du</strong> revenu fiscal;<br />

• détermination <strong>du</strong> taux d'impôt effectif;<br />

• admissibilité de la société à la DPE;<br />

• détermination <strong>du</strong> solde <strong>du</strong> CDC;<br />

• détermination <strong>du</strong> solde <strong>du</strong> CRTG pour les SPCC;<br />

• détermination <strong>du</strong> solde <strong>du</strong> CRTR pour les sociétés qui ne sont pas des SPCC;<br />

• solde des crédits d'impôt inutilisés;<br />

• solde des pertes à reporter;<br />

• solde de la FNACC par catégorie, afin de déterminer la disponibilité de DPA;<br />

• existence d'une évaluation ou d'une déclaration de valeurs aux autorités <strong>fiscale</strong>s par un<br />

des actionnaires, par exemple lors d'un roulement en vertu des dispositions de l'article<br />

85;<br />

• solde de l'IMRTD;<br />

• position <strong>fiscale</strong> adoptée par la société pour les années non prescrites (dynamique ou<br />

prudente);<br />

• liste des actionnaires <strong>et</strong> de leur taux d'impôt marginal.<br />

298 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Si la société qui exploite l'entreprise est une SPCC <strong>et</strong> qu'il s'agit d'une vente<br />

d'actions, l'ach<strong>et</strong>eur doit tenir compte des faits suivants :<br />

• Son statut fiscal (privée ou publique) a une très grande importance car il peut modifier<br />

celui de la société acquise si l'ach<strong>et</strong>eur est une société.<br />

• Le montant de CV des actions acquises. Si le CV est inférieur au PBR des actions<br />

pour l'ach<strong>et</strong>eur, un rachat pourrait donner lieu à un dividende réputé qui ne serait<br />

compensé que partiellement par la perte en capital découlant <strong>du</strong> rachat.<br />

• Les pertes n<strong>et</strong>tes en capital <strong>et</strong> les pertes dé<strong>du</strong>ctibles au titre d'un placement<br />

d'entreprise ne sont plus disponibles, à la suite de l'acquisition <strong>du</strong> contrôle.<br />

• Les pertes autres qu'en capital <strong>et</strong> les pertes agricoles ne peuvent être reportées qu'à<br />

condition d'exploiter la même entreprise avec une expectative raisonnable de profit.<br />

• La société acquise peut devenir associée à d'autres <strong>du</strong> groupe de l'ach<strong>et</strong>eur, s'il y a<br />

lieu, <strong>et</strong> devra ainsi partager la DPE avec celles-ci.<br />

• Si l'ach<strong>et</strong>eur est un non-résident, la société acquise perdra son droit à la DPE <strong>et</strong><br />

l'IMRTD ne sera plus disponible après l'acquisition. En outre, le paiement d'un<br />

dividende sur le CDC deviendra assuj<strong>et</strong>ti à une r<strong>et</strong>enue d'impôt en vertu de la Partie<br />

XIII de la LIR.<br />

L'ach<strong>et</strong>eur doit donc tenir compte de ces changements possibles à la suite de l'acquisition<br />

<strong>et</strong>, dans certains cas, il préférera alors acquérir les biens.<br />

EXERCICE 6-1 : Comparaison entre vente d’actions <strong>et</strong> vente d’actifs.<br />

Calcul sommaire pour comparer vente d'actions ou vente d'actifs.<br />

Mlle Lise détient toutes les actions de Lison inc., lesquelles sont des actions admissibles<br />

d'une SEPE. L'exercice financier de Lison inc. se termine le 31 mars. Mlle Lise ne s'est<br />

jamais prévalue de la dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital <strong>et</strong> son compte de PNCP a un solde<br />

zéro. Le premier avril 20XX, Mlle Lise a reçu une offre d'achat de 1 000 000 $ pour ses<br />

actions dont le prix de base rajusté <strong>et</strong> le capital versé autant fiscal que légal sont de<br />

1 000$. L'ach<strong>et</strong>eur a également offert 1 160 000 $ pour l'actif n<strong>et</strong> de Lison inc.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 299<br />

299


300<br />

Il est prêt à payer un peu plus pour l'actif, car il sera alors en mesure de dé<strong>du</strong>ire un<br />

montant de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement supérieur. Pour l'actif, l'ach<strong>et</strong>eur offre de<br />

répartir le montant comme suit :<br />

• Pour l'inventaire qui a un coût indiqué (coût fiscal) de 310 000 $, il offre 300 000 $<br />

car il considère que certains des biens sont désu<strong>et</strong>s.<br />

• Pour le terrain il offre 210 000 $ alors que le coût indiqué est de 125 000 $.<br />

• Il offre 440 000 $ pour la bâtisse. Le coût en capital de c<strong>et</strong>te dernière est de<br />

310 000 $ <strong>et</strong> la FNACC de la catégorie est de 200 000$. C'est le seul bien de la<br />

catégorie.<br />

• Il évalue l'achalandage à 210 000 $ <strong>et</strong> exige que la société abandonne le nom «Lison»<br />

<strong>et</strong> le lui cède pour qu'il puisse l'utiliser.<br />

Une analyse des dossiers fiscaux de la société vous donne les renseignements suivants :<br />

• Un montant de 50 000 $ est accumulé dans le CDC de Lison inc.<br />

• le CRTG de Lison inc. est nul.<br />

• Aucun IMRTD n'est disponible.<br />

• Lison inc. n'a aucun revenu d'une entreprise exploitée activement (REEA) avant la<br />

vente.<br />

• Les taux d'impôt combinés fédéral <strong>et</strong> provincial pour l'année sont estimés comme<br />

suit :<br />

REEA admissible à la DPE 19%<br />

REEA non admissible à la DPE 28,4%<br />

Revenu de biens 46,6%<br />

Mlle Lise quant à elle a un taux d'imposition marginal :<br />

Dividende déterminé encaissé 31,9%<br />

Dividende ordinaire encaissé 36,4%<br />

Autres revenus imposables 48,2%<br />

ON DEMANDE :<br />

Mlle Lise vous demande de lui indiquer, calcul à l'appui, quelle proposition elle devrait<br />

accepter.<br />

300 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 2<br />

Calcul de l'impact de la vente des actions par Mlle Lise<br />

PD 1 000 000 $<br />

Moins : PBR - 1 000<br />

Gain en capital 999 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 499 500 $<br />

Moins : Dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital (½ x 750 000$) 375 000<br />

124 500 $<br />

Impôts estimés à 48,2% 60 034 $<br />

Encaissement n<strong>et</strong> pour Mlle Lise<br />

Argent reçu 1 000 000 $<br />

Moins : Impôts estimés 60 034<br />

Argent en main après impôts 939 966 $<br />

Calcul de l'impact de la vente des actifs par Lison inc.<br />

Inventaire : Prix de vente 300 000 $<br />

Moins : Coût indiqué 310 000<br />

Perte d'entreprise active 10 000 $<br />

Terrain : Pro<strong>du</strong>it de disposition 210 000 $<br />

Moins : PBR - 125 000<br />

Gain en capital 85 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 42 500 $<br />

Bâtisse : Pro<strong>du</strong>it de disposition 440 000 $<br />

Moins : Coût en capital - 310 000<br />

Gain en capital 130 000 $<br />

Gain en capital imposable (50 %) 65 000 $<br />

Coût en capital 310 000 $<br />

FNACC - 200 000<br />

Récupération de DPA (REEA) 110 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 301<br />

301


302<br />

Achalandage : Comme le MCIA à un solde de 0$, le montant à inclure<br />

au revenu d’entreprise est de 50% de la plus-value soit 105 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu imposable de la société<br />

REEA Perte sur inventaire - 10 000 $<br />

Récupération de DPA 110 000<br />

Vente d’immobilisation admissible 105 000 205 000 $<br />

GCI Terrain 42 500 $<br />

Bâtisse 65 000 107 500<br />

Revenu imposable total 312 500 $<br />

Impôt à payer au niveau de la société<br />

REEA : 205 000 $ x 19 % = 38 950 $<br />

Autres revenus :<br />

107 500 $ x 46,6 %= 50 095<br />

Impôts à payer 89 045 $<br />

Fraction remboursable de l'impôt de la Partie I<br />

Revenu de biens x 26 2/3 %<br />

107 500 $ x 26 2/3 % 28 667 $<br />

Compte de dividende en capital pour le choix de 83(2)<br />

Solde au début 50 000 $<br />

Plus: CDC sur terrain (85 000 $ - 42 500 $) 42 500<br />

CDC sur bâtisse (130 000 $ - 65 000 $) 65 000<br />

CDC sur achalandage 50% x 210 000$ 105 000<br />

Solde après la vente 262 500 $<br />

Pour comparer l'encaissement n<strong>et</strong> après impôt pour Mlle Lise, il faut effectuer le calcul<br />

comme si Lison inc. était liquidée en vertu <strong>du</strong> paragraphe 88(2), immédiatement après la<br />

vente de l'actif.<br />

302 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Argent disponible dans Lison inc.<br />

Argent encaissé par la vente des actifs 1 160 000 $<br />

Moins : impôts - 89 045<br />

1 070 955<br />

Plus : Remboursement au titre de dividendes 28 667<br />

1 099 622 $<br />

Moins : Remboursement de capital 1 000 $<br />

Moins : Dividende sur CDC 262 500 - 263 500<br />

Dividende de liquidation imposable 836 122 $<br />

Impôt pour Mlle Lise sur dividende de liquidation<br />

836 122 $ x 36,4 % = 304 348 $<br />

Encaissement n<strong>et</strong> pour Mlle Lise suite à la vente des actifs par la société<br />

Remboursement de capital 1 000 $<br />

Dividende sur CDC 262 500<br />

Dividende de liquidation 836 122 $<br />

Moins : Impôts 304 348 531 774<br />

Encaissements n<strong>et</strong>s 795 274 $<br />

La vente des actifs par la société est donc moins favorable pour Mlle Lise car ses<br />

encaissements n<strong>et</strong>s sont inférieurs de 144 692$. Si l'ach<strong>et</strong>eur ne veut pas offrir plus pour<br />

l'actif de Lison inc., il serait plus avantageux pour Mlle Lise, <strong>du</strong> point de vue fiscal, de<br />

vendre ses actions plutôt que de procéder à la vente de l'actif de Lison inc. De plus, si<br />

Mlle Lise vend les actifs de la société, elle devra encourir des coûts au niveau de la<br />

société pour la liquidation <strong>et</strong> la dissolution de la société.<br />

Bien qu’une analyse quantitative exige que l’on compare les encaissements n<strong>et</strong>s<br />

disponibles pour l’actionnaire dans le cas des deux scénarios (actions ou actifs), il faut<br />

garder à l’esprit que dans le scénario de la vente d’actifs, l’impôt à payer lors de la<br />

liquidation (304 348$) de la société peut être reporté au moment ou l’actionnaire aura<br />

besoin de liquidités.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 6 303<br />

303


304<br />

304 Suj<strong>et</strong> 6 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

LE GEL SUCCESSORAL<br />

SUJET 7<br />

7.1 Les bienfaits d’un gel successoral<br />

7.2 Les difficultés d’un gel successoral<br />

7.3 Les aspects techniques<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 305<br />

305


306<br />

OBJECTIF DU SUJET 7 :<br />

Nous savons, que la LIR prévoit une disposition présumée de tous les biens d'un<br />

contribuable au moment de son décès. C<strong>et</strong>te disposition de bien est réputée se faire à la<br />

juste valeur marchande pour tous les biens que le décédé possédait. Une exception<br />

notable à c<strong>et</strong>te règle existe; le roulement lors <strong>du</strong> transfert au conjoint ou à une fi<strong>du</strong>cie<br />

exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint.<br />

Un gel successoral constitue essentiellement la mise en place d’une structure qui aura<br />

pour eff<strong>et</strong> de ré<strong>du</strong>ire ou de m<strong>et</strong>tre un terme à la croissance de la valeur successorale future<br />

d’une personne.<br />

Pour les contribuables dont la valeur marchande des biens représente des sommes<br />

importantes dont découlera un gain en capital élevé au décès, il peut être intéressant<br />

d'envisager de leur vivant, le plafonnement de leur plus-value à un montant donné <strong>et</strong> de<br />

faire en sorte que l'accroissement, au-delà de ce plafond, bénéficie à une ou des personnes<br />

de son choix. Illustrons cela par un exemple simple.<br />

Supposons que monsieur Bonin a incorporé son entreprise en 1977 alors qu'il avait<br />

25 ans. À ce moment, il avait acquis les 100 actions ordinaires de la société pour un<br />

montant de 200 000 $. En 2011, monsieur Bonin est âgé de 58 ans <strong>et</strong> la société est<br />

évaluée à 2 000 000 $. Les experts-comptables sont d'avis que la juste valeur marchande<br />

de c<strong>et</strong>te société devrait être facilement à 3 000 000 $ dans 6 ans. Monsieur Bonin a deux<br />

enfants qui sont très impliqués dans la société <strong>et</strong> qui ont la formation adéquate pour<br />

prendre la relève. À ce jour, monsieur Bonin a utilisé 100 000 $ de son exonération pour<br />

gain en capital.<br />

306 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Éléments de réflexion :<br />

Supposons le décès de monsieur Bonin dans 6 ans, <strong>et</strong> négligeons le roulement au<br />

conjoint. Il y a donc disposition présumée des actions à la JVM de 3 000 000 $.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 3 000 000 $<br />

Moins : PBR 200 000<br />

Gain en capital 2 800 000<br />

Moins : Montant admissible à la dé<strong>du</strong>ction 650 000<br />

Gain en capital n<strong>et</strong> 2 150 000 $<br />

Gain en capital imposable (50%) 1 075 000 $<br />

Impôts sur le revenu, disons 50% 537 500 $<br />

Si monsieur Bonin avait fait un gel de sa valeur en 2010 alors que c<strong>et</strong>te dernière était de<br />

2 000 000 $, en appliquant les mêmes calculs, le gain en capital après dé<strong>du</strong>ction de la<br />

dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital serait de 1 150 000 $. Le gain en capital imposable serait<br />

de 575 000$ pour un impôt à payer de 287 500$, pour un report d'impôts de 250 000 $.<br />

Nous voyons par c<strong>et</strong> exemple qu'une <strong>planification</strong> peut perm<strong>et</strong>tre de ré<strong>du</strong>ire les impôts au<br />

décès. Bien enten<strong>du</strong>, il y a d'autres considérations qui entrent en ligne de compte lorsque<br />

l'on envisage un gel successoral. Nous reparlerons de ces considérations tout au long <strong>du</strong><br />

présent texte.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 307<br />

307


308<br />

7.1 Les bienfaits d’un gel successoral<br />

La technique <strong>du</strong> gel successoral comporte plusieurs bienfaits que l’on peut regrouper de<br />

la manière suivante :<br />

• L’opération initiale s’effectue sans impact fiscal (Le roulement);<br />

• L’accès à l’actionnariat <strong>et</strong> à la plus-value future s’effectuent à des valeurs minimes<br />

pour les nouveaux actionnaires (Le financement);<br />

• L’opération peut perm<strong>et</strong>tre un important report d’impôt au moment <strong>du</strong> décès (Le<br />

report d’impôt);<br />

• Le gel perm<strong>et</strong> dans certaines situations de ré<strong>du</strong>ire le fardeau fiscal global familial<br />

à l’égard de la détention d’actions dans la société (L’économie d’impôt).<br />

Examinons chacune de ces affirmations.<br />

LE ROULEMENT<br />

Bien sûr pour que l’opération de gel soit à la hauteur de ses prétentions quant à sa<br />

capacité de perm<strong>et</strong>tre un report d’impôts au décès il est fondamental de pouvoir effectuer<br />

la transaction initiale de gel sur la base d’un roulement fiscal.<br />

C<strong>et</strong> objectif est facilement atteint lorsque l’auteur <strong>du</strong> gel transfert ses actions ordinaires<br />

participantes en actions privilégiées non participantes <strong>et</strong> qu’il utilise les nombreuses<br />

dispositions de roulement qui lui sont disponibles. À c<strong>et</strong> égard, l’auteur <strong>du</strong> gel peut<br />

utiliser les dispositions prévues aux articles 51, 85 ou 86 (vu au suj<strong>et</strong> 4).<br />

308 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


C<strong>et</strong>te disposition d’actions doit s’effectuer sur une base de roulement si on veut éviter un<br />

gain en capital de 850 000 $ pour Monsieur X.<br />

Monsieur X<br />

950 000 $ JVM 950 000 $ JVM<br />

100 000 $ PBR 100 « P » 100 « A » 100 000 $ PBR<br />

10 000 $ CV 10 000 $ CV<br />

OPCO<br />

JVM 950 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 309<br />

309


310<br />

LE FINANCEMENT<br />

Une des caractéristiques fondamentales <strong>du</strong> gel successoral est de perm<strong>et</strong>tre aux nouveaux<br />

actionnaires d’accéder à l’actionnariat de la société sans avoir à débourser de grandes<br />

sommes monétaires. Ce résultat est obtenu suite à l’opération de gel puisque la pleine<br />

valeur de la société se r<strong>et</strong>rouve consignée sur les actions privilégiés non participantes<br />

nouvellement émises. C’est donc dire qu’après c<strong>et</strong>te transaction initiale la valeur des<br />

actions ordinaires participantes n’ont plus de valeur (le rési<strong>du</strong> de la valeur de la société<br />

étant nul 1 ).<br />

C<strong>et</strong>te importante opération perm<strong>et</strong> donc à la société d’ém<strong>et</strong>tre des nouvelles actions<br />

ordinaires participantes pour un très p<strong>et</strong>it montant à payer par les nouveaux actionnaires.<br />

De c<strong>et</strong>te façon, la question <strong>du</strong> financement externe pour les nouveaux actionnaires est<br />

inexistante 2 .<br />

Les nouveaux actionnaires investissent 100 $ pour 100 nouvelles actions ordinaires.<br />

Monsieur X<br />

950 000 $ JVM 950 000 $ JVM<br />

100 000 $ PBR 100 « P » 100 « A » 100 000 $ PBR<br />

10 000 $ CV 10 000 $ CV<br />

Enfant 1<br />

100 « A »<br />

100 $<br />

Enfant 2<br />

100 « A »<br />

100 $<br />

OPCO<br />

JVM 950 000 $<br />

1 Actions privilégiés = jvm de la société<br />

Actions ordinaires = jvm de la société – actions privilégiés<br />

2 Les financiers prétendront avec raison que le coût <strong>du</strong> financement est assumé par les nouveaux<br />

actionnaires, à même la société via les dividendes qui seront versés sur les actions privilégiés.<br />

310 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LE REPORT D’IMPÔT<br />

La pierre angulaire <strong>du</strong> gel successoral se situe dans le report d’impôt qu’il offre à l’auteur<br />

de c<strong>et</strong>te transaction. Jusqu’à maintenant les deux premiers attributs que nous avons<br />

examinés (roulement <strong>et</strong> financement) se rattachent à la portion « gel » de l’expression<br />

gel successoral. Le gel peut alors perm<strong>et</strong>tre l’intro<strong>du</strong>ction d’employés clés comme<br />

nouveaux actionnaires sans pour autant avoir comme objectif ultime le report d’impôt<br />

pour l’auteur <strong>du</strong> gel. La portion « successoral » de l’expression gel successoral fait<br />

référence quant à elle au report d’impôt que la <strong>planification</strong> occasionne au moment <strong>du</strong><br />

décès de l’auteur <strong>du</strong> gel.<br />

À la page suivante nous allons illustrer le report d’impôt qui est obtenu suite au gel<br />

successoral.<br />

À titre de questionnement qui vise à établir votre niveau de compréhension <strong>du</strong><br />

concept de report d’impôt associé au gel successoral vous devez être capable<br />

d’argumenter à l’égard des mises en situation suivantes :<br />

• Dans le cas ou par malchance les bénéficiaires <strong>du</strong> gel (les nouveaux<br />

actionnaires ordinaires) décédaient prématurément avant l’auteur <strong>du</strong> gel, la<br />

stratégie donnera le résultat contraire à celui qui était anticipé. Plutôt que<br />

de reporter l’impôt on le devancera.<br />

• La <strong>planification</strong> d’un gel successoral à quelques mois d’un décès (par<br />

exemple dans le cas où l’auteur serait atteint d’une maladie incurable) ne<br />

perm<strong>et</strong>trait pas de reporter l’impôt <strong>et</strong> serait inutile.<br />

• Dans le cas où la société perdrait de la valeur suite au gel l’eff<strong>et</strong> sur le<br />

report d’impôt serait nul. C’est-à-dire qu’il n’y aurait aucune différence<br />

sur l’impôt à payer au décès <strong>et</strong> ce, qu’il y ait eu gel ou pas.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 311<br />

311


312<br />

Aujourd’hui Dans 5 ans Dans 15 ans<br />

JVM<br />

2 M<br />

Scénario sans gel - Valeur des actions ordinaires 3 de la société détenues par Monsieur<br />

X<br />

Aujourd’hui Dans 5 ans Dans 15 ans (décès)<br />

JVM<br />

2 M<br />

JVM<br />

5 M<br />

JVM<br />

5 M<br />

Impôt au décès de M.X = environ 2,9 M (12 M * 24 %)<br />

Scénario avec gel<br />

Valeur des actions privilégiées de la société détenues par Monsieur X<br />

Aujourd’hui Dans 5 ans Dans 15 ans (décès)<br />

JVM<br />

2 M<br />

Valeur des actions ordinaires de la société détenues par les enfants de Monsieur X<br />

Aujourd’hui Dans 5 ans Dans 15 ans<br />

JVM<br />

0 M<br />

JVM<br />

2 M<br />

JVM<br />

3 M<br />

3 Présumons pour les fins de l’exemple que le coût fiscal des actions est nul.<br />

JVM<br />

12 M<br />

JVM<br />

12 M<br />

JVM<br />

2 M<br />

JVM<br />

10 M<br />

Impôt au décès de M.X = environ 480 000 $ (2M * 24 %)<br />

312 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin<br />

Le report<br />

d’impôt<br />

au décès<br />

est de :<br />

2 420 000


L’ÉCONOMIE D’IMPÔT<br />

Une des vertus moins connues <strong>et</strong> véhiculées par le gel successoral est sa capacité à<br />

ré<strong>du</strong>ire l’impôt global imputable familialement. Essentiellement, la politique <strong>fiscale</strong> au<br />

Canada s’articule autour de l’indivi<strong>du</strong> à titre de contribuable fiscal (contrairement aux<br />

États-Unis qui privilégie l’approche <strong>du</strong> contribuable-couple ou la France qui opte pour<br />

l’approche contribuable-famille). C<strong>et</strong> état de fait, combiné à la progressivité des taux, fait<br />

en sorte que le fractionnement de revenus au sein d’une même famille peut apporter<br />

globalement des économies d’impôts importantes. Bien sûr, dans ce contexte, il faut<br />

toujours porter attention aux différentes règles d’attribution que le législateur a ajoutées à<br />

son arsenal anti-évitement.<br />

À titre d’économie d’impôt, nous aimerions intro<strong>du</strong>ire celle qui peut découler de la<br />

multiplication de l’exonération pour gain en capital suite à un ou des gels successoraux.<br />

Le principe initial est assez simple, à savoir que l’exonération de 750 000 $ n’est pas<br />

rattachée à un couple, à une famille ou même à une seule société mais bien à un indivi<strong>du</strong>.<br />

C’est donc dire qu’une famille de 3 enfants a potentiellement à sa disponibilité cinq fois<br />

l’exonération de 750 000 $ 4 pour une même société. Bien sûr pour arriver à ce résultat il<br />

faut que les cinq membres de la famille possèdent des AAPE de la société ayant des<br />

valeurs respectives totalisant au moins 750 000 $.<br />

Illustrons par une mise en situation la multiplication de l’exonération par la mise en<br />

place de gels successoraux <strong>et</strong> dégels. Nous partons de la prémisse que le seul but ici est<br />

de multiplier l’exonération pour gain en capital.<br />

• Madame est la seule actionnaire de la société Gelco inc.<br />

• Madame a déjà cristallisé ses actions « A »<br />

• C<strong>et</strong>te société a présentement une JVM de 2 M<br />

• Madame est mariée <strong>et</strong> a 3 enfants âgés de 3, 5, 8 ans<br />

• Madame compte vendre sa société dans 10 ans<br />

• La JVM de la société dans 10 ans devrait être d’environ 8 M<br />

4 L’économie d’impôt reliée à la prise de (5) exonérations est de 900 000 $ (5 * 180 000 $)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 313<br />

313


314<br />

La situation de départ<br />

Madame X<br />

2 M $ JVM<br />

100 « A » 850 000 $ PBR<br />

100 000 $ CV<br />

GELCO inc.<br />

JVM 2 M $<br />

Le gel successoral en faveur des 3 enfants <strong>et</strong> <strong>du</strong> conjoint<br />

Madame X<br />

2 M $ JVM 2 M $ JVM<br />

850 000 $ PBR 100 « P » 100 « A » 850 000 $ PBR<br />

100 000 $ CV 100 000 $ CV<br />

Enfant 1 1 « D 5 »<br />

100 $ Monsieur X<br />

100 « A 6 » 100 « A »<br />

100 7 $<br />

Enfant 2<br />

100 « A »<br />

100 $<br />

100 $<br />

Enfant 3<br />

GELCO inc.<br />

100 « A »<br />

100 $<br />

JVM 2 M $<br />

5 Il est essentiel à la transaction que Madame garde le contrôle de sa société. Elle souscrit donc à des<br />

actions super votantes comportant 100 000 votes pour un montant de 100 $.<br />

6 Toutes les actions ordinaires « A » doivent comporter une mécanique de « dégel ». C'est-à-dire que ces<br />

actions sont convertibles en actions privilégiés « P » au gré de la société.<br />

7 Puisque les enfants sont mineurs il est important de souscrire aux actions « A » en investissant 100 $ à<br />

même leur prestation <strong>fiscale</strong> pour enfant ou PUGE. Ceci afin d’éviter les règles d’attribution. Pour éviter<br />

l’application de la « Kiddie tax » il ne faut pas verser de dividendes sur les actions « A ».<br />

314 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Le gel 8 <strong>et</strong> la cristallisation des actions « A » au moment où la société atteint la<br />

JVM de 5 M 9 $<br />

Madame X<br />

2 M $ JVM<br />

850 000 $ PBR 100 « P » 100 « A »<br />

100 000 $ CV 100 $<br />

Enfant 1 1 « D »<br />

750 000 $ JVM 100 $ Monsieur X<br />

100 « P » 750 000 $ PBR 750 000 $ JVM<br />

100 $ CV 100 « P » 750 000 $ PBR<br />

100 $ CV<br />

Enfant 2<br />

100 « P »<br />

750 000 $ JVM<br />

750 000 $ PBR<br />

GELCO inc.<br />

Enfant 3<br />

100 $ CV<br />

750 000 $ JVM<br />

JVM 5 M $<br />

100 « P » 750 000 $ PBR<br />

100 $ CV<br />

8 Nous effectuons le gel des actions « A » en faveur de Madame X (ce qui amène un dégel pour celle-ci)<br />

puisque le but de la transaction est seulement de multiplier l’exonération <strong>et</strong> non de reporter l’impôt comme<br />

dans un gel successoral classique.<br />

9 Pour maximiser la prise d’exonération par les autres membres de la famille il faut attendre que leurs<br />

actions « A » aient atteint la JVM de 750 000 $ ce qui veut dire que la société doit avoir une valeur de 5M<br />

$<br />

(2 000 000 + 750 000 + 750 000 + 750 000 + 750 000).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 315<br />

315


316<br />

Au moment de la vente de la société 10 ans plus tard<br />

Madame X<br />

2 M $ JVM 3 M $ JVM<br />

850 000 $ PBR 100 « P » 100 « A » 100 $ PBR<br />

100 000 $ CV 100 $ CV<br />

Enfant 1 1 « D 10 »<br />

750 000 $ JVM 100 $ Monsieur X<br />

100 « P » 750 000 $ PBR 750 000 $ JVM<br />

100 $ CV 100 « P » 750 000 $ PBR<br />

100 $ CV<br />

Enfant 2<br />

100 « P »<br />

Enfant 3<br />

750 000 $ JVM<br />

750 000 $ PBR<br />

100 $ CV<br />

750 000 $ JVM<br />

GELCO inc.<br />

JVM 8 M $<br />

Quel aurait été<br />

l’impôt sans<br />

aucune<br />

<strong>planification</strong>?<br />

100 « P » 750 000 $ PBR<br />

100 $ CV<br />

Impact fiscal suite à la disposition de toutes les actions en faveur d’un acquéreur<br />

externe<br />

Madame<br />

X<br />

Monsieur X Enfant 1 Enfant 2 Enfant 3<br />

PD 5 M $ 750 000 $ 750 000 $ 750 000 $ 750 000 $<br />

PBR 850 100 750 000 750 000 750 000 750 000<br />

GK 4 149 900 NIL NIL NIL NIL<br />

IMPÔT(24 %) 996 000 $ NIL NIL NIL NIL<br />

10 Les actions « D » seront rach<strong>et</strong>ées avant la vente de la société pour 100 $.<br />

316 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


7.2 Les difficultés d’un gel successoral<br />

Bien que la mise en place d’une <strong>planification</strong> visant à effectuer un gel successoral exige<br />

la maîtrise technique d’un bon nombre de règles <strong>fiscale</strong>s, les véritables difficultés<br />

associées au processus sont plutôt de natures décisionnelles.<br />

L’actionnaire d’une société qui se voit expliquer la nature <strong>du</strong> gel successoral n’aura pas<br />

pour préoccupation l’aspect technique de la transaction. Il lui sera probablement bien égal<br />

de savoir si le fiscaliste contemple l’utilisation des articles 51, 85 ou 86 pour arriver à ses<br />

fins. Les véritables interrogations <strong>du</strong> contribuable s’articuleront autour des éléments<br />

décisionnels suivants :<br />

Dois-je garder le<br />

contrôle de ma société<br />

malgré le gel ?<br />

En faveur de qui<br />

(quels enfants) <strong>et</strong><br />

selon quelle<br />

proportion dois-je<br />

faire mon gel<br />

successoral ?<br />

Est-ce que la valeur<br />

actuelle de la société<br />

<strong>et</strong> par le fait même la<br />

valeur de mes actions<br />

de gel est suffisante<br />

compte tenu de mes<br />

besoins financiers<br />

actuels <strong>et</strong> futurs?<br />

Est-ce que je suis trop<br />

jeune pour effectuer le<br />

gel de la valeur de mes<br />

actions <strong>et</strong> ainsi de me<br />

priver de toute plusvalue<br />

future à l’égard<br />

de ma société ?<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 317<br />

317


318<br />

7.3 Les aspects techniques<br />

Le gel successoral est donc une technique de <strong>planification</strong> qui perm<strong>et</strong> à un particulier de<br />

convertir ses biens susceptibles d'augmenter en valeur en biens dont la valeur demeurera<br />

fixe, dans le but de minimiser ses impôts au décès. Ainsi, un particulier propriétaire des<br />

actions d'une société rentable pourrait vendre ses actions à ses enfants en contrepartie d'un<br />

bill<strong>et</strong>.<br />

Le bill<strong>et</strong> n'augmentera pas en valeur <strong>et</strong> ne créera pas d'impôts supplémentaires au décès.<br />

Nous savons qu'au décès un contribuable est réputé disposer de tous ses biens à la juste<br />

valeur marchande. Il faut, bien enten<strong>du</strong>, tenir compte des roulements possibles lors de<br />

transfert au conjoint ou à une fi<strong>du</strong>cie exclusive au conjoint. Le gel en faveur <strong>du</strong> conjoint<br />

n'est généralement pas utile puisqu'au décès, il n'y a aucun impôt à payer sur les biens<br />

légués au conjoint.<br />

Le gel est donc souvent utilisé pour le transfert d'entreprise familiale ou autres placements<br />

aux autres membres de la famille dans le but de ré<strong>du</strong>ire les impôts au décès, mais aussi<br />

pour perm<strong>et</strong>tre le fractionnement de revenu.<br />

Il existe plusieurs méthodes pour procéder au gel <strong>du</strong> patrimoine d'un particulier en faveur<br />

d'une ou plusieurs personnes <strong>et</strong>, selon la méthode choisie, le contribuable peut<br />

conserver en totalité ou en partie la gestion des biens visés. Il peut aussi se départir<br />

complètement <strong>du</strong> contrôle de la société.<br />

Les méthodes les plus utilisées sont les suivantes :<br />

• vente directe;<br />

• utilisation d'une société de gestion;<br />

• remaniement <strong>du</strong> capital d'une société opérante ou de gestion;<br />

• utilisation d’une fi<strong>du</strong>cie <strong>du</strong> vivant (nous reparlerons de c<strong>et</strong>te méthode à la fin <strong>du</strong><br />

suj<strong>et</strong>);<br />

• roulement de biens agricoles aux enfants.<br />

318 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


VENTE DIRECTE<br />

C'est la méthode la plus simple. Elle perm<strong>et</strong> de vendre, en tout ou en partie, le<br />

patrimoine d'un particulier aux bénéficiaires qu'il choisit. Il se départit ainsi de biens<br />

susceptibles d'augmenter en valeur contre des biens dont la valeur demeurera fixe. Étant<br />

donné la dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital, c<strong>et</strong>te méthode était très attrayante, surtout pour<br />

ceux dont le patrimoine est peu élevé. L'inconvénient principal demeure toutefois la<br />

perte de contrôle par le vendeur sur le bien ven<strong>du</strong>, ce qui n'est pas toujours la solution<br />

idéale. Un autre inconvénient possible : le problème pour les ach<strong>et</strong>eurs éventuels<br />

d'amasser les fonds disponibles pour procéder à l'achat.<br />

Le particulier qui opte pour une vente directe peut choisir une contrepartie qui lui<br />

convient ou qui est en fonction de la situation financière de l'ach<strong>et</strong>eur, qui est<br />

généralement un de ses enfants. Ce peut être, par exemple :<br />

• de l'argent comptant,<br />

• un bill<strong>et</strong> à demande ou à terme avec intérêt,<br />

• un solde de prix de vente,<br />

• aucune contrepartie (don) ou une contrepartie inférieure à la JVM.<br />

Le vendeur devra toutefois tenir compte des incidences <strong>fiscale</strong>s de la transaction, selon la<br />

contrepartie choisie, car l'article 69 ou les règles d'attribution pourraient s'appliquer,<br />

de même que certaines autres dispositions de la LIR.<br />

EXEMPLE :<br />

Monsieur Latraverse songe à prendre sa r<strong>et</strong>raite c<strong>et</strong>te année. Il est le seul actionnaire de<br />

Bateau ltée, une SEPE dont les actions sont des actions admissibles de p<strong>et</strong>ite entreprise.<br />

Les actions détenues par monsieur Latraverse ont une JVM de 300 000 $ <strong>et</strong> un PBR de<br />

1 000 $. L'établissement de la juste valeur marchande a été confié à une firme d'expertscomptables<br />

reconnue. Monsieur Latraverse n'a jamais bénéficié de la dé<strong>du</strong>ction pour gain<br />

en capital. Ses deux enfants sont majeurs <strong>et</strong> sont intéressés à acquérir les actions de<br />

Bateau ltée. Par contre, ils n'ont aucune ressource financière pour procéder à l'acquisition<br />

des actions de Bateau ltée.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 319<br />

319


320<br />

Monsieur Latraverse a un patrimoine suffisant pour lui perm<strong>et</strong>tre de bien vivre à sa<br />

r<strong>et</strong>raite. Il souhaite donc donner immédiatement ses actions de Bateau ltée en parts égales<br />

à ses deux enfants plutôt que d'attendre que les actions augmentent encore en valeur. De<br />

c<strong>et</strong>te façon, l'augmentation de valeur future s'accumulera alors au bénéfice de ses enfants.<br />

CONSÉQUENCES FISCALES<br />

Pour Monsieur Latraverse :<br />

PD réputé selon l'article 69 300 000 $<br />

Moins : PBR 1 000<br />

Gain en capital 299 000 $<br />

Gain en capital imposable (50%) 149 500 $<br />

DGC - 149 500<br />

Revenu 0 $<br />

Pour chacun des enfants :<br />

Coût des actions selon l'article 69<br />

(300 000$ x 50%) 150 000 $<br />

La technique de la vente directe peut être appropriée lorsque le<br />

gain déclenché par c<strong>et</strong>te transaction est annulée complètement par<br />

l’usage de la DGC (comme c’est le cas ici). Du même coup, c<strong>et</strong>te<br />

technique devient contre nature lorsqu’elle déclenche<br />

immédiatement de l’impôt puisque que l’esprit <strong>du</strong> gel successoral<br />

s’articule autour <strong>du</strong> REPORT d’impôt.<br />

320 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


UTILISATION D’UNE SOCIÉTÉ DE GESTION « GEL CLASSIQUE »<br />

Illustration<br />

Avant<br />

Père<br />

Ordinaires<br />

Opco inc.<br />

Après<br />

Père<br />

Privilégiées<br />

Enfant Enfant<br />

Votantes<br />

Non participantes<br />

Ordinaires<br />

Gesco inc.<br />

Opco inc.<br />

Ordinaires<br />

Le gel par le biais d'une société de gestion (Gesco inc.) s'effectue généralement comme<br />

suit :<br />

(i) Les bénéficiaires (les enfants) souscrivent à des actions ordinaires de la société de<br />

gestion (Gesco inc.). Ils participent ainsi à l'augmentation future de la valeur de la société<br />

de gestion (Gesco inc.). Dans le but d'éviter des problèmes éventuels d'évaluation de<br />

ces actions face au fisc, il est recommandé que les bénéficiaires (les enfants)<br />

souscrivent aux actions ordinaires de Gesco inc. avant le transfert des actions de<br />

Opco inc. par l'auteur <strong>du</strong> gel, afin d'éviter que l’ARC ne conteste la JVM des<br />

actions ordinaires lors de leur émission.<br />

(ii) Le particulier (le père), auteur <strong>du</strong> gel, transfère à la société (Gesco inc.) les biens qui<br />

sont susceptibles de prendre de la valeur, soit les actions ordinaires de Opco inc. qu'il<br />

détient. En se prévalant des dispositions prévues au paragraphe 85(1), cela lui perm<strong>et</strong> un<br />

transfert sans incidence <strong>fiscale</strong> immédiate. En contrepartie, il reçoit des actions<br />

privilégiées ayant une valeur fixe (il est fondamental que ces actions soient non<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 321<br />

321


322<br />

participantes afin que leur valeur n’augmente pas de le temps) <strong>et</strong>, dans certains cas, il<br />

peut aussi recevoir un bill<strong>et</strong>.<br />

Les techniques de transfert selon l'article 85 ont été étudiées au suj<strong>et</strong> 2. Les actions<br />

privilégiées reçues en contrepartie comportent habituellement les caractéristiques<br />

suivantes :<br />

• Le droit de vote, dans une proportion suffisante pour conserver le contrôle de la<br />

société de gestion. Dans la plupart des cas, l'auteur <strong>du</strong> gel est d'accord pour geler la<br />

valeur de son patrimoine, mais ne désire pas nécessairement perdre le contrôle de ses<br />

biens;<br />

• lorsque les actions privilégiées sont non votantes ou lorsqu'elles n'assurent pas le<br />

contrôle de la société de gestion, l'auteur <strong>du</strong> transfert peut acquérir des actions dites<br />

«de contrôle» tel qu'étudié au suj<strong>et</strong> 14 à l’item 14.1;<br />

• le droit de recevoir des dividendes fixes <strong>et</strong> non cumulatifs, d'un taux raisonnable;<br />

• le droit de rachat, au gré <strong>du</strong> détenteur, à la valeur pour laquelle elles ont été émises,<br />

c'est-à-dire la JVM <strong>du</strong> bien transféré à la date donnée.<br />

À la suite <strong>du</strong> gel <strong>du</strong> patrimoine <strong>du</strong> particulier, la plus-value future des biens transférés<br />

s'accumulera sur les actions ordinaires détenues par les bénéficiaires (les enfants). Au<br />

décès <strong>du</strong> particulier, c<strong>et</strong>te plus-value accumulée subséquente au gel ne sera pas imposée,<br />

puisque les actions participantes auront été détenues par les enfants <strong>et</strong> non pas léguées par<br />

le défunt.<br />

EXEMPLE : Gel classique.<br />

Monsieur Jean, qui est veuf, a acquis après 1971, la totalité des actions ordinaires d'une<br />

SEPE au coût de 100 000 $, ce qui correspond au capital versé des actions de la société<br />

opérante. À ce jour, la JVM des actions est de 1 500 000 $. Le père n'a jamais utilisé la<br />

dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital <strong>et</strong> son compte de PNCP est à zéro. Il désire profiter au<br />

maximum de tous les allégements fiscaux possibles. Il a un enfant <strong>et</strong> souhaite geler sa<br />

valeur marchande à sa valeur présente, dans le but de minimiser les impôts lors de son<br />

décès.<br />

322 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Planification :<br />

L'enfant incorpore une société à charte québécoise, Gesco inc., <strong>et</strong> acquiert 10 actions<br />

ordinaires. Monsieur Jean transfère, en vertu de 85(1), ses actions de la société opérante<br />

avec les modalités suivantes :<br />

Contrepartie totale de 1 500 000 $, comprenant 1 500 actions privilégiées de Gesco inc.<br />

Les actions ont un capital versé de 100 000 $ <strong>et</strong> sont rach<strong>et</strong>ables au gré <strong>du</strong> détenteur ou de<br />

la société au prix de 1 000 $ chacune. Les actions sont votantes <strong>et</strong> non participantes.<br />

Lors <strong>du</strong> roulement, le montant convenu est établi à 850 000 $ dans le but de réaliser un<br />

gain de capital de 750 000 $ qui sera exempté par la dé<strong>du</strong>ction pour gains en capital sur<br />

les actions de SEPE.<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> gel classique<br />

Le roulement n'entraînera pas de conséquences <strong>fiscale</strong>s défavorables suite à l'application<br />

des dispositions de 84.1 (dividende réputé) parce que le total de l'augmentation <strong>du</strong> capital<br />

versé des actions de Gesco inc. plus la contrepartie autre que des actions n'est pas<br />

supérieur au plus élevé <strong>du</strong> capital versé ou <strong>du</strong> PBR des actions de la société opérante qui<br />

ont été transférées. (Voir suj<strong>et</strong> 3)<br />

Disposition des actions par le père :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition (somme convenue) 850 000 $<br />

Moins : PBR 100 000<br />

Gain en capital 750 000<br />

Moins : Dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital 750 000<br />

Montant taxable 0 $<br />

PBR des actions privilégiées de Gesco inc. <strong>du</strong> père :<br />

Le PBR est égal au montant convenu dans ce cas 850 000 $<br />

Capital versé des actions privilégiées de Gesco inc. <strong>du</strong> père 100 000 $<br />

Valeur de rachat des actions privilégiées de Gesco inc. <strong>du</strong> père 1 500 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 323<br />

323


324<br />

DISCUSSION ET RÉFLEXION SUR CE CAS<br />

• Il y a eu gel de la valeur <strong>du</strong> père. Ces actions valent 1 500 000 $ <strong>et</strong> elles<br />

n'augmenteront plus de valeur.<br />

• Advenant un décès dans quelques années, le gain en capital sur ses actions<br />

privilégiées sera de 650 000 $ au lieu de 1 400 000 $, si la transaction n'avait pas été<br />

effectuée.<br />

Ici, il est très important de comprendre que c<strong>et</strong>te ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> gain en<br />

capital de 750 000 $ (1 400 000 – 650 000) n’est pas relié au gel tel<br />

quel. C’est plutôt l’eff<strong>et</strong> de l’opération de la cristallisation (en<br />

choisissant une somme convenue de 850 000 par l’entremise de<br />

l’article 85) qui amène c<strong>et</strong>te ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> gain. Bien que le gel <strong>et</strong> la<br />

cristallisation soient deux concepts forts différents il arrive que les<br />

deux opérations soient effectuées simultanément comme c’est le cas<br />

dans l’exemple précédent.<br />

• Monsieur Jean n'a touché aucune somme d'argent de c<strong>et</strong>te transaction. Si ce dernier a<br />

besoin d'argent, il doit procéder au rachat des actions privilégiées qu'il détient.<br />

• En cas de rachat total, il y aura un dividende réputé égal à 1 400 000 $. 1 500 000 $<br />

moins le capital versé de 100 000 $, <strong>et</strong> la transaction se soldera aussi par une perte en<br />

capital de 750 000 $ sur la disposition des actions. Nous aurions le calcul suivant :<br />

Rachat 1 500 000 $<br />

Moins : CV 100 000<br />

Dividende réputé 1 400 000 $<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 1 500 000 $<br />

Moins : dividende réputé 1 400 000<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 100 000 $<br />

Moins : PBR 850 000<br />

Perte en capital 750 000 $<br />

324 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 7-1 : Gel classique<br />

Monsieur A songe à prendre sa r<strong>et</strong>raite c<strong>et</strong>te année. Il est le seul actionnaire de A ltée,<br />

une SEPE dont les actions sont des actions admissibles de p<strong>et</strong>ite entreprise. Les actions<br />

détenues par Monsieur A ont une JVM de 1 500 000 $ <strong>et</strong> un coût d’origine de 400 000 $.<br />

L'établissement de la juste valeur marchande a été confié à une firme d'expertscomptables<br />

reconnue. Monsieur A n'a jamais bénéficié de la dé<strong>du</strong>ction pour gain en<br />

capital. Ses deux enfants sont majeurs <strong>et</strong> sont intéressés à acquérir les actions de A ltée.<br />

Par contre, ils n'ont aucune ressource financière pour procéder à l'acquisition des actions<br />

de A ltée.<br />

Bien que Monsieur A ne possède pas un patrimoine suffisant pour lui perm<strong>et</strong>tre de bien<br />

vivre sa r<strong>et</strong>raite sans toucher au moins une partie de la valeur marchande de la société A<br />

ltée. Il souhaite transférer la plus-value future de ses actions de A ltée en parts égales à<br />

ses deux enfants plutôt que d'attendre que les actions augmentent encore en valeur. Mais<br />

il ne souhaite pas non plus placer ses enfants dans une situation financière difficile.<br />

Monsieur A, se disant un «expert» en fiscalité <strong>et</strong>, voyant là une occasion en «or» de<br />

bénéficier de l’exonération pour gain en capital de 750 000 $, opte pour un montant de<br />

1 150 000 $ à titre de somme convenue lors <strong>du</strong> roulement.<br />

Plan proj<strong>et</strong>é :<br />

Les enfants vont former une nouvelle société, Gesco inc., en investissant chacun 1 000 $<br />

pour acquérir chacun 500 actions ordinaires. En se prévalant <strong>du</strong> roulement de 85(1),<br />

Monsieur A va transférer les actions qu'il détient de A ltée à Gesco inc. <strong>et</strong> va recevoir en<br />

contrepartie un bill<strong>et</strong> à demande de 1 150 000 $ <strong>et</strong> des actions privilégiées ayant un<br />

capital versé légal de 350 000 $. Pour conserver le contrôle de la société Gesco inc., il va<br />

souscrire un nombre suffisant d'actions de contrôle de Gesco inc, société qui sera<br />

maintenant propriétaire des actions de A ltée. La somme convenue lors <strong>du</strong> roulement sera<br />

de 1 150 000 $.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 325<br />

325


326<br />

Avant<br />

Père<br />

Ordinaires<br />

Après<br />

Bill<strong>et</strong> Père Enfant Enfant<br />

Privilégiées Ordinaires<br />

Non participantes<br />

Actions contrôle<br />

Ordinaires<br />

Gesco inc.<br />

A ltée A ltée<br />

CV 400 000$<br />

COUT 400 000$<br />

JVM 1 500 000$<br />

Ordinaires<br />

Situation après le gel, selon les prétentions <strong>du</strong> père «expert» :<br />

Pour le père :<br />

• Le transfert de ses actions de A ltée s'est effectué sans impact fiscal dû à la dé<strong>du</strong>ction<br />

pour gain en capital.<br />

• Monsieur A pourra r<strong>et</strong>irer 1 150 000 $ de Gesco inc. lorsque les liquidités le<br />

perm<strong>et</strong>tront <strong>et</strong> ce, sans impact fiscal.<br />

• Selon les besoins financiers de Monsieur A <strong>et</strong> selon la capacité de payer de la société<br />

Gesco inc., il pourrait y avoir rachat des actions privilégiées détenues par monsieur A.<br />

ON DEMANDE :<br />

Vous êtes fiscaliste <strong>et</strong> on vous demande d'analyser le plan <strong>et</strong> les prétentions <strong>du</strong> père.<br />

326 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 7-1<br />

Analyse <strong>du</strong> plan proj<strong>et</strong>é par le père par un «vrai» fiscaliste :<br />

Nous sommes en présence d'une transaction avec lien de dépendance. Les actions<br />

détenues par un particulier sont ven<strong>du</strong>es à une société. Le vendeur <strong>et</strong> l'ach<strong>et</strong>eur ont<br />

un lien de dépendance. APPLICATION CLASSIQUE DE L'ARTICLE 84.1 (suj<strong>et</strong><br />

3).<br />

Eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> plan proj<strong>et</strong>é :<br />

Comment se calcule la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé fiscal des actions reçues par le<br />

vendeur lorsque 84.1 s'applique?<br />

On applique c<strong>et</strong>te formule technique :<br />

(A-B) x C/A<br />

où : A = augmentation <strong>du</strong> CV (350 000 $)<br />

B = le plus élevé des montants suivants :<br />

i) Capital versé des actions ven<strong>du</strong>es, (400 000 $)<br />

ii) PBR à distance des actions ven<strong>du</strong>es, (400 000 $)<br />

moins :<br />

iii) la JVM de la CAA, (1 150 000 $)<br />

C = augmentation <strong>du</strong> CV des actions reçues en contrepartie. (350 000 $)<br />

(350 000 $ - 0 $) x 350 000 $/350 000 $ = Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> CV de 350 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 327<br />

327


328<br />

Le montant maximum que peut recevoir le particulier sans incidence <strong>fiscale</strong> en tant que<br />

contrepartie autre que des actions sera égal au plus élevé des montants suivants :<br />

• le capital versé des actions cédées;<br />

• le prix de base rajusté à distance des actions cédées, si elles ont été acquises d'une<br />

personne non liée ou <strong>du</strong> trésor de la société.<br />

84.1(1)b), méthode technique.<br />

Lorsque la contrepartie autre qu'en actions excède ce maximum, l'excédent est<br />

imposé immédiatement à titre de dividende réputé.<br />

Formule pour calculer le dividende réputé :<br />

(A + D) - (E + F)<br />

où<br />

A = augmentation <strong>du</strong> capital versé de toutes les actions <strong>du</strong> capital-actions émises en<br />

contrepartie par la corporation ach<strong>et</strong>euse; (350 000 $)<br />

D = JVM, immédiatement après la disposition, de la contrepartie autre que des actions<br />

reçue par le cédant; (1 150 000 $)<br />

E = le plus élevé des montants suivants:<br />

i) capital versé des actions cédées, (400 000 $)<br />

ii) PBR à distance des actions cédées, (400 000 $)<br />

F = ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé calculé à l'alinéa 84.1(1)a) (350 000 $)<br />

(350 000 $ + 1 150 000 $) - (400 000 $ + 350 000 $) = dividende réputé de 750 000 $<br />

La tentative d’encaisser un montant excédent le plus élevé <strong>du</strong><br />

PBR à distance <strong>et</strong> <strong>du</strong> CV des actions est une erreur « de<br />

recrue », celle-ci est impardonnable à ce stade de notre étude<br />

<strong>fiscale</strong>. Il faut bien comprendre que la « base » <strong>fiscale</strong> d’un<br />

particulier à l’égard d’actions d’une soiciété privée est ce<br />

fameux PBR à distance.<br />

328 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Pro<strong>du</strong>it de disposition des actions par le père<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition selon 85(1), montant convenu 1 150 000 $<br />

Moins : dividende réputé selon 84.1 750 000<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 400 000<br />

Moins : PBR 400 000<br />

Gain/Perte en capital NIL $<br />

Sommaire des eff<strong>et</strong>s de ce «mauvais» plan<br />

Le père s'impose immédiatement sur un dividende réputé de 750 000 $.<br />

Le capital versé fiscal de ses actions privilégiées est ramené à zéro. Il aura donc un<br />

dividende réputé lors <strong>du</strong> rachat. Dividende potentiel de 350 000 $.<br />

Il ne peut bénéficier de la dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital.<br />

Voyons maintenant comment Monsieur A aurait dû planifier sa transaction.<br />

• Pour éviter le dividende réputé prévu à 84.1, nous aurions <strong>du</strong> limiter le bill<strong>et</strong> à une<br />

valeur de 400 000 $ <strong>et</strong> pour le reste ém<strong>et</strong>tre des actions privilégiées de Gesco inc.<br />

Ayant une valeur de rachat de 1 100 000 $ (revoir ce concept au suj<strong>et</strong> 3).<br />

• Pour éviter toute conséquence à l’application de l'article 84.1, il faut planifier la<br />

transaction de façon que le montant total <strong>du</strong> capital versé des actions <strong>et</strong> de la juste<br />

valeur marchande de la contrepartie autre que des actions reçues par le vendeur ne<br />

dépasse pas le plus élevé <strong>du</strong> :<br />

• capital versé des actions cédées<br />

• prix de base rajusté à distance des actions cédées.<br />

******************************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 329<br />

329


330<br />

REMANIEMENT DU CAPITAL D'UNE SOCIÉTÉ<br />

Illustration<br />

Avant<br />

Père<br />

Ordinaires<br />

Opco inc.<br />

Après<br />

Père<br />

Privilégiées<br />

Enfant Enfant<br />

Votantes<br />

Non participantes<br />

Ordinaires<br />

Opco inc.<br />

Si le particulier détient des actions d'une société susceptibles d'augmenter<br />

considérablement en valeur, il pourra procéder au gel de ces actions. La méthode la plus<br />

couramment utilisée dans un tel cas est le remaniement <strong>du</strong> capital de la société dont<br />

le particulier détient les actions.<br />

Par c<strong>et</strong>te méthode, l'auteur <strong>du</strong> gel convertit les actions ordinaires qu'il possède dans la<br />

société en actions privilégiées avec droit de vote, mais non participantes, rach<strong>et</strong>ables à la<br />

JVM des actions transférées. Le dividende sur les actions privilégiées doit être à un taux<br />

raisonnable <strong>et</strong> est généralement non cumulatif. Les bénéficiaires <strong>du</strong> gel souscrivent<br />

ensuite à des actions ordinaires, actions sur lesquelles s'accumulera la plus-value future.<br />

C<strong>et</strong>te conversion peut se faire sans incidence <strong>fiscale</strong> si les conditions prévues à l'article 86<br />

sont respectées. Ces dispositions ont été analysées au suj<strong>et</strong> 4.<br />

330 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXEMPLE<br />

Monsieur Jean, qui est veuf, a acquis, après 1971, la totalité des actions ordinaires d'une<br />

SEPE au coût de 100 000 $, ce qui correspond au capital versé des actions de la société<br />

opérante. À ce jour, la JVM des actions est de 1 500 000 $. Il désire geler sa valeur au<br />

bénéfice de ses enfants.<br />

Technique <strong>fiscale</strong><br />

La société fait un remaniement de capital en appliquant les dispositions de l'article 86.<br />

Les actions ordinaires de Monsieur Jean sont rappelées <strong>et</strong> on lui ém<strong>et</strong> des actions<br />

privilégiées ayant une valeur de rachat de 1 500 000 $ <strong>et</strong> un capital versé de 100 000 $.<br />

De c<strong>et</strong>te manière, on évite l'application de l'article 84 <strong>et</strong> il n'y a pas de dividende réputé.<br />

Son enfant acquiert des actions ordinaires sur lesquelles s'accumulera la plus-value future.<br />

Le PBR des actions privilégiées de Monsieur Jean sera le même que le PBR de ses<br />

anciennes actions ordinaires.<br />

Gel partiel : Le contribuable qui gèle sa valeur à un moment donné, peut quand même<br />

faire ce que l'on appelle un gel partiel en se portant acquéreur d'une partie des actions<br />

participantes émises lors <strong>du</strong> gel.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 331<br />

331


332<br />

GEL RENVERSÉ<br />

Illustration<br />

Technique<br />

Avant<br />

Père<br />

Ordinaires<br />

Opco inc.<br />

Après<br />

Père<br />

Ordinaires<br />

Enfant Enfant<br />

Opco inc.<br />

Privilégiées<br />

Votantes<br />

Non participantes<br />

New Opérante<br />

Ordinaires<br />

Dans un premier temps, les enfants forment une nouvelle société qui deviendra la<br />

nouvelle opérante.<br />

Par la suite, le père, en tant qu'actionnaire de Opco inc., ordonne à c<strong>et</strong>te dernière de<br />

transférer les actifs qui servent à gagner le revenu d'opération à la nouvelle opérante en<br />

utilisant les dispositions de l'article 85 de la LIR. Opco inc. reçoit en contrepartie des<br />

actions de roulement. Opco inc. peut aussi conserver les actifs qui ne servaient pas à la<br />

pro<strong>du</strong>ction. Opco inc. devient donc une société de gestion pour le père.<br />

Le père peut aussi choisir de faire un gel partiel en prenant un pourcentage d'actions<br />

ordinaires de la nouvelle société opérante.<br />

332 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


FIDUCIE DU VIVANT<br />

Suite à la réforme <strong>du</strong> Code Civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, le 1 er janvier 1994, une nouvelle méthode<br />

pour effectuer les gels successoraux a vu le jour. Il s’agit de l’utilisation de la fi<strong>du</strong>cie <strong>du</strong><br />

vivant (aussi appelé fi<strong>du</strong>cie discrétionnaire).<br />

On utilise maintenant, de plus en plus, des fi<strong>du</strong>cies <strong>du</strong> vivant <strong>et</strong> ce, en dépit <strong>du</strong> fait que,<br />

contrairement aux fi<strong>du</strong>cies créées au décès d’un testateur, i.e. les fi<strong>du</strong>cies testamentaires,<br />

les fi<strong>du</strong>cies <strong>du</strong> vivant ne jouissent pas des taux d’imposition progressifs. On les utilise,<br />

entre autres, pour sécuriser des actifs, pour répartir des revenus <strong>et</strong> pour procéder à un gel<br />

successoral.<br />

Ce suj<strong>et</strong> est quand même assez spécialisé <strong>et</strong> déborde le niveau de ce cours. En gros, les<br />

actions participantes sont détenues par la fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> l’auteur <strong>du</strong> gel détient des actions<br />

privilégiées non votantes <strong>et</strong> des actions de contrôle. Les aspects techniques de la<br />

création de la fi<strong>du</strong>cie sont très importants.<br />

Les fi<strong>du</strong>ciaires sont généralement, l’auteur <strong>du</strong> gel, son conjoint <strong>et</strong> un ami proche. Les<br />

bénéficiaires discrétionnaires de la fi<strong>du</strong>cie sont : L’auteur <strong>du</strong> gel, son conjoint, ses enfants<br />

<strong>et</strong> p<strong>et</strong>its-enfants <strong>et</strong> les conjoints de ses enfants <strong>et</strong> p<strong>et</strong>its-enfants. C<strong>et</strong>te fi<strong>du</strong>cie est<br />

discrétionnaire, i.e. que le capital <strong>et</strong> les revenus de c<strong>et</strong>te fi<strong>du</strong>cie seront remis selon la<br />

volonté majoritaire des fi<strong>du</strong>ciaires, à un ou plusieurs bénéficiaires, au moment où les<br />

fi<strong>du</strong>ciaires le décideront.<br />

Notons ici des avantages au gel avec fi<strong>du</strong>cie. La structure d’actionnariat est allégée, il y a<br />

l’auteur <strong>du</strong> gel <strong>et</strong> la fi<strong>du</strong>cie. Les dividendes ne sont plus pré-déterminés par le<br />

pourcentage d’actions participantes détenues. La faillite d’un bénéficiaire discrétionnaire<br />

de la fi<strong>du</strong>cie n’a pas de conséquence pour ce qui est des actions de la société opérante.<br />

Un inconvénient, qui dans bien des cas n’en n’est pas un, est que la fi<strong>du</strong>cie est réputée<br />

disposer de tous ses biens à tous les 21 ans. C<strong>et</strong> inconvénient peut être évité de biens des<br />

manières.<br />

Le suj<strong>et</strong> des fi<strong>du</strong>cies sera couvert au suj<strong>et</strong> 9.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 7 333<br />

333


334<br />

334 Suj<strong>et</strong> 7 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Description sommaire <strong>du</strong> contenu<br />

L'IMPÔT ET LE DÉCÈS<br />

SUJET 8<br />

8.1 Rappel de fiscalité II<br />

8.2 Sommaire des quatre déclarations possibles<br />

8.3 Perte réalisée par la succession<br />

8.4 Date de pro<strong>du</strong>ction de déclaration de revenus<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 335<br />

335


336<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 8 :<br />

Dans ce suj<strong>et</strong>, nous étudierons, de façon plus approfondie, les modalités <strong>fiscale</strong>s lors <strong>du</strong><br />

décès d'un contribuable. Lorsqu'un contribuable canadien décède, il faut établir le revenu<br />

de l'année <strong>du</strong> décès selon des règles particulières. De plus, il y a normalement une<br />

disposition réputée des biens immédiatement avant le décès, ce qui peut entraîner<br />

des conséquences <strong>fiscale</strong>s importantes. Pendant la période de règlement de la<br />

succession, la LIR assuj<strong>et</strong>tit la succession aux mêmes règles que les fi<strong>du</strong>cies. Une<br />

fi<strong>du</strong>cie peut être créée <strong>du</strong> vivant (fi<strong>du</strong>cie non testamentaire entre vifs) ou au décès d'un<br />

contribuable (fi<strong>du</strong>cie testamentaire).<br />

En fiscalité II, nous avons étudié l'article 70 de la LIR. Nous avons vu la règle<br />

générale qui mentionne que le contribuable décédé est réputé avoir disposé de tous ses<br />

biens à la juste valeur marchande immédiatement avant le décès [70(5)]. Nous avons<br />

aussi vu les règles concernant le roulement au conjoint ou à une fi<strong>du</strong>cie exclusive en<br />

faveur <strong>du</strong> conjoint [70(6)]. Nous allons ici étudier des règles plus spécifiques qui<br />

s'appliquent dans certains cas <strong>et</strong> qui perm<strong>et</strong>tent d'alléger le fardeau fiscal <strong>du</strong><br />

contribuable décédé.<br />

336 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


8.1 Rappel de fiscalité II<br />

Le transfert d’immobilisations au décès<br />

On vise les transferts de biens suite à un décès (les legs) :<br />

Le legs à une personne liée (autre que le conjoint) – 70(5)<br />

• Règle générale : disposition présumée de toutes les immobilisations <strong>du</strong> décédé pour<br />

leur JVM la journée <strong>du</strong> décès. L’héritier est réputé avoir acquis les biens à la JVM –<br />

70(5)<br />

Le legs entre conjoints – 70(6)<br />

Si transfert au conjoint ou à une fi<strong>du</strong>cie exclusive au conjoint suite au décès : le conjoint<br />

décédé est réputé disposer au coût indiqué <strong>et</strong> le conjoint héritier ou la fi<strong>du</strong>cie exclusive au<br />

conjoint est réputé acquérir au coût indiqué – 70(6).<br />

C<strong>et</strong>te règle s’applique automatiquement.<br />

L’exécuteur testamentaire <strong>du</strong> décédé peut décider, par choix fiscal, de ne pas être<br />

assuj<strong>et</strong>tis au roulement fiscal (PCN <strong>du</strong> décédé par exemple). Les parties seront alors<br />

réputées avoir disposé à la JVM (sans double imposition) – 70(6.2).<br />

Coût indiqué :<br />

o pour une immobilisation non amortissable : le PBR<br />

o pour un bien amortissable : la FNACC<br />

Fi<strong>du</strong>cie exclusive au conjoint :<br />

o le conjoint doit avoir droit à tous les revenus de la fi<strong>du</strong>cie sa vie <strong>du</strong>rant <strong>et</strong><br />

o nulle autre personne que le conjoint ne peut, avant le décès <strong>du</strong> conjoint,<br />

obtenir l’usage de toute partie <strong>du</strong> capital ou <strong>du</strong> revenu de la fi<strong>du</strong>cie.<br />

Attention s’il y a transfert d’un bien amortissable au décès :<br />

<strong>et</strong> si le coût en capital pour l’acquéreur est inférieur au coût en capital pour le vendeur,<br />

règle de la DPA censée prise – 70(6)e), 70(5)c) – Voir le suj<strong>et</strong> 2 pour l’explication <strong>du</strong><br />

fonctionnement de la deuxième règle.<br />

PAS D’APPLICATION de la règle si le coût en capital pour l’acquéreur est supérieur au<br />

coût en capital pour le vendeur. La règle <strong>du</strong> nouveau coût en capital (coût en capital <strong>du</strong><br />

vendeur + ½ <strong>du</strong> gain en capital réalisé) EST NON APPLICABLE.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 337<br />

337


338<br />

Exception à 70(6)<br />

Le paragraphe 70(6.2) perm<strong>et</strong> de ne pas appliquer le roulement aux biens transférés au<br />

conjoint ou à une fi<strong>du</strong>cie exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint.<br />

Dans ce cas les règles normales de 70(5) s’appliquent.<br />

Le liquidateur testamentaire peut faire<br />

un choix de disposer de<br />

l’immobilisation à la JVM au lieu de<br />

procéder au roulement en faveur <strong>du</strong><br />

conjoint.<br />

Dans le calcul <strong>du</strong> revenu pour l'année <strong>du</strong> décès d'un particulier, il faut déclarer tous les<br />

revenus réalisés au cours de c<strong>et</strong>te année selon les règles habituelles. Il faut aussi<br />

déclarer d'autres revenus qui n'auraient pas été imposés ou réalisés si le particulier<br />

n'était pas décédé. Nous verrons que la LIR perm<strong>et</strong>, dans le cas d'une personne décédée,<br />

de faire certains choix, par exemple, la pro<strong>du</strong>ction de plusieurs déclarations distinctes à<br />

l'égard de certains revenus afin de ré<strong>du</strong>ire le fardeau fiscal au décès.<br />

8.2 SOMMAIRES DES QUATRE DÉCLARATIONS POSSIBLES<br />

1. La déclaration principale. Elle comprend tous les revenus de la personne décédée<br />

pour la période <strong>du</strong> 1 er janvier de l’année <strong>du</strong> décès jusqu’à la date <strong>du</strong> décès. C<strong>et</strong>te<br />

déclaration doit comprendre tous les paiements périodiques.<br />

2. Les déclarations distinctes :<br />

a) Droits ou biens de la personne à son décès.<br />

b) Revenu provenant d’une fi<strong>du</strong>cie testamentaire, 104(23)d) LIR.<br />

c) Revenu provenant d’une société de personnes ou d’une entreprise indivi<strong>du</strong>elle.<br />

(Si deux exercices financiers dans la même année civile).<br />

338 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Paiements périodiques<br />

Lors <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> revenu d'un contribuable décédé (déclaration normale), il faut ajouter<br />

aux revenus encaissés depuis le début de l'année civile, la valeur des (appelés «paiements<br />

périodiques») :<br />

• intérêts,<br />

• loyers,<br />

• redevances,<br />

• rentes,<br />

• rémunération d'une charge ou d'un emploi<br />

<strong>et</strong><br />

• de tous les autres montants payables périodiquement<br />

qui s'accumulent, mais qui ne sont pas <strong>du</strong>s au moment <strong>du</strong> décès.<br />

Si le défunt a engagé des dépenses pour gagner les éléments appelés paiements<br />

périodiques, ces dépenses sont dé<strong>du</strong>ctibles même si elles n'ont pas été payées à la date <strong>du</strong><br />

décès.<br />

Les paiements périodiques doivent être inclus dans la dernière déclaration <strong>du</strong> contribuable<br />

décédé (déclaration normale) [70(1)]. Ces paiements ne peuvent faire partie d'une<br />

déclaration d'impôt distincte.<br />

EXEMPLE d'un paiement périodique<br />

Monsieur Laflamme est décédé le 17 janvier. Son employeur verse les salaires à toutes<br />

les deux semaines <strong>et</strong> la date de paie devait être le 19 janvier. Son salaire brut pour une<br />

période de paie était de 2 500 $. Pour la dernière période de paie, il a travaillé 7 jours sur<br />

10. Le montant de salaire accumulé qui n'est pas encore dû au décès, soit<br />

2 500 $ x 7/10 = 1 750 $ est un paiement périodique au sens de la LIR <strong>et</strong> il doit être<br />

ajouté à la déclaration de revenu <strong>du</strong> décédé pour l'année <strong>du</strong> décès. Son prochain chèque<br />

de paie sera de 1 750 $ <strong>et</strong> il n'est pas inclure dans la déclaration <strong>fiscale</strong> de la succession.<br />

Il sera imposé dans la déclaration normale <strong>du</strong> décédé.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 339<br />

339


340<br />

DROITS OU BIENS<br />

Définition [70(2)]<br />

Ce sont des droits ou biens dont le montant obtenu lors de leur réalisation ou de leur<br />

disposition aurait été inclus dans le calcul <strong>du</strong> revenu <strong>du</strong> contribuable décédé.<br />

En d’autres mots : Des revenus que la personne décédée n’avaient pas encore reçu au<br />

moment <strong>du</strong> décès mais qui lui étaient <strong>du</strong>s.<br />

Biens expressément exclus, en vertu des paragraphes 70(2) <strong>et</strong> (3.1), de l'application des<br />

règles concernant les droits ou biens :<br />

• les biens en immobilisation,<br />

• les paiements périodiques,<br />

• les immobilisation admissibles (IA),<br />

• les avoirs miniers,<br />

• un fonds de terre inclus dans l'inventaire d'une entreprise <strong>du</strong> contribuable,<br />

• les polices d'assurance vie.<br />

Tous ces biens font l'obj<strong>et</strong> d'un traitement fiscal distinct.<br />

Distinction entre «droits ou biens» <strong>et</strong> «paiements périodiques»<br />

Il est essentiel de faire c<strong>et</strong>te distinction car la valeur des «paiements périodiques» ne peut<br />

faire l'obj<strong>et</strong> d'aucun allégement fiscal, alors que la valeur des droits ou biens d'un<br />

contribuable à son décès peut être traitée de différentes façons.<br />

«Paiements périodiques» = des sommes courues, mais non échues (pas <strong>du</strong>es) au<br />

moment <strong>du</strong> décès,<br />

«Droits ou biens» = constituent des sommes échues, mais non payées au décès <strong>du</strong><br />

contribuable.<br />

340 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Par exemple, M. X possède des obligations à coupons détachables au moment de son<br />

décès.<br />

• La valeur de l'intérêt couru depuis la dernière date <strong>du</strong> versement d'intérêt jusqu'à son<br />

décès constitue un paiement périodique.<br />

• Si des coupons d'intérêt sont échus, mais non payés, ils doivent être considérés<br />

comme des droits ou biens.<br />

Selon le paragraphe 3 <strong>du</strong> bull<strong>et</strong>in IT-212R3, s'il existe un doute quant à savoir si le revenu<br />

gagné avant le décès d'un contribuable constitue un paiement périodique ou un droit ou<br />

bien, l’ARC tranche généralement la question en faveur <strong>du</strong> contribuable.<br />

Voici des exemples de droits ou biens :<br />

• dividendes déclarés, mais non payés à la date <strong>du</strong> décès;<br />

• coupons d’intérêts sur des obligations. Les intérêts qui sont échus, mais non<br />

encaissés;<br />

• sommes à l'égard desquelles un montant a été dé<strong>du</strong>it <strong>du</strong> revenu, par exemple un stock<br />

déclaré selon la méthode de caisse (habituellement agriculteurs <strong>et</strong> pêcheurs);<br />

