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N° 368 (04/2010) - gaec et societes

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ACTUALITÉ<br />

■ Bilan de santé de la PAC<br />

FISCALITÉ<br />

■ TVA immobilière : réforme<br />

avancée au 11 mars <strong>2010</strong><br />

<br />

DOSSIER<br />

BIMESTRIEL - <strong>N°</strong> <strong>368</strong> - MARS-AVRIL <strong>2010</strong> - 15 €<br />

L’IS appliqué aux sociétés<br />

civiles agricoles (II)


09/2009 – Édité par Crédit Agricole S.A. – 91-93, bd Pasteur 75015 Paris – Capital social : 6 958 739 811 € – 784 608 416 RCS Paris – Crédit photo : Corbis. PROVIDENCE<br />

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Éditorial<br />

« Demain<br />

je serai paysan »<br />

en GAEC<br />

L’édition <strong>2010</strong> de l’opération « Demain, je serai paysan » (DJSP), lors du Salon<br />

International de l’Agriculture, s’achève dans une ambiance morose <strong>et</strong> agitée,<br />

qui rend particulièrement difficile de tenir un discours à la fois attractif <strong>et</strong> lucide<br />

auprès des jeunes sur le métier d’agriculteur <strong>et</strong> les perspectives qu’il offre.<br />

Pour autant, c<strong>et</strong>te 7ème édition de DJSP, animée par Jeunes Agriculteurs en lien avec<br />

tous les partenaires de l’installation, a été l’occasion pour GAEC & SOCIETES<br />

d’afficher <strong>et</strong> de renforcer son partenariat avec le réseau des Maisons Familiales <strong>et</strong><br />

Rurales, sur le thème de la formation à l’agriculture de groupe.<br />

Car si nos GAEC <strong>et</strong> nos sociétés sont à la recherche de jeunes pour prendre la<br />

relève <strong>et</strong> remplacer les générations d’associés proches de la r<strong>et</strong>raite, les<br />

organismes de formation quant à eux se préoccupent de l’insertion professionnelle<br />

de leurs élèves. Aujourd’hui, seulement 25 % des élèves inscrits en BEPA<br />

Production dans le réseau MFR ont des parents agriculteurs, autrement dit les trois<br />

quarts de ces élèves, qui envisagent la production agricole comme futur métier,<br />

seront demain à la recherche d’une exploitation. Quelles opportunités pourronsnous<br />

leur offrir ? Les exploitations agricoles individuelles étant rares sur le marché,<br />

nous devons m<strong>et</strong>tre en avant des alternatives : la voie du salariat <strong>et</strong> celle de<br />

l’agriculture de groupe semblent être les plus porteuses d’avenir.<br />

Mais, on ne s’installe pas en GAEC comme on s’installe en individuel ! Et même<br />

si près de 65 % des installations aidées se réalisent dans un cadre sociétaire, les<br />

GAEC peinent à trouver des successeurs, car la plupart des jeunes ont des proj<strong>et</strong>s<br />

individuels. Il est nécessaire de proposer un accompagnement spécifique de<br />

l’installation en société <strong>et</strong> celui-ci commence par la formation à l’agriculture de<br />

groupe dans les lycées agricoles.<br />

En complément, il est important d’intervenir dans ces écoles, en tant qu’associé de<br />

GAEC, pour y témoigner de notre expérience <strong>et</strong> du fonctionnement quotidien de<br />

nos groupements. C’est le sens du rapprochement avec le réseau des maisons<br />

familiales, partenariat que nous devons décliner à l’échelle locale.<br />

De façon plus globale, GAEC & SOCIETES a proposé, dans son dernier rapport<br />

d’orientation, un plan d’action pour favoriser l’entrée des jeunes dans les GAEC.<br />

Aujourd’hui, une étape vient d’être franchie, puisqu’un amendement en faveur de<br />

la politique d’installation en société a été adopté dans le cadre de la Loi de<br />

Modernisation Agricole. Reste à traduire c<strong>et</strong> article de loi par des actions<br />

concrètes perm<strong>et</strong>tant d’accompagner au mieux les jeunes vers l’agriculture de<br />

groupe.<br />

Mais dans le même temps la mise en œuvre du bilan de santé, outre la baisse de<br />

revenu qu’elle entraîne, nous fait craindre qu’un certain nombre de sociétés soient<br />

laissées pour compte pour de simples questions réglementaires voire même de<br />

procédure. Ce n’est pas le meilleur moyen de favoriser l’installation en société.<br />

Hubert Beaudot ■<br />

sommaire<br />

ÉDITO 3<br />

- « Demain je serai paysan »<br />

en GAEC<br />

ACTUALITÉS<br />

■ Informations Brèves 4<br />

- Tarifs de rachat de<br />

l’électricité photovoltaïque<br />

- Aide aux veaux sous la mère<br />

<strong>et</strong> aux veaux bio<br />

- Aide à la production laitière<br />

en montagne<br />

- Références bilan de santé<br />

- Découplage <strong>2010</strong> :<br />

subrogations<br />

- Programmes d’attribution<br />

réserve<br />

- A noter<br />

FISCALITÉ<br />

■ Abandonner son usufruit : 6<br />

- Attention aux conséquences<br />

fiscales<br />

■ TVA immobilière : 7<br />

- Réforme avancée<br />

au 11 mars <strong>2010</strong><br />

NOTRE DOSSIER ENCARTÉ<br />

■ L’IS APPLIQUÉ AUX SOCIÉTÉS CIVILES<br />

AGRICOLES (II)<br />

JURIDIQUE<br />

■ R<strong>et</strong>rait d’associé en GAEC 10<br />

- Rigueur <strong>et</strong> lucidité<br />

VIE QUOTIDIENNE<br />

■ Vivre <strong>et</strong> travailler en équipe 12<br />

- Tu t’y m<strong>et</strong>s quand ?<br />

- Passivité<br />

JURIDIQUE 14<br />

■ Nos réponses<br />

à vos questions<br />

■ P<strong>et</strong>ites annonces 14<br />

AGRICULTURE de GROUPE <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong><br />

3


Actualités<br />

Informations Brèves<br />

Les réglementations ont subi ces dernières semaines un véritable<br />

emballement qui fait craindre que de nombreux exploitants se fassent<br />

piéger par les délais trop courts. Le temps entre la sortie réelle de<br />

certains textes <strong>et</strong> la date butoir de dépôt des demandes ou des<br />

contestations est proprement inadapté. C’est donc à titre d’information<br />

que nous livrons l’état de c<strong>et</strong>te réglementation en espérant que les<br />

difficultés contentieuses qu’elle générera resteront limitées.<br />

Tarifs de rachat<br />

de l’électricité<br />

photovoltaïque<br />

Bien que le ministère de l’énergie, de l’écologie,<br />

du développement durable <strong>et</strong> de la mer<br />

ait déclaré, dans un communiqué de presse du<br />

12 janvier <strong>2010</strong>, que les proj<strong>et</strong>s photovoltaïques<br />

les moins avancés ne pourront pas<br />

bénéficier des anciens tarifs de rachat de l’électricité<br />

issus de l’arrêté du 10 juill<strong>et</strong> 2006, la<br />

profession agricole a obtenu aux « forceps »<br />

que certains proj<strong>et</strong>s agricoles soient rattrapés.<br />

En eff<strong>et</strong>, une installation de production<br />

d’électricité photovoltaïque, non mise en service<br />

au 15 janvier <strong>2010</strong>, ne ressort pas forcément<br />

de la bulle spéculative.<br />

Le gouvernement a donc arrêté, le 16 mars<br />

<strong>2010</strong>, les conditions perm<strong>et</strong>tant à 5 catégories<br />

d’installations, non mises en service au 15 janvier<br />

<strong>2010</strong>, de bénéficier des anciens tarifs,<br />

beaucoup plus favorables. Ces dispositions<br />

sont aujourd’hui expliquées par une circulaire<br />

(1) .<br />

Les quatre premières catégories d’installation<br />

« rattrapées », qui ne nécessitent pas de<br />

commentaire particulier, sont les suivantes :<br />

1) Installations pour lesquelles le producteur a<br />

donné son accord sur la proposition technique<br />

<strong>et</strong> financière de raccordement transmise<br />

par le gestionnaire de réseau <strong>et</strong> a versé,<br />

avant le 11 janvier <strong>2010</strong>, le premier acompte<br />

dans les conditions définies par la documentation<br />

technique de référence du gestionnaire<br />

de réseau ;<br />

2) Installations pour lesquelles une demande de<br />

contrat d’achat, conforme aux dispositions de<br />

l’arrêté du 10 juill<strong>et</strong> 2006 précité <strong>et</strong> du décr<strong>et</strong><br />

n° 2001-410 du 10 mai 2001 modifié susvisé,<br />

a été déposée avant le 1er <br />

novembre 2009 ;<br />

4 <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong> AGRICULTURE de GROUPE<br />

3) Installations de puissance crête supérieure à<br />

36 kW <strong>et</strong> inférieure ou égale à 250 kW, pour<br />

lesquelles une demande de contrat d’achat,<br />

conforme aux dispositions de l’arrêté du<br />

10 juill<strong>et</strong> 2006 précité <strong>et</strong> du décr<strong>et</strong> n° 2001-<br />

410 du 10 mai 2001 modifié, <strong>et</strong> une demande<br />

complète de raccordement au réseau<br />

public, comportant les éléments précisés<br />

dans la documentation technique de référence<br />

du gestionnaire de réseau en vue d’obtenir<br />

une proposition technique <strong>et</strong> financière<br />

de raccordement, ont été déposées avant le<br />

11 janvier <strong>2010</strong> ;<br />

4) Installations de puissance crête inférieure<br />

ou égale à 36 kW pour lesquelles une<br />

demande de contrat d’achat, conforme aux<br />

dispositions de l’arrêté du 10 juill<strong>et</strong> 2006<br />

précité <strong>et</strong> du décr<strong>et</strong> n° 2001-410 du 10 mai<br />

2001 modifié, a été déposée avant le 11 janvier<br />

<strong>2010</strong>.<br />

La cinquième catégorie d’installation, qui<br />

concerne plus particulièrement les dossiers<br />

agricoles, fait en revanche l’obj<strong>et</strong> de développements<br />

plus importants.<br />

C<strong>et</strong>te situation vise les installations de puissance<br />

crête supérieure à 36 kW <strong>et</strong> inférieure ou<br />

égale à 250 kW pour lesquelles une demande<br />

de contrat d’achat, conforme aux dispositions<br />

de l’arrêté du 10 juill<strong>et</strong> 2006 <strong>et</strong> du décr<strong>et</strong><br />

n° 2001-410 du 10 mai 2001 modifié, a été déposée<br />

avant le 11 janvier <strong>2010</strong>, <strong>et</strong> qui remplissent<br />

