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PRATIQUE DE CLASSE ET GESTION DES CONFLITS - IUFM de l ...

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Michel Floro, Lionel Lévêque, Cécile Ratet et Chantal Rosello<br />

novices » du groupe, afin <strong>de</strong> mieux les adapter aux besoins <strong>de</strong>s stagiaires <strong>de</strong><br />

l’<strong>IUFM</strong>.<br />

Nous avons donc imaginé un travail d'aller-retour articulant les observations<br />

<strong>de</strong> terrain rapportées par les enseignants et un ensemble <strong>de</strong> travaux<br />

théoriques explicatifs qui éclaire ces faits rapportés. Et réciproquement les<br />

événements rapportés vont dialoguer avec les modèles théoriques. Le souci<br />

d’être utile aux enseignants nous a conduit à cerner le conflit dans un cadre<br />

institutionnellement prescrit. De ce fait, nous avons abordé la question sous<br />

un angle ergonomique. L'école est un mon<strong>de</strong> social et collectif chargé <strong>de</strong><br />

transmettre la culture et les valeurs. Par rapport à cette tâche, notre objectif<br />

est <strong>de</strong> repérer, dans l’analyse <strong>de</strong>s pratiques, tous les éléments qui concourent<br />

à faire du conflit un <strong>de</strong>s leviers <strong>de</strong> cette transmission. Dans cette perspective,<br />

nous avons choisi un cadre <strong>de</strong> réflexion historique et culturel. Freund définit<br />

les conflits comme l'opposition <strong>de</strong> la volonté subjective <strong>de</strong> personnes ou <strong>de</strong><br />

groupes poursuivant la réalisation <strong>de</strong> leurs projets. Nous considérons qu’ils<br />

caractérisent aussi un affrontement qui a bien d’autres buts que celui <strong>de</strong> briser<br />

la résistance d’autrui.<br />

Cette position consiste à penser la classe comme créatrice d’interactions<br />

multiples, d’oppositions, par l’intermédiaire <strong>de</strong>squelles se confrontent <strong>de</strong>s<br />

questionnements, <strong>de</strong>s recherches, et s’élaborent les connaissances. L’accent<br />

est mis ici sur les activités professorales, leur organisation, et le repérage <strong>de</strong>s<br />

conditions qui garantissent une issue constructrice à ces oppositions.<br />

1. Le problème posé<br />

De façon générale, nous questionnons ces interactions dans un contexte <strong>de</strong><br />

travail. Ce terme renvoie à l’organisation d’une situation traversée par divers<br />

flux, celui <strong>de</strong>s prescriptions institutionnelles, celui <strong>de</strong> l’activité du professeur,<br />

celui du travail <strong>de</strong>s élèves, celui issu <strong>de</strong>s savoirs enseignés. Ces pratiques <strong>de</strong><br />

classe observées, l’ont été dans le cadre d’une dispositif <strong>de</strong> travail mis en<br />

place par Lionel Lévêque sous forme <strong>de</strong> conseil <strong>de</strong> coopérative.<br />

1.1. Une hypothèse :<br />

le conflit comme situation d’interaction éducative<br />

Contrairement à une opinion courante, le conflit n’est pas systématiquement<br />

négatif. Il décrit une situation d’opposition, indispensable pour apprendre,<br />

mais qui présente le risque <strong>de</strong> déboucher sur une violence <strong>de</strong>structrice. C’est<br />

du contrôle <strong>de</strong> cette situation que nous allons discuter dans cet article. Nous<br />

considérons le conflit comme une situation interactive particulière, une situa-

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