• salaires, rémunérations ou commissions impayés gagnés avant la date <strong>du</strong> décès,<br />

incluant les prestations d'assurance emploi <strong>et</strong> <strong>du</strong> RPC (par exemple, un traitement<br />

rétroactif à la suite de négociations syndicales, une somme payable pour les<br />

congés non utilisés) en autant que ces sommes sont <strong>du</strong>es à la date <strong>du</strong> décès pour des<br />

périodes antérieures au décès;<br />

• travaux en cours d'un membre d'une profession libérale lorsque celui-ci a fait le choix<br />

de les exclure <strong>du</strong> calcul de son revenu;<br />

• loyers <strong>du</strong>s, mais non encaissés lorsqu'on utilise la comptabilité de caisse.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 341<br />

341


342<br />

EXERCICE 8-1 : Droits ou biens.<br />

Un particulier est décédé le 20 février de l'année courante. Le liquidateur testamentaire<br />

qui a fait l'inventaire des biens <strong>du</strong> décédé vous informe qu'il détenait les biens suivants :<br />

1. Des obligations à coupons détachables (100 000 $) dont les caractéristiques étaient les<br />

suivantes : intérêts de 9 %, payables le 1er septembre <strong>et</strong> le 1er mars de chaque année; le<br />

coupon <strong>du</strong> mois de septembre de l'année précédente n'a pas été détaché au décès. Cela<br />

représente un montant de 4 500$.<br />

2. 1 000 actions de Bombardier inc. Au moment <strong>du</strong> décès, un dividende avait été déclaré<br />

sur ces actions :<br />

Valeur <strong>du</strong> Date de Ex- Date de clôture Date de<br />

dividende déclaration dividende des registres paiement<br />

0,50 $ 23 janvier 8 février 15 février 1er mars<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour le décédé.<br />

342 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 8-1<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s<br />

1. Obligation : Le coupon d'intérêt non détaché au décès est considéré comme un droit ou<br />

bien (déclaration distincte). Par contre, l'intérêt <strong>du</strong> 1er septembre à la date <strong>du</strong> décès, soit<br />

173 jours, est considéré comme un paiement périodique (déclaration normale)<br />

(100 000$ x 9% x 173/365 = 4 265 $). Les 9 jours restant d'intérêts iront à la succession<br />

(déclaration de la fi<strong>du</strong>cie).<br />

2. Dividendes : Le montant de dividende (soit 1 000 actions x 0,50 $ = 500 $) est<br />

considéré comme un droit ou bien (déclaration distincte). Le montant imposable <strong>du</strong><br />

dividende sera le montant <strong>du</strong> dividende majoré de 41 % (Les sociétés publiques versent<br />

presque exclusivement des dividendes déterminés).<br />

Règle générale : La valeur des droits ou biens doit être incluse dans la déclaration <strong>du</strong><br />

contribuable décédé selon la règle générale. Comme nous le verrons ils peuvent faire<br />

l'obj<strong>et</strong> d'un choix pour les inclure dans une déclaration distincte.<br />

************************************************<br />

CHOIX D'UNE DÉCLARATION DISTINCTE POUR LES DROITS OU BIENS.<br />

70(2)<br />

Le représentant légal <strong>du</strong> décédé peut choisir d'imposer le total des droits ou biens sur une<br />

déclaration distincte.<br />

Avantage d’une déclaration distincte<br />

La déclaration distincte est considérée être celle d'une autre personne. Donc, les crédits<br />

d'impôt personnels (118) accordés dans la déclaration ordinaire peuvent être demandés<br />

(une seconde fois) dans la déclaration distincte (ex : crédit personnel de base).<br />

Par contre, les crédits pour dons de charité, frais médicaux, revenus de pensions, <strong>et</strong>c. ne<br />

peuvent dépasser le montant qui serait dé<strong>du</strong>it si aucune déclaration distincte n'était<br />

pro<strong>du</strong>ite. Ce montant pourra être dé<strong>du</strong>it, au choix, dans la déclaration ordinaire ou dans la<br />

déclaration distincte ou réparti entre les différentes déclarations. La même règle<br />

s'applique à l'égard des dé<strong>du</strong>ctions qui peuvent être demandées selon l'article 110. (118.93<br />

<strong>et</strong> 114.2)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 343<br />

343


344<br />

La déclaration distincte doit être pro<strong>du</strong>ite au plus tard :<br />

• une année à compter de la date <strong>du</strong> décès, ou<br />

• 90 jours après la date de l'expédition par la poste de tout avis de cotisation à l'égard de<br />

l'impôt <strong>du</strong> contribuable pour l'année <strong>du</strong> décès. C<strong>et</strong>te date est presque toujours la plus<br />

tardive.<br />

Ce choix de pro<strong>du</strong>ire une déclaration distincte peut être révoqué dans le même délai que<br />

celui pour pro<strong>du</strong>ire le choix. [70(4)]<br />

Il existe aussi une autre possibilité d'imposer un droit ou bien. Le représentant légal<br />

<strong>du</strong> décédé peut transférer le droit ou bien à l'héritier <strong>et</strong> l'imposer dans ses mains.<br />

Ce transfert <strong>du</strong> droit ou bien doit se faire à l'intérieur <strong>du</strong> délai autorisé pour pro<strong>du</strong>ire le<br />

choix de la déclaration distincte. [70(3)]<br />

Les droits ou biens peuvent être imposés de l'une des façons suivantes :<br />

• inclus dans la déclaration ordinaire de l'année <strong>du</strong> décès, 70(2)<br />

• inclus dans une déclaration distincte, 70(2)<br />

• transfert <strong>du</strong> droit ou bien à un bénéficiaire qui devra s'imposer sur la valeur <strong>du</strong> droit<br />

ou bien lors de sa réalisation, 70(3)<br />

344 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


REVENU D'ENTREPRISE<br />

Lorsqu'un particulier qui exploite une entreprise à titre de propriétaire unique décède, il<br />

faut inclure dans son revenu de l'année <strong>du</strong> décès :<br />

• le revenu provenant de l'exploitation de son entreprise pour l'exercice financier se<br />

terminant dans l'année civile au cours de laquelle le décès est survenu.<br />

Décès d'un particulier associé d'une société de personne<br />

Lorsque le décès d'un associé m<strong>et</strong> un terme à l'exercice financier de la société (situation<br />

rare) :<br />

La part <strong>du</strong> revenu de la société gagnée par l'associé au cours de c<strong>et</strong> exercice financier est<br />

incluse dans sa déclaration normale de revenu pour l'année <strong>du</strong> décès.<br />

Par contre, lors <strong>du</strong> décès de l'associé, si l'exercice financier de la société ne se termine pas<br />

ou n'est pas réputé se terminer, le droit de partage des bénéfices de la société pour<br />

l'associé décédé entre la fin <strong>du</strong> dernier exercice financier <strong>et</strong> la date <strong>du</strong> décès constitue un<br />

droit ou bien dont la valeur doit être incluse dans son revenu ou dans le revenu des<br />

bénéficiaires, selon les paragraphes 70(2) ou (3). Il y a donc une possibilité d'imposer<br />

ce revenu dans une déclaration distincte pour les droits ou biens.<br />

REVENU PROVENANT D'UN REÉR<br />

Règle générale :<br />

Si un contribuable a souscrit à un REÉR de son vivant <strong>et</strong> qu'il décède sans avoir utilisé<br />

les fonds <strong>du</strong> régime, la JVM des fonds accumulés dans son régime, immédiatement<br />

avant son décès, sera incluse dans son revenu (déclaration principale) selon les<br />

dispositions <strong>du</strong> paragraphe 146(8.8). La même règle s'applique à l'égard d'un FERR en<br />

vertu <strong>du</strong> paragraphe 146.3(6).<br />

Si une somme est payée dans le cadre d'un REER à la succession <strong>du</strong> rentier <strong>et</strong> qu'elle n'est<br />

pas payée directement à un bénéficiaire, on doit l'inclure dans le revenu <strong>du</strong> rentier pour<br />

l'année <strong>du</strong> décès, sauf si l'on exerce l'un des choix offerts à un conjoint ou à un enfant ou<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 345<br />

345


346<br />

p<strong>et</strong>it-enfant à charge <strong>du</strong> défunt [146(8.8) <strong>et</strong> 146(1), « Remboursement de primes »]. Aux<br />

termes de ces choix, les sommes payées dans le cadre d'un REER sont réputées reçues par<br />

le bénéficiaire <strong>et</strong> non par le représentant légal de la succession. Par conséquent, ces<br />

« remboursements de primes » ne seront pas ajoutés au revenu <strong>du</strong> défunt mais à celui <strong>du</strong><br />

bénéficiaire.<br />

Par « remboursement de primes » on entend tout somme payée dans le cadre d'un REER<br />

au conjoint d'un rentier par suite <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> rentier survenu avant l'échéance <strong>du</strong> régime<br />

ou, les sommes payées à la date de son décès dans le cadre d'un REER à un enfant ou<br />

p<strong>et</strong>it-enfant à charge (que le décès survienne avant ou après l'échéance <strong>du</strong> régime), sous<br />

réserve de certaines limitations. Il est important de noter que les sommes ainsi payées au<br />

conjoint survivant seront considérées comme des remboursements de primes si le rentier<br />

décède avant l'échéance <strong>du</strong> REER.<br />

346 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Cas <strong>du</strong> transfert <strong>du</strong> REÉR <strong>et</strong> <strong>du</strong> FERR au conjoint<br />

La valeur des fonds accumulés sera incluse dans le revenu <strong>du</strong> conjoint <strong>et</strong> aucun montant<br />

ne sera inclus dans le revenu <strong>du</strong> défunt [paragraphes 146(8) <strong>et</strong> (8.1), alinéa 146(1)<br />

« Remboursement de primes »].<br />

Selon le paragraphe 252(4), le terme conjoint comprend une personne qui jusqu'au<br />

moment <strong>du</strong> décès était mariée au contribuable décédé ou qui, selon le cas,:<br />

• vivait avec le contribuable décédé dans une situation semblable à une union conjugale<br />

depuis au moins douze mois;<br />

• vivait avec le contribuable décédé dans une situation semblable à une union conjugale<br />

<strong>et</strong> est le père naturel ou adoptif ou la mère naturelle ou adoptive de l'enfant <strong>du</strong><br />

contribuable décédé.<br />

Dans le cas d'un REÉR qui n'était pas arrivé à échéance, le conjoint peut soit :<br />

1. Transférer les fonds dans son REÉR en vertu de l'alinéa 60 1)(v)(A), ce qui<br />

perm<strong>et</strong> de différer l'imposition <strong>du</strong> REÉR jusqu'à l'encaissement par le conjoint.<br />

2. Ach<strong>et</strong>er une rente viagère dont la <strong>du</strong>rée ne peut dépasser 90 moins son âge.<br />

Si le REÉR était arrivé à échéance ou s'il s'agit d'un FERR dont le conjoint devient le<br />

rentier, à la suite d'un choix fait par le contribuable décédé lors de la souscription au<br />

régime, le conjoint est imposé sur les prestations lors de leur encaissement plutôt que<br />

sur la valeur des fonds accumulés.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 347<br />

347


348<br />

REÉR versé à un enfant ou p<strong>et</strong>it-enfant financièrement à la charge de la personne<br />

décédée<br />

Personne financièrement à charge au moment <strong>du</strong> décès signifie : Une personne dont le<br />

revenu pour l’année précédent le décès <strong>du</strong> rentier ne dépasse pas le montant applicable<br />

pour c<strong>et</strong>te année précédente au titre de crédit de base.<br />

Le REÉR n'est pas imposé dans les mains <strong>du</strong> décédé mais le montant reçu par l'enfant ou<br />

le p<strong>et</strong>it-enfant financièrement à sa charge [appelé « remboursement de primes »] sera<br />

inclus dans son revenu [paragraphe 146(8.9) <strong>et</strong> alinéas 146(1)].<br />

Dans le cas des enfants ou p<strong>et</strong>its-enfants mineurs, l'imposition pourra être étalée sur un<br />

certain nombre d'années en ach<strong>et</strong>ant une rente admissible dont le terme ne devra pas<br />

excéder 18 moins l'âge de l'enfant ou le p<strong>et</strong>it-enfant à charge au moment où l'annuité est<br />

acquise [alinéa 60(l)(v)(B.1)].<br />

Si l'enfant ou le p<strong>et</strong>it-enfant était financièrement à la charge en raison d'une infirmité<br />

physique ou mentale, il pourra transférer le montant <strong>du</strong> remboursement de primes à son<br />

propre REÉR en vertu de l'alinéa 60(l), ce qui perm<strong>et</strong>tra d'en différer l'imposition. Il<br />

pourra aussi faire l’achat d’une rente viagère ou à terme dont la <strong>du</strong>rée ne dépassera pas 90<br />

moins son âge.<br />

Tout autre bénéficiaire d’un remboursement de primes d’un REER.<br />

Le montant est imposé dans les mains <strong>du</strong> décédé <strong>et</strong> est reçu libre d’impôts par le<br />

bénéficiaire. Aucun roulement ou transfert n’est possible.<br />

Si un contribuable est membre d'un RPA, au moment de son décès, ce sont les héritiers<br />

qui seront imposés sur les fonds provenant de ce régime en vertu <strong>du</strong> sous-alinéa<br />

56(1)a)(i).<br />

348 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Tableau sommaire REER, FERR, RPA impact fiscal au décès<br />

REER<br />

Qui est le bénéficiaire Qui s’impose Possibilité de roulement<br />

Le conjoint Le conjoint Oui<br />

Enfant mineur ou<br />

Enfant majeur <strong>et</strong><br />

handicapé<br />

Tout autre<br />

bénéficiaire<br />

L’enfant Non, mais possibilité<br />

d’étalement jusqu’à l’âge<br />

de 18 ans par l’achat<br />

d’une rente<br />

Le décédé Non<br />

FERR<br />

Qui est le bénéficiaire Qui s’impose Possibilité de roulement<br />

Le conjoint Le conjoint Oui<br />

Enfant mineur ou<br />

Enfant majeur <strong>et</strong><br />

handicapé<br />

Tout autre<br />

bénéficiaire<br />

L’enfant Non<br />

Le décédé Non<br />

RPA<br />

Qui est le bénéficiaire Qui s’impose Possibilité de roulement<br />

Le conjoint Le conjoint Oui<br />

Enfant mineur ou<br />

Enfant majeur <strong>et</strong><br />

handicapé<br />

Tout autre<br />

bénéficiaire<br />

L’enfant Non<br />

L’autre bénéficiaire Non<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 349<br />

349


350<br />

8.3 PERTES RÉALISÉES PAR LA SUCCESSION LIR : 164(6)<br />

En règle générale, la succession d’un contribuable est réputée avoir acquis les biens <strong>du</strong><br />

défunt à la JVM lors <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> contribuable. Lorsque ces biens comprennent des<br />

immobilisations, il est possible qu’ils soient ven<strong>du</strong>s par le liquidateur testamentaire.<br />

Dans ce cas, la succession pourra réaliser un gain en capital, une perte en capital ou une<br />

perte finale.<br />

Si la vente a eu lieu dans la première année <strong>fiscale</strong> de la succession <strong>et</strong> que celle-ci réalise<br />

une perte en capital ou une perte finale, le liquidateur testamentaire peut choisir de traiter<br />

ces pertes comme si elles avaient été subies par le défunt au cours de sa dernière année<br />

d’imposition. Ces pertes peuvent être dé<strong>du</strong>ites <strong>du</strong> revenu <strong>du</strong> décédé dans l’année <strong>du</strong><br />

décès uniquement. C<strong>et</strong>te règle d’exception vise à éviter une possible double<br />

imposition suite à un décès.<br />

Pour les pertes en capital subie par la succession, seul l’excédent des pertes en capital<br />

sur les gains en capital de la succession au cours de la première année d’imposition peut<br />

faire l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> choix.<br />

Pour la perte finale subie par la succession, le choix ne peut être exercé que jusqu’à<br />

concurrence <strong>du</strong> montant qui correspondrait au total des pertes agricoles <strong>et</strong> des pertes<br />

autres qu’en capital de la succession pour la première année d’imposition de la<br />

succession. C’est à dire, une perte finale de la succession ne pourrait être dé<strong>du</strong>ite <strong>du</strong><br />

revenu <strong>du</strong> décédé que si c<strong>et</strong>te dernière crée ou augmente une perte de la succession pour<br />

sa première année d’imposition. Si les revenus de la succession sont suffisants pour<br />

absorber la perte finale, aucun choix n’est possible.<br />

EXERCICE 8-2 :<br />

Robert possédait les biens suivants à son décès : Un terrain dont le PBR était 9 000$ <strong>et</strong> la<br />

JVM au décès de 25 000$ <strong>et</strong> des actions de société publique dont le PBR était 5 000$ <strong>et</strong> la<br />

JVM au décès de 7 000$. Au cours de la première année <strong>fiscale</strong> de la succession le<br />

terrain est ven<strong>du</strong> 27 000$ <strong>et</strong> les actions 1 000$.<br />

350 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Conséquences <strong>fiscale</strong>s :<br />

Pour Robert :<br />

Au décès de Robert un GC de 16 000$ sur le terrain <strong>et</strong> un GC de 2 000$ sur les actions.<br />

Pour la succession :<br />

Un GC de 2 000$ sur le terrain <strong>et</strong> une PC de 6 000$ sur les actions. La perte n<strong>et</strong>te de<br />

4 000$ pourra être transférée à la déclaration de Robert par le choix de 164(6).<br />

Note : Ce choix doit être effectué, au plus tard, le dernier jour prévu pour la pro<strong>du</strong>ction de<br />

la déclaration de revenu <strong>du</strong> contribuable décédé ou le jour où la déclaration <strong>fiscale</strong> de la<br />

succession doit être pro<strong>du</strong>ite pour la première année d’imposition de la succession.<br />

RÉPARTITIONS<br />

DISTINCTES<br />

DES MONTANTS ENTRE LES DÉCLARATIONS<br />

Vous pouvez demander trois genres de montants dans une déclaration distincte, soit les<br />

montants pouvant :<br />

• être demandés en entier dans chacune des déclarations;<br />

• être répartis entre les différentes déclarations;<br />

• être dé<strong>du</strong>its de certains revenus seulement.<br />

Montants pouvant être demandés en entier dans chaque déclaration<br />

Dans chaque déclaration distincte <strong>et</strong> dans la déclaration principale, vous pouvez<br />

demander :<br />

le montant personnel de base;<br />

le montant en raison d’âge;<br />

le montant pour époux ou conjoint de fait;<br />

le montant pour une personne à charge admissible;<br />

le montant pour personnes à charge âgées de 18 ans ou plus <strong>et</strong> ayant une<br />

déficience;<br />

le montant pour aidants naturels.<br />

Montants pouvant être répartis entre les différentes déclarations<br />

Certains montants ne peuvent pas être demandés en entier dans la déclaration finale <strong>et</strong><br />

dans les déclarations distinctes. Cependant, vous pouvez les répartir entre plusieurs<br />

déclarations.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 351<br />

351


352<br />

Lorsque vous répartissez un montant, le total demandé ne doit pas être supérieur au<br />

montant qui aurait été accordé dans la déclaration principale seulement. Les montants<br />

pouvant être répartis entre les déclarations sont les suivants :<br />

le montant pour personnes handicapées pour la personne décédée;<br />

le montant pour personnes handicapées transféré d’une personne à charge;<br />

les intérêts payés sur certains prêts étudiants;<br />

les frais de scolarité <strong>et</strong> le montant relatif aux études transférés d’un enfant à la<br />

personne décédée;<br />

les dons de bienfaisances qui ne représentent pas plus que le revenu n<strong>et</strong> indiqué<br />

dans la déclaration;<br />

les dons de biens culturels ou écosensibles <strong>et</strong> les dons à la Couronne;<br />

les frais médicaux pouvant être répartis de n’importe quelle façon entre la<br />

déclaration principale <strong>et</strong> les déclarations facultatives. Cependant, il faut soustraire<br />

<strong>du</strong> total de ces frais le moins élevé des montants suivants : 2 052 $, ou 3% <strong>du</strong><br />

revenu n<strong>et</strong> total indiqué dans toutes les déclarations.<br />

Montants pouvant être dé<strong>du</strong>its de certains revenus seulement<br />

Les montants suivants peuvent être demandés uniquement dans une déclaration faisant<br />

état des revenus correspondants :<br />

la dé<strong>du</strong>ction pour prêts à la réinstallation d’employés;<br />

la dé<strong>du</strong>ction pour options d’achat de titres;<br />

la dé<strong>du</strong>ction accordée aux personnes ayant fait vœu de pauvr<strong>et</strong>é perpétuelle;<br />

les cotisations au Régime de pension <strong>du</strong> Canada ou au Régime des rentes <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>;<br />

les cotisations à l’assurance-emploi;<br />

le montant pour revenu de pension;<br />

le remboursement des prestations de programmes sociaux.<br />

352 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


8.4 DATE DE PRODUCTION DES DÉCLARATIONS DE<br />

REVENUS<br />

En vertu des alinéas 150(1)b) <strong>et</strong> d), la déclaration ordinaire pour l'année <strong>du</strong> décès est<br />

exigible à la plus tardive des dates suivantes :<br />

• six mois après le décès, ou<br />

• le 30 avril de l'année suivant le décès.<br />

Ainsi, si une personne décède entre le ler janvier <strong>et</strong> le 31 octobre d'une année, la date<br />

limite pour la pro<strong>du</strong>ction de sa déclaration pour l'année <strong>du</strong> décès sera le 30 avril de<br />

l'année qui suit. Si le décès survient entre le ler novembre <strong>et</strong> le 31 décembre, la<br />

déclaration de revenus pour l'année <strong>du</strong> décès devra alors être pro<strong>du</strong>ite au plus tard 6 mois<br />

après le décès.<br />

La déclaration distincte pour les revenus provenant de «droits ou biens» est exigible au<br />

plus tard (70(3)) :<br />

• un an après le décès, ou<br />

• dans les 90 jours suivant l'envoi de tout avis de cotisation concernant l'impôt <strong>du</strong><br />

contribuable pour l'année de son décès[ paragraphe 70(2)]<br />

Paiement de l'impôt<br />

En autant que les représentants légaux fournissent des garanties acceptables, ils peuvent<br />

choisir d'acquitter les impôts <strong>du</strong> défunt reliés à certaines sources de revenu par<br />

versements. Les garanties peuvent provenir des biens <strong>du</strong> défunt ou d'une tierce personne.<br />

Un maximum de dix versements annuels consécutifs <strong>et</strong> égaux est autorisé. L'intérêt<br />

au taux prescrit est calculé sur le montant d'impôt différé à partir <strong>du</strong> jour où c<strong>et</strong> impôt<br />

aurait été exigible.<br />

Selon les paragraphes 159(5) <strong>et</strong> (5.1), les revenus admissibles à c<strong>et</strong> allégement fiscal<br />

comprennent :<br />

• les droits ou biens,<br />

• la récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement,<br />

• le gain en capital n<strong>et</strong> de l'année <strong>du</strong> décès, <strong>et</strong><br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 8 353<br />

353


354<br />

• les autres revenus résultant de la disposition réputée des biens en immobilisation, des<br />

avoirs miniers <strong>et</strong> des terrains en inventaire.<br />

Certificat de décharge<br />

Afin d'éviter toute responsabilité personnelle, tout exécuteur testamentaire doit, avant de<br />

procéder à la liquidation ou au transfert de tous les biens d'un contribuable décédé,<br />

obtenir de l’ARC un certificat attestant que les impôts, intérêts ou pénalités qui sont<br />

payables ont été acquittés. Ces règles se trouvent aux paragraphes 159(2) <strong>et</strong> (3).<br />

Tout transfert de biens accompli sans l'obtention <strong>du</strong> certificat requis rend l'exécuteur<br />

testamentaire responsable des impôts, intérêts <strong>et</strong> pénalités non payés jusqu'à concurrence<br />

de la JVM des biens distribués.<br />

354 Suj<strong>et</strong> 8 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Description sommaire <strong>du</strong> contenu<br />

FIDUCIE ET SUCCESSION<br />

SUJET 9<br />

9.1 Genre de fi<strong>du</strong>cies<br />

9.2 L’imposition d’une fi<strong>du</strong>cie<br />

9.3 Règles d’attribution<br />

9.4 Imposition des bénéficiaires d'une fi<strong>du</strong>cie<br />

9.5 Disposition réputée de la fi<strong>du</strong>cie après 21 ans<br />

9.6 Participation au revenu <strong>et</strong> au capital d’une fi<strong>du</strong>cie<br />

9.7 Utilisation de la fi<strong>du</strong>cie<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 9:<br />

Nous allons étudier dans ce suj<strong>et</strong>, les règles de calcul <strong>du</strong> revenu imposable <strong>et</strong> de l'impôt à<br />

payer d'une fi<strong>du</strong>cie. Nous analyserons les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la disposition par un<br />

bénéficiaire ou <strong>du</strong> règlement d'une participation dans une fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> nous décrirons<br />

brièvement l'utilité d'une fi<strong>du</strong>cie comme outil de <strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong>. Nous limiterons<br />

notre étude aux fi<strong>du</strong>cies non testamentaires <strong>et</strong> aux fi<strong>du</strong>cies testamentaires.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 355<br />

355


356<br />

GÉNÉRALITÉS<br />

Le terme fi<strong>du</strong>cie n'est pas clairement défini dans la LIR. À l'article 248, on nous réfère au<br />

paragraphe 104(1) qui ne fait que stipuler qu’une fi<strong>du</strong>cie ou une succession s'entend<br />

également <strong>du</strong> fi<strong>du</strong>ciaire ou <strong>du</strong> liquidateur testamentaire, de l'administrateur<br />

successoral, de l'héritier ou de tout autre représentant légal ayant la propriété ou le<br />

contrôle des biens de la fi<strong>du</strong>cie. Au paragraphe 108(1), sous le nom «fi<strong>du</strong>cie», on<br />

donne des exemples de ce que comprend une fi<strong>du</strong>cie.<br />

EN TERME PLUS CLAIR, la fi<strong>du</strong>cie est : un arrangement en vertu <strong>du</strong>quel une personne<br />

(«Uauteur ou disposantU» de la fi<strong>du</strong>cie [108(1)]) transfère des biens à une autre personne (le<br />

Ufi<strong>du</strong>ciaireU) pour qu'elle les détienne <strong>et</strong> les administre au profit de personnes déterminées<br />

(les «UbénéficiairesU» [108(1)]).<br />

La création d'une fi<strong>du</strong>cie se fait généralement par contrat. Le contrat établira les droits,<br />

obligations <strong>et</strong> fonctions de l'auteur, <strong>du</strong> fi<strong>du</strong>ciaire <strong>et</strong> des bénéficiaires. Le fi<strong>du</strong>ciaire peut<br />

être un indivi<strong>du</strong> ou une personne morale comme une société par exemple le Trust Banque<br />

Nationale.<br />

Fi<strong>du</strong>ciaire<br />

(Administrer le bien)<br />

Auteur Bénéficiaires<br />

Transfert un bien (Recevoir revenu ou capital)<br />

Fi<strong>du</strong>cie<br />

356 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Pour l'application de la LIR, une succession est l'équivalent d'une fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> doit<br />

répondre aux mêmes règles.<br />

- Le liquidateur testamentaire est considéré comme le fi<strong>du</strong>ciaire<br />

- Les héritiers comme les bénéficiaires.<br />

9.1 LES GENRES DE FIDUCIES<br />

• UFi<strong>du</strong>cie testamentaire<br />

Il s'agit d'une fi<strong>du</strong>cie qui a commencé à exister au décès d'un particulier <strong>et</strong> par suite<br />

de ce décès <strong>et</strong> dont tous les biens proviennent <strong>du</strong> défunt. Elle peut être «exclusive en<br />

faveur <strong>du</strong> conjoint» ou non exclusive au conjoint. Elle peut être créée par le<br />

testament ou sinon elle est créée automatiquement par l'application de la LIR.<br />

• UFi<strong>du</strong>cie non testamentaire<br />

Comprend toute fi<strong>du</strong>cie autre qu'une fi<strong>du</strong>cie testamentaire. C<strong>et</strong>te catégorie se<br />

subdivise en quatre :<br />

- la fi<strong>du</strong>cie non testamentaire exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint;<br />

- la fi<strong>du</strong>cie non testamentaire non exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint;<br />

- la fi<strong>du</strong>cie à participation unitaire : par exemple, les fi<strong>du</strong>cies de fonds mutuels;<br />

- la fi<strong>du</strong>cie régie par un régime de revenu différé : par exemple, les REÉR, les RPA,<br />

les FERR <strong>et</strong>c.<br />

Pour qu'une fi<strong>du</strong>cie se qualifie pour être «une fi<strong>du</strong>cie exclusive en faveur <strong>du</strong><br />

conjoint», le conjoint doit avoir droit à tous les revenus de la fi<strong>du</strong>cie sa vie <strong>du</strong>rant <strong>et</strong><br />

nulle autre personne que le conjoint ne peut, avant son décès, obtenir l'usage de toute<br />

partie <strong>du</strong> revenu ou <strong>du</strong> capital de la fi<strong>du</strong>cie<br />

Selon 104(2), la fi<strong>du</strong>cie est réputée être un particulier. Nous verrons, par contre, que<br />

certaines dé<strong>du</strong>ctions ou crédits d'impôts lui seront refusés.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 357<br />

357


358<br />

FIN D’ANNÉE<br />

Fi<strong>du</strong>cie testamentaire<br />

- Possibilité de choisir la date de fin d’année.<br />

Fi<strong>du</strong>cie non-testamentaire<br />

- 31 décembre<br />

DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES<br />

La fi<strong>du</strong>cie doit pro<strong>du</strong>ire annuellement une déclaration de revenus sur le formulaire T3<br />

dans les 90 jours qui suivent la fin de son exercice financier<br />

Pour les fi<strong>du</strong>cies testamentaires il n'y a pas d'acompte provisionnel à verser.<br />

LA RÉSIDENCE D'UNE FIDUCIE<br />

Pour qu'une fi<strong>du</strong>cie soit tenue de payer de l'impôt au Canada, elle doit, selon le<br />

paragraphe 2(1), être un résident <strong>du</strong> Canada.<br />

La résidence d'une fi<strong>du</strong>cie est déterminée en fonction de la résidence <strong>du</strong> ou des<br />

fi<strong>du</strong>ciaires. Le ministère se base sur la notion de gestion <strong>et</strong> de contrôle par les<br />

fi<strong>du</strong>ciaires pour déterminer où se situe la résidence de la fi<strong>du</strong>cie. Finalement, le lieu de<br />

résidence des bénéficiaires peut également influer sur la résidence d’une fi<strong>du</strong>cie.<br />

LA FORMATION D'UNE FIDUCIE<br />

En choisissant une fin<br />

d’année appropriée, il est<br />

possible de r<strong>et</strong>arder<br />

l’imposition de 1 an.<br />

Une fi<strong>du</strong>cie se crée par le transfert de biens par l'auteur de la fi<strong>du</strong>cie. Ce transfert<br />

peut se faire <strong>du</strong> vivant ou par suite <strong>du</strong> décès.<br />

Le tableau qui suit résume les dispositions de la LIR qui s'appliquent lors <strong>du</strong> transfert de<br />

biens à une fi<strong>du</strong>cie. Le transfert de biens à une fi<strong>du</strong>cie testamentaire ou non, autre qu'une<br />

fi<strong>du</strong>cie exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint, se fait toujours à la JVM.<br />

358 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


De façon générale :<br />

Disposition à la JVM : en faveur d’une fi<strong>du</strong>cie<br />

Sauf si :<br />

Roulement fiscal : si en faveur d’une fi<strong>du</strong>cie exclusive au conjoint<br />

Attention s’il y a transfert d’un bien amortissable :<br />

o <strong>et</strong> si le coût en capital pour l’acquéreur est supérieur au coût en capital pour<br />

le vendeur, règle <strong>du</strong> nouveau coût en capital = coût en capital <strong>du</strong> vendeur +<br />

½ <strong>du</strong> gain en capital réalisé (ne s’applique pas au décès).<br />

o <strong>et</strong> si le coût en capital pour l’acquéreur est inférieur au coût en capital pour<br />

le vendeur, règle de la DPA censée prise –<br />

9.2 L'IMPOSITION DE LA FIDUCIE<br />

La fi<strong>du</strong>cie est considérée comme un particulier, donc imposée comme un particulier.<br />

Exception :<br />

- N’a pas droit aux crédits d’impôts personnels<br />

- À la dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital<br />

Une exception à c<strong>et</strong>te dernière règle, la fi<strong>du</strong>cie exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint<br />

pourra se prévaloir de la dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital non utilisée <strong>du</strong> conjoint<br />

bénéficiaire (survivant), dans l'année d'imposition de la fi<strong>du</strong>cie au cours de laquelle le<br />

conjoint bénéficiaire est décédé.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 359<br />

359


360<br />

TAUX D'IMPOSITION EN VERTU DE LA PARTIE I<br />

Une fi<strong>du</strong>cie non testamentaire doit calculer son impôt à payer, au taux de 29 % au<br />

fédéral. Au provincial, le montant à payer correspond au plus élevé de 20 % <strong>du</strong><br />

revenu imposable ou de l'impôt calculé selon les tables. En complétant la déclaration<br />

d'impôt fédérale, la fi<strong>du</strong>cie doit calculer l'abattement de 16,5 % de l'impôt de base.<br />

C<strong>et</strong>te imposition au taux maximum enlève pratiquement tout avantage à la création de<br />

fi<strong>du</strong>cies non testamentaires.<br />

Une fi<strong>du</strong>cie testamentaire est imposée selon la table d'impôts applicable aux<br />

particuliers.<br />

360 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


DÉTERMINATION DU REVENU NET D'UNE FIDUCIE<br />

La détermination <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de la fi<strong>du</strong>cie se fait comme celui <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

particulier. En plus des dé<strong>du</strong>ctions normalement prévues dans le calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong>, la<br />

fi<strong>du</strong>cie peut dé<strong>du</strong>ire :<br />

• La partie de son revenu qui est payée/payable aux bénéficiaires <strong>du</strong> revenu,<br />

• toute somme dépensée pour la maintenance «impenses» ou l'entr<strong>et</strong>ien d'un bien dont<br />

un bénéficiaire à la jouissance, [104(6)b)]<br />

• toute partie de son revenu à l'égard de laquelle le choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié a été<br />

fait [104(12)]<br />

EXERCICE 9-1 : Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> <strong>et</strong> de l’impôt à payer.<br />

Jean forme une fi<strong>du</strong>cie entre vifs en faveur de sa fille Julie, qui a 22 ans. 50 % <strong>du</strong> revenu<br />

de la fi<strong>du</strong>cie doit être payé annuellement à Julie <strong>et</strong> l'autre 50 % s'accumule dans la<br />

fi<strong>du</strong>cie. Lorsque Julie aura 32 ans, tout le capital de la fi<strong>du</strong>cie lui sera remis. Comme il<br />

s'agit d'une fi<strong>du</strong>cie non testamentaire, l'année d'imposition correspond à l'année civile.<br />

Le 31 décembre de l'année en cours le revenu de la fi<strong>du</strong>cie comprend exclusivement des<br />

intérêts pour un montant de 80 000 $.<br />

Pour les fins de notre exemple, nous utiliserons les taux de la page précédente.<br />

ON DEMANDE :<br />

1) Déterminez le revenu imposable <strong>et</strong> l'impôt à payer pour la fi<strong>du</strong>cie.<br />

2) Déterminez le revenu pour la bénéficiaire.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 361<br />

361


362<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 9-1<br />

U1. Pour la fi<strong>du</strong>cie :<br />

Revenu 80 000 $<br />

Moins : Revenu payable 50 % x 80 000 $ [104(6)] U40 000<br />

Revenu imposable 40 000 $<br />

U<br />

UCalcul de l'impôt à payer<br />

Impôt fédéral 29 % x 40 000 $ 11 600 $<br />

Moins : Abattement 16,5 % x 11 600 $ = 1 914<br />

Impôt fédéral à payer (taux effectif de 24,2 %) 9 686 $<br />

Impôt provincial : Le plus élevé de :<br />

i) 20 % x 40 000 $ 8 000 $*<br />

ii) 16 % sur les premiers 39 060 $ 6 249,6 $<br />

20 % (40 000 $ - 39 060 $) U 188<br />

6 438 $<br />

U2. Pour Julie :<br />

Revenu provenant de la fi<strong>du</strong>cie à inclure dans ses revenus 40 000 $<br />

Il sera habituellement préférable d’attribuer tout le revenu de la fi<strong>du</strong>cie à un bénéficiaire<br />

puisque la fi<strong>du</strong>cie est imposée au taux d’imposition supérieur.<br />

**********************************************<br />

Le revenu attribué à<br />

un bénéficiaire est<br />

dé<strong>du</strong>ctible<br />

Notons qu'une fi<strong>du</strong>cie ne peut attribuer de pertes aux bénéficiaires. Par exemple, si<br />

dans une année d'imposition, les pertes en capital dé<strong>du</strong>ctibles de la fi<strong>du</strong>cie excèdent ses<br />

gains en capital imposables, la fi<strong>du</strong>cie ne pourra pas attribuer c<strong>et</strong> excédent aux<br />

bénéficiaires. C'est la fi<strong>du</strong>cie qui pourra reporter la perte en capital n<strong>et</strong>te à l'encontre des<br />

gains en capital non attribués aux bénéficiaires de la fi<strong>du</strong>cie, c'est-à-dire les gains en<br />

capital qui doivent être imposés dans la fi<strong>du</strong>cie.<br />

362 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SENS DE REVENU PAYABLE<br />

Au paragraphe 104(24), on stipule qu'un revenu est payable à un bénéficiaire, s'il a<br />

effectivement été versé au bénéficiaire ou si le bénéficiaire avait le droit d'en exiger la<br />

paiement.<br />

Pour savoir si un montant est payable à un bénéficiaire ou s'il a le droit d'en exiger le<br />

paiement, il faut se référer aux termes de l'acte de fi<strong>du</strong>cie.<br />

De plus, selon 104(18), une somme est réputée payable à un bénéficiaire d’une fi<strong>du</strong>cie<br />

résidant au Canada si les conditions suivantes sont réunies :<br />

• Le bénéficiaire est âgé de moins de 21 ans à la fin de l’année;<br />

• Son droit au revenu lui est acquis à la fin de l’année;<br />

• Son droit au revenu ne dépend pas de l’exercice ou de l’absence d’exercice d’un<br />

pouvoir discrétionnaire;<br />

• Son droit au revenu n’est assuj<strong>et</strong>ti à aucune condition future, exception faite de celle<br />

de vivre jusqu’à un âge ne dépassant pas 40 ans.<br />

L'alinéa 104(6)b) perm<strong>et</strong> à la fi<strong>du</strong>cie de ne pas dé<strong>du</strong>ire la totalité <strong>du</strong> revenu payable à des<br />

bénéficiaires. Dans la mesure où un montant n'a pas été dé<strong>du</strong>it par la fi<strong>du</strong>cie, il ne sera<br />

pas imposable pour les bénéficiaires [paragraphes 104(13.1) <strong>et</strong> (13.2)].<br />

Ce choix sera généralement fait :<br />

• dans le cas d'une fi<strong>du</strong>cie testamentaire dont les taux d'imposition sont progressifs,<br />

dans le but de fractionner le revenu entre la fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> ses bénéficiaires;<br />

• lorsqu'une fi<strong>du</strong>cie a des pertes à reporter d'années antérieures qu'elle désire utiliser.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 363<br />

363


364<br />

BÉNÉFICIAIRE PRIVILÉGIÉ<br />

L'alinéa 108(1) le définit comme étant un particulier<br />

• résidant au Canada qui est un bénéficiaire de la fi<strong>du</strong>cie,<br />

• qui a droit au crédit d'impôt pour déficience physique ou mentale ou y aurait<br />

droit si aucune dé<strong>du</strong>ction n'avait été demandée à son égard au titre de la rémunération<br />

versée à un préposé au soins ou des frais de séjour dans une maison de santé ou de<br />

repos [118.3(1)], <strong>et</strong> qui est :<br />

• l'auteur de la fi<strong>du</strong>cie,<br />

• le conjoint ou ancien conjoint de l'auteur de la fi<strong>du</strong>cie,<br />

• l'enfant, le p<strong>et</strong>it-enfant ou l'arrière-p<strong>et</strong>it-enfant de l'auteur de la fi<strong>du</strong>cie, ou<br />

• le conjoint de l'enfant, <strong>du</strong> p<strong>et</strong>it-enfant ou de l'arrière-p<strong>et</strong>it-enfant de l'auteur de la<br />

fi<strong>du</strong>cie.<br />

LE CHOIX DU BÉNÉFICIAIRE PRIVILÉGIÉ<br />

Au paragraphe 104(14), la LIR perm<strong>et</strong> à un bénéficiaire privilégié de se faire attribuer la<br />

fraction <strong>du</strong> revenu de la fi<strong>du</strong>cie qui lui revient, même si celle-ci ne lui est pas payable.<br />

Ce montant sera appelé «montant attribuable».<br />

Ce choix est généralement effectué lorsque le revenu <strong>du</strong> bénéficiaire en tant que<br />

particulier est peu élevé, ce qui perm<strong>et</strong> d'imposer le revenu à des taux d'imposition<br />

inférieurs. Le fait de faire un choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié ne donne aucune liquidité<br />

supplémentaire au bénéficiaire. On impose le montant <strong>du</strong> choix dans ses mains, mais la<br />

fi<strong>du</strong>cie ne le verse pas.<br />

Le choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié est un choix annuel. Il peut porter sur la totalité <strong>du</strong><br />

revenu auquel il a droit ou sur une partie seulement.<br />

Il est à noter que le revenu attribué <strong>et</strong> imposé entre les mains <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié<br />

sera capitalisé dans la fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> ne sera pas imposé à nouveau lorsqu'il sera effectivement<br />

distribué.<br />

364 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 9-2 : Cas où le choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié peut être intéressant.<br />

Madame Latendresse crée, au profit de sa fille unique Joëlle, une fi<strong>du</strong>cie à laquelle elle<br />

donne une somme de 200 000 $. Joëlle est atteinte d'une infirmité physique qui lui donne<br />

droit au crédit d'impôt pour déficience mentale ou physique [118.3(1)a)].<br />

Selon les termes de la fi<strong>du</strong>cie, les revenus de la fi<strong>du</strong>cie s'accumulent dans c<strong>et</strong>te dernière,<br />

jusqu'à ce que Joëlle, qui a actuellement 18 ans, ait atteint l'âge de 28 ans. Lorsque Joëlle<br />

aura atteint 28 ans, le capital de la fi<strong>du</strong>cie lui sera distribué de même que les revenus<br />

accumulés.<br />

Pour l'année d'imposition courante, la fi<strong>du</strong>cie a des revenus de 16 000 $. Joëlle est<br />

étudiante <strong>et</strong> n'a aucun revenu. Madame Latendresse pourvoit au besoin de sa fille<br />

pendant ses études.<br />

ON DEMANDE :<br />

Expliquez les conséquences <strong>fiscale</strong>s d'un choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié dans c<strong>et</strong>te<br />

situation.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 9-2<br />

UConséquences <strong>fiscale</strong>s<br />

- La fi<strong>du</strong>cie créée par madame Latendresse est une fi<strong>du</strong>cie non testamentaire, dont<br />

le taux d'imposition est le taux maximal des particuliers.<br />

- Joëlle est une bénéficiaire privilégiée de la fi<strong>du</strong>cie. Comme elle n'a aucun autre<br />

revenu, il serait intéressant de faire le choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié, afin qu'elle<br />

soit imposée sur le revenu de 16 000 $, plutôt que la fi<strong>du</strong>cie. En eff<strong>et</strong>, Joëlle<br />

pourra :<br />

• bénéficier des taux d'impôt progressifs,<br />

• se prévaloir <strong>du</strong> crédit d'impôt personnel <strong>et</strong> <strong>du</strong> crédit d'impôt pour<br />

frais de scolarité, <strong>et</strong><br />

• se prévaloir <strong>du</strong> crédit d'impôt pour personne handicapée.<br />

Par contre, sa mère madame Latendresse perdra la possibilité de prendre la dé<strong>du</strong>ction<br />

pour transfert de frais de scolarité <strong>et</strong> d'étude au fédéral <strong>et</strong> la dé<strong>du</strong>ction pour personnes à<br />

charge au provincial.<br />

Ainsi, il n'y aura que peu ou pas d'impôt à payer sur le revenu de 16 000 $. Si Joëlle ne<br />

dispose pas des fonds nécessaires pour payer les impôts, madame Latendresse pourrait lui<br />

prêter l'argent. Il est également possible que l'acte de fi<strong>du</strong>cie perm<strong>et</strong>te une distribution<br />

partielle <strong>du</strong> capital à Joëlle, avant l'échéance, à la discrétion des fi<strong>du</strong>ciaires. C<strong>et</strong>te<br />

discrétion peut être utilisée afin de verser à Joëlle une somme suffisante pour lui<br />

perm<strong>et</strong>tre de payer les impôts sur le revenu attribué par la fi<strong>du</strong>cie.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 365<br />

365


366<br />

5B 5B9.3 Règles d’attribution<br />

****************************************<br />

Les règles d'attribution continuent de s'appliquer lorsque le transfert ne se fait pas à la<br />

JVM, dans le cas d'une fi<strong>du</strong>cie entre vifs (c’est logique!).<br />

Si les règles d’attribution s’appliquent dans ce cas :<br />

Monsieur Madame<br />

Immeuble locatif<br />

Transfert avec<br />

Immeuble locatif<br />

JVM : 250 000 $ roulement automatique<br />

JVM : 250 000 $<br />

PBR : 200 000 $ PBR : 200 000 $<br />

FNACC : 150 000 $ FNACC : 150 000 $<br />

Il serait illogique que les règles d’attribution ne s’appliquent pas dans ce cas :<br />

Monsieur Madame<br />

(Bénéficiaire)<br />

roulement revenus<br />

Immeuble locatif<br />

Les règles d’attribution vont<br />

s’appliquer sur le revenu <strong>et</strong> le gain en<br />

capital générés par l’immeuble<br />

Fi<strong>du</strong>cie<br />

exclusive en<br />

faveur conjoint<br />

366 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Application <strong>du</strong> paragraphe 75(2)<br />

Les revenus payables à un bénéficiaire qui est le conjoint ou un enfant mineur de l’auteur<br />

d’une fi<strong>du</strong>cie non testamentaire peuvent faire l’obj<strong>et</strong> des règles d’attribution. Il en est<br />

de même des revenus ayant fait l’obj<strong>et</strong> d’un choix par un bénéficiaire privilégié qui est le<br />

conjoint ou l’enfant mineur de l’auteur <strong>du</strong> transfert.<br />

Lorsqu’une personne (auteur <strong>du</strong> transfert) transfère des biens à une fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> qu’une des<br />

trois situations suivantes s’applique :<br />

1. Les biens transférés (ou substitués) peuvent revenir à l’auteur <strong>du</strong> transfert, (l’auteur<br />

<strong>du</strong> transfert est bénéficiaire <strong>du</strong> capital de la fi<strong>du</strong>cie)<br />

2. Les biens transférés (ou substitués) peuvent être transférés à des personnes pouvant<br />

être désignées par l’auteur <strong>du</strong> transfert après la date de la création de la fi<strong>du</strong>cie;<br />

3. La vie <strong>du</strong>rant de l’auteur <strong>du</strong> transfert, les biens ne peuvent être disposés qu’avec son<br />

consentement ou suivant ses instructions. (L’auteur <strong>du</strong> transfert serait l’unique<br />

fi<strong>du</strong>ciaire)<br />

Les revenus provenant de biens reçus par la fi<strong>du</strong>cie de l’auteur <strong>du</strong> transfert, ou provenant<br />

de biens substitués, <strong>du</strong>rant la vie de l’auteur <strong>du</strong> transfert, seront réputés être les revenus<br />

de l’auteur <strong>du</strong> transfert <strong>et</strong> non ceux de la fi<strong>du</strong>cie. C<strong>et</strong>te règle s’applique aussi aux gains<br />

en capital réalisés sur ces biens LIR 75(2).<br />

75(2), s’applique lorsqu’une personne transfère des biens à une fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te<br />

dernière continue à exercer un certain contrôle sur les biens transférés. Il est très<br />

important de tenir compte de c<strong>et</strong>te disposition de la Loi lorsque l’on songe à transférer<br />

des biens dans une fi<strong>du</strong>cie car l’auteur <strong>du</strong> transfert pourrait se voir imposer sur les<br />

revenus de la fi<strong>du</strong>cie. De plus le paragraphe 75(2) s’applique à l’auteur de la fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> à<br />

toute personne qui par la suite pourrait transférer des biens à la fi<strong>du</strong>cie si les conditions<br />

d’application de 75(2) sont rencontrées.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 367<br />

367


368<br />

Exemple de l’application de 75(2) :<br />

Jean Dubois crée une fi<strong>du</strong>cie en faveur de ses trois enfants pour financer leurs études<br />

universitaires en Suisse. Il transfert 800 000 $ à la fi<strong>du</strong>cie par le biais d’un don en argent.<br />

Jean Dubois est l’unique fi<strong>du</strong>ciaire de la fi<strong>du</strong>cie.<br />

L’acte de fi<strong>du</strong>cie prévoit que le fi<strong>du</strong>ciaire a toute la discrétion pour distribuer le revenu<br />

aux enfants selon les besoins de chacun. La fi<strong>du</strong>cie se termine lorsque les enfants auront<br />

complété leurs études. À ce moment, le capital de la fi<strong>du</strong>cie devra leur être remis selon le<br />

partage décidé par Jean, s’il est encore vivant, ou par le fi<strong>du</strong>ciaire. C<strong>et</strong>te année, le revenu<br />

de la fi<strong>du</strong>cie est de 48 000 $ <strong>et</strong> il a été distribué également entre les enfants.<br />

Conséquences de l’application de 75(2), Jean Dubois devra inclure le 48 000 $ dans son<br />

revenu. Jean est la personne qui a transféré les biens à la fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> il s’est réservé le droit<br />

de partager le capital lorsque la fi<strong>du</strong>cie se terminera. La fi<strong>du</strong>cie de même que les enfants<br />

n’ont aucun revenu à déclarer.<br />

368 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


9.4 IMPOSITION DES BÉNÉFICIAIRES D'UNE FIDUCIE<br />

Les montants dé<strong>du</strong>its dans le calcul <strong>du</strong> revenu de la fi<strong>du</strong>cie, à titre de montant payé ou<br />

payable au bénéficiaire ou les montants sur lesquels le choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié a<br />

été fait, doivent être ajoutés au revenu des bénéficiaires <strong>et</strong> ce, en vertu des paragraphes<br />

104(13) à (13.2).<br />

En règle générale, les revenus attribués à un bénéficiaire sont considérés comme des<br />

revenus de biens sauf, si la LIR le prévoit autrement. Les éléments qui suivent, qui<br />

proviennent d'une fi<strong>du</strong>cie, conservent leur nature :<br />

• Udividende imposable de source canadienne <strong>et</strong> crédit d'impôt pour dividende.U Donc, la<br />

fi<strong>du</strong>cie n'en tient pas compte dans le calcul de son revenu <strong>et</strong> le bénéficiaire s'impose<br />

personnellement sur le dividende en le majorant <strong>et</strong> il a droit au crédit d'impôt pour<br />

dividende.<br />

• Udividende non imposable sur le Compte de Dividende en Capital (CDC). UCe<br />

dividende n'est pas imposable au niveau de la fi<strong>du</strong>cie ni dans les mains <strong>du</strong><br />

bénéficiaire auquel il doit être attribué.<br />

• Ugain en capital imposableU. Les gains en capital imposables n<strong>et</strong>s attribués par la<br />

fi<strong>du</strong>cie à un bénéficiaire seront imposés au niveau <strong>du</strong> bénéficiaire <strong>et</strong> non au niveau de<br />

la fi<strong>du</strong>cie. Ces gains seront admissibles à dé<strong>du</strong>ction pour gain en capital si le bien<br />

dont on a disposé dans la fi<strong>du</strong>cie se qualifiait à titre de AAPE ou de BAA.<br />

• Urevenu étranger ne provenant pas d'une entreprise <strong>et</strong> crédit pour impôt étrangerU<br />

• Uprestation de r<strong>et</strong>raite <strong>et</strong> prestation consécutive au décès.U<br />

Notons que, lorsque les termes de l'acte créant la fi<strong>du</strong>cie ne précisent pas que le gain en<br />

capital fait partie <strong>du</strong> revenu de la fi<strong>du</strong>cie payable aux bénéficiaires, le gain en capital<br />

devra être imposé dans la fi<strong>du</strong>cie, sauf si le choix <strong>du</strong> bénéficiaire privilégié est fait. En<br />

eff<strong>et</strong>, le gain en capital imposable, inclus dans le revenu en vertu de l'article 3 aux fins de<br />

l'impôt sur le revenu, n'est pas un revenu au sens propre <strong>du</strong> terme.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 369<br />

369


370<br />

9.5 DISPOSITION RÉPUTÉE DE LA FIDUCIE APRÈS 21 ANS<br />

Une fi<strong>du</strong>cie est une entité juridique constituée qui peut avoir une <strong>du</strong>rée de vie illimitée<br />

selon les termes de l'acte de fi<strong>du</strong>cie. Il aurait été facile de différer indéfiniment<br />

l'imposition de la plus-value accumulée sur les biens de la fi<strong>du</strong>cie, alors qu'un particulier<br />

doit s'imposer sur le revenu provenant de la disposition réputée de ses biens au moment<br />

de son décès.<br />

Le paragraphe 104(4) prévoit donc une disposition réputée des biens d'une fi<strong>du</strong>cie à<br />

certaines dates :<br />

• fi<strong>du</strong>cie exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint, créée après 1971 : la première fois au décès<br />

<strong>du</strong> conjoint bénéficiaire <strong>et</strong> par la suite, tous les 21 ans<br />

• autre fi<strong>du</strong>cie créée après 1971 : le jour de son 21ième anniversaire <strong>et</strong> tous les 21 ans,<br />

par la suite<br />

• fi<strong>du</strong>cie exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint, créée avant 1972 : le dernier en date, <strong>du</strong> jour<br />

<strong>du</strong> décès <strong>du</strong> conjoint ou <strong>du</strong> 1er janvier 1993 <strong>et</strong> par la suite, tous les 21 ans<br />

• autre fi<strong>du</strong>cie créée avant 1972 : le 1er janvier 1993 <strong>et</strong> tous les 21 ans, par la suite.<br />

Lorsque c<strong>et</strong>te date de disposition présumée arrive, la fi<strong>du</strong>cie est réputée avoir disposé de<br />

tous ses biens, sans exception, à leur juste valeur marchande. Il s'agit de l'équivalent de<br />

la règle générale de disposition présumée au décès. [104(4) <strong>et</strong> (5)]<br />

9.6 PARTICIPATION AU REVENU ET AU CAPITAL D’UNE FIDUCIE<br />

PARTICIPATION AU REVENU D'UNE FIDUCIE<br />

DÉFINITION<br />

Il s'agit <strong>du</strong> droit qu'un bénéficiaire a de recevoir la totalité ou une partie <strong>du</strong> revenu de la<br />

fi<strong>du</strong>cie. Ce droit peut être immédiat ou futur, absolu ou conditionnel. [108(1)]<br />

Le paragraphe 106(1.1) précise que le coût d'une participation au revenu est nul, sauf si la<br />

participation a été acquise d'un bénéficiaire <strong>du</strong> revenu antérieur.<br />

370 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Dans une fi<strong>du</strong>cie, il y a toujours un bénéficiaire <strong>du</strong> revenu <strong>et</strong> un bénéficiaire <strong>du</strong> capital <strong>et</strong><br />

ces bénéficiaires peuvent être la même personne ou des personnes différentes. L'intérêt<br />

<strong>du</strong> bénéficiaire <strong>du</strong> revenu dans la fi<strong>du</strong>cie est appelé une participation au revenu <strong>et</strong> celui<br />

<strong>du</strong> bénéficiaire <strong>du</strong> capital est une participation au capital.<br />

En vertu de l'alinéa 106(2)a), lorsqu'un bénéficiaire cède sa participation au revenu à un<br />

tiers, le pro<strong>du</strong>it total de disposition doit être inclus dans son revenu. Cependant, selon le<br />

paragraphe 106(1), si ce bénéficiaire a dû engager un coût lors de l'acquisition de sa<br />

participation au revenu, il sera autorisé à dé<strong>du</strong>ire ce coût <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de disposition, dans<br />

la mesure où il n'était pas dé<strong>du</strong>ctible dans une année antérieure. Il ne peut toutefois pas<br />

créer une perte avec c<strong>et</strong>te dé<strong>du</strong>ction.<br />

La dé<strong>du</strong>ction annuelle, accordée en vertu <strong>du</strong> paragraphe 106(1), est limitée au moindre<br />

des montants suivants:<br />

• le revenu provenant de la fi<strong>du</strong>cie attribué au bénéficiaire<br />

• la partie <strong>du</strong> coût de la participation au revenu qui n'a pas été dé<strong>du</strong>ite dans une année<br />

antérieure.<br />

EXERCICE 9-3 : Transactions sur une participation au revenu.<br />

En l'an 1, Monsieur X a créé une fi<strong>du</strong>cie dont Pierre sera le bénéficiaire <strong>du</strong> revenu<br />

pendant huit ans. Après ce temps, le capital de la fi<strong>du</strong>cie doit être distribué à Patrick.<br />

Les revenus annuels de la fi<strong>du</strong>cie sont estimés à environ 9 000 $ par an.<br />

Ayant un besoin urgent d'argent, Pierre décide de céder à Robert sa participation au<br />

revenu de la fi<strong>du</strong>cie pour 60 000 $ au milieu de l'an 1 alors qu'il n'a touché aucun revenu.<br />

Les revenus de la fi<strong>du</strong>cie distribués à Robert sont respectivement 9 500 $ en l'an 1 <strong>et</strong><br />

11 000 $ en l'an 2. Robert vend sa participation au revenu de la fi<strong>du</strong>cie pour 45 000 $ au<br />

début de l'an 3.<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les implications <strong>fiscale</strong>s des transactions<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 371<br />

371


372<br />

U<br />

U<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 9-3<br />

SOLUTION : UPOUR PIERRE<br />

Revenu à la vente de la participation au revenu [106(1) <strong>et</strong> (2)] AN 1<br />

PD 60 000 $<br />

Moins : Coût de la participation au revenu [106(1.1)] 0<br />

Somme à inclure dans le revenu de Pierre 60 000 $<br />

SOLUTION : UPOUR ROBERT<br />

UMontant à inclure dans les revenusU U AN 1<br />

Revenu inclus selon 104(13) 9 500 $<br />

Dé<strong>du</strong>ction selon 106(1)<br />

Le moins élevé : i) Revenu de l'année 9 500 $*<br />

ii) Prix payé 60 000 $<br />

Moins : dé<strong>du</strong>ctions antérieures U 0<br />

60 000 $<br />

U9 500<br />

0 $<br />

UMontant à inclure dans les revenusU U AN 2<br />

Revenu inclus selon 104(13) 11 000 $<br />

Dé<strong>du</strong>ction selon 106(1)<br />

Le moins élevé : i) Revenu de l'année 11 000 $*<br />

ii) Prix payé 60 000 $<br />

Moins : dé<strong>du</strong>ctions antérieures U 9 500<br />

50 500 $<br />

U11 000<br />

0 $<br />

UMontant à inclure dans les revenusU U AN 3<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition à inclure selon 106(2)a) 45 000 $<br />

Dé<strong>du</strong>ction selon 106(1)<br />

Le moins élevé : i) Revenu de l'année 45 000 $*<br />

ii) Prix payé 60 000 $<br />

Moins : dé<strong>du</strong>ctions antérieures<br />

(9 500 + 11 000) U20 500<br />

39 500 $<br />

U39 500<br />

5 500 $<br />

********************************************<br />

372 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


PARTICIPATION AU CAPITAL<br />

DÉFINITION<br />

Un droit de recevoir la totalité ou une partie <strong>du</strong> capital de la fi<strong>du</strong>cie. Ce droit peut être<br />

immédiat ou futur, absolu ou conditionnel. [108(1)]<br />

Une participation au capital constitue un bien en immobilisation dont la disposition<br />

entraîne un gain ou une perte en capital.<br />

DISPOSITIONS DES BIENS DE LA FIDUCIE EN RÈGLEMENT DE LA<br />

PARTICIPATION AU CAPITAL<br />

Lorsque des biens d'une fi<strong>du</strong>cie personnelle sont distribués à un bénéficiaire, en<br />

règlement total ou partiel de sa participation au capital, la LIR prévoit un roulement<br />

[107(2)a) <strong>et</strong> b)]<br />

• La fi<strong>du</strong>cie est réputée en avoir disposé au coût indiqué. Donc pas d'impact fiscal<br />

pour la fi<strong>du</strong>cie (roulement).<br />

• Le bénéficiaire est réputé les avoir acquis à la même valeur.<br />

Une fi<strong>du</strong>cie personnelle [248(1)] est une fi<strong>du</strong>cie testamentaire ou non testamentaire dont<br />

aucune participation n’a été ach<strong>et</strong>ée <strong>et</strong> qui est habituellement constituée pour des raisons<br />

familiales.<br />

Rappelons ici la définition de «coût indiqué» selon la nature <strong>du</strong> bien<br />

• le PBR, pour les biens en immobilisation,<br />

• la FNACC, pour les biens amortissables,<br />

• le coût, pour les biens en inventaire,<br />

• 4/3 <strong>du</strong> MCIA pour les immobilisations admissibles.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 373<br />

373


374<br />

DISPOSITION PRÉSUMÉE DE LA PARTICIPATION AU CAPITAL DU<br />

BÉNÉFICIAIRE DU CAPITAL<br />

Le bénéficiaire est réputé avoir disposé de sa participation pour un pro<strong>du</strong>it de<br />

disposition égal au coût indiqué des biens qui lui sont transférés plus toute somme<br />

en argent. [107(2)c)]<br />

Le coût des biens pour le bénéficiaire sera augmenté lorsque le PBR de sa<br />

participation au capital excède le coût indiqué des biens transférés plus l'argent reçu<br />

[voir 107(2)b)]. C<strong>et</strong>te situation risque de se pro<strong>du</strong>ire lorsque la participation au capital a<br />

été acquise d'une tierce personne.<br />

Le «coût indiqué» de la participation au capital d'un bénéficiaire est réputé être égal<br />

au coût indiqué des biens transférés plus l'argent reçu [108(1)]. Ce montant correspond<br />

généralement :<br />

• au PD de la participation au capital [107(2)c)]; <strong>et</strong><br />

• au PBR de la participation au capital [107(1)a)];<br />

de sorte qu'aucun gain en capital n'est réalisé à la disposition de la participation au<br />

capital.<br />

Comme nous l'avons vu précédemment, la fi<strong>du</strong>cie est réputée disposer de tous ses biens à<br />

la JVM, le dernier jour de sa 21ième année avec les conséquences <strong>fiscale</strong>s comme <strong>du</strong><br />

gain en capital <strong>et</strong> de la récupération de DPA. Il serait donc opportun de prévoir une<br />

distribution des biens de la fi<strong>du</strong>cie avant c<strong>et</strong> anniversaire. De c<strong>et</strong>te manière, on utilise le<br />

roulement prévu lors <strong>du</strong> règlement de la participation au capital par la fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> on<br />

r<strong>et</strong>arde l'imposition des revenus.<br />

374 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


RÈGLE LORS DU TRANSFERT D'UN BIEN AMORTISSABLE AU<br />

BÉNÉFICIAIRE DU CAPITAL<br />

Lorsque le coût original <strong>du</strong> bien pour la fi<strong>du</strong>cie est plus élevé que le coût présumé <strong>du</strong><br />

bénéficiaire (coût indiqué)<br />

• le coût en capital <strong>du</strong> bien pour ce bénéficiaire est présumé être égal au coût en capital<br />

<strong>du</strong> bien pour la fi<strong>du</strong>cie; <strong>et</strong><br />

• la différence entre le coût en capital <strong>du</strong> bien sur le coût indiqué <strong>du</strong> bien pour le<br />

bénéficiaire est réputé, être de la DPA censée prise.<br />

Ainsi, toute récupération de DPA différée lors <strong>du</strong> roulement <strong>du</strong> bien de la fi<strong>du</strong>cie au<br />

bénéficiaire, pourra être imposée lors d'une disposition ultérieure <strong>du</strong> bien par le<br />

bénéficiaire. [107(2)d)]<br />

EXERCICE 9-4 : Liquidation d’une fi<strong>du</strong>cie personnelle.<br />

M. Dubé est le seul bénéficiaire <strong>du</strong> capital d'une fi<strong>du</strong>cie personnelle qui a été créée en<br />

1982 <strong>et</strong> qui possède les biens suivants :<br />

JVM PBR<br />

Argent 40 000 $<br />

Terrain 80 000 $ 20 000 $<br />

Actions de société publique 120 000 $ 45 000 $<br />

La fi<strong>du</strong>cie est liquidée le 31 décembre de l'année courante <strong>et</strong> tous les biens sont distribués<br />

à M. Dubé en règlement de sa participation. En 1982, il a reçu sa participation au capital<br />

à titre gratuit.<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les impacts fiscaux de la liquidation.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 375<br />

375


376<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 9-4<br />

UImpacts fiscaux pour la fi<strong>du</strong>cie :<br />

Aucun. La fi<strong>du</strong>cie est réputée avoir disposé de chacun des biens pour une somme égale à<br />

leur PBR.<br />

UImpacts fiscaux pour M. Dubé :<br />

M. Dubé est réputé avoir acquis chacun des biens pour un montant égal au PBR des biens<br />

pour la fi<strong>du</strong>cie.<br />

Terrain 20 000 $<br />

Actions de société publique 45 000 $<br />

M. Dubé est réputé avoir disposé de sa participation au capital, selon l'alinéa 107(2)c),<br />

pour un montant égal au total de :<br />

Argent reçu 40 000 $<br />

PBR <strong>du</strong> terrain 20 000<br />

PBR des actions de société publique U 45 000<br />

105 000 $<br />

Le coût indiqué <strong>et</strong> le PBR de la participation de M. Dubé sont réputés, selon le<br />

paragraphe 108(1) <strong>et</strong> l'alinéa 107(1)a), être égaux au total de :<br />

Argent reçu 40 000 $<br />

PBR <strong>du</strong> terrain 20 000<br />

PBR des actions de société publique U 45 000<br />

105 000 $<br />

Il n'y a donc aucun gain ou perte à la disposition de la participation.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition présumé de la participation 105 000 $<br />

Moins : PBR de la participation U105 000<br />

0 $<br />

*********************************************<br />

376 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


DISPOSITION D'UNE PARTICIPATION AU CAPITAL À UN TIERS<br />

C<strong>et</strong>te transaction est une transaction de nature capital. Le pro<strong>du</strong>it de disposition est<br />

connu <strong>et</strong> nous devons établir le prix de base rajusté de la participation pour l'auteur <strong>du</strong><br />

transfert.<br />

L'alinéa 107(1)a), détermine le montant qui sera le PBR de la participation comme étant<br />

le plus élevé de :<br />

• le PBR de la participation au capital; U(lorsque la participation au capital a été reçue à<br />

titre gratuit, ce montant est zéro)<br />

• le coût indiqué de la participation au capital. (qui représente la part proportionnelle<br />

qu'a le bénéficiaire dans le coût indiqué de l'actif de la fi<strong>du</strong>cie moins le passif)<br />

C<strong>et</strong>te règle ne s'applique pas pour créer ou augmenter une perte en capital à la disposition<br />

de la participation au capital. La perte en capital réalisée lors d'une vente à un tiers sera<br />

égale à la différence entre le PBR de la participation au capital <strong>et</strong> le PD reçu [107(1)b)].<br />

Elle devra être une perte réelle.<br />

L'eff<strong>et</strong> de l'alinéa 107(1)a) perm<strong>et</strong> d'éviter la double imposition potentielle sur la<br />

disposition de la participation au capital <strong>et</strong> sur la disposition des biens de la fi<strong>du</strong>cie.<br />

EXERCICE 9-5 : Vente à un tiers d’une participation au capital.<br />

M. Lebond détient une participation dans le capital d'une fi<strong>du</strong>cie personnelle. Sa<br />

participation a été acquise à titre gratuit. (PBR = 0).<br />

La fi<strong>du</strong>cie détient un seul bien. JVM PBR<br />

Actions de Société publique 90 000 $ 40 000 $<br />

ON DEMANDE :<br />

Déterminez les conséquences <strong>fiscale</strong>s des situations suivantes.<br />

a) M. Lebond vend sa participation au capital 90 000 $ soit la JVM des actions détenues<br />

par la fi<strong>du</strong>cie.<br />

b) La fi<strong>du</strong>cie vend les actions de Société publique, <strong>et</strong> par la suite la fi<strong>du</strong>cie est liquidée<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 377<br />

377


378<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 9-5<br />

a) M. Lebond vend sa participation au capital 90 000 $ soit la JVM des actions détenues<br />

par la fi<strong>du</strong>cie.<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition de M. Lebond 90 000 $<br />

Moins : le plus élevé de:<br />

PBR : 0 $<br />

Coût indiqué : 40 000 $*<br />

U40 000<br />

Gain en capital 50 000 $<br />

Gain en capital imposable (50%) 25 000 $<br />

b) La fi<strong>du</strong>cie vend les actions de Société publique, <strong>et</strong> par la suite la fi<strong>du</strong>cie est liquidée<br />

UPour la fi<strong>du</strong>cie<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition des actions 90 000 $<br />

Moins : PBR des actions U40 000<br />

Gain en capital 50 000 $<br />

Gain en capital imposable (50%) 25 000 $<br />

Si le gain en capital est attribué au bénéficiaire, la fi<strong>du</strong>cie n'aura aucun impôt à payer.<br />

Si le gain en capital n'est pas attribué à un bénéficiaire, la fi<strong>du</strong>cie paiera les impôts sur ce<br />

gain <strong>et</strong> l'excédent sera disponible pour distribution.<br />

Pour M. Lebond, en faisant l'hypothèse que le gain en capital lui a été attribué <strong>et</strong> dans ce<br />

cas, il reçoit 90 000 $<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition de M. Lebond 90 000 $<br />

Moins : le plus élevé de :<br />

PBR : 0 $<br />

Coût indiqué : 90 000 $*<br />

U90 000<br />

Gain en capital 0 $<br />

M. Lebond devra, par contre, inclure dans son revenu, le gain en capital imposable de<br />

25 000$ qui lui a été attribué par la fi<strong>du</strong>cie pour l'année.<br />

***********************************************<br />

378 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


9.7 UTILISATION DE LA FIDUCIE<br />

Les fi<strong>du</strong>cies personnelles testamentaires ou non testamentaires peuvent être utiles à plus<br />

d'un point de vue. En eff<strong>et</strong>, leur utilité dépasse souvent l'objectif de ré<strong>du</strong>ction des impôts.<br />

0B 0BFractionnement <strong>du</strong> revenu<br />

Malgré le resserrement des règles d'attribution, l'utilisation d'une fi<strong>du</strong>cie non<br />

testamentaire en faveur d'enfants mineurs peut encore perm<strong>et</strong>tre, dans certains cas, de<br />

faire <strong>du</strong> fractionnement de revenu avec ceux-ci.<br />

Par exemple, le gain en capital réalisé sur les biens transférés ou l'argent prêté à la fi<strong>du</strong>cie<br />

par un parent n'est pas suj<strong>et</strong> aux règles d'attribution. Il peut donc être avantageux de créer<br />

une fi<strong>du</strong>cie en faveur des enfants qui réaliserait des gains en capital. Ces gains pourraient<br />

être imposés entre les mains des enfants s'ils leur sont payables ou si le choix <strong>du</strong><br />

bénéficiaire privilégié est fait dans le cas d'un enfant souffrant d'une déficience physique<br />

ou mentale.<br />

De même, les revenus gagnés sur les revenus ayant fait l'obj<strong>et</strong> des règles d'attribution ne<br />

sont pas suj<strong>et</strong>s à ces règles. Il peut donc être intéressant de faire un prêt important à une<br />

fi<strong>du</strong>cie en faveur d'un enfant mineur afin de créer un revenu suj<strong>et</strong> aux règles d'attribution.<br />