toutes les conditions suivantes :<br />

a) l’installation est intégrée, au sens de l’arrêté<br />

du 10 juill<strong>et</strong> 2006, à un bâtiment agricole ;<br />

b) l’installation a fait l’obj<strong>et</strong> d’une déclaration<br />

préalable ou d’une demande de permis de<br />

construire avant le 11 janvier <strong>2010</strong>, le producteur<br />

disposant du récépissé mentionné à<br />

l’article R. 423-3 du Code de l’urbanisme ;<br />

c) le producteur dispose d’une attestation du<br />

préf<strong>et</strong> de département, sollicitée par le producteur<br />

au plus tard un mois après la date de<br />

publication de l’arrêté, certifiant que, au<br />

11 janvier <strong>2010</strong> :<br />

- le producteur est exploitant agricole de la<br />

parcelle sur laquelle est situé le bâtiment,<br />

ou une société détenue majoritairement<br />

par la ou les personnes exploitant ladite<br />

parcelle à titre individuel ou par l’intermédiaire<br />

d’une société d’exploitation agricole<br />

;<br />

- l’exploitant agricole est propriétaire ou<br />

usufruitier du bâtiment, ou en dispose<br />

dans le cadre d’un bail rural ou d’une<br />

convention de mise à disposition visée aux<br />

articles L. 323-14, L. 411-2 ou L. 411-37<br />

du Code rural ;<br />

- le bâtiment est nécessaire au maintien ou<br />

au développement de l’exploitation agricole.<br />

Soulignons que c<strong>et</strong>te demande d’attestation<br />

doit avoir été adressée au préf<strong>et</strong> au plus tard, un<br />

mois après la date de publication de l’arrêté,<br />

soit le 23 avril <strong>2010</strong>.<br />

La circulaire d’application de c<strong>et</strong> arrêté est<br />

parue tardivement mais, d’après nos informations,<br />

elle avait fait l’obj<strong>et</strong> d’un envoi aux<br />

DRAAF, DDT <strong>et</strong> DREAL le 14 avril <strong>2010</strong>.<br />

Malgré c<strong>et</strong>te transmission tardive, la date<br />

butoir du 23 avril a été maintenue.<br />

La circulaire précise que le porteur de proj<strong>et</strong>,<br />

pour obtenir son attestation, doit solliciter le<br />

préf<strong>et</strong> de son département par courrier avec<br />

accusé de réception comprenant les éléments<br />

suivants :<br />

- une copie de la demande de contrat d’achat<br />

effectuée auprès d’EDF,<br />

- une déclaration sur l’honneur attestant de son<br />

identité de producteur <strong>et</strong> de son titre de jouissance<br />

avec mention de toutes informations<br />

utiles à l’Administration,<br />

- tout élément perm<strong>et</strong>tant au préf<strong>et</strong> d’apprécier<br />

que le bâtiment est nécessaire au maintien ou<br />

au développement de l’exploitation agricole.<br />

Espérons que les porteurs de proj<strong>et</strong>s n’auront<br />

pas attendu c<strong>et</strong>te circulaire d’application pour<br />

demander la précieuse attestation.<br />

Encore des désagréments <strong>et</strong> du contentieux<br />

en perspective.<br />

Aide aux veaux<br />

sous la mère<br />

<strong>et</strong> aux veaux bio<br />

Dans le cadre du bilan de santé de la PAC (2) ,<br />

un soutien spécifique à la production de veaux<br />

sous la mère sous label rouge ou issus de l’agriculture<br />

biologique a été mis en place pour la<br />

campagne <strong>2010</strong> (3) <br />

.


Ce soutien est réservé aux producteurs de<br />

veaux, certifiés en agriculture biologique ou<br />

adhérents d’un organisme de défense <strong>et</strong> de gestion<br />

en charge d’un label rouge au moins<br />

depuis le 1 er janvier 2009. La demande d’aide<br />

doit avoir été faite au plus tard au 17 mai <strong>2010</strong>,<br />

avec possibilité de déposer une demande tardive<br />

jusqu’au 11 juin, avec réduction de 1 %<br />

par jour ouvré de r<strong>et</strong>ard.<br />

Il est à noter que si l’exploitation a été modifiée<br />

depuis le 1 er janvier 2009, ces modifications<br />

seront appréciées au regard des cessionsreprises<br />

de droits à PMTVA. Ainsi, seront<br />

traités en continuité de l’exploitation les<br />

« changement de forme juridique, fusion d’exploitation,<br />

transfert d’exploitation entre<br />

conjoints, installation de jeune agriculteur,<br />

avec ou sans les aides, dans le cadre de cessionreprise<br />

totale de droits ». En revanche une<br />

« scission » créera une rupture, la ou les exploitations<br />

nouvelles issues de c<strong>et</strong>te scission ne<br />

peuvent demander le bénéfice de l’aide pour<br />

les animaux éligibles de l’exploitation source.<br />

Aide à la production<br />

laitière en montagne<br />

Dans le cadre du bilan de santé de la PAC (4) ,<br />

un soutien spécifique à la production laitière<br />

dans les zones de haute-montagne, montagne <strong>et</strong><br />

de piémont est mis en œuvre (5) .<br />

C<strong>et</strong>te aide, de 20 € par 1 000 L de lait, dans<br />

la limite d’un plafond à établir auquel la transparence<br />

GAEC (PAC) sera appliquée,<br />

s’adresse aux agriculteurs, dont au moins 80 %<br />

de la SAU est située dans une des zones visées,<br />

<strong>et</strong> qui détiennent un quota de production laitière<br />

au 31 mars <strong>2010</strong>. La demande doit en<br />

avoir été faite au plus tard au 17 mai <strong>2010</strong>, avec<br />

possibilité de déposer une demande tardive<br />

jusqu’au 11 juin, sous réduction de 1 % par<br />

jour ouvré de r<strong>et</strong>ard. Si une modification de<br />

l’exploitation est intervenue depuis le 1 er avril<br />

2009, une stricte continuité de l’exploitation<br />

sera assurée en cas de « changement de forme<br />

juridique à périmètre constant, transfert d’exploitation<br />

entre conjoints, création d’une nouvelle<br />

exploitation par fusion totale d’exploitations<br />

existantes, installation d’un jeune<br />

agriculteur, avec ou sans les aides, dans le<br />

cadre d’une reprise totale de l’exploitation du<br />

cédant ».<br />

Les GAEC partiels laitiers <strong>et</strong> les sociétés<br />

civiles laitières (SCL) ne sont par éligibles,<br />

faute de foncier détenu. En revanche leurs<br />

associés, détenant 80 % de leur foncier dans la<br />

zone considérée, peuvent y prétendre sur la<br />

<br />

base des quotas « mis, au 31 mars <strong>2010</strong>, à disposition<br />

du GAEC partiel ou de la SCL ».<br />

Références<br />

bilan de santé<br />

Une circulaire détaille les modalités d’établissement<br />

des montants de référence provisoire<br />

dans le cadre des découplages <strong>2010</strong> prévus<br />

par la mise en œuvre du bilan de santé de<br />

la PAC (6) .<br />

Il est à noter que ces dispositions font référence<br />

à la transparence GAEC pour l’application<br />

du soutien à l’herbe soumis à un plafond<br />

de 50 ha en fonction du taux de chargement, <strong>et</strong><br />

du soutien au maïs valorisé par des productions<br />

animales plafonné à 15 ha. De plus, en cas de<br />

SCL, les UGB détenues par la société peuvent<br />

être rapatriées vers chaque exploitant associé<br />

au prorata du quota laitier apporté dans la SCL.<br />

Au cas où les données physiques élémentaires<br />

ayant servi à l’établissement des<br />

montants de référence nécessiteraient d’être<br />

corrigées, une demande de rectification doit<br />

avoir été r<strong>et</strong>irée à la DDT/DDTM <strong>et</strong> déposée au<br />

plus tard le 17 mai <strong>2010</strong>, mais celle-ci ne peut<br />

« servir à corriger des oublis ou des erreurs des<br />

exploitants ».<br />

Découplage <strong>2010</strong> :<br />

subrogations<br />

Les modalités de prise en compte des subrogations<br />

(changement de situation juridique,<br />

fusion, scission, héritage, donation, lesquelles<br />

perm<strong>et</strong>tent de considérer que les références du<br />

ou des anciens exploitants sont appréhendées<br />

par un ou des nouveaux exploitants pour les<br />

faire bénéficier du bilan de santé) ont fait l’obj<strong>et</strong><br />

d’une circulaire (7) <br />

<br />

.<br />

Celle-ci confirme ce que nous écrivions dans<br />

le précédent numéro d’Agriculture de Groupe<br />

mais apporte quelques précisions complémentaires.<br />

Notamment les conditions d’application<br />

des subrogations sont vérifiées entre le début<br />

(en fait la fin de la campagne précédente) <strong>et</strong> la<br />

fin de la campagne au cours de laquelle le<br />

changement a eu lieu, <strong>et</strong> il est possible d’enchaîner<br />

plusieurs subrogations sans qu’il soit<br />

précisé si c<strong>et</strong> enchaînement peut intervenir sur<br />

une même campagne.<br />

Concernant les changements de statut juridique,<br />

à périmètre constant (avec une marge de<br />

plus ou moins 5 % sur les surfaces) <strong>et</strong> en continuité<br />

dans le contrôle, c<strong>et</strong>te dernière condition<br />

peut être assurée par l’exploitant, ou son<br />

conjoint (marié, concubin ou pacsé). Mais le<br />

transfert d’exploitation entre conjoint sera<br />

quand même considéré comme un changement<br />

de situation juridique à condition qu’il s’opère<br />

à périmètre constant, ce qui laisse entendre que<br />

si c<strong>et</strong>te condition n’est pas remplie il y a rupture<br />

!<br />

Concernant les fusions (réunion de plusieurs<br />

exploitations en une nouvelle société), il est à<br />

noter que les entrées d’associés dans des sociétés<br />

existantes, sont traitées en fusion à condition<br />

que l’associé apporte la totalité de son<br />

exploitation <strong>et</strong> qu’il ne continue pas à exister à<br />

titre individuel.<br />

Programmes<br />

d’attribution réserve<br />

Une circulaire détaille les différents programmes<br />

d’attribution à partir de la réserve de<br />

DPU pour la campagne <strong>2010</strong> (8) <br />

. Concernant les<br />

sociétés, ce texte précise leurs modalités d’accès<br />

aux programmes installation <strong>et</strong> investissement,<br />

sachant qu’une installation dans un cadre<br />

sociétaire peut avoir lieu simultanément ou par<br />

enchaînement. Dans les deux cas, c’est la situation<br />

du jeune, <strong>et</strong> le foncier supplémentaire qu’il<br />

m<strong>et</strong> à disposition, qui importe, mais c’est bien<br />

la société qui bénéficie de la revalorisation du<br />

bilan de santé, dans la mesure semble-t-il où<br />

son entrée en société correspond à une subrogation.<br />

A noter<br />

<br />

- la modification de certaines dispositions du<br />

dispositif « agriculteurs en difficulté » (9) ;<br />

- des précisions concernant la mise en œuvre<br />

des mesures agroenvironnementales en<br />

<strong>2010</strong> (10) ;<br />

- des précisions concernant le plan de performance<br />

énergétique (PPE) (11) ;<br />

- des évolutions concernant les indemnités<br />

compensatoires de handicaps naturels<br />

(ICHN) (12) ;<br />

- une reprise du dispositif en faveur du pastoralisme<br />

(13) .<br />

BJ ■<br />

(1) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>63039 du 13 avril <strong>2010</strong>.<br />

(2) Article 68 du règlement du Conseil du 19 janvier 2009.<br />

(3) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>-3<strong>04</strong>2 du 20 avril <strong>2010</strong>.<br />

(4) Article 68 du règlement du Conseil du 19 janvier 2009.<br />

(5) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>-3<strong>04</strong>3 du 20 avril <strong>2010</strong>.<br />

(6) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>-3027 du 17 mars <strong>2010</strong>.<br />

(7) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>-3<strong>04</strong>1 du 19 avril <strong>2010</strong>.<br />

(8) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>-3<strong>04</strong>4 du 20 avril <strong>2010</strong>.<br />

(9) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>-3024 du 10 mars <strong>2010</strong>.<br />

(10) Circulaire DGPAAT/SDEA/N<strong>2010</strong>-3014 du 12 mars <strong>2010</strong><br />

(11) Circulaire DGPAAT/SDEA/SDBE/C<strong>2010</strong>-3038 du 15 avril <strong>2010</strong>.<br />

(12) Circulaire DGPAAT/SDEA/N<strong>2010</strong>-3018 du 6 avril <strong>2010</strong>.<br />

(13) Circulaire DGPAAT/SDEA/C<strong>2010</strong>-3037 du 7 avril <strong>2010</strong>.<br />

