Note du groupe de travail relatif à la scolarisation des ... - Foyer

financièrement à la société (impôts, cotisations sociales, …) et représente pour celle-ci
un coût énorme (allocations de chômage, aide sociale, …).
Il faut relever que les enfants non scolarisés, a fortiori les enfants vivant dans une
situation si précaire, courent un risque accru de se retrouver dans d’autres milieux
déviants ou délinquants (prostitution, infractions, …). Cela engendre un coût
supplémentaire (policier, judiciaire, social). D’après une étude réalisée par un
membre de la Commission européenne, le coût du décrochage scolaire revient, pour
l’Etat, à 500.000 € par personne 4 .
Par ailleurs, l’irrégularité dans la fréquentation scolaire de certains enfants nécessite un
investissement important de la part de l’école et de l’équipe pédagogique. Le droit à
un enseignement de qualité pour chacun des élèves de la classe s’en trouve
dès lors affecté.
Ignorer la nécessité de prendre des mesures à court terme par rapport à l’irrégularité
scolaire augmentera les problèmes sociaux de ces mineurs à moyen et long terme. Cela
renforcera encore l’image négative que la population perçoit à l’égard de ce groupe. La
discrimination qui en découle en sortira renforcée. Il s’agit pourtant de rompre ce
cercle vicieux.
Les Roms
De nombreuses familles Roms « préférant » vivre illégalement en Belgique plutôt que
de survivre légalement dans leur pays d’origine, il importe de se rendre compte de la
réalité de leur présence, à ce jour et à l’avenir.
La population Rom est néanmoins hétérogène. Cette hétérogénéité se manifeste
notamment dans les degrés d’efforts qu’ils accomplissent en vue de s’intégrer dans le
pays. Nombreuses sont les familles qui s’efforcent de scolariser leurs enfants afin de
leur offrir des perspectives d’avenir. L’on constate à cet égard une différence entre le
niveau et volonté d’intégration des familles primo-arrivants et ceux qui résident déjà
depuis des années en Belgique.
Pourtant, les limites et les failles du système n’échappent pas à la vigilance d’un bon
nombre de ces familles, toujours inscrites dans une logique de survie. Pour qu’un
système d’intégration des enfants Roms au sein des écoles fonctionne, pour
que les parents soient persuadés de la nécessité d’envoyer leurs enfants à
l’école, il est indispensable de leur proposer un système cohérent et surtout
conséquent. Aussi longtemps qu’ils resteront conscients que les mesures vis à vis des
mineurs ne sont pas obligatoires et que le système de suivi et contrôle est trop faible,
beaucoup d’entre eux ne percevront pas l’importance de la scolarisation de leurs
enfants.
Pourtant, les écoles et les acteurs sociaux qui travaillent de manière intensive avec les
Roms constatent qu’un nombre croissant de familles et de personnes de référence pour
les Roms veulent faire des efforts. « Ne plus vouloir passer à côté des chances
offertes par l’intégration européenne », est devenu une affirmation courante chez les
Roms. En ce qui concerne la vie quotidienne de plus en plus de parents se montrent
préoccupés par les risques et influences négatives que leurs enfants rencontrent dans
la rue.
Une différence se fait néanmoins sentir entre les personnes installées en Belgique
depuis des années et les familles qui viennent d’arriver sur le territoire. Les premières
4 Laura Cassio (DG Enseignement, Commission Européenne)