Si ce revenu est investi <strong>et</strong> qu'il rapporte des revenus, ces derniers ne seront pas suj<strong>et</strong>s aux<br />

règles d'attribution.<br />

À la suite <strong>du</strong> décès d'un contribuable, la fi<strong>du</strong>cie testamentaire créée en faveur d'un enfant<br />

mineur n'est pas suj<strong>et</strong>te aux règles d'attribution puisque l'auteur de la fi<strong>du</strong>cie est décédé.<br />

Il peut donc être utile, afin de fractionner les revenus entre les divers membres de la<br />

famille, de créer des fi<strong>du</strong>cies en faveur des enfants mineurs. Les revenus provenant de<br />

ces fi<strong>du</strong>cies pourront servir à payer les études ou les dépenses personnelles des enfants.<br />

Dans le cas où de telles fi<strong>du</strong>cies sont créées, il faut se souvenir que les biens transférés à<br />

ces fi<strong>du</strong>cies seront réputés avoir été cédés à la JVM par le défunt. Ainsi, ce sont<br />

généralement de l'argent ou des biens dont la disposition n'entraîne aucune incidence<br />

<strong>fiscale</strong> qui seront légués à ces fi<strong>du</strong>cies.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 379<br />

379


380<br />

1B 1BContrôle <strong>et</strong> gestion des biens<br />

Dans certains cas, une fi<strong>du</strong>cie familiale, testamentaire ou non testamentaire, est utilisée<br />

par l'auteur de la fi<strong>du</strong>cie afin d'assurer des revenus à une personne donnée sans lui confier<br />

le contrôle ou la gestion des biens pro<strong>du</strong>ctifs de revenu. En eff<strong>et</strong>, lorsqu'on crée une<br />

fi<strong>du</strong>cie, ce sont les fi<strong>du</strong>ciaires qui ont le contrôle des biens de la fi<strong>du</strong>cie. Généralement,<br />

c<strong>et</strong>te situation se présente à l'égard d'enfants mineurs, de personnes incapables ou de<br />

personnes qui ne sont pas en mesure, pour différentes raisons, de gérer les biens légués<br />

ou donnés.<br />

2B 2BTransmission de biens<br />

Très souvent, une personne utilisera une fi<strong>du</strong>cie pour s'assurer que les biens qu'elle donne<br />

ou lègue seront transférés à la personne de son choix après qu'une autre personne en ait<br />

bénéficié.<br />

La fi<strong>du</strong>cie exclusive en faveur <strong>du</strong> conjoint en est un exemple. L'auteur de la fi<strong>du</strong>cie<br />

désire avantager le conjoint sa vie <strong>du</strong>rant, mais il indique à qui les biens détenus par la<br />

fi<strong>du</strong>cie seront transférés lors <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> conjoint, généralement les enfants.<br />

3B 3BProtection d'actifs<br />

Il est possible de m<strong>et</strong>tre certains actifs à l'abri des réclamations des créanciers en les<br />

transférant à une fi<strong>du</strong>cie qui devra respecter certains critères selon la juridiction où elle<br />

est créée. Naturellement ce transfert d'actifs ne devra pas être effectué au moment où il<br />

existe des problèmes avec les créanciers ou peu avant une faillite pour être valable.<br />

4B 4BGel successoral<br />

La fi<strong>du</strong>cie familiale non testamentaire (fi<strong>du</strong>cie discrétionnaire) est très utile afin de<br />

détenir les actions participantes d'une société familiale dans les provinces où il est<br />

impossible ou très difficile pour un enfant mineur de détenir de telles actions. Dans ces<br />

cas, il faut être très attentif pour éviter la règle de disposition réputée tous les 21 ans.<br />

Une liquidation de la fi<strong>du</strong>cie dans la 20 e année est généralement prévue.<br />

380 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Exemple de fi<strong>du</strong>cie discrétionnaire qui pourrait servir à effectuer un gel successoral.<br />

Le père de l’actionnaire va créer une fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> les bénéficiaires discrétionnaires seront<br />

l’actionnaire, son conjoint, les enfants <strong>et</strong> p<strong>et</strong>its-enfants de l’actionnaire de même que les<br />

conjoints de ses enfants, selon le cas. Les fi<strong>du</strong>ciaires seront, l’actionnaire, son conjoint <strong>et</strong><br />

un ami très intime non lié.<br />

C<strong>et</strong>te fi<strong>du</strong>cie est discrétionnaire, i.e. que le capital <strong>et</strong> les revenus de c<strong>et</strong>te fi<strong>du</strong>cie seront<br />

remis selon la volonté majoritaire des fi<strong>du</strong>ciaires, à un ou à plusieurs bénéficiaires, au<br />

moment où les fi<strong>du</strong>ciaires le décideront ou à des dates établies par l’auteur de la fi<strong>du</strong>cie.<br />

Dans le cas d’un gel successoral, les actions participantes seraient détenues par c<strong>et</strong>te<br />

fi<strong>du</strong>cie <strong>et</strong> la distribution des dividendes serait discrétionnaire. Nous avons ici une<br />

<strong>planification</strong> qui mérite d’être analysée de façon très méticuleuse en pratique.<br />

Structure initiale Structure finale<br />

M. X M. X<br />

Opco inc.<br />

AP AO<br />

Opco inc.<br />

Pour la mise en place de c<strong>et</strong>te transaction, plusieurs éléments doivent être considérés, il<br />

faut être très vigilant lors de la mise en place de c<strong>et</strong>te structure.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 9 381<br />

381


382<br />

382 Suj<strong>et</strong> 9 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Description sommaire <strong>du</strong> contenu<br />

SOCIÉTÉ DE PERSONNES<br />

SUJET 10<br />

10.1 Société au sens <strong>du</strong> code civil<br />

10.2 Statut fiscal de la société<br />

10.3 Admission d'un nouvel associé qui achète une participation<br />

10.4 Admission d'un associé <strong>et</strong> transfert de biens à la société<br />

10.5 Vente à perte par un associé détenant une participation majoritaire.<br />

10.6 Calcul <strong>du</strong> prix de base rajusté de la participation<br />

10.7 Associé qui se r<strong>et</strong>ire<br />

10.8 Société de personnes prolongée<br />

10.9 Dissolution d'une société de personnes<br />

10.10 Société en commandite<br />

10.11 Transfert de biens par une société de personnes à une société par actions<br />

10.12 Déclarations de renseignements<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 383<br />

383


384<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 10 :<br />

Les règles régissant le calcul <strong>du</strong> revenu d'une entreprise ont déjà été étudiées dans un<br />

cours précédent. Le but de ce suj<strong>et</strong> est d'analyser les dispositions particulières qui<br />

s'appliquent lorsqu'une entreprise est exploitée par le biais d'une société de personnes (ciaprès<br />

« société ») <strong>et</strong> les incidences <strong>fiscale</strong>s de c<strong>et</strong>te exploitation pour une personne qui est<br />

membre de la société (un associé). Nous verrons les règles de calcul <strong>du</strong> revenu tiré d'une<br />

société ainsi que les aspects fiscaux de la création <strong>et</strong> de la liquidation d'une société. Enfin,<br />

nous analyserons brièvement les règles particulières aux sociétés en commandite.<br />

Il peut être utile pour l'étudiant de revoir les suj<strong>et</strong>s fiscaux suivants :<br />

• détermination <strong>du</strong> revenu d'entreprise,<br />

• détermination <strong>du</strong> gain en capital,<br />

• détermination <strong>du</strong> revenu de biens.<br />

Associé 1 Associé 2 Inclusion <strong>du</strong> revenu<br />

S.E.N.C<br />

Attribution <strong>du</strong> revenu<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu<br />

384 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


10.1 SOCIÉTÉ (DE PERSONNES) au sens <strong>du</strong> Code civil<br />

Entente ou convention par laquelle deux ou plusieurs personnes conviennent de former un<br />

fonds commun auquel chacune s'oblige à contribuer en y apportant des biens, son crédit,<br />

son habil<strong>et</strong>é <strong>et</strong> son in<strong>du</strong>strie dans le but de l'exploiter ensemble <strong>et</strong> de partager les<br />

bénéfices (ou pertes) qui en résulteront.<br />

Bien qu’il soit préférable de rédiger un contrat par écrit, une société naît <strong>du</strong> seul<br />

consentement des parties.<br />

Caractéristiques<br />

Le nom de la société doit comprendre l’expression “société en nom collectif” ou à la fin<br />

<strong>du</strong> nom, le sigle «S.E.N.C.».<br />

• Le fonds commun que constitue la société peut être composé d'actifs corporels <strong>et</strong><br />

incorporels (nom, compétence, réputation, connaissances spéciales…).<br />

• Il est nécessaire que tous les associés partagent dans le profit. (CcQ 2203)<br />

• La participation aux bénéfices d’une société emporte l’obligation de partager les<br />

pertes.<br />

• Il n'est pas nécessaire que tous les associés partagent dans les pertes. Cependant, c<strong>et</strong>te<br />

entente n’est valide qu'entre les associés, elle ne lie pas les tiers.<br />

La copropriété d'un ou de plusieurs biens non reliés à une entreprise ne crée pas une<br />

société, <strong>et</strong> ce, indépendamment de tout arrangement relatif au partage des bénéfices <strong>et</strong> des<br />

pertes.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 385<br />

385


386<br />

Il est important de se rappeler qu'une société peut exister même en l'absence d'un contrat<br />

écrit de société puisque l'existence peut en être démontrée par des faits particuliers. Par<br />

contre, la jurisprudence a démontré que, même si des personnes exploitant une entreprise<br />

qualifient leur relation de société dans un écrit, ce fait n'est pas nécessairement<br />

déterminant. Une consultation auprès d'un juriste pourrait s'avérer nécessaire.<br />

Dissolution de la société<br />

La société, outre les clauses prévues par le contrat, est dissoute par<br />

a) l’accomplissement de son obj<strong>et</strong> ou l’impossibilité de l’accomplir<br />

b) le consentement de tous les associés. Elle peut aussi être dissoute par le tribunal,<br />

pour une cause légitime.<br />

La société constituée pour une <strong>du</strong>rée déclarée peut être continuée <strong>du</strong> consentement de<br />

tous les associés.<br />

Le départ d’un associé ne signifie donc pas la dissolution automatique de la société.<br />

386 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


10.2 STATUT FISCAL DE LA SOCIÉTÉ<br />

Aucune définition n'est donnée dans la loi de l'impôt sur le revenu.<br />

• Ce n’est pas un contribuable;<br />

• Ce n’est pas une détention en copropriété;<br />

• Ce n’est pas une coentreprise.<br />

Aux paragraphes 96(1) <strong>et</strong> (2), il est établi qu'une société est :<br />

• une entité distincte résidant au Canada<br />

• que son année d'imposition correspond à son exercice financier<br />

• que les revenus n<strong>et</strong>s de chaque activité de la société (y compris une activité relative<br />

à la propriété de biens) ainsi que les gains ou pertes en capital doivent être calculés<br />

séparément<br />

• que chaque associé partage dans les différentes catégories de revenus selon les<br />

modalités <strong>du</strong> contrat de société. Les différentes catégories de revenus de la société ne<br />

perdent pas leurs caractéristiques lorsqu'elles sont attribuées aux associés.<br />

Exemple <strong>du</strong> dernier élément :<br />

Hypothèses : Société AB comprend 3 associés qui partagent également les profits<br />

<strong>et</strong> les pertes. Résultat d'exploitation de l'an 1<br />

Revenu d'entreprise 21 000 $<br />

Revenu de biens (intérêts) 3 000 $<br />

Gain en capital 18 000 $<br />

Résultat : Chaque associé devra inclure dans le calcul de son revenu pour fins<br />

d'impôts, 1/3 de chacun des trois éléments qui conservera sa nature dans ses mains. Donc<br />

la déclaration de revenus de l'associé "1" devra comprendre 7 000 $ de revenu<br />

d'entreprise, 1 000 $ de revenu de biens <strong>et</strong> 3 000 $ (1/2 x 6 000 $) de gain en capital<br />

imposable.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 387<br />

387


388<br />

La société ne pro<strong>du</strong>it pas de déclaration d'impôt :<br />

• On peut donc dire que la société est un véhicule qui sert à compiler des revenus qui<br />

conservent leurs caractéristiques dans les mains des associés.<br />

• La société sert à compiler les revenus n<strong>et</strong>s des diverses sources <strong>et</strong>, par la suite, ces<br />

revenus sont attribués aux associés en conservant leurs caractéristiques <strong>et</strong> sont<br />

imposés entre les mains des associés dans l'année civile où se termine l'exercice<br />

financier, sauf pour le gain en capital qui est imposé dans l'année <strong>du</strong> calendrier.<br />

• On pourrait conclure en disant que la société constitue un contribuable distinct pour<br />

les fins <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> seulement. Une fois que le revenu n<strong>et</strong> est identifié,<br />

la société agit en tant que con<strong>du</strong>it pour les associés dans les proportions établies en<br />

vertu de la convention de société.<br />

La dé<strong>du</strong>ction pour amortissement :<br />

• La dé<strong>du</strong>ction pour amortissement doit être prise au niveau de la société.<br />

• Toute récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement se fera dans le calcul <strong>du</strong> revenu<br />

de la société <strong>et</strong> le même principe s'appliquera pour une perte finale. La récupération<br />

prend toujours la nature <strong>du</strong> revenu contre lequel la dé<strong>du</strong>ction pour<br />

amortissement a été réclamée.<br />

• Si l'année d'imposition de la société est de moins de 12 mois, la dé<strong>du</strong>ction pour<br />

amortissement pouvant être dé<strong>du</strong>ite doit être calculée au prorata <strong>du</strong> nombre de jours<br />

de l'année d'imposition.<br />

• La dé<strong>du</strong>ction pour amortissement permise dans l'année où un bien est acquis (notion<br />

de mise en service) est limitée au demi-taux prévu pour la catégorie. C<strong>et</strong>te règle<br />

s'applique aussi aux biens amortissables acquis par une société, sauf lors d'une<br />

acquisition dans le cadre d'un roulement.<br />

388 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Les sociétés sont elles aussi régies par les règlements qui prévoient qu'aucune perte<br />

ne peut être créée ni augmentée par une dépense d'amortissement fiscal lorsque le<br />

revenu découle d'un bien locatif. Les associés peuvent aussi être limités dans la<br />

dé<strong>du</strong>ction pour amortissement qu'ils peuvent dé<strong>du</strong>ire relativement à un immeuble<br />

locatif qu'ils détiennent personnellement si la société subit des pertes à ce titre.<br />

EXERCICE 10-1 : Revenu de location. Perm<strong>et</strong> de revoir le traitement fiscal étudié<br />

dans un cours précédent.<br />

Situation 1 : La société AB a <strong>du</strong> revenu d'entreprise n<strong>et</strong> de 8 000 $, un revenu de loyer<br />

n<strong>et</strong> avant amortissement de 10 000 $ <strong>et</strong> une dé<strong>du</strong>ction pour amortissement maximum de<br />

3 000 $ pour l'année. Les biens locatifs sont dans la catégorie 1, 4 %. L'associé a droit à<br />

50 % des revenus <strong>et</strong> de plus, possède personnellement un immeuble à logements avec<br />

lequel il subit une perte locative de 8 000 $ avant amortissement.<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de la société :<br />

Revenu d'entreprise 8 000 $<br />

Revenu n<strong>et</strong> de loyer 10 000 $<br />

Moins : DPA<br />

Part de l'associé A :<br />

3 000 7 000<br />

15 000 $<br />

Revenu d'entreprise 4 000 $<br />

Revenu de bien locatif 3 500 $<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu de l'associé A.<br />

Revenu d'entreprise 4 000 $<br />

Revenu n<strong>et</strong> de location (société) 3 500 $<br />

Perte n<strong>et</strong>te de location (personnelle) 8 000 - 4 500<br />

Perte autre qu'en capital 500 $<br />

N.B. La DPA personnelle ne peut ré<strong>du</strong>ire le revenu n<strong>et</strong> de location de la société, si le<br />

revenu locatif total est déjà à perte.<br />

Il faut appliquer la perte locative sur les biens détenus personnellement <strong>et</strong> ensuite<br />

l'amortissement, s'il y a lieu.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 389<br />

389


390<br />

Situation 2 : Même donnée que la situation 1, sauf : Revenu locatif de la société<br />

1 000 $, revenu de loyer personnel de A 14 000 $ <strong>et</strong> DPA maximale pour A<br />

personnellement 10 000 $.<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de la société<br />

Revenu d'entreprise 8 000 $<br />

Revenu n<strong>et</strong> de location 1 000 $<br />

Moins : DPA 1 000 - 0<br />

8 000 $<br />

Calcul de revenu n<strong>et</strong> de l'associé A<br />

Revenu d'entreprise, part dans la société (50%) 4 000 $<br />

Revenu n<strong>et</strong> de location (société) - 0<br />

Revenu n<strong>et</strong> de location personnel 14 000 $<br />

Moins : DPA 10 000 4 000<br />

Revenu n<strong>et</strong> de A 8 000 $<br />

N.B.: On ne peut utiliser l'amortissement non réclamé dans la société pour annuler une<br />

partie <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de location sur les biens personnels.<br />

Situation 3 : Même donnée que la situation 1, sauf : Perte locative de la société 6 000 $,<br />

revenu de loyer personnel de A 9 000 $ <strong>et</strong> DPA maximale pour A personnellement<br />

10 000 $.<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de la société<br />

Revenu d'entreprise 8 000 $<br />

Revenu n<strong>et</strong> de location (perte) - 6 000 $<br />

Moins : DPA nil - 6 000<br />

Revenu n<strong>et</strong> de la société 2 000 $<br />

390 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de l'associé A<br />

Revenu d'entreprise, part dans la société (50 %) 4 000 $<br />

Perte de location (société) (50 %) - 3 000 $<br />

Revenu de location personnel 9 000<br />

6 000<br />

Moins : DPA personnelle 6 000 - 0<br />

Revenu n<strong>et</strong> de A 4 000 $<br />

N.B.: La perte sur les biens de la société vient ré<strong>du</strong>ire le montant maximum de DPA<br />

dé<strong>du</strong>ctible sur les revenus personnels.<br />

Situation 4 : Même donnée que la situation 1, sauf : Revenu locatif de la société 5 000 $,<br />

revenu locatif personnel de A 9 000 $ <strong>et</strong> DPA maximale pour A 10 000 $.<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de la société<br />

Revenu d'entreprise 8 000 $<br />

Revenu locatif 5 000 $<br />

Moins : DPA de la société - 3 000<br />

2 000<br />

Revenu n<strong>et</strong> de la société 10 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> de l'associé A<br />

Revenu d'entreprise, part dans la société 4 000<br />

Revenu locatif (société 50%) 1 000 $<br />

Revenu locatif personnel 9 000<br />

10 000<br />

Moins : DPA personnelle 10 000 - 0<br />

Revenu n<strong>et</strong> de A 4 000 $<br />

NB: On peut appliquer contre le revenu n<strong>et</strong> de société après amortissement,<br />

l'amortissement qui ne pouvait pas être dé<strong>du</strong>it, étant donné que les revenus<br />

personnels ne sont que de 9 000$.<br />

*********************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 391<br />

391


392<br />

Société qui exploite une entreprise agricole :<br />

Les alinéas 96(1)(f) <strong>et</strong> (g) prévoient l'attribution à chaque associé de sa seule part <strong>du</strong><br />

revenu ou de la perte de l'entreprise agricole. Pour savoir si l'article 31 (perte agricole<br />

restreinte) s'applique, il faut se référer au revenu de chaque associé puis<br />

indivi<strong>du</strong>ellement pour déterminer la principale source de revenu.<br />

Revenu de dividendes reçus par une société de personnes :<br />

Lorsqu'une société de personnes reçoit des dividendes d'une société canadienne imposable<br />

<strong>et</strong> que des dépenses sont imputables à ces dividendes, l’ARC estime que la société peut<br />

attribuer à chaque associé, sa part de dividendes <strong>et</strong> sa part des dépenses. Il en<br />

résulte que la majoration <strong>du</strong> dividende <strong>et</strong> le dégrèvement pour dividendes sont<br />

calculés entre les mains des associés sur le dividende brut attribué.<br />

Dépenses d'un associé :<br />

• Un contrat de société peut exiger que certaines dépenses engagées par un associé<br />

(dépenses d'auto, publicité) soient personnellement payées par chacun des associés.<br />

L'associé peut dé<strong>du</strong>ire de telles dépenses contre la part de ses revenus d'entreprise de<br />

société de personnes dans la mesure où elles sont faites pour gagner le revenu de la<br />

société de personnes.<br />

392 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Gain <strong>du</strong> débiteur provenant d'un règlement de d<strong>et</strong>tes.<br />

• Une société de personnes ne pouvant subir de pertes autres qu'en capital, de pertes<br />

n<strong>et</strong>tes en capital ou de pertes agricoles restreintes, son gain provenant d'un règlement<br />

de d<strong>et</strong>tes au sens de l'article 80 doit être employé pour diminuer de la manière<br />

prescrite le coût en capital supporté par la société de tout bien amortissable <strong>et</strong> le prix<br />

de base rajusté, pour elle, de tout bien en immobilisation. Si la société de personnes<br />

ne possède pas assez de biens, le solde en entier est ajouté au revenu de la SENC. La<br />

source de la d<strong>et</strong>te détermine le genre de revenu généré par l’opération.<br />

Dispositions de biens en immobilisation :<br />

• Selon 96(1)(c)(i), lorsqu'une société de personnes dispose de biens en immobilisation,<br />

le gain en capital imposable ou la perte en capital dé<strong>du</strong>ctible (gain moins perte X<br />

50 %) doit être attribué aux associés. Par contre, s'il s'agit d'un bien meuble<br />

déterminé, on attribue le gain ou la perte en capital à chaque associé (on transfère le<br />

gain ou la perte à chaque associé, on ne fait pas le n<strong>et</strong> dans la société).<br />

• Lorsque la société de personnes dispose de biens en immobilisation détenus le 31<br />

décembre 1971, il faut appliquer la règle de la médiane RAIR [26(3)] au niveau de la<br />

société de personnes de même que la règle <strong>du</strong> paragraphe 20(1) des RAIR<br />

(détermination d'un pro<strong>du</strong>it de disposition présumé) pour les biens amortissables.<br />

Dons de charité :<br />

• Ils doivent intervenir au niveau de l'associé seulement (puisqu’il s’agit d’un crédit<br />

d’impôt <strong>et</strong> non d’une dé<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong>). Le contribuable réclamera la partie<br />

des dons de charité faits par une société de personnes qui lui a été attribuée.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 393<br />

393


394<br />

Crédit d'impôt pour investissement <strong>et</strong> crédit d'impôt pour contribution politique :<br />

• Ces deux éléments entrent dans le calcul de l'impôt à payer. Donc ces deux<br />

éléments seront calculés au niveau des associés car la société de personnes ne pro<strong>du</strong>it<br />

pas de déclaration d'impôt. 127(4.2) <strong>et</strong> 127(8).<br />

Rémunération reçue comme employé d'une société de personnes dont le conjoint est<br />

un associé :<br />

• La société de personnes peut payer un salaire à un conjoint d'un associé. Le salaire<br />

doit être raisonnable dans les circonstances. Par contre, il est impossible de faire un<br />

tel paiement à un associé.<br />

Choix d'un exercice financier :<br />

• Les associés doivent inclure dans leur revenu leur part <strong>du</strong> revenu ou de la perte de la<br />

société de personnes qui a été réalisé au cours de l'exercice financier de la société qui<br />

se termine au cours de l'année civile (année d'imposition <strong>du</strong> particulier) ou de son<br />

exercice financier (année d'imposition d'une société par actions).<br />

• Règle générale : Depuis 1995, tout propriétaire unique qui exploite une entreprise,<br />

toute société de professionnel qui exerce la profession de comptable, de dentiste,<br />

d’avocat, de médecin, de vétérinaire ou de chiropraticien <strong>et</strong> toute société de personne<br />

(SENC), dont au moins un des associés est un particulier, une société professionnelle<br />

ou une autre société mentionné précédemment, doit avoir une fin d’exercice se<br />

terminant le 31 décembre. Un particulier ou une société de personnes peut choisir une<br />

fin d’exercice autre que le 31 décembre, dans ce cas il devra utiliser la méthode<br />

facultative pour calculer son revenu pour une année d’imposition.<br />

394 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Méthode facultative : Un particulier propriétaire unique, ou un particulier associé<br />

dans une société de personne ou chaque associé est un particulier <strong>et</strong> que c<strong>et</strong>te société<br />

de personnes n’est pas associé dans une autre société de personne peut utiliser c<strong>et</strong>te<br />

méthode qui consiste à choisir une fin d’exercice autre que le 31 décembre <strong>et</strong><br />

d’estimer un revenu supplémentaire pour la période entre sa fin d’exercice <strong>et</strong> le 31<br />

décembre de l’année civile. Il s’agit d’un choix qui doit être fait sur un formulaire<br />

prescrit <strong>et</strong> dans les délais prescrits. Ce choix peut être révoqué en tout temps sur un<br />

formulaire prescrit. 249.1 LIR<br />

• Ces éléments ont été couverts en fiscalité II.<br />

EXERCICE 10-2 : Exercice financier méthode facultative.<br />

Jean <strong>et</strong> Kim sont associés dans la société de personnes Plublicorps SENC. L’exercice<br />

financier de la société de personnes se termine le 28 février de chaque année. Plublicorps<br />

a donc utilisé la méthode facultative pour le calcul de son revenu depuis 1995. Les<br />

associés partagent les profits à part égale. Les revenus des exercices financiers de la<br />

société de personnes sont de 100 000 $ pour 2010 <strong>et</strong> de 130 000 $ pour 2011. Pour 2009,<br />

Jean a ajouté un revenu additionnel estimé de 51 000 $ à sa déclaration.<br />

On demande : Déterminez les montants qui devront être inclus dans la déclaration de<br />

Jean pour les années 2010 <strong>et</strong> 2011?<br />

SOLUTION DE L’EXERCICE 10-2.<br />

Pour 2010<br />

Revenu de l’exercice se terminant le 28 février 2010 50 000 $<br />

Plus : Revenu additionnel d’entreprise estimé pour 2010<br />

50 000 $ x 306/365 = + 41 918<br />

Moins : Revenu additionnel d’entreprise estimé de 2009 - 51 000<br />

Revenu d’entreprise de Jean pour 2010 40 918 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 395<br />

395


396<br />

Pour 2011<br />

Revenu de l’exercice se terminant le 28 février 2011 65 000 $<br />

Plus : Revenu additionnel d’entreprise estimé pour 2011<br />

65 000 $ x 306/365 = + 54 493<br />

Moins : Revenu additionnel d’entreprise estimé de 2010 - 41 918<br />

Revenu d’entreprise de Jean pour 2011 77 575 $<br />

**********************************************<br />

Exercice financier d'une société ayant cessé d'exister :<br />

• Selon 99(1) l'exercice financier d'une société qui cesse d'exister se termine à la date de<br />

la dissolution.<br />

• Chaque associé qui est un particulier peut choisir de terminer l'exercice financier à la<br />

même date à laquelle l'exercice se serait terminé, s'il n'y avait pas eu cessation. Le<br />

particulier doit, par contre, résider au Canada à la date où se serait terminé l'exercice<br />

financier normal. (IT-358) 99(2) <strong>et</strong> (3). Ce choix n'a pas vraiment d'eff<strong>et</strong> pour un<br />

associé qui est un particulier car sa fin d'exercice est le 31 décembre de chaque année.<br />

(249.1 LIR) Sauf s’il avait fait le choix d’utiliser la méthode facultative.<br />

396 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Somme additionnelle à inclure au revenu ou à dé<strong>du</strong>ire pour une société<br />

Report de l’impôt des sociétés<br />

Selon la règle générale, l’associé doit inclure dans l’année d’imposition, le revenu<br />

découlant de la société de personnes dont l’exercice se termine dans son année<br />

d’imposition. Il était ainsi possible de reporter, pour une société, l’inclusion <strong>du</strong> revenu<br />

provenant de la société de personnes lorsque la fin d’année de c<strong>et</strong>te société de personnes<br />

était après la fin d’année de la société.<br />

Exemple<br />

La société ABC Inc. est associée dans la société de personnes Raphalex SENC. La fin<br />

d’année de la société est le 30 novembre.<br />

La fin d’année de la société de personnes Raphalex SENC est le 31 décembre.<br />

Solution<br />

Fin d’année<br />

SENC<br />

2010 2011<br />

Fin d’année ABC<br />

Inc.<br />

Selon les règles antérieures, la société ABC Inc. devait inclure dans son revenu de l’année<br />

d’imposition se terminant le 30 novembre 2011 sa part <strong>du</strong> revenu attribué de la société de<br />

personnes Raphalex SENC pour son exercice financier se terminant le 31 décembre 2010.<br />

Ainsi, un report d’impôt était possible.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 397<br />

397


398<br />

Les nouvelles règles proposent de limiter le report d’impôt d’une société lorsque les deux<br />

conditions suivantes seront rencontrées :<br />

- La société ou des personnes liées ou affiliées à la société détient une participation<br />

importante (plus de 10%) dans les revenus ou les actifs de la société de personnes;<br />

- La fin d’année de la société de personnes ne coïncide pas avec celle de la société<br />

par actions.<br />

Les sociétés devront inclure le revenu provenant de la société de personnes pour la<br />

portion de l’exercice de c<strong>et</strong>te dernière qui se situe à l’intérieur de son année d’imposition<br />

(la période tampon). Ces mesures sont similaires aux particuliers qui exploitent une<br />

entreprise <strong>et</strong> qui utilisent la méthode facultative.<br />

Une société qui est un associé d’une société de personnes à la fin de son année<br />

d’imposition devra inclure dans le calcul de son revenu pour l’année :<br />

la part <strong>du</strong> revenu ou de la perte de la société de personnes revenant à l’associé pour<br />

l’exercice prenant fin <strong>du</strong>rant l’année;<br />

plus<br />

le revenu accumulé, le cas échéant, pour la période tampon, sous réserve de certains<br />

rajustements (« revenu ajusté accumulé pour la période tampon »);<br />

moins<br />

le revenu ajusté accumulé pour la période tampon, le cas échéant, pour l’année<br />

d’imposition précédente de l’associé.<br />

398 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Revenu accumulé pour la période tampon<br />

De façon générale, le revenu accumulé pour la période tampon correspond à une<br />

proportion <strong>du</strong> revenu de la société de personnes pour l’exercice financier se terminant<br />

dans l’année d’imposition de la société.<br />

Le « revenu accumulé pour la période tampon » dans une année d’imposition d’une<br />

société qui est un associé relativement à une société de personnes est déterminé comme<br />

suit :<br />

A × B/C<br />

où<br />

A est la part de revenu de l’associé, le cas échéant, provenant de la société de personnes<br />

(autre que des dividendes) pour les exercices se terminant <strong>du</strong>rant l’année d’imposition;<br />

B est le nombre de jours compris dans la période tampon;<br />

C est le nombre de jours compris dans les exercices de la société de personnes se<br />

terminant <strong>du</strong>rant l’année d’imposition.<br />

Sous-estimation <strong>du</strong> montant à inclure<br />

Un contribuable peut déterminer d’inclure un montant inférieur. Toutefois, si le montant<br />

désigné est inférieur au moindre <strong>du</strong> revenu proportionnel réel de l’associé provenant de la<br />

société de personnes pour la période tampon <strong>et</strong> <strong>du</strong> montant déterminé au moyen de la<br />

formule, l’associé devra inclure un montant additionnel à son revenu l’année suivante.<br />

Le montant additionnel à inclure au revenu sera égal au montant de la sous-estimation<br />

multiplié par le taux d’intérêt moyen prescrit de l’année d’imposition de l’associé. Si le<br />

montant de la sous-estimation est inférieur à 25 % <strong>du</strong> moindre <strong>du</strong> revenu proportionnel<br />

réel <strong>et</strong> <strong>du</strong> montant déterminé au moyen de la formule, le montant additionnel à inclure<br />

sera majoré de 50 % pour la portion de la sous-estimation qui dépasse le seuil de 25 %.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 399<br />

399


400<br />

Allègement transitoire –Revenu admissible à l’allègement<br />

C<strong>et</strong> ajout au revenu de la société pourra créer, pour la première année, une augmentation<br />

de l’impôt à payer puisque la société devra inclure dans une année d’imposition à la fois,<br />

le revenu provenant de la fin d’année d’imposition de la société de personnes <strong>et</strong> le revenu<br />

de la période tampon.<br />

Fin d’année<br />

SENC<br />

2011<br />

Période tampon<br />

Fin d’année<br />

SENC<br />

Fin d’année ABC<br />

Inc.<br />

30 novembre<br />

2012<br />

Dans ce schéma, la société ABC Inc. devra inclure dans l’année d’imposition se terminant<br />

le 30 novembre 2011 :<br />

- le revenu provenant de la société de personnes pour l’exercice terminé au 31<br />

décembre 2010 (règle générale);<br />

- le revenu pour la période <strong>du</strong> 1 er janvier au 30 novembre 2011 (période tampon)<br />

Pour limiter les impôts devant être payés par c<strong>et</strong>te nouvelle règle, il est prévu de pouvoir<br />

étaler sur 5 ans l’inclusion <strong>du</strong> revenu de la ‘’période tampon’’ si ce revenu se qualifie de<br />

revenu admissible à l’allègement (RAA).<br />

De façon générale, si un associé a un RAA pour une année d’imposition, la société aura<br />

droit de dé<strong>du</strong>ire, à titre de provision, un pourcentage déterminé de son RAA. Ainsi, la<br />

société devra inclure dans son revenu le RAA pour les cinq prochaines années<br />

d’imposition <strong>et</strong> dé<strong>du</strong>ire le pourcentage de provision correspondant au montant suivant :<br />

2011 : 100%<br />

2012 : 85%<br />

2013 : 65%<br />

2014 : 45%<br />

2015 : 25%<br />

2016 : 0%<br />

400 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


10.3 ADMISSION D'UN NOUVEL ASSOCIÉ QUI ACHÈTE UNE<br />

PARTICIPATION<br />

Un nouvel associé peut :<br />

• investir dans la société,<br />

ou<br />

• ach<strong>et</strong>er une partie <strong>du</strong> capital des anciens associés<br />

Achat <strong>du</strong> capital des anciens associés<br />

S'il y a achat d'une partie <strong>du</strong> capital des anciens associés, ceux-ci seront susceptibles de<br />

réaliser un gain ou une perte en capital. Pour celui qui achète, le PBR de sa participation<br />

sera égal au prix payé car il s'agit là d'une transaction sur un bien en immobilisation.<br />

EXERCICE 10-3 : Exemple de l’aspect technique de la transaction.<br />

La société de personnes MN a un avoir des associés de 100 000 $ réparti également entre<br />

M <strong>et</strong> N d'où : Capital M 50 000 $<br />

Capital N 50 000 $<br />

Le prix de base rajusté pour M <strong>et</strong> N de leur participation dans la société est de 40 000 $ <strong>et</strong><br />

50 000 $ respectivement.<br />

M <strong>et</strong> N vendent à K un intérêt de 30 % dans la société pour une contrepartie de 17 000 $<br />

chacun.<br />

ON DEMANDE :<br />

Quels sont les eff<strong>et</strong>s de c<strong>et</strong>te transaction pour K, M <strong>et</strong> N?<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 401<br />

401


402<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 10-3<br />

Eff<strong>et</strong> pour K<br />

Le PBR de sa participation est de 34 000 $<br />

Son capital comptable aux livres est de 30 000 $.<br />

Eff<strong>et</strong> pour M <strong>et</strong> N<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital M N<br />

Prix de vente 17 000 $ 17 000$<br />

Moins : Prix de base rajusté (40 000 $ x 30 %) = 12 000<br />

Prix de base rajusté (50 000 $ x 30 %) = 15 000<br />

Gain en capital 5 000 $ 2 000$<br />

Capital comptable dans la société<br />

M 35 000 $ 35%<br />

N 35 000 $ 35%<br />

K 30 000 $ 30%<br />

Prix de base rajusté de la participation dans la société<br />

M (40 000 $ - 12 000 $) = 28 000 $<br />

N (50 000 $ - 15 000 $) = 35 000 $<br />

K (prix payé) = 34 000 $<br />

********************************************<br />

Investissement dans la société de personnes pour une participation selon un certain<br />

pourcentage<br />

• Dans ce cas, le prix de base rajusté pour le nouvel associé est le prix payé.<br />

402 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


10.4 ADMISSION D'UN ASSOCIÉ ET TRANSFERT DE BIENS À<br />

LA SOCIÉTÉ<br />

La participation d'un associé dans une société de personnes, constitue pour lui, un<br />

bien en immobilisation. Ce bien doit avoir un prix de base rajusté <strong>et</strong> lors de la<br />

disposition de la participation par l'associé, celui-ci est susceptible de réaliser un gain ou<br />

une perte en capital.<br />

Apport de biens à la société<br />

Le paragraphe 97(1) prévoit que toute vente de biens d'un associé à une société de<br />

personnes doit se faire à la juste valeur marchande sauf, si le choix <strong>du</strong> paragraphe 97(2)<br />

s'applique.<br />

Comme pour les sociétés à 85(1), la Loi de l'impôt sur le revenu prévoit un mécanisme<br />

de roulement lorsqu'un associé apporte des biens dans la société de personnes [97(2)].<br />

Pour que le roulement prévu au paragraphe 97(2) s'applique, il faut :<br />

• que la société de personnes soit une société de personnes canadienne. C'est-à-dire une<br />

société de personnes dont tous les associés résident au Canada. Art. 102<br />

• que tous les associés exercent le choix ensemble sur le formulaire prescrit T2059.<br />

Selon 96(3), lorsqu'un associé est mandaté pour agir au nom de tous les associés, il<br />

peut exercer le choix seul.<br />

• que le choix soit fait au plus tard à la date où un des associés doit pro<strong>du</strong>ire une<br />

déclaration d'impôt pour l'année d'imposition au cours de laquelle a eu lieu le transfert<br />

de biens [96(4)].<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 403<br />

403


404<br />

Possibilité de pro<strong>du</strong>ire un choix tardif 96(5) <strong>et</strong> (6) :<br />

• Le choix devra être pro<strong>du</strong>it dans les trois ans de la date à laquelle il aurait dû être<br />

pro<strong>du</strong>it <strong>et</strong> un montant estimatif de la pénalité doit être payé.<br />

• La pénalité est de 1/4 de 1 % de l'excédent de la JVM <strong>du</strong> bien transféré sur la somme<br />

convenu pour chaque mois ou partie de mois de r<strong>et</strong>ard. Cependant la pénalité ne peut<br />

excéder le moindre des deux montants suivants :<br />

8 000 $<br />

100 $ par mois ou partie de mois de r<strong>et</strong>ard<br />

Modalités <strong>du</strong> roulement <strong>du</strong> paragraphe 97(2)<br />

• 97(2)(a) : Les règles de 85(1)a) à f) s'appliquent. Ce sont les règles de roulement.<br />

• La somme convenue d'un bien constitue, pour le contribuable (vendeur), son<br />

pro<strong>du</strong>it de disposition <strong>et</strong>, pour la société de personnes, son coût d'acquisition.<br />

• La somme convenue ne peut excéder la JVM des biens transférés <strong>et</strong> ne peut être<br />

inférieure à la JVM de toute contrepartie reçue autre qu'une participation dans la<br />

société de personnes (Limites générales).<br />

• Si le bien est un bien en immobilisation non amortissable ou un bien en<br />

inventaire, la somme convenue ne peut être inférieure au moindre de la JVM ou<br />

<strong>du</strong> coût indiqué <strong>du</strong> bien (Limites spécifiques).<br />

• Si le bien est un BIA, la somme convenue ne peut être inférieure au moindre de la<br />

JVM <strong>du</strong> BIA, <strong>du</strong> coût <strong>du</strong> BIA supporté par le contribuable ou 4/3 <strong>du</strong> MCIA. La<br />

somme convenue ne peut être 0; il faut mentionner 1 $, par exemple dans le cas<br />

d'un achalandage qui aurait une valeur, mais qui aurait un coût nul (Limites<br />

spécifiques).<br />

• S'il s'agit d'un bien amortissable, la somme convenue ne peut être inférieure au<br />

moindre des montants suivants :<br />

la FNACC de la catégorie dans laquelle le bien est inclus,<br />

la JVM <strong>du</strong> bien,<br />

le coût en capital <strong>du</strong> bien (Limites spécifiques).<br />

• Lorsqu'il y a transfert de plus d'un bien amortissable ou de plus d'un BIA, un<br />

ordre de disposition des biens doit être indiqué pour éviter, si possible, la<br />

récupération de DPA. Si aucun ordre n'est désigné, le ministre pourra en désigner<br />

un, ce qui n'est pas toujours à l'avantage <strong>du</strong> contribuable.<br />

404 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Lorsque la JVM <strong>du</strong> bien transféré est supérieure au plus élevé de la JVM de la<br />

contrepartie reçue, y compris la participation, ou de la somme convenue <strong>et</strong> qu'il<br />

est raisonnable de considérer c<strong>et</strong> excédent, ou partie de c<strong>et</strong> excédent, comme un<br />

avantage conféré à une personne liée, le montant de l'avantage doit être ajouté à la<br />

somme convenue. Le PD réputé est ainsi plus élevé pour le vendeur (Avantage<br />

conféré).<br />

• Le coût pour l'associé d'un bien, autre qu'une participation dans une société de<br />

personnes, reçu en contrepartie <strong>du</strong> transfert à la société de personnes, est réputé<br />

égal au moindre de :<br />

i) la JVM <strong>du</strong> bien reçu par l'associé<br />

ii) la JVM <strong>du</strong> bien transféré à la société X JVM <strong>du</strong> bien reçu par l'associé<br />

JVM des biens reçus par l'associé<br />

Il est important de noter que lors <strong>du</strong> roulement des biens d'une société de personnes à une<br />

société par actions, tous les biens peuvent être roulés.<br />

EXERCICE 10-4 : Transfert de biens à une société de personnes.<br />

A B C D<br />

JVM <strong>du</strong> bien transféré 15 000 15 000 10 000 10 000<br />

Coût indiqué <strong>du</strong> bien transféré 12 000 12 000 12 000 12 000<br />

Somme convenue<br />

Contrepartie reçue autre qu'une<br />

12 000 12 000 12 000 12 000<br />

participation 12 000 9 000 9 000 10 000<br />

PBR de la participation [97(2)b)] 0 3 000 1 000 0<br />

ON DEMANDE :<br />

Déterminez pour chaque associé le pro<strong>du</strong>it de disposition <strong>du</strong> bien <strong>et</strong> pour la société de<br />

personnes, le coût d'acquisition de chacun des biens.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 405<br />

405


406<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 10-4<br />

Le pro<strong>du</strong>it de disposition pour l'associé <strong>et</strong> le coût d'acquisition pour la société de<br />

personnes de chaque bien est le suivant :<br />

A : 12 000 $, soit la somme convenue.<br />

La portion de la somme convenue attribuable au coût de la participation est nulle car le<br />

total de la somme convenue a été reçu en contrepartie autre qu'une participation.<br />

B : 12 000 $, soit la somme convenue.<br />

La portion de la somme convenue attribuable au coût de la participation est de 3 000$ car<br />

seulement 9 000 $ a été reçu en contrepartie autre qu'une participation.<br />

C : 10 000 $, car la somme convenue ne peut être supérieur à la JVM <strong>du</strong> bien transféré.<br />

La portion de la somme convenue attribuable au coût de la participation est de 1 000 $ car<br />

seulement 9 000$ a été reçu en contrepartie autre qu'une participation.<br />

D : 10 000$, car la somme convenue ne peut être supérieur à la JVM <strong>du</strong> bien transféré.<br />

La portion de la somme convenue attribuable au coût de la participation est nulle car<br />

10 000 $ a été reçu en contrepartie autre qu'une participation.<br />

***********************************************<br />

Dans le calcul <strong>du</strong> PBR de la participation d'un associé dans une société de personnes<br />

après le roulement : 97(2)b)<br />

• Le PBR de la participation doit être augmenté de l'excédent entre la somme<br />

convenue <strong>et</strong> la contrepartie reçue qui est autre qu'une participation dans la société<br />

de personnes.<br />

Somme convenue XX $<br />

Moins : Contrepartie autre qu'une participation (JVM) - XX<br />

Addition au PBR de la participation XX $<br />

406 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


APPLICATION de 97(2)b)<br />

Les associés A <strong>et</strong> B ont transféré chacun un terrain à la société de personnes AB SENC.<br />

Les données relatives aux terrains sont les suivantes :<br />

A B<br />

JVM 100 000 $ 100 000 $<br />

PBR 30 000 $ 30 000 $<br />

Contrepartie autre qu’une participation 30 000 $ 0 $<br />

Dans les deux cas de roulement, la somme convenue est de 30 000 $. Quel est le PBR de<br />

la participation de chacun des associés dans la société de personnes.<br />

97(2) b) <strong>et</strong> c) stipule que le PBR de la participation sera augmenté de l’excédent entre la<br />

somme convenue <strong>et</strong> la contrepartie autre qu’une participation.<br />

A B<br />

Somme convenue 30 000 $ 30 000 $<br />

CA Participation<br />

Augmentation <strong>du</strong><br />

30 000 $ 0 $<br />

PBR de la participation 0 $ 30 000 $<br />

Dans le calcul <strong>du</strong> PBR de la participation d'un associé dans une société de personnes<br />

après le roulement :<br />

• Le PBR de la participation doit être diminué de l'excédent entre la JVM de la<br />

contrepartie reçue qui est autre qu'une participation dans la société de personnes <strong>et</strong><br />

la JVM des biens transférés.<br />

JVM des biens reçus autres qu'une participation XX $<br />

Moins : JVM des biens transférés - XX<br />

Dé<strong>du</strong>ction au PBR de la participation XX $<br />

APPLICATION de 97(2)c)<br />

Un associé dans une société de personne transfert un terrain qui a les caractéristiques<br />

suivantes :<br />

JVM 100 000 $<br />

PBR 30 000 $<br />

CA Participation 120 000 $<br />

SC 120 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 407<br />

407


408<br />

La limite générale ramène la somme convenue à 100 000 $. L’application de 97(2)b) ne<br />

nous donne aucune augmentation <strong>du</strong> PBR de la participation car il n’y a pas d’excédent<br />

entre la somme convenue <strong>et</strong> la contrepartie autre qu’une participation dans la société de<br />

personne.<br />

Par contre l’application de 92(2)c) nous donne une diminution <strong>du</strong> PBR de la participation<br />

selon le calcul suivant :<br />

CA Participation 120 000 $<br />

Moins : JVM <strong>du</strong> bien<br />

Diminution <strong>du</strong><br />

100 000 $<br />

PBR de la participation 20 000 $<br />

Comme le PBR de la participation était 0 $, nous avons donc un PBR négatif de 20 000 $.<br />

Le 20 000 $ qui à 85(1) aurait été un avantage à un actionnaire devient ici l’équivalent<br />

d’un r<strong>et</strong>rait <strong>et</strong> le PBR de la participation de l’associé est diminué de 20 000 $. C<strong>et</strong>te<br />

situation est plutôt rare.<br />

97(4) Transfert de biens amortissables sur lesquels on a fait le choix de 97(2),<br />

La société de personnes est présumée avoir acquis le bien amortissable au coût en capital<br />

original de l'associé <strong>et</strong> avoir pris de la dé<strong>du</strong>ction pour amortissement jusqu'à concurrence<br />

de la différence entre la somme convenue <strong>et</strong> le coût en capital original <strong>du</strong> contribuable.<br />

408 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


10.5 VENTE À PERTE PAR UN ASSOCIÉ DÉTENANT UNE<br />

PARTICIPATION MAJORITAIRE.<br />

Un associé détenant une participation majoritaire dans une société de personnes est :<br />

[248(1)] un associé dont le total de<br />

• sa participation,<br />

• de la participation d'une personne qui lui est affiliée [251.1]<br />

• de la participation indirecte qu'il contrôle,<br />

fait en sorte qu'il détient une participation de plus de 50 % dans les revenus de<br />

toutes sources de la société ou si la société était liquidée, immédiatement après, l'associé<br />

recevrait plus de 50 % <strong>du</strong> capital de la société (excluant sa part de revenu).<br />

Un élément important de ces dispositions de la LIR est la définition de «personnes<br />

affiliées» en relation avec les sociétés de personnes que l'on r<strong>et</strong>rouve à l'article 251.1.<br />

depuis le 26 avril 1995.<br />

C<strong>et</strong>te définition s'applique à toute la LIR.<br />

Sont des personnes affiliées :<br />

• Une société de personnes <strong>et</strong> un associé détenant une participation majoritaire de la<br />

société de personnes;<br />

• Une société par actions <strong>et</strong> une société de personnes, si la société est contrôlée par un<br />

groupe de personnes donné dont chaque membre est affilié à au moins un membre<br />

d'un groupe d'associés détenant une participation majoritaire de la société de<br />

personnes, <strong>et</strong> chaque membre de ce groupe d'associés est affilié à au moins un<br />

membre <strong>du</strong> groupe donné;<br />

• deux sociétés de personnes, si, selon le cas :<br />

i) la même personne est un associé détenant une participation majoritaire dans<br />

les deux sociétés de personnes,<br />

ii) un associé détenant une participation majoritaire d'une société de personnes<br />

est affilié à chaque membre d'un groupe d'associés détenant une participation<br />

majoritaire de l'autre société de personnes,<br />

iii) chaque membre d'un groupe d'associés détenant une participation majoritaire<br />

de chaque société de personnes est affilié à au moins un membre d'un groupe<br />

d'associés détenant une participation majoritaire de l'autre société de personnes<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 409<br />

409


410<br />

RESTRICTION D'ORDRE GÉNÉRAL<br />

Notion importante de "perte apparente" définie à l'article 54. Une perte apparente est<br />

réputée nulle en vertu de 40(2)g)(i) <strong>et</strong> elle doit être ajoutée au PBR <strong>du</strong> bien de<br />

remplacement en vertu de 53(1)f). Dans certaines situations que nous étudierons,<br />

l'ajout au "PBR <strong>du</strong> bien de remplacement" se fera sur le même bien qui est entre les<br />

mains de l'acquéreur soit la personne affiliée.<br />

Définition de perte apparente :<br />

Perte d'un contribuable résultant de la disposition d'un bien, dans le cas où, à la fois :<br />

a) 30 jours avant ou 30 jours après la date de disposition, le contribuable ou une<br />

«personne affiliée» à lui a acquis le même bien ou un bien identique (appelé bien de<br />

remplacement) ou avait le droit de l'acquérir;<br />

b) à la fin de la période de 30 jours, le contribuable ou une «personne affiliée» était<br />

propriétaire <strong>du</strong> bien de remplacement ou avait le droit de l'acquérir.<br />

Le premier élément à vérifier : la transaction a-t-elle généré une perte en capital. Si<br />

oui, vérifier l'application de la notion de perte apparente.<br />

N.B. : Le concept de perte apparente ne s'applique pas dans les situations suivantes<br />

comme [54 «perte apparente» c) à g)] :<br />

• le cas <strong>du</strong> changement dans l'usage [45(1)];<br />

• lors de la disposition réputée lors de la cessation de résidence au Canada [128.1];<br />

• lors de la disposition réputée au décès [70];<br />

• lorsqu'une créance est reconnue mauvaise [50];<br />

• lors d'une disposition effectuée par une société dont le contrôle a été acquis dans les<br />

30 jours suivant la disposition.<br />

410 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


PERTES SUR CERTAINS TRANSFERTS À PERTE DE BIENS EN<br />

IMMOBILISATIONS. Ne s'applique pas au particulier. 40(3.3) <strong>et</strong> 40(3.4)<br />

Le cédant doit être : une société par actions,<br />

une fi<strong>du</strong>cie, ou<br />

une société de personnes<br />

il doit disposer d'une immobilisation (autre qu'un bien amortissable), le cédant ou une<br />

«personne affiliée» a, 30 jours avant ou 30 jours après, acquis le même bien ou un bien<br />

identique (appelé bien de remplacement) ou avait le droit de l'acquérir, <strong>et</strong> que, à la fin<br />

de c<strong>et</strong>te période, le contribuable ou une personne affiliée était propriétaire <strong>du</strong> bien de<br />

remplacement ou avait le droit de l'acquérir, les présomptions suivantes s'appliquent :<br />

a) la perte <strong>du</strong> cédant est réputée nulle;<br />

b) la perte sera reconnue pour le cédant à la première des dates suivantes :<br />

i) une disposition ultérieure <strong>du</strong> bien en faveur d'une personne autre que le cédant<br />

ou d'une personne affiliée à lui, en autant que ni le cédant ni une personne affiliée<br />

n'acquiert le bien ou un bien identique dans les 30 jours de la disposition<br />

ultérieure;<br />

ii) une disposition réputée en vertu de 128.1 (changement de résidence) ou de<br />

149(10) (changement de statut fiscal);<br />

iii) dans le cas d'une société, l'acquisition <strong>du</strong> contrôle de la société.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 411<br />

411


412<br />

PERTES SUR CERTAINS TRANSFERTS. BIEN EN IMMOBILISATION<br />

AMORTISSABLE. 13(21.2)<br />

Conditions d'application : les trois doivent être rencontrées<br />

a) Le cédant doit être : une personne,<br />

ou<br />

une société de personnes, qui dispose d'un bien<br />

amortissable,<br />

b) le moindre de :<br />

i) coût en capital <strong>du</strong> bien transféré<br />

ii) FNACC de la catégorie immédiatement X JVM <strong>du</strong> bien cédé<br />

avant la disposition JVM de tous les biens de la catégorie<br />

est supérieure à la JVM <strong>du</strong> bien transféré<br />

c) le cédant ou une personne affiliée, 30 jours après, est propriétaire d'un droit d'acquérir<br />

le bien transféré ou avait un tel droit,<br />

Règles d'application lorsque les trois conditions qui précèdent sont rencontrées.<br />

d) Les articles 85 <strong>et</strong> 97 ne s'appliquent pas. Pas de roulement possible.<br />

e) i) Le PD <strong>du</strong> bien pour le contribuable <strong>et</strong> le coût d'acquisition pour l'acquéreur sont le<br />

moindre de :<br />

• le coût <strong>du</strong> bien cédé,<br />

• la FNACC de la catégorie s'il n'y a qu'un bien ou la proportion de la FNACC s'il y<br />

a plusieurs biens dans la catégorie.<br />

ii) Lors de la disposition de plus d'un bien de la même catégorie, le contribuable doit<br />

en indiquer l'ordre, sinon le ministère le désignera.<br />

iii) Le cédant est réputé être propriétaire d'un bien amortissable acquis avant le début<br />

de l'année de la disposition. Son coût en capital est égal à l'excédent <strong>du</strong> moindre <strong>du</strong><br />

coût <strong>et</strong> de la FNACC sur la JVM <strong>du</strong> bien. Le bien fait partie d'une catégorie distincte<br />

jusqu'à la première des dates suivantes :<br />

(A) une disposition ultérieure <strong>du</strong> bien en faveur d'une personne autre que le cédant<br />

ou d'une personne affiliée à lui, en autant que ni le cédant ni une personne affiliée<br />

412 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


n'acquiert le bien ou un bien identique dans les 30 jours de la disposition<br />

ultérieure;<br />

(B) le moment où le bien transféré ne sert plus à gagner un revenu pour le cédant<br />

ou une personne affiliée;<br />

(C) une disposition réputée en vertu de 128.1, changement de résidence ou de<br />

149(10), changement de statut fiscal;<br />

(D) dans le cas d'une société, l'acquisition <strong>du</strong> contrôle de la société.<br />

iv) Le bien fictif créé par l'excédent est considéré mis en service par le cédant à la date<br />

où il est mis en service par le propriétaire successeur;<br />

f) Pour l'application de la récupération de DPA (13), de la perte finale [20(16)] <strong>et</strong> de la<br />

DPA [20(1)a)] au propriétaire successeur :<br />

i) Le coût en capital est égal à celui <strong>du</strong> cédant,<br />

ii) L'excédent <strong>du</strong> coût en capital <strong>du</strong> bien pour le cédant sur la JVM <strong>du</strong> bien est réputé<br />

être de l'amortissement censé pris.<br />

EXERCICE 10-5 : Vente, par un associé détenant une participation majoritaire, de<br />

biens à une société de personnes.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 413<br />

413<br />

INVENTAIRE TERRAIN IMMEUBLE<br />

(COÛT INDIQUÉ) (F.N.A.C.C.)<br />

PBR <strong>du</strong> bien transféré à la société<br />

JVM des biens<br />

4 000 5 000 15 000<br />

Contrepartie reçue par le contribuable<br />

(somme convenue)<br />

3 000 4 500 12 000<br />

Pertes subies par le contribuable 1 000 500 3 000<br />

Pour les trois biens, la juste valeur marchande est égale à la somme convenue <strong>et</strong> à la<br />

contrepartie reçue.<br />

ON DEMANDE :<br />

Expliquez le traitement des pertes de l'associé majoritaire.


414<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 10-5<br />

A) La perte sur la disposition de l'inventaire sera dé<strong>du</strong>ctible entre les mains de l'associé.<br />

La notion de perte apparente ne s'applique pas car l'inventaire n'est pas un bien en<br />

immobilisation.<br />

B) Pour le terrain : Nous avons une perte apparente car le même bien est acquis par une<br />

personne affiliée qui est la société de personnes. Dans ce cas, la perte est réputée nulle<br />

entre les mains de l'associé. Selon 53(1)f), la perte ira augmenter le PBR <strong>du</strong> terrain au<br />

niveau de la société de personnes.<br />

C) Pour l'immeuble, l’associé ne pourra pas utiliser le roulement. Le paragraphe 13(21.2)<br />

s'applique car le cédant est une personne affiliée à la société.<br />

**************************************************<br />

414 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


10.6 CALCUL DU PRIX DE BASE RAJUSTÉ DE LA<br />

PARTICIPATION<br />

Participation acquise après 1971<br />

Lorsqu'un associé a acquis sa participation après le 31 décembre 1971, le mot "coût"<br />

garde son sens habituel c'est-à-dire somme payée pour acquérir une participation dans une<br />

société de personnes. Le calcul <strong>du</strong> prix de base rajusté comprend donc :<br />

le coût en capital<br />

plus : les ajustements de 53(1)(e) <strong>et</strong><br />

moins : les ajustements de 53(2)(c)<br />

De façon sommaire cela se résume à:<br />

coût d'acquisition Ajouter 53(1)(e) Dé<strong>du</strong>ire 53(2)(c)<br />

Mise de fonds R<strong>et</strong>raits<br />

Revenus Pertes<br />

Revenus exemptés Dispositions partielles de la<br />

participation<br />

Le PBR d'une participation dans une société de personnes se calcule généralement<br />

immédiatement avant une disposition totale ou partielle de la participation.<br />

La participation dans une société de personnes constitue un bien en immobilisation pour<br />

le contribuable.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 415<br />

415


416<br />

Il est possible que le prix de base rajusté de la participation soit égal au capital<br />

comptable de l'associé dans la société de personnes. Il sera toutefois différent <strong>du</strong><br />

capital comptable de l'associé lorsque la participation a été acquise d'un autre associé,<br />

pour un prix différent de la part <strong>du</strong> capital de la société de personnes qui lui a été<br />

attribuée, ou lorsque l'associé était membre de la société de personnes au 31 décembre<br />

1971, ou lorsque le revenu ou la perte comptable est différent <strong>du</strong> revenu ou de la<br />

perte attribué <strong>du</strong> point de vue fiscal.<br />

Il faut noter qu'un PBR négatif d'une participation dans une société de personnes ne donne<br />

pas lieu à un gain en capital automatique contrairement à la règle générale <strong>du</strong> paragraphe<br />

40(3). Il faut attendre la disposition réelle de la participation pour déterminer le gain ou<br />

la perte en capital.<br />

Calcul détaillé <strong>du</strong> PBR de la participation dans une société de personnes acquise<br />

après 1971<br />

Pour la personne qui a acquis sa participation dans la société de personnes après 1971, le<br />

PBR de c<strong>et</strong>te participation est égal au coût d'acquisition, plus les éléments qui doivent<br />

être ajoutés selon 53(1) <strong>et</strong> moins ceux qui doivent être dé<strong>du</strong>its selon 53(2).<br />

Les principaux montants à ajouter en vertu de l'alinéa 53(1)e) sont les suivants :<br />

La part de l'associé dans :<br />

• Le revenu n<strong>et</strong> fiscal de la société de personnes pour chaque exercice financier de la<br />

société de personnes terminé avant la date <strong>du</strong> calcul (en tenant compte <strong>du</strong> dividende<br />

non majoré);<br />

• La partie non imposable des gains en capital;<br />

• La partie non imposable lors de la disposition d'un IA;<br />

• Tout dividende reçu à même le CDC d'une société payeuse;<br />

• Tout apport de capital effectué par l'associé à la société de personnes <strong>et</strong> qui ne peut<br />

raisonnablement être considéré comme un avantage conféré à un autre membre de la<br />

société de personnes qui était lié à l'associé. Les prêts à la société de personnes ne<br />

sont pas considérés comme des apports à la société de personnes;<br />

• L'excédent <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it d'une police d'assurance vie, reçu à la suite <strong>du</strong> décès de l'assuré,<br />

sur le PBR de la police établi en vertu <strong>du</strong> paragraphe 148(9);<br />

416 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• les droits <strong>et</strong> biens en vertu <strong>du</strong> paragraphe 70(2), soit la part <strong>du</strong> revenu gagné<br />

jusqu'à la date <strong>du</strong> décès lorsque la société de personnes ne cesse pas d'exister à cause<br />

<strong>du</strong> décès;<br />

• Le montant réputé être un gain en capital provenant d'un PBR négatif en vertu de<br />

l'alinéa 98(1)c) ou 98.1(1)c), lorsqu'une société de personnes cesse d'exister ou<br />

lorsqu'un associé se r<strong>et</strong>ire;<br />

• l'excédent entre la somme convenue <strong>et</strong> la contrepartie reçue qui est autre qu'une<br />

participation dans la société de personnes suite à un roulement selon l'article 97;<br />

• Toute dépense engagée au titre d'un fonds de terre ou d'un bâtiment qui n'était pas<br />

dé<strong>du</strong>ctible en vertu <strong>du</strong> paragraphe 18(2) ou 18(3.1), lorsque l'associé détient une<br />

participation d'au moins 10 %,.<br />

Les principaux montants à dé<strong>du</strong>ire en vertu de l'alinéa 53(2)c) sont les suivants :<br />

La part de l'associé dans :<br />

• Les pertes <strong>fiscale</strong>s de la société de personnes pour chaque exercice financier de la<br />

société de personnes terminé avant la date <strong>du</strong> calcul (autres que la part de la perte<br />

attribuée à un associé r<strong>et</strong>iré), en tenant compte <strong>du</strong> dividende non majoré;<br />

• Les pertes agricoles restreintes (c<strong>et</strong>te perte n'est pas dé<strong>du</strong>ctible par la société de<br />

personnes car elle est dé<strong>du</strong>ctible dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable);<br />

• Les pertes apparentes <strong>et</strong> les pertes en capital réputées nulles lors d'une transaction<br />

entre personnes liées [40(2)] (lorsque la société de personne est le cédant);<br />

• La partie non dé<strong>du</strong>ctible des pertes en capital;<br />

• Le montant des dé<strong>du</strong>ctions, pour chaque exercice financier terminé avant la date <strong>du</strong><br />

calcul, relativement aux frais d'exploration <strong>et</strong> d'aménagement en vertu <strong>du</strong> sous-alinéa<br />

53(2)c)(ii);<br />

• Toute somme réputée être un don effectué par la société de personnes en vertu<br />

<strong>du</strong> paragraphe 118.1(8) <strong>et</strong> toute somme réputée être une contribution politique<br />

effectuée par la société de personnes en vertu <strong>du</strong> paragraphe 127(4.2);<br />

• L'excédent entre la JVM de la contrepartie reçue qui est autre qu'une participation<br />

dans la société de personnes <strong>et</strong> la JVM des biens transférés;<br />

• Le montant des r<strong>et</strong>raits de capital effectués par l'associé avant la date <strong>du</strong> calcul;<br />

• Une somme égale au crédit d'impôt à l'investissement dé<strong>du</strong>it par l'associé relativement<br />

à un investissement fait par la société de personnes en vertu <strong>du</strong> paragraphe 127(8);<br />

• Le montant de toute subvention reçue qui a donné lieu à une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> coût en<br />

capital d'un bien amortissable en vertu <strong>du</strong> paragraphe 13(7.2);<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 417<br />

417


418<br />

• La partie des frais d'emprunt, dé<strong>du</strong>ctibles à raison de 20 % par année, non dé<strong>du</strong>ite par<br />

la société de personnes au moment de la dissolution de la société de personnes.<br />

EXERCICE 10-6 : Détermination <strong>du</strong> PBR d’une participation.<br />

Mme Diane a une participation de 40 % dans la société de personnes XYZ enr. dont<br />

l'exercice financier se termine le 31 décembre de l’année courante. Le PBR de la<br />

participation de Mme Diane au 31 décembre de l’année précédente était 40 000 $.<br />

Voici un résumé des transactions de XYZ enr. pour l’année courante :<br />

Revenu n<strong>et</strong> d'entreprise 52 000 $<br />

Gain en capital (100 %) 18 000<br />

Dividendes reçus 12 000<br />

Revenu étranger brut 2 000<br />

Dividendes sur CDC 8 000<br />

Apport de capital de Mme Diane 10 000<br />

R<strong>et</strong>raits de Mme Diane 27 000<br />

Perte en capital (100 %) 10 000<br />

Dons de charité 3 000<br />

Contributions politiques 700<br />

ON DEMANDE :<br />

Déterminez le prix de base rajusté de la participation dans la société de personnes XYZ<br />

enr. de Mme Diane au 31 décembre l’année courante.<br />

418 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 10-6<br />

Calcul <strong>du</strong> PBR de la participation de Mme Diane au 31 décembre l’année courante :<br />

PBR au 31 décembre de l’année précédente 40 000 $<br />

Ajouter : 53(1)e)<br />

Part des revenus de la société<br />

Revenu d'entreprise 40 % x 52 000 $ 20 800 $<br />

Gain en capital 40 % x 18 000 $ 7 200<br />

Dividendes 40 % x 12 000 $ 4 800<br />

Revenu étranger brut 40 % x 2 000 $ 800 33 600<br />

Dividendes sur CDC 40 % x 8 000 $ 3 200<br />

Apport de capital 10 000<br />

Sous-total 86 800<br />

Dé<strong>du</strong>ire : 53(2)c)<br />

Perte en capital 40 % x 10 000 $ - 4 000<br />

Dons de charité 40 % x 3 000 $ - 1 200<br />

Contributions politiques 40 % x 700 $ - 280<br />

R<strong>et</strong>raits -27 000<br />

PBR au 31 décembre de l’année courante. 54 320 $<br />

**********************************************<br />

PBR NÉGATIF<br />

Le principe général, prévu au paragraphe 40(3), voulant qu'un PBR négatif soit considéré<br />

à titre de gain en capital dans l'année, ne s'applique pas lorsqu'il s'agit d'une<br />

participation dans une société de personnes en vertu de l'alinéa 40(3)a). Ce n'est qu'à la<br />

disposition de la participation dans la société de personnes (<strong>du</strong> vivant ou au décès) que le<br />

gain en capital résultant <strong>du</strong> PBR négatif est réalisé. L'exception provient de l'alinéa<br />

40(3)a) qui exclut l'alinéa 53(2)c) de son application. L'alinéa 53(2)c) étant les<br />

ajustements négatifs au PBR d'une participation dans une société de personnes.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 419<br />

419


420<br />

10.7 ASSOCIÉ QUI SE RETIRE<br />

Le r<strong>et</strong>rait d'un associé peut s'effectuer comme suit :<br />

1.- La vente de sa participation.<br />

2.- Le r<strong>et</strong>rait.<br />

3.- La dissolution de la société de personnes.<br />

4.- Le décès de l'associé.<br />

Les nouvelles règles <strong>du</strong> Code Civil <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> font en sorte qu'il n'y a plus dissolution de<br />

société de personnes lors <strong>du</strong> départ d'un associé. Comme il est mentionné au début de ce<br />

suj<strong>et</strong>, la société de personnes, outre les causes prévues par le contrat, est dissoute par<br />

a) l’accomplissement de son obj<strong>et</strong> ou l’impossibilité de l’accomplir<br />

b) le consentement de tous les associés. Elle peut aussi être dissoute par le tribunal,<br />

pour une cause légitime.<br />

Donc, certaines des règles qui suivent ne s'appliqueront plus aux sociétés de personnes <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>.<br />

EFFET POUR LA SOCIÉTÉ DE PERSONNES<br />

Ici attention, la vente ou le<br />

rachat n’a aucun lien avec le<br />

concept de capital versé <strong>et</strong><br />

dividende réputé, qui est propre<br />

aux actions.<br />

Le r<strong>et</strong>rait ou le décès d'un associé peut amener la dissolution de la société de personnes<br />

avec toutes les conséquences <strong>fiscale</strong>s qui en découlent. Toutefois, les contrats de société<br />

de personnes prévoient généralement que l'existence de la société de personnes se<br />

poursuivra même si un membre se r<strong>et</strong>ire ou décède.<br />

420 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


C<strong>et</strong>te nouvelle société de personnes sera réputée être la continuation de l'ancienne<br />

société de personnes en vertu <strong>du</strong> paragraphe 98(6). C<strong>et</strong>te règle de roulement<br />

prévoit, alors qu'il n'y a pas de disposition, pour la société de personnes, de ses biens<br />

<strong>et</strong>, pour les associés restants, de leur participation dans la société de personnes.<br />

Le roulement s'appliquera, si les conditions suivantes sont respectées :<br />

• L'ancienne <strong>et</strong> la nouvelle société de personnes doivent être des sociétés de personnes<br />

canadiennes.<br />

• L'ancienne société de personnes doit avoir cessé d'exister.<br />

• Tous les biens de l'ancienne société de personnes doivent avoir été transférés à la<br />

nouvelle société de personnes. Toutefois, le Ministère <strong>du</strong> revenu considère que tous<br />

les biens sont transférés même si une partie des biens est remise à un associé sortant<br />

en règlement de sa participation.(IT-338R)<br />

• Seuls les membres de l'ancienne société de personnes doivent être membres de la<br />

nouvelle société de personnes. C<strong>et</strong>te condition semble être exigée seulement au<br />

moment <strong>du</strong> transfert. Un nouvel associé pourrait être admis après que toutes les<br />

conditions aient été respectées <strong>et</strong> que le roulement ait été accepté.<br />

• Aucun choix (formulaire) n'a à être pro<strong>du</strong>it. Le roulement s'applique<br />

automatiquement lorsque les conditions sont respectées.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 421<br />

421


422<br />

EFFET POUR L'ASSOCIÉ QUI SE RETIRE<br />

Par la vente de sa participation à une tierce personne<br />

Dans ce cas, l'associé qui se r<strong>et</strong>ire dispose d'un bien en immobilisation qui est sa<br />

participation dans la société de personnes. Il devra donc déterminer le PBR de sa<br />

participation tel qu'expliqué précédemment <strong>et</strong> l'excédent entre le prix de vente <strong>et</strong> le PBR<br />

sera un gain en capital pour l'année de la disposition.<br />

Par le rachat par la société de personnes de sa participation<br />

Des biens sont remis à l'associé en remboursement de son capital. Dans ce cas, la société<br />

de personnes est réputée disposer de ces biens à la JVM avec les impacts fiscaux pour la<br />

société de personnes (récupération, gain ou perte en capital). L'associé, pour sa part, doit<br />

ré<strong>du</strong>ire le PBR de sa participation dans la société de personnes de la JVM des biens reçus.<br />