AGRICULTURE de GROUPE <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong><br />

5


6<br />

Fiscalité<br />

Abandonner son usufruit :<br />

Attention aux conséquences fiscales<br />

Suivant la qualification fiscale r<strong>et</strong>enue, les droits d’enregistrement<br />

applicables à l’abandon d’usufruit seront dérisoires ou très élevés.<br />

Devenir usufruitier suite au décès de son<br />

conjoint ou lors de la donation de la nuepropriété<br />

au profit de ses enfants est une<br />

situation très fréquente.<br />

Dans la première situation, le conjoint survivant<br />

se voit garantir, sa vie durant, la jouissance des biens<br />

dépendant de la succession de son époux décédé. Et<br />

cela en exonération totale de droits de mutation à<br />

titre gratuit (1) .<br />

Dans la seconde situation, assortir une donation<br />

d’une réserve d’usufruit présente un double intérêt :<br />

- d’une part, cela perm<strong>et</strong> au donateur d’organiser de<br />

son vivant la transmission de son patrimoine tout<br />

en conservant la jouissance <strong>et</strong> les fruits du bien<br />

donné ;<br />

- d’autre part, la donation avec réserve d’usufruit<br />

bénéficie d’un régime fiscal très favorable. Dans la<br />

mesure où seule la nue-propriété des biens est<br />

transmise, les droits de mutation à titre gratuit ne<br />

sont calculés que sur la valeur de la nue-propriété.<br />

C<strong>et</strong>te réduction de l’assi<strong>et</strong>te des droits perm<strong>et</strong> de<br />

réaliser une économie qui est définitive puisque la<br />

réunion de l’usufruit à la nue-propriété, qui s’opère<br />

au décès de l’usufruitier, s’effectue en franchise<br />

d’impôt.<br />

Parfois, la charge de l’usufruit peut s’avérer<br />

insupportable pour l’usufruitier (entr<strong>et</strong>ien du bien,<br />

imposition lourde) <strong>et</strong> il pourrait lui apparaître nécessaire<br />

d’abandonner son droit. L’acte qui constaterait<br />

une telle opération, n’étant ni « à titre gratuit » ni «<br />

à titre onéreux », pourrait être qualifié de renonciation<br />

extinctive.<br />

Dans d’autres cas de figure, l’usufruitier pourrait<br />

souhaiter renoncer à son droit au profit du nu-propriétaire<br />

pour que ce dernier devienne plein propriétaire.<br />

Tel serait le cas, par exemple, de l’enfant nupropriétaire<br />

d’un terrain qui souhaiterait y édifier sa<br />

maison d’habitation. Puisque l’intention de l’usufruitier<br />

de consentir une libéralité au nu-propriétaire<br />

est clairement identifiable, un tel acte serait qualifié<br />

de renonciation translative, analysable par l’administration<br />

fiscale en donation déguisée.<br />

C’est pourquoi, il convient de bien faire la distinction<br />

entre les renonciations extinctives <strong>et</strong> les<br />

renonciations translatives afin de déterminer la taxation<br />

applicable.<br />

<strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong> AGRICULTURE de GROUPE<br />

La renonciation extinctive<br />

Une renonciation à usufruit ne peut être considérée<br />

comme une donation, <strong>et</strong> donc taxée aux droits<br />

de mutation à titre gratuit, que si elle a un caractère<br />

translatif de propriété <strong>et</strong> révèle clairement l’intention<br />

du renonçant de consentir une libéralité au nu-propriétaire.<br />

Mais la renonciation à usufruit ne présente pas<br />

systématiquement le caractère d’une libéralité.<br />

La jurisprudence considère, par exemple, que si la<br />

cause déterminante de l’acte est le désir de se libérer<br />

du poids trop lourd de charges (ISF, taxe foncière,<br />

…), la renonciation à l’usufruit n’exprime<br />

aucune intention libérale (2) .<br />

De même, la loi dispose que l’usufruitier n’est<br />

tenu que des réparations d’entr<strong>et</strong>ien, le nu-propriétaire,<br />

quant à lui, devant effectuer les grosses réparations<br />

(3) . Cependant l’usufruitier ne peut exiger du nupropriétaire<br />

de procéder aux grosses réparations,<br />

alors même qu’elles seraient indispensables à la sauvegarde<br />

de l’ensemble faisant l’obj<strong>et</strong> du démembrement<br />

de propriété (4) . Ainsi, lorsque l’état de l’immeuble<br />

se détériore du fait de l’absence de grosses<br />

réparations incombant au nu-propriétaire, l’usufruitier<br />

pourrait ne pas souhaiter prendre à sa charge le<br />

coût des travaux de remise en état <strong>et</strong> vouloir renoncer<br />

à son usufruit, sans intention libérale.<br />

L’acte, forcément notarié s’il s’agit d’un immeuble,<br />

qui est argumenté par l’absence d’intention libérale,<br />

<strong>et</strong> dans lequel le nu-propriétaire n’intervient<br />

pas, sera sans aucun doute qualifiable en renonciation<br />

extinctive soumise au droit fixe des actes<br />

innomés de 125 € (5) .<br />

La renonciation<br />

translative assimilée<br />

à une donation indirecte<br />

Lorsque l’intention libérale de l’usufruitier est<br />

démontrée, l’abandon d’usufruit sera qualifié de<br />

renonciation translative. Mais une renonciation ne<br />

peut se voir reconnaître un caractère translatif que si<br />

elle est acceptée, expressément ou tacitement, par le<br />

bénéficiaire. C’est pourquoi dans la mesure où elle<br />

procède d’une intention libérale <strong>et</strong> où elle est accep-<br />

tée par les bénéficiaires, la renonciation à un usufruit<br />

subit le même traitement fiscal qu’une donation pure<br />

<strong>et</strong> simple. Assimilée à une donation indirecte, la<br />

renonciation translative entraîne l’exigibilité des<br />

droits de mutation à titre gratuit.<br />

Lʼintention libérale de lʼusufruitier<br />

L’assuj<strong>et</strong>tissement d’un abandon d’usufruit aux<br />

droits de mutation à titre gratuit suppose une intention<br />

libérale de la part de l’usufruitier. Ce dernier doit<br />

avoir voulu procurer un avantage au nu-propriétaire.<br />

Q Les usufruitiers donnent la nue-propriété de<br />

divers biens immobiliers à leurs enfants <strong>et</strong>, dixhuit<br />

mois plus tard, renoncent à leur usufruit<br />

sans invoquer une impossibilité de supporter<br />

les charges attachées aux immeubles. La pleine<br />

propriété étant reconstituée entre les mains des<br />

enfants, ces derniers perçoivent les loyers sur<br />

ces biens.<br />

Le juge a pu déduire de ces circonstances :<br />

- que la renonciation, procédant d’une intention<br />

libérale, était un acte translatif de l’usufruit aux<br />

enfants ;<br />

- que ces derniers, en percevant les loyers, ont<br />

manifesté leur acceptation de c<strong>et</strong>te donation (6) .<br />

W S’agissant d’une renonciation à usufruit sur<br />

des valeurs mobilières, l’existence de la donation<br />

est démontrée par les éléments suivants :<br />

- les enfants qui n’étaient donataires que de la<br />

nue-propriété ont vendu les titres <strong>et</strong> perçu <strong>et</strong><br />

conservé l’intégralité du prix de vente ;<br />

- la mère, donatrice, n’a pas perçu les revenus des<br />

titres entre l’acte de donation <strong>et</strong> la revente (7) .<br />

▼ ▼<br />

Lʼacceptation du donataire<br />

Si elle est avérée, l’intention libérale n’est pas<br />

suffisante pour que l’abandon d’usufruit soit soumis<br />

aux droits de mutation à titre gratuit. En eff<strong>et</strong>, une<br />

donation suppose, en outre, une acceptation des<br />

bénéficiaires. Toutefois, c<strong>et</strong>te acceptation peut être<br />

simplement tacite.<br />

Ainsi, dans le cas où des enfants issus d’un premier<br />

lit ont hérité de la nue-propriété d’un bien dont<br />

l’usufruit est entre les mains du conjoint survivant<br />

de leur père ou mère décédé <strong>et</strong> si le conjoint renonce<br />

unilatéralement à son usufruit, c<strong>et</strong> abandon, a priori<br />

dénué d’intention libérale, peut être requalifié en<br />

donation par l’administration fiscale <strong>et</strong> imposé aux<br />

droits de mutation à titre gratuit en fonction du lien<br />

de parenté, soit à un taux de 60 % dans le cas présent<br />

(8) . Les enfants nus-propriétaires ont en eff<strong>et</strong><br />

manifesté leur acceptation en percevant les loyers.<br />

BJ ■<br />

(1) Loi TEPA, n° 2007-1223, du 21 août 2007.<br />

(2) CA Versailles, 18 mai 2006.<br />

(3) Art. 605 du Code civil.<br />

(4) Cass. civ., 10 juill<strong>et</strong> 2002, n° 00-22158.<br />

(5) Art. 680 du CGI.<br />

(6) Cass. com., 2 décembre 1997, n° 96-10729.<br />

(7) Cass. com. 20 novembre 2007, n os 06-19294 <strong>et</strong> 06-19295.<br />

(8) Rép. min. Bourdin, JO Sénat du 20 mars 2008, p. 548.


Fiscalité<br />

TVA immobilière :<br />

Réforme avancée<br />

au 11 mars <strong>2010</strong><br />

Si la réforme du régime de la TVA immobilière était annoncée, son<br />

application initialement prévue pour 2011 puis pour le 1 er juill<strong>et</strong> <strong>2010</strong> a<br />

finalement été avancée contre toute attente au 11 mars <strong>2010</strong> (1) .<br />