EXERCICE 10-7 : Associé qui se r<strong>et</strong>ire <strong>et</strong> reçoit un placement en règlement<br />

M. Ler<strong>et</strong>raité, associé de la société de personnes Belle-vie enr., décide de se r<strong>et</strong>irer c<strong>et</strong>te<br />

année. En règlement final de sa participation, la société de personnes lui rem<strong>et</strong> un<br />

placement qui consiste en actions d'une société publique (bien en immobilisation) ayant<br />

une JVM de 150 000 $. Le PBR de ces actions pour la société de personnes est 10 000 $.<br />

Le PBR de la participation de M. Ler<strong>et</strong>raité dans la société de personnes est 40 000 $.<br />

ON DEMANDE :<br />

Quelles sont les implications <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> départ.<br />

422 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 10-7<br />

Implications <strong>fiscale</strong>s<br />

• Pour la Société de personnes :<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition des actions 150 000 $<br />

Moins : PBR des actions - 10 000<br />

Gain en capital 140 000 $<br />

Note : Le 140 000 $ de GC sera partagé entre les associés restant <strong>et</strong> cela augmentera leur<br />

PBR de la participation.<br />

• Pour M. Ler<strong>et</strong>raité :<br />

PBR de la participation 40 000 $<br />

Ré<strong>du</strong>ction : JVM des actions - 150 000<br />

PBR négatif - 110 000 $<br />

Gain en capital (note 1) 110 000 $<br />

Gain en capital imposable (50%) 55 000 $<br />

PBR de la participation 0 $<br />

Note 1 : Ce gain en capital est réalisé à la fin de l’exercice financier de la société.<br />

************************************************<br />

Lorsqu'un contribuable a cessé d'être membre d'une société de personnes au cours d'un<br />

exercice financier <strong>et</strong> qu'il a reçu, avant la fin de l'exercice, tous les biens qu'il a le droit de<br />

recevoir de la société de personnes, en contrepartie de la disposition de sa participation<br />

dans c<strong>et</strong>te dernière, le contribuable est réputé ne pas avoir disposé de sa participation<br />

avant la fin de l'exercice. Le report de c<strong>et</strong>te disposition est nécessaire, étant donné que<br />

l'article 53 ne prévoit l'augmentation <strong>du</strong> PBR qu'en fonction <strong>du</strong> montant de la part des<br />

revenus de la société de personnes pour les années complètes avant la date de la<br />

disposition.<br />

Si l’associé quitte en milieu d’exercice, il aura droit à une part des profits pour l’exercice<br />

<strong>et</strong> c<strong>et</strong>te part ira augmenter son PBR à la fin de l’exercice.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 423<br />

423


424<br />

Participation au revenu d'une société de personnes<br />

Si les membres d'une société de personnes, dont l'activité principale consiste à exploiter<br />

une entreprise au Canada, ont convenu d'attribuer une partie <strong>du</strong> revenu de la société de<br />

personnes à l'associé qui cesse d'en être membre en vertu <strong>du</strong> paragraphe 96(1.1), à titre de<br />

pension, par exemple. Ce dernier doit inclure le montant <strong>du</strong> revenu dans le revenu qu'il a<br />

touché <strong>du</strong>rant l'année d'imposition dans laquelle se termine l'exercice financier de la<br />

société de personnes pour laquelle l'attribution a été faite. On ne tient pas compte de la<br />

date de l'encaissement des montants. Avec les nouvelles modifications c<strong>et</strong> exercice<br />

correspond à l'année civile dans la plupart des situations.<br />

Aux fins d'une telle attribution, l'associé quittant la société de personnes est réputé être<br />

membre de la société de personnes <strong>et</strong> il est donc assuj<strong>et</strong>ti aux règles générales prévues au<br />

paragraphe 96(1).<br />

Si un associé qui se r<strong>et</strong>ire d'une société de personnes dispose de sa participation au revenu<br />

de la société de personnes, il doit inclure le pro<strong>du</strong>it de la disposition dans son revenu en<br />

vertu <strong>du</strong> paragraphe 96(1.2)a). Comme un associé qui se r<strong>et</strong>ire d'une société de personnes<br />

acquiert son droit à titre gratuit, il ne peut pas opérer de dé<strong>du</strong>ction au titre de montant<br />

qu'il doit ainsi inclure dans son revenu en vertu de 96(1.3).<br />

Par contre, celui qui achète le droit à la participation au revenu de la société de personnes<br />

pourra dé<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> revenu provenant de ce droit les coûts encourus pour acquérir le droit<br />

au revenu sans dépasser le montant ainsi inclus dans son revenu. Le solde non dé<strong>du</strong>it<br />

peut être reporté sur les années suivantes contre le revenu provenant <strong>du</strong> droit de participer<br />

au revenu de la société de personnes.<br />

424 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 10-8 : Droit au revenu.<br />

M. A fait partie d'une société de personnes dont l'exercice financier se termine le 31<br />

décembre. Il quitte la société de personnes en octobre 2009. Les associés s'entendent<br />

pour lui donner un droit de participer au revenu égal à 20 % de ceux-ci, calculé le 31<br />

décembre 2009 <strong>et</strong> le 31 décembre 2010.<br />

M. K offre à M. A de lui ach<strong>et</strong>er ce droit 30 000 $ le 10 décembre 2009, <strong>et</strong> M. A accepte<br />

l'offre. Les revenus de la société de personnes calculés au 31 décembre 2009 sont de<br />

120 000 $.<br />

ON DEMANDE :<br />

Quelles sont les implications <strong>fiscale</strong>s de la transaction en supposant que M. A vende ou<br />

ne vende pas son droit au revenu?<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 10-8<br />

Pour M. A<br />

a) S'il ne vend pas son droit, M. A devra inclure en 2009<br />

20 % x 120 000 $ = 24 000 $.<br />

b) S'il vend son droit,<br />

M. A devra inclure en 2009, 30 000 $ dans son revenu.<br />

Pour M. K<br />

Dans le calcul de son revenu de 2009, il devra inclure 24 000 $ mais pourra dé<strong>du</strong>ire le<br />

coût de son droit jusqu'à concurrence de la part de revenu qu'il a inclus dans le calcul de<br />

son revenu soit 24 000 $ <strong>et</strong> le 6 000 $ de différence sera dé<strong>du</strong>ctible contre les revenus de<br />

2010 qui proviendront <strong>du</strong> droit au partage <strong>du</strong> revenu de la société de personnes.<br />

************************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 425<br />

425


426<br />

DÉCÈS D'UN ASSOCIÉ<br />

Si le décès de l'associé m<strong>et</strong> un terme à l'exercice financier de la société de personnes.<br />

• Le revenu de la société de personnes est calculé <strong>et</strong> la part de l'associé doit être incluse<br />

dans le calcul <strong>du</strong> revenu de sa déclaration pour l'année <strong>du</strong> décès selon 12(1)(l) <strong>et</strong><br />

96(1)(b).<br />

Si le décès de l'associé ne m<strong>et</strong> pas un terme à l'exercice financier de la société de<br />

personnes.<br />

• Le droit de partage des bénéfices de la société de personnes pour l'associé décédé<br />

entre la fin <strong>du</strong> dernier exercice financier <strong>et</strong> la date <strong>du</strong> décès constitue un droit ou<br />

bien dont la valeur doit être incluse dans son revenu conformément au paragraphe<br />

70(2).<br />

Les dispositions de l'article 70 s'appliquent à l'associé décédé, c'est-à-dire les sommes à<br />

inclure dans le calcul <strong>du</strong> revenu, la disposition présumée des biens à la juste valeur<br />

marchande <strong>et</strong> les dispositions de roulement.<br />

Le décès d'un contribuable entraîne la disposition réputée de sa participation dans<br />

la société de personnes pour un pro<strong>du</strong>it égal à la JVM.<br />

En vertu <strong>du</strong> paragraphe 100(3) (cas d’une participation d’un associé actif), les<br />

bénéficiaires de la succession, s'ils ne peuvent devenir membres de la société de<br />

personnes, seront réputés avoir acquis un «droit de recevoir des biens de la société de<br />

personnes» (<strong>et</strong> non une participation) pour un coût égal à la JVM de la participation au<br />

moment <strong>du</strong> décès. Ce droit sera considéré, pour les bénéficiaires, comme un bien en<br />

immobilisation. Les montants reçus de la société de personnes en paiement de ce droit<br />

ré<strong>du</strong>iront le PBR <strong>du</strong> bien. Si les montants reçus excèdent le PBR <strong>du</strong> droit, l'excédent sera<br />

considéré comme un gain en capital. (Très rare car la disposition se fait à la JVM)<br />

426 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOMMAIRE<br />

TRANSACTIONS ENTRE LES ASSOCIÉS ET LA SOCIÉTÉ DE PERSONNES<br />

Généralités<br />

• Sauf dans des situations précises, les transactions entre les associés, une société de<br />

personnes <strong>et</strong> une société par actions doivent être effectuées à la juste valeur<br />

marchande [art. 97(1), 98(2), 69)]<br />

• Les exceptions à c<strong>et</strong>te règle donnent généralement lieu à des dispositions de<br />

roulement. La conception des différents articles de roulement a été faite de façon telle<br />

qu'il puisse être possible de différer en totalité ou en partie :<br />

A) l'imposition <strong>du</strong> gain en capital<br />

B) la récupération d'amortissement des biens amortissables <strong>et</strong> des biens en<br />

immobilisation admissibles (achalandage)<br />

C) autres revenus imposables (inventaire, <strong>et</strong>c.)<br />

• Il est à remarquer que les dispositions de roulement ne s'appliquent qu'à des société de<br />

personnes canadiennes (tous les associés sont résidents à la date de la transaction).<br />

Les dispositions de roulement se rapportant aux transactions entre les associés, une<br />

société de personnes <strong>et</strong> une société par action peuvent se grouper dans trois catégories<br />

distinctes :<br />

• Vente par un associé à une société de personnes [art. 97(2) <strong>et</strong> (3), 96(4)]<br />

• Transactions de la société de personnes aux associés<br />

98(1) société de personnes prolongée.<br />

98(3) liquidation d'une société de personnes canadienne <strong>et</strong> acceptation d'une<br />

participation indivise (dans tous les actifs de la société de personnes).<br />

98(5) société de personnes canadienne dissoute <strong>et</strong> l'entreprise continuée par un<br />

seul associé au plus tard 3 mois après la dissolution.<br />

98(6) société de personnes canadienne dissoute <strong>et</strong> une nouvelle société de<br />

personnes canadienne créée.<br />

85(3) liquidation d'une société de personnes faisant suite à la vente des actifs<br />

de la société de personnes à une société par actions.<br />

• Transactions d'une société de personnes à une société par actions<br />

85(2) vente d'une société de personnes à une société par actions canadienne.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 427<br />

427


428<br />

10.8 SOCIÉTÉ DE PERSONNES PROLONGÉE<br />

Lorsqu'une société de personnes est dissoute <strong>et</strong> que tous les biens de la société de<br />

personnes n'ont pas été distribués, la société de personnes est réputée ne pas avoir cessé<br />

d'exister tant que les biens n'auront pas été distribués aux associés.<br />

Comme une participation dans une société de personnes est un bien en immobilisation<br />

suj<strong>et</strong> à l'impôt sur le gain en capital, c<strong>et</strong> impôt sera différé jusqu'à ce que l'associé ait<br />

recouvré une somme supérieure à son prix de base rajusté de sa participation dans la<br />

société de personnes. Si à une date quelconque après le 25 mai 1976, le prix de base<br />

rajusté de la participation devient inférieur à zéro, le contribuable est présumé avoir fait<br />

un gain en capital égal à la différence entre le prix de base rajusté de la participation <strong>et</strong><br />

zéro.<br />

10.9 DISSOLUTION D'UNE SOCIÉTÉ DE PERSONNES<br />

Acceptation par tous les associés d'une participation indivise. 98(3)<br />

Société de personnes canadienne dissoute <strong>et</strong> tous les associés acceptent une participation<br />

indivise (dans tous les actifs de la société de personnes). Le choix doit être pro<strong>du</strong>it sur la<br />

formule prescrite T2060<br />

428 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Eff<strong>et</strong>s <strong>du</strong> choix :<br />

• La société de personnes est réputée avoir disposé de tous ses biens au coût indiqué<br />

pour elle immédiatement avant la liquidation. (Pas d'impact fiscal)<br />

• Le pro<strong>du</strong>it de disposition minimum de la participation dans la société de personnes<br />

sera égal au plus élevé de :<br />

i) PBR de la participation de l'associé dans la société de personnes,<br />

ii) argent reçu plus valeur <strong>fiscale</strong> (coût indiqué) des biens reçus de la société<br />

de personnes.<br />

Notes :<br />

a) il ne peut donc pas y avoir de perte en capital sur la disposition de la<br />

participation de l'associé dans la société de personnes.<br />

b) il y aura gain en capital sur la disposition d'une participation dans la<br />

société de personnes si la valeur <strong>fiscale</strong> (coût indiqué) <strong>et</strong> l'argent reçu<br />

dépassent le PBR de la participation dans la société de personnes.<br />

• La Loi ne tient pas compte des d<strong>et</strong>tes de la société de personnes. Elles devraient<br />

généralement être remboursées avant la liquidation ou être prises en charge par les<br />

associés. Dans ce dernier cas, la prise en charge de d<strong>et</strong>tes constitue un apport de<br />

capital qui augmente le PBR de la participation.<br />

• Si le PBR de la participation (capital fiscal de l'associé) excède la valeur des biens<br />

reçus de la société de personnes, la différence pourra être ajoutée aux biens en<br />

immobilisation autres que des biens amortissables pour un montant égal à la<br />

différence entre le coût indiqué (valeur <strong>fiscale</strong> d'un bien) <strong>et</strong> la part indivise de la JVM<br />

des biens.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 429<br />

429


430<br />

EXERCICE 10-9 : Liquidation d’une société de personnes sans bien amortissable.<br />

Actif<br />

Encaisse 6 000 $<br />

Comptes à recevoir <strong>et</strong> stock de marchandise 15 000<br />

Bien en immobilisation non amortissable 24 000<br />

Capital<br />

45 000 $<br />

"A" 1/3 15 000 $<br />

"B" 2/3 30 000<br />

JVM <strong>du</strong> bien en immobilisation 33 000 $<br />

45 000 $<br />

Premier cas<br />

Assumons que le PBR de "A" correspond au montant <strong>du</strong> capital inscrit aux livres soit<br />

15 000 $.<br />

Le PBR de "B" est de 28 000 $ représentant le montant payé à un ancien associé<br />

personnellement<br />

La société de personnes est liquidée <strong>et</strong> chaque associé devient propriétaire des biens<br />

(propriété indivise).<br />

Deuxième cas<br />

Les PBR de "A" <strong>et</strong> "B" sont respectivement de 18 000 $ <strong>et</strong> 34 000 $.<br />

ON DEMANDE :<br />

Dans les deux cas, présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la liquidation.<br />

430 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 10-9<br />

Conséquences <strong>fiscale</strong>s<br />

Biens reçus par les associés<br />

1° cas<br />

2° cas<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 431<br />

431<br />

A (1/3) B (2/3) TOTAL<br />

ENCAISSE 2 000 4 000 6 000<br />

COMPTES À RECEVOIR ET STOCK 5 000 10 000 15 000<br />

BIEN EN IMMOBILISATION 8 000 16 000 24 000<br />

15 000 30 000 45 000<br />

PBR 15 000 28 000 43 000<br />

GAIN EN CAPITAL Ø 2 000 2 000<br />

BIENS REÇUS 15 000 30 000 45 000<br />

SI PBR EST DE : 18 000 34 000 52 000<br />

PERTE EN CAPITAL 3 000 4 000 7 000<br />

C<strong>et</strong>te perte dans le deuxième cas n'est pas dé<strong>du</strong>ctible.<br />

Elle est affectée aux biens en immobilisation (autres qu'amortissables) jusqu'à<br />

concurrence de leur valeur marchande. La JVM <strong>du</strong> bien en immobilisation étant de<br />

33 000 $ nous avons l'ajustement suivant pour chaque associé ;<br />

"A" "B"<br />

Part indivise <strong>du</strong> bien en immobilisation 8 000 $ 16 000 $<br />

Ajustement relatif à la perte 3 000 4 000<br />

Nouveau coût en capital<br />

Le nouveau coût en capital ne doit pas excéder<br />

11 000 $ 20 000 $<br />

la part indivise dans la JVM <strong>du</strong> bien soit : 11 000 $ 22 000 $<br />

******************************************


432<br />

• Biens amortissables<br />

Lorsque le coût de la part indivise d'un ex-associé est plus p<strong>et</strong>it que la part <strong>du</strong> coût<br />

initial <strong>du</strong> bien amortissable qu'il a reçu, la part <strong>du</strong> coût initial <strong>du</strong> bien amortissable<br />

devient son coût en capital <strong>et</strong> la différence entre ce montant <strong>et</strong> le coût de sa part<br />

indivise devient de l'amortissement censé pris.<br />

C<strong>et</strong>te disposition s'applique parce que l’ARC ne veut pas perdre la récupération de<br />

dé<strong>du</strong>ction pour amortissement potentielle qui existait dans la société de personnes<br />

avant la liquidation.<br />

Selon 98(4), l'article 98(3) ne s'applique pas si la société de personnes est continuée par<br />

un seul associé [98(5)] ou si tous les actifs de la société de personnes sont ven<strong>du</strong>s à une<br />

société par actions <strong>et</strong> que par la suite la société de personnes est liquidée [85(3)].<br />

EXERCICE 10-10 : Liquidation d’une société de personnes avec bien amortissable.<br />

BILAN DE LA SOCIÉTÉ<br />

ACTIF VALEUR COMPTABLE VALEUR FISCALE J.V.M.<br />

OBLIGATIONS 21 000 21 000 24 000<br />

TERRAIN 12 000 12 000 30 000<br />

IMMEUBLE 51 000 30 000 36 000<br />

84 000 90 000<br />

CAPITAL<br />

A 28 000 30 000<br />

B 28 000 33 000<br />

C 28 000<br />

84 000<br />

20 000<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la liquidation.<br />

432 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 10-10<br />

TRANSFERT DES BIENS DE LA SOCIÉTÉ DE PERSONNES À LEUR VALEUR FISCALE<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 433<br />

433<br />

A B C<br />

1/3 OBLIGATIONS<br />

7 000<br />

7 000 7 000<br />

TERRAIN<br />

4 000<br />

4 000 4 000<br />

IMMEUBLE<br />

10 000 10 000 10 000<br />

21 000 21 000 21 000<br />

PBR. 30 000 33 000 20 000<br />

PERTE - 9 000 - 12 000<br />

GAIN EN CAPITAL 1 000<br />

AJUSTEMENT DU COÛT DES BIENS REÇUS<br />

POUR A VALEUR<br />

OBLIGATIONS<br />

TERRAIN<br />

IMMEUBLE (NOTE 1)<br />

FISCALE<br />

ATTRIBUTION<br />

DE LA PERTE<br />

PBR.<br />

PRÉSUMÉ<br />

7 000<br />

1 000 8 000<br />

4 000<br />

6 000 10 000<br />

10 000<br />

0 10 000<br />

21 000 7 000 28 000<br />

N0TE 1 : Une fois que l'on a attribué le maximum aux obligations <strong>et</strong> au terrain,<br />

l'excédent de la différence entre la perte <strong>et</strong> la JVM des biens autres<br />

qu'amortissables est per<strong>du</strong> pour l'associé.


434<br />

POUR B VALEUR<br />

OBLIGATIONS<br />

TERRAIN<br />

IMMEUBLE (NOTE 2)<br />

FISCALE<br />

7 000<br />

4 000<br />

10 000<br />

ATTRIBUTION<br />

DE LA PERTE<br />

1 000<br />

6 000<br />

434 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin<br />

0<br />

PBR..<br />

PRÉSUMÉ<br />

8 000<br />

10 000<br />

10 000<br />

21 000 7 000 28 000<br />

N0TE 2 : Une fois que l'on a attribué le maximum aux obligations <strong>et</strong> au terrain,<br />

l'excédent de la différence entre la perte <strong>et</strong> la JVM des biens autres<br />

qu'amortissables est per<strong>du</strong> pour l'associé.<br />

******************************************<br />

EXERCICE 10-11 : Liquidation d’une société de personnes sans choix <strong>et</strong> avec choix<br />

de participation indivise.<br />

M. Sanschagrin <strong>et</strong> Mme Lafolie ont exploité une entreprise sous la forme juridique de<br />

société de personnes jusqu’à c<strong>et</strong>te année. À ce moment, la société de personnes a ven<strong>du</strong><br />

son fonds de commerce, il ne reste plus dans la société de personnes que les biens<br />

suivants :<br />

JVM COÛT FNACC<br />

Terrain 50 000 $ 20 000 $ N/A<br />

Bâtisse 200 000 $ 140 000 $ 100 000 $<br />

M. Sanschagrin <strong>et</strong> Mme Lafolie ont une participation de 50 % chacun dans la société de<br />

personnes <strong>et</strong> le PBR de leur participation est de 105 000 $ pour M. Sanschagrin <strong>et</strong> de<br />

40 000 $ pour Mme Lafolie.<br />

M. Sanschagrin <strong>et</strong> Mme Lafolie décident de liquider la société de personnes à la date de<br />

fin d'exercice, soit le 31 décembre <strong>et</strong> de détenir personnellement une part indivise dans la<br />

bâtisse qu'ils loueront à l'avenir. Supposons que les revenus de la société de personnes<br />

sont nuls pour l'exercice courant.


ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la liquidation<br />

a) Si aucun choix n'est effectué.<br />

b) Si le choix prévu au paragraphe 98(3) est effectué.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 10-11<br />

a) Aucun choix n'est effectué :<br />

Pour la société de personnes :<br />

Disposition des biens à la JVM, 98(2)<br />

Terrain<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition : = JVM 50 000 $<br />

Moins : PBR - 20 000 $<br />

Gain en capital 30 000 $<br />

Gain en capital imposable, (50%) 15 000 $<br />

Bâtisse<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition : = JVM 200 000 $<br />

Moins : Coût en capital - 140 000 $<br />

Gain en capital 60 000 $<br />

Gain en capital imposable, (50%) 30 000 $<br />

Récupération<br />

Le moindre <strong>du</strong> coût 140 000 $ ou <strong>du</strong> PD 200 000 $ 140 000 $<br />

Moins: FNACC - 100 000<br />

Récupération 40 000 $<br />

Pour M. Sanschagrin <strong>et</strong> Mme Lafolie :<br />

Sanschagrin Lafolie<br />

Coût d'acquisition des biens<br />

Terrain (50 % indivis de la JVM) 25 000 $ 25 000 $<br />

Bâtisse (50 % indivis de la JVM) 100 000 $ 100 000 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 435<br />

435


436<br />

Sanschagrin Lafolie<br />

Revenu provenant de la société de personnes<br />

Gain en capital imposable<br />

Terrain (15 000 $ / 2) 7 500 $ 7 500 $<br />

Bâtisse (30 000 $ / 2) 15 000 15 000<br />

Récupération (40 000 $ / 2) 20 000 20 000<br />

PBR de la participation<br />

Solde au début (ne tient pas compte <strong>du</strong><br />

42 500 $ 42 500 $<br />

revenu de l'année)<br />

Plus : 100 % des gains en capital<br />

105 000 $ 40 000 $<br />

(15 000 $ + 30 000 $) 45 000 45 000<br />

Plus : Récupération 20 000 20 000<br />

Solde à la liquidation 170 000 $ 105 000 $<br />

Disposition de la participation<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition = JVM des biens reçus<br />

50 % <strong>du</strong> terrain 25 000 $ 25 000 $<br />

50 % de la Bâtisse 100 000 100 000<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition de la participation 125 000 125 000<br />

Moins : PBR de la participation - 170 000 - 105 000<br />

Perte en capital 45 000 $<br />

Gain en capital 20 000 $<br />

b) Le choix prévu au paragraphe 98(3) est fait :<br />

Pour la société de personnes :<br />

Aucune conséquence <strong>fiscale</strong>. La société de personnes est réputée avoir disposé des biens à<br />

leur coût indiqué, soit 20 000 $ pour le terrain <strong>et</strong> 100 000 $ pour la bâtisse.<br />

436 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Pour M. Sanschagrin <strong>et</strong> Mme Lafolie :<br />

Aucun revenu ne résulte de la disposition par la société de personnes. Il n'y a donc aucun<br />

rajustement <strong>du</strong> PBR de la participation de M. Sanschagrin <strong>et</strong> Mme Lafolie.<br />

Sanschagrin Lafolie<br />

Disposition de la participation<br />

PD = le plus élevé des montants suivants :<br />

PBR de la participation<br />

Part dans le coût indiqué des biens reçus<br />

105 000 $ 40 000 $<br />

50 % x 120 000 $ 60 000 $ 60 000 $<br />

Calcul <strong>du</strong> gain en capital<br />

PD calculé précédemment 105 000 $ 60 000 $<br />

Moins : PBR - 105 000 - 40 000<br />

Gain en capital 0 $ 20 000 $<br />

Coût des biens reçus<br />

Terrain 10 000 $ 10 000 $<br />

Plus : ajustement 15 000 n/a<br />

25 000 $ 10 000 $<br />

Bâtisse<br />

Coût en capital 70 000 $ 70 000 $<br />

Moins : DPA réputée dé<strong>du</strong>ite - 20 000 - 20 000<br />

FNACC 50 000 $ 50 000 $<br />

Puisque le PBR de la participation (105 000 $) de M. Sanschagrin excède sa part dans le<br />

coût indiqué (60 000 $) des biens qu'il reçoit de la société de personnes (105 000 $ -<br />

60 000 $ = 45 000 $), un rajustement <strong>du</strong> coût <strong>du</strong> terrain peut être effectué selon les alinéas<br />

98(3)b) <strong>et</strong> c). Ce rajustement ne perm<strong>et</strong> toutefois pas d'augmenter le coût <strong>du</strong> bien à un<br />

montant supérieur à la part de M. Sanschagrin dans la JVM <strong>du</strong> bien, soit 25 000 $. (25<br />

000 - 10 000 $)<br />

******************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 437<br />

437


438<br />

SOCIÉTÉ DE PERSONNES CANADIENNE DISSOUTE ET CONTINUÉE PAR<br />

UN DES ANCIENS ASSOCIÉS AU PLUS TARD 3 MOIS APRÈS LA<br />

DISSOLUTION (ART. 98(5))<br />

(Dans le cas <strong>du</strong> r<strong>et</strong>rait de tous les associés sauf un)<br />

C<strong>et</strong> article n'est pas un choix. C'est plutôt une règle qui s'applique dans tous les cas.<br />

Si un ancien associé (indivi<strong>du</strong>, fi<strong>du</strong>cie, société) d'une société de personnes canadienne<br />

continue d'opérer le commerce de la société de personnes dans un délai de 3 mois après la<br />

dissolution de la société de personnes en utilisant des actifs appartenant à la société de<br />

personnes avant sa dissolution, c<strong>et</strong> ancien associé doit (pas un choix) calculer le coût<br />

d'acquisition des participations ach<strong>et</strong>ées de ses anciens associés tel que prévu à l'article<br />

98(5).<br />

Lorsque toutes les conditions sont respectées, les conséquences <strong>fiscale</strong>s suivantes<br />

résultent <strong>du</strong> roulement :<br />

• Le pro<strong>du</strong>it de disposition de la participation dans la société de personnes, pour<br />

l'associé continuant l'entreprise, est réputé être le plus élevé de :<br />

i) le total <strong>du</strong> PBR de sa participation dans la société de personnes immédiatement<br />

avant la liquidation plus le coût de toutes les participations dans la société de<br />

personnes qu'il a acquises; (lorsqu'un associé acquiert toutes les participations<br />

détenues par les autres associés, il n'est pas réputé avoir acquis les biens de la société<br />

de personnes);<br />

ii) le total <strong>du</strong> coût indiqué pour la société de personnes, immédiatement avant la date<br />

de la liquidation, de chacun des biens reçus <strong>et</strong> le montant de tout autre pro<strong>du</strong>it qu'il a<br />

tiré de la disposition de sa participation dans la société de personnes.<br />

• Lorsque le PD réputé est égal au PBR, aucun gain en capital ne résulte de la<br />

transaction. Si le PD réputé est supérieur au total <strong>du</strong> coût indiqué des biens reçus de la<br />

société de personnes <strong>et</strong> des autres montants reçus, le paragraphe 98(5) prévoit des<br />

corrections au coût indiqué des biens en immobilisation reçus (autres que des biens<br />

amortissables) jusqu'à concurrence de leur JVM.<br />

438 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• La LIR ne tient pas compte des d<strong>et</strong>tes de la société de personnes. Elles devraient être<br />

remboursées ou être prises en charge par l'associé continuant l'exploitation de<br />

l'entreprise. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un apport de capital qui augmente le PBR<br />

de sa participation.<br />

• Si le coût indiqué d'un bien amortissable pour l'associé est inférieur au coût en capital<br />

initial de la société de personnes, le coût pour l'associé restant est réputé être le coût<br />

initial de la société de personnes <strong>et</strong> la différence entre le coût en capital initial <strong>et</strong> le<br />

coût indiqué pour l'associé restant est de l'amortissement censé pris par l'associé<br />

restant.<br />

• La société de personnes est réputée avoir disposé de chacun des biens attribués à<br />

l'associé continuant l'entreprise pour un pro<strong>du</strong>it égal à son coût indiqué des biens,<br />

immédiatement avant la liquidation donc aucun impact fiscal pour la société de<br />

personnes.<br />

• Les autres associés sont réputés avoir disposé de leur participation pour un pro<strong>du</strong>it<br />

égal à la JVM des biens reçus en contrepartie de leur participation. Les biens de la<br />

société de personnes distribués à ces associés seront réputés avoir été disposés par la<br />

société de personnes à leur JVM.<br />

EXERCICE 10-12 : Société de personnes continué par un associé.<br />

La société de personnes AB est dissoute <strong>et</strong> l'associé A désire continuer seul l'exploitation<br />

de l'entreprise. L'associé A détenait une participation de 1/3 dans le capital de la société<br />

de personnes <strong>et</strong> son PBR était de 30 000 $. Il acquiert la participation de B pour<br />

60 000 $.<br />

Situation avant le départ de B.<br />

COÛT INDIQUÉ J.V.M.<br />

OBLIGATIONS 21 000 24 000<br />

TERRAIN 12 000 30 000<br />

IMMEUBLE (CC 35 000 $) 30 000 36 000<br />

63 000 90 000<br />

CAPITAL - A 21 000<br />

CAPITAL - B 42 000<br />

63 000<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 439<br />

439


440<br />

ON DEMANDE :<br />

Présentez les conséquences <strong>fiscale</strong>s de la transaction.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 10-12<br />

Le pro<strong>du</strong>it de disposition de "A" ne peut être inférieur au plus élevé de :<br />

1) 30 000 $ + 60 000 $ = 90 000 $<br />

2 ) 63 000 $<br />

PBR de la participation de A<br />

PBR immédiatement avant la dissolution 30 000 $<br />

Plus : acquisition de la participation de B 60 000<br />

90 000 $<br />

Comme le pro<strong>du</strong>it de disposition est égal au PBR de A, il n'y a pas de gain en capital pour<br />

A. Par contre, comme le PD réputé de A (90 000 $) est supérieur au total <strong>du</strong> coût indiqué<br />

des biens reçus de la société de personnes (63 000 $), 98(5) prévoit des corrections<br />

possibles au coût indiqué des biens autres qu'amortissables jusqu'à concurrence de la<br />

JVM de ces biens. Le 27 000 $ de différence ne sera utilisé que pour 21 000 $ <strong>et</strong> le<br />

6 000 $ non utilisé est per<strong>du</strong>.<br />

Le coût de "A" dans sa part des actifs de la société de personnes sera égal à :<br />

COÛT<br />

INDIQUÉ<br />

MONTANT<br />

ATTRIBUÉ<br />

COÛT<br />

PRÉSUMÉ<br />

OBLIGATIONS 21 000 3 000 24 000<br />

TERRAIN 12 000 18 000 30 000<br />

IMMEUBLE 30 000 n/a 30 000<br />

63 000 21 000 84 000<br />

********************************************<br />

440 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


10.10 SOCIÉTÉ EN COMMANDITE<br />

L'objectif de c<strong>et</strong>te section est de voir la différence entre une société de personnes <strong>et</strong> une<br />

société en commandite.<br />

SOCIÉTÉS EN COMMANDITE (limited partnerships) : Définition<br />

Société de personnes qui se composent d'une ou plusieurs personnes appelées<br />

(gérants) commandités<br />

• les gérants sont responsables de la même manière que les associés d’une société<br />

de personnes en nom collectif.<br />

Et d'une ou plusieurs personnes qui fournissent un capital au fonds commun <strong>et</strong><br />

qu'on appelle commanditaires<br />

• les commanditaires ne sont pas obligés aux d<strong>et</strong>tes de la société au-delà <strong>du</strong><br />

montant pour lequel ils contribuent au fonds commun.<br />

Les commandités (gérants) seuls sont autorisés à gérer les affaires de la société à<br />

signer pour elle <strong>et</strong> à l'obliger.<br />

Dans certaines sociétés en commandite, il peut arriver que le contrat de société prévoie un<br />

apport supplémentaire si la société fait face à un déficit de caisse. C<strong>et</strong>te différence dans<br />

la responsabilité a donc amené le fisc à légiférer sur la dé<strong>du</strong>ctibilité des pertes pouvant<br />

être dé<strong>du</strong>ites par un commanditaire ou assimilé.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 441<br />

441


442<br />

Commanditaire ou associé à responsabilité limitée [96(2.4)]<br />

Un associé est considéré commanditaire ou assimilé si, à un moment donné ou au cours<br />

des trois années suivantes :<br />

• sa responsabilité à l'égard de la société est limitée par l'eff<strong>et</strong> de la loi selon laquelle la<br />

société est formée, par le contrat de société ou par l'existence même de l'associé (par<br />

exemple, une société par actions) qui est de limiter la responsabilité d'une autre<br />

personne;<br />

ou<br />

• il existe une entente relativement à l'aliénation de la participation dans c<strong>et</strong>te société en<br />

commandite <strong>et</strong> il est raisonnable de croire qu'une des principales raisons de l'existence<br />

de c<strong>et</strong>te entente est d'éviter d'être considéré comme un associé à responsabilité limitée<br />

selon la présente définition.<br />

Dé<strong>du</strong>ctibilité des pertes [96(2.1)]<br />

Un associé commanditaire ne peut dé<strong>du</strong>ire les pertes <strong>et</strong> les crédits d'impôt à<br />

l'investissement d'une société en commandite qui lui sont attribués, seulement jusqu'à<br />

concurrence de sa «fraction à risques» à la fin de l'année d'imposition de la société qui<br />

se termine au cours de son année d'imposition. Le paragraphe 96(2.1) nous donne les<br />

règles de calcul pour déterminer la perte non dé<strong>du</strong>ctible par le commanditaire pour<br />

l'année.<br />

La perte non dé<strong>du</strong>ctible comme commanditaire pour un exercice financier est l'excédent :<br />

• de la perte attribuée au commanditaire (sauf d'une entreprise agricole ou d'un bien)<br />

sans tenir compte des frais d’exploration;<br />

sur<br />

• l'excédent de la fraction à risques à la fin de l'exercice sur le total :<br />

i) <strong>du</strong> CII attribué au commanditaire pour l'année;<br />

ii) de la perte attribuée au commanditaire provenant d'une entreprise agricole;<br />

iii) de la part attribuable au commanditaire des frais d'exploration <strong>et</strong><br />

d'aménagement à l'étranger, frais d'exploration au Canada, frais<br />

d'aménagement au Canada <strong>et</strong> frais à l'égard de biens canadiens relatifs au<br />

pétrole <strong>et</strong> au gaz, engagés par la société en commandite au cours de l'exercice.<br />

442 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


La partie d'une perte d'entreprise provenant d'une société en commandite qui ne peut être<br />

dé<strong>du</strong>ite dans l'année courante est désignée comme étant une perte comme<br />

commanditaire ou assimilé [96(1)g), 248(1) «associé déterminé»]. C<strong>et</strong>te perte pourra<br />

être reportée <strong>et</strong> dé<strong>du</strong>ite en vertu <strong>du</strong> sous-alinéa 111(1)e) au cours d'une année<br />

d'imposition subséquente, si la fraction à risques <strong>du</strong> commanditaire augmente.<br />

En vertu de 111(1)e), c<strong>et</strong>te perte comme commanditaire à reporter est reportable<br />

indéfiniment sur les années ultérieures mais seulement s'il y a un excédent de la fraction à<br />

risque calculée à la fin <strong>du</strong> dernier exercice financier de la société en commandite se<br />

terminant au cours de l'année sur le total de le CII pour l'année<br />

la perte pour l'année<br />

les frais d'exploration dé<strong>du</strong>it pour l'année.<br />

Aux fins <strong>du</strong> calcul <strong>du</strong> PBR d'une participation à titre de commanditaire, la perte non<br />

dé<strong>du</strong>ite ne ré<strong>du</strong>ira pas le PBR, ce qui aura pour eff<strong>et</strong> de convertir une perte autre qu'en<br />

capital en un gain en capital futur moins élevé ou en une perte en capital plus élevée lors<br />

de la disposition.<br />

«Fraction à risques» <strong>du</strong> premier acquéreur [96(2.2)]<br />

Total des montants suivants :<br />

• le PBR (ou selon 96(2.3) le PBR pour un 2ième ach<strong>et</strong>eur) de la participation à c<strong>et</strong>te<br />

date;<br />

• la part de tout revenu de la société en commandite qui lui est attribuée pour c<strong>et</strong>te<br />

année d'imposition;<br />

moins :<br />

i) tout montant que l'associé commanditaire (ou une personne qui lui est liée) doit à<br />

la société en commandite ou à une personne ou à une société liée à la société en<br />

commandite;<br />

ii) tout montant ou avantage que l'associé commanditaire (ou une personne qui lui<br />

est liée) a le droit de recevoir, lorsque ce montant vise à ré<strong>du</strong>ire toute perte relative à<br />

sa participation, sauf si ce droit est prévu aux exceptions mentionnées à l'alinéa<br />

96(2.2)d).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 443<br />

443


444<br />

EXERCICE 10-13 : Dé<strong>du</strong>ction pour un commanditaire d’une société en<br />

commandite.<br />

M. MacDounald a souscrit une participation de 40 000 $ dans la société en commandite<br />

Abri enr. en septembre 2006. Il a payé 10 000 $ <strong>et</strong> a signé un bill<strong>et</strong> à demande de<br />

30 000 $ payable à Abri enr. le 15 janvier 2007. Pour l'exercice financier terminé le 31<br />

décembre 2006, la société en commandite attribue à M. MacDounald une perte<br />

d'exploitation de 36 000 $, au prorata de sa participation, dont 6 000 $ constituent des<br />

frais d'exploration. Pour l'exercice financier terminé le 31 décembre 2007, la société en<br />

commandite attribue à M. MacDounald une perte d'exploitation de 28 000 $<br />

ON DEMANDE :<br />

Déterminez la dé<strong>du</strong>ction permise pour 2006 <strong>et</strong> 2007.<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 10-13<br />

2006<br />

1. Calcul de la fraction à risques [96(2.2)] de M. MacDounald :<br />

PBR de la participation 40 000 $<br />

Moins : montant dû à Abri enr. - 30 000<br />

Fraction à risques 10 000 $<br />

2. Calcul de la perte non dé<strong>du</strong>ctible [96(2.1)] :<br />

Excédent<br />

de la perte attribuée calculé selon [96(1)g)] (36 000 - 6 000)<br />

sur<br />

l'excédent<br />

30 000 $<br />

de la fraction à risques 10 000 $<br />

Moins : frais d'exploration - 6 000 4 000<br />

Perte non dé<strong>du</strong>ctible [96(2.1)] 26 000 $<br />

3. Calcul de la perte dé<strong>du</strong>ctible pour 2006<br />

Perte attribuée selon 96(1)g) 30 000 $<br />

Perte non dé<strong>du</strong>ctible selon 96(2.1)c) - 26 000<br />

Perte dé<strong>du</strong>ctible pour l'année 4 000 $<br />

Frais d'exploration dé<strong>du</strong>ctibles 6 000 $<br />

444 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


En 2006, M. MacDounald a ainsi droit à une dé<strong>du</strong>ction totale de 10 000 $ dans le calcul<br />

de son revenu, ce qui correspond au montant calculé comme étant la fraction à risques.<br />

4. Calcul de la perte à reporter contre des revenus de la société<br />

30 000 - 4 000 = 26 000 $<br />

En vertu de 111(1)e), c<strong>et</strong>te perte comme commanditaire à reporter est reportable<br />

indéfiniment sur les années ultérieures mais seulement s'il y a un excédent de la fraction à<br />

risque calculée à la fin <strong>du</strong> dernier exercice financier de la société en commandite se<br />

terminant au cours de l'année sur le total de le CII pour l'année<br />

la perte pour l'année<br />

les frais d'exploration dé<strong>du</strong>it pour l'année.<br />

2007<br />

1. Calcul de la fraction à risques [96(2.2)] de M. MacDounald :<br />

PBR de la participation 40 000 $<br />

Moins : Perte de 2006 4 000 $<br />

Frais d'exploration<br />

PBR de la participation avant la fin de<br />

6 000 10 000<br />

l'exercice de la société en commandite 30 000<br />

Moins : montant dû à Abri enr. - 0<br />

Fraction à risques 30 000 $<br />

2. Calcul de la perte non dé<strong>du</strong>ctible pour 2007 [96(2.1)] :<br />

Excédent<br />

de la perte attribuée calculé selon [96(1)g)]<br />

sur<br />

l'excédent<br />

28 000 $<br />

de la fraction à risques 30 000 $<br />

Moins : frais d'exploration - 0 30 000<br />

Perte non dé<strong>du</strong>ctible [96(2.1)] 0 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 445<br />

445


446<br />

3. Calcul de la perte dé<strong>du</strong>ctible pour 2007<br />

Perte attribuée selon 96(1)g) 28 000 $<br />

Perte non dé<strong>du</strong>ctible selon 96(2.1)c) - 0<br />

Perte dé<strong>du</strong>ctible pour l'année 28 000 $<br />

4. Calcul <strong>du</strong> report possible de la perte de 2006 selon 111(1)e)<br />

Perte reportable de 2006 26 000 $<br />

En vertu de 111(1)e), c<strong>et</strong>te perte comme commanditaire à reporter est reportable<br />

indéfiniment sur les années ultérieures mais seulement s'il y a un excédent de la fraction à<br />

risque calculée à la fin <strong>du</strong> dernier exercice financier de la société en commandite se<br />

terminant au cours de l'année sur le total de le CII pour l'année<br />

la perte pour l'année<br />

les frais d'exploration dé<strong>du</strong>it pour l'année.<br />

Calcul de la fraction à risque à la fin <strong>du</strong> dernier exercice financier<br />

Fraction à risques 30 000<br />

Moins : Perte de 2007 28 000 $<br />

CII de 2007 0<br />

Frais d'exploration de 2007 0 28 000<br />

2 000 $<br />

En 2007, le contribuable commanditaire peut reporter 2 000 $ <strong>du</strong> 26 000 $ de 2006 qui<br />

était reportable.<br />

L'ensemble des dé<strong>du</strong>ctions autorisées sur les deux ans est :<br />

Dé<strong>du</strong>ction de pertes pour 2006 4 000 $<br />

Dé<strong>du</strong>ction de frais d'exploration pour 2006 6 000<br />

Dé<strong>du</strong>ction de pertes pour 2007 28 000<br />

Report de pertes de 2006 en 2007 2 000<br />

Total qui correspond à la fraction à risque 40 000 $<br />

******************************************<br />

446 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Méthode simplifiée pour calculer la perte dé<strong>du</strong>ctible comme commanditaire :<br />

Le moindre de :<br />

• La part de l'associé dans la perte d'entreprise (autre qu'agricole) ou de bien pour<br />

l'année.<br />

• La fraction à risques de l'associé<br />

Moins : le crédit d'impôt à l'investissement attribué à l'associé<br />

la part de l'associé dans la perte agricole de la société<br />

la part de l'associé dans les dépenses relatives à des ressources<br />

«FRACTION À RISQUES» DU DEUXIÈME ACQUÉREUR [96(2.3)]<br />

Une participation dans une société en commandite peut être ven<strong>du</strong>e à un deuxième<br />

acquéreur, le coût fiscal pour ce dernier est le moindre de :<br />

• Le prix payé pour la participation;<br />

• Le PBR pour le cédant (premier acquéreur) immédiatement avant la date<br />

d'acquisition.<br />

C<strong>et</strong>te disposition a pour eff<strong>et</strong> de limiter la fraction à risques <strong>et</strong> la dé<strong>du</strong>ctibilité des pertes<br />

<strong>et</strong> des crédits d'impôt à l'investissement provenant de la société en commandite, aux<br />

montants investis dans c<strong>et</strong>te société, même s'il s'agit <strong>du</strong> deuxième acquéreur.<br />

Si le PBR <strong>du</strong> cédant ne peut être déterminé par le deuxième acquéreur, le paragraphe<br />

96(2.3) prévoit qu'il sera égal aux montants déterminés aux alinéas 96(2.2)c) <strong>et</strong> d), soit au<br />

total :<br />

• des montants <strong>du</strong>s à la société ou à une personne ou société liée à la société concernée;<br />

• <strong>du</strong> montant ou avantage que le deuxième acquéreur ou une personne liée a le droit<br />

futur ou immédiat de recevoir, sous forme de remboursement, compensation, garantie<br />

de rec<strong>et</strong>tes, pro<strong>du</strong>it de disposition ou autre, en vue de supprimer ou ré<strong>du</strong>ire l'eff<strong>et</strong><br />

d'une perte dont le deuxième acquéreur pourrait être tenu responsable.<br />

Règles anti-évitement<br />

Les paragraphes 96(2.6) <strong>et</strong> (2.7) prévoient des règles anti-évitement relativement à la<br />

fraction à risques. Ces dispositions ont pour but d'empêcher une augmentation de la<br />

fraction à risques en ré<strong>du</strong>isant artificiellement la d<strong>et</strong>te <strong>du</strong> commanditaire ou en<br />

augmentant artificiellement sa contribution en capital dans la société.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 447<br />

447


448<br />

Le paragraphe 96(2.6) stipule que lorsqu'un montant est remboursé <strong>et</strong> qu'il appert, par la<br />

suite, que ce remboursement faisait partie d'une série de prêts <strong>et</strong> remboursements, le<br />

montant dû sera réputé ne pas avoir été payé. La fraction à risques est alors ré<strong>du</strong>ite <strong>du</strong><br />

montant réputé non payé.<br />

De la même façon, le paragraphe 96(2.7) prévoit que, lorsqu'une mise de fonds est<br />

effectuée par un commanditaire <strong>et</strong> que la société ou une personne liée à la société fait un<br />

prêt au commanditaire ou rembourse la mise de fonds <strong>et</strong> que, encore ici, il s'agit d'une<br />

série de transactions visant à augmenter la fraction à risques, c<strong>et</strong>te mise de fonds est<br />

réputée ne pas avoir été effectuée.<br />

10.11 TRANSFERT DE BIENS PAR UNE SOCIÉTÉ DE PERSONNES<br />

À UNE SOCIÉTÉ PAR ACTIONS<br />

Le roulement de biens d'une société de personnes à une société en vertu <strong>du</strong> paragraphe<br />

85(2) au moyen d'un choix effectué par la société <strong>et</strong> par tous les associés de la société de<br />

personnes, est assuj<strong>et</strong>ti aux mêmes règles que celles qui s'appliquent à un transfert<br />

prévu au paragraphe 85(1).<br />

Des règles spéciales, au paragraphe 85(3), prévoient un roulement de l'actif de la société<br />

de personnes (qui généralement est constitué des actions de la société) aux associés après<br />

le transfert à la société canadienne. C<strong>et</strong>te règle de roulement fait donc exception à la<br />

règle générale qui mentionne que les biens transférés d'une société de personnes à ses<br />

associés doivent l'être à la JVM, de telle sorte qu'un gain en capital pourrait être réalisé à<br />

la disposition présumée par les associés de leur participation dans la société de personnes.<br />

448 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Les règles <strong>et</strong> conditions <strong>du</strong> roulement de 85(2) sont les suivantes :<br />

• La société de personnes a effectué un choix en vertu <strong>du</strong> paragraphe 85(2),<br />

conjointement avec la société canadienne imposable, relativement à une disposition<br />

de biens.<br />

• La société de personnes est liquidée dans les 60 jours de la disposition, c'est-à-dire<br />

que tous les biens de la société de personnes (les actions de la société dans laquelle on<br />

vient de rouler), y compris l'argent, sont attribués aux membres en règlement de leur<br />

participation dans la société de personnes .<br />

• Immédiatement avant la liquidation de la société de personnes, celle-ci n'avait aucun<br />

autre bien que de l'argent <strong>et</strong> des biens reçus de la société canadienne.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 449<br />

449


450<br />

Les règles d'application <strong>du</strong> roulement, prévues au paragraphe 85(3), sont les<br />

suivantes :<br />

• La société de personnes est réputée disposer de ses biens pour un pro<strong>du</strong>it égal à leur<br />

coût indiqué. Il n'y a donc aucune réalisation de revenus par la société de personnes<br />

au transfert des biens. [85(3)h)]<br />

• Chaque associé est réputé disposer de sa participation dans la société de personnes<br />

pour un pro<strong>du</strong>it égal à la somme de l'argent reçu <strong>et</strong> <strong>du</strong> coût réputé aux fins <strong>fiscale</strong>s des<br />

actions <strong>et</strong> autres biens de la société canadienne qui lui sont transférés. Ce pro<strong>du</strong>it de<br />

disposition réputé est ensuite comparé au prix de base rajusté de la participation de<br />

l'associé, afin de déterminer si un gain est réalisé. [85(3)g)]<br />

Le coût réputé, pour chaque associé, des biens de la société canadienne reçus en<br />

contrepartie de la disposition de leur participation dans la société de personnes, est<br />

déterminé de la façon suivante :<br />

1) biens autres que des actions ou un droit d'en recevoir : Juste valeur marchande à<br />

la date de la liquidation; [85(3)d)]<br />

2) actions privilégiées de la société canadienne [85(3)e)(i)] : Le moindre de :<br />

i) JVM des actions privilégiées que l'associé doit recevoir<br />

ii) PBR de la participation de l'associé dans la société de personnes<br />

immédiatement avant la liquidation,<br />

moins : JVM des biens autres que des actions reçus par lui lors de la<br />

liquidation.<br />

Lorsque plus d'une catégorie d'actions privilégiées sont reçues par le même associé, le<br />

coût réputé déterminé précédemment est réparti entre les différentes catégories d'actions<br />

privilégiées en proportion de la JVM des actions d'une catégorie sur la JVM de toutes les<br />

actions privilégiées reçues.<br />

3) actions ordinaires de la société canadienne [85(3)f)] : PBR de la participation de<br />

l'associé dans la société de personnes immédiatement avant la liquidation moins :<br />

i) JVM des biens reçus autres que des actions<br />

<strong>et</strong><br />

ii) coût présumé des actions privilégiées reçues déterminé en 2).<br />

450 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Lorsque plus d'une catégorie d'actions ordinaires, ce coût réputé est réparti entre les<br />

différentes catégories d'actions ordinaires en proportion de la JVM des actions d'une<br />

catégorie sur la JVM de toutes les actions ordinaires reçues.<br />

En résumé, le PBR de la participation est d'abord attribué aux biens autres que des actions<br />

reçues de la société <strong>et</strong> ensuite respectivement aux actions privilégiées <strong>et</strong> ordinaires.<br />

Il y aura donc roulement compl<strong>et</strong>, lors d'une telle liquidation, lorsque l'argent <strong>et</strong> les autres<br />

biens reçus par un associé n'excéderont pas le PBR de sa participation.<br />

10.12 Déclaration de renseignements<br />

Une société de personnes qui exploite une entreprise au Canada ou une société de<br />

personnes canadienne, qui exerce des opérations ou qui a des placements au Canada ou à<br />

l'étranger est tenue de pro<strong>du</strong>ire un formulaire T5013 pour chaque exercice de la société de<br />

personnes;<br />

• Si, à un moment quelconque de l'exercice,<br />

o la société de personnes est multiple (elle compte parmi ses associés une<br />

autre société de personnes ou est elle-même une associée d'une autre<br />

société de personnes);<br />

o elle comptait six associés ou plus;<br />

o la société de personnes compte parmi ses associés une société ou une<br />

fi<strong>du</strong>cie;<br />

o la société de personnes a acquis les actions accréditives d'une société<br />

exploitant une entreprise principale qui a engagé des frais de ressources<br />

canadiennes <strong>et</strong> a renoncé à ces frais en faveur de la société de personnes;<br />

o le ministre <strong>du</strong> Revenu national a demandé qu'une déclaration soit pro<strong>du</strong>ite<br />

par écrit.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 10 451<br />

451


452<br />

452 Suj<strong>et</strong> 10 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

IMPOSITION DES NON-RÉSIDENTS<br />

SUJET 11<br />

11.1 Notions générales préalables.<br />

11.2 Règles pour les personnes qui quittent le Canada <strong>et</strong> arrivent au Canada<br />

11.3 Règles générales d’imposition<br />

11.4 Calcul de l’impôt à payer<br />

11.5 Règles pour les non-résidents toute l’année<br />

11.6 R<strong>et</strong>enues d'impôt sur des revenus gagnés au Canada par des non-résidents<br />

Objectif <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 11 :<br />

Dans ce suj<strong>et</strong>, nous étudierons le traitement fiscal accordé à un particulier qui réside au Canada<br />

seulement une partie de l'année. Nous analyserons le traitement fiscal qui s'applique à un nonrésident<br />

qui gagne <strong>du</strong> revenu au Canada. Les impacts fiscaux pourront différer selon la source de<br />

revenus gagnée au Canada. Comme les conventions <strong>fiscale</strong>s peuvent influencer l'application de<br />

la Loi de l'impôt sur le revenu, nous aborderons brièvement certains aspects de la convention<br />

<strong>fiscale</strong> entre le Canada <strong>et</strong> les États-Unis.<br />

Le terme «non-résident» utilisé dans ce suj<strong>et</strong> réfère au particulier, à une fi<strong>du</strong>cie ou à une société<br />

par actions qui ne résident pas au Canada au sens fiscal. Nous devrons donc revenir sur certaines<br />

notions déjà abordées lors des cours précédents.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 453<br />

453


454<br />

11.1 Notions générales préalables.<br />

Le non-résident est une personne qui n'est pas, de fait, résident <strong>du</strong> Canada ou n'est pas réputée<br />

être un résident <strong>du</strong> Canada en vertu de la Loi. Le terme «résident» n'est pas défini dans la Loi.<br />

Résidence <strong>du</strong> particulier<br />

La résidence de faits<br />

• Rappelons-nous les sources de droit : quelle source de droit devient prioritaire lorsque les<br />

textes législatifs sont mu<strong>et</strong>s ?<br />

La jurisprudence a été appelée à se pencher sur la notion de résidence à plusieurs reprises dans le<br />

passé. Un arrêt de la Cour suprême <strong>du</strong> Canada a élaboré des critères afin de décider de la<br />

résidence <strong>fiscale</strong> canadienne d’un particulier. C<strong>et</strong> arrêt est encore le point de repère afin de<br />

trancher c<strong>et</strong>te question. Voici ces 4 critères (aucun ne devant être traité de façon<br />

prépondérante) :<br />

1) La permanence <strong>et</strong> le but <strong>du</strong> séjour à l’étranger<br />

Le départ <strong>du</strong> Canada doit avoir une nature permanente afin de créer la non-résidence.<br />

Par exemple : transfert d’emploi, pas de date de r<strong>et</strong>our prévu; joueur de hockey<br />

échangé aux États-Unis.<br />

2) Existence de liens de résidence avec le Canada<br />

Le particulier a t’il rompu ses principaux liens avec le Canada ?<br />

- Son logement;<br />

- Sa famille;<br />

Un p<strong>et</strong>it rappel <strong>du</strong> premier<br />

cours de fiscalité…..<br />

- Ses biens personnels (automobile, comptes de banque, permis de con<strong>du</strong>ire,<br />

carte d’assurance-maladie, cartes de crédit, ordres professionnels);<br />

- Ses liens sociaux (membre de clubs de golf).<br />

3) Existence de liens de résidence ailleurs<br />

Un particulier peut être résident de plusieurs pays, mais ne peut pas être résident<br />

d’aucun pays.<br />

454 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Ce critère est seulement un avertissement. Le fait que le particulier prouve qu’il est un<br />

résident fiscal d’un autre pays ne justifie en rien sa non-résidence avec le Canada.<br />

Cependant, réussir à prouver qu’un particulier n’est résident d’aucun autre pays que le<br />

Canada renforce la position qu’il est possiblement résident canadien.<br />

4) La régularité <strong>et</strong> la <strong>du</strong>rée des visites au Canada<br />

Certains facteurs reliés aux visites au Canada renforcent la position de la résidence<br />

canadienne :<br />

La résidence réputée<br />

- Le particulier revient souvent au Canada;<br />

- Il revient toujours dans les mêmes périodes de l’année;<br />

- Pour une période de temps significative.<br />

• Pour les non-résidents de faits seulement (ceux qui ont été non-résidents de faits en tout<br />

temps dans l’année), il existe une dernière règle qui puisse rendre un particulier résident <strong>du</strong><br />

Canada.<br />

• Il s’agit de la présomption 1 prévue à l’article 250 :<br />

• Les particuliers suivants, malgré le fait qu’ils soient non-résidents de faits en tout temps<br />

dans l’année, seront considérés comme résidents canadiens pour toute l’année par la Loi :<br />

o Le particulier qui séjourne au Canada pour des périodes totalisant 183 jours ou plus<br />

dans une année;<br />

o Membre des forces canadiennes;<br />

o Un ambassadeur, ministre, <strong>et</strong>c.<br />

o Etc.<br />

1 Une présomption est une fiction <strong>fiscale</strong>. Elle modifie la réalité aux yeux de la loi <strong>fiscale</strong>.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 455<br />

455


456<br />

Résidence pour une société<br />

Pour les sociétés par actions, la notion de résidence se rattache au lieu de prise de décision<br />

(contrôle de fait). De plus, il y a aussi une notion de résidence présumée pour les sociétés<br />

constituées au Canada. 250(4). Une société par actions constituée au Canada après le 26 avril<br />

1965 est réputée être un résident <strong>du</strong> Canada. Pour les sociétés par actions constituées avant c<strong>et</strong>te<br />

date, elles sont réputées résider au Canada si après le 25 avril 1965 elles ont exploité une<br />

entreprise au Canada ou leur contrôle de fait se situe au Canada.<br />

La résidence de faits<br />

• Comme la Loi ne définit pas le terme « résidence », c’est la jurisprudence qui a déterminé<br />

les critères de résidence pour une société.<br />

o Où se situe le contrôle administratif ?<br />

En d’autres mots, où se déroulent les réunions <strong>du</strong> conseil d’administration ?<br />

• Exemple : Quatre (4) amis torontois incorporent une société aux Bahamas. Ils ne vont<br />

jamais dans ce pays <strong>et</strong> se rencontrent en tout temps à Toronto pour discuter des décisions<br />

de c<strong>et</strong>te société.<br />

La résidence réputée<br />

• Pour les sociétés non-résidentes de faits seulement, il existe une règle qui peut rendre une<br />

société résidente <strong>du</strong> Canada.<br />

• 250(4) :<br />

o Les sociétés constituées au Canada après le 26 avril 1965 (donc toutes les nouvelles<br />

sociétés constituées au Canada sont automatiquement des sociétés résidentes au<br />

Canada. Soit elles le sont par le critère de résidence de fait, soit elles le sont par c<strong>et</strong>te<br />

présomption).<br />

o Les sociétés constituées au Canada avant le 27 avril 1965 <strong>et</strong> qui exploitent une<br />

entreprise au Canada après c<strong>et</strong>te date.<br />

456 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SI RÉSIDENT DE FAITS À UN MOMENT DE L’ANNÉE :<br />

Résident de faits<br />

Résident de fait toute<br />

l’année (liens avec le<br />

CND toute l’année)<br />

Quitte le CND en<br />

cours d’année <strong>et</strong><br />

devient NR de faits<br />

(coupe ses liens de<br />

résidence avec CND)<br />

Arrive au CND en<br />

cours d’année <strong>et</strong><br />

devient résident de<br />

faits (établi des liens<br />

de résidence au CND)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 457<br />

457<br />

Revenus de sources<br />

mondiales (par. 2(1))<br />

Avant départ (résident) Revenus de sources<br />

mondiales gagnés<br />

avant le départ<br />

(art. 114 <strong>et</strong> par. 2(1))<br />

Après départ (NR) Revenus de sources<br />

canadiennes gagnés<br />

après le départ<br />

(art. 114 <strong>et</strong> par. 2(3))<br />

Avant arrivée (NR) Revenus de sources<br />

canadiennes gagnés<br />

avant arrivée (art. 114<br />

<strong>et</strong> 2(3))<br />

Après arrivée (résident) Revenus de sources<br />

mondiales gagnés<br />

après l’arrivée (art.<br />

114 <strong>et</strong> par 2(1))<br />

SI NON-RÉSIDENT DE FAIT EN TOUT TEMPS DANS L’ANNÉE<br />

Non-résident de fait en<br />

tout temps dans<br />

l’année<br />

Ne séjourne pas au<br />

CND 183 jrs ou plus<br />

dans l’année civile<br />

Séjourne au CND 183<br />

jrs ou plus dans<br />

l’année civile<br />

Non-résident Revenus de sources<br />

canadiennes (par. 2(3))<br />

Résident réputé pour<br />

toute l’année<br />

Revenus de sources<br />

mondiales (par. 250(1)<br />

<strong>et</strong> 2(1))


458<br />

11.2 Règles pour les personnes qui quittent le Canada <strong>et</strong> arrivent au Canada<br />

Dans c<strong>et</strong>te section, nous allons traiter <strong>du</strong> non-résident qui vient s'établir au Canada <strong>du</strong>rant l'année<br />

<strong>et</strong> <strong>du</strong> résident <strong>du</strong> Canada qui quitte définitivement le Canada au cours de l'année.<br />

ACQUISITION OU DISPOSITION RÉPUTÉE DE BIENS<br />

Particulier qui quitte le Canada.<br />

Lorsqu’un particulier quitte le Canada, il est réputé disposer [128.1(4)b)] de ses biens pour leur<br />

JVM à la date précédant immédiatement son départ <strong>et</strong> les avoir acquis de nouveau à la JVM à<br />

c<strong>et</strong>te date [128.1(4)c)]. C<strong>et</strong>te disposition réputée peut entraîner la réalisation :<br />

• d’un gain en capital,<br />

• d’une perte en capital,<br />

• d’une récupération d’amortissement <strong>et</strong><br />

• d’un revenu d’entreprise provenant de la disposition d’une immobilisation admissible.<br />

Ne sont pas suj<strong>et</strong>s à c<strong>et</strong>te disposition réputée : [128.1(4)b)]<br />

• les biens immeubles situés au Canada,<br />

• les immobilisations utilisées dans le cadre d’une entreprise exploitée par le contribuable par<br />

l’entremise d’un établissement stable au Canada, les immobilisations admissibles relatives à<br />

une telle entreprise <strong>et</strong> les biens en inventaire d’une telle entreprise,<br />

• les REER, les FERR, les REEE [128.1(4)b)(iii)]<br />

• les RPA <strong>et</strong> les RPDB dont l’imposition est différée jusqu’à leur disposition réelle<br />

[128.1(4)b)(iii)].<br />

458 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


De plus, un particulier qui quitte le Canada <strong>et</strong> qui a résidé au Canada pendant 60 mois ou moins<br />

<strong>du</strong>rant les 10 dernières années précédant son départ, la disposition réputée ne s’applique pas<br />

• aux biens qui lui appartenaient avant qu’il ne devienne résident <strong>du</strong> Canada pour la dernière<br />

fois;<br />

• aux biens qui ont été acquis par leg ou héritage après qu’il soit devenu résident <strong>du</strong> Canada<br />

pour la dernière fois.<br />

Choix possible [128.1(4)d)]<br />

Les contribuables qui cessent d'être résidents <strong>du</strong> Canada sont réputés avoir disposé de leurs biens,<br />

sous réserve de certaines exceptions, pour un pro<strong>du</strong>it égal à leur juste valeur marchande. L'alinéa<br />

128.1(4)d) perm<strong>et</strong> à un particulier (sauf une fi<strong>du</strong>cie) de choisir de faire traiter certains des biens<br />

qui seraient autrement exemptés de c<strong>et</strong>te présomption de disposition comme ayant fait l'obj<strong>et</strong><br />

d'une disposition. Un émigrant pourrait effectuer ce choix si, par exemple, il voulait matérialiser<br />

une perte latente sur ces biens afin de compenser un gain résultant de la présomption de<br />

disposition.<br />

En outre, l'alinéa repro<strong>du</strong>it l'eff<strong>et</strong> qui fait en sorte que les pertes subies par l'eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> choix<br />

effectué aux termes de l'alinéa d) ne peuvent compenser que l'augmentation, le cas échéant, <strong>du</strong><br />

revenu <strong>du</strong> contribuable résultant de la présomption de disposition à l'émigration.<br />

Ces modifications s'appliquent aux changements de résidence après le 1er octobre 1996.<br />

Note :<br />

Rappelons qu’un particulier qui quitte le Canada peut se prévaloir de la dé<strong>du</strong>ction pour gain en<br />

capital sur AAPE <strong>et</strong> BAA, s’il a été résident pendant toute l’année d’imposition précédente. Il en<br />

est de même pour le non-résident qui arrive au Canada en autant qu’il réside au Canada pendant<br />

toute l’année d’imposition qui suit son arrivée.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 459<br />

459


460<br />

Particulier qui devient résident <strong>du</strong> Canada.<br />

Règle de base : Il est réputé avoir disposé de chacun des biens qu’il possède à la JVM<br />

immédiatement avant de devenir résident <strong>et</strong> les avoir acquis à c<strong>et</strong>te JVM au moment ou il devient<br />

résident <strong>du</strong> Canada. [128.1(1)b) <strong>et</strong> c)].<br />

Certains biens ne sont pas touchés par c<strong>et</strong>te règle. Ce sont :<br />

• les biens immeubles situés au Canada,<br />

• les immobilisations utilisées dans le cadre d’une entreprise exploitée par le contribuable par<br />

l’entremise d’un établissement stable au Canada, les immobilisations admissibles relatives à<br />

une telle entreprise <strong>et</strong> les biens en inventaire d’une telle entreprise,<br />

• les REER, les FERR, les REEE [128.1(4)b)(iii)]<br />

• les RPA <strong>et</strong> les RPDB dont l’imposition est différée jusqu’à leur disposition réelle<br />

[128.1(4)b)(iii)].<br />

460 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


11.3 Règles générales d’imposition<br />

Nous savons qu'un résident <strong>du</strong> Canada est imposé sur son revenu mondial en vertu des<br />

paragraphes 2(1), 2(2) <strong>et</strong> de l'article 3 de la Partie I de l'impôt sur le revenu. Si ce résident <strong>du</strong><br />

Canada gagne <strong>du</strong> revenu étranger, il aura droit de dé<strong>du</strong>ire un crédit d'impôt étranger relatif à<br />

l'impôt payé à un pays étranger en vertu de l'article 126.<br />

Par contre, le non-résident est suj<strong>et</strong> à l'impôt canadien de la Partie I sur trois sources de<br />

revenu :<br />

a) Le revenu de charge <strong>et</strong> d'emploi gagné au Canada.<br />

b) Le revenu n<strong>et</strong> d'une entreprise exploitée au Canada.<br />

c) Le gain en capital provenant de la disposition d'un bien canadien imposable.<br />

Le paragraphe 2(3) mentionne ces trois sources de revenu <strong>et</strong> il nous réfère aux articles 115 <strong>et</strong> 116<br />

de la section D pour en déterminer le revenu imposable. (LIR 116, traite de la disposition par<br />

une personne non-résidente d’un bien canadien imposable)<br />

Les règles générales pour déterminer le revenu n<strong>et</strong> <strong>et</strong> le revenu imposable d'un particulier<br />

qui n'a résidé au Canada qu'une partie de l'année se r<strong>et</strong>rouvent à l'article 114.<br />

Pour que l'article 114 «Particulier résidant au Canada pendant une partie de l'année» s'applique,<br />

il y a une condition préalable dans le préambule de l'article : Le particulier doit résider au<br />

Canada pour une partie de l'année, mais, pendant l'autre partie de l'année, il n'y résidait<br />

pas.<br />

Les revenus imposables en vertu de la Partie I<br />

Lorsque le particulier cesse d’être<br />

résident, disposition réputée<br />

Période de résidence Période de non-résidence<br />

Imposition revenu de source 3 sources de revenus<br />

Mondiale (emploi, entreprise, BCI)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 461<br />

461


462<br />

Le calcul de son revenu n<strong>et</strong> <strong>et</strong> imposable aux fins de la Partie I est le total des montants suivants :<br />

a) son revenu de toutes sources (mondial), y compris le gain en vertu de la disposition de<br />

biens en vertu <strong>du</strong> paragraphe 128.1 «changement de résidence» pour la ou les périodes de<br />

l'année où il a résidé au Canada ;<br />

Revenu de source mondiale<br />

plus<br />

b) son revenu imposable gagné au Canada, pour la ou les périodes de l'année alors qu'il ne<br />

résidait pas au Canada<br />

Revenu d’emploi, d’entreprise <strong>et</strong><br />

disposition de BCI<br />

moins<br />

c) les dé<strong>du</strong>ctions permises dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable [art. 110 à 114.2] qui peuvent<br />

raisonnablement s'appliquer à la période où il a résidé au Canada <strong>et</strong> à la période où il<br />

n’a pas résidé au Canada.<br />

462 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Les dé<strong>du</strong>ctions permises à l'item c) qui précède, dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable pour la<br />

période alors qu'il était résident <strong>du</strong> Canada sont les suivantes :<br />

110(1)d) Dé<strong>du</strong>ction pour option d'achat d'actions des employés, 25% de l'avantage<br />

réputé reçu selon 7(1).<br />

110(1)d.1) Dé<strong>du</strong>ction pour option d'achat d'actions de SPCC des employés, 25% de<br />

l'avantage réputé reçu selon 7(1.1).<br />

110(1)f) Dé<strong>du</strong>ction pour somme incluse à titre de paiement d'assistance sociale, de<br />

paiement en vertu de la loi sur les accidents <strong>du</strong> travail.<br />

110(1)j) Dé<strong>du</strong>ction pour prêt à la réinstallation sur l'avantage relié au premier<br />

25 000$ de prêt.<br />

110.6 Exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital. Lorsqu'il devient non-résident dans<br />

l'année <strong>et</strong> que pendant toute l'année précédente il était résident.<br />

111(1)a) Report de pertes autres qu'en capital.<br />

111(1)b) Report de pertes en capital.<br />

111(1)c) Report de pertes agricoles restreintes.<br />

111(1)d) Report de pertes agricoles.<br />

Ces dé<strong>du</strong>ctions seront permises s'il est raisonnable de les considérer comme entièrement<br />

applicables à la période de résidence.<br />

Les dé<strong>du</strong>ctions permises dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable pour la période alors qu'il était nonrésident<br />

<strong>du</strong> Canada sont les suivantes en vertu de 115(1)d), e) <strong>et</strong> f) :<br />

110(1)d) Dé<strong>du</strong>ction pour option d'achat d'actions des employés, 25% de l'avantage<br />

réputé reçu selon 7(1).<br />

110(1)d.1) Dé<strong>du</strong>ction pour option d'achat d'actions de SPCC des employés, 25% de<br />

l'avantage réputé reçu selon 7(1.1).<br />

110(1)f) Dé<strong>du</strong>ction pour somme incluse à titre de paiement d'assistance sociale, de<br />

paiement en vertu de la loi sur les accidents <strong>du</strong> travail.<br />

110(1)i) Remboursement de prestations d'assurance-emploi.<br />

111(1)a) Report de pertes autres qu'en capital.<br />

111(1)b) Report de pertes en capital.<br />

111(1)c) Report de pertes agricoles restreintes.<br />

111(1)d) Report de pertes agricoles.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 463<br />

463


464<br />

Il y a une restriction au total des dé<strong>du</strong>ctions dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable. Le total<br />

des dé<strong>du</strong>ctions pour la période alors qu'il est résident <strong>et</strong> pour la période alors qu'il est non-<br />

résident, ne peut dépasser le total des montants qui aurait été dé<strong>du</strong>ctible dans le calcul <strong>du</strong><br />

revenu imposable <strong>du</strong> particulier pour l'année s'il avait résidé au Canada tout au long de<br />

l'année.<br />

Les réserves :<br />

Lorsqu'un résident <strong>du</strong> Canada devient non-résident, il ne peut se prévaloir de la réserve pour<br />

gain en capital relative à une somme <strong>du</strong>e dans une année ultérieure [40(1)a)iii)] dans l'année de<br />

son départ ni à la fin de l'année d'imposition précédente selon 40(2)a). Il en est de même pour<br />

la réserve prévue à l'alinéa 20(1)n), sauf qu'une condition supplémentaire doit être respectée,<br />

l'entreprise au Canada qui a donné droit à la réserve ne doit plus être exploitée. Si c<strong>et</strong>te<br />

entreprise est toujours exploitée au Canada, la réserve de 20(1)n) pourra être prise, même si le<br />

propriétaire de l'entreprise est un non-résident. C'est uniquement lorsque l'entreprise <strong>du</strong> nonrésident<br />

cessera d'être exploitée au Canada que la réserve sera refusée <strong>et</strong> ce, à partir de l'année<br />

d'imposition qui précède l'année où l'entreprise a cessé d'être exploitée au Canada.<br />

464 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


11. 4 Calcul de l’impôt à payer<br />

Calcul de l'impôt à payer <strong>du</strong> particulier résidant pour une partie de l'année alors que<br />

l'autre partie de l'année il n'était pas un résident. Art.118.91<br />

Pour la période où le particulier a résidé au Canada, il pourra demander les crédits suivants<br />

(admissibles en totalité sans faire de prorata):<br />

• Crédit d'impôt pour pensions. 118(3)<br />

• Crédit d'impôt pour dons de charité. 118.1<br />

• Crédit d'impôt pour frais médicaux. 118.2<br />

• Crédit d'impôt pour frais de scolarité. 118.5<br />

• Crédit d'impôt pour études. 118.6<br />

• Crédits d'impôt pour cotisations au RRQ (RPC), RQAP <strong>et</strong> à<br />

l'assurance-emploi. 118.7<br />

Admissible sans prorata<br />

puisque j’ai déboursé un<br />

montant pendant ma résidence<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 465<br />

465


466<br />

Aux 6 crédits mentionnés précédemment, les crédits suivants sont aussi autorisés, mais au<br />

prorata <strong>du</strong> nombre de jours de la période de résidence sur 365 jours.<br />

• Crédits d'impôt personnels, sauf celui pour revenu de pension 118(3). 118<br />

• Crédit d'impôt pour déficience physique ou mentale plus les transferts. 118.3<br />

• Crédit d'impôt pour transfert au conjoint de certains crédits inutilisés. 118.8<br />

• Crédit d'impôt pour transfert au débiteur alimentaire des crédits pour frais de scolarité<br />

<strong>et</strong> pour études inutilisés. 118.9<br />

Ces crédits sont majoritairement des crédits forfaitaires<br />

annuels, donc on doit faire le prorata.<br />

Si la totalité ou presque (90% selon l’ARC) <strong>du</strong> revenu mondial <strong>du</strong> particulier non résidant pour<br />

l'année est imposable au Canada, en raison de l'application <strong>du</strong> paragraphe 2(3), le particulier<br />

peut réclamer les crédits d'impôt non remboursables comme s'il était résident <strong>du</strong> Canada pour<br />

toute l'année. Article 118.94.<br />

Donc aucun prorata à faire pour les crédits lorsque 90 % <strong>du</strong> revenu annuel est gagné au<br />

Canada.<br />

466 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICE 11-1 : Contribuable qui quitte le Canada.<br />

Monsieur Duval est marié <strong>et</strong> père d'un enfant de 10 ans. Son épouse ne travaille pas <strong>et</strong> n'a<br />

aucune source de revenu. Monsieur Duval était un résident <strong>du</strong> Canada <strong>du</strong> premier janvier au 31<br />

juill<strong>et</strong> de l’année courante, date à laquelle il a quitté définitivement le Canada avec sa famille.<br />

Monsieur Duval a cependant occupé un emploi au Canada en novembre de l’année courante alors<br />

qu'il était un non-résident <strong>du</strong> Canada. On vous donne les informations suivantes sur les revenus<br />

de monsieur Duval pour l'année courante.<br />

Pour la période <strong>du</strong> 1er janvier au 31 juill<strong>et</strong> de l’année courante :<br />

Salaire brut 45 000 $<br />

Revenus d'intérêts au Canada 1 800<br />

Gain en capital imposable selon l'article 128.1 (départ <strong>du</strong> Canada) 35 000<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour l'assurance-emploi 623<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour le Régime de rentes <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> 2 075<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour le Régime québécois d’assurance parentale 218<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour l'impôt fédéral 5 400<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour l'impôt provincial 6 000<br />

Pour la période <strong>du</strong> 1er août au 31 décembre de l’année courante :<br />

Salaire brut de son employeur <strong>du</strong> nouveau pays 33 000<br />

Salaire brut payé par son ancien employeur <strong>du</strong> Canada à titre de règlement<br />

de salaire dû par c<strong>et</strong> employeur, ce montant a été reçu en septembre<br />

de l’année courante<br />

9 000<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour le Régime de rentes <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> 54<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour le Régime québécois d’assurance parentale 43<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour l'impôt fédéral 1 900<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour l'impôt provincial 2 100<br />

Intérêts gagnés dans le nouveau pays de monsieur Duval 600<br />

Pour le mois de novembre de l’année courante :<br />

Salaire provenant d'un emploi au Canada à titre de non-résident 4 000<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour l'impôt fédéral 600<br />

Dé<strong>du</strong>ction à la source pour l'impôt provincial 600<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 467<br />

467


468<br />

Monsieur Duval avait des pertes en capital reportables subies il y a 4 ans. Le montant de ces<br />

pertes dé<strong>du</strong>ctibles <strong>et</strong> non utilisées avant son départ est de 18 800$ ramené sur la base de l’année<br />

courante soit 50%.<br />

ON DEMANDE :<br />

Déterminer l'impôt à payer de Monsieur Duval pour l’année courante.<br />

Note : Prendre pour acquis les crédits de personnes à charges <strong>et</strong> les taux d’impôts. (de 2011)<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 11-1<br />

Quel est le % de revenu qui est inclus dans le calcul <strong>du</strong> revenu pour Monsieur Duval en 2011?<br />

Revenu d’emploi <strong>du</strong> Canada (45 000 $ + 9000 $ + 4 000 $) 58 000 $<br />

Revenu d’emploi étranger période de non-résidence 33 000 $<br />

Intérêts période de résidence 1 800 $<br />

Intérêts période de non-résidence 600 $<br />

Gain en capital imposable 35 000 $<br />

Revenus totaux pour l’année 128 400 $<br />

% de revenus inclus dans le revenu au Canada 94 800 $/128 400 $ = 74 %<br />

Donc, prorata à faire<br />

car moins de 90 %<br />

Revenu mondial de monsieur Duval pour la période pendant laquelle il est résident.<br />

Salaire 45 000 $<br />

Intérêts 1 800<br />

Gain en capital imposable 35 000<br />

81 800 $<br />

Revenu gagné au Canada de monsieur Duval pour la période<br />

pendant laquelle il est non-résident.<br />

Salaire 115(2)c) 9 000<br />

Salaire de novembre de l’année courante 4 000<br />

Revenu n<strong>et</strong><br />

13 000<br />

94 800<br />

468 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Dé<strong>du</strong>ction dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable :<br />

Report de perte en capital (max. 35 000$) 18 800<br />

Revenu imposable 76 000 $<br />

Calcul des crédits non remboursables alors qu'il est non-résident :<br />

Aucun crédit pour la période alors qu'il était non-résident, sauf pour celui <strong>du</strong> RQAP. Il aurait<br />

pu y avoir des crédits pour RRQ, RQAP <strong>et</strong> Assurance-emploi, s'il y avait eu des dé<strong>du</strong>ctions.<br />

Calcul des crédits non remboursables alors qu'il est résident :<br />

RRQ 2 075 $<br />

RQAP 218<br />

Assurance emploi (Maximum) 623<br />

2 916 X 15 %<br />

Crédits au prorata des jours de résidence soit 212 jours.<br />

437 $<br />

Montant de base 10 527 $<br />

Montant <strong>du</strong> conjoint 10 527<br />

Montant pour enfant 2 131<br />

23 185 X 15 % X 212/365 2 020<br />

2 457 $<br />

Calcul de l'impôt (selon les tables)<br />

sur les premiers 41 544 $ 6 232 $<br />

sur l'excédent soit : 34 456$ X 22 % 7 580<br />

Moins : Crédits non remboursables<br />

13 812<br />

2 457<br />

11 355<br />

Moins : Abattement provincial 16,5 % X 11 355 $ -2 457<br />

8 898<br />

Moins : Impôt fédéral dé<strong>du</strong>it à la source (5 400$ + 1 900$ + 600$) 7 900<br />

Impôt fédéral n<strong>et</strong> à payer 998 $<br />

***********************************************<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 469<br />

469<br />

Prorata à faire car<br />

ne respecte pas le<br />

90 %


470<br />

EXERCICE 11-2 : Contribuable qui arrive au Canada.<br />

Monsieur Dukakis a immigré au Canada le 1er mai de l’année courante. Il vient d'un pays avec<br />

lequel le Canada n'a pas conclu de convention <strong>fiscale</strong>. M Dukakis est marié <strong>et</strong> sa conjointe n'a<br />

aucun revenu. Au moment de son entrée au Canada, il possédait les biens suivants :<br />

JVM au<br />

Coût 30 avril<br />

courant<br />

Argent 10 000 $ 10 000 $<br />

Actions d'une société par actions étrangère 250 000 320 000<br />

Certificats de placement dans son pays d'origine<br />

Pour l'année courante M Dukakis a encaissé les revenus suivants :<br />

30 000 30 000<br />

• Intérêts pour la période terminée le 30 avril courant 750<br />

pour la période <strong>du</strong> 1er mai au 31 décembre courant 2 000<br />

• Dividendes de la société par actions étrangère<br />

reçus le 18 mars courant 50 000<br />

• Revenu d'emploi <strong>du</strong> 1er juin au 31 décembre courant 70 000<br />

L'impôt fédéral dé<strong>du</strong>it à la source est de 12 700<br />

L'impôt provincial dé<strong>du</strong>it à la source est de 14 700<br />

Il a contribué au maximum au RRQ, RAPQ <strong>et</strong> à l'assurance emploi <strong>et</strong> parentale, soit :<br />

RRQ 2 218<br />

RQAP 344<br />

Assurance emploi<br />

M Dukakis a ven<strong>du</strong> ses actions de la société par actions étrangère le<br />

30 novembre pour 400 000$<br />

623<br />

ON DEMANDE :<br />

Déterminer l'impôt à payer de Monsieur Dukakis pour l’année courante.<br />

Note : Prendre pour acquis les crédits de personnes à charges <strong>et</strong> les taux d’impôts. (de 2011)<br />

470 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


SOLUTION DE L'EXERCICE 11-2<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> <strong>et</strong> imposable de M Dukakis<br />

Intérêts 2 000 $<br />

Salaire 70 000<br />

Gain en capital à la disposition d'actions<br />

Pro<strong>du</strong>it de disposition 400 000 $<br />

Prix de base rajusté [128.1] -320 000<br />

Gain en capital 80 000 $<br />

Gain en capital imposable (50%) 40 000<br />

Revenu imposable 112 000 $<br />

Calcul des crédits non remboursables alors qu'il est résident :<br />

RRQ 2 218 $<br />

RQAP 344<br />

Assurance-emploi 623<br />

3 067 X 15 %<br />

Crédits au prorata des jours de résidence soit 245 jours.<br />

478 $<br />

Montant de base 10 527 $<br />

Montant <strong>du</strong> conjoint 10 527<br />

21 054 X 15 % X 245/365 2 120<br />

2 598 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 471<br />

471


472<br />

Calcul de l'impôt (selon les tables)<br />

sur les premiers 83 088 $ 15 371 $<br />

sur l'excédent soit : 30 059 $ X 26 % 7 517<br />

Moins : Crédits non remboursables<br />

22 888 $<br />

2 598<br />

20 290<br />

Moins : Abattement provincial 16,5% X 20 290 $ -3 348<br />

16 942<br />

Moins : Impôt fédéral dé<strong>du</strong>it à la source 12 700<br />

Impôt fédéral n<strong>et</strong> à payer 4 242 $<br />

***********************************************<br />

472 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


11.5 Règles pour les non-résidents toute l’année<br />

Généralités<br />

Pour les fins de l'imposition de la Partie I de la Loi de l'impôt sur le revenu, le paragraphe 3 de<br />

l'article 2 stipule qu'un non-résident doit payer un impôt au Canada sur trois sources de revenu.<br />

Le revenu de charge <strong>et</strong> d'emploi au Canada, le revenu d'une entreprise exploitée au<br />

Canada <strong>et</strong> le gain en capital imposable provenant de la disposition d'un bien canadien<br />

imposable. À ce même paragraphe, la Loi mentionne que le calcul <strong>du</strong> revenu imposable sera<br />

déterminé conformément à la section D de la Loi. La section D comprend les articles 115 <strong>et</strong> 116.<br />

Le calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> pour chacune des trois sources mentionnées précédemment doit se faire<br />

selon les règles générales de l'article 3. Nous devons donc calculer le revenu n<strong>et</strong> de ces<br />

sources comme si le contribuable était un résident.<br />

Les autres sources de revenus ne sont pas imposables en vertu de la Partie I de la Loi, nous<br />

verrons que les revenus de biens (intérêts, loyers <strong>et</strong> dividendes) seront imposables en vertu<br />

de la Partie XIII de la Loi.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 473<br />

473


474<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> <strong>du</strong> non-résident (pendant toute l'année)<br />

Le paragraphe 1 de l'article 115 nous mentionne les seuls revenus que le non-résident doit<br />

déclarer en vertu de la Partie I de la Loi <strong>et</strong> ces revenus comprennent, entre autres :<br />

• le revenu tiré d'une charge ou d'un emploi;<br />

• le revenu tiré d'une entreprise exploitée au Canada;<br />

• la récupération de dé<strong>du</strong>ction pour amortissement (DPA) lors de la disposition d'un bien, si<br />

elle n'a pas été incluse dans le revenu d'entreprise;<br />

• le pro<strong>du</strong>it de disposition d'une participation au capital d'une fi<strong>du</strong>cie;<br />

• le montant provenant de la vente d'une participation au revenu d'une société au Canada;<br />

• le gain imposable provenant de la disposition d'une police d'assurance-vie au Canada;<br />

• les gains en capital provenant de la disposition de biens canadiens imposables.<br />

Tel que mentionné précédemment, le calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> provenant des différentes sources se<br />

fait selon les règles habituelles applicables à chacune des sources.<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu imposable <strong>du</strong> non-résident (pendant toute l'année)<br />

Selon l'article 115, dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable, un non-résident peut se prévaloir<br />

seulement de certaines dé<strong>du</strong>ctions qui sont mentionnées aux alinéas 115(1)d) <strong>et</strong> e), soit :<br />

• les dé<strong>du</strong>ctions pour option d'achat d'actions accordées aux employés;<br />

• les sommes exonérées en vertu d'une convention <strong>fiscale</strong>, les indemnités pour accidents <strong>du</strong><br />

travail <strong>et</strong> les prestations d'assistance sociale;<br />

• les reports de pertes en autant qu'ils sont de sources canadiennes;<br />

• les dons de charité, les dons à sa Majesté <strong>et</strong> les dons de biens culturels canadiens effectués<br />

par une société par actions;<br />

• pour une société par actions, la dé<strong>du</strong>ction de dividendes selon les paragraphes 112(1) <strong>et</strong><br />

112(2), dans la mesure où le dividende fait partie <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong> au Canada de la société par<br />

actions non-résidente (probablement pas applicable en pratique).<br />

474 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


L'alinéa 115(1)f), prévoit que si la totalité ou la presque totalité (90%) des revenus mondiaux <strong>du</strong><br />

non-résident pour l'année sont inclus dans son revenu imposable au Canada, il pourra se prévaloir<br />

des autres dé<strong>du</strong>ctions dans le calcul de son revenu imposable. D’un point de vue pratique, la<br />

seule dé<strong>du</strong>ction applicable est la dé<strong>du</strong>ction pour prêt à la réinstallation prévue à l'alinéa 110(1)j).<br />

Il ne faut pas oublier que le non-résident n'a pas droit à l'exonération à vie <strong>du</strong> gain en capital<br />

prévue à l'article 110.6. [Assez rare] En général, un non-résident ne gagne pas 90 % <strong>et</strong> plus<br />

de son revenu au Canada (revenu selon 2(3) LIR).<br />

Calcul de l'impôt <strong>du</strong> non-résident (pendant toute l'année)<br />

Le calcul de l'impôt <strong>du</strong> non-résident se fait comme pour le résident avec les tables d'impôt. Au<br />

montant d'impôt calculé selon les tables, le non-résident peut dé<strong>du</strong>ire les crédits d'impôt non<br />

remboursables suivants :<br />

a) [Situation assez rare] Lorsque la totalité ou la presque totalité (90%) des revenus mondiaux<br />

<strong>du</strong> non-résident sont inclus dans le calcul de son revenu imposable au Canada, ce dernier peut<br />

réclamer les crédits d'impôt non remboursables suivants, art. 118.94 :<br />

• les crédits de base, de personne mariée, de personnes à charge, de personnes âgées <strong>et</strong> de<br />

pensions, art. 118;<br />

• le crédit pour frais médicaux, art. 118.2;<br />

Pour les non-résidents,<br />

• le transfert <strong>du</strong> crédit pour déficience physique ou mentale, 118.3; pas de prorata, c’est<br />

•<br />

•<br />

le crédit pour études, art. 118.6;<br />

le transfert de certains crédits non utilisés par le conjoint, art. 118.8;<br />

zéro ou le plein<br />

montant<br />

• le transfert des crédits pour frais de scolarité <strong>et</strong> pour études inutilisés au débiteur alimentaire,<br />

art. 118.9.<br />

b) Les crédits d'impôt non-remboursables non prévus à l'article 118.94 peuvent être réclamés par<br />

un non-résident s'il y est admissible comme tout autre contribuable canadien. Ces crédits sont les<br />

suivants : (toujours admissibles non suj<strong>et</strong>s à la règle <strong>du</strong> 90%)<br />

• le crédit pour dons de charité, art. 118.1;<br />

• le crédit pour déficience physique ou mentale, art. 118.3;<br />

• le crédit pour frais de scolarité, art. 118.5;<br />

• le crédit pour cotisation au Régime de rentes <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> <strong>et</strong> à l'assurance emploi <strong>et</strong> parentale,<br />

118.7.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 475<br />

475


476<br />

De plus, le paragraphe 120(1) prévoit une surtaxe de 48% de l'impôt à payer sur le revenu d'un<br />

particulier non-résident, autre que le revenu gagné dans une province. En vertu <strong>du</strong> Règlement<br />

2600, les salaires <strong>et</strong> les revenus d'entreprise gagnés au Canada sont réputés gagnés dans une<br />

province <strong>et</strong> ne seraient pas suj<strong>et</strong>s à c<strong>et</strong>te surtaxe. Par contre, la surtaxe s'applique généralement<br />

aux gains lors de la disposition d'un bien canadien imposable. Le paragraphe 120(1) s'applique<br />

comme suit :<br />

48% X impôt à payer <strong>du</strong> non-résident X Revenu non gagné dans une province<br />

Revenu pour l'année<br />

SOMMAIRE<br />

NON-RÉSIDENT (PARTICULIER) PENDANT TOUTE L'ANNÉE<br />

Déclaration principale (en résumé)<br />

CALCUL DU REVENU DU NON-RÉSIDENT<br />

3(a) Charge <strong>et</strong> emploi au Canada XX<br />

Revenu d'entreprise au canada [sans 20(1)n)] XX<br />

Récupération de DPA si non incluse dans le revenu d'entreprise XX<br />

XX<br />

3(b) GCI sur disposition de BCI XX<br />

Sous-total XX<br />

3(c) Moins : Dé<strong>du</strong>ctions de 60 à 66.8<br />

Pension alimentaires <strong>et</strong> allocations indemnitaires XX<br />

Cotisations à un REÉR XX<br />

Remboursements de prestation d'assurance-emploi XX<br />

Frais de déménagement si au Canada XX<br />

Frais de garde (si versés à un résident) XX<br />

Frais de préposé aux soins pour une personne handicapée XX XX<br />

Revenu selon 3(c) XX<br />

3(d) Perte de l'année<br />

Charge <strong>et</strong> emploi au Canada XX<br />

Entreprise au Canada XX<br />

Perte au titre d'un placement d'entreprise sur un bien<br />

au Canada XX XX<br />

Revenu n<strong>et</strong> XX<br />

Dé<strong>du</strong>ction dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable<br />

Dé<strong>du</strong>ctions pour option d'achat d'actions XX<br />

Indemnités pour accident <strong>du</strong> travail (CAT) XX<br />

Prestations d'assistance sociale XX<br />

Sommes exonérées en vertu d'une convention <strong>fiscale</strong> XX<br />

Reports de pertes de sources canadiennes XX XX<br />

Revenu imposable XX<br />

476 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


CALCUL DE L'IMPÔT À PAYER DU NON-RÉSIDENT<br />

Au revenu imposable, on applique les tables d'impôts <strong>du</strong> particulier XX<br />

Moins : Crédits non-remboursables (lorsque la règle <strong>du</strong> 90% N/A)<br />

Crédits pour dons de charité XX<br />

Crédits pour déficience physique ou mentale XX<br />

Crédits pour frais de scolarité XX<br />

Crédits pour cotisations au RRQ <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> XX<br />

Crédits pour cotisations au RQAP XX<br />

Crédits pour cotisations à l’assurance-emploi XX XX<br />

Impôts fédéral XX<br />

Plus : Surtaxe de 48% de l'impôt sur revenu non gagné dans une province. XX<br />

Impôts fédéral à payer XX<br />

Non-résident dont 90% ou plus de ses revenus mondiaux sont inclus dans sa déclaration de<br />

revenu au Canada. Aux crédits mentionnés précédemment vont s'ajouter les suivants : Art.<br />

118.94<br />

Crédits de base <strong>et</strong> de personnes à charges XX<br />

Crédit pour frais médicaux XX<br />

Transfert de crédit pour déficience physique ou mentale XX<br />

Crédit pour études XX<br />

Transfert de crédits non utilisés par le conjoint XX<br />

Transfert de crédits pour frais de scolarité <strong>et</strong> pour étude XX XX<br />

EXERCICE 11-3 : Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong>, <strong>du</strong> revenu imposable <strong>et</strong> de l’impôt d’un nonrésident.<br />

Monsieur US exploite une entreprise au Canada. Le résultat de ses opérations, à l'exception des<br />

éléments qui suivent, est un revenu n<strong>et</strong> d'entreprise de 5 000 $.<br />

Disposition des biens suivants dans l'année :<br />

PD. PBR FNACC<br />

Terrain situé au Canada 75 000 45 000 -<br />

Bâtisse dans l'entreprise 120 000 60 000 45 000<br />

Inventaire de pro<strong>du</strong>its 18 000 10 000 -<br />

Actions de BCE 20 000 15 000 -<br />

ON DEMANDE :<br />

Déterminez le revenu n<strong>et</strong>, le revenu imposable <strong>et</strong> l'impôt à payer au Canada de Monsieur US.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 477<br />

477


478<br />

SOLUTION DE L'EXERCICE 11-3<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu n<strong>et</strong><br />

3a) Revenu d'entreprise 5 000<br />

Récupération sur bâtisse 15 000<br />

Vente en bloc <strong>du</strong> stock<br />

3b) Gain en capital imposable sur BCI<br />

8 000<br />

28 000<br />

Terrain 30 000<br />

Bâtisse 60 000<br />

90 000<br />

x 50% 45 000<br />

Revenu n<strong>et</strong> 73 000<br />

Le gain en capital sur les actions de BCE n'est pas imposable au Canada car ce n'est pas un<br />

BCI.<br />

Note : Prendre pour acquis les crédits de personnes à charges <strong>et</strong> les taux d’impôts. (2011)<br />

Calcul de l'impôt de M. US<br />

Revenu n<strong>et</strong> 73 000<br />

Moins : dé<strong>du</strong>ction dans le calcul <strong>du</strong> revenu imposable 0<br />

Revenu imposable 73 000<br />

Impôt sur les premier 41 544$ 6 232<br />

sur l'excédent de 31 456 $ à 22 % 6 920 13 152<br />

Moins : Crédits non remboursables 0<br />

13 152<br />

Plus : surtaxe 48% x (13 152 x 45 000 / 73 000) 3 892<br />

Impôts à payer 17 044 $<br />

**************************************************<br />

478 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Cas d'une société par actions qui est un non-résident (pendant toute l'année)<br />

Comme une société par actions ne peut gagner de revenu de charge <strong>et</strong> d'emploi, il ne lui reste que<br />

deux sources de revenus qui sont le revenu d'entreprise <strong>et</strong> le gain en capital lors de la disposition<br />

de bien canadien imposable.<br />

Lorsque le revenu d'entreprise n'est pas un revenu d'entreprise gagné dans une province, lors <strong>du</strong><br />

calcul de l'impôt à payer, la société par actions n'aura pas droit à l'abattement de 10% sur le<br />

revenu gagné dans une province.<br />

11.6 R<strong>et</strong>enues d'impôt sur des revenus gagnés au Canada par des nonrésidents<br />

Quels sont les moyens utilisés par Revenu Canada afin de s’assurer que les non-résidents<br />

pro<strong>du</strong>isent leur déclaration de revenus canadienne pour déclarer les revenus imposables au<br />

Canada?<br />

Revenus imposables au Canada : Partie I<br />

1. Revenu d’emploi R<strong>et</strong>enues d’impôt par l’employeur<br />

2. Revenu d’entreprise R<strong>et</strong>enues d’impôt selon règlement 105<br />

3. Disposition de BCI R<strong>et</strong>enues <strong>et</strong> certificat selon l’article 116<br />

Et les autres revenus non assuj<strong>et</strong>tis<br />

à l’impôt de la partie I ? Impôt de la Partie XIII<br />

Dans tous les cas, le payeur est responsable de la r<strong>et</strong>enue d’impôt!<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 479<br />

479


480<br />

Revenu d'emploi :<br />

Le particulier qui occupe un emploi au Canada <strong>et</strong> qui est un non-résident aura les mêmes<br />

dé<strong>du</strong>ctions à la source sur son salaire que le résident [153(1) <strong>et</strong> règl. 101]. De c<strong>et</strong>te manière,<br />

le fisc canadien s'assure que le non-résident paiera un impôt au Canada. Le non-résident<br />

devra pro<strong>du</strong>ire une déclaration d'impôt à titre de non-résident [art. 115] dans laquelle il déclare<br />

son revenu d'emploi <strong>et</strong> l'impôt dé<strong>du</strong>it à la source sera considéré comme un acompte sur ses<br />

impôts à payer. S'il s'avère que le montant dé<strong>du</strong>it à la source est supérieur au montant qu'il<br />

doit payer, il aura droit à un remboursement pour l'excédent <strong>et</strong> dans le cas contraire, il<br />

devra payer la différence.<br />

Revenu d'honoraires, de commissions <strong>et</strong> autres montants pour services ren<strong>du</strong>s :<br />

On doit faire une distinction entre le revenu d’emploi <strong>et</strong> l’exploitation d’une entreprise.<br />

Le règlement 105, prévoit une r<strong>et</strong>enue d'impôt de 15% sur les honoraires, commissions ou<br />

autres montants versés à un non-résident pour des services ren<strong>du</strong>s au Canada. Il va de soi<br />

que c<strong>et</strong>te r<strong>et</strong>enue ne s'applique pas lorsque les dé<strong>du</strong>ctions à la source s'appliquent selon le<br />

règlement 101.<br />

C<strong>et</strong>te r<strong>et</strong>enue de 15 % s'applique uniquement à l'égard des services ren<strong>du</strong>s au Canada, <strong>et</strong> ce<br />

que le non-résident exploite ou non une entreprise au Canada. Lorsque le non-résident exploite<br />

une entreprise au Canada, c<strong>et</strong>te r<strong>et</strong>enue de 15% constitue un acompte sur ses impôts canadiens à<br />

payer. Ce montant aura un impact sur le solde à payer ou sur le remboursement lors de la<br />

déclaration d'impôt <strong>du</strong> non-résident. Par contre, lorsque le non-résident n'exploite pas<br />

d'entreprise au Canada par le biais d’un établissement stable, il pourra récupérer la<br />

r<strong>et</strong>enue de 15%. Pour ce faire, il devra pro<strong>du</strong>ire une déclaration d'impôt fédérale en<br />

indiquant qu'il n'a aucun revenu imposable <strong>et</strong> justifier qu'il n'a pas d’établissement stable<br />

au Canada par une l<strong>et</strong>tre explicative.<br />

Revenu d'entreprise exploitée au Canada par un non-résident (vente de biens) :<br />

Aucune r<strong>et</strong>enue à la source n'est prévue sauf si ce revenu d'entreprise provient de la<br />

disposition de biens immeubles situés au Canada. Nous traiterons plus loin de ce point.<br />

480 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


DISPOSITION DE BIENS CANADIENS IMPOSABLES PAR UN NON-RÉSIDENT<br />

Biens canadiens imposables 115(1)(b) (voir LIR 2(3) <strong>et</strong> 248(1))<br />

comprennent (les plus important) :<br />

• un immeuble situé au Canada;<br />

• une immobilisation utilisée dans l'exploitation d'une entreprise au Canada;<br />

• une participation au capital d'une fi<strong>du</strong>cie résidant au Canada;<br />

• une participation au revenu d'une fi<strong>du</strong>cie résidant au Canada.<br />

Un non-résident qui dispose d'un bien canadien imposable dans une année d'imposition<br />

doit pro<strong>du</strong>ire une déclaration d'impôt pour c<strong>et</strong>te année <strong>et</strong> payer les impôts sur le gain<br />

résultant de la disposition.<br />

L’article 116 prévoit que le non-résident qui désire vendre un bien canadien imposable (autre<br />

qu’un bien exclu) doit aviser Revenu Canada. Lorsque le non-résident indique la vente d’un bien<br />

canadien imposable, il doit payer un impôt de 25 % <strong>du</strong> gain (pro<strong>du</strong>it de disposition moins<br />

prix de base rajusté) réalisé à la vente <strong>du</strong> BCI. Ce montant servira d’acompte payé au moment<br />

où le non-résident pro<strong>du</strong>ira sa déclaration de revenus au Canada.<br />

Lorsque Revenu Canada reçoit le paiement ou une garantie acceptable, il ém<strong>et</strong> un certificat<br />

(certificat 116) au non-résident. La demande de certificat doit être faite au plus tard 10 jours<br />

suivant la transaction.<br />

Si aucun certificat n’est obtenu au moment de la vente, l’ach<strong>et</strong>eur peut être tenu personnellement<br />

responsable de verser 25 % <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it total de la vente, sauf si à la suite d’une enquête<br />

sérieuse, rien ne lui perm<strong>et</strong>tait de croire que le vendeur était un non-résident.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 481<br />

481


482<br />

Impôt de la Partie XIII<br />

Généralités<br />

Nous avons vu précédemment que les non-résidents sont assuj<strong>et</strong>tis à l'impôt de la Partie I sur<br />

trois sources de revenus qui sont, le revenu d'emploi gagné au canada, le revenu d'une entreprise<br />

exploitée au Canada <strong>et</strong> le gain provenant de la disposition d'un bien canadien imposable. Cela<br />

n'a pas pour eff<strong>et</strong> d'exempter le non-résident de payer de l'impôt au Canada sur les autres<br />

sources de revenus en provenance <strong>du</strong> Canada.<br />

Certains paiements versés par des personnes résidant au Canada à des non-résidents sont<br />

assuj<strong>et</strong>tis à une r<strong>et</strong>enue d'impôt. La Loi traite de c<strong>et</strong>te question sous la rubrique «Impôt sur le<br />

revenu de personnes non-résidentes provenant <strong>du</strong> Canada». L'impôt est payable sans<br />

qu'aucune dé<strong>du</strong>ction de dépenses ne soit possible. Cependant, dans certaines situations<br />

particulières, un non-résident peut choisir de pro<strong>du</strong>ire une déclaration d'impôt tout comme un<br />

résident; dans un tel cas, le non-résident sera assuj<strong>et</strong>ti à l'impôt de r<strong>et</strong>enue <strong>et</strong> sera autorisé à faire<br />

certaines dé<strong>du</strong>ctions lors <strong>du</strong> calcul de son revenu imposable provenant de sources canadiennes.<br />

Le taux de l'impôt de r<strong>et</strong>enue prévu au paragraphe 212(1) est de 25 %. Toutefois, le taux de 25 %<br />

est ré<strong>du</strong>it dans de nombreux cas à un inférieur en vertu de conventions <strong>fiscale</strong>s.<br />

L'impôt de r<strong>et</strong>enue s'applique à toute somme qu'une personne résidant au Canada paie à<br />

une personne non-résidente ou porte à son crédit, ou est réputée en vertu de la partie I de la<br />

Loi lui payer ou porter à son crédit, au titre ou en paiement intégral ou partiel d'un certain<br />

nombre d'éléments énoncés en détail dans la Loi.<br />

Voir la Circulaire d'information 76-12R6 qui traite <strong>du</strong> taux d'impôt applicable en vertu de la<br />

partie XIII aux sommes payées ou créditées aux personnes qui vivent dans les pays ayant signé<br />

des conventions <strong>fiscale</strong>s avec le Canada.<br />

482 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Normalement un non-résident sera assuj<strong>et</strong>ti à un impôt de 25% r<strong>et</strong>enu à la source par le<br />

payeur canadien sur la plupart des autres revenus payés ou crédités par un résident <strong>du</strong><br />

Canada (article 212). C<strong>et</strong> impôt de 25% r<strong>et</strong>enu à la source est perçu en vertu de la Partie XIII de<br />

la Loi de l'impôt sur le revenu <strong>et</strong> c'est le payeur canadien qui a la responsabilité de percevoir c<strong>et</strong><br />

impôt <strong>et</strong> de la rem<strong>et</strong>tre à l’ARC. Si le payeur canadien ne r<strong>et</strong>ient pas ou ne rem<strong>et</strong> pas l'impôt<br />

de la Partie XIII, il sera peut-être tenu de payer lui-même l'impôt non r<strong>et</strong>enu plus les<br />

intérêts <strong>et</strong> les pénalités, s'il y a lieu.<br />

Les principaux paiements assuj<strong>et</strong>tis à l'impôt de la Partie XIII sont les suivants :<br />

• les honoraires <strong>et</strong> les frais de gestion. 212(1)a), 212(4);<br />

• les intérêts payés à une personne ayant un lien de dépendance, 212(1)b), 212(15), 212(18);<br />

• les revenus de succession <strong>et</strong> de fi<strong>du</strong>cie, 212(1)c);<br />

• les loyers <strong>et</strong> les redevances, 212(1)d);<br />

• les revenus de pensions, 212(1)h);<br />

• les allocations de r<strong>et</strong>raite, 212(1)j.1);<br />

• les paiements provenant d'un régime enregistré d'épargne-r<strong>et</strong>raite, 212(1)l);<br />

• les paiements provenant d'un fonds enregistré de revenu de r<strong>et</strong>raite, 212(1)q);<br />

• les dividendes <strong>et</strong> les dividendes réputés, 212(2).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 483<br />

483


484<br />

Exceptions importantes à la règle générale pour certaines sources de revenu<br />

• Les honoraires de gestion<br />

La r<strong>et</strong>enue de 25% ne s'applique pas dans les deux situations suivantes :<br />

1. si les honoraires sont versés à un non-résident qui n'a pas de lien de dépendance avec le<br />

payeur <strong>et</strong> que le service ren<strong>du</strong> fait partie de l'exploitation d'une entreprise par le nonrésident;<br />

2. s'il s'agit uniquement d'un remboursement d'une dépense spécifique engagée par le nonrésident<br />

pour la fourniture d'un service au bénéfice <strong>du</strong> payeur canadien. Dans ce genre de<br />

remboursement, le paiement ne doit comporter aucun élément de profit. Par exemple,<br />

une filiale canadienne qui paie à la société mère étrangère une somme en remboursement<br />

des coûts relatifs à un service de traitement de données par ordinateur.<br />

• Les intérêts<br />

Maintenant, la plupart des versements d’intérêts à un non-résident ne sont pas suj<strong>et</strong>s à l’impôt<br />

de la partie XIII. Aucun impôt ne doit être prélevé dans les cas suivants :<br />

1. Les intérêts entièrement exonérés :<br />

• le gouvernement <strong>du</strong> Canada ou garanti par le gouvernement <strong>du</strong> Canada;<br />

• le gouvernement d'une province;<br />

• une municipalité <strong>du</strong> Canada;<br />

• une société détenue à 90% ou plus par le gouvernement d'une province ou d'une<br />

municipalité canadienne;<br />

• un établissement d'enseignement ou un hôpital, lorsque le remboursement <strong>du</strong> capital<br />

<strong>et</strong> des intérêts est garanti par le gouvernement d'une province.<br />

2. Les intérêts payés à une personne sans lien de dépendance.<br />

ne sont pas suj<strong>et</strong>s à la r<strong>et</strong>enue de 25 %.<br />

484 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Les redevances<br />

Il n'y a aucune r<strong>et</strong>enue d'impôt de la Partie XIII sur les droits d'auteurs payés à l'égard de la<br />

pro<strong>du</strong>ction ou de la repro<strong>du</strong>ction d'une oeuvre littéraire, dramatique, musicale ou artistique.<br />

212(1)d)(vi)<br />

• Les dividendes<br />

Normalement, un dividende versé à même le compte de dividende en capital (CDC) est<br />

exempté de l'impôt de la Partie I. Lorsque ce dividende versé à même le compte de<br />

dividende en capital (CDC) est versé à un non-résident, le dividende sera assuj<strong>et</strong>ti à l'impôt<br />

de la Partie XIII. [LIR 212(2)]<br />

En terme de <strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong>, il serait opportun de faire en sorte que la capitalisation de<br />

la société comprenne diverses catégories d'actions dont une catégorie donnant droit seulement<br />

aux dividendes à même le CDC. Il faudrait de plus s'assurer que ces actions ne sont pas<br />

détenues par des non-résidents.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 11 485<br />

485


486<br />

486 Suj<strong>et</strong> 11 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LA TAXE SUR LES PRODUITS ET SERVICES ET LA TAXE DE VENTE DU QUÉBEC<br />

SUJET 12<br />

1 Le contexte ............................................................................................................. 488<br />

2 Administration de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ au <strong>Québec</strong> ............................................... 491<br />

3 Fonctionnement général de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ ................................................... 492<br />

3.1 Les règles générales ......................................................................................... 492<br />

3.2 Les types de fournitures ................................................................................... 494<br />

3.3 Les pratiques commerciales en matière de publicité ........................................ 496<br />

4 Perception de la TPS <strong>et</strong> la TVQ ............................................................................. 497<br />

4.1 Les règles générales ......................................................................................... 497<br />

4.2 Les avantages accordés aux salariés ................................................................ 498<br />

4.3 Les importations ............................................................................................... 499<br />

4.3.1 Les biens ................................................................................................. 499<br />

4.3.2 Les services <strong>et</strong> les biens meubles incorporels ......................................... 499<br />

4.4 Les exportations ............................................................................................... 500<br />

4.4.1 Les biens ................................................................................................. 501<br />

4.4.2 Les services ............................................................................................. 502<br />

4.5 La vente d’une entreprise ................................................................................. 502<br />

4.5.1 La vente des actions ................................................................................ 502<br />

4.5.2 La vente des actifs ................................................................................... 503<br />

5 Établissement des CTI <strong>et</strong> des RTI .......................................................................... 504<br />

5.1 Les règles générales ......................................................................................... 504<br />

5.2 Comment demander des CTI <strong>et</strong> des RTI .......................................................... 505<br />

5.3 Les dépenses d’exploitation ............................................................................. 506<br />

5.4 Les frais de repas <strong>et</strong> de représentation ............................................................. 506<br />

5.5 Les immobilisations ......................................................................................... 507<br />

5.6 Les frais de bureau à domicile ......................................................................... 509<br />

6 Calcul de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ n<strong>et</strong>tes .................................................................... 510<br />

7 Pro<strong>du</strong>ction des déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ ..................................................... 510<br />

7.1 Les périodes de déclaration .............................................................................. 513<br />

7.2 Les formulaires de déclaration ......................................................................... 514<br />

7.3 Le versement de la taxe <strong>du</strong>e ou la demande de remboursement ...................... 515<br />

7.4 Les pénalités <strong>et</strong> les intérêts ............................................................................... 517<br />

8 Tenue de livres <strong>et</strong> de registres ................................................................................ 517<br />

9 Recours .................................................................................................................. 518<br />

9.1 L’avis d’opposition .......................................................................................... 518<br />

9.2 L’appel ............................................................................................................. 519<br />

9.3 Porter plainte .................................................................................................... 519<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 487<br />

487


488<br />

1 Le contexte<br />

Formes juridiques existantes :<br />

Particuliers Sociétés Sociétés de personnes Fi<strong>du</strong>cies<br />

Les 2 qui nous intéressent<br />

Étapes <strong>du</strong> calcul de l’impôt sur le revenu :<br />

Étapes Articles de la Loi Sections de la Loi qui détaillent<br />

L’étude de la Loi de l’impôt sur le<br />

revenu <strong>du</strong> Canada est terminée.<br />

Assuj<strong>et</strong>tissement à l’impôt Section A<br />

Particuliers <strong>et</strong> sociétés 2(1) Résident doit payer impôt sur revenu imposable<br />

2(2) Revenu imposable = Revenu (-) section C<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu Section B<br />

Ce dernier suj<strong>et</strong> porte sur l’étude<br />

sommaire 3a) de deux Revenu autres charge lois s.s. a<br />

Revenu emploi s.s. a<br />

pertinentes pour Revenu une entreprise s.s. b<br />

exploitée au <strong>Québec</strong>, Revenu bien soit la Loi sur s.s. la b<br />

Revenu autres sources s.s. d<br />

Taxe d’accise (TPS) <strong>et</strong> la Loi sur la<br />

Taxe de vente 3b) GCI <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> – PCD (TVQ).<br />

s.s. c<br />

3c) Dé<strong>du</strong>ctions s.s. e<br />

3d) Perte charge s.s. a<br />

Perte emploi s.s. a<br />

Perte entreprise s.s. b<br />

Perte bien s.s. b<br />

PDTPE s.s. c<br />

Calcul <strong>du</strong> revenu imposable Section C<br />

Particuliers <strong>et</strong> sociétés 2(2) Revenu imposable = Revenu (-) section C<br />

Calcul de l’impôt Section E<br />

Pour les particuliers s.s. a<br />

Pour les sociétés s.s. b<br />

Particuliers <strong>et</strong> sociétés s.s. c<br />

488 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Les taxes à la consommation au Canada<br />

• La TPS <strong>et</strong> la Taxe de vente <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (TVQ) au <strong>Québec</strong>;<br />

• La Taxe d’accise (TA) <strong>et</strong> les Prélèvements spéciaux (PS).<br />

L’accise est une taxe qui porte sur une quantité <strong>et</strong> non sur une valeur, il s’agit donc d’un<br />

droit à acquitter pour accéder à la consommation de certains pro<strong>du</strong>its.<br />

En général, c<strong>et</strong>te taxe frappe les alcools, les tabacs, les pro<strong>du</strong>it énergétiques (pétrole, gaz,<br />

<strong>et</strong>c.), les véhicules ou les pro<strong>du</strong>its dits « de luxe ». Le but recherché par le législateur est de<br />

dissuader la consommation de pro<strong>du</strong>its qu’il considère comme ayant une externalité<br />

négative.<br />

Plus récemment, l’accise a été intro<strong>du</strong>ite sur certaines formes de transport considérées<br />

comme polluantes (comme le transport aérien) ou sur la consommation de pro<strong>du</strong>its<br />

générateurs de déch<strong>et</strong>s polluants peu ou pas recyclés, ou nuisibles à la protection de<br />

l’environnement (comme les pro<strong>du</strong>its électroniques, certains emballages plastiques, <strong>et</strong>c.).<br />

Au Canada, La TA <strong>et</strong> les PS sont imposés sur les bijoux, certains pro<strong>du</strong>its pétroliers, les<br />

véhicules lourds <strong>et</strong> les climatiseurs pour automobiles. De plus, une taxe est imposée sur les<br />

primes d’assurance <strong>et</strong> un droit est imposé selon la Loi sur le droit pour la sécurité des<br />

passagers <strong>du</strong> transport aérien.<br />

Il s’agit des plus anciennes sources de revenu des gouvernements <strong>du</strong> monde entier. 1<br />

1 Wikipédia – L’encyclopédie libre<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 489<br />

489


490<br />

• Le tarif des douanes (TD), payables lors de l’importation, variables dépendamment <strong>du</strong> type<br />

de biens <strong>et</strong> <strong>du</strong> pays de provenance.<br />

Le droit de douane est un impôt prélevé sur une marchandise importée lors de son passage à<br />

la frontière. Ces droits peuvent être forfaitaires ou représenter un pourcentage <strong>du</strong> prix<br />

(droits « ad valorem »).<br />

2 Id.<br />

En rendant plus chers les pro<strong>du</strong>its étrangers, c<strong>et</strong>te pratique cherche à en décourager la<br />

consommation, <strong>et</strong> à favoriser les in<strong>du</strong>stries locales. C'est pourquoi le droit de douane<br />

constitue l'un des principaux instruments <strong>du</strong> protectionnisme.<br />

Les droits de douane désignent les taxes perçues par l'administration douanière dans le<br />

cadre de ses activités. Les droits de douanes ne sont payés qu'à l'importation. 2<br />

Répartition des rec<strong>et</strong>tes annuelles 2008 de<br />

l'administration publique fédérale<br />

Taxes sur les boissons<br />

alcooliques <strong>et</strong> le tabac<br />

2%<br />

Taxes à la<br />

consommation<br />

19%<br />

Impôts sur le revenu des<br />

corporations<br />

16%<br />

Taxes sur les carburants<br />

2%<br />

Droits de douane<br />

1%<br />

Autres sources de<br />

revenu<br />

13%<br />

Impôts sur le revenu des<br />

particuliers<br />

47%<br />

Source : Statistique Canada. Tableau 385-0001 : Rec<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> dépenses consolidées de<br />

l'administration publique fédérale, des administrations publiques provinciales, territoriales <strong>et</strong><br />

locales, annuel (dollars), CANSIM (base de données), E-STAT (distributeur).<br />

Et la tendance mondiale, qu’elle est-elle ?<br />

490 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Source documentaire<br />

La grande majorité <strong>du</strong> contenu de ce suj<strong>et</strong> est tiré textuellement <strong>du</strong> Guide IN-203 intitulé<br />

Renseignements généraux sur la TVQ <strong>et</strong> la TPS/TVH dans sa version disponible au mois de<br />

juill<strong>et</strong> 2008. Ce guide est publié par Revenu <strong>Québec</strong> <strong>et</strong> est disponible à l’adresse web<br />

www.revenu.gouv.qc.ca. Quelques adaptations y ont été faites par l’auteur <strong>du</strong> présent<br />

suj<strong>et</strong>.<br />

2 Administration de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ au <strong>Québec</strong><br />

À la suite d’une entente conclue entre les gouvernements <strong>du</strong> Canada <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, Revenu<br />

<strong>Québec</strong> administre la TPS/TVQ sur son territoire. Par conséquent, Revenu <strong>Québec</strong> reçoit <strong>et</strong> traite<br />

les demandes d’inscription au fichier de la TPS/TVQ de toutes les personnes ayant des activités<br />

commerciales au <strong>Québec</strong>. Une fois inscrites au fichier de la TPS/TVQ, ces personnes doivent<br />

continuer de s’adresser à Revenu <strong>Québec</strong> pour tout ce qui concerne la TPS <strong>et</strong> la TVQ : les<br />

déclarations, les versements, les demandes de remboursement, les vérifications, les enquêtes, les<br />

demandes d’interprétation, les avis d’opposition ainsi que les dossiers de perception <strong>et</strong> de nonpro<strong>du</strong>ction.<br />

Activité commerciale :<br />

Toute activité réalisée en vue d’effectuer des ventes taxables. Effectuer des ventes<br />

exonérées n’est pas une activité commerciale.<br />

C<strong>et</strong>te entente fédérale-provinciale ne diminue pas la responsabilité <strong>du</strong> gouvernement <strong>du</strong> Canada<br />

concernant la TPS <strong>et</strong> les différentes taxes provinciales. L’Agence <strong>du</strong> revenu <strong>du</strong> Canada assure<br />

l’application uniforme de ces taxes partout au pays. Au <strong>Québec</strong>, Revenu <strong>Québec</strong> assume<br />

entièrement l’application de la TPS/TVQ, selon les règles définies par le gouvernement <strong>du</strong><br />

Canada.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 491<br />

491


492<br />

3 Fonctionnement général de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ<br />

3.1 Les règles générales<br />

La TPS <strong>et</strong> la TVQ sont perçues lors de la fourniture de la plupart des biens <strong>et</strong> des services. La<br />

TPS s’applique au taux de 5 %, sur le prix de vente de la majorité des transactions effectuées au<br />

Canada. Pour les transactions effectuées au <strong>Québec</strong>, la TVQ s’ajoute, au taux de 8,5 %, sur<br />

le prix comprenant la TPS. La TPS <strong>et</strong> la TVQ s’appliquent également à certains biens <strong>et</strong><br />

services, mais au taux de 0 %. Ils sont alors détaxés. Un nombre limité de biens <strong>et</strong> de services<br />

sont exonérés : la TPS <strong>et</strong> la TVQ ne s’y appliquent pas.<br />

Exemple :<br />

Bien :<br />

Tout bien meuble ou immeuble, corporel ou incorporel, à l’exception de l’argent. Un bien<br />

corporel est, par exemple, un terrain, un bâtiment, un bureau, un ordinateur, une caisse<br />

enregistreuse, une pièce de rechange, un pro<strong>du</strong>it de n<strong>et</strong>toyage ou un crayon. Par contre,<br />

une licence, un brev<strong>et</strong>, un droit de coupe, une action, une part ou des droits d’auteur sont<br />

des biens incorporels.<br />

Service :<br />

Tout ce qui est fourni mais qui n’est ni un bien, ni de l’argent.<br />

Vous vendez une paire de chaussures au prix de 100 $. Les taxes sont calculées comme suit :<br />

Prix de vente 100,00 $<br />

TPS (100 $ x 5 %) + 5,00 $<br />

TVQ [(100 $ + 5 $) x 8,5 %] + 8,93 $<br />

Total 113,93 $<br />

La TPS <strong>et</strong> la TVQ sont des taxes habituellement perçues à chaque étape <strong>du</strong> processus de<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> de mise en marché d’un bien ou d’un service. Toute personne qui se livre à une<br />

activité commerciale est le plus souvent tenue de s’inscrire aux fichiers de la TPS <strong>et</strong> de la<br />

TVQ. Elle doit aussi généralement percevoir <strong>et</strong> verser la TPS ainsi que la TVQ exigibles sur les<br />

biens <strong>et</strong> les services qu’elle vend relativement à c<strong>et</strong>te activité.<br />

En tant qu’inscrit, vous devez percevoir la TPS <strong>et</strong> la TVQ lorsque vous faites des ventes taxables<br />

(excluant les ventes détaxées). Par ailleurs, vous pouvez demander des crédits pour récupérer la<br />

TPS <strong>et</strong> la TVQ que vous avez payées (ou qui sont devenues exigibles) sur les biens <strong>et</strong> les services<br />

acquis pour vos activités commerciales. Ces crédits sont appelés crédits de taxe sur les intrants<br />

(CTI), dans le régime de la TPS. On les appelle remboursements de la taxe sur les intrants (RTI),<br />

dans le régime de la TVQ. Par exemple, vous ach<strong>et</strong>ez des articles de bureau qui vous serviront<br />

pour vos activités commerciales. Vous pouvez récupérer la TPS <strong>et</strong> la TVQ que vous avez payées<br />

en demandant un CTI <strong>et</strong> un RTI.<br />

492 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Inscrit :<br />

Personne qui est inscrite au fichier de la TPS <strong>et</strong> à celui de la TVQ, ou qui est tenue de<br />

l’être.<br />

Vous devez remplir régulièrement une déclaration de TPS <strong>et</strong> une déclaration de TVQ afin de<br />

rendre compte des taxes que vous avez perçues <strong>et</strong> payées. Par la suite, vous devez expédier ces<br />

formulaires à Revenu <strong>Québec</strong>. Au moment de votre inscription, Revenu <strong>Québec</strong> vous a assigné<br />

une période de déclaration. Elle est habituellement basée sur le total annuel de vos ventes<br />

taxables effectuées au Canada. Le total inclut aussi les ventes de vos associés, s’il y a lieu. C<strong>et</strong>te<br />

période peut être mensuelle, trimestrielle ou annuelle ; elle est généralement la même dans les<br />

deux régimes. Vous pouvez choisir une période de déclaration différente si vous remplissez les<br />

conditions requises.<br />

Quand vous remplissez vos déclarations, vous devez soustraire vos CTI <strong>et</strong> vos RTI<br />

respectivement de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ que vous avez perçues. Tout montant de taxe que vous<br />

avez perçu ou que vous deviez percevoir est considéré comme perçu, même si votre client ne l’a<br />

pas encore payé. Le montant de taxe perçu est plus élevé que le montant de taxe payé ou qui<br />

devait l’être ? Vous devez rem<strong>et</strong>tre la différence à Revenu <strong>Québec</strong>. Ce montant est inférieur ?<br />

Vous pouvez demander un remboursement. Si vous n’avez rien à rem<strong>et</strong>tre, vous devez quand<br />

même pro<strong>du</strong>ire une déclaration.<br />

Vous êtes un p<strong>et</strong>it fournisseur ? En général, vous ne devez pas vous inscrire. De ce fait, vous<br />

n’avez pas à percevoir ni à rem<strong>et</strong>tre les taxes. C’est le cas même si vous effectuez des ventes<br />

taxables. Vous ne pouvez pas non plus demander de CTI ni de RTI. Cependant, vous pouvez<br />

choisir de vous inscrire. Vous devrez alors le faire à la fois en ce qui a trait à la TPS <strong>et</strong> à la TVQ.<br />

Vous serez aussi tenu de percevoir les taxes chaque fois que vous ferez des ventes taxables<br />

(excluant les ventes détaxées). Enfin, vous devrez rem<strong>et</strong>tre les taxes à Revenu <strong>Québec</strong>.<br />

P<strong>et</strong>it fournisseur :<br />

Personne dont le total des ventes taxables n’excède pas 30 000 $ au cours des quatre<br />

trimestres civils précédant immédiatement un trimestre civil donné. Il est question des<br />

ventes que la personne <strong>et</strong> ses associés ont effectuées à l’échelle mondiale au cours de<br />

c<strong>et</strong>te période. La personne n’est généralement plus considérée comme un p<strong>et</strong>it fournisseur<br />

immédiatement après la fin <strong>du</strong> mois civil qui suit les quatre trimestres civils dans lesquels<br />

elle a dépassé le montant limite.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 493<br />

493


494<br />

Le principal avantage pour un commerçant d’être considéré p<strong>et</strong>it fournisseur est de ne pas<br />

percevoir la TPS <strong>et</strong> la TVQ sur les ventes effectuées à ses clients. Dans le contexte où les<br />

principaux concurrents de ce commerçant ne seraient pas de p<strong>et</strong>its fournisseurs <strong>et</strong> par<br />

conséquent devraient percevoir ces taxes auprès de leurs clients, il pourrait en découler un<br />

avantage pour le p<strong>et</strong>it fournisseur. En eff<strong>et</strong>, ce dernier pourrait effectuer ses ventes au même<br />

prix, ou presque, que ses concurrents <strong>et</strong> garder la totalité <strong>du</strong> prix de vente reçu pour lui, sans<br />

obligation de rem<strong>et</strong>tre une portion de taxes au gouvernement.<br />

À titre d’exemple, un commerçant considéré comme p<strong>et</strong>it fournisseur vend un bien 113 $, sans<br />

obligation de percevoir des taxes sur c<strong>et</strong>te vente. Ses concurrents, qui ne sont pas de p<strong>et</strong>its<br />

fournisseurs, vendent le même bien pour 100 $ avec obligation de percevoir les taxes sur c<strong>et</strong>te<br />

vente (100 $ + TPS + TVQ = 113,93 $). Le p<strong>et</strong>it fournisseur est très concurrentiel auprès des<br />

clients avec un prix de vente de 113 $. Ce dernier encaisse un revenu de 113 $. Les<br />

concurrents, quant à eux, doivent rem<strong>et</strong>tre les taxes perçues au gouvernement (13,93 $) <strong>et</strong><br />

conservent un revenu de 100 $ uniquement.<br />

Le principal inconvénient pour un commerçant d’être considéré p<strong>et</strong>it fournisseur est de ne pas<br />

pouvoir récupérer les taxes qu’il paye sur ses intrants (CTI <strong>et</strong> RTI).<br />

Une analyse cas par cas s’impose.<br />

3.2 Les types de fournitures<br />

Il existe trois types de fournitures : les fournitures taxables, les fournitures détaxées <strong>et</strong> les<br />

fournitures exonérées. Les fournitures sont généralement des ventes. Lorsque vous faites une<br />

transaction, il est important de déterminer à quel type elle correspond. C’est ce qui déterminera si<br />

vous devez ou non percevoir la TPS <strong>et</strong> la TVQ. De plus, le type de fourniture que vous effectuez<br />

déterminera si vous avez droit à des CTI <strong>et</strong> à des RTI.<br />

Fourniture :<br />

Délivrance d’un bien ou prestation d’un service, de quelque manière que ce soit. Cela<br />

peut être par vente, troc, échange, transfert, louage ou donation. Dans ce suj<strong>et</strong>, nous<br />

utilisons habituellement le terme vente au lieu de fourniture, puisque c’est le type de<br />

fourniture le plus fréquent.<br />

Les fournitures taxables sont les fournitures de biens ou de services pour lesquelles la TPS ou<br />

la TVQ s’appliquent. Elles sont constituées de toutes les fournitures effectuées pour une activité<br />

commerciale, y compris les fournitures détaxées. L’inscrit qui acquiert pour ses activités<br />

commerciales un bien ou un service dont la fourniture est taxable peut avoir droit à un CTI ou à<br />

un RTI.<br />

494 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Les fournitures taxables (excluant les ventes détaxées) comprennent, par exemple :<br />

• la vente d’outils à une entreprise de réparation de p<strong>et</strong>its moteurs <strong>et</strong> la vente de tondeuses par<br />

c<strong>et</strong>te entreprise ;<br />

• la vente de moules à une pâtisserie <strong>et</strong> la vente de chocolats par c<strong>et</strong>te pâtisserie ;<br />

• la vente d’un ordinateur à un cabin<strong>et</strong> d’avocats <strong>et</strong> la prestation de services juridiques par ce<br />

cabin<strong>et</strong> ;<br />

• la vente d’immeubles d’habitation neufs ;<br />

• la vente <strong>et</strong> la location d’immeubles commerciaux ;<br />

• la vente au détail <strong>et</strong> la location d’automobiles ;<br />

• la vente d’essence <strong>et</strong> la prestation d’un service de réparation d’automobiles ;<br />

• la vente de boissons gazeuses, de confiseries <strong>et</strong> de croustilles ;<br />

• la vente de vêtements <strong>et</strong> de chaussures ;<br />

• la location d’une chambre dans un hôtel ;<br />

• la prestation d’un service de coiffure ;<br />

• la vente de livres imprimés, dans le régime de la TPS.<br />

Les fournitures détaxées sont taxables au taux de 0 %, tant dans le régime de la TPS que dans<br />

celui de la TVQ. Vous n’avez donc pas à percevoir de taxes. L’acquéreur d’un bien ou d’un<br />

service détaxé ne peut pas non plus avoir droit à un CTI ni à un RTI. En eff<strong>et</strong>, il n’a pas payé de<br />

TPS ni de TVQ à son égard. Cependant, il peut avoir droit à un CTI ou à un RTI, en ce qui<br />

concerne les biens ou les services taxables acquis pour faire ces fournitures.<br />

Les fournitures détaxées comprennent, par exemple :<br />

• la vente de médicaments délivrés sur ordonnance ;<br />

• la vente de certains appareils médicaux ;<br />

• la vente de pro<strong>du</strong>its alimentaires de base ;<br />

• la vente de certains biens utilisés dans les secteurs de l’agriculture <strong>et</strong> de la pêche ;<br />

• la vente de certains biens ou services expédiés hors <strong>du</strong> Canada ou <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, dans le régime de<br />

la TVQ ;<br />

• la prestation de certains services de transport de passagers ou de marchandises ;<br />

• la prestation de services financiers <strong>et</strong> la vente de livres imprimés, dans le régime de la TVQ.<br />

Les fournitures exonérées ne sont pas soumises au régime de la TPS ni à celui de la TVQ. Vous<br />

ne devez donc pas percevoir ni payer de taxes. Vous n’avez pas droit non plus à un CTI ni à un<br />

RTI relativement aux achats effectués pour faire des fournitures exonérées. Toutefois, ces<br />

fournitures donnent droit à un remboursement partiel de taxes à certains organismes de services<br />

publics, <strong>et</strong> ce, qu’ils soient inscrits ou non.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 495<br />

495


496<br />

Les fournitures exonérées comprennent, par exemple :<br />

• la vente d’immeubles d’habitation qui ne sont pas neufs ;<br />

• la prestation de la plupart des services de santé, d’enseignement, de garde d’enfants <strong>et</strong> d’aide<br />

juridique ;<br />

• la prestation de certains services ren<strong>du</strong>s par des organismes <strong>du</strong> secteur public (les<br />

gouvernements <strong>et</strong> les organismes de services publics) ;<br />

• la prestation de services financiers, dans le régime de la TPS.<br />

3.3 Les pratiques commerciales en matière de publicité<br />

Dans la publicité, les commerçants doivent éviter de donner l’impression aux consommateurs<br />

que les ventes effectuées ne sont pas taxables.<br />

Pour vous aider à respecter vos obligations concernant la publicité relative aux taxes, voici des<br />

exemples de formulations qui peuvent être utilisées <strong>et</strong> d’autres qui sont interdites.<br />

Parmi les pratiques recommandées se trouvent les formulations suivantes :<br />

• Taxes comprises<br />

• Taxes incluses<br />

• TPS <strong>et</strong> TVQ en sus<br />

• Taxes non comprises<br />

Parmi les pratiques interdites se trouvent les formulations suivantes :<br />

• Pas de TPS ni de TVQ<br />

• Pas de taxes<br />

• Sans taxes<br />

• Journée sans taxes<br />

496 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


4 Perception de la TPS <strong>et</strong> la TVQ<br />

4.1 Les règles générales<br />

La TPS <strong>et</strong> la TVQ doivent être perçues à la plus proche des dates suivantes : celle où la somme<br />

d’argent est payée ou encore celle où elle est <strong>du</strong>e. La somme d’argent est considérée comme<br />

payée au moment où vous recevez l’argent. Cela peut être aussi tout autre bien ou service reçu à<br />

titre de paiement. La somme d’argent est considérée comme <strong>du</strong>e, en totalité ou en partie, à la plus<br />

rapprochée des dates suivantes :<br />

• le jour où vous transm<strong>et</strong>tez pour la première fois une facture ;<br />

• la date inscrite sur la facture ;<br />

• le jour où vous auriez transmis une facture n’eût été un r<strong>et</strong>ard injustifié ;<br />

• le jour où la somme est <strong>du</strong>e conformément à une convention écrite.<br />

De c<strong>et</strong>te règle générale découlent des règles particulières. En voici quelques-unes :<br />

Vous recevez la somme d’argent en plusieurs versements ? Les taxes sur chacun de ces<br />

versements doivent généralement être acquittées à la plus rapprochée des dates suivantes : le jour<br />

où un paiement partiel est effectué ou le jour où ce paiement est dû. Toutefois, il en est autrement<br />

lors de la vente d’un bien meuble corporel dont la propriété ou la possession est transférée à<br />

l’ach<strong>et</strong>eur avant le paiement compl<strong>et</strong> de la somme d’argent. Les taxes sur les versements non<br />

encore acquittés doivent alors être perçues au plus tard le dernier jour <strong>du</strong> mois qui suit celui où le<br />

transfert a eu lieu.<br />

Vous louez des biens ? Les taxes sont exigibles au plus tard à la date où le locataire est tenu de<br />

payer le loyer, selon le contrat écrit.<br />

Vous faites des contrats de construction ? Une partie <strong>du</strong> paiement est souvent r<strong>et</strong>enue à titre de<br />

garantie, en attendant que la transaction soit complétée. Vous devez alors percevoir la TPS <strong>et</strong> la<br />

TVQ relativement à ce montant à la plus rapprochée des dates suivantes : le jour où il est payé ou<br />

celui où il devient exigible.<br />

Vous faites une vente conditionnelle ou une vente à tempérament ? Une vente conditionnelle<br />

est une vente assortie d’une condition. Le type de vente conditionnelle le plus fréquent est la<br />

vente à l’essai. Elle rend l’ach<strong>et</strong>eur propriétaire <strong>du</strong> bien, seulement si l’essai a été concluant. On<br />

trouve également la vente à tempérament. Dans ce cas, le transfert de propriété est r<strong>et</strong>ardé<br />

jusqu’au paiement total <strong>du</strong> bien. Pour ces ventes, la TPS <strong>et</strong> la TVQ sont payables le dernier jour<br />

<strong>du</strong> mois suivant celui où la possession ou la propriété <strong>du</strong> bien est transférée à l’acquéreur. Elles<br />

s’appliquent alors à tout montant qui n’est pas déjà devenu exigible ou qui n’a pas été payé entr<strong>et</strong>emps.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 497<br />

497


498<br />

4.2 Les avantages accordés aux salariés<br />

Tout type de rémunération, par exemple les salaires, les commissions <strong>et</strong> les pourboires, ne sont<br />

pas taxables dans le régime de la TPS ni dans celui de la TVQ. Toutefois, les autres moyens de<br />

récompenser les salariés peuvent être taxés. Ces moyens sont communément appelés avantages<br />

imposables.<br />

Les employeurs inscrits doivent payer les taxes sur certains avantages accordés aux salariés. Il<br />

s’agit des biens ou des services taxables (excluant ceux qui sont détaxés) mis à la disposition des<br />

employés, dont la valeur totale ou partielle doit être incluse dans le calcul de leur revenu<br />

d’emploi.<br />

Les taxes ne doivent pas être payées si l’employeur ne peut pas demander un CTI ni un RTI pour<br />

de tels biens ou services. Dans le régime de la TVQ, c<strong>et</strong>te exception s’applique aussi aux biens <strong>et</strong><br />

aux services visés par les restrictions relatives aux RTI pour les grandes entreprises.<br />

Les avantages imposables les plus courants sur lesquels les employeurs doivent rem<strong>et</strong>tre la TPS<br />

<strong>et</strong> la TVQ sont les suivants :<br />

• l’utilisation à des fins personnelles d’une automobile acquise ou louée par l’employeur ;<br />

• le logement <strong>et</strong> la pension ;<br />

• les primes qui ne sont pas versées en argent ;<br />

• le plan pour des voyages fréquents en avion ;<br />

• les cadeaux d’une valeur supérieure à 500 $.<br />

Pour plus d’information, consultez la brochure Avantages imposables (IN-253). Vous pouvez<br />

également consulter le document Guide de l’employeur – Avantages imposables (T4130) de<br />

l’Agence <strong>du</strong> revenu <strong>du</strong> Canada.<br />

Les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ que l’employeur doit verser à titre d’avantage non lié aux frais<br />

de fonctionnement d’une automobile correspondent aux 5/105 pour la TPS <strong>et</strong> aux 8,5/108,5 pour<br />

la TVQ de la valeur totale. C<strong>et</strong>te valeur correspond à la somme des avantages déclarés (TPS <strong>et</strong><br />

TVQ incluses) <strong>et</strong> des montants remboursés par le salarié pour des frais relatifs au droit d’usage <strong>et</strong><br />

au fonctionnement d’une automobile.<br />

Dans certains cas, les biens ach<strong>et</strong>és ou loués pour fournir des avantages aux salariés font l’obj<strong>et</strong><br />

de restrictions relatives aux CTI <strong>et</strong> aux RTI. Par exemple, aucun CTI ni aucun RTI ne peuvent<br />

être demandés par un employeur relativement aux biens ou aux services acquis exclusivement (à<br />

90 % ou plus) pour la consommation ou l’utilisation personnelle de son salarié. De la même<br />

façon, les droits d’adhésion aux clubs sportifs ne donnent pas droit à un CTI ni à un RTI. Dans<br />

ces cas, l’employeur n’a pas à payer de TPS ni de TVQ sur l’avantage imposable accordé. Il en<br />

est de même en ce qui a trait à la TVQ pour les biens <strong>et</strong> les services qui ne donnent pas droit à<br />

des RTI aux grandes entreprises.<br />

Généralement, les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ calculés sur les avantages taxables accordés aux<br />

salariés sont exigibles une fois par année : le dernier jour de février. Il s’agit de l’échéance<br />

prévue pour calculer les avantages accordés aux salariés relativement à l’impôt sur le revenu <strong>et</strong><br />

498 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


pour délivrer les relevés d’emploi. La valeur totale des avantages déclarés sur le relevé d’emploi<br />

d’un salarié comprend la TPS <strong>et</strong> la TVQ applicables aux avantages taxables qu’il a reçus.<br />

Vous devez indiquer les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ <strong>du</strong>s sur la déclaration appropriée, pour la<br />

période visant le dernier jour de février suivant l’année d’imposition où les avantages ont été<br />

accordés. Vous ne devez pas inclure dans vos déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ le montant des<br />

avantages accordés à vos salariés si les taxes ne s’y appliquent pas.<br />

4.3 Les importations<br />

4.3.1 Les biens<br />

Les biens importés au Canada sont taxables dans le régime de la TPS. Les biens apportés au<br />

<strong>Québec</strong> le sont généralement aussi dans les deux régimes, celui de la TPS <strong>et</strong> celui de la TVQ.<br />

Deux exceptions : les biens détaxés <strong>et</strong> les articles désignés comme des importations non taxables,<br />

ou des biens apportés au <strong>Québec</strong> dans le régime de la TVQ. Voici quelques exemples de biens<br />

non taxables :<br />

• les médailles, les trophées <strong>et</strong> autres prix ;<br />

• les biens donnés à des organismes de bienfaisance <strong>et</strong> importés par ces derniers ;<br />

• les pièces de rechange ou les biens de remplacement visés par une garantie <strong>et</strong> envoyés à un<br />

particulier au Canada.<br />

La TPS est perçue sur les biens taxables (excluant les biens détaxés) importés au Canada,<br />

au moment de leur dédouanement. On comprend qu’il est impossible de mandater le vendeur<br />

(étranger) afin de percevoir les taxes <strong>et</strong> les rem<strong>et</strong>tre au gouvernement canadien…<br />