Jusqu’à présent, il existait deux<br />

régimes en matière de TVA sur les<br />

immeubles : celui des marchands de<br />

biens <strong>et</strong> celui des opérations de<br />

construction. Le nouveau régime repose,<br />

quant à lui, sur la distinction entre les<br />

opérations réalisées par les assuj<strong>et</strong>tis TVA<br />

(entreprises, professionnels de l’immobilier...)<br />

<strong>et</strong> celles réalisées en dehors d’une<br />

activité économique..<br />

Il est, par ailleurs, procédé à quelques<br />

modifications en matière de droits d’enregistrement.<br />

Opérations réalisées<br />

par les assuj<strong>et</strong>tis TVA<br />

Désormais, les livraisons de biens<br />

immeubles effectuées à titre onéreux par un<br />

assuj<strong>et</strong>ti TVA entrent dans le champ de la<br />

TVA immobilière.<br />

Les assuj<strong>et</strong>tis sont les personnes qui<br />

effectuent de manière indépendante une<br />

activité économique, quels que soient leur<br />

statut juridique, leur situation au regard des<br />

autres impôts <strong>et</strong> la forme ou la nature de leur<br />

intervention (2) .<br />

Ainsi, dès lors que l’ensemble des<br />

livraisons d’immeubles entrent dans le<br />

champ de la TVA, toutes celles qui sont<br />

réalisées à titre onéreux <strong>et</strong> ne sont pas<br />

exonérées en vertu d’une disposition<br />

particulière sont taxables de plein droit.<br />

Cela concerne, comme par le passé, les<br />

livraisons de terrains à bâtir <strong>et</strong> les livraisons<br />

d’immeubles neufs. Toutefois, la définition<br />

aujourd’hui donnée de ces notions diffèrent<br />

quelque peu de celles qui avaient cours<br />

jusqu’à présent. Sont également visées les<br />

livraisons à soi-même d’immeubles neufs<br />

dont la taxation est généralisée.<br />

Opérations imposables de plein droit<br />

Sont imposables de plein droit à la TVA,<br />

les opérations réalisées par les assuj<strong>et</strong>tis<br />

portant sur les immeubles neufs <strong>et</strong> les<br />

terrains à bâtir.<br />

➣ Livraisons de terrains à bâtir, d’immeubles neufs <strong>et</strong><br />

de droits assimilés<br />

La notion de livraison consiste au transfert<br />

du pouvoir de disposer d’un bien corporel<br />

comme un propriétaire (3) . C<strong>et</strong>te notion<br />

englobe l’ensemble des cessions : vente,<br />

apport, échange, <strong>et</strong>c. La livraison doit être<br />

effectuée à titre onéreux.<br />

Soulignons que les opérations réalisées<br />

entre redevables de la TVA dans le cadre de<br />

la transmission d’une universalité de biens<br />

sont comme auparavant dispensées de<br />

TVA (4) .<br />

➣ Immeubles neufs<br />

Si, comme auparavant, constitue un<br />

immeuble neuf, l’immeuble qui n’est pas<br />

achevé depuis plus de cinq ans (qu’il résulte<br />

d’une construction neuve ou de travaux<br />

ayant consisté dans une surélévation ou dans<br />

la remise à neuf (5) ), il existe cependant<br />

quelques différences qui sont loin d’être<br />

anodines.<br />

Ainsi, aujourd’hui, à l’inverse du dispositif<br />

précédent, l’immeuble reste neuf au<br />

sens de la TVA pendant cinq ans après son<br />

achèvement quel que soit le nombre de<br />

livraisons dont il aura pu faire l’obj<strong>et</strong><br />

pendant ce délai.<br />

▼<br />

En eff<strong>et</strong>, jusqu’à présent, si l’immeuble en<br />

question avait déjà, au cours du délai<br />

quinquennal, fait l’obj<strong>et</strong> d’une mutation à<br />

titre onéreux, la seconde mutation échappait<br />

à la taxation.<br />

Exemple<br />

Monsieur X a construit un immeuble pour<br />

son activité professionnelle qui a fait<br />

l’obj<strong>et</strong> d’une livraison à soi-même le<br />

1 er avril <strong>2010</strong>. C<strong>et</strong> immeuble est ensuite<br />

vendu le 10 mai 2012 à Monsieur Z,<br />

assuj<strong>et</strong>ti TVA. L’opération est donc<br />

soumise à la TVA, le bâtiment étant<br />

achevé depuis moins de 5 ans.<br />

Puis, en novembre 2014, nouvelle<br />

cession de l’immeuble qui est vendu à<br />

Monsieur Y. La vente est désormais<br />

soumise à la TVA. Avant la réforme du<br />

11 mars <strong>2010</strong>, c<strong>et</strong>te opération n’aurait<br />

pas été soumise à la TVA car seule la<br />

1 ère mutation à titre onéreux intervenant<br />

dans les 5 ans de l’achèvement de<br />

l’immeuble était soumise à TVA, donc,<br />

dans notre exemple, seule la cession<br />

intervenue entre X <strong>et</strong> Z entrait dans le<br />

champ de c<strong>et</strong>te taxe.<br />

➣ Terrains à bâtir<br />

Répond désormais à la notion de terrain à<br />

bâtir, le terrain que les documents d’urbanisme<br />

reconnaissent comme constructible<br />

dans le ressort duquel il se trouve.<br />

Ainsi, le sort de l’opération est connu dès<br />

le moment où elle se réalise, ce qui a le<br />

grand avantage d’éviter toute remise en<br />

cause éventuelle du régime fiscal applicable.<br />

C<strong>et</strong>te définition ne vise donc plus comme<br />

auparavant les immeubles qui étaient assimilés<br />

à des terrains à bâtir au sens de<br />

l’article 1594 0-G du CGI.<br />

➣ Droits assimilés<br />

Sont assimilés à des biens corporels <strong>et</strong><br />

suivent le régime du bien immeuble auquel<br />

ils se rapportent notamment (6) les droits réels<br />

immobiliers, à l’exception des locations<br />

résultant de baux qui confèrent un droit de<br />

jouissance.<br />

➣ Livraisons à soi-même<br />

La taxation des livraisons à soi-même<br />

(LASM) d’immeubles neufs est généralisée<br />

alors qu’elle était auparavant limitée aux<br />

immeubles non affectés à l’habitation<br />

destinés à être utilisés pour des opérations<br />

soumises à la TVA.<br />

Peu importe donc que le bien soit utilisé<br />

par le constructeur ou qu’il soit loué, qu’il<br />

AGRICULTURE de GROUPE <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong><br />

7


8<br />

Fiscalité<br />

comporte ou non des locaux d’habitation <strong>et</strong><br />

qu’il demeure en stocks ou constitue une<br />

immobilisation.<br />

C<strong>et</strong>te généralisation de la LASM s’accompagne<br />

d’une mesure de tempérament qui<br />

consiste dans la possibilité de ne liquider la<br />

taxe que deux ans après le fait générateur,<br />

lequel intervient à l’achèvement (7) , <strong>et</strong> d’un<br />

assouplissement de la pénalité encourue en<br />

cas de défaut de déclaration de la LASM.<br />

Opérations exonérées mais taxables sur<br />

option<br />

Le nouveau régime prévoit l’exonération<br />

des livraisons de terrains autres qu’à bâtir <strong>et</strong><br />

des immeubles achevés depuis plus de cinq<br />

ans (8) ainsi que des baux conférant un droit<br />

réel (9) . Les assuj<strong>et</strong>tis peuvent toutefois, pour<br />

ces opérations, opter pour l’application de la<br />

TVA (10) . Ce qui perm<strong>et</strong> notamment de ne pas<br />

avoir à reverser une partie de la TVA qu’ils<br />

ont pu déduire lors de l’acquisition du bien<br />

(principe de la régularisation par 20ème ).<br />

➣ Opérations exonérées avec faculté d’option pour la<br />

TVA<br />

➱ Livraisons d’immeubles<br />

Dans le dispositif antérieur les livraisons<br />

de terrains autres qu’à bâtir <strong>et</strong> les livraisons<br />

d’immeubles achevés depuis plus de cinq<br />

ans étaient hors du champ de la TVA.<br />

Désormais, le code général des impôts<br />

offre la possibilité d’opter pour l’application<br />

de la TVA opération par opération (11) .<br />

➱ Bail à construction<br />

Comme par le passé, le bail à construction<br />

est exonéré de TVA (12) avec faculté<br />

d’option (13) .<br />

▼<br />

Opérations réalisées hors<br />

d’une activité économique :<br />

la livraison d’immeuble<br />

antérieurement acquis<br />

en tant qu’immeuble<br />

à construire<br />

Les seules opérations immobilières réalisées<br />

hors d’une activité économique imposables<br />

à la TVA sont la livraison d’un<br />

immeuble neuf acquis en tant qu’immeuble<br />

à construire (14) .<br />

Sont visées ici les ventes en état futur<br />

d’achèvement <strong>et</strong> les ventes à terme.<br />

<strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong> AGRICULTURE de GROUPE<br />

Désormais est donc soumise à la TVA, la<br />

cession (avant ou après achèvement) de<br />

l’immeuble acquis en tant qu’immeuble à<br />

construire.<br />

Les autres opérations immobilières réalisées<br />

par les particuliers sont hors du champ<br />

de la TVA.<br />

Modalités de la taxation<br />

Base dʼimposition à la TVA<br />

➣ Livraisons d’immeubles <strong>et</strong> droits assimilés<br />

En cas de cession d’immeubles, le<br />

principe demeure l’imposition sur le prix (à<br />

titre exceptionnel, la valeur vénale) (15) .<br />

L’imposition sur une base réduite à la<br />

marge (16) , auparavant prévue pour les marchands<br />

de biens est désormais applicable à<br />

l’ensemble des assuj<strong>et</strong>tis, en cas de livraison<br />

d’un terrain à bâtir ou de livraison<br />

d’immeuble achevé depuis plus de cinq ans<br />

imposée sur option à la TVA, mais uniquement<br />

si l’acquisition par le cédant n’a<br />

pas ouvert droit à déduction de la TVA.<br />

Ainsi, ne sont pas concernées par<br />

l’imposition sur la marge, les livraisons<br />

d’immeubles neufs <strong>et</strong> les livraisons de<br />

terrains non constructibles pour lesquels une<br />

option aura été formulée par le cédant<br />

assuj<strong>et</strong>ti.<br />

➱ Livraisons à soi-même<br />

La TVA reste assise sur le prix de revient<br />

total des immeubles, y compris le coût des<br />

terrains ou leur valeur d’apport (17) .<br />

➱ Bail à construction<br />

Lorsqu’il est soumis à la TVA, la base<br />

d’imposition à la TVA du bail à construction<br />

est constituée par la valeur du droit de reprise<br />

des immeubles devant revenir au bailleur<br />

mais abstraction faite, le cas échéant, de<br />

l’indemnité de reprise stipulée au profit du<br />

preneur <strong>et</strong> du montant des loyers (18) .<br />

▼ ▼<br />

Fait générateur <strong>et</strong> exigibilité de la TVA<br />

➱ Livraisons d’immeubles<br />

L’exigibilité de la TVA n’est plus la date<br />

de l’acte mais la livraison de l’immeuble (19)<br />

c’est-à-dire au moment du transfert du droit<br />

de disposer du bien comme un propriétaire.<br />

Ce qui de toute façon correspond généralement<br />

à la signature de l’acte.<br />

Pour les ventes d’immeubles à construire<br />

(en état futur d’achèvement ou à terme),<br />

l’exigibilité intervient au moment de chaque<br />

versement réalisé par l’acquéreur selon les<br />

échéances telles qu’elles sont prévues par le<br />

Code de la construction <strong>et</strong> de l’habitation (20) .<br />

➱ Livraison à soi-même<br />

Pour les LASM, le fait générateur <strong>et</strong> la<br />

date d’exigibilité se produisent au moment<br />

de la livraison, c’est-à-dire lors du dépôt à la<br />

mairie de la déclaration prévue par la<br />

réglementation relative au permis de<br />

construire (21) . La déclaration <strong>et</strong> le paiement<br />

de la taxe exigible au titre des LASM<br />

d’immeubles neufs peuvent toutefois être<br />

effectués jusqu’au 31 décembre de la<br />

deuxième année qui suit celle au cours de<br />

laquelle est intervenu l’achèvement de<br />

l’immeuble (22) .<br />

Par ailleurs, désormais, en cas de défaut<br />

de déclaration de la LASM, l’amende de<br />

5 % ne s’applique qu’à hauteur du rapport<br />

entre les dépenses non grevées de TVA<br />

comprises dans le prix de revient de<br />

l’immeuble <strong>et</strong> ce prix de revient (23) .<br />

➱ Bail à construction<br />

La TVA est exigible lors de la conclusion<br />

du bail s’agissant de la valeur du droit de<br />

reprise <strong>et</strong>, s’il y a lieu, lors de l’encaissement<br />

pour les loyers (24) .<br />

Redevable de la TVA<br />

La TVA est, dans tous les cas, acquittée<br />

par la personne qui réalise l’opération imposable<br />

(25) , soit, en cas de vente, le cédant.<br />

▼ ▼<br />

Aménagement des règles<br />

applicables en matière de<br />

droits de mutation<br />

à titre onéreux<br />

Les livraisons d’immeubles passibles de<br />

la TVA entrent par nature dans le champ<br />

d’application des droits d’enregistrement (26) .<br />

Or, les ventes d’immeubles sont en<br />

principe soumises au droit de vente de<br />

5,09 %. Toutefois, comme par le passé, il<br />

existe certains dispositifs d’allégement<br />

(application du droit de vente au taux réduit<br />

de 0,715 % ou droit fixe de 125 €).<br />

Livraison obligatoirement taxable à la<br />

TVA sur le prix total<br />

Sont éligibles au taux réduit de<br />

0,715 % (27) :