La taxe est établie selon leur valeur après acquittement de la taxe d’accise, s’il y a lieu, <strong>et</strong> des<br />

droits de douane. La TVQ est perçue sur les biens taxables (excluant les biens détaxés) apportés<br />

au <strong>Québec</strong> en provenance de l’extérieur <strong>du</strong> Canada. Les biens doivent être destinés aux<br />

consommateurs. Quant aux biens apportés au <strong>Québec</strong> qui proviennent d’un autre endroit au<br />

Canada, la personne qui les apporte doit rem<strong>et</strong>tre la TVQ correspondante à Revenu <strong>Québec</strong>. Elle<br />

doit le faire immédiatement après avoir apporté les biens.<br />

Cependant, elle n’a pas à payer la taxe dans la situation suivante : elle est inscrite <strong>et</strong> elle apporte<br />

les biens pour consommation ou utilisation exclusive dans ses activités commerciales. En<br />

d’autres mots, elle n’a pas à payer la TVQ quand elle apporte au <strong>Québec</strong> des biens pour lesquels<br />

elle aurait eu le droit de demander un RTI, si elle avait payé la taxe à leur égard.<br />

L’importateur doit payer la TPS sur les pro<strong>du</strong>its importés. Vous êtes inscrit au fichier de la TPS ?<br />

Vous pouvez demander un CTI pour la TPS payée sur les pro<strong>du</strong>its importés pour vos activités<br />

commerciales.<br />

4.3.2 Les services <strong>et</strong> les biens meubles incorporels<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 499<br />

499


500<br />

Vous ne devez généralement pas payer la TPS sur les services ren<strong>du</strong>s à l’extérieur <strong>du</strong><br />

Canada. C’est le cas si vous êtes dans la situation suivante : vous ach<strong>et</strong>ez ces services d’un nonrésident<br />

qui n’est pas tenu de s’inscrire au fichier de la TPS ou à celui de la TVQ. Il n’exploite<br />

pas d’entreprise au Canada. Vous acquérez ces services en vue de les utiliser exclusivement (à 90<br />

% ou plus) pour vos activités commerciales. La même règle s’applique aux biens meubles<br />

incorporels.<br />

Exemple :<br />

Vous r<strong>et</strong>enez les services d’un conseiller en informatique des États-Unis. Vous voulez créer un<br />

système informatique exclusivement pour les activités commerciales de votre entreprise. Le<br />

conseiller n’exploite pas d’entreprise au Canada <strong>et</strong> n’est pas inscrit. Vous n’avez pas à payer la<br />

TPS ni la TVQ sur ce service.<br />

La TPS <strong>et</strong> la TVQ s’appliquent aux services <strong>et</strong> aux biens meubles incorporels taxables (excluant<br />

les services <strong>et</strong> les biens détaxés) qui ne sont pas acquis afin d’être utilisés exclusivement pour<br />

vos activités commerciales. Ces taxes sont habituellement calculées sur le montant demandé pour<br />

la vente des services ou des biens meubles incorporels. Les ventes doivent être effectuées à<br />

l’extérieur <strong>du</strong> Canada.<br />

Vous résidez au <strong>Québec</strong> <strong>et</strong> ach<strong>et</strong>ez des services ou des biens meubles incorporels d’un non<br />

résident. Ce dernier n’est pas inscrit <strong>et</strong> n’exploite pas d’entreprise au Canada. Vous serez alors<br />

tenu de rem<strong>et</strong>tre vous-même à Revenu <strong>Québec</strong> la TPS <strong>et</strong> la TVQ exigibles sur ces services ou ces<br />

biens.<br />

Cela sera différent dans la situation suivante. Le non-résident est inscrit. La vente est considérée<br />

comme effectuée au Canada. Vous devrez alors lui rem<strong>et</strong>tre la TPS <strong>et</strong> la TVQ payables.<br />

Enfin, les services ou biens meubles incorporels acquis par un inscrit pour ses activités<br />

commerciales donnent droit à des CTI <strong>et</strong> à des RTI.<br />

4.4 Les exportations<br />

500 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


4.4.1 Les biens<br />

En règle générale, les biens exportés <strong>du</strong> Canada sont détaxés dans le régime de la TPS. Les<br />

biens expédiés hors <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> le sont aussi dans le régime de la TVQ. Par conséquent, vous<br />

n’êtes pas tenu de percevoir la TPS ni la TVQ sur les biens ven<strong>du</strong>s à une personne qui a<br />

l’intention de les exporter <strong>du</strong> Canada ou de les expédier hors <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, dans le cas de la TVQ.<br />

Cependant, vous pouvez demander un CTI ou un RTI pour la taxe que vous avez payée sur les<br />

biens ou les services acquis en vue de fabriquer ou de vendre ces biens.<br />

Pour être détaxés, de tels biens doivent satisfaire à toutes les conditions suivantes :<br />

• ils doivent être acquis par une personne qui n’est pas un consommateur ;<br />

• une fois qu’ils sont livrés à l’acquéreur au Canada, les biens doivent être r<strong>et</strong>irés <strong>du</strong> Canada dans<br />

un délai raisonnable ;<br />

• ils ne doivent pas avoir été acquis pour consommation, utilisation ou vente au Canada avant<br />

d’être exportés <strong>du</strong> Canada ;<br />

• les biens ne doivent pas avoir été traités, transformés ou altérés davantage au Canada avant<br />

d’être exportés <strong>du</strong> Canada par l’acquéreur. Une exception s’applique quand cela est requis pour<br />

leur transport ;<br />

• l’acquéreur doit vous fournir la preuve que les biens sont exportés <strong>du</strong> Canada. Vous devez<br />

conserver c<strong>et</strong>te preuve en vue d’une vérification éventuelle.<br />

Les biens ven<strong>du</strong>s au Canada à une personne qui n’y réside pas <strong>et</strong> qui n’est pas inscrite,<br />

concernant des biens couverts par une garantie, sont également détaxés.<br />

Dans les régimes de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ, la personne (autre qu’un consommateur) qui ne réside<br />

pas au Canada <strong>et</strong> qui acquiert un bien en vue de l’exporter, mais qui ne respecte pas les<br />

conditions mentionnées précédemment, doit payer les taxes. Toutefois, elle peut avoir droit à un<br />

remboursement. Elle doit notamment respecter la condition suivante : exporter le bien dans les<br />

60 jours suivant la livraison, sans l’utiliser. Pour obtenir un remboursement de TPS, elle doit<br />

remplir le formulaire Demande générale de remboursement (FP-189). Pour obtenir un<br />

remboursement de TVQ, elle doit remplir le formulaire Demande générale de remboursement de<br />

la taxe de vente <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> (VD-403).<br />

Généralement, vous êtes tenu de percevoir la TPS <strong>et</strong> la TVQ, s’il y a lieu, sur les biens ach<strong>et</strong>és<br />

par des consommateurs non résidents. Ceux-ci peuvent cependant demander un remboursement<br />

de TPS pour les biens y donnant droit. Ils doivent remplir le formulaire Demande de<br />

remboursement de la taxe aux visiteurs (GST176). Ce formulaire se trouve dans la brochure<br />

Remboursement de la taxe aux visiteurs au Canada (IN-4031).<br />

Depuis le 1er octobre 2000, les consommateurs qui ne résident pas au Canada n’ont plus droit au<br />

remboursement de la TVQ payée sur certains biens acquis pour être emportés ou expédiés hors<br />

<strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. De plus, depuis le 1er novembre 2001, il en est de même de la TVQ payée au<br />

moment de la location de logements provisoires.<br />

Les consommateurs qui résident au Canada, mais hors <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, peuvent demander le<br />

remboursement de la TVQ à l’aide <strong>du</strong> formulaire Remboursement de la taxe de vente <strong>du</strong> <strong>Québec</strong><br />

payée par un visiteur canadien sur des biens ach<strong>et</strong>és au <strong>Québec</strong> (VD-352).<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 501<br />

501


502<br />

4.4.2 Les services<br />

La vente d’un service effectuée au profit d’un non-résident est généralement détaxée.<br />

Toutefois, c<strong>et</strong>te transaction peut être taxable au taux de 5 % pour la TPS <strong>et</strong> au taux de 8,5 % pour<br />

la TVQ. C’est le cas, notamment, dans les situations suivantes :<br />

• la vente est effectuée au profit d’un particulier qui ne réside pas au Canada. Cependant, il s’y<br />

trouve lorsqu’il commande un tel service au fournisseur ;<br />

• le service est ren<strong>du</strong> à un particulier pendant son séjour au Canada.<br />

La vente de services effectuée relativement à des biens meubles corporels est détaxée, à certaines<br />

conditions. Cela s’applique aussi aux biens meubles corporels ven<strong>du</strong>s avec ces services.<br />

Précisons que les services de transport sont exclus. Les biens doivent être importés uniquement<br />

afin de perm<strong>et</strong>tre la prestation des services. Ils doivent être exportés après la prestation des<br />

services, dès que cela est possible.<br />

Exemple :<br />

Une personne importe des biens qui se trouvent habituellement hors <strong>du</strong> Canada, uniquement pour<br />

effectuer des réparations. Par la suite, les biens sont exportés, dès que possible. Le service de<br />

réparation est détaxé.<br />

Sont compris dans les services détaxés, notamment :<br />

• certains services consultatifs ou professionnels ven<strong>du</strong>s à un non-résident ;<br />

• les services de consultation, de conseil ou de recherche qui visent à aider un non-résident à<br />

établir sa résidence ou son entreprise au Canada ;<br />

• les services de publicité ven<strong>du</strong>s au Canada à un non-résident qui n’est pas inscrit au fichier de<br />

la TPS ;<br />

• les services ren<strong>du</strong>s au Canada à un non-résident qui n’est pas inscrit, concernant des biens<br />

couverts par une garantie ;<br />

• les services ven<strong>du</strong>s à un non-résident qui n’est pas inscrit. Le non-résident ne doit pas être un<br />

particulier. Les services doivent consister à donner à des particuliers non résidents des cours <strong>et</strong><br />

des examens qui mènent à un certificat, à un diplôme, à un permis ou à un acte semblable, ou<br />

encore à des classes ou à des grades conférés par un permis, attestant leur compétence dans<br />

l’exercice d’un métier.<br />

4.5 La vente d’une entreprise<br />

4.5.1 La vente des actions<br />

La vente des actions d’une société constitue une fourniture exonérée (non taxable).<br />

502 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


4.5.2 La vente des actifs<br />

Vous vendez une entreprise ou une partie de celle-ci ? L’ach<strong>et</strong>eur <strong>et</strong> vous pouvez choisir<br />

conjointement que la TPS <strong>et</strong> la TVQ ne s’appliquent pas à la transaction. Les conditions<br />

suivantes doivent être remplies pour que le choix soit possible :<br />

• le vendeur doit vendre une entreprise (en tout ou en partie) qu’il a établie ou exploitée, ou<br />

encore qu’il a acquise après qu’une autre personne l’ait établie ou exploitée ;<br />

• l’ach<strong>et</strong>eur doit être inscrit ;<br />

• l’ach<strong>et</strong>eur doit acquérir la totalité ou presque (90 % ou plus) des biens qu’il est raisonnable de<br />

considérer nécessaires pour exploiter l’entreprise.<br />

Pour déterminer si une transaction satisfait à ces conditions, les questions suivantes doivent être<br />

considérées.<br />

Vendez-vous une entreprise ou une partie d’entreprise ? Pour l’application de la TPS <strong>et</strong> de la<br />

TVQ, les entreprises comprennent les commerces, les in<strong>du</strong>stries <strong>et</strong> les bureaux de professionnels.<br />

Les actifs d’une entreprise comprennent habituellement des immeubles, de l’équipement, des<br />

stocks <strong>et</strong> des biens incorporels, comme l’achalandage. En général, la vente d’un ou de plusieurs<br />

éléments d’actif ne sera pas considérée comme la vente d’une entreprise ou d’une partie<br />

d’entreprise. C’est le cas même si ces éléments ont une valeur importante <strong>et</strong> qu’ils sont<br />

indispensables à l’exploitation ou à la mise sur pied de l’entreprise.<br />

Habituellement, une partie d’une entreprise fait référence à une activité qui peut être une unité<br />

opérationnelle distincte sur les plans fonctionnel <strong>et</strong> matériel, avec son propre achalandage. De<br />

plus, l’ach<strong>et</strong>eur peut pratiquement commencer à exploiter l’entreprise le lendemain de<br />

l’acquisition. Elle fait aussi référence à une activité qui soutient l’entreprise ou y est liée, mais<br />

qui est organisée comme une activité distincte pouvant être autonome.<br />

Exemple :<br />

Une entreprise se spécialise dans la fabrication de biscuits <strong>et</strong> de gâteaux depuis plus de 10 ans.<br />

Au cours de l’année dernière, elle a décidé de se consacrer uniquement à la fabrication de<br />

gâteaux. Ainsi, elle a mis en vente la partie de son entreprise relative à la fabrication de biscuits,<br />

soit la chaîne de fabrication, y compris les stocks, l’équipement <strong>et</strong> les biens incorporels.<br />

L’ach<strong>et</strong>eur acquiert-il la totalité ou presque des biens ? Certains biens peuvent ne pas avoir été<br />

acquis aux termes de la convention relative à la transaction. C’est le cas, par exemple, des biens<br />

qui ont été acquis d’autres sources ou qui sont déjà en la possession de l’acquéreur. Cependant,<br />

l’acquéreur peut en avoir besoin pour exploiter l’entreprise. Ces biens doivent faire partie de la<br />

marge générale restante de 10 % de la juste valeur marchande de la totalité des biens nécessaires<br />

pour exploiter l’entreprise.<br />

De plus, l’acquéreur doit être en mesure d’exploiter le même genre d’entreprise qui était établie<br />

ou exploitée par le vendeur, avec les biens qu’il a acquis aux termes de la convention.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 503<br />

503


504<br />

À partir <strong>du</strong> moment où le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur font le choix, le vendeur n’a pas à percevoir la<br />

TPS ni la TVQ relativement à la transaction effectuée. L’ach<strong>et</strong>eur n’a pas à les payer non plus.<br />

5 Établissement des CTI <strong>et</strong> des RTI<br />

5.1 Les règles générales<br />

En tant qu’inscrit, vous pouvez récupérer la TPS <strong>et</strong> la TVQ que vous avez payées (ou devez<br />

payer) pour les biens <strong>et</strong> les services sur lesquels ces taxes s’appliquent. Pour ce faire, vous<br />

pouvez demander un crédit de taxe sur les intrants (CTI) <strong>et</strong> un remboursement de la taxe sur les<br />

intrants (RTI). Seuls les achats faits pour vos activités commerciales donnent droit à des CTI ou<br />

à des RTI.<br />

Vous effectuez des fournitures exonérées, par exemple la location à long terme d’un immeuble<br />

d’habitation ? Il ne s’agit pas d’une activité commerciale. Vous ne pouvez donc pas récupérer la<br />

TPS ni la TVQ payées sur les biens <strong>et</strong> les services acquis en vue de faire c<strong>et</strong>te activité.<br />

Pour avoir droit à des CTI ou à des RTI, vous devez être inscrit pendant l’une des périodes de<br />

déclaration suivantes :<br />

• la période où la taxe est payée sur les biens <strong>et</strong> les services acquis ;<br />

• la période où elle devient exigible.<br />

On entend par intrants, notamment, les meubles de bureau, les systèmes informatiques, les<br />

honoraires d’un comptable, les tarifs de taxi, les frais de réparation de machines, les éléments<br />

promotionnels, les outils <strong>et</strong> les autres biens ou services utilisés ou consommés pour des activités<br />

commerciales. Ils donnent généralement droit à un CTI ou à un RTI.<br />

Toutefois, puisque la TPS <strong>et</strong> la TVQ ne s’appliquent pas aux éléments suivants, ils ne donnent<br />

donc pas droit à un CTI ni à un RTI :<br />

• les salaires ;<br />

• les intérêts <strong>et</strong> les dividendes ;<br />

• les taxes fédérales (autres que la TPS), provinciales <strong>et</strong> municipales ;<br />

• la plupart des frais, amendes <strong>et</strong> contributions.<br />

De même, vous ne pouvez pas demander de CTI ni de RTI pour les biens <strong>et</strong> les services acquis à<br />

des fins personnelles. Vous ne pouvez pas non plus en demander relativement à votre cotisation à<br />

une association dont le but premier est de fournir des installations pour des loisirs, des repas ou<br />

des sports. Cela inclut les clubs sportifs, les clubs de golf, les clubs de chasse <strong>et</strong> de pêche.<br />

Pour savoir si le bien ou le service que vous avez acquis donne droit à un CTI ou à un RTI, vous<br />

devez vous poser les questions suivantes, entre autres :<br />

504 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Ai-je payé des taxes sur le bien ou le service acquis ? Si aucune taxe n’a été payée, vous ne<br />

pouvez pas demander un CTI ni un RTI.<br />

Est-ce que le bien ou le service est destiné à être consommé, utilisé ou fourni pour une<br />

activité commerciale ? Si ce n’est pas le cas, vous ne pouvez pas demander un CTI ni un RTI.<br />

Le bien ou le service est utilisé, consommé ou fourni en partie seulement pour une activité<br />

commerciale ? Vous pouvez généralement avoir droit à un CTI ou à un RTI en proportion de son<br />

utilisation à des fins commerciales.<br />

Est-ce que j’étais inscrit pendant la période de déclaration où j’ai acquis le bien ou le<br />

service ? Si ce n’est pas le cas, vous ne pouvez généralement pas demander un CTI ni un RTI.<br />

5.2 Comment demander des CTI <strong>et</strong> des RTI<br />

La plupart des inscrits demandent des CTI <strong>et</strong> des RTI lorsqu’ils pro<strong>du</strong>isent leurs déclarations de<br />

TPS <strong>et</strong> de TVQ pour la période de déclaration où ils ont fait leurs achats. Toutefois, vous pouvez<br />

généralement demander des CTI ou des RTI au plus tard dans les quatre ans à partir <strong>du</strong> jour où<br />

vous êtes tenu de pro<strong>du</strong>ire la déclaration dans laquelle les CTI ou les RTI auraient pu être<br />

demandés.<br />

Exemple :<br />

Mme Simard est inscrite aux fichiers de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ. Ses périodes de déclaration sont<br />

trimestrielles. Elle a fait des achats pour ses activités commerciales en décembre 2002. Elle aura<br />

donc jusqu’au 31 janvier 2007 pour demander un CTI <strong>et</strong> un RTI relativement à ses achats. La<br />

date limite de pro<strong>du</strong>ction de la déclaration visant la période <strong>du</strong> 1er octobre au 31 décembre 2006<br />

est le 31 janvier 2007.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 505<br />

505


506<br />

5.3 Les dépenses d’exploitation<br />

Les dépenses d’exploitation sont les dépenses engagées pour assurer le fonctionnement d’une<br />

entreprise. Elles comprennent les frais fixes, les frais de gestion <strong>et</strong> ceux liés aux autres fonctions<br />

de soutien au sein de l’entreprise. Elles comprennent également les frais engagés pour l’achat<br />

d’articles de bureau, pour la location d’un bureau, d’un commerce ou d’un équipement ainsi que<br />

les frais liés à l’utilisation des services publics. Vous effectuez de telles dépenses à 90 % ou plus<br />

pour vos activités commerciales ? Vous avez droit au remboursement compl<strong>et</strong> de la TPS <strong>et</strong> de la<br />

TVQ payées à leur égard.<br />

Lorsqu’une dépense ne peut pas être attribuée uniquement à vos activités taxables ou à vos<br />

activités exonérées, vous devez la répartir entre les deux. Pour ce faire, vous devez choisir une<br />

méthode juste <strong>et</strong> raisonnable. De plus, vous devez l’utiliser au moins pour la <strong>du</strong>rée d’un exercice.<br />

Les méthodes fondées sur la répartition de la superficie, <strong>du</strong> temps, des coûts ou des revenus<br />

peuvent être utilisées, à certaines conditions.<br />

Exemple :<br />

Vous êtes propriétaire d’un immeuble. Vous exploitez un commerce de détail (activité<br />

commerciale) au rez-de-chaussée <strong>et</strong> vous utilisez le premier étage pour votre activité exonérée.<br />

Votre facture d’électricité pour tout le bâtiment est d’un montant de 200 $ par mois, plus 10 $<br />

pour la TPS <strong>et</strong> 15,75 $ pour la TVQ. Vous déterminez que l’électricité est utilisée à 60 % pour le<br />

commerce de détail <strong>et</strong> à 40 % pour l’étage supérieur. Vous pouvez demander un CTI de 6,00 $<br />

(10 $ x 60 %) <strong>et</strong> un RTI de 9,45 $ (15,75 $ x 60 %) pour la partie de l’immeuble utilisée pour vos<br />

activités commerciales.<br />

5.4 Les frais de repas <strong>et</strong> de représentation<br />

Les personnes inscrites peuvent récupérer la TPS <strong>et</strong> la TVQ payées sur leurs frais de repas <strong>et</strong> de<br />

représentation en demandant des CTI <strong>et</strong> des RTI. Ils sont calculés selon des restrictions établies<br />

dans la Loi de l’impôt sur le revenu <strong>et</strong> la Loi sur les impôts <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>.<br />

Les frais de repas <strong>et</strong> de représentation sont généralement dé<strong>du</strong>ctibles à 50 %. La moitié de la TPS<br />

<strong>et</strong> de la TVQ payées à leur égard donne donc droit à un CTI <strong>et</strong> à un RTI. Vous pouvez choisir<br />

l’une des méthodes suivantes afin de tenir compte <strong>du</strong> redressement de 50 % :<br />

• Vous pouvez demander le remboursement total de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ payées sur ces<br />

dépenses, tout au long d’un exercice donné. Les personnes qui pro<strong>du</strong>isent des déclarations<br />

annuelles devront ajouter 50 % <strong>du</strong> CTI <strong>et</strong> <strong>du</strong> RTI demandés comme redressement au calcul de la<br />

taxe n<strong>et</strong>te payable pour c<strong>et</strong> exercice. Les personnes qui pro<strong>du</strong>isent des déclarations mensuelles<br />

ou trimestrielles devront ajouter 50 % <strong>du</strong> CTI <strong>et</strong> <strong>du</strong> RTI demandés, selon leur calcul de la taxe<br />

n<strong>et</strong>te payable pour la première période de déclaration qui suit la fin de leur exercice.<br />

506 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


• Vous pouvez demander le remboursement de la moitié de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ réellement<br />

payées sur les dépenses faites au cours de votre période de déclaration. Par conséquent, vous<br />

n’aurez pas à effectuer le redressement de 50 % à la fin de l’exercice.<br />

Vous pouvez demander un CTI <strong>et</strong> un RTI relativement à la TPS <strong>et</strong> la TVQ que vous remboursez<br />

à vos salariés ou à vos associés pour les frais de repas <strong>et</strong> de représentation qu’ils engagent au<br />

Canada. Cependant, ces frais sont soumis à la limite de 50 %.<br />

5.5 Les immobilisations<br />

Les immobilisations sont les biens amortissables qui donnent droit à une dé<strong>du</strong>ction pour<br />

amortissement. Ce sont aussi les biens autres que les biens amortissables, pour lesquels tout gain<br />

ou toute perte (à la suite de leur vente, notamment) se tra<strong>du</strong>irait par un gain ou une perte en<br />

capital.<br />

Parmi les immobilisations, on trouve les immeubles, tels que les terrains <strong>et</strong> les bâtiments. On<br />

trouve aussi les biens meubles, tels que la machinerie utilisée par une entreprise pour ses activités<br />

commerciales. Les réfrigérateurs, les fours <strong>et</strong> autres appareils électroménagers, les ordinateurs,<br />

les photocopieurs ainsi que les biens utilisés pour meubler des chambres d’hôtel, des salles<br />

d’attente <strong>et</strong> des installations de congrès, tels que des chaises, des tables, des sofas, des lits <strong>et</strong> des<br />

téléviseurs, sont également des biens meubles.<br />

En ce qui a trait à la TPS, les biens visés à la catégorie 12 (par exemple, la porcelaine, la<br />

coutellerie ou les autres articles de table de moins de 200 $), à la catégorie 14 (certains brev<strong>et</strong>s,<br />

concessions ou permis de <strong>du</strong>rée limitée) ou à la catégorie 44 (un brev<strong>et</strong> ou un droit d’utiliser des<br />

renseignements brev<strong>et</strong>és pour une période limitée ou illimitée) de l’annexe II <strong>du</strong> Règlement de<br />

l’impôt sur le revenu ne sont pas considérés comme des immobilisations. Vous pouvez demander<br />

un CTI pour ces biens suivant les règles applicables aux dépenses d’exploitation. Pour ce qui est<br />

de la TVQ, les biens qui ne sont pas considérés comme des immobilisations sont ceux visés à la<br />

catégorie 12, 14 ou 44 de l’annexe B <strong>du</strong> Règlement sur les impôts.<br />

Vous utilisez un immeuble à 90 % ou plus pour vos activités commerciales ? Vous pouvez<br />

généralement demander le remboursement compl<strong>et</strong> de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ que vous avez payées<br />

lors de son acquisition. Vous pouvez faire de même pour un bien meuble que vous utilisez à plus<br />

de 50 %. Le tableau suivant donne un aperçu des règles concernant les demandes de CTI <strong>et</strong> de<br />

RTI relatives aux immobilisations. Des règles particulières s’appliquent aux voitures de tourisme<br />

appartenant à des sociétés de personnes ou à des particuliers inscrits.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 507<br />

507


508<br />

Biens<br />

meubles<br />

Immeubles<br />

Voitures de<br />

tourisme<br />

(maximum<br />

de 30 000 $)<br />

Exemples :<br />

CTI <strong>et</strong> RTI pour les immobilisations acquises<br />

Pourcentage<br />

d’utilisation à<br />

des fins<br />

commerciales<br />

Ensemble des<br />

inscrits<br />

≤ 50 % Aucun<br />

> 50 % 100 %<br />

≤ 10 %<br />

> 10 % à ≤ 50<br />

%<br />

> 50 % à < 90 %<br />

≥ 90 %<br />

Aucun<br />

% d’utilisation<br />

% d’utilisation<br />

100 %<br />

≤ 10 %<br />

> 10 % à ≤ 50<br />

%<br />

> 50 % à < 90 %<br />

≥ 90 %<br />

Aucun<br />

Aucun<br />

100 %<br />

100 %<br />

Particuliers<br />

inscrits<br />

Organismes<br />

de services<br />

publics<br />

Des règles particulières<br />

s’appliquent<br />

Vous ach<strong>et</strong>ez un immeuble. Vous avez l’intention de l’utiliser à 60 % pour vos<br />

activités commerciales. Vous pouvez demander un CTI <strong>et</strong> un RTI égaux à 60 % de<br />

la TPS <strong>et</strong> de la TVQ payées. En eff<strong>et</strong>, il s’agit d’un immeuble utilisé à moins de 90<br />

% pour des activités commerciales.<br />

Coût de l’immeuble 500 000 $<br />

TPS (5 % x 500 000 $) + 25 000 $<br />

Somme partielle 525 000 $<br />

TVQ (8,5 % x 525 000 $) + 44 625 $<br />

Total 569 625 $<br />

CTI demandé (25 000 $ x 60 %) 15 000 $<br />

RTI demandé (44 625 $ x 60 %) 26 775 $<br />

508 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Vous ach<strong>et</strong>ez un ordinateur pour votre entreprise. Vous prévoyez l’utiliser à<br />

60 % pour vos activités commerciales. Vous pouvez demander un CTI <strong>et</strong> un<br />

RTI égaux à 100 % de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ payées. En eff<strong>et</strong>, il s’agit d’un<br />

bien meuble utilisé à plus de 50 % pour des activités commerciales.<br />

Coût de l’ordinateur 4 000 $<br />

TPS (5 % x 4 000 $) + 200 $<br />

Somme partielle 4 200 $<br />

TVQ (8,5 % x 4 200 $) + 357 $<br />

Total 4 557 $<br />

CTI demandé 200 $<br />

RTI demandé 357 $<br />

5.6 Les frais de bureau à domicile<br />

Vous pouvez demander des CTI ou des RTI pour les frais de bureau à domicile si vous respectez<br />

l’une des conditions suivantes :<br />

• l’espace consacré au travail à domicile est votre principal lieu d’affaires ;<br />

• il sert exclusivement (à 90 % ou plus) à tirer un revenu de votre entreprise <strong>et</strong> à rencontrer des<br />

personnes de façon régulière <strong>et</strong> continue, en vue d’exploiter c<strong>et</strong>te entreprise.<br />

Par ailleurs, un particulier inscrit peut demander des CTI ou des RTI pour de telles dépenses,<br />

dans les mêmes situations où elles sont dé<strong>du</strong>ctibles en ce qui a trait à l’impôt.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 509<br />

509


510<br />

6 Calcul de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ n<strong>et</strong>tes<br />

Vous devez calculer, pour chaque période de déclaration, la taxe que vous avez perçue <strong>et</strong> celle<br />

que vous deviez percevoir au cours de la période de déclaration. Vous devez aussi calculer pour<br />

chaque période la taxe que vous avez payée ou deviez payer au cours de la période de<br />

déclaration, pour laquelle vous avez droit à des CTI ou à des RTI.<br />

De façon générale, la différence entre ces deux montants représente la taxe n<strong>et</strong>te que vous devez<br />

rem<strong>et</strong>tre, si le résultat est positif. Elle est le remboursement auquel vous avez droit, s’il est<br />

négatif.<br />

7 Pro<strong>du</strong>ction des déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ<br />

Vous êtes prêt à remplir vos déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ après avoir calculé :<br />

• les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ perçus <strong>et</strong> ceux que vous deviez percevoir en ce qui a trait à vos<br />

ventes taxables (excluant les ventes détaxées) ;<br />

• les CTI <strong>et</strong> les RTI auxquels vous avez droit pour les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ payés ou que<br />

vous deviez payer relativement à vos achats au cours d’une période de déclaration donnée.<br />

Deux situations peuvent se pro<strong>du</strong>ire :<br />

• Le total de vos CTI ou de vos RTI est supérieur au total de la TPS ou de la TVQ perçue ou que<br />

vous deviez percevoir sur les biens <strong>et</strong> les services que vous avez fournis pendant la même<br />

période de déclaration. Vous avez alors droit au remboursement de la différence.<br />

• Le total de la TPS ou de la TVQ perçue ou que vous deviez percevoir sur les biens <strong>et</strong> les<br />

services que vous avez fournis pendant une période de déclaration est supérieur au total de vos<br />

CTI ou de vos RTI. Vous devez alors rem<strong>et</strong>tre la différence à Revenu <strong>Québec</strong>.<br />

Exemple :<br />

510 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Exemple <strong>du</strong> fonctionnement d'une taxe à valeur ajoutée (comme la TPS <strong>et</strong> la TVQ)<br />

TPS-TVQ encaissées (CTI-RTI décaissés) par le MRQ<br />

Encaissements de TPS-<br />

TVQ (n<strong>et</strong> des<br />

décaissements de CTI-<br />

RTI) pour le MRQ<br />

On présume que la chaîne de<br />

pro<strong>du</strong>ction débute à ce stade-ci<br />

RTI à<br />

recevoir<br />

CTI à<br />

recevoir<br />

Prix de vente<br />

(d'achat) TPS TVQ<br />

Usine de sciage<br />

Achète un intrant 0 $ 0 $ 0 $<br />

= 39 $<br />

Vend un bien (vente taxable) 300 $ 15 $ 24 $<br />

39 $<br />

Profit de c<strong>et</strong> intermédiaire = 300 $<br />

TPS-TVQ sur 300 $ = 39 $<br />

Le MRQ encaisse les<br />

taxes au même<br />

rythme que sont<br />

réalisés les profits à<br />

chacune des étapes<br />

<strong>du</strong> processus de<br />

fabrication ...<br />

13 $<br />

=<br />

Usine de fabrication de meubles<br />

Achète un intrant (300 $) (15 $) (24 $)<br />

(39 $)<br />

Vend un bien (vente taxable) 400 $ 20 $ 32 $<br />

52 $<br />

Profit de c<strong>et</strong> intermédiaire = 100 $<br />

TPS-TVQ sur 100 $ = 13 $<br />

Ameublement Tanguay<br />

Achète un intrant (400 $) (20 $) (32 $)<br />

(52 $)<br />

Vend un bien (vente taxable) 1 000 $ 50 $ 79 $<br />

129 $<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 511<br />

= 77 $<br />

Profit de c<strong>et</strong> intermédiaire = 600 $<br />

TPS-TVQ sur 600 $ = 77 $<br />

Consommateur final Aucun Aucun<br />

Achète un bien à la consommation (1 000 $)<br />

85 $ 134 $ (35 $) (55 $) = 129 $<br />

TPS-TVQ sur la vente finale au consommateur. La TPS-TVQ à été versée au MRQ tout au<br />

long <strong>du</strong> processus de fabrication (chacun des intermédiaires devant payer la TPS-TVQ<br />

lors de l'achat de ses intrants mais étant ensuite remboursé en entier). En finalité, il reste<br />

uniquement le consommateur final qui paye la TPS-TVQ sur son achat final <strong>et</strong> qui ne<br />

recevra aucun remboursement. Tous les autres intermédiaires ont été remboursés en<br />

entier.<br />

511


512<br />

Ameublement Tanguay<br />

Déclaration de TPS <strong>et</strong> Déclaration de TVQ<br />

Pour la période débutant le xx/xx/20XX <strong>et</strong> se terminant le xx/xx/20XX<br />

TPS perçue à rem<strong>et</strong>tre 50 $<br />

TVQ perçue à rem<strong>et</strong>tre 79 $ 129 $<br />

CTI à recevoir (20 $)<br />

RTI à recevoir (32 $) (52 $)<br />

TAXES NETTES À REMETTRE 77 $<br />

512 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


7.1 Les périodes de déclaration<br />

L’inscrit doit avoir le même exercice dans le régime de la TVQ que dans celui de la TPS pour<br />

que ses périodes de déclaration de TPS <strong>et</strong> de TVQ soient identiques. Habituellement, c<strong>et</strong> exercice<br />

correspond à l’année d’imposition aux fins de l’application de l’impôt sur le revenu. Vous<br />

pouvez choisir des périodes de déclaration au moment où vous remplissez le formulaire<br />

Demande d’inscription (LM-1).<br />

Dans les régimes de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ, on vous attribuera une période de déclaration. C<strong>et</strong>te<br />

dernière dépendra <strong>du</strong> total annuel de vos ventes taxables faites au Canada. On considérera aussi<br />

celles de vos associés. C<strong>et</strong>te période sera indiquée sur la confirmation de votre inscription. Vous<br />

pouvez pro<strong>du</strong>ire des déclarations mensuelles, trimestrielles ou annuelles.<br />

Vous pro<strong>du</strong>isez vos déclarations mensuellement ou trimestriellement ? Vous devrez rem<strong>et</strong>tre le<br />

montant de TPS ou de TVQ n<strong>et</strong> que vous devez payer. Vous pourrez aussi demander un<br />

remboursement au moment où vous pro<strong>du</strong>irez votre déclaration.<br />

Vous pro<strong>du</strong>isez vos déclarations annuellement ? Vous devrez probablement faire quatre<br />

versements d’acomptes provisionnels chaque année <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ire le document Formulaire relatif à<br />

des acomptes provisionnels (FPZ-558). Vous en recevrez un exemplaire avant chaque versement.<br />

Les acomptes provisionnels sont exigibles au plus tard un mois après le dernier jour de chaque<br />

trimestre de votre exercice financier. La déclaration que vous devrez remplir à la fin de l’année<br />

perm<strong>et</strong>tra de modifier le total de vos acomptes, selon le montant de TPS ou de TVQ n<strong>et</strong> que vous<br />

devez réellement.<br />

Votre montant de TPS ou de TVQ n<strong>et</strong> à payer pour l’année courante ou l’année antérieure à<br />

celle-ci est inférieur à 1 500 $ ? Vous n’aurez pas à verser d’acomptes provisionnels. Vous aurez<br />

seulement à pro<strong>du</strong>ire une déclaration. Vous rem<strong>et</strong>trez le montant de TPS ou de TVQ n<strong>et</strong> que<br />

vous devez payer, ou demanderez un remboursement selon le cas. Le montant limite de 1 500 $<br />

correspond à la taxe n<strong>et</strong>te totale d’une entreprise. Il ne correspond pas à celle de chacune de ses<br />

succursales ou de ses divisions, même si elles pro<strong>du</strong>isent des déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ<br />

distinctes.<br />

Le tableau ci-dessous résume les périodes attribuées <strong>et</strong> les choix possibles. Toutefois, les<br />

organismes de bienfaisance ont le choix de leurs périodes de déclaration, quel que soit le total de<br />

leurs ventes taxables annuelles.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 513<br />

513


514<br />

Ventes taxables annuelles<br />

Périodes de déclaration<br />

Période de déclaration<br />

attribuée<br />

Autre période<br />

possible<br />

Plus de 6 000 000 $ mensuelle aucune<br />

Plus de 500 000 $ à 6 000 000 $ trimestrielle mensuelle<br />

500 000 $ ou moins annuelle (avec ou sans<br />

acomptes provisionnels)<br />

mensuelle ou<br />

trimestrielle<br />

Vous devez présenter le formulaire Choix visant à modifier les périodes de déclaration de<br />

TPS/TVH <strong>et</strong> de TVQ (FP-620) pour utiliser des périodes de déclaration de TPS <strong>et</strong> de TVQ<br />

différentes de celles qui vous ont été attribuées. Vous pouvez aussi faire un choix de période de<br />

déclaration lors de votre inscription (formulaire LM-1). Vous prévoyez avoir souvent droit à un<br />

remboursement ? Vous auriez avantage à pro<strong>du</strong>ire des déclarations plus fréquemment. N’oubliez<br />

pas qu’après avoir choisi une période de déclaration, vous devrez normalement la conserver<br />

pendant au moins un an.<br />

7.2 Les formulaires de déclaration<br />

En tant qu’inscrit, vous devez pro<strong>du</strong>ire une déclaration de TPS <strong>et</strong> une déclaration de TVQ. C’est<br />

le cas même si vous n’avez droit à aucun remboursement ou que vous ne devez aucune somme.<br />

L’un des avantages de l’administration de la TPS au <strong>Québec</strong> consiste en l’utilisation d’un seul<br />

formulaire pour pro<strong>du</strong>ire à la fois votre déclaration de TPS <strong>et</strong> votre déclaration de TVQ. Il s’agit<br />

<strong>du</strong> formulaire FPZ-500. De plus, le bordereau de paiement détachable vous perm<strong>et</strong>, s’il y a lieu,<br />

d’additionner les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ <strong>du</strong>s <strong>et</strong> de ne faire qu’un seul chèque. Les<br />

entreprises qui ne peuvent pas utiliser le formulaire de déclaration FPZ-500 pour la TPS <strong>et</strong> la<br />

TVQ doivent pro<strong>du</strong>ire le formulaire de déclaration FPZ-34 pour la TPS ou le formulaire de<br />

déclaration VDZ-471 pour la TVQ, selon le cas. Pour ce faire, veuillez utiliser le ou les<br />

formulaires personnalisés que Revenu <strong>Québec</strong> vous aura expédiés.<br />

Les déclarations mensuelles ou trimestrielles doivent parvenir à Revenu <strong>Québec</strong> au plus tard un<br />

mois après le dernier jour de la période visée. Toutefois, les déclarations annuelles doivent lui<br />

parvenir, en général, au plus tard trois mois après la fin de la période visée. Une exception : les<br />

particuliers inscrits qui ont, pour une année donnée, un revenu d’entreprise (autre qu’un revenu<br />

de biens) aux fins de l’application de l’impôt sur le revenu, une période de déclaration annuelle <strong>et</strong><br />

un exercice se terminant le 31 décembre en ce qui a trait à la TPS <strong>et</strong> à la TVQ. En eff<strong>et</strong>, ils ont<br />

jusqu’au 15 juin de l’année suivante pour pro<strong>du</strong>ire leurs déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ.<br />

Toutefois, tout montant de TPS ou de TVQ dû doit être versé au plus tard le 30 avril.<br />

Vous devez pro<strong>du</strong>ire votre déclaration à temps. Si vous n’avez pas reçu de formulaire<br />

personnalisé dans les 15 jours ouvrables précédant la date où vous devez pro<strong>du</strong>ire votre<br />

déclaration, consultez le site Intern<strong>et</strong> de Revenu <strong>Québec</strong> pour en obtenir un, à l’adresse<br />

www.revenu.gouv.qc.ca. Vous pouvez aussi vous adresser au bureau de Revenu <strong>Québec</strong> de votre<br />

région. Faites de même si vous avez per<strong>du</strong> celui qui vous a été expédié.<br />

514 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Certaines entreprises <strong>et</strong> certains organismes qui ont des divisions ou des succursales peuvent<br />

demander que celles-ci pro<strong>du</strong>isent des déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ distinctes. Pour ce faire,<br />

ils doivent utiliser le formulaire Demande de pro<strong>du</strong>ction de déclarations distinctes – Demande<br />

de remboursement distincte – Révocation de l’une ou l’autre des demandes (FP-2010).<br />

Dates limites à r<strong>et</strong>enir<br />

Un mois après le dernier jour<br />

de votre période de déclaration Date limite de pro<strong>du</strong>ction de vos<br />

PÉRIODE MENSUELLE OU<br />

TRIMESTRIELLE<br />

déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ<br />

Trois mois après le dernier jour<br />

de votre période de déclaration<br />

PÉRIODE ANNUELLE<br />

Date limite de pro<strong>du</strong>ction de vos<br />

déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ<br />

Le dernier jour <strong>du</strong> mois qui<br />

suit la fin de chaque trimestre<br />

de votre exercice financier<br />

PÉRIODE ANNUELLE<br />

Date limite pour le versement d’acomptes<br />

provisionnels, si vous devez verser des<br />

acomptes de TPS ou de TVQ<br />

Le 30 avril Date limite pour le versement de la TPS <strong>et</strong><br />

Pour les entreprises indivi<strong>du</strong>elles de la TVQ si votre exercice se termine le<br />

PÉRIODE ANNUELLE<br />

31 décembre<br />

Le 15 juin<br />

Date limite de pro<strong>du</strong>ction de vos<br />

Pour les entreprises indivi<strong>du</strong>elles<br />

PÉRIODE ANNUELLE<br />

déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ si votre<br />

exercice se termine le 31 décembre<br />

7.3 Le versement de la taxe <strong>du</strong>e ou la demande de remboursement<br />

À qui devez-vous rem<strong>et</strong>tre la taxe <strong>du</strong>e ou demander un remboursement ? Vous devez effectuer<br />

tous vos paiements <strong>et</strong> versements relatifs à la TPS ou à la TVQ à Revenu <strong>Québec</strong>. Pour ce faire,<br />

présentez-vous à une institution financière ou à un bureau de Revenu <strong>Québec</strong> avec votre<br />

bordereau de paiement. Vous pouvez aussi poster celui-ci dans l’enveloppe-réponse, accompagné<br />

d’un chèque ou d’un mandat fait à l’ordre <strong>du</strong> ministre <strong>du</strong> Revenu. Inscrivez sur le chèque ou le<br />

mandat vos numéros d’inscription aux fichiers de la TPS <strong>et</strong> de la TVQ.<br />

Les versements de TPS <strong>et</strong> de TVQ de 50 000 $ ou plus doivent être faits par l’intermédiaire<br />

d’une institution financière.<br />

Vous pouvez aussi transm<strong>et</strong>tre à Revenu <strong>Québec</strong> vos déclarations de TPS <strong>et</strong> de TVQ ainsi que<br />

vos paiements, par voie électronique. Vous n’avez qu’à utiliser les services électroniques Clic<br />

Revenu dans le site Intern<strong>et</strong> de Revenu <strong>Québec</strong>, à l’adresse www.revenu.gouv.qc.ca.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 515<br />

515


516<br />

Revenu <strong>Québec</strong> doit recevoir votre bordereau de paiement au plus tard à la date d’expiration <strong>du</strong><br />

délai de pro<strong>du</strong>ction de votre déclaration. Le bordereau sera accompagné de votre paiement, s’il y<br />

a lieu. La date de réception d’un paiement est la suivante :<br />

• la date où il est reçu à l’un des bureaux de Revenu <strong>Québec</strong> ;<br />

• la date où il est reçu par une institution financière.<br />

Vous n’avez aucun paiement à faire ? Vous demandez un remboursement ? Vous ne pouvez pas<br />

présenter votre déclaration ni votre demande de remboursement, le cas échéant, à une institution<br />

financière. Vous devez soit la poster, soit la présenter à l’un des bureaux de Revenu <strong>Québec</strong>. Que<br />

vous ayez un montant de taxe à payer ou un remboursement à demander, vous devez toujours<br />

signer <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ourner la partie 2 de votre formulaire de déclaration (bordereau de paiement). C<strong>et</strong>te<br />

partie constitue votre déclaration officielle. N’expédiez jamais d’argent comptant par la poste.<br />

Quand recevrez-vous votre chèque de remboursement ou votre avis de cotisation ? Revenu<br />

<strong>Québec</strong> doit payer avec diligence tout remboursement de la taxe n<strong>et</strong>te qu’un inscrit demande<br />

dans la déclaration qu’il est tenu de pro<strong>du</strong>ire.<br />

Supposons qu’un remboursement de TPS ne vous soit pas parvenu dans les 20 jours suivant celui<br />

où vous avez pro<strong>du</strong>it votre déclaration. Vous recevrez des intérêts calculés à compter <strong>du</strong> 21e jour<br />

suivant la date où votre déclaration a été reçue à Revenu <strong>Québec</strong>, à certaines conditions :<br />

• Votre déclaration doit avoir été présentée après la fin de c<strong>et</strong>te période de déclaration.<br />

• Toutes les déclarations requises pour c<strong>et</strong>te période <strong>et</strong> les périodes précédentes doivent avoir été<br />

pro<strong>du</strong>ites. Il est donc possible que vous ne receviez pas le remboursement demandé, si vous avez<br />

une d<strong>et</strong>te envers l’Agence <strong>du</strong> revenu <strong>du</strong> Canada.<br />

Supposons qu’un remboursement de TVQ ne vous soit pas parvenu dans les 45 jours suivant<br />

celui où Revenu <strong>Québec</strong> a reçu votre déclaration. Vous recevrez des intérêts calculés à compter<br />

<strong>du</strong> 46e jour suivant le moment où votre déclaration a été reçue. Cependant, il est possible que<br />

vous ne receviez pas le remboursement demandé, si vous avez une d<strong>et</strong>te envers Revenu <strong>Québec</strong>.<br />

516 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


7.4 Les pénalités <strong>et</strong> les intérêts<br />

Concernant la TPS, quiconque om<strong>et</strong> de payer un montant dans le délai prévu est tenu de payer<br />

une pénalité. Elle est calculée selon un taux déterminé trimestriellement par règlement.<br />

Concernant la TVQ, quiconque om<strong>et</strong> de payer un montant dans le délai prévu encourt aussi une<br />

pénalité. Son taux est déterminé en fonction de la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> r<strong>et</strong>ard. Ainsi, le taux de la pénalité est<br />

de 7 % pour les sept premiers jours de r<strong>et</strong>ard. Il est de 11 % <strong>du</strong> huitième au quatorzième jour de<br />

r<strong>et</strong>ard. Il est de 15 % à compter <strong>du</strong> quinzième jour de r<strong>et</strong>ard. De plus, quiconque om<strong>et</strong> de<br />

percevoir un montant encourt une pénalité de 15 % de ce montant. La même pénalité s’applique à<br />

toute personne qui obtient un remboursement auquel elle n’a pas droit ou qui excède celui auquel<br />

elle a droit.<br />

Enfin, tout montant qui n’a pas été payé dans les délais prévus porte intérêt aux taux déterminés<br />

par règlement. Ces taux sont révisés trimestriellement. La pro<strong>du</strong>ction d’une fausse déclaration<br />

est une infraction grave.<br />

8 Tenue de livres <strong>et</strong> de registres<br />

Dès que vous êtes tenu d’être inscrit, vous devez consigner les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ que<br />

vous percevez en tant que fournisseur. Vous devez aussi consigner les montants de taxes que<br />

vous payez en tant qu’ach<strong>et</strong>eur pour faire vos activités commerciales.<br />

Quiconque exploite une entreprise est obligé de tenir des registres <strong>et</strong> des livres de comptes<br />

suffisants. Il doit aussi dresser un inventaire annuel. Il en est de même pour quiconque est tenu<br />

de dé<strong>du</strong>ire, de r<strong>et</strong>enir ou de percevoir un montant en vertu d’une loi <strong>fiscale</strong>. Vous devez y noter,<br />

par exemple, les montants de TPS <strong>et</strong> de TVQ que vous facturez <strong>et</strong> ceux que vous payez ou devez<br />

payer. Cela vous servira à déterminer le montant de votre versement ou de votre remboursement<br />

au moment de pro<strong>du</strong>ire vos déclarations. Cela perm<strong>et</strong>tra aussi à Revenu <strong>Québec</strong> d’effectuer ses<br />

vérifications.<br />

Vous devez également conserver toute pièce justificative à l’appui des renseignements que<br />

contiennent vos livres <strong>et</strong> vos registres. De plus, vos factures d’achats doivent mentionner le nom<br />

<strong>du</strong> fournisseur ou sa raison sociale, la date de la facture, de même que tout autre renseignement<br />

requis pour justifier les demandes de CTI <strong>et</strong> de RTI. Enfin, ces documents doivent être conservés<br />

à votre lieu d’affaires, à votre résidence ou à tout autre lieu désigné par Revenu <strong>Québec</strong>.<br />

Par ailleurs, les registres, les livres de comptes ainsi que les autres documents à l’appui de ceuxci<br />

peuvent se présenter sur support papier, support électronique ou microfilm. Cependant,<br />

certaines normes doivent être respectées. Pour plus d’information, communiquez avec le bureau<br />

de Revenu <strong>Québec</strong> de votre région.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 517<br />

517


518<br />

Vous devez généralement conserver ces livres <strong>et</strong> registres pendant les six années suivant la fin de<br />

la dernière année à laquelle ils se rapportent. Ils seront importants au moment d’une vérification<br />

éventuelle. Vous avez signifié un avis d’opposition ? Vous avez un litige devant les tribunaux ?<br />

Vous êtes alors obligé de conserver ces documents au-delà de six ans.<br />

Toute personne qui ne respecte pas c<strong>et</strong>te obligation est passible d’une poursuite pénale. Une<br />

exception : Revenu <strong>Québec</strong> a autorisé la personne, par écrit, à se départir de ces documents avant<br />

les délais fixés par la loi.<br />

9 Recours<br />

Vous venez de recevoir un avis de Revenu <strong>Québec</strong>. Vous jugez inexacts les montants qui y<br />

figurent. Vous êtes insatisfait des actions de Revenu <strong>Québec</strong>. Vous pouvez obtenir des<br />

explications sur l’avis ou exposer les raisons de votre désaccord. Pour ce faire, vous avez<br />

plusieurs recours.<br />

D’abord, adressez-vous en personne ou par téléphone au bureau de Revenu <strong>Québec</strong> de votre<br />

région. Vous pouvez y obtenir de l’aide pour résoudre votre problème. La grande majorité des<br />

cas se règlent à c<strong>et</strong>te étape.<br />

Si votre cas n’est pas réglé une fois ces premières démarches effectuées, vous pouvez choisir<br />

d’exercer un recours judiciaire, c’est-à-dire faire opposition ou porter appel. Si vous vous<br />

prévalez de ce type de recours, vous devez le faire selon la procé<strong>du</strong>re prescrite <strong>et</strong> dans les délais<br />

prévus.<br />

9.1 L’avis d’opposition<br />

Si, après avoir communiqué avec Revenu <strong>Québec</strong>, vous êtes insatisfait des résultats obtenus,<br />

vous pouvez vous opposer à un avis de cotisation, à une détermination ou à une décision <strong>du</strong><br />

ministre concernant une demande de remboursement d’impôts fonciers. Vous disposez<br />

généralement d’un délai de 90 jours pour signifier votre opposition.<br />

L’opposition est un recours, sans frais, qui constitue une étape essentielle pour sauvegarder votre<br />

droit d'appel.<br />

Si, au moment de signifier votre opposition à un avis de cotisation, vous êtes redevable à Revenu<br />

<strong>Québec</strong> d’un solde impayé se rapportant à un montant en litige autre qu’en matière de r<strong>et</strong>enues<br />

à la source <strong>et</strong> de taxes à la consommation (TPS <strong>et</strong> TVQ), Revenu <strong>Québec</strong> ne prendra aucune<br />

mesure pour recouvrer c<strong>et</strong>te somme (ou la moitié de celle-ci si vous êtes une grande société) au<br />

cours de la période pendant laquelle la cotisation fait l’obj<strong>et</strong> d’une opposition. Il en sera ainsi par<br />

la suite si une décision sur opposition fait l’obj<strong>et</strong> d’un appel ou d’un appel sommaire, de même<br />

que pendant le délai dont vous disposez pour interj<strong>et</strong>er de tels appels.<br />

518 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Il est important de noter que, malgré la suspension des mesures de recouvrement, tout montant<br />

cotisé qui demeure impayé continue de porter intérêt au taux prescrit, qu’il y ait ou non<br />

opposition ou appel.<br />

Vous trouverez plus de renseignements au verso de l’avis de cotisation ou de l’avis de<br />

détermination que vous contestez. Par ailleurs, pour obtenir des renseignements sur la démarche<br />

de collaboration proposée lors <strong>du</strong> processus d’opposition, consultez le dépliant Les oppositions<br />

(IN-308). 3<br />

9.2 L’appel<br />

Si vous êtes insatisfait d’une décision ren<strong>du</strong>e par Revenu <strong>Québec</strong> à l’égard d’un avis<br />

d’opposition ou que, après avoir signifié votre opposition, le délai prévu dans la Loi sur le<br />

ministère <strong>du</strong> Revenu est expiré, vous pouvez juger nécessaire de poursuivre vos démarches. Vous<br />

pouvez contester devant les tribunaux au moyen d’un appel à la Chambre civile de la Cour <strong>du</strong><br />

<strong>Québec</strong>. Dans certains cas, vous pouvez également contester au moyen d’un appel sommaire à la<br />

Division des p<strong>et</strong>ites créances de la Cour <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>. 4<br />

9.3 Porter plainte<br />

Enfin, un autre recours s’offre à vous : porter plainte. Pour ce faire, adressez-vous à la Direction<br />

<strong>du</strong> traitement des plaintes. Son personnel veille à ce que les plaintes qui lui sont acheminées<br />

reçoivent toute l’attention qu’elles méritent de la part des autorités de Revenu <strong>Québec</strong>. Vous<br />

devez soum<strong>et</strong>tre votre problème par écrit au directeur <strong>du</strong> Traitement des plaintes à l’adresse<br />

suivante :<br />

Revenu <strong>Québec</strong><br />

3800, rue de Marly<br />

Sainte-Foy (<strong>Québec</strong>) G1X 4A5<br />

Vous pouvez aussi joindre la Direction <strong>du</strong> traitement des plaintes en composant le (418) 652-<br />

6159 ou, sans frais, le 1 800 827-6159.<br />

3 Extrait tiré de : REVENU QUÉBEC, « IN-106 Des recours à votre portée », www.revenu.gouv.qc.ca<br />

4 Id.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 12 519<br />

519


520<br />

520 Suj<strong>et</strong> 12 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

13.1 L’intro<strong>du</strong>ction.<br />

L’ADMINISTRATION FISCALE<br />

SUJET 13<br />

13.2 Le processus de l’administration <strong>fiscale</strong> d’un contribuable – « de la<br />

pro<strong>du</strong>ction d’une déclaration <strong>fiscale</strong> à sa contestation. »<br />

13.3 La <strong>planification</strong>, l’évitement <strong>et</strong> l’évasion fiscal – « des concepts à<br />

distinguer. »<br />

13.4 Le prix de transfert – « une matière <strong>fiscale</strong>. »<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 521<br />

521


522<br />

13.1 L’intro<strong>du</strong>ction<br />

Le présent suj<strong>et</strong> vise à rassembler dans une même partie <strong>du</strong> volume toutes les<br />

informations <strong>et</strong> les concepts qui sont reliés à l’administration <strong>fiscale</strong>. Bien que certains<br />

éléments puissent également se r<strong>et</strong>rouver dans d’autres sections <strong>du</strong> volume, l’objectif ici<br />

est de présenter le suj<strong>et</strong> comme un tout, avec la plus grande cohésion possible. Au profit<br />

d’une meilleure compréhension pour l’étudiant, nous croyons qu’il est possible d’ajouter<br />

une touche explicative <strong>et</strong> de bien positionner dans leurs contextes les mesures<br />

administratives qui servent les autorités <strong>fiscale</strong>s.<br />

Le thème de l’administration <strong>fiscale</strong> se veut large en sens <strong>et</strong> en application. Nous faisons<br />

référence à l’ensemble des règles <strong>et</strong> mesures qui encadrent les droits <strong>et</strong> les obligations, <strong>et</strong><br />

cela autant pour le contribuable que pour les autorités <strong>fiscale</strong>s. À titre indicatif, voici un<br />

exemple de questionnement qui trouvera réponse parmi les nombreuses règles de nature<br />

administrative inscrites dans la LIR :<br />

• Le contribuable doit-il remplir un formulaire (prescrit) pour s’acquitter de<br />

son obligation <strong>fiscale</strong>;<br />

• À quelle date ce formulaire doit-il être complété;<br />

• Peut-il remplir ce formulaire tardivement;<br />

• Si tel est le cas, doit-il payer une pénalité;<br />

• Peut-il modifier par la suite la teneur de ce formulaire.<br />

Malgré que l’on r<strong>et</strong>rouve des mesures administratives un peu partout dans la Loi, il y a<br />

certaines portions de c<strong>et</strong>te dernière qui y soient entièrement consacrées. Les voici :<br />

• La section I de la partie I de la LIR, soit les articles 150 à 180. Ces articles<br />

portent sur les déclarations, les cotisations, les paiements <strong>et</strong> les appels;<br />

• La partie XV de la LIR, soit les articles 220 à 244. Ces articles portent sur<br />

l’application <strong>et</strong> l’exécution de la LIR;<br />

• La partie XVI de la LIR, soit les articles 245 <strong>et</strong> 246. Ces articles portent<br />

sur l’évitement fiscal en regard de la LIR;<br />

• La partie XVI.1 de la LIR, soit l’article 247. C<strong>et</strong> article porte sur le prix de<br />

transfert en regard de la LIR.<br />

522 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Dans le cadre <strong>du</strong> suj<strong>et</strong> 13, nous aborderons l’ensemble <strong>du</strong> processus administratif associé<br />

à la pro<strong>du</strong>ction d’une déclaration <strong>fiscale</strong>. Nous viserons aussi à exposer les nuances qui<br />

perm<strong>et</strong>tent de distinguer la <strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong> de son évitement. Finalement, la dernière<br />

partie abordera le concept de prix de transfert en matière <strong>fiscale</strong>.<br />

13.2 Le processus de l’administration <strong>fiscale</strong> d’un contribuable –<br />

« de la pro<strong>du</strong>ction d’une déclaration <strong>fiscale</strong> à sa contestation. »<br />

Le système fiscal canadien s’appuie sur un principe d’autocotisation de la part <strong>du</strong><br />

contribuable. C’est-à-dire que c’est ce dernier qui initie le processus de son imposition en<br />

préparant sa déclaration <strong>fiscale</strong>, en fixant son impôt à payer <strong>et</strong> en s’acquittant de son<br />

solde. Les autorités <strong>fiscale</strong>s ont quant à eux la responsabilité ultime de s’assurer que<br />

chaque contribuable s’est correctement <strong>et</strong> équitablement acquitté de ses obligations<br />

<strong>fiscale</strong>s. C<strong>et</strong>te relation entre le contribuable <strong>et</strong> les autorités <strong>fiscale</strong>s est régie en grande<br />

partie par les mesures administratives de la LIR. Débutons l’étude des principales étapes<br />

administratives relié au processus d’imposition.<br />

13.2.1 La pro<strong>du</strong>ction des déclarations <strong>et</strong> formulaires fiscaux<br />

Le point de départ <strong>du</strong> processus constitue la pro<strong>du</strong>ction des déclarations <strong>et</strong> des<br />

formulaires fiscaux. À c<strong>et</strong>te étape, il convient de se poser trois questions fondamentales, à<br />

savoir :<br />

• Pour invoquer la disposition <strong>fiscale</strong> souhaitée dois-je pro<strong>du</strong>ire un<br />

document?<br />

• Si tel est le cas, quel est ce document?<br />

• Je dois pro<strong>du</strong>ire ce document pour quelle date?<br />

Par exemple, si je veux effectuer une transaction à l’aide <strong>du</strong> paragraphe 85(1) je dois<br />

obligatoirement pro<strong>du</strong>ire le formulaire T-2057. Par contre, si j’effectue plutôt ma<br />

réorganisation <strong>fiscale</strong> à l’aide de l’article 51 il n’y a pas de formulaire à pro<strong>du</strong>ire. Pour<br />

des raisons de discrétion, de date de pro<strong>du</strong>ction, il peut arriver que le choix entre<br />

l’utilisation de deux dispositions <strong>fiscale</strong>s s’effectue selon qu’elles commandent ou non la<br />

pro<strong>du</strong>ction d’un formulaire.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 523<br />

523


524<br />

A) La déclaration <strong>fiscale</strong> d’un particulier<br />

La déclaration d’un particulier doit être pro<strong>du</strong>ite au plus tard le 30 avril de l'année qui suit<br />

l'année d'imposition. Le formulaire prescrit est la T1. Un particulier qui exploite une<br />

entreprise à titre indivi<strong>du</strong>el (on r<strong>et</strong>rouve souvent l’appellation « travailleur autonome »<br />

pour le désigner) ou à titre d’associé d’une société en nom collectif peut pro<strong>du</strong>ire sa<br />

déclaration de revenu au plus tard le 15 juin de l’année suivant l’année d’imposition. Il en<br />

va de même pour le conjoint <strong>du</strong> contribuable même s’il n’a pas à son compte de revenu<br />

d’entreprise. Dans tous les cas, le paiement <strong>du</strong> solde dû doit se faire au plus tard le 30<br />

avril de l'année qui suit l'année d'imposition. C<strong>et</strong>te dernière particularité fait en sorte<br />

qu’en pratique peu de contribuables ayant un revenu d’entreprise utilise la date <strong>du</strong> 15 juin<br />

comme date ultime de pro<strong>du</strong>ction.<br />

En cas de décès <strong>du</strong> contribuable : La succession (par l’entremise de son liquidateur) a la<br />

responsabilité de pro<strong>du</strong>ire la dernière déclaration <strong>du</strong> décédé. La date de pro<strong>du</strong>ction se<br />

veut la plus tardive de la date de pro<strong>du</strong>ction habituelle <strong>du</strong> contribuable ou 6 mois suivant<br />

la date <strong>du</strong> décès. C’est donc dire que si le décès survient avant le 1er novembre de<br />

l'année, la déclaration doit être pro<strong>du</strong>ite pour le 30 avril de l'année suivante. Si le décès<br />

survient après le 31 octobre, la déclaration doit être pro<strong>du</strong>ite dans les 6 mois suivant la<br />

date <strong>du</strong> décès. De plus, il est possible, dans certains cas, que le représentant légal d'un<br />

particulier puisse pro<strong>du</strong>ire la déclaration principale <strong>et</strong> une déclaration distincte pour le<br />

décédé. La notion de déclaration distincte est expliquée en détail au suj<strong>et</strong> 8 portant sur<br />

l’impôt <strong>et</strong> le décès. Dans le cas d’une déclaration distincte le délai de pro<strong>du</strong>ction de c<strong>et</strong>te<br />

dernière est le plus tardif de :<br />

• un an après le décès;<br />

• 90 jours suivant l'envoi de tout avis de cotisation concernant l'impôt <strong>du</strong><br />

contribuable pour l'année de son décès.<br />

B) La déclaration <strong>fiscale</strong> d’une société par actions<br />

La déclaration d’une société doit être pro<strong>du</strong>ite au plus tard 6 mois suivant la fin de son<br />

année d’imposition. Le formulaire prescrit est la T2 <strong>et</strong> la société doit pro<strong>du</strong>ire une<br />

déclaration de revenu à chaque année. En règle générale, le solde de l'impôt à payer pour<br />

l'année doit être payé à la fin <strong>du</strong> deuxième mois qui suit la fin de l'exercice financier. Par<br />

contre, le délai sera reporté à la fin <strong>du</strong> troisième mois qui suit la fin de l'exercice financier<br />

524 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


lorsque le revenu imposable de l'année précédente est inférieur à 500 000 $ <strong>et</strong> que la<br />

compagnie a réclamé une DAPE.<br />

C) La déclaration <strong>fiscale</strong> d’une fi<strong>du</strong>cie<br />

La déclaration d’une fi<strong>du</strong>cie doit être pro<strong>du</strong>ite au plus tard 90 jours suivant la fin se son<br />

année d’imposition fiscal. Puisque leur fin d’année <strong>fiscale</strong> doit obligatoirement être le 31<br />

décembre, les fi<strong>du</strong>cies entre vifs (également appelées non-testamentaires) doivent<br />

pro<strong>du</strong>ire leur déclaration <strong>fiscale</strong>, au plus tard, le 31 mars de l’année suivante. Quant aux<br />

fi<strong>du</strong>cies testamentaires (ce qui inclut la succession d’un contribuable), il n’y a pas de<br />

restrictions (autres que de ne pas dépasser une <strong>du</strong>rée de 365 jours) quant aux choix de la<br />

date de sa fin d’année d’imposition. Le formulaire prescrit est la T3. La pro<strong>du</strong>ction des<br />

feuill<strong>et</strong>s T3 qui indiquent la répartition des revenus attribuables aux bénéficiaires doivent<br />

respecter ces mêmes délais de pro<strong>du</strong>ction.<br />

D) Les déclarations de renseignements d’OSBL<br />

Un organisme sans but lucratif (OSBL) au sens de la LIR est exempté d’impôt en vertu de<br />

l’alinéa 149(1)l). Malgré cela, lorsque l’OSBL est une fi<strong>du</strong>cie ou une société, elle se doit<br />

de pro<strong>du</strong>ire une déclaration T3 ou T2 (pro<strong>du</strong>ction à zéro), selon le cas, dans les délais<br />

habituellement prévus. Dans certains cas (revenus de placements excédents 10 000 $<br />

par année ou un actif supérieur à 200 000 $), l’OSBL doit également pro<strong>du</strong>ire à chaque<br />

année une déclaration de renseignements à l’aide <strong>du</strong> formulaire prescrit T1044. La<br />

pro<strong>du</strong>ction de ce formulaire doit être effectuée au plus tard 6 mois suivant la fin de<br />

l’exercice de l’organisme.<br />

E) Les déclarations de renseignements d’organismes de bienfaisance<br />

enregistrés<br />

Les organismes de bienfaisance enregistrés jouent un rôle philanthropique essentiel dans<br />

le mieux être de la société canadienne. À ce titre, ces organismes sont exemptés d’impôt<br />

en vertu de l’alinéa 149(1)f) <strong>et</strong> peuvent ém<strong>et</strong>tre aux donateurs qui financent leur<br />

organisation des reçus pour dons donnant droit à des crédits d’impôts. Compte tenu de c<strong>et</strong><br />

avantage important consenti par les autorités <strong>fiscale</strong>s, les organismes font l’obj<strong>et</strong> d’un<br />

contrôle serré de la part <strong>du</strong> fisc. À c<strong>et</strong> égard, les organismes de bienfaisance enregistrés<br />

doivent pro<strong>du</strong>ire à chaque année une déclaration de renseignements à l’aide <strong>du</strong> formulaire<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 525<br />

525


526<br />

prescrit T3010B. La pro<strong>du</strong>ction de ce formulaire doit être effectuée au plus tard 6 mois<br />

suivant la fin de l’exercice de l’organisme. À défaut d’une telle pro<strong>du</strong>ction, le précieux<br />

statut d’organisme de bienfaisance enregistré peut être r<strong>et</strong>iré à l’organisation.<br />

F) Les déclarations pour les dé<strong>du</strong>ctions à la source (DAS)<br />

Lorsque des organisations (peu importe la forme juridique) ont des employés à leur<br />

charge, ils deviennent mandataire <strong>du</strong> Gouvernement <strong>et</strong> doivent prélever à la source des<br />

salaires des montants pour les rem<strong>et</strong>tre par la suite au ministère <strong>du</strong> revenu. À titre<br />

d’employeur, ils perçoivent à la source des montants tenant lieu d’impôts, d’assuranceemploi,<br />

de RRQ <strong>et</strong> d’autres cotisations à rem<strong>et</strong>tre au Gouvernement. Ces sommes font<br />

l’obj<strong>et</strong> d’une remise périodique de l’employeur pour le bénéfice de l’employé. La<br />

fréquence de ces remises variera selon l’ordre de grandeur monétaire de celles-ci. Par<br />

exemple, pour les remises mensuelles inférieures à 15 000 $, celles-ci doivent être<br />

octroyées au ministère <strong>du</strong> revenu avant le 15 <strong>du</strong> mois suivant. La responsabilité de c<strong>et</strong>te<br />

mesure administrative incombe à l’employeur qui doit également s’assurer qu’un même<br />

prélèvement est effectué sur les différents avantages conférés aux employés (par exemple<br />

pour l’avantage automobile).<br />

Nous pouvons inclure aux responsabilités qui incombent aux employeurs la pro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>du</strong> feuill<strong>et</strong> T4 qui indique pour chaque employé le montant <strong>du</strong> salaire versé ainsi que les<br />

dé<strong>du</strong>ctions qui y furent prélevés. Ce feuill<strong>et</strong> doit être complété au plus tard le 28 février<br />

de l’année suivante. Lorsqu’une société déclare un dividende, c<strong>et</strong>te dernière doit pro<strong>du</strong>ire<br />

un feuill<strong>et</strong> T5 à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>. Ce feuill<strong>et</strong> doit également être complété au plus tard le 28<br />

février de l’année suivante.<br />

G) Les déclarations de la recherche scientifique <strong>et</strong> <strong>du</strong> développement<br />

expérimental (RS&DE)<br />

Considérant que l’innovation est un moteur essentiel à son économie, le Canada s’est doté<br />

d’un programme de crédits à l’égard de la recherche scientifique <strong>et</strong> <strong>du</strong> développement<br />

expérimental des plus généreux. Au cœur de la démarche de l’entreprise, désirant<br />

réclamer un tel crédit, se r<strong>et</strong>rouve la présentation de la documentation relative au proj<strong>et</strong><br />

de RS&DE.<br />

526 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


À c<strong>et</strong> égard, l’entreprise se doit de compléter le formulaire T661, Demande pour la<br />

recherche scientifique <strong>et</strong> le développement expérimental (RS&DE) exercée au Canada<br />

ainsi qu'un des documents suivants :<br />

• T2SCH31, Crédit d'impôt à l'investissement - Sociétés, si vous êtes une société;<br />

• T2038(IND), Crédit d'impôt à l'investissement (particuliers), si vous êtes un<br />

particulier.<br />

Vous devez soum<strong>et</strong>tre votre demande avec votre déclaration de revenus des sociétés ou<br />

des particuliers, ou au plus tard 12 mois après la date d'échéance de pro<strong>du</strong>ction de la<br />

déclaration de revenus engagée. Par conséquent, si vous êtes une société, vous avez 18<br />

mois pour pro<strong>du</strong>ire le formulaire T661 <strong>et</strong> l'annexe T2SCH31, <strong>et</strong> si vous êtes un<br />

particulier, vous avez 17 mois (c'est-à-dire 12 mois après le 15 juin habituel) pour<br />

pro<strong>du</strong>ire les formulaires T661 <strong>et</strong> T2038(IND).<br />

H) État des revenus d’une société de personnes – T5013<br />

Certaines sociétés de personnes (sociétés en nom collectif ou société en commandite)<br />

doivent compléter le formulaire T5013 - Déclaration de renseignements des sociétés de<br />

personnes.<br />

Une société de personnes qui exploite une entreprise au Canada ou une société de<br />

personnes canadienne, qui exerce des opérations ou qui a des placements au Canada ou à<br />

l'étranger est tenue de pro<strong>du</strong>ire un formulaire T5013 pour chaque exercice de la société de<br />

personnes;<br />

• Si, à un moment quelconque de l'exercice,<br />

o la société de personnes est multiple (elle compte parmi ses associés une<br />

autre société de personnes ou est elle-même une associée d'une autre<br />

société de personnes);<br />

o elle comptait six associés ou plus;<br />

o la société de personnes compte parmi ses associés une société ou une<br />

fi<strong>du</strong>cie;<br />

o la société de personnes a acquis les actions accréditives d'une société<br />

exploitant une entreprise principale qui a engagé des frais de ressources<br />

canadiennes <strong>et</strong> a renoncé à ces frais en faveur de la société de personnes;<br />

o le ministre <strong>du</strong> Revenu national a demandé qu'une déclaration soit pro<strong>du</strong>ite<br />

par écrit.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 527<br />

527


528<br />

Ce formulaire doit être complété, dans la grande majorité des cas, au plus tard le 31 mars<br />

qui suit l’année civile au cours de laquelle s’est terminé l’exercice de la société de<br />

personnes. Des règles différentes de délai de pro<strong>du</strong>ction existent lorsque les associées<br />

sont des sociétés par actions ou lorsque la fin d’exercice fiscal n’est pas le 31 décembre.<br />

Par exemple une société de personnes ayant pour fin d’exercice le 31 janvier 2009<br />

devrait pro<strong>du</strong>ire les feuill<strong>et</strong>s T5013 au plus tard le 31 mars 2010. Ces feuill<strong>et</strong>s<br />

perm<strong>et</strong>tront aux associés (qui sont tous des particuliers dans c<strong>et</strong> exemple) de compléter<br />

leur déclaration d’impôt 2009 avant la date limite <strong>du</strong> 15 juin 2010.<br />

I) Le formulaire de déclaration d’un dividende à même le CDC – T2054<br />

La désignation d’un dividende à même le compte de dividende en capital (CDC), qui est<br />

traité au suj<strong>et</strong> 5 <strong>du</strong> volume, s’effectue par la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> formulaire prescrit à c<strong>et</strong><br />

eff<strong>et</strong>, soit le T-2054. Le choix doit être fait au plus tard le premier des jours suivants :<br />

• le jour où le dividende devient payable<br />

• le premier jour où une quelconque partie <strong>du</strong> dividende est payée.<br />

À c<strong>et</strong>te fin, un dividende devient payable le jour désigné dans la résolution des<br />

administrateurs déclarant le dividende. L’obligation de pro<strong>du</strong>ire un formulaire empêche<br />

toute possibilité d’effectuer rétroactivement une désignation de dividendes à même le<br />

CDC sans le paiement d’une pénalité.<br />

J) Le formulaire relatif au choix <strong>du</strong> paragraphe 85(1) – T-2057<br />

Tel que nous l’avons expliqué au suj<strong>et</strong> 2 <strong>du</strong> volume l’application <strong>du</strong> paragraphe 85(1)<br />

requiert un choix conjoint de la part de deux parties (le cédant <strong>et</strong> le cessionnaire). Pour<br />

être valide, ce choix se doit d’être effectué à même le formulaire prescrit T2057. Le délai<br />

de pro<strong>du</strong>ction de ce formulaire correspond à la première des deux dates suivantes :<br />

• Date de pro<strong>du</strong>ction de la déclaration <strong>fiscale</strong> <strong>du</strong> cédant;<br />

• Date de pro<strong>du</strong>ction de la déclaration <strong>fiscale</strong> <strong>du</strong> cessionnaire.<br />

Après acquittement de pénalités, ce choix peut également être pro<strong>du</strong>it tardivement<br />

(jusqu’à 3 ans).<br />

Par exemple, un particulier qui est un travailleur autonome <strong>et</strong> qui dispose d’un terrain le<br />

2 juill<strong>et</strong> 2010 à sa société par actions ayant pour fin d’exercice fiscal le 30 juin devra<br />

528 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


pro<strong>du</strong>ire le formulaire T2057 au plus tard le 15 juin 2011 afin d’éviter le paiement d’une<br />

pénalité.<br />

K) Les déclarations de TPS<br />

Tel qu’expliqué au suj<strong>et</strong> 12 <strong>du</strong> volume, en tant qu’inscrit, vous devez pro<strong>du</strong>ire une<br />

déclaration de TPS <strong>et</strong> une déclaration de TVQ. C’est le cas même si vous n’avez droit à<br />

aucun remboursement ou que vous ne devez aucune somme. L’un des avantages de<br />

l’administration de la TPS au <strong>Québec</strong> consiste en l’utilisation d’un seul formulaire pour<br />

pro<strong>du</strong>ire à la fois votre déclaration de TPS <strong>et</strong> votre déclaration de TVQ. Il s’agit <strong>du</strong><br />

formulaire FPZ-500.<br />

Les déclarations mensuelles ou trimestrielles doivent parvenir à Revenu <strong>Québec</strong> au plus<br />

tard un mois après le dernier jour de la période visée. Toutefois, les déclarations annuelles<br />

doivent lui parvenir, en général, au plus tard trois mois après la fin de la période visée.<br />

Périodes de déclaration (varie selon le volume de ventes taxables)<br />

Ventes taxables annuelles Périodes Autres choix possibles<br />

Plus de 6 000 000 $ Mensuelle Aucun<br />

Plus de 500 000 $ à<br />

6 000 000 $<br />

Trimestrielle Mensuelle<br />

500 000 $ ou moins Annuelle Trimestrielle ou mensuelle<br />

13.2.2 Les paiements<br />

Afin d’être en mesure de bien gérer les liquidités qui sont générées par le processus<br />

d’imposition des contribuables, l’ARC a instauré un système qui amène les contribuables<br />

à payer progressivement leurs impôts. Bien qu’un particulier ne m<strong>et</strong>te à jour son compte<br />

fiscal qu’au moment de la pro<strong>du</strong>ction de sa déclaration <strong>fiscale</strong> (c<strong>et</strong>te dernière se soldant<br />

par un montant à payer ou à recevoir), ce dernier paie progressivement son impôt <strong>du</strong>rant<br />

l’année. Ces paiements progressifs peuvent s’effectuer de deux façons selon la situation<br />

visée :<br />

• Les r<strong>et</strong>enues (aussi appelé dé<strong>du</strong>ctions) à la source <strong>du</strong> revenu;<br />

• Les paiements d’acomptes provisionnels.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 529<br />

529


530<br />

Toute personne qui verse une des sommes suivantes doit faire les r<strong>et</strong>enues à la source <strong>et</strong><br />

verser ces sommes au ministère <strong>du</strong> revenu pour le compte <strong>du</strong> contribuable. Ces sommes<br />

sont :<br />

• traitement, salaire <strong>et</strong> autre rémunération;<br />

• prestations de r<strong>et</strong>raite ou de pension;<br />

• allocation de r<strong>et</strong>raite;<br />

• prestation consécutive au décès;<br />

• prestation d'assurance-emploi;<br />

• paiement en vertu d'un REÉR;<br />

• paiement en vertu d'un FÉRR;<br />

Un particulier doit effectuer les paiements d’acomptes provisionnels s'il rencontre la<br />

condition suivante :<br />

• pour le résident <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> : pendant l'année en cours <strong>et</strong> pendant l'une des<br />

deux années précédentes, l'impôt fédéral à payer dépasse par plus de 1 800 $ le<br />

résultat suivant : l'impôt r<strong>et</strong>enu à la source plus le total des crédits d'impôts<br />

remboursables <strong>et</strong> plus l'abattement <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> remboursable (16,5%).<br />

D’une manière simple on peut prétendre qu’un particulier devra verser des acomptes<br />

provisionnels lorsqu’il a un solde à payer supérieur à 1 800 $ suite à la pro<strong>du</strong>ction de sa<br />

déclaration <strong>fiscale</strong>. Le calcul des acomptes est calculé à partir de montants estimés <strong>et</strong><br />

s’appuie essentiellement sur les revenus de l’année en cours pour le paiement des<br />

acomptes de l’année subséquente. Les versements s’effectuent alors les 15 mars, 15 juin,<br />

15 septembre <strong>et</strong> 15 décembre.<br />

En réalité, ce mode de paiement touche surtout les travailleurs autonomes puisqu’ils n’ont<br />

pas de r<strong>et</strong>enues à la source sur leur revenu d’entreprise ou de profession <strong>et</strong> certains<br />

r<strong>et</strong>raités.<br />

Dans le cas des sociétés par actions, ils doivent également acquitter leurs impôts par le<br />

paiement d’acomptes provisionnels. Ces versements d'acomptes provisionnels<br />

s’effectuent le premier jour de chaque mois. Essentiellement ce montant est déterminé sur<br />

la base de l’impôt à payer de l’année antérieure de la société. Aucun acompte<br />

provisionnel n'est requis lorsque l'impôt payé au cours de l'année précédente ou lorsque<br />

l'impôt estimatif de l'année est inférieur à 3 000 $.<br />

530 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Important<br />

13.2.3 Le processus de cotisation d’un contribuable<br />

Suite à la pro<strong>du</strong>ction <strong>et</strong> la mise en poste de sa déclaration, le contribuable recevra <strong>du</strong><br />

ministère, après le traitement de la déclaration par ce dernier, un premier avis de<br />

cotisation. À c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>, Le paragraphe 152(1) stipule que le ministère doit, avec diligence,<br />

examiner la déclaration de revenu d'un contribuable <strong>et</strong> d'en fixer l'impôt, l'intérêt <strong>et</strong> les<br />

pénalités éventuels payables <strong>et</strong> il détermine le remboursement ou le solde dû, s'il y a lieu.<br />

Ces informations sont indiquées sur un document appelé avis de cotisation. La date<br />

indiquée sur c<strong>et</strong> avis de cotisation revêt une très grande importance puisqu’elle<br />

constitue le point de départ relativement à la période où la déclaration peut être<br />

modifiée. C<strong>et</strong>te modification peut être exigée autant par le contribuable (qui pro<strong>du</strong>it<br />

alors une déclaration <strong>fiscale</strong> amendée) que par le ministère (suite à une vérification<br />

de sa part par exemple). C’est ce qu’on appelle la « période cotisable ».<br />

RÈGLE GÉNÉRALE<br />

• Une nouvelle cotisation peut être émise par le ministère dans un délai de 3<br />

ans de la date de la mise à la poste d'un premier avis de cotisation pour une<br />

année donnée. Le délai de 3 ans devient 4 ans lorsque le contribuable est<br />

une fi<strong>du</strong>cie de fonds mutuels ou une société autre qu'une SPCC.<br />

• Dans le cas de présentation erronée des faits, d’informations trompeuses<br />

(comme des revenus non déclarés) ou de fraude. une nouvelle cotisation<br />

peut être émise par le ministère même après le délai de 3 ans ou 4 ans (sans<br />

aucune limite de temps c<strong>et</strong>te fois-ci).<br />

• Lorsqu'un contribuable a émis une déclaration amendée, une nouvelle<br />

cotisation peut être émise par le ministère dans un délai de 6 ans de la date de<br />

la mise à la poste d'un premier avis de cotisation pour une année donnée. Le<br />

délai de 6 ans devient 7 ans lorsque le contribuable est une fi<strong>du</strong>cie de fonds<br />

mutuels ou une société autre qu'une SPCC.<br />

RENONCIATION AU DÉLAI DE 3 OU 4 ANS SELON LE CAS<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 531<br />

531


532<br />

La renonciation au délai se fait sur une formule prescrite. Elle perm<strong>et</strong> au ministère de<br />

réviser la cotisation initiale sans limite de temps. Pour qu'une renonciation soit valide, le<br />

ou les points qui font l'obj<strong>et</strong> de la renonciation doivent être mentionnés dans un espace<br />

prévu à c<strong>et</strong>te fin sur la formule. La renonciation peut perm<strong>et</strong>tre au contribuable de mieux<br />

préparer les renseignements demandés par le ministère ou faire des représentations<br />

relativement à un proj<strong>et</strong> de cotisation. Le formulaire prescrit est le T2029.<br />

13.2.4 Les recours <strong>du</strong> contribuable<br />

Lorsqu’un contribuable est en désaccord avec une cotisation qui est émise par l’ARC,<br />

celui-ci peut s’y opposer en soum<strong>et</strong>tant par écrit sur la formule prescrite T400A son avis<br />

d'opposition au ministre en exposant les motifs de son opposition <strong>et</strong> tous les faits<br />

pertinents. C<strong>et</strong> avis doit être transmis au ministère dans les délais suivants :<br />

• Pour le particulier ou une fi<strong>du</strong>cie testamentaire : Pour une année d'imposition, au plus<br />

tard en date des jours suivants :<br />

i) le jour qui tombe un an après la date d'exigibilité <strong>du</strong> solde pour c<strong>et</strong>te année,<br />

ii) le 90ième jour suivant la date de mise à la poste de l'avis de cotisation par le<br />

ministère.<br />

• Dans tous les autres cas : le 90ième jour suivant la date de mise à la poste de l'avis de<br />

cotisation par le ministère.<br />

C<strong>et</strong> avis d'opposition doit être signifié au chef des Appels d'un bureau de district ou d'un<br />

centre fiscal <strong>du</strong> ministère <strong>du</strong> revenu national soit par personne ou soit par courrier.<br />

Sur réception de l'avis d'opposition, le ministre, avec diligence, examine de nouveau la<br />

cotisation <strong>et</strong> l'annule, la ratifie ou la modifie ou établit une nouvelle cotisation. Dès lors,<br />

il avise le contribuable de sa décision par écrit.<br />

Si la décision <strong>du</strong> ministre ne donne toujours pas satisfaction au contribuable, celuici<br />

peut emprunter les voies juridiques pour faire entendre sa cause. Dans c<strong>et</strong>te<br />

démarche, la première instance sera la Cour canadienne de l’impôt.<br />

532 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


13.2.5 Les intérêts à payer<br />

Les taux d'intérêts sont prescrits par règlement pour chaque trimestre. Lorsque le<br />

contribuable doit payer un intérêt sur un solde impayé, son calcul s’effectue en utilisant le<br />

taux prescrit majoré de 2 %.<br />

Ce taux prescrit majoré s'applique :<br />

• aux acomptes provisionnels insuffisants à partir de la date à laquelle ils<br />

devaient être payés;<br />

• aux paiements en souffrance d'impôts sur le revenu;<br />

• aux r<strong>et</strong>enues à la source à payer;<br />

• Il s'applique à partir de la date à laquelle le contribuable est au plus tard tenu<br />

de payer le solde de son impôt payable pour l'année;<br />

C’est donc dire que lorsqu’il y a une modification ultérieure apportée à une déclaration<br />

<strong>fiscale</strong> <strong>et</strong> qu’il en résulte un solde à payer pour le contribuable, le calcul des intérêts<br />

s’effectue à compter de la date de pro<strong>du</strong>ction initiale de la déclaration <strong>et</strong> non selon la date<br />

de la nouvelle cotisation <strong>fiscale</strong>.<br />

Par exemple, un particulier a pro<strong>du</strong>it sa déclaration d’impôt pour l’année 2006, le 29<br />

mars 2007. À c<strong>et</strong>te date, le contribuable règle son solde d’impôt à payer en préparant un<br />

chèque de 1 766 $ daté <strong>du</strong> 30 avril 2007. Le contribuable reçoit son premier avis de<br />

cotisation par la poste le 28 mai 2007. En mars 2010, le vérificateur de l’ARC débute une<br />

vérification à l’égard des déclarations <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> contribuable touchant les années 2008,<br />

2007 <strong>et</strong> 2006. Suite à c<strong>et</strong>te vérification aucun ajustement n’est apporté aux années 2008<br />

<strong>et</strong> 2007. Par contre pour l’année 2006, puisque le contribuable avait oublié de divulguer<br />

une transaction qui visait à « cristalliser » ses AAPE <strong>et</strong> que par conséquent le calcul de<br />

l’impôt minimum de remplacement avait été omis, le ministère ém<strong>et</strong> une nouvelle<br />

cotisation chiffrant le solde d’impôt dû à 14 456 $. Les intérêts seront alors calculés sur<br />

le solde de 14 456 $ à compter <strong>du</strong> 30 avril 2007.<br />

13.2.6 Les pénalités<br />

Alors que le concept des intérêts à payer vise à reconnaitre la valeur de l’argent dans le<br />

temps <strong>et</strong> à compenser le ministère à l’égard de sommes qui lui sont <strong>du</strong>es mais impayées,<br />

le concept de pénalité vise à punir un comportement délinquant de la part <strong>du</strong><br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 533<br />

533


534<br />

contribuable. Essentiellement on verra l’application de pénalité lorsque des délais de<br />

pro<strong>du</strong>ction ne sont pas respectés <strong>et</strong> lorsqu’il y a omission de déclarer des revenus.<br />

DÉFAUT DE DÉCLARATION DE REVENU 162(1)<br />

Un particulier ou une corporation qui pro<strong>du</strong>it en r<strong>et</strong>ard ou sous une forme non prescrite<br />

est passible d'une pénalité égale au total de :<br />

• 5 % <strong>du</strong> solde de l'impôt impayé<br />

plus<br />

• 1 % par mois de r<strong>et</strong>ard (maximum 12) de l'impôt impayé.<br />

RÉCIDIVE 162(2)<br />

Si dans l'une des trois années précédentes, le contribuable a déjà omis de pro<strong>du</strong>ire une<br />

déclaration de revenu <strong>et</strong> qu'il a dû acquitter une pénalité. S'il y a récidive <strong>et</strong> qu'il devient<br />

suj<strong>et</strong> encore à une pénalité, le calcul de la pénalité sera égal au total de :<br />

• 10 % <strong>du</strong> solde de l'impôt impayé<br />

plus<br />

• 2 % par mois de r<strong>et</strong>ard (maximum 20) de l'impôt impayé.<br />

OMISSION RÉPÉTÉE DE DÉCLARER UN REVENU 163(1)<br />

C<strong>et</strong>te pénalité s'applique à un contribuable qui om<strong>et</strong> à plusieurs reprises de déclarer des<br />

sommes à inclure dans le calcul de son revenu. Elle va s'appliquer en cas de récidive sur<br />

une période de 3 ans. La pénalité est de 10% <strong>du</strong> revenu non déclaré.<br />

FAUX ÉNONCÉS OU OMISSIONS 163(2)<br />

Toute personne qui, dans l'exercice de ses fonctions, fait sciemment un faux énoncé ou<br />

une omission dans une déclaration ou formule ou toute personne qui consent, participe ou<br />

acquiesce à c<strong>et</strong> énoncé ou une omission se voit suj<strong>et</strong>te à une pénalité. La pénalité est<br />

sommairement de 50 % de l'impôt attribuable au faux énoncé ou à l'omission.<br />

13.2.7 Les remboursements <strong>et</strong> les intérêts à recevoir<br />

Pour éviter les pénalités, le contribuable<br />

devrait pro<strong>du</strong>ire dans les délais même<br />

s’il ne peut acquitter le solde d’impôt.<br />

Peut s’appliquer aux<br />

conseillers qui ont participé<br />

à l’omission. Même l’expertcomptable!!!<br />

534 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Lorsqu'une déclaration de revenu a été pro<strong>du</strong>ite dans les 3 ans suivant la fin de l'année<br />

donnée, le ministère doit rembourser avec diligence l'impôt payé en trop par le<br />

contribuable. Lorsque le contribuable doit ou est sur le point de devoir de l'argent au<br />

ministère, le ministère peut décider d'affecter le remboursement comme paiement de ce<br />

que le contribuable doit.<br />

INTÉRÊT SUR LES SOMMES REMBOURSÉES [164(3)]<br />

Le ministre devra payer un intérêt au taux prescrit sur toute somme remboursée ou<br />

imputée au compte d'un contribuable à partir de la dernière des dates suivantes :<br />

• la date où le paiement en trop a été fait;<br />

• la date de pro<strong>du</strong>ction effective de la déclaration de revenu;<br />

• le 45ième jour suivant la date où la déclaration devait être pro<strong>du</strong>ite ou aurait<br />

dû l'être si l'impôt avait été payable, dans le cas d'un particulier;<br />

• 120 jours après la fin d'année d'imposition pour les sociétés.<br />

REMBOURSEMENT APRÈS LA PÉRIODE DE 3 ANS [164(1.5)]<br />

Alors que le remboursement devait être fait par le ministère lorsque le remboursement<br />

était demandé dans le délai de 3 ans, lorsque le remboursement est demandé plus tard<br />

que le délai de 3 ans, le ministère peut à sa discrétion rembourser.<br />

13.2.8 Livres <strong>et</strong> registres<br />

Les livres <strong>et</strong> registres doivent être conservés, selon leur nature, pendant des périodes<br />

différentes. Les livres <strong>et</strong> registres tels le livre des minutes, le registre des actionnaires, le<br />

grand-livre des comptes <strong>et</strong> autres livres comptables doivent être conservés indéfiniment.<br />

Ces registres pourront être détruits après un délai de 2 ans suivant la dissolution de la<br />

compagnie ou après 6 ans de la cessation de l'exploitation de l'entreprise. Les registres<br />

auxiliaires <strong>et</strong> les pièces justificatives (les factures) doivent être conservés pendant 6 ans<br />

suivant la fin d'une année d'imposition donnée ou de la date de pro<strong>du</strong>ction de la<br />

déclaration de revenu selon la plus tardive des deux dates. Pour détruire les livres <strong>et</strong><br />

registres avant la fin des périodes mentionnées précédemment, on doit obtenir<br />

l'autorisation <strong>du</strong> ministère.<br />

13.2.9 La responsabilité des administrateurs<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 535<br />

535


536<br />

Les administrateurs sont solidairement responsables avec la société <strong>du</strong> paiement des<br />

dé<strong>du</strong>ctions à la source <strong>et</strong> des remises de TPS, y compris les intérêts <strong>et</strong> les pénalités s'y<br />

rapportant. À moins qu'il puisse démontrer qu'il a agi avec le degré de soin, de diligence<br />

<strong>et</strong> d'habil<strong>et</strong>é pour prévenir le manquement.<br />

Fondamental, à ne pas oublier lorsque l’on<br />

agit à titre d’administrateur d’une société. Le<br />

voile corporatif nous est d’aucun secours à<br />

l’égard des DAS <strong>et</strong> de la TPS.<br />

536 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


13.2.10 La divulgation volontaire<br />

Le programme de divulgation volontaire (PDV) fait la promotion de l’observation des<br />

lois <strong>fiscale</strong>s <strong>du</strong> Canada en encourageant les contribuables à procéder à une divulgation<br />

volontaire afin de corriger des omissions passées dans le cadre de leurs transactions avec<br />

l’ARC. Les contribuables qui font une divulgation volontaire valide devront payer les<br />

impôts, plus les intérêts, sans pénalités ou poursuites auxquelles ils se verraient autrement<br />

assuj<strong>et</strong>tis en vertu de la LIR. 1<br />

Les contribuables doivent envoyer une demande écrite pour faire une divulgation. Le<br />

formulaire RC199, acceptation <strong>du</strong> contribuable, devrait être utilisé pour entreprendre la<br />

divulgation. 2<br />

Il est très important de savoir que ce programme n’est pas disponible si le<br />

contribuable fait déjà l’obj<strong>et</strong> d’une vérification <strong>du</strong> fisc au moment où celui-ci<br />

aimerait divulguer l’information aux autorités <strong>fiscale</strong>s.<br />

C<strong>et</strong>te mesure constitue une occasion pour le contribuable de régulariser sa situation<br />

auprès <strong>du</strong> fisc après avoir contrevenu aux règles <strong>fiscale</strong>s. Notamment lorsque le<br />

contribuable n’a pas déclaré ses revenus gagnés dans des « paradis fiscaux » ou lorsqu’il<br />

a omis d’inclure certains revenus à sa déclaration <strong>fiscale</strong>.<br />

1 ARC, IC00-1R2 Programme de divulgation volontaire, 22 octobre 2007, point 8.<br />

2 Ibid, point 43.<br />

Qui est le plus célèbre<br />

bénéficiaire <strong>du</strong> PDV?<br />

L’ancien Premier<br />

ministre Mulroney dans<br />

l’affaire Schreiber.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 537<br />

537


538<br />

13.3 La <strong>planification</strong>, l’évitement <strong>et</strong> l’évasion fiscal –<br />

« des concepts à distinguer. »<br />

Il est reconnu par la jurisprudence que le contribuable a le droit d'organiser ses affaires en<br />

vue de payer le moins d'impôt possible tout en restant dans les limites de la Loi. C<strong>et</strong>te<br />

position encourage le contribuable à faire usage de <strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong> afin de ré<strong>du</strong>ire<br />

son fardeau fiscal.<br />

L'évitement fiscal se pro<strong>du</strong>it lorsque le contribuable semble avoir contourné la LIR, sans<br />

avoir commis de fraude, en utilisant une opération, une convention, un stratagème, un<br />

mécanisme, souvent complexe, dont le seul but est de différer, ré<strong>du</strong>ire ou éviter l'impôt<br />

autrement payable. Généralement le contribuable procédera par une série de transactions<br />

qui ne reflètent pas la réalité de l'objectif qu'il semble désirer atteindre mais qui sert dans<br />

les faits à différer, ré<strong>du</strong>ire ou éviter l'impôt autrement payable. Dans les cas où le<br />

ministère juge l’évitement fiscal flagrant il invoquera la règle générale anti-évitement<br />

(RGAE) qui est prévue au paragraphe 245(2) de la LIR. Essentiellement, c<strong>et</strong>te règle<br />

<strong>fiscale</strong> visera à annuler l’avantage fiscal procuré par la stratégie <strong>du</strong> contribuable.<br />

Il faut rappeler au lecteur que les cas d’application de la RGAE sont assez rares <strong>et</strong> que la<br />

ligne est très mince entre une <strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong> acceptable <strong>et</strong> ce qui est de l’évitement<br />

fiscal. Dans les faits, ses situations frontalières font presque toujours l’obj<strong>et</strong> de<br />

contestation entre le contribuable <strong>et</strong> les autorités <strong>fiscale</strong>s. À titre indicatif, les<br />

transactions présentées en classe pendant le cours de Fiscalité III sont essentiellement<br />

des situations de <strong>planification</strong>s <strong>fiscale</strong>s où la RGAE ne s’applique pas. Puisqu’il ne s’agit<br />

pas de situations frau<strong>du</strong>leuses ou des omissions d’inclure des revenus, les cas<br />

d’application de RGAE n’entraînent pas le paiement de pénalités de la part <strong>du</strong><br />

contribuable.<br />

L’évasion <strong>fiscale</strong> quant à elle laisse peu de doute sur l’intention de son instigateur. Il<br />

s’agit d’une opération illégale qui vise à se soustraire de l’impôt par l’omission d’inclure<br />

des revenus ou par la dissimulation d’informations. Dans ces cas, des pénalités<br />

importantes sont prévues.<br />

Par exemple, Gérald un ingénieur qui est maintenant résident fiscal canadien, avait<br />

épargné pendant sa vingtaine <strong>et</strong> jeune trentaine quelques 300 000 $. À c<strong>et</strong>te époque, il<br />

538 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


était résident de Hong Kong où il travaillait sur l’important proj<strong>et</strong> de construction de<br />

l’aéroport. Ces épargnes furent placées <strong>et</strong> demeurent toujours dans une des nombreuses<br />

banques des iles Caïman. Bien sûr, en bon paradis fiscal, c<strong>et</strong>te île n’a pas d’impôt direct<br />

<strong>et</strong> son secr<strong>et</strong> bancaire est absolu. Gérald à titre de résident fiscal canadien doit<br />

s’imposer sur ses revenus mondiaux <strong>et</strong> sa décision de ne pas inclure ses revenus de<br />

placements en provenance des iles Caïman (puisque le fisc canadien n’obtiendra pas<br />

d’information compte tenu <strong>du</strong> secr<strong>et</strong> bancaire) constitue une évasion <strong>fiscale</strong><br />

condamnable.<br />

13.4 Le prix de transfert – « une matière <strong>fiscale</strong>. »<br />

La pertinence <strong>fiscale</strong> <strong>du</strong> concept de prix de transfert se pose lorsque des sociétés tendent<br />

d’influencer la destination finale de l’imposition de leurs profits. Essentiellement, le<br />

réflexe d’un groupe de sociétés est de diriger une plus large portion de profit vers une<br />

société qui est située dans une juridiction (pays) où l’impôt est moindre. Il faut bien sûr<br />

comprendre que c<strong>et</strong>te mécanique n’a de sens que si elle s’effectue entre sociétés qui ont<br />

un intérêt économique commun, voire ultimement les mêmes actionnaires.<br />

Dans les cas où nous r<strong>et</strong>rouvons les deux attributs énoncés plus haut, c’est-à-dire deux<br />

sociétés d’un même groupe, dont l’une (Société A) est située dans un pays où le taux<br />

d’imposition est sensiblement moindre que celui prévalant dans le cas de l’autre (Société<br />

B), les ventes inter-sociétés seront teintées par la tentation de gonfler artificiellement le<br />

prix de vente d’un pro<strong>du</strong>it qui serait ven<strong>du</strong> par la société A à la société B. Dans le cas de<br />

la vente d’un pro<strong>du</strong>it de la société B à la société A, la tentation serait de ré<strong>du</strong>ire<br />

artificiellement le prix de vente <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it. Dans les deux cas, l’objectif est le même;<br />

ré<strong>du</strong>ire le revenu imposable de société B <strong>et</strong> augmenter celui de la société A.<br />

Or, avec raison, les pays gardent jalousement leur souverain<strong>et</strong>é <strong>fiscale</strong>. Afin d’éviter<br />

l’érosion des rec<strong>et</strong>tes <strong>fiscale</strong>s suite à des transactions telles que présentées plus haut, les<br />

autorités <strong>fiscale</strong>s surveillent très étroitement les opérations commerciales qui s’effectuent<br />

entre des sociétés liées de juridictions <strong>fiscale</strong>s différentes. À c<strong>et</strong> égard, le fisc oblige les<br />

sociétés à transiger à un prix de transfert qui correspond à la JVM. Il faut préciser que<br />

la fiscalité associée à l’établissement <strong>du</strong> prix de transfert est un lieu spécialisé <strong>et</strong> fort<br />

complexe. L’objectif <strong>du</strong> présent exposé n’était pas d’étudier le suj<strong>et</strong> en profondeur mais<br />

plutôt d’en livrer son essence.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 13 539<br />

539


540<br />

540 Suj<strong>et</strong> 13 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LECTURES ACCESSOIRES<br />

SUJET 14<br />

14.1 NOTIONS GÉNÉRALES SUR LA CAPITALISATION D'UNE SOCIÉTÉ PAR<br />

ACTIONS.<br />

14.1-1 Notions générales préalables.<br />

14.1-2 Exemples de capitalisation.<br />

14.2 ÉVALUATION D’ENTREPRISE.<br />

14.3 CONVENTION D'ACTIONNAIRES.<br />

14.4 CONTRAT DE VENTE.<br />

14.5 NOTIONS D’ÉTHIQUE.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 541<br />

541


542<br />

14.1 Notions générales sur la capitalisation d’une société par actions<br />

Description sommaire <strong>du</strong> contenu :<br />

14.1-1 Notions générales préalables.<br />

14.1-2 Exemples de capitalisation.<br />

Objectif de la lecture 14.1 :<br />

Dans ce suj<strong>et</strong>, je vous soum<strong>et</strong>s certaines notions relatives au capital-actions d'une société par<br />

actions qui nous serviront dans plusieurs autres suj<strong>et</strong>s. Ces notions sont tirées d'une conférence<br />

prononcée par un avocat fiscaliste d'un bureau de Montréal, Me Robert Dorion.<br />

14.1-1 Notions générales préalables.<br />

Capitalisation d'une société par actions :<br />

Règles fondamentales:<br />

1. Toute action d'une société par actions donne à son détenteur le droit de voter à toute<br />

assemblée d'actionnaires, de recevoir tout dividende déclaré <strong>et</strong> de partager dans le reliquat<br />

des biens lors de la liquidation de la société par actions. Action de type "ordinaire".<br />

2. Si toute action comporte ces droits, il n'est pas nécessaire que ces droits se rattachent aux<br />

actions d'une catégorie. Il est donc possible de les répartir sur deux ou plusieurs catégories<br />

différentes d'actions. En eff<strong>et</strong>, si un de ces droits n'est afférent à aucune action émise, toute<br />

restriction quant à ce droit sur une catégorie d'actions est sans eff<strong>et</strong> tant <strong>et</strong> aussi longtemps<br />

qu'une autre action émise ne comporte pas le droit concerné.<br />

Ces règles doivent donc nous inciter à conclure à l'importance de préciser avec le plus grand soin<br />

les droits, privilèges, conditions <strong>et</strong> restrictions afférents à chaque catégorie d'actions de la société<br />

par actions.<br />

Toutefois, il est possible d'envisager un certain nombre de caractéristiques supplémentaires qui<br />

pourraient également affecter les actions de la société par actions, notamment quant<br />

au rachat des actions au gré de la société par actions;<br />

au rachat des actions au gré <strong>du</strong> détenteur;<br />

à l'achat des actions de gré à gré entre la société par actions <strong>et</strong> le détenteur; <strong>et</strong><br />

à la conversion des actions.<br />

Il faut cependant se rappeler que, dans tous les cas, il est nécessaire d'avoir des actions émises<br />

qui soient votantes, qui aient droit au dividende <strong>et</strong> qui soient participantes.<br />

Il convient par ailleurs de réitérer que les expressions "actions ordinaires" <strong>et</strong> "actions<br />

privilégiées" ne se r<strong>et</strong>rouvent plus dans la législation.<br />

542 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Principales caractéristiques :<br />

Les principales caractéristiques dont peuvent être assorties les actions d'une catégorie <strong>du</strong> capital<br />

d'une société par actions peuvent être reliées au fait que ces actions sont<br />

participantes ou de participation limitée dans les dividendes;<br />

votantes ou non votantes;<br />

participantes ou non dans le reliquat des biens lors de la dissolution ou de la liquidation;<br />

rach<strong>et</strong>ables ou non, au gré de la compagnie ou <strong>du</strong> détenteur;<br />

ach<strong>et</strong>ables de gré à gré; ou<br />

convertibles en actions d'une autre catégorie.<br />

Déclaration de dividendes<br />

La déclaration <strong>et</strong> le paiement d'un dividende sont des actes qui relèvent des administrateurs de la<br />

société par actions <strong>et</strong> qui sont assuj<strong>et</strong>tis au respect des tests financiers.<br />

Les administrateurs de la société par actions ne pourront pas exercer leur discrétion "s'il y<br />

a des motifs raisonnables de croire qu'en raison de ce fait" la société par actions ne pourrait<br />

acquitter son passif à échéance ou la valeur comptable de son actif serait inférieure au total<br />

de certains montants. Il y a donc deux tests à rencontrer soit un test de solvabilité <strong>et</strong> un<br />

test comptable.<br />

Le test de solvabilité qui est l'acquittement <strong>du</strong> passif à échéance est empreint d'une certaine<br />

subjectivité puisque avant de poser le geste visé les administrateurs doivent s'assurer que la<br />

société par actions sera capable d'acquitter son passif à échéance. En raison de ce caractère<br />

subjectif, il pourrait être opportun pour les administrateurs d'exiger un rapport des vérificateurs<br />

de la société par actions ou d'un expert à l'eff<strong>et</strong> que le geste posé, soit la déclaration <strong>et</strong> le<br />

paiement d'un dividende ou l'acquisition d'actions, n'est pas en contradiction aux exigences de la<br />

loi. En eff<strong>et</strong>, un administrateur est présumé avoir agi avec l'habil<strong>et</strong>é convenable <strong>et</strong> tous les soins<br />

d'un bon père de famille s'il se fonde, sur l'opinion ou le rapport d'un expert pour prendre une<br />

décision.<br />

Le test comptable requiert également une interprétation. Il réfère dans tous les cas à la notion de<br />

la valeur comptable de l'actif de la société par actions. Cependant, les administrateurs peuvent<br />

évaluer l'actif en fonction de la valeur de réalisation plutôt qu'en fonction de sa valeur comptable.<br />

C'est d'ailleurs c<strong>et</strong>te valeur de réalisation qui a été r<strong>et</strong>enue par le législateur fédéral.<br />

Les statuts constitutifs doivent établir pour les dividendes rattachés à une catégorie d'actions s'ils<br />

ont un taux (ou un montant) déterminé, s'ils sont cumulatifs ou non, s'ils sont préférentiels ou non<br />

aux dividendes rattachés à une autre catégorie ou encore s'ils sont illimités <strong>et</strong> discrétionnaires.<br />

Au suj<strong>et</strong> de la déclaration <strong>et</strong> <strong>du</strong> paiement de dividendes, il faut se rappeler que les<br />

administrateurs exercent leur discrétion.<br />

La loi prévoit, entre autre, qu'au moins une action émise doit avoir droit à tout dividende déclaré<br />

par la société par actions.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 543<br />

543


544<br />

Dans le cas d'un transfert d'une entreprise non incorporée à une société par actions, le<br />

propriétaire de l'entreprise doit se réserver la propriété de ces actions<br />

Dans un cas de gel successoral ou de fractionnement de revenu, il peut devenir intéressant de<br />

prévoir différentes catégories d'actions participantes <strong>et</strong> les administrateurs de la société par<br />

actions auront alors la discrétion de déclarer <strong>et</strong> de payer un dividende aux détenteurs d'une<br />

catégorie sans avoir à déclarer <strong>et</strong> payer le même dividende aux détenteurs des autres catégories.<br />

Actions participantes vs autres actions relativement au taux de dividende<br />

Si les actions participantes sont des actions qui peuvent bénéficier d'un dividende dont le taux<br />

n'est pas déterminé, tel ne doit pas être le cas des autres catégories d'actions. En eff<strong>et</strong>, il convient<br />

dans le cas d'actions émises en contrepartie d'un transfert de bien ou en raison d'objectifs<br />

particuliers (contrôle de la société par actions ou financement éventuel) de prévoir de façon<br />

expresse un taux de dividende égal au rendement que l'on veut donner aux détenteurs de ces<br />

actions.<br />

À moins d'objectifs très particuliers, les actions à dividende cumulatif sont généralement à<br />

éviter dans le cadre d'une <strong>planification</strong>, puisque aucun dividende ne pourra être payé sur une<br />

autre catégorie d'actions avant que le dividende annuel <strong>et</strong> tous les arrérages <strong>du</strong>s sur les actions à<br />

dividende cumulatif n'aient été déclarés <strong>et</strong> payés. Si le dividende est stipulé non cumulatif, le<br />

droit des actionnaires de le réclamer s'éteint annuellement lorsqu'il n'est pas déclaré. En<br />

l'absence de toute stipulation, le dividende est réputé cumulatif.<br />

Un dividende préférentiel peut être prévu dans le cas où un actionnaire "roule" des actifs à sa<br />

société par actions <strong>et</strong> qu'il est souhaitable de lui conférer un rendement préférentiel sur c<strong>et</strong><br />

apport. Ce rendement lui sera versé avant d'établir une politique de fractionnement <strong>du</strong> revenu.<br />

Actions de contrôle<br />

Il est possible d'accorder un droit de vote à une catégorie d'actions <strong>et</strong> de faire en sorte que les<br />

actions participantes ne bénéficient pas de ce droit. Il s'agit ici d'actions qui pourraient<br />

comporter disons 100 droits de vote par action dans le but de noyer les droits de vote attribués<br />

aux autres catégories d'actions.<br />

Ce genre d'actions, qui ont normalement une valeur nominale très basse, pourraient au décès <strong>du</strong><br />

détenteur se voir attribuer une valeur marchande plus élevée que la valeur nominale <strong>et</strong> de ce fait,<br />

créer <strong>du</strong> gain en capital dans les mains <strong>du</strong> décédé. Il devient, dès lors, opportun de prévoir<br />

différents mécanismes de sorte que la valeur marchande de ces actions ne soit pas plus<br />

importante que leur valeur nominale. Pour ce faire, il est toujours possible de stipuler dans les<br />

statuts que le droit de vote attaché aux actions de contrôle cessera au décès <strong>du</strong> détenteur. C<strong>et</strong>te<br />

façon de procéder est acceptable si les actions de contrôle appartiennent à un seul actionnaire <strong>et</strong> à<br />

la condition que d'autres actions alors émises soient votantes sinon toutes les actions émises<br />

deviendraient votantes.<br />

544 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


De plus, si le contrôle doit être divisé entre plusieurs actionnaires, la cessation <strong>du</strong> droit de vote<br />

au décès peut entraîner certaines conséquences. En eff<strong>et</strong>, il n'est pas possible de prévoir que<br />

seulement certaines actions d'une catégorie quelconque perdent l'une de leurs caractéristiques à<br />

un moment donné. Il devient donc opportun de prévoir différentes catégories d'actions de<br />

contrôle.<br />

Une autre façon de contourner le problème consiste à prévoir dans les statuts constitutifs que les<br />

actions de contrôle doivent être rach<strong>et</strong>ées au décès de leur détenteur pour une valeur nominale.<br />

Droit de participer dans le reliquat des biens<br />

Les véritables actions participantes d'une compagnie sont celles qui bénéficient <strong>du</strong> droit de se<br />

partager le reliquat des biens lors de sa dissolution ou de sa liquidation. A défaut de stipuler que<br />

des actions ont un droit de participation restreint dans une distribution d'actifs, les détenteurs de<br />

toutes les actions y ont un droit égal <strong>et</strong> ce n'est pas parce qu'un droit préférentiel est accordé au<br />

paiement de dividende que ce même droit existe lors de la liquidation. Aussi, il devient<br />

important de prévoir que les catégories d'actions qui ne participent pas à l'accroissement de<br />

capital soient exclues <strong>du</strong> droit de partage dans le reliquat des biens.<br />

Actions ach<strong>et</strong>ables <strong>et</strong> rach<strong>et</strong>ables<br />

"Actions ach<strong>et</strong>ables" est généralement employé pour désigner l'achat de gré à gré d'une action<br />

alors que l'expression "actions rach<strong>et</strong>ables" indique que la société par actions ou le détenteur<br />

peut unilatéralement exiger <strong>du</strong> détenteur ou de la société par actions, selon le cas, le rachat des<br />

actions en question.<br />

Les actions de gel qui sont émises en contrepartie <strong>du</strong> roulement d'un actif doivent être<br />

rach<strong>et</strong>ables au gré <strong>du</strong> détenteur.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 545<br />

545


546<br />

Actions échangeables ou convertibles<br />

L'importance <strong>du</strong> droit d'échange est illustré dans le cas d'un gel partiel où la personne qui a<br />

l'intention de geler l'accroissement de valeur de son capital conserve néanmoins des actions<br />

participantes lors d'une première étape. Ainsi, si ces actions bénéficient d'un droit d'échange, il<br />

lui sera possible de convertir ses actions de participation en des actions de gel par la suite, sans<br />

incidence <strong>fiscale</strong>. D'un point de vue fiscal, l'échange d'actions ne constitue pas une disposition<br />

de biens s'il est accordé par les statuts au détenteur de l'action <strong>et</strong> si c'est ce dernier qui l'exerce.<br />

Actions donnant droit aux dividendes à même le Compte de Dividende en Capital (CDEC)<br />

Ces actions ont le droit exclusif de recevoir tout dividende provenant <strong>du</strong> compte de dividende en<br />

capital de la société par actions. Les dividendes de c<strong>et</strong>te nature ne sont pas imposables entre les<br />

mains de l'actionnaire qui les reçoit. C<strong>et</strong>te catégorie d'actions se r<strong>et</strong>rouve exclusivement dans les<br />

sociétés privées.<br />

Actions sans valeur nominale<br />

En règle générale, tout le pro<strong>du</strong>it de la vente de ces actions est crédité au compte capital-actions.<br />

Il existe par contre une exception. Les lois perm<strong>et</strong>tent à une société par actions qui ém<strong>et</strong> des<br />

actions lors d'une opération comportant un lien de dépendance, selon LIR, de verser au capital<br />

déclaré la totalité ou une partie de la contrepartie reçue. L'excédent de la valeur attribuée aux<br />

actions est alors crédité à un compte de surplus d'apport.<br />

Actions avec valeur nominale<br />

En vertu de la Loi des compagnies <strong>du</strong> <strong>Québec</strong>, il est possible d'avoir des catégories d'actions avec<br />

valeur nominale.<br />

SOCIÉTÉ PUBLIQUE OU SOCIÉTÉ PRIVÉE<br />

La Loi sur les sociétés par actions ne renferme pas de disposition pour établir si une compagnie<br />

est publique ou privée.<br />

Par contre, la Loi sur les valeurs mobilières, elle, contient une disposition à l'article 1(13). Pour<br />

être privée <strong>et</strong> être soustraite à la Loi sur les valeurs mobilières, la société par actions doit inscrire<br />

les trois restrictions suivantes dans son acte constitutif:<br />

a) Le droit de transférer des actions est restreint.<br />

b) Le nombre total d'actionnaires de la société par actions est plafonné à 50.<br />

c) Il est défen<strong>du</strong> à la société par actions d'offrir des actions ou autres valeurs mobilières<br />

au public.<br />

546 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


14.1-2 Exemples de capitalisation<br />

Voici à titre d'exemple une capitalisation tirée des statuts d'incorporation d'une société par<br />

actions privée familiale. Note : Ne pas utiliser ce modèle sans consultation préalable avec un<br />

juriste ou un fiscaliste, il s'agit ici d'un exemple pour une situation particulière qui peut ne pas<br />

correspondre à des besoins spécifiques d'une autre personne.<br />

EXEMPLE DE CAPITALISATION<br />

POUR UNE SOCIÉTÉ PAR ACTIONS PRIVÉE<br />

AVEC DES CATÉGORIES D'ACTIONS<br />

POUR FACILITER LA PLANIFICATION FISCALE<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 547<br />

547


548<br />

ANNEXE I AUX STATUTS DE<br />

LA SOCIÉTÉ PAR ACTIONS EXEMPLE INC.<br />

La société par actions est autorisée à ém<strong>et</strong>tre un nombre illimité d’actions catégorie “A”,<br />

catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”, catégorie “E”, catégorie “F”, catégorie “G”,<br />

catégorie “H”, catégorie “I”, catégorie “J” <strong>et</strong> catégorie “K”, sans valeur nominale, avec les droits,<br />

privilèges, conditions <strong>et</strong> restrictions ci-après énoncés, savoir :<br />

ACTIONS CATÉGORIE “A”, CATÉGORIE “B”, CATÉGORIE “C”,<br />

CATÉGORIE “D”, CATÉGORIE “E” ET CATÉGORIE “F”<br />

1. Les actions catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”, catégorie “E”, <strong>et</strong><br />

catégorie “F” confèrent à leurs détenteurs le droit :<br />

CATÉGORIES DISTINCTES :<br />

VOTE :<br />

1.1 Les actions catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”, catégorie<br />

“E” <strong>et</strong> catégorie “F” comportent les mêmes droits, privilèges, conditions <strong>et</strong><br />

restrictions, sont égales à tous égards <strong>et</strong> doivent être traitées par la société par<br />

actions tout comme si elles ne constituaient que des actions d’une seule catégorie<br />

à l’égard des privilèges communs qui leur sont ci-après attribués.<br />

1.2 D’être convoqués, d’assister <strong>et</strong> de voter à toutes les assemblées d’actionnaires de<br />

la société par actions; dans le cadre de telles assemblées, les détenteurs d’actions<br />

catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”, catégorie “E”, <strong>et</strong><br />

catégorie “F” ont, pour fins d’élection des administrateurs, d’adoption de toute<br />

résolution relevant de la juridiction de c<strong>et</strong>te assemblée, droit à un (1) vote par<br />

action détenue.<br />

DIVIDENDE ET PARTICIPATION :<br />

1.3 De recevoir, sous réserve des droits des détenteurs d’autres catégories d’actions,<br />

tout dividende déclaré par la société par actions.<br />

LIQUIDATION :<br />

1.4 De recevoir au cas de la liquidation ou de dissolution de la société par actions,<br />

ou d’une autre distribution de son actif à ses actionnaires, le reliquat des biens<br />

proportionnellement au nombre d’actions détenues.<br />

548 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


ACTIONS CATÉGORIE “G”<br />

2. Les actions catégorie “G” confèrent à leurs détenteurs le droit :<br />

VOTE :<br />

2.1 Sauf tel qu’il est prévu à la Loi sur les compagnies, les détenteurs d’actions<br />

catégorie “G” n’ont à ce titre aucun droit de vote ou aucun droit de recevoir des<br />

avis d’assemblées d’actionnaires ni d’y assister.<br />

DIVIDENDES :<br />

2.2 De recevoir au cours de chaque exercice financier, sur déclaration par les<br />

administrateurs, à même les fonds de la société par actions qui peuvent alors<br />

légalement servir à c<strong>et</strong>te fin, un dividende fixe, non-cumulatif <strong>et</strong> préférentiel aux<br />

détenteurs d’actions catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”,<br />

catégorie “E”, catégorie “F”, catégorie “I”, catégorie “J” <strong>et</strong> catégorie “K”, à un<br />

taux de huit pour cent (8 %) sur le capital versé. Ces détenteurs d’actions n’ont<br />

droit à aucun autre dividende, <strong>et</strong> si ce dividende préférentiel n’est pas déclaré, en<br />

totalité ou en partie, au cours d’un exercice financier, leur droit au paiement de<br />

ce dividende, ou <strong>du</strong> solde de ce dividende, pour c<strong>et</strong> exercice financier s’éteint<br />

pour toujours.<br />

LIQUIDATION :<br />

RACHAT :<br />

2.3 De recevoir, au cas de liquidation ou de dissolution de la société par actions, ou<br />

d’une autre distribution de son actif à ses actionnaires, à même son actif, le<br />

montant <strong>du</strong> capital versé ainsi que les dividendes déclarés <strong>et</strong> impayés,<br />

prioritairement aux détenteurs d’actions catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie<br />

“C”, catégorie “D”, catégorie “E”, catégorie “F”, catégorie “I”, catégorie “J” <strong>et</strong><br />

catégorie “K”. Après avoir reçu ce montant, les détenteurs d’actions catégorie<br />

“G” n’ont droit à aucune autre distribution d‘actifs.<br />

2.4 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, les<br />

actions catégorie “G” sont en tout temps rach<strong>et</strong>ables, au gré de la société par<br />

actions, sur résolution <strong>du</strong> conseil d’administration <strong>et</strong> moyennant le paiement <strong>du</strong><br />

capital versé <strong>et</strong> tout dividende alors déclaré sur celles-ci <strong>et</strong> demeuré impayé. Le<br />

conseil d’administration doit déterminer, à même sa résolution décrétant le<br />

rachat, la procé<strong>du</strong>re qu’il entend suivre pour effectuer ledit rachat, à défaut de<br />

quoi la procé<strong>du</strong>re décrite à l’article 7. de la présente annexe s’appliquera<br />

intégralement.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 549<br />

549


550<br />

ACHAT :<br />

2.5 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, la société<br />

par actions a également le droit, en tout temps <strong>et</strong> de temps à autre, d’ach<strong>et</strong>er de<br />

gré à gré, en totalité ou en partie, les actions catégorie “G” à un prix qui ne doit<br />

pas excéder le prix de rachat prévu au paragraphe 2.4 <strong>et</strong> les dividendes déclarés<br />

<strong>et</strong> impayés.<br />

ANNULATION :<br />

2.6 Les actions « G » rach<strong>et</strong>ées ou ach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions ci-dessus<br />

sont annulées.<br />

DROIT DE VETO :<br />

2.7 Aucune conversion des actions catégorie “G” <strong>et</strong> aucune création d’actions sur le<br />

même rang ou prenant rang antérieurement aux actions catégorie “G” ne pourra<br />

être autorisée <strong>et</strong> les dispositions ci-dessus se rapportant aux actions catégorie<br />

“G” ne pourront être modifiées, ni non plus celles se rapportant aux actions<br />

d’autres catégories, de manière à conférer à ces actions des droits ou privilèges<br />

égaux ou supérieurs à ceux attachés aux actions catégorie “G”, à moins que c<strong>et</strong>te<br />

création, conversion ou modification n’ait été approuvée par le vote unanime des<br />

détenteurs d’actions catégorie “G” présents ou représentés à une assemblée<br />

spéciale ou générale spéciale convoquée à c<strong>et</strong>te fin, en plus des autres formalités<br />

prévues par la Loi sur les compagnies.<br />

ACTIONS CATÉGORIE “H”<br />

3. Les actions catégorie “H” confèrent à leurs détenteurs le droit :<br />

VOTE :<br />

3.1 Sauf tel qu’il est prévu à la Loi sur les compagnies, les détenteurs d’actions<br />

catégorie “H” n’ont à ce titre aucun droit de vote ou aucun droit de recevoir des<br />

avis d’assemblées d’actionnaires ni d’y assister.<br />

DIVIDENDES :<br />

3.2 De recevoir au cours de chaque exercice financier, sur déclaration par les<br />

administrateurs, à même les fonds de la société par actions qui peuvent alors légalement servir à<br />

c<strong>et</strong>te fin, un dividende fixe, non-cumulatif <strong>et</strong> préférentiel aux détenteurs d’actions catégorie “A”,<br />

catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”, catégorie “E”, catégorie “F”, catégorie “G”,<br />

catégorie “I”, catégorie “J” <strong>et</strong> catégorie “K” de un dollar (1 $) par action détenue. Ces détenteurs<br />

d’actions catégorie “H” n’ont droit à aucun autre dividende, <strong>et</strong> si ce dividende préférentiel n’est<br />

pas déclaré, en totalité ou en partie, au cours d’un exercice financier, leur droit au paiement de ce<br />

dividende, ou <strong>du</strong> solde de ce dividende, pour c<strong>et</strong> exercice financier, s’éteint pour toujours.<br />

550 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


LIQUIDATION :<br />

RACHAT :<br />

3.3 De recevoir, au cas de liquidation ou de dissolution de la société par actions, ou<br />

d’une autre distribution de son actif à ses actionnaires, à même son actif, le<br />

montant prévu au paragraphe 3.4 ainsi que les dividendes déclarés <strong>et</strong> impayés,<br />

prioritairement aux détenteurs d’actions catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie<br />

“C”, catégorie “D”, catégorie “E”, catégorie “F”, catégorie “G”, catégorie “I”,<br />

catégorie “J” <strong>et</strong> catégorie “K”. Après avoir reçu ce montant, les détenteurs<br />

d’actions catégorie “H” n’ont droit à aucune autre distribution d’actifs.<br />

3.4 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, les<br />

actions catégorie “H” sont en tout temps rach<strong>et</strong>ables, au gré de la société par<br />

actions, sur résolution <strong>du</strong> conseil d’administration ou de leurs détenteurs, sur<br />

avis de quinze (15) jours, <strong>et</strong> moyennant le paiement <strong>du</strong> total des montants ciaprès<br />

ainsi que les dividendes déclarés <strong>et</strong> impayés. Le conseil d’administration<br />

doit déterminer, à même sa résolution décrétant le rachat, la procé<strong>du</strong>re qu’il<br />

entend suivre pour effectuer ledit rachat, à défaut de quoi la procé<strong>du</strong>re décrite à<br />

l’article 7. de la présente annexe s’appliquera intégralement.<br />

a) le montant versé sur les actions;<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 551<br />

551<br />

b) une prime correspondant à la différence entre leur quote-part de la juste<br />

valeur marchande lors de l’émission desdites actions, de tout bien reçu par la<br />

société par actions en contrepartie de l’émission desdites actions <strong>et</strong> le total<br />

des deux montants suivants :<br />

i) le montant versé sur lesdites actions <strong>et</strong>, le cas échéant<br />

ii) la juste valeur marchande de tout bien, autre que les actions catégorie<br />

“H”, donné par la société par actions en paiement de c<strong>et</strong>te contrepartie<br />

3.5 Le montant de la juste valeur marchande de tout dit bien sera déterminé par le<br />

conseil d’administration, lequel pourra, s’il le juge à propos, requérir l’aide des<br />

vérificateurs ou experts-comptables de la société par actions.<br />

3.6 La décision <strong>du</strong> conseil d’administration est finale <strong>et</strong> lie la société par actions <strong>et</strong><br />

les détenteurs d’actions, sous réserve des dispositions qui suivent.<br />

3.7 Si l’une ou l’autre des autorités <strong>fiscale</strong>s compétentes réévalue la juste valeur<br />

marchande de la contrepartie reçue par la société par actions, <strong>et</strong> en considération<br />

de laquelle une ou des actions de catégorie “H” ont été émises, la valeur<br />

d’émission desdites actions doit dès lors être ajustée en conséquence <strong>et</strong> dûment<br />

corrigée au compte de capital émis <strong>et</strong> payé de la société par actions, suj<strong>et</strong><br />

cependant à ce que la détermination finale puisse être faite par les tribunaux à la<br />

suite d’une contestation de ladite réévaluation.


552<br />

3.8 Advenant une différence entre les cotisations fédérale <strong>et</strong> provinciale, la valeur<br />

ajustée pour les fins <strong>du</strong> présent article est alors le moindre des montants établis à<br />

la suite d’une cotisation non contestée par règlement ou par jugement final, le cas<br />

échéant.<br />

3.9 Si, précédemment à l’établissement de la valeur ajustée il y a eu rachat d’une ou<br />

de plusieurs actions catégorie “H”, la société par actions doit alors verser aux<br />

détenteurs des actions rach<strong>et</strong>ées une somme équivalente à l’écart entre la valeur<br />

ajustée <strong>et</strong> la valeur d’émission originale.<br />

3.10 Inversement, le détenteur des actions rach<strong>et</strong>ées doit, le cas échéant, rembourser<br />

toute somme en sus de la valeur ajustée qu’il a perçue.<br />

3.11 Advenant qu’au moment de l’ajustement, il y ait eu déclaration de dividendes sur<br />

les actions catégorie “H”, ces dividendes seront ajustés au nouveau prix de<br />

rachat. Ainsi, la société par actions devra parfaire les dividendes déclarés <strong>et</strong><br />

payés aux détenteurs d’actions catégorie “H” si le prix de rachat a été augmenté.<br />

Au cas contraire, ces détenteurs devront rem<strong>et</strong>tre le trop perçu à la société par<br />

actions.<br />

3.12 Aux fins de ce qui précède, le mot “bien” signifie des biens de toutes natures,<br />

meubles ou immeubles, corporels ou incorporels <strong>et</strong> comprend, sans restreindre la<br />

portée générale de ce qui précède, un droit de quelque nature qu’il soit, une<br />

action ou part, ou de l’argent mais ne comprend ni un bill<strong>et</strong> à ordre ni une<br />

promesse de paiement.<br />

ACHAT :<br />

3.13 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, la société<br />

par actions a également le droit, en tout temps <strong>et</strong> de temps à autre, d’ach<strong>et</strong>er de<br />

gré à gré, en totalité ou en partie, les actions catégorie “H” à un prix qui ne doit<br />

pas excéder le prix de rachat prévu au paragraphe 3.4 ainsi que les dividendes<br />

déclarés <strong>et</strong> impayés.<br />

ANNULATION :<br />

3.14 Les actions catégorie “H” rach<strong>et</strong>ées ou ach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions<br />

ci-dessus sont annulées.<br />

DROIT DE VETO :<br />

3.15 Aucune conversion des actions catégorie “H” <strong>et</strong> aucune création d’actions sur le<br />

même rang ou prenant rang antérieurement aux actions catégorie “H” ne pourra<br />

être autorisée <strong>et</strong> les dispositions ci-dessus se rapportant aux actions catégorie<br />

“H” ne pourront être modifiées, ni non plus celles se rapportant aux actions<br />

d’autres catégories, de manière à conférer à ces actions des droits ou privilèges<br />

égaux ou supérieurs à ceux attachés aux actions catégorie “H”, à moins que c<strong>et</strong>te<br />

création, conversion ou modification n’ait été approuvée par le vote unanime des<br />

détenteurs d’actions catégorie “H” présents ou représentés à une assemblée<br />

spéciale ou générale spéciale convoquée à c<strong>et</strong>te fin, en plus des autres formalités<br />

prévues par la Loi sur les compagnies.<br />

552 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


ACTIONS CATÉGORIE “I”<br />

4. Les actions catégorie “I” confèrent à leurs détenteurs le droit :<br />

VOTE :<br />

4.1 D’être convoqués, d’assister <strong>et</strong> de voter à toutes les assemblées d’actionnaires de<br />

la société par actions; dans le cadre de telles assemblées, les détenteurs d’actions<br />

catégories “I” ont, pour fins d’élection des administrateurs <strong>et</strong> d’adoption de toute<br />

résolution relevant de la juridiction de c<strong>et</strong>te assemblée, droit à cent (100) votes<br />

par action détenue.<br />

DIVIDENDE ET PARTICIPATION :<br />

4.2 Les détenteurs d’actions catégorie “I” n’auront droit à aucun dividende.<br />

LIQUIDATION :<br />

RACHAT :<br />

ACHAT :<br />

4.3 De recevoir, au cas de liquidation ou de dissolution de la société par actions, ou<br />

d’une autre distribution de son actif à ses actionnaires, à même son actif, le<br />

montant <strong>du</strong> capital versé, prioritairement aux détenteurs d’actions catégorie “A”,<br />

catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”, catégorie “E”, catégorie “F” <strong>et</strong><br />

catégorie “J”. Après avoir reçu ce montant, les détenteurs d’actions catégorie “I”<br />

n’ont droit à aucune autre distribution d’actifs.<br />

4.4 Dès le décès d’un détenteur d’actions catégorie “I”, la société par actions<br />

rachètera toutes les actions catégorie “I” détenues par le défunt immédiatement<br />

avant son décès à la valeur qu’elles représentaient le jour précédant son décès,<br />

soit le montant versé à la société par actions lors de l’émission de ces actions.<br />

4.5 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, les<br />

actions catégorie “I” sont en tout temps rach<strong>et</strong>ables, au gré de la société par<br />

actions, sur résolution <strong>du</strong> conseil d’administration <strong>et</strong> moyennant le paiement <strong>du</strong><br />

capital versé. Le conseil d’administration doit déterminer, à même sa résolution<br />

décrétant le rachat, la procé<strong>du</strong>re qu’il entend suivre pour effectuer ledit rachat, à<br />

défaut de quoi la procé<strong>du</strong>re décrite à l’article 7. de la présente annexe<br />

s’appliquera intégralement.<br />

4.6 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, la société<br />

par actions a également le droit, en tout temps <strong>et</strong> de temps à autre, d’ach<strong>et</strong>er de<br />

gré à gré, en totalité ou en partie, les actions catégorie “I” à un prix qui ne doit<br />

pas excéder le prix de rachat prévu au paragraphe 4.5.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 553<br />

553


554<br />

ANNULATION :<br />

4.7 Les actions catégorie “I” rach<strong>et</strong>ées ou ach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions<br />

ci-dessus sont annulées.<br />

DROIT DE VETO :<br />

4.8 Aucune conversion des actions catégorie “I” <strong>et</strong> aucune création d’actions sur le<br />

même rang ou prenant rang antérieurement aux actions catégorie “I” ne pourra<br />

être autorisée <strong>et</strong> les dispositions ci-dessus se rapportant aux actions catégorie “I”<br />

ne pourront être modifiées, ni non plus celles se rapportant aux actions d’autres<br />

catégories, de manière à conférer à ces actions des droits ou privilèges égaux ou<br />

supérieurs à ceux attachés aux actions catégorie “I”, à moins que c<strong>et</strong>te création,<br />

conversion ou modification n’ait été approuvée par le vote unanime des<br />

détenteurs d’actions catégorie “I” présents ou représentés à une assemblée<br />

spéciale ou générale spéciale convoquée à c<strong>et</strong>te fin, en plus des autres formalités<br />

prévues par la Loi sur les compagnies.<br />

ACTIONS CATÉGORIE “J”<br />

5. Les actions catégorie “J” confèrent à leurs détenteurs le droit :<br />

VOTE :<br />

DIVIDENDE :<br />

5.1 Sauf tel qu’il est prévu à la Loi sur les compagnies, les détenteurs d’actions<br />

catégorie “J” n’ont à ce titre aucun droit de vote ou aucun droit de recevoir des<br />

avis d’assemblées d’actionnaires ni d’y assister.<br />

5.2 Advenant le décès d’un détenteur d’actions catégorie “J”, les autres détenteurs<br />

d’actions catégorie “J” dont les actions sont encore en cours après le rachat des<br />

actions catégorie “J” mentionné au paragraphe 5.6 auront, de préférence aux<br />

détenteurs de toute autre catégorie d’actions, le droit de recevoir simultanément à<br />

la date <strong>du</strong> décès <strong>du</strong> détenteur dont les actions catégorie “J” sont ainsi rach<strong>et</strong>ées,<br />

mais suj<strong>et</strong> à ce que lesdits dividendes soient déclarés par le conseil<br />

d’administration, à même le surplus de la société par actions, qui pourrait être<br />

disponible pour le paiement de dividendes, un dividende égal au montant<br />

équivalent à celui inscrit au compte de dividende en capital de la société par<br />

actions en vertu <strong>du</strong> sous-alinéa 89 (1) (b) (iv) (tel que c<strong>et</strong>te expression est définie<br />

dans la Loi de l’impôt sur le revenu S.R. 1970-71-72, chap. 63 <strong>et</strong> modifications)<br />

devant être constituée en tout ou en partie <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de toute police d’assurancevie<br />

reçu ou à recevoir par la société par actions, divisé par le nombre d’actions<br />

catégorie “J” alors émises <strong>et</strong> en cours immédiatement après le décès <strong>du</strong> détenteur<br />

dont les actions catégorie “J” sont ainsi rach<strong>et</strong>ées.<br />

554 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


5.3 Les administrateurs devront créer à c<strong>et</strong>te fin un fonds de réserve pour un montant<br />

égal à celui mentionné au premier paragraphe, lequel fonds de réserve ne sera<br />

pas susceptible de distribution autrement qu’aux détenteurs d’actions catégorie<br />

“J” encore en cours après le rachat d’actions catégorie “J” mentionné au<br />

paragraphe 5.6.<br />

5.4 Les actions catégorie “J” ne conféreront à leurs détenteurs aucun droit à un<br />

dividende autre que celui mentionné au premier paragraphe.<br />

LIQUIDATION :<br />

RACHAT :<br />

5.5 De recevoir, au cas de liquidation ou de dissolution de la société par actions ou<br />

d’une autre distribution de son actif à ses actionnaires, à même son actif, un<br />

montant équivalent au capital versé sur les actions catégorie “J”, prioritairement<br />

aux détenteurs d’actions catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie<br />

“D”, catégorie “E”, <strong>et</strong> catégorie “F”, avec en plus tout dividende déclaré <strong>et</strong><br />

impayé. Après avoir reçu ce montant, les détenteurs d’actions catégorie “J”<br />

n’ont droit à aucune autre distribution d’actifs.<br />

5.6 Dès le décès d’un détenteur d’actions catégorie “J”, la société par actions<br />

rachètera toutes les actions catégorie “J” détenues par le défunt immédiatement<br />

avant son décès à la valeur qu’elles représentaient le jour précédant son décès,<br />

soit le montant versé à la société par actions lors de l’émission de ces actions<br />

ainsi que tous les dividendes déclarés <strong>et</strong> impayés.<br />

5.7 La société par actions pourra également rach<strong>et</strong>er en tout temps toutes les actions<br />

de catégorie “J” détenues par un actionnaire à la valeur qu’elles représentent<br />

alors, soit le montant versé à la société par actions lors de l’émission, plus tous<br />

dividendes déclarés <strong>et</strong> impayés ainsi que tout montant contenu dans le compte en<br />

dividendes cumulatifs de la société par actions, le cas échéant.<br />

ANNULATION :<br />

5.8 Les actions catégorie “J” rach<strong>et</strong>ées ou ach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions<br />

ci-dessus sont annulées.<br />

DROIT DE VETO :<br />

5.9 Aucune création d’actions d’autre catégorie sur le même rang ou prenant rang<br />

antérieurement auxdites actions catégorie “J” ne pourra être autorisée <strong>et</strong> les<br />

dispositions ci-dessus se rapportant aux actions “J” ne pourront être modifiées <strong>et</strong><br />

les privilèges <strong>et</strong> restrictions afférents à une autre catégorie d’actions de la société<br />

par actions ne pourront être modifiées de façon à conférer à c<strong>et</strong>te autre catégorie<br />

d’actions un rang égal ou prioritaire à celui des actions catégorie “J”, à moins<br />

que c<strong>et</strong>te création ou c<strong>et</strong>te modification n’ait été approuvée par le vote unanime<br />

des détenteurs d’actions catégorie “J” présents ou représentés à une assemblée<br />

générale spéciale convoquée à c<strong>et</strong>te fin, en plus des autres formalités prévues par<br />

la Loi sur les compagnies.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 555<br />

555


556<br />

ACTIONS CATÉGORIE “K”<br />

6. Les actions catégorie “K” confèrent à leurs détenteurs le droit :<br />

VOTE :<br />

6.1 Sauf tel qu’il est prévu à la Loi sur les compagnies, les détenteurs d’actions<br />

catégorie “K” n’ont à ce titre aucun droit de vote ou aucun droit de recevoir des<br />

avis d’assemblées d’actionnaires ni d’y assister.<br />

DIVIDENDES :<br />

6.2 De recevoir mensuellement, sur déclaration par les administrateurs, à même les<br />

fonds de la société par actions qui peuvent alors légalement servir à c<strong>et</strong>te fin, un<br />

dividende fixe, non-cumulatif <strong>et</strong> préférentiel aux détenteurs d’actions catégorie<br />

“A”, catégorie “B”, catégorie “C”, catégorie “D”, catégorie “E”, catégorie “F”,<br />

catégorie “I” <strong>et</strong> catégorie “J” au taux de un demi de un pour cent (0,5 %) par<br />

mois sur le montant prévu au paragraphe 6.4. Ces détenteurs d’actions catégorie<br />

“K” n’ont droit à aucun autre dividende, <strong>et</strong> si ce dividende préférentiel n’est pas<br />

déclaré, en totalité ou en partie, au cours d’un mois, leur droit au paiement de ce<br />

dividende, ou <strong>du</strong> solde de ce dividende, pour ce mois, s’éteint pour toujours.<br />

LIQUIDATION :<br />

RACHAT :<br />

6.3 De recevoir, au cas de liquidation ou de dissolution de la société par actions, ou<br />

d’une autre distribution de son actif à ses actionnaires, à même son actif, le<br />

montant prévu au paragraphe 6.4 ainsi que les dividendes déclarés <strong>et</strong> impayés,<br />

prioritairement aux détenteurs d’actions catégorie “A”, catégorie “B”, catégorie<br />

“C”, catégorie “D”, catégorie “E”, catégorie “F”, catégorie “I” <strong>et</strong> catégorie “J”.<br />

Après avoir reçu ce montant, les détenteurs d’actions catégorie “K” n’ont droit à<br />

aucune autre distribution d’actifs.<br />

6.4 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, les<br />

actions catégorie “K” sont en tout temps rach<strong>et</strong>ables, au gré de la société par<br />

actions, sur résolution <strong>du</strong> conseil d’administration, ou de leurs détenteurs, sur<br />

avis de quinze (15) jours, <strong>et</strong> moyennant le paiement <strong>du</strong> total des montants ciaprès<br />

ainsi que les dividendes déclarés <strong>et</strong> impayés. Le conseil d’administration<br />

doit déterminer, à même sa résolution décrétant le rachat, la procé<strong>du</strong>re qu’il<br />

entend suivre pour effectuer ledit rachat, à défaut de quoi la procé<strong>du</strong>re décrite à<br />

l’article 7. de la présente annexe s’appliquera intégralement.<br />

a) le montant versé sur les actions;<br />

b) une prime correspondant à la différence entre leur quote-part de la juste<br />

valeur marchande lors de l’émission desdites actions, de tout bien reçu par la<br />

société par actions en contrepartie de l’émission desdites actions <strong>et</strong> le total<br />

des deux montants suivants :<br />

556 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


i) le montant versé sur lesdites actions <strong>et</strong>, le cas échéant<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 557<br />

557<br />

ii) la juste valeur marchande de tout bien, autre que les actions catégorie<br />

“K”, donné par la société par actions en paiement de c<strong>et</strong>te contrepartie<br />

6.5 Le montant de la juste valeur marchande de tout dit bien sera déterminé par le<br />

conseil d’administration, lequel pourra, s’il le juge à propos, requérir l’aide des<br />

vérificateurs ou experts-comptables de la société par actions.<br />

6.6 La décision <strong>du</strong> conseil d’administration est finale <strong>et</strong> lie la société par actions <strong>et</strong><br />

les détenteurs d’actions, sous réserve des dispositions qui suivent.<br />

6.7 Si l’une ou l’autre des autorités <strong>fiscale</strong>s compétentes réévalue la juste valeur<br />

marchande de la contrepartie reçue par la société par actions, <strong>et</strong> en considération<br />

de laquelle une ou des actions de catégorie “K” ont été émises, la valeur<br />

d’émission desdites actions doit dès lors être ajustée en conséquence <strong>et</strong> dûment<br />

corrigée au compte de capital émis <strong>et</strong> payé de la société par actions, suj<strong>et</strong><br />

cependant à ce que la détermination finale puisse être faite par les tribunaux à la<br />

suite d’une contestation de ladite réévaluation.<br />

6.8 Advenant une différence entre les cotisations fédérale <strong>et</strong> provinciale, la valeur<br />

ajustée pour les fins <strong>du</strong> présent article est alors le moindre des montants établis à<br />

la suite d’une cotisation non contestée par règlement ou par jugement final, le<br />

cas échéant.<br />

6.9 Si, précédemment à l’établissement de la valeur ajustée il y a eu rachat d’une ou<br />

de plusieurs actions catégorie “K”, la société par actions doit alors verser aux<br />

détenteurs des actions rach<strong>et</strong>ées une somme équivalente à l’écart entre la valeur<br />

ajustée <strong>et</strong> la valeur d’émission originale.<br />

6.10 Inversement, le détenteur des actions rach<strong>et</strong>ées doit, le cas échéant, rembourser<br />

toute somme en sus de la valeur ajustée qu’il a perçue.<br />

6.11 Advenant qu’au moment de l’ajustement, il y ait eu déclaration de dividendes sur<br />

les actions catégorie “K”, ces dividendes seront ajustés au nouveau prix de<br />

rachat. Ainsi, la société par actions devra parfaire les dividendes déclarés <strong>et</strong><br />

payés aux détenteurs d’actions catégorie “K” si le prix de rachat a été augmenté.<br />

Au cas contraire, ces détenteurs devront rem<strong>et</strong>tre le trop perçu à la société par<br />

actions.<br />

6.12 Aux fins de ce qui précède, le mot “bien” signifie des biens de toutes natures,<br />

meubles ou immeubles, corporels ou incorporels <strong>et</strong> comprend, sans restreindre la<br />

portée générale de ce qui précède, un droit de quelque nature qu’il soit, une<br />

action ou part, ou de l’argent mais ne comprend ni un bill<strong>et</strong> à ordre ni une<br />

promesse de paiement.