- les mutations d’immeubles achevés depuis<br />

moins de cinq ans quelle que soit la qualité<br />

du vendeur <strong>et</strong> de l’acquéreur ;<br />

- les ventes de terrains à bâtir par un assuj<strong>et</strong>ti<br />

à la TVA lorsque l’acquisition initiale du<br />

terrain par le vendeur a ouvert droit à<br />

déduction de la TVA.<br />

Achat par un assuj<strong>et</strong>ti en vue de la<br />

revente<br />

Désormais, tout acquéreur d’un immeuble<br />

assuj<strong>et</strong>ti à la TVA peut bénéficier du taux<br />

réduit de 0,715 % en contrepartie d’un<br />

engagement de revendre le bien (28) .<br />

Ce régime de faveur s’applique également<br />

aux opérations réalisées sur des fonds de<br />

commerce, actions ou parts de sociétés<br />

immobilières. De même, un assuj<strong>et</strong>ti peut<br />

aujourd’hui placer l’acquisition d’un<br />

immeuble neuf entrant dans le champ<br />

d’application de la TVA immobilière sous ce<br />

régime.<br />

En outre, le délai dans lequel doit être<br />

réalisé l’engagement de revendre est passé<br />

de quatre à cinq ans.<br />

Par ailleurs, l’acquéreur d’un bien qui a<br />

pris l’engagement de revendre peut y substituer,<br />

avant son échéance, un engagement<br />

de construire (29) . C<strong>et</strong> engagement de construire<br />

prend eff<strong>et</strong> à compter de la date à<br />

laquelle il est souscrit auprès de l’administration<br />

<strong>et</strong> vaut accomplissement de<br />

l’engagement de revendre.<br />

▼ ▼<br />

Acquisition par un assuj<strong>et</strong>ti qui<br />

sʼengage à construire<br />

Les acquisitions d’immeubles réalisées<br />

par une personne assuj<strong>et</strong>tie à la TVA sont<br />

exonérées de taxe de publicité foncière ou<br />

de droit d’enregistrement (sous réserve d’un<br />

droit fixe de 125 € prévu par l’article 691<br />

bis du CGI) à condition que l’acquéreur<br />

s’engage, dans l’acte d’acquisition à<br />

effectuer, dans le délai de quatre ans à<br />

compter de c<strong>et</strong> acte, les travaux :<br />

- conduisant à la production d’un immeuble<br />

neuf (30) ;<br />

- ou nécessaires pour terminer un immeuble<br />

inachevé.<br />

Sont donc concernés par c<strong>et</strong> engagement<br />

les terrains à bâtir ainsi que les immeubles<br />

anciens que l’acquéreur envisage de démolir<br />

puis de reconstruire ou de rem<strong>et</strong>tre à neuf.<br />

L’exonération s’applique quel que soit le<br />

régime appliqué en matière de TVA à la<br />

mutation. Elle s’applique en particulier dans<br />

l’hypothèse où le terrain est acquis auprès<br />

d’un particulier non assuj<strong>et</strong>ti, hypothèse où<br />

la mutation est hors champ d’application de<br />

la TVA.<br />

Sur demande de l’acquéreur, une prolongation<br />

d’un an renouvelable du délai légal<br />

peut être accordée par le directeur des<br />

services fiscaux.<br />

Qui dit nouveau régime, dit, en principe,<br />

nouvelle instruction fiscale. Bien entendu,<br />

nous vous informerons de son contenu dès<br />

sa publication.<br />

FD ■<br />

(1) Art. 16 de la loi de finances rectificative pour <strong>2010</strong>, n° <strong>2010</strong>-<br />

237 du 9 mars <strong>2010</strong>.<br />

(2) Art. 256 A du CGI.<br />

(3) Art. 256, II du CGI.<br />

(4) Art. 257 bis du CGI (sur c<strong>et</strong>te notion, voir Nouvelles Brèves<br />

n° 210 du 31 mars 2006 ; n° 211 du 9 mai 2006 ; n° 216 - janv.<br />

2007 ; n° 218 - fév. 2007).<br />

(5) Art. 257, I-2 du CGI.<br />

(6) Art. 257, I-1 du CGI.<br />

Cession d’immeubles <strong>et</strong> calcul de la TVA<br />

Lorsque la cession porte sur un immeuble<br />

achevé depuis moins de 5 ans,<br />

l’opération est soumise à la TVA<br />

immobilière. Le cédant a toutefois le choix<br />

entre deux modalités d’imposition :<br />

- soit il décide de payer la TVA sur la totalité<br />

de la valeur du bien. Il est alors dispensé<br />

de procéder aux régularisations<br />

de TVA déduite lors de l’acquisition ou<br />

de la construction de l’immeuble ;<br />

Pierre <strong>et</strong> Benoît constituent le GAEC<br />

EXEMPLE<br />

Clavé au 1 er juill<strong>et</strong> 2011. Pierre apporte<br />

un bâtiment (achevé le 1er février <strong>2010</strong>) <strong>et</strong><br />

décide de payer la TVA sur la totalité de la<br />

valeur d’apport. La date d’achèvement de l’immeuble<br />

étant proche de celle de l’apport, le<br />

bâtiment est apporté pour la même valeur que<br />

celle d’origine, soit 91 500 €. Dans c<strong>et</strong>te<br />

hypothèse, Pierre payera 17 934 € de TVA<br />

immobilière.<br />

- soit il décide d’acquitter la TVA sur la<br />

plus-value réalisée avec en contrepartie<br />

l’obligation de procéder à la régularisation<br />

de la TVA initialement déduite (1) .<br />

En eff<strong>et</strong>, lorsque l’apport (ou la vente)<br />

de l’immeuble n’est pas soumis à la TVA<br />

sur la valeur totale du bien, l’apporteur<br />

est contraint de reverser une fraction de la<br />

TVA qu’il a antérieurement déduite lors de<br />

l’acquisition ou de l’achèvement du bâtiment.<br />

C<strong>et</strong>te régularisation est exigée lorsque<br />

l’apport de la construction intervient<br />

(7) Art. 270 du CGI.<br />

(8) Art. 261, 5 du CGI.<br />

(9) Art. 261 D, 1 bis du CGI.<br />

(10) Art. 260, 5 ° <strong>et</strong> 5° bis du CGI.<br />

(11) Les conditions <strong>et</strong> modalités des options seront fixées par<br />

décr<strong>et</strong> en Conseil d’Etat (non publié à l’heure où nous écrivons<br />

ces lignes).<br />

(12) Art. 261 D, 1° bis du CGI (voir dossier Agriculture de<br />

Groupe n° 88, sept.-oct. 2009, p. 12).<br />

(13) Art. 260, 5° du CGI.<br />

(14) Art. 257, I-3-2° du CGI. Pour mémoire, est également<br />

concernée la LASM de certains logements « sociaux ».<br />

(15) Art. 266, 2 du CGI.<br />

(16) Art. 268 du CGI.<br />

(17) Art. 266, 2-a du CGI non modifié.<br />

(18) Art. 266, 5 du CGI.<br />

(19) Art. 269, 1-a <strong>et</strong> 2-a du CGI.<br />

(20) Art. 269, 2-a bis du CGI.<br />

(21) Art. 269, 1-b <strong>et</strong> 2-a du CGI (soit lors de l’achèvement).<br />

(22) Art. 270 du CGI.<br />

(23) Art. 1788 A, 4 du CGI.<br />

(24) Art. 269, 2-c bis du CGI.<br />

(25) Art. 283, 1 du CGI.<br />

(26) Art. 683 du CGI.<br />

(27) Art. 1594 F quinquies du CGI.<br />

(28) Art. 1115 du CGI.<br />

(29) Art. 1594-0 G, A-II-al. 3 du CGI.<br />

(30) Au sens de l’art. 257, I-2-2° du CGI.<br />

avant le commencement de la 19 ème<br />

année qui suit celle de son acquisition.<br />

Reprenons les données chiffrées de<br />

l’exemple précédent<br />

L’immeuble au lieu d’être apporté est<br />

vendu, fin 2012, pour 106 700 €. Pierre<br />

décide d’acquitter la TVA sur le montant de la<br />

plus-value. Celle-ci est constituée par la différence<br />

entre la valeur vénale d’apport <strong>et</strong> le prix<br />

de revient ou d’acquisition du bien.<br />

Pierre doit alors régulariser la TVA d’origine<br />

(17 934 €). Depuis l’achèvement de l’immeuble<br />

jusqu’à la date de la vente, il s’est écoulé<br />

trois années ou fractions d’années, soit 3/20ème de TVA. Il reste donc 20/20ème – 3/20ème =<br />

17/20ème de TVA d’origine à reverser, soit<br />

17 934 € x 17/20 = 15 244 €.<br />

Et il doit acquitter la TVA sur la plus-value.<br />

Plus-value sur l’immeuble :<br />

106 700 € - 91 500 € = 15 200 €<br />

TVA sur la plus-value :<br />

15 200 € x 19,60 % = 2 980 €<br />

Soit un total de TVA :<br />

15 244 € + 2 980 € = 18 224 €<br />

Toutefois, c<strong>et</strong>te régularisation donne lieu au<br />

transfert du droit à déduction par la remise<br />

d’une attestation par Pierre au cédant, assuj<strong>et</strong>ti<br />

TVA, si le bien constitue également pour lui une<br />

immobilisation, ce qui lui perm<strong>et</strong> ainsi de récupérer<br />

la TVA régularisée (2) .<br />

EXEMPLE<br />

(1) DB 8 A 1211 § 29 du 15 novembre 2001.<br />

(2) Art. 207-III. 3. de l’annexe II au CGI.<br />

AGRICULTURE de GROUPE <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong><br />

9


Juridique<br />

R<strong>et</strong>rait d’associé en GAEC :<br />

Rigueur <strong>et</strong> lucidité<br />

Devenir associé de GAEC est un engagement important qui s’inscrit<br />

dans la durée.<br />

Comme dans toute société, un associé ne<br />

peut se r<strong>et</strong>irer à volonté du fait de<br />

l’engagement contractuel qu’il a pris.<br />

Mais en plus, la portée de la mise en<br />

commun impliquée par le GAEC impose de gérer<br />

les conséquences qu’auront ce r<strong>et</strong>rait sur l’organisation<br />

du travail, le sort des outils d’exploitation,<br />

du foncier, des comptes courants... la relation entre<br />

les associés, qui resteront parfois voisins. La plus<br />

grande rigueur s’impose <strong>et</strong> certaines idées préconçues<br />

doivent être oubliées (1) .<br />

Se r<strong>et</strong>irer ne va jamais de soi<br />

La société est un contrat qui, une fois signé, doit<br />

être respecté (2) . Les statuts en donnent la teneur, <strong>et</strong><br />

notamment inscrivent l’engagement dans une<br />

durée, qu’on appelle le terme de la société. L’une<br />

des conséquences de c<strong>et</strong>te durée est qu’un associé<br />

ne peut se r<strong>et</strong>irer avant terme sans l’accord des<br />

autres associés. Il en va de même d’ailleurs s’il<br />

s’agissait de demander la dissolution de la société<br />

elle-même.<br />

Comme pour tout contrat, <strong>et</strong> à condition de respecter<br />

les droits des tiers, les associés peuvent<br />

rompre leur engagement sociétaire d’un commun<br />

accord, c’est-à-dire à l’unanimité, sauf si une<br />

clause statutaire les autorise à prendre ce type de<br />

décision à une majorité simple ou renforcée (3) .<br />

Au cas où les associés ne parviendraient pas à<br />

un accord, seule une décision de justice pourrait<br />

prononcer le r<strong>et</strong>rait voire la dissolution.<br />

Il est donc juridiquement faux de penser qu’on<br />

ne peut pas forcer un associé à rester ou une société<br />

à perdurer.<br />

En revanche, dans ce type de situation, il est certain<br />

que la communauté d’intérêts qui fondait <strong>et</strong><br />

soudait le groupe d’associés n’existe plus, ce qui<br />

peut s’avérer dangereux à tous points de vue.<br />

Une mésentente n’est pas un juste<br />

motif de r<strong>et</strong>rait, de dissolution, ou<br />

d’exclusion<br />

Si un, ou plusieurs, associés se tournaient vers le<br />

juge pour forcer un r<strong>et</strong>rait, une dissolution voire<br />

une exclusion en invoquant une mésentente, ils<br />

réaliseraient que celle-ci, aussi grave soit-elle,<br />

n’est pas en tant que telle suffisante pour obtenir<br />

10 <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong> AGRICULTURE de GROUPE<br />

gain de cause (4) .<br />

Pour ce qui concerne le r<strong>et</strong>rait, un associé ne<br />

peut se r<strong>et</strong>irer sur autorisation judiciaire que dans<br />

la mesure où il peut démontrer que son maintien<br />

dans la société lui serait matériellement dommageable,<br />

y compris en prenant en considération sa<br />

situation personnelle.<br />

La dissolution quant à elle ne peut être obtenue<br />

qu’en démontrant un blocage du fonctionnement<br />

de la société <strong>et</strong> éventuellement des difficultés économiques<br />

liées à c<strong>et</strong>te situation.<br />

Quant à exclure un associé, le juge interviendra<br />

en fait pour valider, ou invalider, une décision des<br />

associés, au regard de la clause d’exclusion prévue<br />

aux statuts ou des motifs graves <strong>et</strong> légitimes invoqués<br />

par les associés. Sur ce dernier point, les types<br />

de comportement sanctionnés par une exclusion<br />

prononcée en dehors de toute clause sont déjà extrêmement<br />

graves (concurrence, arrêt d’activité...).<br />

S’associer sereinement nécessite<br />

d’évoquer la séparation<br />

En situation de conflit, il est difficile de comprendre<br />

qu’il faille attendre que l’associé risque un<br />

dommage, ou que la situation ait dégénéré en un<br />

blocage profond impliquant éventuellement des<br />

difficultés économiques, pour qu’un juge accepte<br />

de dénouer le contrat. Ce n’est cependant pas le<br />

contrat, mais ce que les associés en font, qui est en<br />

général à l’origine des difficultés, ce qui explique<br />

la position des juges <strong>et</strong> la nécessité pour les associés<br />

de se donner des règles précises.<br />

Il en va de leur responsabilité de réfléchir<br />

ensemble à la façon dont ils pourront dénouer<br />

d’éventuelles difficultés <strong>et</strong> de se donner un minimum<br />

de règles qui leur perm<strong>et</strong>tent d’organiser<br />

ensemble des solutions.<br />

La première précaution à prendre consiste à se<br />

donner la possibilité de tenter une conciliation. Le<br />

Code rural prévoit, pour les GAEC, que les statuts<br />

peuvent décider que, dans les cas où les intérêts<br />

des associés risquent d’être opposés, les décisions<br />

de l’assemblée générale seront prises après consultation<br />

d’un conciliateur. Ils peuvent aussi prévoir<br />

que tous les litiges, ou certains, survenant entre<br />

associés, seront soumis à conciliation. Le nom du<br />

conciliateur peut être prévu dans les statuts, mais le<br />

temps peut rendre c<strong>et</strong>te désignation inopérante, il<br />

est aussi possible de prévoir que la conciliation<br />

sera confiée à une organisation qui se chargera<br />

d’entr<strong>et</strong>enir une compétence interne ou de nommer<br />

quelqu’un.<br />

La seconde précaution consiste à rédiger des<br />

clauses claires <strong>et</strong> solides qui perm<strong>et</strong>tent de gérer<br />

les r<strong>et</strong>raits, dissolutions ou exclusions. Dans ce<br />

domaine il faut cependant garder à l’esprit que les<br />

règles que l’on prévoit à la constitution de la<br />

société peuvent s’avérer inadaptées le moment<br />

venu, du fait d’une situation imprévue ou de l’évolution<br />

des personnes. L’établissement de la règle<br />

est en fait moins important que la précision, la<br />

clarté, voire l’honnêt<strong>et</strong>é, des débats qui l’ont précédé.<br />

Il faut jouer carte sur table !<br />

Et la troisième précaution est donc d’entr<strong>et</strong>enir<br />

une communication libre <strong>et</strong> fluide entre les associés<br />

pour ne pas être surpris par une évolution qui<br />

amènerait au conflit.<br />

Décider de sortir n’est pas<br />

suffisant pour être sorti<br />

Il est encore trop courant qu’un associé décide<br />

unilatéralement de m<strong>et</strong>tre fin à sa collaboration<br />

dans une société.<br />

Il faut bien comprendre que tant qu’une décision<br />

d’assemblée générale, ou éventuellement une<br />

décision de justice, n’est pas intervenue, <strong>et</strong> n’a pas<br />

fait l’obj<strong>et</strong> des formalités de publicité nécessaires à<br />

son opposabilité aux tiers, la sortie ne peut pas être<br />

considérée comme effective (il en va d’ailleurs de<br />

même en cas de dissolution).<br />

Une décision de justice a même précisé que tant<br />

que les droits de l’associé n’avaient pas été réglés<br />

son r<strong>et</strong>rait n’était pas effectif.<br />

En fait, même si les associés sont d’accord <strong>et</strong><br />

ém<strong>et</strong>tent un procès verbal d’assemblée générale<br />

sur ce suj<strong>et</strong>, il faut bien comprendre que c<strong>et</strong> accord<br />

doit porter sur un ensemble de points allant de la<br />

date d’eff<strong>et</strong> (<strong>et</strong> la responsabilité des formalités de<br />

publicité), jusqu’au montant des droits financiers<br />

de l’associé, en passant par les biens qu’il est susceptible<br />

de reprendre.<br />

Et ceci sans oublier de régler certains points qui<br />

sans être juridiquement nécessaires à la sortie, sont<br />

en pratique indispensables, comme le sort du foncier,<br />

des constructions, plantations, améliorations,<br />

apportées ou édifiées sur ce foncier, des droits économiques,<br />

des comptes courants...<br />

EM ■<br />

(1) Les développements qui suivent concernent aussi d’autres types de<br />

société, avec quelques adaptations, impliquant les mêmes engagements de<br />

participation au travail, comme une EARL ou une SCEA comportant plusieurs<br />

associés exploitants (participants au travail <strong>et</strong> à la gestion).<br />

(2) Articles 1134 <strong>et</strong> 1835 du Code civil.<br />

(3) Article 1869 du Code civil.<br />

(4) Sur les différents points qui suivent, la jurisprudence évolue <strong>et</strong> l’on<br />

peut aujourd’hui trouver des décisions plus fines que ce qui est sommairement<br />

évoqué ici.


Préparer<br />

Prévoir une clause de conciliation<br />

En réfléchissant au meilleur moyen de la rendre utile dans la<br />

durée. La mise en place d’un réseau d’accompagnateurs par<br />

GAEC & Sociétés a été, entre autre, raisonnée comme une<br />

possible réponse à c<strong>et</strong>te question.<br />

Rédiger une clause de r<strong>et</strong>rait<br />

- Causes de r<strong>et</strong>rait, comme par exemple l’arrivée à l’âge de<br />

la r<strong>et</strong>raite.<br />

- Prise de décision à la majorité ou unanimité, pourquoi pas<br />

en fonction d’une liste de causes possibles.<br />

- Conditionnement de la demande, qui peut par exemple être<br />

impossible tant qu’un certain emprunt n’a pas été partiellement<br />

ou totalement remboursé, ou qui ne peut être demandé<br />

qu’à une certaine période de l’année ou de l’exercice.<br />

- Délai de traitement par l’assemblée générale, qui doit laisser<br />

un temps de réflexion <strong>et</strong> d’organisation.<br />

- Gestion des conséquences, en terme d’évaluation des droits,<br />

ou de reprise de certains biens.<br />

Rédiger une clause d’exclusion<br />

- Motifs d’exclusion, précis, en visant les types de comportement<br />

que le groupe considérerait comme inadmissible.<br />

- Organe habilité à statuer, l’assemblée générale, mais à<br />

quelles conditions de convocation, de tenue <strong>et</strong> de majorité ?<br />

- Procédure à suivre, en respectant les « droits de la défense »<br />

c’est-à-dire en donnant à l’associé la possibilité de préparer<br />

<strong>et</strong> de présenter son argumentation.<br />

- Conditions de remboursement des parts, évaluation,<br />

modalités de remboursement, reprise des apports…<br />

Rédiger une clause de dissolution<br />

Qui en prévoit les causes <strong>et</strong> les modalités (voir clause de<br />

r<strong>et</strong>rait), <strong>et</strong> qui respecte les principes juridiques applicables à la<br />

procédure de dissolution, liquidation <strong>et</strong> partage.<br />

Négocier<br />

Ne pas oublier d’utiliser les voies de la conciliation même si<br />

elle n’a pas été prévue aux statuts.<br />

Ne pas oublier non plus que, dans un GAEC, il est possible<br />

d’accorder, sur décision collective des associés, une dispense<br />

de travail, généralement limitée à un an, dans certains cas<br />

expressément prévus par la loi (1) .<br />

M<strong>et</strong>tre en œuvre<br />

Évaluation des droits du ou des associés <strong>et</strong> remboursement,<br />

soit par rachat, soit par diminution de capital <strong>et</strong> partage<br />

partiel d’actif en numéraire ou en nature.<br />

Etre d’accord sur le montant des droits <strong>et</strong> donc l’évaluation<br />

de la part sociale, en nommant au besoin un expert, sachant<br />

qu’en cas de désaccord il est possible de demander en justice<br />

LA SORTIE D’UN GAEC<br />

la nomination d’un expert (2) , mais dans ce cas les associés<br />

perdent leur liberté d’appréciation.<br />

Ne pas oublier la possibilité éventuelle de reprise de ses<br />

apports en nature par l’associé (3) .<br />

Maîtriser les conséquences<br />

- Gérer le sort des comptes courants d’associé (remboursement,<br />

rachat, transformation en prêts, donation en famille).<br />

- Traiter le foncier mis à disposition, la règle étant que l’associé<br />

en reprenne la libre jouissance, mais il est toujours possible<br />

de négocier autre chose (achat, bail rural…), attention<br />

cependant à respecter le statut du fermage, il est d’ailleurs<br />

préférable d’informer le bailleur de la fin de la mise à<br />

disposition lorsqu’elle porte sur des terres en fermage.<br />

- Indemniser les constructions, plantations, améliorations sur<br />

sol d’autrui, ou rach<strong>et</strong>er, ou reprendre le foncier, là encore<br />

en prêtant une attention particulière au statut du fermage si<br />

elles ont été effectuées sur des parcelles mises à disposition<br />

sur un associé fermier. C’est notamment dans ce type de<br />

situation qu’une convention de mise à disposition correctement<br />

rédigée peut se révéler utile.<br />

- Transférer les DPU en respectant les règles de transfert <strong>et</strong> de<br />

prélèvement, ou les laisser en l’état.<br />

- Evaluer les conséquences sur les droits économiques (quotas<br />

laitiers, droits à prime au maintien des troupeaux de vaches<br />

allaitantes, prêts JA, aides à l’investissement, indemnités<br />

compensatoires de handicap naturel…), pour la société<br />

comme pour l’associé.<br />

- Faire le point sur les engagements de garantie éventuellement<br />

souscrits par l’associé sortant, <strong>et</strong> plus généralement sur<br />

l’état du passif.<br />

Informer le comité départemental d’agrément<br />

Toute modification des statuts ou des conditions de<br />

fonctionnement d’un GAEC doit être portée à la connaissance<br />

du comité départemental d’agrément (CDA), avant leur réalisation<br />

ou aussitôt après. Lorsque la modification est prévisible<br />

c<strong>et</strong>te information devrait logiquement être préalable.<br />

Le CDA devra statuer dans les 3 mois de c<strong>et</strong>te information<br />

sur le maintien ou le r<strong>et</strong>rait d’agrément, sachant qu’il peut<br />

décider de maintenir l’agrément d’un GAEC non conforme<br />

pendant une année renouvelable une fois, selon des conditions<br />

qu’il détermine au vu du dossier (4) .<br />

Remplir les formalités de publicité<br />

L’acte enregistré, la sortie d’associé doit être déclarée au<br />

registre du commerce <strong>et</strong> des sociétés dans le délai d’un mois.<br />