558<br />

ACHAT :<br />

6.13 Sous réserve des dispositions pertinentes de la Loi sur les compagnies, la société<br />

par actions a également le droit, en tout temps <strong>et</strong> de temps à autre, d’ach<strong>et</strong>er de<br />

gré à gré, en totalité ou en partie, les actions catégorie “K” à un prix qui ne doit<br />

pas excéder le prix de rachat prévu au paragraphe 6.4 ainsi que les dividendes<br />

déclarés <strong>et</strong> impayés.<br />

ANNULATION :<br />

6.14 Les actions catégorie “K” rach<strong>et</strong>ées ou ach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions<br />

ci-dessus sont annulées.<br />

DROIT DE VETO :<br />

6.15 Aucune conversion des actions catégorie “K” <strong>et</strong> aucune création d’actions sur le<br />

même rang ou prenant rang antérieurement aux actions catégorie “K” ne pourra<br />

être autorisée <strong>et</strong> les dispositions ci-dessus se rapportant aux actions catégorie<br />

“K” ne pourront être modifiées, ni non plus celles se rapportant aux actions<br />

d’autres catégories, de manière à conférer à ces actions des droits ou privilèges<br />

égaux ou supérieurs à ceux attachés aux actions catégorie “K”, à moins que c<strong>et</strong>te<br />

création, conversion ou modification n’ait été approuvée par le vote unanime des<br />

détenteurs d’actions catégorie “K” présents ou représentés à une assemblée<br />

spéciale ou générale spéciale convoquée à c<strong>et</strong>te fin, en plus des autres formalités<br />

prévues par la Loi sur les compagnies.<br />

PROCÉDURE DE RACHAT<br />

AVIS :<br />

7. Lors <strong>du</strong> rachat de toute action par la société par actions, la procé<strong>du</strong>re à suivre est<br />

la suivante, savoir :<br />

7.1 La société par actions doit donner à chaque détenteur d’actions faisant l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong><br />

rachat (ci-après désignée comme étant les actions), un avis d’au moins dix (10)<br />

jours avant la date fixée pour le rachat, spécifiant le lieu <strong>et</strong> le mode de paiement<br />

<strong>du</strong> prix <strong>et</strong>, si une partie seulement des actions détenues par le destinataire est<br />

rach<strong>et</strong>ée, le nombre d’actions détenues par celui-ci faisant l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat. C<strong>et</strong><br />

avis doit être transmis par courrier recommandé à l’adresse <strong>du</strong> détenteur desdites<br />

actions apparaissant au livre des actionnaires de la société par actions ou, à<br />

défaut, à la dernière adresse connue <strong>du</strong> détenteur.<br />

558 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


REMISE :<br />

7.2 À la date fixée pour le rachat ou à toute autre date antérieure, la société par<br />

actions doit déposer, à l’endroit spécifié dans l’avis un montant équivalent au<br />

prix de rachat, lequel doit être disponible, sur remise des certificats représentant<br />

les actions rach<strong>et</strong>ées. Si une partie seulement des actions représentées par les<br />

certificats ainsi remis est ach<strong>et</strong>ée, ladite somme doit alors être accompagnée de<br />

nouveaux certificats représentant les actions non rach<strong>et</strong>ées.<br />

7.3 À compter de la date fixée pour le rachat, les actions faisant l’obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat<br />

cessent d’avoir droit aux dividendes <strong>et</strong> les droits afférents à ces actions prennent<br />

fin, à moins que la société par actions ne soit trouvée en défaut de payer le prix<br />

de rachat des actions suivant les dispositions susmentionnées, auquel cas, les<br />

droits des détenteurs de telles actions demeurent en vigueur.<br />

DÉFAUT DE LA REMISE<br />

7.4 Advenant le défaut par le détenteur désigné de rem<strong>et</strong>tre les certificats<br />

représentant les actions rach<strong>et</strong>ées, selon les dispositions ci-dessus mentionnées,<br />

la société par actions a alors le droit de déposer le prix de rachat desdites actions<br />

dans un compte spécial d’une banque à charte ou une société par actions de<br />

fi<strong>du</strong>cie canadienne, dont avis est donné aux détenteurs enregistrés, <strong>et</strong> le prix de<br />

rachat ainsi déposé est payé sans intérêt auxdits détenteurs, sur remise à la<br />

banque ou à la société de fi<strong>du</strong>cie des certificats représentant lesdites actions. À<br />

la suite de ce dépôt, les actions sont censées être rach<strong>et</strong>ées <strong>et</strong> les droits de leurs<br />

détenteurs sont limités à recevoir <strong>du</strong> dépositaire le prix de rachat de ces actions,<br />

sans intérêt, sur remise des certificats s’y rapportant.<br />

ACHAT ET RACHAT PARTIEL<br />

8. L’achat ou le rachat (fait en vertu des paragraphes, 2.4, 2.5, 3.4, 3.13, 4.4, 4.5,<br />

5.7, 6.4 <strong>et</strong> 6.13), s’il est partiel, doit être effectué par tirage au sort, de la façon<br />

déterminée par le conseil d’administration ou, au choix de celui-ci, parmi les<br />

détenteurs de toutes les actions, au prorata des actions alors détenues par chaque<br />

détenteur, sans tenir compte des fractions d’actions. L’achat ou le rachat peut<br />

également s’effectuer de toute autre manière avec le consentement de tous les<br />

détenteurs d’actions de la catégorie faisant l’obj<strong>et</strong> de l’achat ou <strong>du</strong> rachat partiel.<br />

RESTRICTIONS QUANT AUX DIVIDENDES<br />

9. Aucun dividende ne pourra être déclaré sur toutes les catégories d’actions si, de l’avis<br />

des administrateurs, ce dividende a pour eff<strong>et</strong> de faire en sorte que la société par actions<br />

ait un avoir des actionnaires insuffisant pour rach<strong>et</strong>er les actions catégorie “H” <strong>et</strong><br />

catégorie “K” à leur prix de rachat.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 559<br />

559


560<br />

Voici à titre d'exemple une capitalisation tirée des statuts d'incorporation d'une société par<br />

actions privée familiale. Note : Ne pas utiliser ce modèle sans consultation préalable avec un<br />

juriste ou un fiscaliste, il s'agit ici d'un exemple pour une situation particulière qui peut ne pas<br />

correspondre à des besoins spécifiques d'une autre personne.<br />

ABC INC.<br />

ANNEXE 1<br />

ACTIONS DE CATÉGORIES A, B, C, D ET E<br />

1. Les actions de catégories A, B, C, D <strong>et</strong> E confèrent à leurs détenteurs le droit<br />

VOTE<br />

1.1 de voter sur la base d'un vote par action à toutes les assemblées d'actionnaires, à<br />

l'exception de celles auxquelles ont seuls droit de vote les détenteurs d'actions de certaines<br />

catégories précises;<br />

DIVIDENDES<br />

1.2 sous réserve des droits des détenteurs d'autres catégories d'actions, de recevoir tout<br />

dividende déclaré par la société par actions sur un même pied, action pour action <strong>et</strong> sans<br />

distinction de catégorie; <strong>et</strong><br />

LIQUIDATION<br />

1.3 de se partager action pour action <strong>et</strong> sans distinction de catégorie, le reliquat des<br />

biens lors de la liquidation de la société par actions.<br />

ACTIONS DE CATÉGORIES F, G ET H<br />

2. Les droits, privilèges, conditions <strong>et</strong> restrictions afférents aux actions de catégories F, G <strong>et</strong><br />

H de la société par actions sont les suivants :<br />

DIVIDENDES<br />

2.1 Les détenteurs d'actions de catégorie F ont le droit de recevoir au cours de chaque<br />

exercice financier, sur déclaration par les administrateurs, à même les fonds de la société par<br />

actions qui peuvent alors légalement servir à c<strong>et</strong>te fin, un dividende fixe, non cumulatif <strong>et</strong><br />

préférentiel de un dollar (1 $) par action pour chaque action de catégorie F qu'ils détiennent.<br />

2.2 Les détenteurs d'actions de catégorie G ont le droit de recevoir au cours de chaque<br />

exercice financier, sur déclaration par les administrateurs, à même les fonds de la société par<br />

actions qui peuvent alors légalement servir à c<strong>et</strong>te fin, un dividende fixe, non cumulatif <strong>et</strong><br />

préférentiel au taux de dix pour cent (10%) sur le montant reçu par la société par actions en<br />

contrepartie de chaque action de catégorie G qu'ils détiennent.<br />

560 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


2.3 Les détenteurs d'actions de catégorie H ont le droit de recevoir au cours de chaque<br />

exercice financier, sur déclaration par les administrateurs, à même les fonds de la société par<br />

actions qui peuvent alors légalement servir à c<strong>et</strong>te fin, un dividende fixe, non cumulatif <strong>et</strong><br />

préférentiel d'un cent (0,01 $) par action pour chaque action de catégorie H qu'ils détiennent.<br />

2.4 Aucun dividende ne peut être déclaré ou payé au cours d'un exercice financier sur<br />

les actions de catégories A, B, C, D, E, G ou H à moins que le dividende préférentiel sur les<br />

actions de catégorie F alors en cours n'ait été déclaré <strong>et</strong> payé.<br />

2.5 Aucun dividende ne peut être déclaré ou payé au cours d'un exercice financier sur<br />

les actions de catégories A, B, C, D, E ou H à moins que le dividende préférentiel sur les actions<br />

de catégorie G alors en cours n'ait été déclaré <strong>et</strong> payé.<br />

2.6 Aucun dividende ne peut être déclaré ou payé au cours d'un exercice financier sur<br />

les actions de catégories A, B, C, D ou E à moins que le dividende sur les actions de catégorie H<br />

alors en cours n'ait été déclaré <strong>et</strong> payé.<br />

2.7 Les détenteurs d'actions de catégories F, G <strong>et</strong> H n'ont droit à aucun autre dividende,<br />

<strong>et</strong> si ces dividendes préférentiels ne sont pas déclarés en totalité ou en partie au cours d'un<br />

exercice financier, leur droit au paiement de ces dividendes ou <strong>du</strong> solde de ces dividendes pour<br />

c<strong>et</strong> exercice financier s'éteint pour toujours.<br />

LIQUIDATION, ETC.<br />

2.8 Au cas de liquidation ou de dissolution de la société par actions ou d'une autre<br />

distribution de son actif à ses actionnaires,<br />

2.8.1 les détenteurs d'actions de catégorie F ont le droit de recevoir à même<br />

l'actif de la société par actions le montant mentionné au paragraphe 2.19; <strong>et</strong><br />

2.8.2 les détenteurs d'actions de catégories G <strong>et</strong> H ont le droit de recevoir à<br />

même l'actif de la société par actions le montant mentionné au paragraphe 2.20.<br />

Après avoir reçu ces montants, les détenteurs d'actions de catégories F, G <strong>et</strong> H n'ont droit à<br />

aucune autre distribution d'actifs.<br />

2.9 Les détenteurs d'actions de catégorie F ont le droit de recevoir le montant<br />

mentionné au paragraphe 2.19 par priorité sur les détenteurs des autres catégories d'actions de la<br />

société par actions.<br />

2.10 Sous réserve des droits prioritaires des détenteurs d'actions de catégorie F, les<br />

détenteurs d'actions de catégorie G ont le droit de recevoir le montant mentionné au paragraphe<br />

2.20 par priorité sur les détenteurs des autres catégories d'actions de la société par actions.<br />

2.11 Sous réserve des droits prioritaires des détenteurs d'actions de catégories F <strong>et</strong> G,<br />

les détenteurs d'actions de catégorie H ont le droit de recevoir le montant mentionné au<br />

paragraphe 2.20 par priorité sur les détenteurs des autres catégories d'actions de la société par<br />

actions.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 561<br />

561


562<br />

2.12 Si l'actif de la société par actions est insuffisant pour payer en entier le montant qui<br />

revient aux détenteurs d'actions de catégorie F, c<strong>et</strong> actif leur est distribué proportionnellement<br />

selon leurs droits respectifs, prioritairement aux détenteurs d'actions de catégorie G.<br />

2.13 Si l'actif de la société par actions est suffisant pour payer en entier le montant qui<br />

revient aux détenteurs d'actions de catégorie F mais insuffisant pour payer en entier le montant<br />

qui revient aux détenteurs d'actions de catégorie G, tout l'actif rési<strong>du</strong>el de la société par actions,<br />

après le paiement aux détenteurs d'actions de catégorie F, est distribué proportionnellement entre<br />

ces détenteurs selon leurs droits respectifs, prioritairement aux détenteurs d'actions de catégorie<br />

H.<br />

2.14 Si l'actif de la société par actions est suffisant pour payer en entier le montant qui<br />

revient aux détenteurs d'actions de catégories F <strong>et</strong> G mais insuffisant pour payer en entier le<br />

montant qui revient aux détenteurs d'actions de catégorie H, tout l'actif rési<strong>du</strong>el de la société par<br />

actions, après le paiement aux détenteurs d'actions de catégorie G, est distribué<br />

proportionnellement entre ces détenteurs selon leurs droits respectifs, prioritairement aux<br />

détenteurs des autres catégories d'actions de la société par actions.<br />

RACHAT<br />

2.15 Les actions de catégories F, G ou H sont en tout temps rach<strong>et</strong>ables, en totalité ou<br />

en partie, au gré de la société par actions. Tout rachat partiel doit s'effectuer au prorata <strong>du</strong><br />

nombre d'actions de catégories F, G ou H détenues par chaque actionnaire, tel qu'indiqué aux<br />

registres de la société par actions, à la date où l'avis de rachat est donné, sans tenir compte des<br />

fractions d'actions. Cependant, les actions qui doivent être rach<strong>et</strong>ées peuvent être choisies de<br />

toute autre manière avec le consentement unanime des détenteurs de toutes les actions de la<br />

catégorie visée alors en cours.<br />

2.16 Au moins dix (10) jours avant la date fixée pour le rachat, la société par actions<br />

doit donner à chaque détenteur d'actions de la catégorie visée faisant l'obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat, un avis de<br />

son intention de rach<strong>et</strong>er les actions en question. C<strong>et</strong> avis est envoyé au détenteur, par poste<br />

ordinaire, à l'adresse indiquée aux registres de la société par actions, ou, à défaut, à sa dernière<br />

adresse connue. Toutefois, l'omission involontaire de transm<strong>et</strong>tre l'avis à l'un ou l'autre des<br />

détenteurs d'actions de la catégorie visée n'affecte pas la validité <strong>du</strong> rachat des actions.<br />

2.17 Une fois que l'avis de rachat est donné <strong>et</strong> à compter de la date fixée pour le rachat<br />

(à moins que la société par actions ne rende pas disponibles les fonds nécessaires au paiement <strong>du</strong><br />

prix de rachat), les détenteurs d'actions de catégories F, G ou H faisant l'obj<strong>et</strong> <strong>du</strong> rachat cessent<br />

de jouir des droits afférents à ces actions, sauf <strong>du</strong> droit d'en recevoir le prix de rachat contre<br />

remise de leurs certificats d'actions.<br />

2.18 Cependant, si la société par actions déclare qu'elle déposera le prix de rachat,<br />

antérieurement ou à la date fixée pour ce rachat, dans une banque ou auprès d'une société par<br />

actions de fi<strong>du</strong>cie spécifiée dans l'avis, les détenteurs des actions visées cessent, à compter de la<br />

date <strong>du</strong> dépôt, de jouir des droits afférents à ces actions <strong>et</strong> ils doivent s'adresser uniquement au<br />

dépositaire des fonds pour s'en faire verser le prix de rachat; ils ne peuvent, en aucun cas,<br />

s'adresser directement à la société par actions.<br />

562 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Après la date fixée pour le rachat, dans le cas <strong>du</strong> dépôt ci-dessus prévu, les détenteurs des actions<br />

de catégories F, G ou H rach<strong>et</strong>ées ont droit, chacun proportionnellement, aux intérêts que la<br />

banque ou la société par actions de fi<strong>du</strong>cie peut accorder sur les fonds déposés.<br />

2.19 Le prix de rachat unitaire des actions de catégorie F est égal à la somme des<br />

montants suivants :<br />

échéant,<br />

2.19.1 le montant versé au compte de capital-actions émis <strong>et</strong> payé;<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 563<br />

563<br />

2.19.2 tous les dividendes alors déclarés <strong>et</strong> impayés sur ces actions; <strong>et</strong> le cas<br />

2.19.3 une prime égale à la différence entre le montant mentionné au<br />

paragraphe 2.19.1 <strong>et</strong> sa quote-part de la juste valeur marchande des biens reçus en échange par la<br />

société par actions lors de l'émission de c<strong>et</strong>te action.<br />

2.20 Le prix de rachat unitaire des actions de catégories G <strong>et</strong> H est le montant reçu par<br />

la société par actions en contrepartie de chaque action rach<strong>et</strong>ée plus un montant égal à tous les<br />

dividendes alors déclarés <strong>et</strong> impayés.<br />

2.21 Les actions de catégories F, G ou H rach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions des<br />

paragraphes ci-dessus sont annulées.<br />

2.22 La juste valeur marchande mentionnée au paragraphe 2.19.3 ci-dessus sera<br />

déterminée par les vérificateurs de la société par actions. Dans le cas où la juste valeur<br />

marchande des biens reçus en échange lors de l'émission des actions de catégorie F telle<br />

qu'établie par les vérificateurs de la société par actions serait différente de celle qui pourrait être<br />

établie par les autorités <strong>fiscale</strong>s compétentes, fédérales ou provinciales, ou par les tribunaux, la<br />

société par actions s'engage à faire tout ce qui est requis pour se conformer à la décision finale<br />

des autorités <strong>fiscale</strong>s compétentes ou des tribunaux compétents, le cas échéant, de sorte que la<br />

prime mentionnée au paragraphe 2.19.3 ci-dessus soit augmentée ou ré<strong>du</strong>ite en conséquence.<br />

Dans l'éventualité où il existerait une différence entre l'évaluation de la juste valeur marchande<br />

r<strong>et</strong>enue pour les fins d'impôts provincial <strong>et</strong> fédéral suite à la décision finale des autorités <strong>fiscale</strong>s<br />

compétentes ou des tribunaux compétents, le cas échéant, l'ajustement dont il vient d'être fait<br />

mention sera établi sur la base <strong>du</strong> plus élevé de l'évaluation r<strong>et</strong>enue pour fins d'impôt provincial<br />

ou fédéral.<br />

ACHAT<br />

2.23 La société par actions a également le droit, en tout temps <strong>et</strong> de temps à autre,<br />

d'ach<strong>et</strong>er de gré à gré toutes ou partie des actions de catégories F, G ou H en cours à un prix qui<br />

ne doit pas excéder le prix de rachat mentionné aux paragraphes 2.19 <strong>et</strong> 2.20. Les actions de<br />

catégories F, G ou H ach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions ci-dessus sont annulées.


564<br />

OBLIGATION D'ACHAT OU DE RACHAT<br />

2.24 Sous réserve des dispositions de la Loi sur les compagnies (<strong>Québec</strong>), la société par<br />

actions aura l'obligation, sur demande écrite des détenteurs d'actions de catégorie F, d'ach<strong>et</strong>er ou<br />

de rach<strong>et</strong>er, en totalité ou en partie, les actions de catégorie F qui seront en cours de temps à<br />

autre. Le prix d'achat ou de rachat des actions de catégorie F sera égal au prix de rachat<br />

mentionné au paragraphe 2.19 ci-dessus. Les actions privilégiées de catégorie F ach<strong>et</strong>ées ou<br />

rach<strong>et</strong>ées conformément aux dispositions ci-dessus sont annulées.<br />

VOTE<br />

2.25 Sauf tel que prévu à la Loi sur les compagnies ("L.C.Q.") <strong>et</strong> aux paragraphes 3.2 <strong>et</strong><br />

4.1, les détenteurs d'actions de catégorie G n'ont à ce titre aucun droit de vote ou aucun droit de<br />

recevoir des avis d'assemblées d'actionnaires, ni d'y assister.<br />

2.26 Les actions de catégorie F confèrent à leurs détenteurs le droit de voter sur la base<br />

d'un vote par action à toutes les assemblées d'actionnaires, à l'exception de celles auxquelles ont<br />

seuls droit de vote les détenteurs d'actions de certaines catégories précises.<br />

2.27 Les actions de catégorie H confèrent à leurs détenteurs le droit de voter sur la base<br />

de cent (100) votes par action à toutes les assemblées d'actionnaires, à l'exception de celles<br />

auxquelles ont seul droit de vote les détenteurs d'actions de certaines catégories précises.<br />

Toutefois le droit de vote afférent aux actions de catégorie H cesse au décès de son détenteur<br />

original.<br />

CONVERSION D'ACTIONS<br />

3.1 Les administrateurs peuvent faire un règlement pour la conversion d'actions de<br />

toute catégorie en actions de toute autre catégorie.<br />

3.2 La conversion d'actions ne peut avoir lieu sans le consentement de leurs détenteurs<br />

donné suivant les dispositions <strong>du</strong> paragraphe 3.3.<br />

3.3 Lorsque l'approbation des détenteurs d'actions d'une catégorie d'actions quelconque<br />

est requise aux fins <strong>du</strong> paragraphe 3.2, une assemblée générale spéciale de ces derniers doit être<br />

convoquée sur avis écrit d'au moins dix (10) jours. Le quorum à c<strong>et</strong>te assemblée est constitué<br />

des détenteurs présents ou représentés par fondé de pouvoir détenant au moins la majorité des<br />

actions en cours de la catégorie visée. L'approbation est censée avoir été donnée d'une manière<br />

irréfutable si une résolution est alors adoptée aux deux tiers des voix exprimées par les<br />

actionnaires présents à c<strong>et</strong>te assemblée. Si les détenteurs de la majorité des actions en cours de<br />

la catégorie visée ne sont pas présents en personne ou par fondé de pouvoir dans la demi-heure<br />

qui suit l'heure fixée pour l'assemblée, c<strong>et</strong>te dernière doit être ajournée <strong>et</strong> reprise au jour, à<br />

l'heure <strong>et</strong> à l'endroit designés par ces détenteurs. Un avis écrit d'au moins dix (10) jours doit être<br />

donné de la date de la reprise de l'assemblée ajournée.<br />

564 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Là <strong>et</strong> alors, les détenteurs des actions en cours de la catégorie visée, présents ou représentés par<br />

fondé de pouvoir, peuvent transiger les affaires pour lesquelles l'assemblée avait été convoquée<br />

originairement <strong>et</strong> une résolution adoptée aux deux tiers des voix exprimées par les actionnaires<br />

présents à c<strong>et</strong>te assemblée constitue l'approbation de ces détenteurs. Sous réserve de ce qui<br />

précède, les formalités qui doivent être observées quant à l'avis à donner d'une assemblée<br />

générale spéciale ou de sa reprise, <strong>et</strong> pour la con<strong>du</strong>ite d'une telle assemblée sont celles prescrites<br />

alors par les règlements de la société par actions concernant les assemblées d'actionnaires.<br />

3.4 Malgré les dispositions <strong>du</strong> paragraphe 3.3, un actionnaire peut toujours renoncer à<br />

l'avis de convocation de l'assemblée ou de la reprise de l'assemblée ajournée.<br />

MODIFICATIONS<br />

4.1 Sauf pour la conversion d'actions ou par compromis ou arrangement suivant les<br />

dispositions de l'article 49 de la L.C.Q., la société par actions ne peut porter atteinte aux droits<br />

des détenteurs d'actions ou d'une catégorie d'entre eux, sans l'approbation unanime des détenteurs<br />

d'actions des catégories visées.<br />

DATE DE RÉFÉRENCE POUR LE PAIEMENT D'UN DIVIDENDE<br />

5.1 Les administrateurs peuvent choisir d'avance, dans les trente (30) jours précédant<br />

celui <strong>du</strong> paiement d'un dividende, la date ultime d'inscription (la "date de référence") pour<br />

déterminer les actionnaires habiles à le recevoir. Seuls les actionnaires inscrits à la date de<br />

référence ont le droit de recevoir ce dividende malgré tout transfert d'actions qui peut être<br />

effectué aux registres de la société par actions après c<strong>et</strong>te date.<br />

* * *<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 565<br />

565


566<br />

14.2 Évaluation d’entreprise aspect fiscal de la juste valeur marchande<br />

Transaction avec lien de dépendance<br />

Marché conceptuel (Hypothèses)<br />

1) Les parties sont d’égale force <strong>et</strong> la transaction sera conclue au plus haut prix possible.<br />

2) Aucune restriction sur le transfert ne doit être considérée.<br />

3) Le concept de vente forcée ou de mauvaise décision est éliminé.<br />

4) On présume que les parties possèdent toute l’information nécessaire.<br />

5) Les transactions sont réputées avoir lieu entre personnes n’ayant pas de lien de<br />

dépendance.<br />

6) La considération est présumée être de l’argent.<br />

7) L’achalandage non commercial doit être exclu de la considération.<br />

MÉTHODE D’ÉVALUATION<br />

Capitalisation des profits (La méthode la plus utilisée)<br />

Facteurs à considérer<br />

1) Les profits estimés après impôts résultant des opérations normales de l’entreprise.<br />

2) Le multiplicateur.<br />

3) La valeur n<strong>et</strong>te des actifs n’étant pas utilisée dans le cadre de l’entreprise.<br />

J.V.M. = La valeur de rendement plus la valeur n<strong>et</strong>te des actifs non utilisés dans le cadre<br />

normal de l’entreprise.<br />

Le multiplicateur: C’est l’inverse <strong>du</strong> taux de capitalisation. Le taux de capitalisation<br />

est le rendement exigé par l’investisseur sur le montant de son<br />

placement.<br />

566 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


A. DÉTERMINATION DES PROFITS ESTIMÉS APRÈS IMPÔTS<br />

Éléments à analyser:<br />

- Les revenus antérieurs doivent être considérés seulement s’ils sont reliés directement<br />

à l’entreprise faisant l’obj<strong>et</strong> d’évaluation.<br />

- Vérifier la normalisation des salaires.<br />

- Si l’entreprise est jeune, il faut, dans certains cas, faire des ajustements relatifs aux<br />

coûts initiaux.<br />

-Autres éléments pouvant faire l’obj<strong>et</strong> d’ajustements<br />

- Pertes <strong>du</strong>es à des troubles syndicaux<br />

- Dépenses de déménagement<br />

- Amortissement<br />

- Profit extraordinaire<br />

- Vente d’actif, gain ou perte<br />

- Prix de vente<br />

- Marché futur<br />

- Détermination <strong>du</strong> profit moyen après impôts<br />

- On prend les profits ajustés des 5 dernières années s'ils sont représentatifs des<br />

profits futurs.<br />

On en fait la moyenne mathématique <strong>et</strong> on applique le taux d’impôt de la société.<br />

B. CHOIX DU TAUX DE CAPITALISATION (OU MULTIPLICATEUR)<br />

Il est basé sur un estimé des éléments suivants:<br />

- Conditions économiques <strong>et</strong> conditions <strong>du</strong> marché lors de l’évaluation.<br />

- Comparaison de l’in<strong>du</strong>strie <strong>et</strong> <strong>du</strong> marché.<br />

- Conditions financières de l’entreprise évaluée : ex. : capitalisation adéquate ou non.<br />

- Appréciation <strong>du</strong> risque qui se rattache à l’entreprise évaluée : ex. : l’administration,<br />

la dépendance des clients ou des fournisseurs.<br />

N.B. : Le risque est un des facteurs les plus importants.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 567<br />

567


568<br />

FACTEURS EXTERNES QUI PEUVENT INFLUENCER LE TAUX DE<br />

CAPITALISATION<br />

a) Coûts de financement (eff<strong>et</strong> direct).<br />

b) Condition économique <strong>du</strong> marché. Si inflation <strong>et</strong> chômage élevés, le taux est élevé.<br />

c) Climat politique général <strong>et</strong> climat politique pour les affaires.<br />

d) Environnement social. Si les revenus dans la région sont élevés, le taux de capitalisation<br />

sera bas.<br />

e) Présence de compétition <strong>et</strong> entrée dans l’in<strong>du</strong>strie.<br />

S’il est difficile pour une autre entreprise de faire sa place dans l’in<strong>du</strong>strie, le taux pour<br />

les entreprises existantes sera plus bas.<br />

f) Approvisionnement en matière première. S’il est facile de s’approvisionner, le taux sera<br />

plus bas.<br />

FACTEURS INTERNES QUI PEUVENT INFLUENCER LE TAUX DE<br />

CAPITALISATION<br />

a) Qualité de l’administration<br />

Une bonne administration ayant un caractère de permanence engendrera un taux de<br />

capitalisation bas.<br />

Une administration basée sur un ou deux indivi<strong>du</strong>s engendrera un taux de<br />

capitalisation élevé.<br />

b) Pro<strong>du</strong>its <strong>et</strong> services offerts<br />

Si le pro<strong>du</strong>it est protégé par un brev<strong>et</strong>, le taux sera bas.<br />

c) Recherche <strong>et</strong> développement.<br />

S’il y a des efforts dans ce sens, le taux sera bas.<br />

d) Effectifs physiques de l’entreprise.<br />

Si les facilités physiques de l’entreprise sont en bon état, le taux de capitalisation<br />

sera bas.<br />

e) Expérience en mark<strong>et</strong>ing.<br />

Les expériences positives en mark<strong>et</strong>ing engendreront un taux de capitalisation plus<br />

bas.<br />

f) Employés<br />

Si l’in<strong>du</strong>strie dépend de la main-d’oeuvre, le taux sera plus élevé.<br />

g) Contrats, locations, <strong>et</strong>c.<br />

Si des baux <strong>et</strong>/ou des contrats existent, le taux sera plus bas.<br />

h) Dépendance de la clientèle.<br />

Si la dépendance de quelques clients est élevée, le taux sera élevé.<br />

i) Habil<strong>et</strong>é de s’adapter aux changements.<br />

Si l’entreprise a démontré que par le passé elle s’était adaptée aux changements<br />

économiques, sociaux, le taux de capitalisation sera plus bas.<br />

568 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


C. ACTIFS NE SERVANT PAS À L’EXPLOITATION DE L’ENTREPRISE<br />

La valeur n<strong>et</strong>te de ces actifs doit être ajoutée à la valeur de rendement.<br />

Ces actifs sont :<br />

- L’encaisse excessive<br />

- Portefeuille de placement<br />

- Les investissements dans d’autres entreprises<br />

- Les investissements excessifs en terrains, bâtisses <strong>et</strong> équipements, franchises,<br />

licences <strong>et</strong>c.<br />

Il est important de considérer les revenus relatifs à ces actifs excédentaires dans la<br />

détermination <strong>du</strong> taux de capitalisation. On devra considérer les impôts relatifs à ces<br />

actifs excédentaires de même que les impôts qui pourraient être engendrés lors de leur<br />

distribution aux actionnaires. Si certains passifs se rattachent à ces actifs, il faudra<br />

diminuer de la valeur de ces actifs, la valeur de ces passifs.<br />

D. CONCLUSION<br />

L’évaluation par la capitalisation de profits constitue donc la méthode la plus importante<br />

d’évaluation. Elle est déterminée par le rendement exigé par l’investisseur sur le<br />

montant de son placement.<br />

E. EXEMPLE<br />

Profits après impôts 60 000 80 000<br />

(minimum) (maximum)<br />

Taux de capitalisation 12 % 14 %<br />

Multiplicateur 8,33 7,1<br />

Actif n<strong>et</strong> excédentaire 50 000 50 000<br />

Détermination de la juste valeur marchande<br />

de l’entreprise<br />

Profits estimés après impôts 60 000 80 000<br />

Multiplicateur X 8,33 X 7,1<br />

Valeur 500 000 568 000<br />

Plus: Valeur n<strong>et</strong>te des actifs excédentaires 50 000 50 000<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 569<br />

569<br />

550 000 618 000<br />

N.B. Le taux de 12 % est relié au profit minimum <strong>et</strong> le taux de 14 % au profit maximum parce<br />

qu’il est moins risqué de maintenir un profit plus bas qu’un profit plus élevé.


570<br />

MÉTHODE DE LA VALEUR AUX LIVRES RAJUSTÉE<br />

C<strong>et</strong>te méthode sert à vérifier la valeur déterminée par la méthode de la capitalisation des profits.<br />

Elle consiste essentiellement à évaluer à leur juste valeur marchande les éléments de l’actif n<strong>et</strong><br />

de l’entreprise.<br />

Si la valeur déterminée par la capitalisation des profits est supérieure à la valeur déterminée par<br />

la valeur aux livres rajustée, on pourra dé<strong>du</strong>ire qu’il existe un achalandage. Si c’est l’inverse, on<br />

pourra conclure que les profits générés sont insuffisants par rapport à la valeur des actifs.<br />

La différence entre les deux méthodes peut aussi s’expliquer par une erreur dans l’évaluation de<br />

la méthode de capitalisation. Il faut noter que s’il y a un achalandage négatif, la valeur de la<br />

compagnie ne peut être inférieure à la valeur de liquidation.<br />

Éléments à analyser :<br />

1. L’encaisse<br />

Ne cause généralement pas de problèmes.<br />

2. Les comptes à recevoir<br />

Possibilité de diminuer la valeur de réalisation selon analyse.<br />

3. Les inventaires<br />

Ils apparaissent au bilan au moindre <strong>du</strong> coût ou de la valeur au marché. La valeur peut<br />

être différente.<br />

4. Les immobilisations<br />

C<strong>et</strong> élément doit être analysé avec soin car il est le plus difficile à évaluer.<br />

5. L’achalandage <strong>et</strong> autres intangibles<br />

Ces éléments ne sont pas évalués comme tels selon la méthode de la valeur aux livres<br />

rajustée, mais leur valeur est plutôt déterminée par différence après que les autres<br />

éléments <strong>du</strong> bilan ont été déterminés.<br />

6. Le passif<br />

Le court terme est généralement évalué à la valeur nominale.<br />

Le long terme doit faire l’obj<strong>et</strong> d’une analyse approfondie. Les emprunts à un taux<br />

d’intérêt inférieur à la valeur <strong>du</strong> marché devront être escomptés.<br />

Les emprunts à un taux plus élevé que le marché devront être évalués avec une prime.<br />

On devra aussi tenir compte de tout passif éventuel telles les charges <strong>fiscale</strong>s futures<br />

relativement à la réalisation d’un gain en capital ou de la récupération d’allocation <strong>du</strong><br />

coût en capital.<br />

570 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


14.3 Convention entre actionnaires<br />

DÉFINITION<br />

BUT<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 571<br />

571<br />

Entente entre les actionnaires afin d'harmoniser la fonction opérationnelle<br />

de l’entreprise<br />

<strong>et</strong><br />

d’agencer les relations des actionnaires entre eux selon les situations qui peuvent se<br />

présenter.<br />

relations entre les actionnaires<br />

• créer un marché pour les actions<br />

• contrôler l’arrivée de nouveaux actionnaires<br />

• établir un prix raisonnable pour leurs actions<br />

SITUATIONS<br />

• départ prématuré d’un actionnaire<br />

• démission d’un actionnaire<br />

• faillite d’un actionnaire<br />

• vente des actions à d’autres personnes<br />

• invalidité<br />

• décès<br />

RÔLE AU DÉCÈS<br />

• perm<strong>et</strong>tre ou obliger les actionnaires survivants d’acquérir les actions <strong>du</strong> décédé<br />

• donner à la famille <strong>du</strong> décédé des liquidités pour lui perm<strong>et</strong>tre de subvenir à ses besoins<br />

• éviter la venue d’actionnaires non désirés<br />

• assurer à la famille <strong>du</strong> décédé une valeur raisonnable pour les actions<br />

CONSÉQUENCES AU DÉCÈS<br />

• décédé<br />

• vente présumée des actions de la compagnie de gestion <strong>du</strong> décédé<br />

• vente présumée des actions de la compagnie opérante<br />

• compagnie de gestion <strong>du</strong> décédé<br />

• vente des actions<br />

• rachat des actions par la compagnie opérante<br />

• succession <strong>du</strong> décédé<br />

• vente des actions<br />

• rachat des actions par la compagnie opérante


572<br />

LOI DE L’IMPÔT<br />

• disposition présumée immédiatement avant le décès de tous les biens à la juste valeur marchande<br />

• exceptions<br />

- conjoint prix de base rajusté<br />

- une fi<strong>du</strong>cie exclusive créée en faveur <strong>du</strong> conjoint prix de base rajusté<br />

- biens agricoles - à son enfant coût indiqué<br />

- compagnie <strong>et</strong> société agricole familiale prix de base rajusté<br />

- actions de SEPE exemption maximale de 750 000$<br />

• dévolution irrévocable IT-449<br />

- droit de propriété absolue<br />

- convention entre actionnaires créant une obligation de vendre les actions au lieu d’une option<br />

- testament obligeant la vente des biens avant la distribution<br />

572 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


14.4 Exemple de contrat de vente<br />

Dans c<strong>et</strong>te lecture, vous trouverez un exemple de contrat de vente d'actions à une société de<br />

gestion en utilisant le roulement de l'article 85 de la LIR. Au paragraphe 12 <strong>du</strong> contrat, vous<br />

trouverez une clause de rajustement de prix.<br />

CONVENTION DE VENTE<br />

ENTRE: , domicilié <strong>et</strong> résidant au , rue<br />

Trois-Rivières-Ouest, province de <strong>Québec</strong>,<br />

IL EST DÉCLARÉ CE QUI SUIT:<br />

(ci-après désigné le “vendeur”)<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 573<br />

573<br />

INC., société légalement constituée<br />

en vertu des dispositions de la Loi sur les<br />

sociétés commerciales canadiennes, ayant son<br />

siège social au rue , Trois-Rivières-<br />

Ouest, province de <strong>Québec</strong>, représentée aux<br />

fins des présentes par Mme , sa<br />

secrétaire, dûment autorisée tel qu’elle le<br />

déclare,<br />

(ci-après désignée “l’ach<strong>et</strong>eur”)<br />

1. Le vendeur est propriétaire <strong>et</strong> bénéficiaire de actions ordinaires (les “actions”)<br />

<strong>du</strong> capital-actions émis <strong>et</strong> en cours de (la “société”).<br />

2. Le vendeur désire vendre à l’ach<strong>et</strong>eur les actions.<br />

3. Il existe un lien de dépendance entre le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur au sens qui est donné à<br />

c<strong>et</strong>te expression dans la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada) <strong>et</strong> dans la Loi sur les impôts<br />

(<strong>Québec</strong>).<br />

4. Le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur ont l’intention de transférer les actions pour une<br />

contrepartie égale à la juste valeur marchande de ces actions au <strong>et</strong> à c<strong>et</strong>te fin le prix de<br />

vente dont il est mention ci-après reflète ce que l’ach<strong>et</strong>eur <strong>et</strong> le vendeur considèrent être la juste<br />

valeur marchande des actions au .<br />

5. Le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur conviennent de plus que le prix de vente dont il est mention<br />

ci-après pourra être ajusté selon la valeur établie par les autorités <strong>fiscale</strong>s fédérale ou provinciale.


574<br />

6. Le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur désirent également que c<strong>et</strong>te vente soit soumise aux termes<br />

<strong>et</strong> conditions ci-après mentionnés <strong>et</strong> notamment aux dispositions de roulement contenues dans la<br />

Loi de l’impôt sur le revenu (Canada) <strong>et</strong> dans la Loi sur les impôts (<strong>Québec</strong>).<br />

EN CONSÉQUENCE, IL EST STATUÉ COMME SUIT:<br />

7. Le vendeur vend, cède <strong>et</strong> transporte à l’ach<strong>et</strong>eur qui accepte d’ach<strong>et</strong>er les actions.<br />

8. C<strong>et</strong>te vente est faite pour le prix <strong>et</strong> la considération globale de dollars<br />

( ) pour les actions, soit la juste valeur marchande de ces actions , telle qu’établie<br />

par les vérificateurs de la société MM. , comptables agréés.<br />

9. Le prix de vente <strong>et</strong> la considération dont il a été mention au paragraphe 8 ci-haut sera<br />

payable au moyen de l’émission de ( ) actions privilégiées de catégorie D <strong>du</strong> capital de<br />

l’ach<strong>et</strong>eur en contrepartie des ven<strong>du</strong>es par les présentes. Toutefois, une partie seulement de la<br />

contrepartie reçue pour l’émission de ces actions, soit dollars ( $), est versée au compte<br />

de capital déclaré des actions privilégiées de catégorie D de l’acquéreur, <strong>et</strong> ce, conformément aux<br />

dispositions <strong>du</strong> paragraphe 26(1.2) de la Loi sur les sociétés commerciales canadiennes.<br />

10. Le vendeur déclare avoir reçu le certificat numéro PD-1 représentant ( )<br />

actions privilégiées de catégorie D de l’ach<strong>et</strong>eur <strong>et</strong> dont quittance pour autant.<br />

11. En raison <strong>du</strong> lien de dépendance qui existe entre le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur, il est<br />

enten<strong>du</strong> <strong>et</strong> convenu que si la juste valeur marchande des actions ven<strong>du</strong>es par les présentes, telle<br />

qu’établie par les autorités <strong>fiscale</strong>s compétentes, soit le ministère <strong>du</strong> Revenu national (Canada) <strong>et</strong><br />

le ministère <strong>du</strong> Revenu (<strong>Québec</strong>), ou par les tribunaux compétents dans le cas où le litige serait<br />

porté par les parties devant ces tribunaux, différait de la valeur de la contrepartie qui est stipulée<br />

au paragraphe 8 des présentes, l’ach<strong>et</strong>eur ajustera la valeur de rachat des actions privilégiées de<br />

catégorie D émises en vertu de la présente convention soit<br />

11.1 en l’augmentant de façon à tenir compte de la différence qui pourra exister<br />

dans le cas où la juste valeur marchande établie par les autorités <strong>fiscale</strong>s ou les tribunaux<br />

compétents, selon le cas, serait plus élevée que le prix indiqué au paragraphe 8; ou<br />

11.2 en la diminuant de façon à tenir compte de la différence qui pourra exister<br />

dans le cas où la juste valeur marchande établie par les autorités <strong>fiscale</strong>s ou les tribunaux<br />

compétents, selon le cas, serait moindre que le prix indiqué au paragraphe 8 <strong>et</strong> en rem<strong>et</strong>tant<br />

au vendeur tous les dividendes qui auraient pu lui avoir été versés sur les actions qui ont dû<br />

être remises en raison de la ré<strong>du</strong>ction prévue au présent sous-paragraphe.<br />

12. En raison <strong>du</strong> lien de dépendance qui existe entre le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur, il est<br />

également enten<strong>du</strong> <strong>et</strong> convenu que si le prix de base rajusté des actions ven<strong>du</strong>es par les présentes,<br />

tel que ce concept de prix de base rajusté est défini dans la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada)<br />

ou la Loi sur les impôts (<strong>Québec</strong>) <strong>et</strong> tel qu’établi par les autorités <strong>fiscale</strong>s compétentes, soit le<br />

ministère <strong>du</strong> Revenu national (Canada) <strong>et</strong> le ministère <strong>du</strong> Revenu (<strong>Québec</strong>), ou par les tribunaux<br />

compétents dans le cas où le litige serait porté par les parties devant ces tribunaux, différait de la<br />

valeur indiquée sur les formules de roulement appropriées, l’ach<strong>et</strong>eur <strong>et</strong> le vendeur s’engagent à<br />

modifier <strong>et</strong> amender ces formules de façon à se conformer à la décision des autorités <strong>fiscale</strong>s ou<br />

des tribunaux compétents selon le cas.<br />

574 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


13. Le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur déclarent expressément se prévaloir des dispositions de<br />

roulement contenues au paragraphe 85(1) de la Loi de l’impôt sur le revenu (Canada) <strong>et</strong> à<br />

l’article 518 de la Loi sur les impôts (<strong>Québec</strong>) <strong>et</strong> s’engagent de plus à signer tout document <strong>et</strong> à<br />

faire toute chose nécessaire aux fins de se conformer aux exigences de ces lois à c<strong>et</strong> égard.<br />

14. Le vendeur <strong>et</strong> l’ach<strong>et</strong>eur conviennent de plus que le montant convenu en vertu des<br />

dispositions de roulement sera égal au prix de base rajusté des actions faisant l’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong>te<br />

vente.<br />

15. Tous les frais <strong>et</strong> déboursés relatifs à c<strong>et</strong>te vente seront payés par l’ach<strong>et</strong>eur.<br />

16. La présente convention liera les héritiers, les ayants droit <strong>et</strong> les successeurs de<br />

chacune des parties aux présentes.<br />

17. Nonobstant la date de signature de c<strong>et</strong>te convention, les dispositions contenues aux<br />

présentes seront en vigueur à compter <strong>du</strong> , 19??.<br />

EN FOI DE QUOI, les parties ont signé c<strong>et</strong>te convention à Trois-Rivières en trois (3)<br />

exemplaires le e jour <strong>du</strong> mois de<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 575<br />

par<br />

575


576<br />

14.5 Notions d’éthique<br />

Plusieurs questions traitées dans le présent suj<strong>et</strong> peuvent susciter des problèmes d'éthique<br />

pour les consultants (CA, CGA). La LIR comporte des règles pour limiter l'usage de<br />

sociétés ou de fi<strong>du</strong>cies étrangères aux fins de différer, voire éviter, les impôts canadiens.<br />

Toutefois, les clients demandent souvent l'aide de leur conseiller fiscal pour m<strong>et</strong>tre en<br />

place des structures à l'étranger afin de soustraire certains revenus à l'imposition au<br />

Canada <strong>et</strong> contourner les règles de la LIR. D'autre part, certains clients veulent utiliser des<br />

transactions artificielles avec des personnes sans lien de dépendance à l'étranger pour<br />

réclamer des dé<strong>du</strong>ctions ou éviter l'application de certaines règles, comme l'article 212.1,<br />

ou encore pour profiter de certaines exemptions, comme celle prévue au sous-alinéa<br />

212(1)b)(vii) [Exception à la r<strong>et</strong>enue d’impôt de 25 % sur les intérêts payables sur un titre<br />

par une société résidant au Canada à une personne avec laquelle c<strong>et</strong>te société n’a aucun<br />

lien de dépendance].<br />

Certains clients veulent par ailleurs réclamer le statut de non-résident même s'ils ne se<br />

qualifient pas. Selon l'Énoncé (pour le code d’éthique des CGA), le CGA a la<br />

responsabilité envers la société de ne pas discréditer la profession ou « engager son nom,<br />

ou celui de son cabin<strong>et</strong>, sa personne ou ses services dans une activité qu'il sait être illégale<br />

ou qu'une personne raisonnablement prudente considérerait illégale ».<br />

L'exemple suivant illustre un cas où des pressions sont exercées sur un conseiller<br />

fiscal dans ce domaine, <strong>et</strong> les considérations éthiques qui doivent être examinées.<br />

Jovanne Laliberté, qui a obtenu récemment son titre de CGA, possède un bureau dans une<br />

métropole canadienne. Dans le passé, elle a préparé les déclarations de revenus de Bruni<br />

Lerisque, un riche entrepreneur local qui a de nombreux intérêts <strong>et</strong> liens dans le sud-est<br />

asiatique. Comme Bruni a toujours été satisfait <strong>du</strong> travail de Jovanne dans le passé, il lui<br />

demande si elle est intéressée à s'occuper de sa <strong>planification</strong> <strong>fiscale</strong>. Jovanne est<br />

enchantée. Elle pense que cela pourrait lui perm<strong>et</strong>tre de prendre de l'expansion.<br />

En révisant la situation <strong>fiscale</strong> de Bruni, Jovanne constate qu'il a des placements<br />

importants à l'étranger dont il n'a jamais déclaré les revenus au Canada, de sorte qu'il est<br />

susceptible d'être cotisé par RC pour des impôts, intérêts <strong>et</strong> pénalités importants, tant pour<br />

le passé que dans le futur, s'il continue à agir de la sorte.<br />

Lorsqu'elle fait part de la situation à Bruni, ce dernier lui dit : « N'est-il pas possible<br />

d'éviter d'être cotisé ou de ré<strong>du</strong>ire la facture d'impôt au Canada ? Ma soeur Brun<strong>et</strong>te m'a<br />

parlé de la possibilité de transférer des fonds dans une société située dans un paradis<br />

fiscal, dont les actionnaires ne peuvent être r<strong>et</strong>racés, dans le but de cacher les revenus<br />

provenant de ces fonds au fisc canadien. Je veux vraiment diminuer mes impôts à payer<br />

au Canada. Si vous ne pouvez m'aider, j'irai voir quelqu'un d'autre. »<br />

576 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


Que devrait faire Jovanne ?<br />

1. D'abord, Jovanne doit informer Bruni que les revenus de placements des années<br />

antérieures auraient dû être déclarés au Canada <strong>et</strong> l'enjoindre de pro<strong>du</strong>ire des<br />

déclarations modifiées ou de faire une déclaration volontaire à l’ARC.<br />

2. Ensuite, Jovanne doit dire à Bruni que l'utilisation d'une société ou de tout autre<br />

véhicule situé dans un paradis fiscal dans le but de cacher des revenus au fisc<br />

canadien constitue un acte illégal d'évasion <strong>fiscale</strong>.<br />

Et si Bruni refuse de suivre les recommandations de Jovanne ?<br />

En ce qui concerne la première considération, Jovanne doit réaliser qu'elle peut être dans<br />

une situation délicate si les revenus non déclarés sont découverts. Bien qu'elle n'était pas<br />

au courant de ces revenus étrangers lorsqu'elle a préparé les déclarations de revenus des<br />

années antérieures, certains pourraient croire que c'est elle qui a conseillé à Bruni de ne<br />

pas déclarer ces revenus. Pour se protéger, elle devrait consigner par écrit sa première<br />

recommandation. Elle devrait aussi envisager de refuser de poursuivre son mandat <strong>et</strong><br />

d'obtenir l'avis de son association professionnelle sur c<strong>et</strong>te question.<br />

En ce qui concerne la seconde considération, Jovanne ne doit en aucun cas aider Bruni à<br />

comm<strong>et</strong>tre une évasion <strong>fiscale</strong> en dépit des pressions exercées sur elle. Elle doit suggérer<br />

à Bruni des moyens légaux pour ré<strong>du</strong>ire sa charge <strong>fiscale</strong> au Canada. Aucun compromis<br />

ne peut être envisagé à c<strong>et</strong> égard.<br />

Jovanne doit réaliser qu'il ne faut jamais diminuer les normes professionnelles pour<br />

satisfaire un client <strong>et</strong> que si elle cède une fois sur une question d'éthique, elle sera<br />

probablement entraînée à céder à nouveau, non seulement vis-à-vis de ce client, mais visà-vis<br />

d'autres clients.<br />

Marc Bachand/Nicolas Lemelin Suj<strong>et</strong> 14 577<br />

577


578<br />

578 Suj<strong>et</strong> 14 Marc Bachand/Nicolas Lemelin


EXERCICES


1. Exercice Capital versé<br />

Jacques est l’unique actionnaire de la société Gestif inc. Lors de la constitution de la<br />

société en 20WW, il a acquis 100 actions de catégorie A <strong>du</strong> trésor pour un montant de<br />

100 $.<br />

Deux ans plus tard, Michel a acquis 50 actions de catégorie A pour un montant de<br />

5 000 $. Au même moment, Jacques a acquis 100 actions de catégorie B <strong>du</strong> trésor de la<br />

société pour 10 000 $.<br />

Déterminez les caractéristiques <strong>fiscale</strong>s (capital versé <strong>et</strong> PBR) des actions détenues par<br />

chacun des actionnaires.<br />

L’année suivante, Michel vend les 50 actions de la catégorie A à Jacques pour un<br />

montant de 7 500 $, quelles seront les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Michel <strong>et</strong> quelles<br />

seront les caractéristiques <strong>fiscale</strong>s des actions détenues par Jacques?


2. Exercice article 84<br />

Voici les informations concernant les actionnaires de la société Jemme Inc.<br />

100 A<br />

CV : 24 000 $<br />

PBR : 15 000 $<br />

JVM : 375 000 $<br />

Manon Sylvie<br />

Jemme Inc.<br />

250 A<br />

CV : 60 000 $<br />

PBR : 75 000 $<br />

JVM : 937 500 $<br />

Veuillez déterminer les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour les actionnaires de chacune des<br />

transactions proposées. Il n’y a aucun lien entre les transactions.<br />

1. Rachat de 50 actions A détenues par Manon. La société verse en contrepartie un<br />

montant de 187 500 $ en argent.<br />

2. Rachat de 100 actions A détenues par Sylvie. La société verse en contrepartie un<br />

montant de 375 000 $ en argent.<br />

3. Ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> capital versé de 100 $ par actions de catégorie A.


3. Exercice 85(1)<br />

Michel est propriétaire d’un terrain. Il désire transférer le terrain à une nouvelle société<br />

par actions qu’il vient de créer.<br />

Le PBR <strong>du</strong> terrain est de 100 000 $.<br />

La JVM <strong>du</strong> terrain est de 500 000 $.<br />

1. Veuillez déterminer quelles sont les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Michel s’il<br />

n’utilise pas le roulement selon l’article 85 <strong>et</strong> reçoit en contrepartie 50 000 $ en<br />

argent <strong>et</strong> 100 actions privilégiées A ayant une JVM de 450 000 $. Déterminez<br />

également les caractéristiques <strong>fiscale</strong>s des actions reçues.<br />

2. Si Michel utilise le roulement selon l’article 85 <strong>et</strong> utilise une somme convenue de<br />

100 000 $. Quelles seront les conséquences <strong>fiscale</strong>s pour Michel ? Veuillez<br />

également déterminer les caractéristiques <strong>fiscale</strong>s des actions reçues en<br />

contrepartie si Michel reçoit 50 000 $ en argent <strong>et</strong> 100 actions privilégiées A<br />

ayant une JVM de 450 000 $.<br />

3. Quelle serait la contrepartie optimale que Michel pourrait recevoir en échange<br />

de son terrain si Michel fait le choix de 85(1)?


4. Exercice 84.1 <strong>et</strong> 85.1<br />

Situation 1<br />

Voici les informations concernant les actions détenues par Victor.<br />

100 A<br />

CV : 1 000 $<br />

PBR : 25 000 $<br />

JVM : 375 000 $<br />

Victor<br />

Vic Plus Inc.<br />

1. Victor désire transférer ses actions de la société Vic Plus Inc. à une nouvelle<br />

société par actions. Victor désire recevoir le maximum de CAA possible lors <strong>du</strong><br />

transfert. Quelle est la CAA maximale que Victor peut obtenir en contrepartie si<br />

Victor ne veut déclencher aucun gain en capital?<br />

2. Si Victor désire cristalliser son exonération pour gain en capital lors <strong>du</strong> transfert<br />

des actions à la société de gestion, est-ce que Victor peut obtenir une CAA plus<br />

élevée?<br />

3. Sans tenir compte de la demande au paragraphe 2, si Victor a ach<strong>et</strong>é les actions<br />

de la société Vic Plus Inc. de sa sœur Victoria. Sa sœur avait créé la société en<br />

1982 avec un investissement de 1 000 $, lors de la vente des actions à son frère,<br />

elle a utilisé son exonération pour gain en capital de 24 000 $.<br />

Quelle est la CAA maximale que Victor peut recevoir à la suite <strong>du</strong> transfert de ses<br />

actions détenues dans Vic Plus Inc. à la nouvelle société par actions?


Situation 2<br />

35 A (35 % des A)<br />

CV : 30 000 $<br />

PBR : 70 000 $<br />

JVM : 87 500 $<br />

Victor<br />

La JVM de la société Vic Plus Inc. est de 250 000 $.<br />

La société canadienne A Inc. désire ach<strong>et</strong>er les actions détenues par Victor dans la<br />

société Vic Plus Inc. en échange de 25 % des actions de son propre capital-actions.<br />

Victor désire éviter toute conséquence <strong>fiscale</strong> négative découlant de c<strong>et</strong>te vente.<br />

1. Est-ce que l’article 85.1 peut s’appliquer à c<strong>et</strong> échange d’actions?<br />

2. Si l’article 85.1 s’applique à c<strong>et</strong> échange <strong>et</strong> qu’aucun gain en capital n’est<br />

déclenché par Victor lors de c<strong>et</strong> échange :<br />

a. Quel est le PBR <strong>et</strong> le capital versé des actions détenues par Victor dans la<br />

société A Inc.?<br />

b. Quel sera le PBR <strong>et</strong> le capital versé des actions détenues par A Inc. dans la<br />

société Vic Plus Inc.?<br />

Peut-on améliorer c<strong>et</strong>te transaction?<br />

Vic Plus Inc.


5. Exemple : Acquisition de contrôle<br />

M. A Actionnaires<br />

Société A Inc.<br />

(service professionnel)<br />

La société A Inc. désire ach<strong>et</strong>er les actions de la société B Inc. le 31 octobre 20XX. Voici<br />

les informations concernant la société B Inc.<br />

Pour la période <strong>du</strong> 1 er janvier au 31 octobre, la société a une perte d’entreprise de<br />

75 000 $.<br />

Fin d’année de la société B Inc. : 31 décembre<br />

Pertes autre qu’en capital<br />

20VV : 325 000 $<br />

20TT : 125 000 $<br />

Pertes en capital n<strong>et</strong>te<br />

20UU : 45 000 $<br />

Société B Inc.<br />

(restauration)<br />

Actifs de la société<br />

JVM PBR FNACC<br />

Actions société publique 30 000 $ 120 000 $<br />

Terrain 140 000 $ 40 000 $<br />

Bâtisse 320 000 $ 260 000 $ 60 000 $ (au 31 déc. 20WW)<br />

Équipement 25 000 $ 56 000 $ 40 000 $ (au 31 déc. 20WW)


Étape 1 - Conclure sur l’acquisition de contrôle<br />

Étape 2 - Fin d’année réputée – 249(4)<br />

Étape 3 - Les pertes en capital n<strong>et</strong>tes – 111(4)<br />

Étape 4 - Réalisation automatique des pertes en capital latentes sur les<br />

immobilisations non amortissables – 111(4)c), d)<br />

Étape 5 - Réalisation automatique des pertes finales latentes sur les biens<br />

amortissables – 111(5.1)


Étape 6 - Choix de réaliser des gains en capital latents <strong>et</strong> / ou des récupérations<br />

d’amortissement sur des immobilisations (biens amortissables ou biens non<br />

amortissables) – 111(4)e)<br />

Étape 7 - Réalisation automatique des pertes latentes sur les immobilisations<br />

admissibles – 111(5.2)<br />

Étape 8 - Les pertes autres que les pertes en capital – 111(5)


6. Exercice divers roulement<br />

Situation 1<br />

Voici les informations concernant les actions détenues par Jean-Guy.<br />

100 A<br />

CV : 1 000 $<br />

PBR : 10 000 $<br />

JVM : 50 000 $<br />

Jean-Guy<br />

Conseils de Jean-Guy Inc.<br />

Veuillez donner les conséquences <strong>fiscale</strong>s découlant de diverses transactions.<br />

1. Les 100 actions A de Jean-Guy sont rach<strong>et</strong>ées. Jean-Guy reçoit en contrepartie<br />

50 000 $ en argent.<br />

2. Jean-Guy procède à un remaniement de capital en vertu de l’article 86. Les 100<br />

actions A de Jean-Guy sont échangées contre des nouvelles actions privilégiées F<br />

de la société Conseils de Jean-Guy Inc. ayant une JVM de 50 000 $.<br />

3. Jean-Guy procède à un remaniement de capital. Les 100 actions A de Jean-Guy<br />

sont échangées contre des nouvelles actions privilégiées F de la société Conseils<br />

de Jean-Guy Inc. ayant une JVM de 35 000 $ <strong>et</strong> un bill<strong>et</strong> de 15 000$<br />

4. Jean-Guy échange, en vertu de l’article 51, 50 actions A contre 100 nouvelles<br />

actions privilégiées F de la société Conseils de Jean-Guy Inc. ayant une JVM de<br />

25 000 $


7. Exercice liquidation<br />

100 A (100%)<br />

CV : 15 000 $<br />

PBR : 15 000 $<br />

Rose<br />

Rose exploite une entreprise de vente de fleurs par l’entremise de la société Rose rouge<br />

Inc. depuis 22 ans. Rose désire prendre sa r<strong>et</strong>raite mais aucun ach<strong>et</strong>eur n’a voulu<br />

ach<strong>et</strong>er les actions de la société. Rose a donc décidé de vendre tous les actifs détenus<br />

dans la société <strong>et</strong> de liquider la société.<br />

Veuillez déterminer les conséquences <strong>fiscale</strong>s découlant de c<strong>et</strong>te transaction compte<br />

tenu des informations suivantes :<br />

- Le compte de dividende en capital au début de l’année est de 23 000 $.<br />

- Le solde d’IMRTD à la fin de l’année précédente est de 9 000 $. La société n’a<br />

reçu aucun RTD au cours de l’année précédente.<br />

- Le compte de CRTG de la société est à zéro.<br />

- La société a reçu un dividende en capital de 12 000 $ provenant de la société<br />

Coupe Fleurs Inc.<br />

- La société a un revenu d’entreprise exploité activement de 39 000 $ (avant la<br />

disposition des actifs).<br />

- Rose a ven<strong>du</strong> le nom <strong>du</strong> commerce pour un montant de 60 000 $.<br />

Taux impôt combiné:<br />

Revenu entreprise : 19 %<br />

Revenu placement : 46,6 %<br />

Rose rouge Inc.


À la date de distribution des biens, le bilan est le suivant :<br />

Actif<br />

Encaisse 42 000 $<br />

Immobilisations<br />

Terrain (coût) 33 000<br />

Bâtisse (coût) 76 000 $<br />

Moins : Amortissement cumulé 44 000 32 000<br />

Actions de société Coupe Fleurs Inc (coût) 38 000<br />

Total de l'actif 145 000 $<br />

Passif<br />

Comptes fournisseurs 32 000 $<br />

Capital-actions<br />

Avoir des actionnaires<br />

100 actions de catégorie A 15 000<br />

Bénéfices non répartis 98 000<br />

Total <strong>du</strong> passif <strong>et</strong> de l'avoir des actionnaires 145 000 $<br />

Renseignements supplémentaires:<br />

La JVM actuelle de l'immeuble est de 240 000 $ répartie comme suit :<br />

Terrain 70 000 $<br />

Bâtisse 170 000 $<br />

La fraction non amortie <strong>du</strong> coût en capital de la bâtisse est 45 000 $<br />

La JVM actuelle des actions de la société Coupe Fleurs Inc. est de 52 000 $.


8. Exercice Vente d’entreprise<br />

1 000 A (100%)<br />

CV : 10 000 $<br />

PBR : 10 000 $<br />

Rosaire<br />

Gestion Rosaire Inc.<br />

Rosaire est âgé de 81 ans. La société Gestion Rosaire Inc. détient un immeuble locatif<br />

depuis 20 ans. Rosaire désire vendre le terrain <strong>et</strong> la bâtisse puisqu’il se considère trop<br />

vieux pour s’occuper de l’entr<strong>et</strong>ien de c<strong>et</strong>te bâtisse.<br />

Rosaire aimerait connaître les conséquences <strong>fiscale</strong>s des différentes transactions<br />

possibles. Quelle transaction lui perm<strong>et</strong>tra d’avoir le maximum de liquidités disponible<br />

après impôt?<br />

Voici le bilan de la société Gestion Rosaire Inc. :<br />

Actif<br />

Encaisse<br />

Immobilisations<br />

220 000 $<br />

Terrain (coût) 200 000<br />

Bâtisse (coût) 420 000 $<br />

Moins : Amortissement cumulé 120 000 300 000<br />

Total de l'actif 720 000 $<br />

Passif<br />

Hypothèque 260 000 $<br />

Avoir des actionnaires<br />

Capital-actions<br />

1 000 actions de catégorie A 10 000<br />

Bénéfices non répartis 450 000<br />

Total <strong>du</strong> passif <strong>et</strong> de l'avoir des actionnaires 720 000 $


Renseignements supplémentaires:<br />

La JVM actuelle de l'immeuble est de 940 000 $ répartie comme suit :<br />

Terrain 260 000 $<br />

Bâtisse 680 000 $<br />

La fraction non amortie <strong>du</strong> coût en capital de la bâtisse est 300 000 $<br />

Le taux d’impôt sur le revenu de placements est de : 46,6 %<br />

Le revenu protégé de la société Gestion Rosaire Inc. correspond à 450 000 $.<br />

Les comptes de CDC <strong>et</strong> d’IMRTD de la société sont à zéro.<br />

Les actions de la société Gestion Rosaire Inc. ne se qualifient pas d’AAPE.<br />

TRANSACTION 1<br />

Rosaire a reçu une offre d’achat pour les 1 000 actions de la société Gestion Rosaire Inc.<br />

d’un montant de 900 000 $.<br />

TRANSACTION 2<br />

Rosaire a reçu une offre pour l’achat <strong>du</strong> terrain <strong>et</strong> de la bâtisse détenus par la société<br />

d’un montant de 940 000 $. Rosaire désire r<strong>et</strong>irer de la société toutes les liquidités<br />

disponibles après le paiement des impôts.


TRANSACTION 3<br />

Rosaire a reçu une offre d’achat pour les 1 000 actions de la société Gestion Rosaire Inc.<br />

d’un montant de 900 000 $. Rosaire désire payer le moins d’impôt possible afin de<br />

maximiser son capital disponible pour effectuer des placements.<br />

Étapes de la transaction :<br />

- Création de la société Placements Rosaire Inc.<br />

- Roulement des 1 000 actions A de la société Gestion Rosaire Inc. à la société<br />

Placements Rosaire Inc. contre des actions privilégiées ayant une JVM de<br />

900 000 $. La somme convenue est de 10 000 $.<br />

- L’acquéreur souscrit à 1 000 actions B pour 900 000 $.<br />

- La société Gestion Rosaire Inc. rachète les 1 000 actions A détenues par<br />

Placements Rosaire Inc. pour 900 000 $.


9. Exercice Décès<br />

Henry est décédé le 1 décembre 20XX, à l’âge de 64 ans. Simone vous consulte afin de<br />

l’aider dans la préparation des déclarations de revenus d’Henry.<br />

Voici les biens détenus par Henry à son décès :<br />

Biens JVM PBR FNACC Bénéficiaire<br />

Compte de banque 4 610 $ 4 610 $ Épouse<br />

Dépôt à terme (intérêt 6%) 20 000 $ 20 000 $ Épouse<br />

300 Actions Innovex Inc. 45 700 $ 24 700 $ Épouse<br />

Automobile 14 600 $ 19 300 $ Épouse<br />

Bâtiment locatif 129 500 $ 132 000 $ 102 000 $ Fille<br />

Terrain 58 400 $ 52 000 $ Fille<br />

Tableau de collection 17 000 $ Note 1 Frère<br />

REER 161 000 $ 102 000 $ Fille 50 000$<br />

Solde conjointe<br />

Note 1<br />

Henry a hérité <strong>du</strong> tableau de son père alors que la valeur était de 12 800 $. Son père a<br />

ach<strong>et</strong>é le tableau 3 400 $.<br />

Autres renseignements :<br />

- Henry a gagné un salaire brut de 76 300 $.<br />

- Le 15 décembre 20XX, l’employeur d’Henry a versé, à la succession, un boni de<br />

performance de 1 245 $. Le boni a été déclaré le 1 novembre 20XX.<br />

- Le dépôt à terme a été acquis le 1 février 20XX. Il a une échéance au 1 février<br />

20YY.<br />

- Le 15 avril 20XX, Henry a encaissé un dividende déterminé de la société Innovex<br />

Inc. d’un montant de 1 600 $. Le 15 novembre 20XX, la société Innovex Inc. a<br />

déclaré un dividende déterminé de 1 400 $ payable le 15 décembre 20XX.


- Le revenu n<strong>et</strong> de l’immeuble locatif, avant amortissement, était le suivant :<br />

Pour la période <strong>du</strong> 1 er janvier au 30 novembre : 4 300 $<br />

Pour la période <strong>du</strong> 1 er décembre au 31 décembre : 435 $<br />

- Henry a un solde de perte en capital n<strong>et</strong>te de 10 575 $ (taux 50 %).<br />

- La succession d’Henry a reçu un montant de 75 000 $ provenant d’une police<br />

d’assurance-vie. Ce montant servira à payer les impôts <strong>et</strong> le solde sera remis à sa<br />

conjointe.<br />

- Sa fille est âgée de 26 ans, elle est mariée <strong>et</strong> a deux enfants.<br />

Questions<br />

Déterminer les conséquences <strong>fiscale</strong>s découlant <strong>du</strong> décès d’Henry?<br />

Quels sont les revenus à inclure dans la déclaration principale <strong>du</strong> décédé <strong>et</strong> quels<br />

montant peuvent être inclus dans une déclaration distincte?

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