Le registre des associés (ou registre des parts sociales) tenu au<br />

siège du groupement doit être modifié.<br />

(1) Article R 323-32 du Code rural.<br />

(2) Article 1843-4 du Code civil.<br />

(3) Article 1844-9 du Code civil, <strong>et</strong> L 323-5, R 323-38 <strong>et</strong> 39 du Code rural pour les GAEC.<br />

(4) Article L 323-12 du Code rural.<br />

AGRICULTURE de GROUPE <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong><br />

11


12<br />

Vie quotidienne<br />

Vivre <strong>et</strong> travailler en équipe :<br />

Tu t’y m<strong>et</strong>s quand ?<br />

Au GAEC du Rû-Boimenu sont associés cinq agriculteurs : André<br />

Boimenu, Pierre Dumontier <strong>et</strong> son frère Bruno avec son épouse Maryse,<br />

ainsi que Caroline, dernière installée. Chaque chronique nous fait<br />

partager une tranche de vie de la société.<br />

MARYSE : Dites voir ! Je relis le cahier de réunion<br />

<strong>et</strong> je vois des décisions restées sans suite.<br />

ANDRÉ : Ah oui, lesquelles ?<br />

MARYSE : Eh ! bien justement, toi Dédé, tu<br />

devais étudier un proj<strong>et</strong> de renouvellement de<br />

matériel. Tu nous avais fait tout un argumentaire ;<br />

ça tenait la route.<br />

ANDRÉ : C’était en lien avec la CUMA ; Pierre<br />

pourrait en parler aussi. J’ai proposé que la<br />

CUMA achète un semoir à semis direct ; c’est pas<br />

le bon moment, vous comprenez, avec la crise, les<br />

gars sont frileux. Ils ont renvoyé mon proj<strong>et</strong> à des<br />

jours meilleurs.<br />

PIERRE : Il faut rem<strong>et</strong>tre ça sur le tapis parce<br />

que c’est justement le moment de réduire les<br />

coûts de travail du sol.<br />

ANDRÉ : Moi, tu me connais, j’essaie une fois<br />

de proposer un truc ; s’ils n’en veulent pas, je<br />

remballe mon idée.<br />

BRUNO : Entre-temps, ils ont peut-être réfléchi.<br />

Reviens à la charge.<br />

MARYSE : T’es d’accord, Dédé ? Je note que<br />

tu représenteras ton proj<strong>et</strong> à la CUMA dans le<br />

mois qui vient ? Vous avez bien une réunion un de<br />

ces jours ?<br />

PIERRE : Dans 15 jours.<br />

MARYSE : Tu confirmes, Dédé ?<br />

ANDRÉ : Vous avez raison ; je r<strong>et</strong>ourne au charbon<br />

avec les gars ; sinon ça va tomber à l’eau.<br />

C’est pas de la tarte, la démocratie !<br />

PIERRE : J’en sais quelque chose ! : Il ne suffit<br />

pas d’avoir une bonne idée ; il faut savoir la<br />

défendre ; faut surmonter les résistances du<br />

groupe. Crise ou pas, c’est jamais facile.<br />

MARYSE : C’est pas tout. Au rayon des<br />

oubli<strong>et</strong>tes, je lis : « réaliser une plaqu<strong>et</strong>te de présentation<br />

du GAEC »...<br />

CAROLINE : Oui, <strong>et</strong> des rec<strong>et</strong>tes de cuisine à<br />

distribuer à nos clients sur le marché <strong>et</strong> dans nos<br />

animations. C’est moi qui en étais chargée <strong>et</strong> j’ai<br />

rien fait !<br />

ANDRÉ : Je suis content ; y a pas que moi !<br />

<strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong> AGRICULTURE de GROUPE<br />

CAROLINE : Toi, tu as au moins tenté, mais<br />

moi, j’ai rien commencé. En réalité, j’avais même<br />

oublié !<br />

BRUNO : Pourtant les clients le demandent.<br />

CAROLINE : C’est ça le pire. Quand ils m’en<br />

parlent, je m’en souviens <strong>et</strong> en rentrant, hop !<br />

J’oublie. Je dois faire un blocage.<br />

MARYSE : Bon, alors ! Qu’est-ce qu’on décide ?<br />

CAROLINE : C’est à moi de le faire. Je vais<br />

m’y m<strong>et</strong>tre.<br />

MARYSE : Tu t’y m<strong>et</strong>s quand ?<br />

CAROLINE : Je ne sais pas. En ce moment je<br />

n’ai pas le temps. Ensuite, je pars 15 jours en<br />

voyage.<br />

ANDRÉ : Et au r<strong>et</strong>our, tu auras du travail en<br />

r<strong>et</strong>ard à rattraper...<br />

MARYSE : C’est important ou pas c<strong>et</strong>te documentation<br />

?<br />

CAROLINE : Au fond, j’en sais rien. On s’en<br />

est bien passé jusque là !<br />

PIERRE : Si, c’est important ! Intermarché<br />

nous la demande ; on s’est engagé à la fournir <strong>et</strong>,<br />

sur le marché, ça nous différenciera ; c’est un plus<br />

pour les clients. On leur a promis ; tenons au<br />

moins parole.<br />

BRUNO : Et si on fait une journée portes<br />

ouvertes c<strong>et</strong> été, ce sera bien de laisser quelque<br />

chose aux visiteurs.<br />

PIERRE : Caro, si ça fait 6 mois que ce proj<strong>et</strong><br />

est en panne, il ne va pas redémarrer d’un coup de<br />

bagu<strong>et</strong>te magique. C’est pas seulement du temps<br />

qu’il te faut car on t’a vu réaliser des prouesses en<br />

un rien de temps quand tu t’es lancée dans le proj<strong>et</strong><br />

volailles. Ici, il y a autre chose qui bloque.<br />

CAROLINE : Oui, je m’en rends compte ; je me<br />

réfugie derrière le manque de temps mais en fait,<br />

je vais vous avouer, je ne sais pas comment m’y<br />

prendre. Vous savez que je ne suis pas douée pour<br />

écrire. J’aime cuisiner mais je n’ai jamais écrit<br />

une rec<strong>et</strong>te... <strong>et</strong> puis comment l’illustrer ?<br />

PIERRE : Tu écris aussi bien que chacun de<br />

nous, ici, sauf peut-être Maryse qui tient très bien<br />

Yves LE GUAY<br />

la plume. Mais surtout, je crois que tu n’aimes pas<br />

ça.<br />

CAROLINE : C’est vrai, je suis en difficulté sur<br />

c<strong>et</strong>te affaire <strong>et</strong> je reporte toujours à plus tard<br />

jusqu’à oublier.<br />

BRUNO : Tu sais Caro que tu es en GAEC ?<br />

CAROLINE : Oui ! Et alors ?<br />

BRUNO : Et alors, tu as des associés à qui tu<br />

peux demander de l’aide quand tu ne t’en sors pas.<br />

MARYSE : Ce n’est pas parce que tu es responsable<br />

du proj<strong>et</strong> que tu dois tout faire seule.<br />

ANDRÉ : En gros, vous êtes en train de lui passer<br />

un savon parce qu’elle ne s’en est pas sortie ?<br />

PIERRE : Caro, j’espère que tu ne considères<br />

pas qu’on te passe un savon ! On veut juste t’encourager<br />

à demander de l’aide quand tu as besoin<br />

d’un coup de main pour débloquer un truc.<br />

CAROLINE : Bon, bon ! Je vous entends. N’en<br />

rajoutez pas.<br />

MARYSE : Alors, concrètement, ça te convient<br />

qu’on y travaille toutes les deux ?<br />

CAROLINE : Oui, dès demain après-midi, si tu<br />

es libre.<br />

MARYSE : Je note : demain à 14 H, au bureau.<br />

BRUNO : Et si vous avez besoin d’un conseil<br />

technique, voyez le service communication de la<br />

Chambre d’Agriculture.<br />

PIERRE : Là, malheureusement, ça ne marchera<br />

pas : la fille est partie <strong>et</strong> ne sera pas remplacée.<br />

Dommage !… mais on trouvera d’autres<br />

solutions, par Intern<strong>et</strong> ou ailleurs.<br />

MARYSE : Le « on », pour l’instant, c’est Caro<br />

<strong>et</strong> moi. Nous allons faire une maqu<strong>et</strong>te <strong>et</strong> vous la<br />

proposer. Si vous avez des idées, ne vous privez<br />

pas de nous les donner.<br />

CAROLINE : Tiens par exemple, tout de suite,<br />

qu’est-ce que vous diriez pour présenter le GAEC ?<br />

BRUNO : Je vois que tu reprends les affaires en<br />

main. D’accord pour faire fonctionner nos<br />

méninges pendant 1/4 H sur notre « belle entreprise<br />

».<br />

à suivre…<br />

YLG ■


Combien de situations où nous nous<br />

disons : « il faudrait que je fasse…<br />

» <strong>et</strong> où rien ne se passe !<br />

Souvent, nous ne savons pas comment<br />

nous y prendre ou nous faisons le<br />

contraire de ce qu’il faudrait. Parfois<br />

même, nous ne voyons pas le problème<br />

ou plutôt nous ne voulons pas le voir, au<br />

désespoir de notre entourage ! La Passivité,<br />

selon l’Analyse Transactionnelle (1)<br />

(A.T.), désigne la manière dont nous ne<br />

faisons pas les choses ou ne les faisons<br />

pas efficacement. Pour arriver à dépasser<br />

ce phénomène, regardons quels en sont<br />

les ressorts.<br />

Passivité <strong>et</strong> scénario<br />

Chaque fois que je suis confronté à un<br />

problème, j’ai deux options : je peux utiliser<br />

toute ma capacité Adulte de penser,<br />

de ressentir <strong>et</strong> d’agir pour résoudre ce<br />

problème ou je peux passer dans mon<br />

scénario. De quoi s’agit-il ? : du plan de<br />

vie élaboré dans l’enfance, renforcé par<br />

les parents <strong>et</strong> justifié par les évènements<br />

ultérieurs. Chacun de nous en possède un<br />

qui influence sa vie adulte dans un sens<br />

gagnant, non gagnant ou perdant.<br />

En choisissant d’agir selon mon scénario,<br />

je me m<strong>et</strong>s à percevoir le monde de<br />

manière à ce qu’il cadre avec les décisions<br />

que j’ai prises, tout p<strong>et</strong>it <strong>et</strong> renforcées<br />

depuis lors. Je vais sans doute gommer ma<br />

conscience de certains aspects de la situation<br />

réelle. En même temps, je vais surévaluer<br />

d’autres aspects du problème en<br />

cause, dans des proportions démesurées.<br />

Passivité <strong>et</strong> méconnaissance<br />

La méconnaissance, en A.T., se définit<br />

comme l’omission inconsciente d’une<br />

information utile à la résolution d’un problème.<br />

Chaque méconnaissance s’accompagne<br />

d’une distorsion, c’est-à-dire d’une<br />

exagération, d’une minimisation ou d’une<br />

omission d’un aspect de la réalité.<br />

On peut méconnaître des informations<br />

sur soi, les autres, la situation.<br />

On peut méconnaître l’information<br />

brute fournie par nos sens (stimulus), le<br />

problème qu’elle révèle, les options pour<br />

le résoudre : « Y a pas de solution ».<br />

Je peux méconnaître ma capacité à<br />

PASSIVITÉ<br />

m<strong>et</strong>tre en oeuvre ces options : « Je n’y arriverai<br />

pas ».<br />

La méconnaissance fonde la passivité.<br />

Quatre comportements passifs<br />

La méconnaissance n’est pas observable<br />

; elle se déroule dans le discours<br />

interne de la personne. En revanche, elle<br />

induit un comportement appelé comportement<br />

passif. Il y en a 4 types :<br />

• L’abstention (ne rien faire)<br />

La personne qui manifeste ce comportement<br />

passif se sent mal à l’aise <strong>et</strong> se vit<br />

comme incapable de penser. Elle méconnaît<br />

sa capacité à faire quoi que ce soit<br />

dans c<strong>et</strong>te situation.<br />

• La « suradaptation »<br />

La personne se plie à ce qu’elle croit<br />

être le désir des autres, sans vérifier avec<br />

eux quels sont vraiment leurs désirs <strong>et</strong> sans<br />

se référer à son propre désir à elle. Elle se<br />

vit comme capable de penser mais sa<br />

pensée est marquée par un préjugé ou<br />

une illusion. La personne méconnaît sa<br />

capacité à agir en fonction de ses propres<br />

choix. Ce comportement passif est difficile<br />

à détecter car il est perçu comme serviable.<br />

• L’agitation<br />

L’énergie est canalisée vers l’agitation<br />

<strong>et</strong> non vers une action résolutoire. À ce<br />

moment, la personne se vit comme incapable<br />

de penser.<br />

Beaucoup de comportements répandus<br />

révèlent de l’agitation : se ronger les<br />

ongles, fumer, tripoter ses cheveux, la<br />

boulimie... brasser de l’air, passer d’une<br />

chose à l’autre sans rien terminer... poser<br />

des questions sans valoriser d’abord ce<br />

que l’interlocuteur vient de dire…<br />

• L’« incapacitation » ou la violence<br />

La personne se rend incapable, physiquement,<br />

de faire face à la situation en<br />

créant un événement : oublier un dossier<br />

important, être pris de vertiges, tomber<br />

malade, avoir un accident, sombrer dans<br />

la dépression, l’alcoolisme, la drogue...<br />

Méconnaissant sa capacité à résoudre le<br />

problème, elle espère, consciemment ou<br />

non, que quelqu’un viendra la prendre en<br />

charge.<br />

La violence, elle, est tournée vers des<br />

obj<strong>et</strong>s ou des personnes.<br />

« Incapacitation » ou violence suivent<br />

souvent une période d’agitation. En s’agitant,<br />

la personne accumule de l’énergie<br />

qu’elle libère de manière destructrice.<br />

Passivité <strong>et</strong> autonomie<br />

La passivité s’oppose à l’autonomie qui<br />

est, en A.T., une valeur essentielle. Plus<br />

qu’un aboutissement, l’autonomie, est un<br />

processus de développement de soi. La<br />

personne autonome s’engage dans la<br />

résolution des problèmes plutôt que dans<br />

la passivité. La résolution de problème<br />

n’implique pas seulement de réfléchir pour<br />

trouver la solution ; elle signifie aussi<br />

d’agir efficacement pour m<strong>et</strong>tre en œuvre<br />

c<strong>et</strong>te solution. Cela suppose de développer<br />

sa conscience de la réalité <strong>et</strong> d’agir<br />

de manière adaptée, notamment en mobilisant<br />

des ressources internes <strong>et</strong> externes.<br />

Savoir demander de l’aide en est une des<br />

clés.<br />

Passivité <strong>et</strong> symbiose<br />

Il nous arrive, à l’âge adulte, de nouer<br />

inconsciemment des relations qui sont une<br />

répétition des relations que nous avons<br />

eues avec nos parents (ou figure parentale)<br />

quand nous étions enfants. Ces relations<br />

instaurent une dépendance réciproque<br />

problématique qu’on appelle<br />

symbiose <strong>et</strong> qui nuit à l’autonomie. Or la<br />

passivité sert souvent à renforcer la symbiose.<br />

Sortir de la symbiose est pourtant nécessaire<br />

pour grandir mais toujours douloureux.<br />

L’A.T. affirme que tout être humain a la<br />

capacité de penser, que chacun décide<br />

de sa destinée <strong>et</strong> que ces décisions prises<br />

dans l’enfance (le scénario) peuvent être<br />

changées.<br />

(1) L'Analyse Transactionnelle est une théorie de la personnalité,<br />

une philosophie fondée sur l'égalité des personnes<br />

dans la relation <strong>et</strong> une méthodologie d'intervention. Elle<br />

donne des clés de compréhension du comportement des<br />

personnes <strong>et</strong> de leurs relations. Fondée par Eric Berne<br />

(1910-1970), psychothérapeute californien, <strong>et</strong> introduite<br />

en Europe dans les années 70, c<strong>et</strong>te théorie est vivante,<br />

enrichie par de nombreux auteurs. Outre la psychothérapie,<br />

elle est utilisée en éducation <strong>et</strong> aussi en organisation,<br />

c'est-à-dire dans les groupes, les institutions, les entreprises.<br />

Dans ce domaine, un ensemble de concepts constitue la<br />

Théorie Organisationnelle de Berne.<br />

AGRICULTURE de GROUPE <strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong><br />

13


14<br />

Juridique<br />

Nos réponses à vos questions<br />

Transformation de société<br />

<strong>et</strong> responsabilité des associés<br />

✉ Nous sommes actuellement en EARL<br />

mais suite à des mouvements d’associés nous<br />

allons devoir transformer l’EARL en SCEA.<br />

Nous nous interrogeons alors sur notre<br />

respon sabilité financière en tant qu’associé<br />

s’agissant des emprunts ou d<strong>et</strong>tes actuels <strong>et</strong><br />

futurs ?<br />

✍ En eff<strong>et</strong>, les GAEC, EARL <strong>et</strong> SCEA ont<br />

leurs propres régimes de responsabilité. En<br />

principe, en cas de transformation d’une forme<br />

en une autre, la règle est l’application immédiate<br />

du nouveau régime.<br />

Toutefois, le degré d’engagement des asso -<br />

ciés étant un élément du crédit de la société, les<br />

créanciers, qui ont acquis des droits en contrac -<br />

tant avec la société sous son ancien statut, ne<br />

sauraient être lésés du fait du chan gement de<br />

régime. Ainsi, la « transformation ne pouvait<br />

avoir eu pour eff<strong>et</strong> de préjudicier aux droits nés<br />

antérieurement des créanciers qui continuaient à<br />

bénéficier de l’engagement de la société <strong>et</strong>, à<br />

titre subsidiaire, de celui des associés » (1) .<br />

En cas de transformation d’une société, c’est<br />

donc à la date de naissance des droits des<br />

créanciers qu’il convient de se placer afin de<br />

déter miner sous quelle forme de société la<br />

respon sabilité des associés peut être engagée.<br />

Par suite, l’associé d’une société à respon sa -<br />

bilité illimitée (SCEA) transformée en société à<br />

responsabilité limitée (GAEC ou EARL) reste<br />

tenu de façon illimitée pour le passif social<br />

antérieur à la transformation. Ce n’est que pour<br />

le passif postérieur à la transfor mation, <strong>et</strong> plus<br />

<strong>N°</strong> <strong>368</strong> / MARS-AVRIL <strong>2010</strong> AGRICULTURE de GROUPE<br />

précisément à la date où les dernières formalités<br />

de publicité auront été remplies, que les associés<br />

pourront bénéficier de la limitation de responsabilité.<br />

Mais, en cas d’adoption d’un statut dans<br />

lequel la responsabilité des associés se trouve<br />

plus largement engagée (l’EARL se transformant<br />

en SCEA), peut-on transposer à l’inverse<br />

c<strong>et</strong>te règle ?<br />

Non car il est un principe selon lequel le<br />

régime d’une société ne saurait être différent<br />

selon qu’il résulte des statuts initialement adoptés<br />

ou d’une transformation. « Notamment, dans<br />

l’un <strong>et</strong> l’autre cas, les garanties légalement assurées<br />

aux tiers <strong>et</strong> les responsabilités corrélatives<br />

des associés, éléments spécifiques de ce genre<br />

de société, doivent être identiques » (2) . Ainsi,<br />

dans une EARL se transformant en SCEA, les<br />

associés deviennent responsables indéfiniment<br />

de tout le passif social même antérieur à la<br />

transformation.<br />

Achat de foncier en tant que<br />

fermier au taux réduit<br />

<strong>et</strong> mise en société<br />

✉ J’ai ach<strong>et</strong>é en 2008 des terres au taux de<br />

0,715 % en tant que fermier. Pour bénéficier de<br />

ce taux, je me suis engagé à exploiter les terres<br />

pendant cinq ans. Or, je rentre dans un GAEC<br />

début octobre. Quels sont les risques encourus ?<br />

✍ Aucun, si lors de votre entrée dans la so -<br />

ciété, vous respectez les conditions posées par le<br />

Code général des impôts (3) . Deux possibilités<br />

s’offrent alors à vous :<br />

- soit vous apportez vos biens au GAEC. Dans<br />

ce cas, vous devez vous engager, dans l’acte<br />

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d’apport, à conserver les parts remises en<br />

contrepartie de l’apport jusqu’à l’expiration du<br />

délai de cinq ans calculé à compter de la date<br />

d’acquisition des terres, soit 2008 (4) ;<br />

- soit vous louez par bail ou m<strong>et</strong>tez à disposition<br />

à titre onéreux (5) ou à titre gra tuit (6) votre fon -<br />

cier. Dans c<strong>et</strong>te hypothèse, vous devez m<strong>et</strong>tre<br />

personnellement en valeur lesdits biens. Condi -<br />

tion qui sera nécessai rement remplie, dans<br />

votre situation, puisque votre entrée dans le<br />

GAEC implique le statut d’associé exploitant.<br />

Ainsi, en cas d’apport des terres, seul l’enga -<br />

gement de conservation des parts est obligatoire,<br />

peu importe votre statut à l’intérieur de la<br />

société. En revanche, si vous concédez la<br />

jouissance de vos terres, par bail ou par mise à<br />

disposition, vous devez poursuivre votre activité<br />

professionnelle au sein de la personne morale.<br />

BJ ■<br />

(1) Cass., 1 ère civ., 13 mars 1990, pourvoi n° 87-13357.<br />

(2) Cass., 3 ème civ., 10 janvier 1973, pourvoi n° 71-14606.<br />

(3) Art. 1594 F quinquies du CGI.<br />

(4) DB 7 C 1453 § 40 du 1 er octobre 2001.<br />

(5) DB 7 C 1453 § 49 du 1 er octobre 2001.<br />

(6) BOI 7 C-5-94.<br />

11 rue de la Baume, 75008 PARIS<br />

Tél. 01 53 89 12 20 • Fax 01 45 63 09 32<br />

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<strong>et</strong> groupements agricoles pour l’exploitation en<br />

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Directeur de la publication : Hubert Beaudot<br />

Administrateur délégué : Dominique Chapolard<br />

Directeur adjoint : Jean-Louis Chandellier<br />

Comité de rédaction : Hubert Beaudot,<br />

Stéphane Brosteaux, Jean-Louis Chandellier,<br />

Régine Chamot, Régis Desseaux, Sabine<br />

Dubost, Florence Durand, Odile Hérisson,<br />

Eric Mastorchio, Grégory Nivelle,<br />

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